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Actualités, enquêtes à Lyon et dans la région

Bruno Bonnell, candidat aux régionales pour réunifier LREM ?

Bruno Bonnell, candidat aux régionales pour réunifier LREM ?

[Série] Bruno Bonnell, député La République en marche du Rhône, sera le candidat du parti présidentiel aux régionales en Auvergne-Rhône-Alpes. Retour rapide sur le parcours de cet entrepreneur, depuis peu dans la vie politique et déjà candidat à une troisième élection. Et qui doit tenter de solder les dernières élections municipales et métropolitaines pas loin d’être catastrophiques pour LREM à Lyon et dans la région.

 

Bruno Bonnell
Bruno Bonnell au 2ème tour des législatives à la préfecture du Rhône le 18 juin 2017.Photo : Éric Soudan

Le parcours de Bruno Bonnell

Né en Algérie, c’est à Lyon que Bruno Bonnell passe une partie de son enfance. Là aussi où il fait ses études. Plus précisément à Villeurbanne, sur le campus de La Doua à l’ESCPE, l’école d’ingénieurs en chimie et science du numérique. Au début de sa carrière professionnelle, il travaille un temps pour Thomson. Il lance en 1983 la société Infogrames qui édite des jeux vidéos. Jusqu’à racheter en 2000 Atari.

Parallèlement, il crée un fournisseur d’accès à internet dans les années 1990. Après avoir été écarté d’Infogrames, il se lance dans la robotique. Il rachète en 2007 la société Robopolis puis fonde en 2011 Awabot. Toujours à Villeurbanne. Figure entrepreneuriale locale et du jeux vidéos, il s’essaye à la télévision. En 2015, il est la tête de gondole de The Apprentice, version française de l’émission américaine du même nom où officiait un certain Donald Trump. Une émission de téléréalité aux prétendues ambitions pédagogiques sur le monde de l’entreprise et qui ne durera que deux épisodes. Il fut par ailleurs président de l’école de commerce EM Lyon.

Le parcours politique de Bruno Bonnell

Politiquement, il est connu pour être proche de Gérard Collomb. Quand il se lance en 2017, il suit donc l’ancien maire de Lyon dans le sillon du mouvement En Marche autour d’Emmanuel Macron. Auparavant, se disant homme de gauche, il avait été missionné par différents ministres socialistes durant le quinquennat de François Hollande.

Il est candidat pour La République en marche (LREM) aux élections législatives de 2017 à Villeurbanne. Face notamment à Najat Vallaud-Belkacem (PS) dans ce fief socialiste. Il remporte l’élection avec 60% des voix au second tour.

Le voici donc député du Rhône. Un député qui ne souhaite pas vraiment recevoir dans sa permanence, à l’activité parlementaire pas toujours débordante malgré deux missions d’information sur l’innovation et les « métiers du lien ». Un député décrit localement parfois comme un peu fantôme, un statut qu’il assume. Sauf sur les plateaux de télévision où, plutôt bon client, il assume un rôle de porte-flingue du président Macron.

En 2020, il s’est présenté aux élections métropolitaines dans la circonscription de Villeurbanne. Assurant un ticket avec Emmanuelle Haziza, auparavant chez Les Républicains, candidate à la mairie de Villeurbanne. Les deux n’arriveront pas à se qualifier pour le second tour.

Têtes de listes LREM en Auvergne-Rhône-Alpes

À Lyon, LREM s’est déchiré en 2020 au moment des élections locales autour de la figure de Gérard Collomb. Certains l’ont suivi, d’autres se sont rangés derrière David Kimelfeld à la Métropole de Lyon et Georges Képénékian pour la mairie de Lyon. L’épisode de l’union de Gérard Collomb avec la droite pour le second tour des deux élections ayant aussi laissé des traces.

Les régionales permettront peut-être de rabibocher quelques blessures. Comme en témoigne le binôme dans la Métropole de Lyon, Fouziya Bouzerda (présente sur les listes de Collomb en 2020) et Sarah Peillon (attachée parlementaire de Jean-Louis Touraine et présente sur les listes de David Kimelfeld). L’ancien collaborateur et community manager de Gérard Collomb, Arthur Empereur, sera lui candidat en Haute-Savoie.

    Ain : Olga GivernetAllier : Bénédicte PeyrolArdèche : Ambroise MéjeanCantal : Bernard TourdeDrôme : Célia de LavergneIsère : Laurent ThovisteLoire : Quentin BataillonHaute-Loire : Cécile GallienPuy-de-Dôme : Dominique GironRhône : Dominique DesprasMétropole de Lyon : Bruno BonnellSavoie : Marina FerrariHaute-Savoie : Xavier Roseren

Programme pour les régionales 2021

Bruno Bonnell met dos-à-dos Najat Vallaud-Belkacem et Laurent Wauquiez. Il estime que le président sortant ne rendra pas la Région dans un meilleur état que la majorité à laquelle a appartenu un temps la candidate socialiste. Il assure qu’il ne fera aucune alliance entre les deux tours. Et tente de s’appuyer sur la gestion de la crise par le gouvernement actuel appuyé par la majorité parlementaire à laquelle il appartient. En reprenant dans son programme certains éléments annoncés par le gouvernement concernant le dépistage ou des chèques culture. Et il vise une victoire lors du « 3e tour » au moment du vote des conseillers et conseillères régionales pour élire le ou la président(e).

Économie

    Soutenir les filières d’avenir : hydrogène, numérique, plasturgieCouverture de tout le territoire de la région en 4G et 5G400 hôtels éco-labellisés d’ici 2026Pass apprentissage emploi pour les apprentis en fin de formation et prolongement de la prime régionale d’un an si proposition de CDI par l’employeur

Santé

    Objectif Second souffle : accompagnement pour les personnes touchées par des formes de Covid longMise en place de camions médicalisés de médecine mobile sur demande à destination des aînésMaisons de santé dans les garesDoublement des maisons de santéObjectif de 100% de produits locaux dans les cantines des lycées avec 50% de bioSMIC garanti pour les Assistants de Vie Scolaire et AESH, agents périscolairesHandicap grande cause régionale

Transports

    TER Max : le TER à 40 euros/mois pour les 16-25 ansDoublement des voies sur l’axe Lyon-GrenobleRER entre Lyon et Saint-ÉtienneRER dans la Métropole de Lyon et celle de GrenobleModernisation des lignes Lyon-ClermontCréation de nouvelles lignes de proximitéFinancement des accès français de la ligne Lyon-TurinFinalisation de la Via Rhôna et de la Véloroute 50

Jeunesse – Citoyenneté

    Service National Universel : pour tous les jeunes de la région dès 16 ansDéveloppement des pôles universitairesPass Emancipation : Prêt à taux zéro garanti pour les études, TER gratuit pour les 18-25 ansOrdinateur ou tablette pour chaque entrée au lycéeDoublement des avantages de l’actuel Pass’Région

Culture

    Création de lycées campus : ouverts les soirs et week-ends pour les ainés et acteurs culturelsErasmus auralpin : séjouer en immersion dans une région européenne voisineParcours culturels régionauxPlan de soutien aux petits cinémas et salles de spectacle des villes moyennesCréation d’une plateforme de mécénat citoyen

Aménagement du territoire – Logement – Travail

    Aide à l’embauche d’un manager de centre-ville pour redynamiser les coeurs de villeAide à la rénovation du patrimoineAide aux commerçants reprenant un commerce vacant depuis 6 moisExonération d’impôt pour les PME et grandes entreprises qui souhaitent s’installer au coeur de quartier politique de la ville sous condition de création d’emploiAcquisition de terrains autour des gares pour la création de lieux de télétravailFin du financement de logements sociaux pour les villes où le taux dépasse dépasse les 50%

Environnement – Agriculture

    Programme résilience : 2 milliards d’euros pour la transition écologiqueChèque alimentation durable pour les familles modestesSanctuarisation des réservoirs de biodiversité dans la région1 million d’arbre planté dans la région : un arbre à récupérer par foyer chez un pépiniéristeAssurance résilience pour les agriculteurs pour prévenir les pertes liées aux épisodes climatiquesEngager la diversification des activités de montagne

Sécurité

    Création d’une école de la sécurité

1er Mai à Lyon : retrouvailles militantes sous tension

1er Mai à Lyon : retrouvailles militantes sous tension

Malgré le Covid, la pluie, les charges policières et les affrontements entre cortège de tête et service d’ordre de la CGT, le 1er Mai à Lyon a tout de même pu remplir sa fonction de véritable rendez-vous militant cette année. Entre 3000 et 5000 personnes y ont participé.

Entre 3000 et 5000 personnes (selon la préfecture ou l’intersyndicale) ont marché ce samedi 1er mai à Lyon pour la fête internationale des travailleurs.

Des chiffres forcément moins impressionnants qu’en 2019 – pandémie et pluie obligent – où la manifestation avait rassemblé entre 6200 et 9500 personnes, mais bien plus qu’en 2020, où la mobilisation avait été seulement « numérique ».

Le parcours déposé par l’intersyndicale CGT, FSU, Solidaires, CNT, CNT-SO et UNEF entre Jean Macé (Lyon 7ème) et Bellecour n’a toutefois pas été de tout repos. Affrontements, charges policières et échauffourées entre cortège de tête et service d’ordre de la CGT ont émaillé la manifestation. À la fin de la journée, la CGT dénonçait d’ailleurs une « présence policière importante en contradiction avec l’esprit de lutte qui régnait ».

1er Mai à Lyon, un patchwork de luttes

« Ce printemps s’annonce riche en revendications », rappelle la CGT du Rhône dans son communiqué d’appel à manifestation de ce 1er Mai à Lyon. De fait, les cortèges qui constituent la manifestation sont très divers. On y trouve des syndicats, des associations féministes ou écologistes, des partis et organisations politiques, mais aussi des Gilets jaunes, des antifascistes, des intermittents en lutte ou encore des militants pro palestiniens. On y aperçoit même la présence discrète et furtive de la candidate aux élections régionales Najat Vallaud-Belkacem.

« Pour nous le 1er Mai c’est l’occasion de retrouver ceux qui mènent des luttes que nous partageons », assure Michel, Gilet jaune venu de Mâcon avec ses camarades, Claudine et Marielle.

Michel, Claudine et Marielle, gilets jaunes venus de Mâcon. Crédit : GB.

Dans cette ville, qu’il qualifie de « cité administrative où règne la bourgeoisie et l’apathie », le 1er Mai n’a pas l’habitude d’être très suivi. Difficile d’y faire entendre ses revendications.

« On demande toujours la révolution et le RIC (référendum d’initiative citoyenne, ndlr) », explique Claudine, institutrice à la retraite.

« Mais c’est vrai qu’on s’épuise dans notre coin, où on ne tient même plus de rond-point et ça fait du bien de retrouver du monde », avoue Marielle, cheffe d’entreprise et Gilet jaune. 

Ce 1er Mai est aussi celui de l’écologie. Fleur – ça ne s’invente pas – militante à Alternatiba-ANV Rhône, lutte « pour la justice sociale et écologique ». Il était donc évident pour elle d’être présente pour le 1er Mai à Lyon. C’est aussi l’occasion de recommencer à battre le pavé.

Vincent, Fleur et leur enfant Alix, militent à Alternatiba-ANV Rhône Crédit : GB.

« Ça a été dur de militer pendant le Covid, mais quand c’est dur, ça me motive d’autant plus. » Pendant les premiers mois de confinement, la militante a contribué à transformer le bar de son association en lieu de distribution alimentaire et base arrière de maraudes à destination des plus démunis.

« Avec d’autres organisations, nous étions près d’une centaine de militants à assurer cette action de solidarité. C’est à ce moment que notre engagement prend encore plus de sens, » explique la militante. 

Plus tôt dans la matinée, des militants d’Extinction Rebellion avait revendiqué une action contre l’immense publicité SFR portant sur la 5G, place Bellecour. La bâche publicitaire a été découpée. A la place, une banderole verte a été accrochée à l’échafaudage : « On veut des arbres, pas des pubs ».

L’antifascisme au cœur de la mobilisation du 1er Mai à Lyon

Le 1er Mai lyonnais a également été caractérisé par la forte présence de militants antifascistes. Si les militants de la Gale (Groupe Antifasciste Lyon et Environ), un des deux groupes antifascistes lyonnais, se sont immergés dans le cortège de tête, ce n’était pas le cas de la Jeune Garde. L’autre organisation antifasciste de la ville avait formé, comme dans de nombreuses manifestations lyonnaises, son propre cortège. 

Jeune Garde Lyon antifascistes
La Jeune Garde, un des deux groupes antifascistes lyonnaisPhoto : GB/Rue89Lyon

Depuis la dissolution de l’organisation d’extrême droite Génération identitaire, les attaques de ses militants, alliés à d’autres groupuscules d’extrême droite, se sont multipliées à Lyon. Attaque de librairie anarchiste ou encore d’une manifestation pour la fierté lesbienne, rondes dans les pentes de la croix rousse et sur la presqu’île, les militants antifascistes restent aux aguets. « On s’attend à quelque chose de leur part aujourd’hui. On se tient vigilants », commente Shafak, membre de la Jeune Garde.

Intuition vérifiée : bien plus tard dans l’après-midi, le local de Radio Canut, à proximité de la place Sathonay (1er arrondissement) a été attaqué par une quarantaine de membres de l’extrême droite radicale. Pas de casse, mais de violents coups ont été portés sur les vitres, intimidant les animateurs radios présents à l’intérieur.

En queue de cortège, les militants antifascistes, Gilets jaunes ou encore écologistes ont pu défiler dans le calme. Ce qui n’a pas été le cas pour la tête de la manifestation. 

Charge sur le cortège de tête

Dès le départ de la place Jean Macé, aux alentours de 11 heures, un cortège de 200 à 300 personnes se constitue devant la banderole de l’intersyndicale. Il est composé de deux parties : la première, dans une tentative de black bloc, tenant des banderoles « Lyon en bande organisée » – en référence à un titre de rap marseillais – ou encore « terminus la bac descend » – qui évoque un accident ayant eu lieu le 3 avril à Lyon entre le tramway et la police. La seconde, plus en retrait, constituée de militantes féministes et queer organisées en « Pink bloc« .

Cortège de tête avant charge policière Crédit : GB

Vers 11h30, au niveau du croisement entre la rue du Père Chevrier et l’avenue Jean Jaurès, pétards et feux d’artifices retentissent au niveau du cortège de tête. Il n’en faut pas plus pour susciter une charge policière, éclatant littéralement le cortège de tête et forçant ceux qui le constituent à refluer derrière la banderole de l’intersyndicale. La stratégie policière particulièrement offensive rappelle celle mise en place à Paris le 12 décembre 2020 lors d’une manifestation contre la loi sécurité globale.

Service d’ordre contre cortège de tête

De là naissent les tensions entre des membres du cortège de tête et le service d’ordre de la CGT. Les premiers reprochent au second d’avoir « laissé passer la police », permettant aux forces de l’ordre de mener leur charge. Les coups finissent par pleuvoir de part et d’autre et la tension entre manifestants peine à redescendre. « On ne vient pas un 1er Mai pour casser du policier », assène un militant CGT, « traîtres » répondent les autres. 

Après de longues minutes de tension, le cortège repart, la CGT en tête. La situation reste toutefois tendue environ jusqu’à la station de métro Guillotière. Sur le chemin, des dégradations de vitrines, de banques et de mutuelles sont commises. Finalement arrivée place Bellecour, la manifestation est dispersée à grand renfort de gaz lacrymogènes. Selon les chiffres de préfecture, la police a procédé à cinq interpellations et déplore 27 blessés parmi les forces de l’ordre.

10 choses à savoir sur les élections régionales en Auvergne-Rhône-Alpes

10 choses à savoir sur les élections régionales en Auvergne-Rhône-Alpes

Les 20 et 27 juin se tiendront les élections régionales 2021. Mode de scrutin, déroulement du vote, candidats et candidates, enjeux… Retrouvez toutes les infos pratiques sur les élections régionales 2021 à Lyon et en Auvergne-Rhône-Alpes.

1. Quelles sont les compétences de la Région ?

Avant d’aller voter, petit rappel du champ d’action d’un conseil régional qui interviennent dans différents domaines. Voici les principales compétences :

    Développement économique : définition et coordination de la politique d’aides aux entreprises.Gestion des fonds structurels européens, ce qui lui permet d’intervenir sur différents secteurs en tant qu’autorité de gestion.Transports : gestion et organisation des TER (Trains express régionaux). Les régions sont les véritables pilotes de la politique ferroviaire sur leur territoire. Elles gèrent également les transports interurbains et scolaires.Éducation : construction et gestion des lycées généraux et professionnels.Aménagement du territoire : notamment à travers les contrats État-région qui planifient et organisent les aménagements et infrastructures importantes sur le territoire. Et déterminent leurs financements.Définition et mise en œuvre de la politique de la formation professionnelle et de l’apprentissage.

Jusqu’en 2015, les régions disposaient de la clause de compétence générale. Un principe juridique qui leur permettaient d’intervenir, sur son territoire, dans des domaines où elles n’avaient pas de compétences propres. En complément des autres collectivités locales ou de l’État. Depuis la loi NOTRe de 2015, cette clause leur a été retirée.

2. Quand vote-t-on pour les élections régionales 2021 ?

Les dates pour les élections régionales sont fixées au 20 juin pour le premier tour du scrutin, et au 27 juin pour le second tour. En Auvergne-Rhône-Alpes comme dans le autres régions de France métropolitaine et d’outre-mer.

À noter que les mêmes jours se dérouleront les élections départementales, vous voterez donc deux fois (sauf pour les habitants de la Métropole de Lyon qui étaient concernés par des élections métropolitaines en 2020).

3. Où vote-t-on ?

Dans son bureau de vote habituel. Celui indiqué sur sa carte électorale.

4. Qui élit-on lors des élections régionales ?

Des conseillers régionaux et conseillères régionales. Ils sont élu·es pour 6 ans et sont au nombre de 204 au sein du conseil régional d’Auvergne-Rhône-Alpes.

À noter : leur mandat durera cette fois près de 7 ans, les prochaines élections régionales ayant été décalées en 2028 pour ne pas se tenir en même temps que l’élection présidentielle de 2027.

5. Quel est le rôle des élu·es de la région ?

Erai Région condamnée Queyranne Wauquiez
L’assemblée du conseil régional d’Auvergne Rhône-Alpes.Photo : Eric Soudan

Ils siègent à l’assemblée du conseil régional. Ils élisent le ou la président·e du conseil régional (voir plus bas) et les membres de la commission permanente. Cette instance délibère sur les affaires de la région en dehors des réunions de l’assemblée régionale.

Parmi les membres de cette commission sont élus les vice-présidents. Ils formeront l’exécutif régional autour du ou de la président·e et seront en charge d’une thématique particulière. L’assemblée régionale délibère sur les affaires de la région, elle discute et vote les mesures et décisions prises par l’exécutif.

6. Comment élit-on les conseillers régionaux ?

Les élections régionales se déroulent sur le mode d’un scrutin de liste. On vote donc pour des listes et non directement pour un·e candidat·e ou un binôme. De plus, ces listes sont paritaires et comportent des sections départementales. En clair, les bulletins de vote d’une liste sont identiques à l’échelle de la région, ils précisent la tête de liste régionale et candidat·es réparti·es par département.

Auvergne Rhône-Alpes compte 12 départements, plus la Métropole de Lyon. Si un parti veut être présent sur l’ensemble du territoire régional il doit donc présenter une liste de 230 candidat·es réparti·es en 13 sections départementales (204 sièges + 2 remplaçant·es par section départementale).

La répartition du nombre de sièges à pouvoir est la suivante :

    Ain : 15 siègesAllier : 8 siègesArdèche : 10 siègesCantal : 4 siègesDrôme : 14 siègesIsère : 34 siègesLoire : 20 siègesHaute-Loire : 8 siègesPuy-de-Dôme : 18 siègesRhône (Nouveau Rhône) : 13 siègesMétropole de Lyon : 30 siègesSavoie : 11 siègesHaute-Savoie : 19 sièges

7. Comment se déroule le scrutin (attribution des sièges, présence second tour…) ?

Les élections régionales se déroulent selon un mode de scrutin de liste proportionnel avec prime majoritaire. Il combine les règles du scrutin proportionnel et du scrutin majoritaire.

Concrètement, la répartition des sièges et les règles pour être présent au second tour s’établissent ainsi :

1er tour :

    si une liste obtient 50 % ou plus des suffrages exprimés : elle remporte l’élection. Pas besoin de second tour. Elle se voit alors attribuer automatiquement 25 % des sièges, le reste des sièges est réparti de façon proportionnelle entre toutes les listes (dont la gagnante) ayant obtenu au moins 5 % des suffrages exprimés. Si aucune liste obtient la majorité absolue : on procède alors à un second tour. Pour se maintenir une liste doit obtenir au moins 10 % des suffrages exprimés au premier tour. Pour fusionner avec une liste qualifiée pour le second tour, il faut avoir obtenu au moins 5 % des suffrages exprimés. Les listes peuvent donc être modifiées entre les deux tours. À noter : si une seule liste ou aucune d’entre elle n’obtient au moins 10% suffrages exprimés, les deux listes ayant obtenu les scores les plus élevés sont qualifiées pour le second tour.

2nd tour :

    Les règles de répartition sont les mêmes qu’indiquées en cas de victoire d’une liste au 1er tour (25 % des sièges à la liste arrivée en tête et le reste réparti entre toutes celles ayant obtenu au moins 5 % des suffrages exprimées dont la liste gagnante). Elles sont identiques en cas de majorité absolue ou seulement relative.

Précision concernant la répartition des sièges : la répartition des sièges par département se fait sur la base du résultat global au niveau régional. Ainsi, la liste gagnante au niveau régional pourra obtenir dans un département plus de sièges qu’une de ses concurrentes pourtant arrivée devant elle.

Exemple lors des élections 2015 avec le département de l’Isère :

    Résultat régional du 2nd tour : liste LR de Laurent Wauquiez 40,62%, liste PS Jean-Jack Queyranne 36,84%, liste FN Christophe Boudot 22,55%Résultat du 2nd tour en Isère : liste Queyranne 40,15%, liste Wauquiez 34,84%, liste Boudot 25,01%. Mais selon les règles de répartition avec la prime majoritaire, la liste Wauquiez a obtenu 16 sièges, la liste Queyranne 11 sièges et la liste Boudot 7 sièges. Pourtant arrivée en seconde position dans le département, la liste de Laurent Wauquiez a obtenu davantage de sièges que celle de Jean-Jack Queyranne grâce à son score régional.

Précision concernant la fusion de listes : les listes étant régionales il n’est pas possible pour une section départementale de refuser une fusion ou de fusionner avec une liste différente. En cela, le mode de scrutin des élections régionales est différent de celui des élections métropolitaines. En 2020, dans la métropole de Lyon, suite à l’accord dans l’entre-deux tours entre la droite et Gérard Collomb, dans certaines circonscriptions les listes de l’ancien maire de Lyon avaient refusé cette fusion ou avaient fusionné avec des listes de David Kimelfeld, l’autre candidat LREM.

8. Élit-on vraiment le ou la président·e de région ?

Pas directement.

Dans la semaine suivant le second tour du scrutin (ou le premier tour, si une liste a obtenu la majorité absolue), les conseillers régionaux et conseillères régionales se réunissent pour élire parmi l’assemblée le président ou la présidente du conseil régional. L’élection du président ou de la présidente de région par les citoyens est donc indirecte.

Ce vote dans la foulée des élections est le fameux « 3e tour ». En cas de résultat serré ou de majorité relative faible pour la liste gagnante, des accords entre d’autres listes peuvent intervenir à ce moment-là.

9. Qui sont les têtes de liste en Auvergne-Rhône-Alpes ?

Voici les têtes de liste et noms des listes déposées en préfecture (par ordre officiel sur les panneaux d’affichage) :

10. Quels sont les enjeux des élections régionales 2021 en Auvergne-Rhône-Alpes ?

Si l’on en croit les sondages, les enjeux sont faibles. Personne ne semble actuellement en mesure de contrarier la réélection de Laurent Wauquiez (LR) – à ce jour pas encore officiellement candidat.

Laurent Wauquiez (LR) : conserver la Région

Le président sortant de la région Auvergne-Rhône-Alpes n’a jamais caché son ambition pour la fonction présidentielle. La Région faisant alors office de tremplin à grands renforts parfois de communication au plan national sur la Région prétendument « la mieux gérée » de France. Son passage rapide à la tête de sa formation politique de Les Républicains, dans une période compliquée, n’a pas été un franc succès avec des élections européennes 2019 décevantes. S’il nourrit toujours des ambitions présidentielles, il devra absolument conserver la Région pour rester en lice.

Gauche et écologistes : s’unir finalement mais sans espoir ?

Dans l’opposition de gauche, le premier tour devrait servir de « primaire » faute d’union. Les écologistes voudront montrer qu’ils ont désormais le « leadership » à gauche. Ils se présentent forts de bons résultats dans certaines grandes villes de la région lors des élections municipales ou métropolitaines de 2020. Ces élections régionales seront l’occasion de voir si leurs thématiques portent également lors d’une élection sur un territoire plus divers. Les socialistes, aux manettes avant 2015, ont réussi à trouver une tête d’affiche pour mener leur liste en la personne de Najat Vallaud-Belkacem. Avec elle, et les élus locaux conservés malgré tout sur le territoire, les socialistes espèrent au moins rester dominants à gauche dans l’hémicycle régional. Au mieux, avec leurs probables partenaires écologistes et communistes au second tour, tenter de ravir la Région à Laurent Wauquiez. Mais ils partent de loin.

LREM : Bonnell en 3e ou 4e homme pour viser le « 3e tour » ?

Le député du Rhône Bruno Bonnell mènera la liste LREM et de la majorité présidentielle. Après les déchirements lors des élections municipales à Lyon et à la Métropole de Lyon, il tentera de resserrer quelque peu les liens de la famille. Il tentera surtout de se qualifier pour le second tour à l’heure où l’étiquette du parti d’Emmanuel Macron n’est pas forcément la plus porteuse. S’il y parvient, il assure qu’il ne fera aucune alliance. Si tel devrait être le cas, on pourrait se diriger vers une quadrangulaire. Il dit d’ailleurs viser la victoire lors du « 3e tour », au moment du vote pour élire le ou la président·e de région.

Rassemblement National : 34 sièges à sauver dans des élections plutôt favorables pour le parti

Le Rassemblement National espèrera conserver au moins le nombre de ses élus actuels. Les sondages actuels le donnent confortablement qualifié pour le second tour. Mais faute d’alliance ou de réserves de voix dans une probable triangulaire au second tour, la victoire s’annonce délicate. La candidature d’Andréa Kotarac, pas évidente en interne, ne semble pas en mesure d’imposer un véritable rapport de force face au président sortant.

À Oullins, « on n’a pas attendu les écolos pour faire la promotion du vélo »

À Oullins, « on n’a pas attendu les écolos pour faire la promotion du vélo »

La maire (LR) d’Oullins Clotilde Pouzergue affirme, tout comme la Métropole dirigée par les écologistes, favoriser l’usage du vélo. Mais elle souhaite marquer sa différence et dessiner une autre voie.

“On n’a pas attendu les écolos pour faire la promotion du vélo.”

Le ton est donné. Clotilde Pouzergue (LR) est maire d’Oullins depuis 2017. Elle était déjà dans l’équipe municipale de son prédécesseur, François-Noël Buffet, qui était lui-même maire de la ville depuis 1997.

Quand on demande à la maire d’Oullins si c’est la victoire des écologistes à la mairie de Lyon ainsi qu’à la Métropole qui lui a donné l’envie de cyclabiliser son territoire et de promouvoir le vélo, Clotilde Pouzergue est piquée au vif.

Des politiques en faveur du vélo sont menées depuis 2014 à Oullins, année où la municipalité a décidé de passer le centre-ville en zone 30. La maire précise :

« C’est aussi cette année là qu’on a mis en place les premiers « SAS vélo » (lire encadré) ainsi que les « tourne-à-droite cyclistes » dans la ville. »

(suite…)
#ViaRhôna

Andréa Kotarac, candidat RN aux régionales pour justifier son transfert ?

Andréa Kotarac, candidat RN aux régionales pour justifier son transfert ?

[Série] Andréa Kotarac a été désigné candidat du Rassemblement National (RN, ex-Front National). Le Lyonnais, issu de La France Insoumise, doit faire oublier lors de ces élections régionales les faibles scores du parti de Marine Le Pen aux récentes élections municipales et métropolitaines de Lyon en 2020. Et légitimer par la même occasion son ascension express au sein de son nouveau parti.

 

Andréa Kotarac
Andréa Kotarac, chef de file du Rassemblement National à la Métropole de Lyon. Photo BE/Rue89Lyon

Le parcours d’Andréa Kotarac

Andrea Kotarac avec Jean-Luc Mélenchon
Image tirée du FB d’Andréa Kotarac. Petit selfie avec Jean-Luc Mélenchon.

Andréa Kotarac a démarré son parcours politique à gauche. Candidat aux municipales de sa ville natale de Thonon-les-Bains en 2008 sur une liste socialiste, il suivra par la suite le sillon de Jean-Luc Mélenchon. Il intègre rapidement le Parti de Gauche (PG) puis La France Insoumise (LFI).

À Lyon, proche d’une partie du milieu antifa, la lutte contre l’extrême droite lui permettra aussi de commencer à se faire connaître.

Il a été des campagnes aux élections municipales à Lyon en 2014, sous la bannière du Front de Gauche (PG et Parti Communiste) à Lyon 8e.

Aux élections régionales de 2015, il a conduit la liste pour la Métropole de Lyon de l’alliance PG-Europe Écologie Les Verts. Après la fusion avec le PS, il a été élu conseiller régional et a siégé au sein du groupe RCES (Rassemblement Citoyen, Écologiste et Solidaire).

Andréa Kotarac fut également candidat LFI aux élections législatives de 2017 dans la 7e circonscription du Rhône (Vaulx-en-Velin, Bron, Rillieux-la-Pape).

Figure locale du mouvement de Jean-Luc Mélenchon, il s’est rendu en avril 2019 au Forum économique de Yalta. Un raout organisé en Crimée par la Russie de Vladimir Poutine où sa présence aux côtés des frontistes Marion Maréchal Le Pen ou Thierry Mariani a fait jaser. Il a été lâché dans la foulée par LFI et Jean-Luc Mélenchon. Un mois plus tard, Andréa Kotarac annonçait son ralliement au Rassemblement National et son soutien à la liste de Jordan Bardella aux élections européennes.

Depuis lors, Andréa Kotarac n’a jamais officiellement adhéré au Rassemblement National. Il a même lancé le Parti localiste avec le député européen RN Hervé Juvin dont il est l’assistant parlementaire. Un mouvement qui se veut « un complément » du RN.

Transfuge de La France Insoumise, Andréa Kotarac avait été presque aussitôt désigné tête de liste pour le RN. À l’occasion des élections à la Métropole de Lyon en 2020. Son arrivée n’avait pas permis au parti de Marine Le Pen de faire des miracles. Lui et ses listes du RN n’ont obtenu aucun élu. Ils ambitionnaient dix sièges à la Métropole de Lyon. Dans le même temps, le RN perdait son seul conseiller municipal à Lyon.

Le mode de scrutin ainsi que le territoire devraient lui être plus favorables pour ces élections régionales. En 2015, les listes du RN menées par Christophe Boudot avaient réalisé 25% des suffrages exprimés au premier tour. Et près de 22% au second tour. Pas de quoi emporter l’élection mais des scores permettant au RN d’obtenir 34 sièges au sein de l’assemblée régionale. Des élections qui permettront peut-être d’asseoir un peu plus, ou non, sa place au sein de son nouveau parti.

L’investiture d’Andréa Kotarac

Le climat au sein du RN du Rhône n’est pas des plus sereins. Considéré proche des franges catholiques et « marionistes » (proches de Marion Maréchal Le Pen), l’investiture d’Andréa Kotarac pour les régionales en Auvergne-Rhône-Alpes n’a pas fait l’unanimité. Le profil d’Alexis Jolly, patron de la fédération du RN de l’Isère plaisait plus aux « marinistes » proche de la présidente du parti. Régulièrement invité sur les plateaux de télévision, sa « surface médiatique » a certainement permis à Andréa Kotarac de faire pencher la balance de son côté.

Andréa Kotarac, c’est lui qui le dit

« Je ne suis pas d’accord avec Mariani et Maréchal sur de nombreux sujets. Mais sur la défense de la souveraineté nationale et sur la nécessité de s’allier à la Russie, je suis d’accord. Je suis venu pour dire qu’une partie de la gauche française ne considère pas la Russie en ennemi, bien au contraire. »

Au Forum économique de Yalta en avril 2019

« Je risque la mort sociale »

En mai 2019 quand il annonce qu’il quitte LFI et soutient le RN aux élections européennes sur le plateau de BFM TV

« Si mes grands-parents ont versé du sang face au nazisme, ils ne l’ont pas fait pour l’écriture inclusive ou le communautarisme ! »

Au meeting de Marine Le Pen à Hénin-Beaumont lors de la campagne des élections européennes le 24 mai 2019, en référence à ses origines serbes

« Il y a ici des colistiers à ma droite et à ma gauche, physiquement comme politiquement »

Le 7 janvier 2020 lors de la présentation des listes du RN pour les élections métropolitaines à Lyon pour tenter de vanter le nouveau visage du RN qui fait de la place à des anciens de LR ou de LFI comme lui

Les têtes de listes d’Andréa Kotarac et du RN par département d’Auvergne-Rhône-Alpes

    Ain : Jérôme BuissonAllier : Benoît AugusteArdèche : Céline PorquetCantal : Gilles LacroixDrôme : Stéphane BlanchonIsère : Alexis JollyLoire : Michel LucasHaute-Loire : Thierry PerezPuy-de-Dôme : Brice BernardMétropole de Lyon : Andréa KotaracRhône : Christophe BoudotSavoie : Marie DauchyHaute-Savoie : Vincent Lécaillon

Programme d’Andréa Kotarac et du Rassemblement National pour les régionales 2021

Sécurité

    doublement du budget régional consacré à la sécurité (300 millions d’euros) contrats régionaux de sécurité établis avec les communes ou des intercommunalités référent sécurité au sein de chaque lycée création d’une brigade régionale des transports en complément de la police ferroviaire conditionnement du Pass’Région à un « comportement civique et scolaire irréprochable » lutte contre le terrorisme et l’islamisme (suppression de subventions à des associations « aidant l’immigration massive », conditionnement des subventions aux associations sportives et culturelles à la signature d’une charte patriotique Plan d’urgence contre les violences faites aux femmes

Économie – Emploi

    aides à la création d’emplois non-délocalisables aides aux circuits-courts pour soutenir la production locale aide et formation aux entrepreneurs pour les aider au développement de leur entreprise à partir de 250 employés développement d’incubateurs d’entreprises tournées vers les marchés émergents conditionnement des aides aux entreprises de plus de 100 salariés à une « implantation significative et durable » dans la région établissement d’un « indice d’intérêt local » pour proportionner les aides apportées aux activités artisanales et commerciales Chèque emploi TPE : prise en charge d’un an de charges sociales pour toute embauche en CDI Aide à l’installation ou reprise d’activité

Agriculture

    création d’un étiquetage régional de traçabilité redynamisation des carreaux des producteurs aux Marchés d’intérêt national de Lyon et de Grenoble conditionnement des aides au secteur agro-alimentaire à l’achat de denrées locales soutien à la promotion à l’international des produits régionaux mise en place d’une rémunération contractuelle pour les services écosystémiques rendus par agriculteurs arrêt des réintroductions de prédateurs pour préserver les espèces locales création de plateformes d’échanges de bonnes pratiques entre agriculteurs et chasseurs et associations de riverains promotion des filières agricoles Prêt à taux zéro avec remboursement différé à la seconde récolte accompagnement des agriculteurs dans les projets de photovoltaïque

Transports

    Association des projets ferroviaires Bordeaux – Clermont-Ferrand, Clermont-Ferrand – Lyon et Lyon – Turin dans un projet Atlantique – Mer noire transeuropéen porté et financé par l’Europe en tant qu’axe ouest-est structurant des pays d’Europe du Sud. Création du contournement ferroviaire lyonnais ouest avec la réouverture de la ligne Givors-Brignais Rénovation de l’autoroute A 47 Création de la ligne LGV Paris-Orléans-Clermont-Ferrand Sauvegarde de lignes TER et gel de la fermeture de gares, lancement d’une étude pour l’ouverture de nouvelles lignes Introduction dans les contrats de territoire de mesures de compensation pour les particuliers et entreprises résidants ou visiteurs quotidiens, contraints à de lourds investissements dans le cas d’instauration de ZFE métropolitaine

Aménagement du territoire – Écologie

    Établissement d’un plan régional de respect de l’environnement et des paysages déterminant les zones devant être interdites d’implantations Application du principe de compensation pour l’implantation d’outils de production d’énergies renouvelables au détriment de terres cultivables Lancement d’un programme régional de sensibilisation à l’écologie du quotidien

Formation professionnelle – Emploi

    Mise en place d’une plate-forme trimestrielle de promotion des formations sanitaires et sociales Organisation d’un sommet pour l’emploi avec la participation des branches, chambres consulaires et syndicats professionnels Organisation d’un sommet de la formation professionnelle

Culture – Sports

    Pôle d’excellence éphémère pour la préparation des athlètes pour les JO de 2026 en réutilisant les équipements des JO d’Albertville Élaboration d’un programme de construction d’équipements et de promotion de sports de culture Rhône-Alpine peu promus aujourd’hui Lancement du « challenge de la jeunesse pour le patrimoine régional »pour récompenser la restauration de monuments régionaux Lancement d’un appel à projet pour un spectacle vivant visant valoriser le patrimoine et l’histoire liée aux sites archéologiques arvernes de Gergovie, Gondole et Corent

A Lyon, une manifestation du 1er Mai sous Covid-19

A Lyon, une manifestation du 1er Mai sous Covid-19

A l’occasion de ce deuxième 1er Mai sous Covid-12, les syndicats et organisations militantes sont nombreux à appeler à la manifestation qui débutera, à Lyon, à 10h30 place Jean Macé (7ème arrondissement).

On dirait presque une édition normale du 1er Mai. L’intersyndicale du Rhône classique (CGT, FSU, Solidaires, CNT, CNT-SO et UNEF) ont déclaré une manifestation de la place Jean Macé (Lyon 7ème) à la place Bellecour.

Le 1er Mai 2020, tout le pays était en confinement. Les banderoles étaient affichées aux fenêtres. Il faut donc se rappeler l’édition précédente, en 2019, où entre 6 200 et 9 500 personnes avaient défilé (selon la préfecture ou les organisations syndicales).

1er Mai à Lyon : une manifestation aux revendications multiples

Comme toujours le 1er Mai, le cortège promet d’être très divers : les syndicats marcheront aux côtés de Gilets jaunes, d’étudiants pour le climat, d’antifascistes mobilisés après les récentes attaques de l’extrême droite, des collectifs récemment formés au sein des lieux de culture occupés.

Un mot d’ordre revient depuis plusieurs années : « convergence des luttes ».

Dans son communiqué d’appel à venir manifester, l’intersyndicale du Rhône dénonce « une crise qui aujourd’hui est autant sanitaire que sociale et environnementale ». Covid oblige, la focale est toutefois mise sur les conséquences de la crise sanitaires et les luttes potentielles :

« Ce printemps s’annonce riche en revendications : celle de pouvoir être vacciné et soigné, celle de pouvoir vivre dignement de son salaire et de sa retraite, celle d’être logé décemment, de bénéficier de plus de services publics en proximité, celle d’un emploi pérenne, celle de retrouver le chemin de la liberté, de la culture et des loisirs. »

Et de revendiquer « une réponse internationale à une crise internationale » qui passerait par « un accès pour tous à des bonnes conditions sanitaires », notamment la « gratuité des vaccins pour tous à l’échelle planétaire ».

Banderole de l'intersyndicale du 1er mai 2019 à Lyon. ©LB/Rue89Lyon
Banderole de l’intersyndicale du 1er mai 2019 à Lyon.Photo : LB/Rue89Lyon

Lyon : droite et écolos, main dans la main pour développer le vélo

Lyon : droite et écolos, main dans la main pour développer le vélo

Les écologistes lyonnais sont-ils les seuls à placer le vélo au cœur de leurs priorités ? Pas si sûr. Nous avons rencontré des maires et adjoints des municipalités de droite ou du centre de la métropole de Lyon qui attendent parfois plus impatiemment encore que les écolos le Réseau Express Vélo (REV) et les infrastructures cyclables.

Il ne faut pas toujours s’en tenir à certaines passes d’armes entre l’exécutif écolo de la Métropole et son opposition de droite et du centre.

Passer à la vitesse supérieure en matière de vélo, c’est la volonté exprimée par tous les élus municipaux de droite et du centre que Rue89Lyon a contactés. Pour se faire, ils et elles affirment leur volonté de travailler main dans la main avec la Métropole.

La voirie et les mobilités sont certes des compétences métropolitaines. Mais les municipalités jouent aussi un rôle essentiel dans l’aménagement du territoire ainsi que dans la mise en place de politiques favorables à la pratique du vélo.

Partant de ce constat, le vice-président de la Métropole chargé des mobilités actives, Fabien Bagnon, est allé à la rencontre des maires pour y exposer la méthode de la Métropole pour développer le vélo dans l’agglomération lyonnaise. Il promeut également un travail collaboratif :

« La remontée des besoins vient du maire. C’est à lui de faire une demande d’évolution de voirie, comme par exemple un abaissement de trottoir ou une piste cyclable. Ensuite, la Métropole assure l’ingénierie et la maîtrise d’ouvrage en proposant des solutions qui respectent la réglementation. »

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Covid-19 : une épidémie en légère baisse à Lyon et dans le Rhône

Covid-19 : une épidémie en légère baisse à Lyon et dans le Rhône

Le point actualisé au 28 avril 2021 sur l’évolution de l’épidémie de Covid à Lyon et dans le Rhône.

Chiffres Covid Rhône
Hospitalisations, réanimation, décès et retours à domicile dans les hôpitaux du Rhône durant l’épidémie de Covid. Graphique Rue89Lyon

L’arrêt de la progression de l’épidémie à Lyon et dans le Rhône semble se confirmer. L’amélioration reste toutefois très légère encore.

La lecture de l’évolution de l’épidémie reste toutefois fragile. Le dépistage ne cesse de diminuer depuis le 4 avril. Entraînant avec lui l’incidence à la baisse. Dans le même temps, la positivité croît. Dans le Rhône, le taux de positivité global est repassé au-dessus de la barre des 10% depuis le 9 avril environ. De quoi laisser penser que le la part du dépistage de « confort » ou sans véritables symptômes tend à diminuer. Faisant ainsi mécaniquement remonter la positivité.

Covid-19 : timide amélioration dans les hôpitaux du Rhône et de Lyon

Toutefois, la situation à l’hôpital à Lyon et dans le Rhône semble se stabiliser depuis quelques jours. Hospitalisations et patients Covid-19 en réanimations étant en légère baisse ces tout derniers jours. La pression reste toutefois très forte.

À l’échelle régionale, le taux d’occupation des services de réanimation par des patients Covid-19 représentait au 27 avril environ 118% de leur capacité initiale. Un niveau qui avait atteint un peu plus de 120% les jours précédents, proche du pic de la première vague du printemps 2020.

Dans le Rhône, au 27 avril, 1111 patients Covid+ étaient hospitalisés en moyenne sur une semaine (-7,5% par rapport à la semaine précédente). Dont 270 en réanimation (-2,5%) selon les chiffres de Santé Publique France.

Évolution de l’épidémie de Covid à Lyon, dans le Rhône et en Auvergne-Rhône-Alpes :

La Région condamnée dans l’affaire Erai : une aubaine pour Laurent Wauquiez

La Région condamnée dans l’affaire Erai : une aubaine pour Laurent Wauquiez

Le tribunal judiciaire de Lyon a estimé ce mardi 27 avril que la Région, présidée à l’époque par Jean-Jack Queyranne (PS) était responsable du naufrage de l’association Erai. La Région a été condamnée à verser plus de 10 millions d’euros aux créanciers d’Erai tandis que l’actuel président de Région, Laurent Wauquiez (LR) fait porter le chapeau à l’opposition.

Ce mardi 27 avril, le tribunal judiciaire de Lyon a mis un point final à l’affaire Erai en reconnaissant la responsabilité de l’ex-région Rhône-Alpes, présidée à l’époque par le socialiste Jean-Jack Queyranne. La Région a été condamnée à verser plus de 10 millions d’euros aux créanciers de l’association Erai.

Erai, la coûteuse casserole de Jean-Jack Queyranne

L’affaire Erai, c’est la casserole que Jean-Jack Queyranne (PS) traîne depuis plusieurs années. Créée en 1987, cette association, de son nom complet « Entreprise Rhône-Alpes International » avait pour but d’aider les entreprises régionales à trouver des marchés à l’étranger. L’organisation, coûteuse, est financée à 60 % par la Région. En mars 2015, sous la présidence de Jean-Jack Queyranne, également président d’Erai, les élus de l’opposition votent contre la subvention accordée annuellement à l’association. Celle-ci est placée en redressement puis en liquidation judiciaire dans la foulée, ses filiales sont reprises tant bien que mal à l’étranger.

Ce mardi, le tribunal judiciaire de Lyon a retenu la « particulière gravité de l’implication » de l’ex-région Rhône-Alpes dans le débâcle de l’association Erai, estimant que la région avait « poursuivi une exploitation structurellement déficitaire pendant plusieurs années et maintenu artificiellement Erai en activité, ce qui constitue, non pas une simple négligence, compte tenu de la durée et de l’ampleur de cet état déficitaire, mais une faute de gestion ayant contribué à l’insuffisance d’actif dont ils doivent être déclarés responsables ».

Le tribunal donne comme exemples emblématiques du naufrage d’Erai l’acquisition « ruineuse » d’un pavillon lors de l’exposition universelle de Shanghaï ou le « déménagement coûteux » de l’association dans de nouveaux locaux à Confluence.

Verdict : la Région a été condamnée à verser très exactement 10 460 000 euros aux créanciers d’Erai.

Erai, une aubaine pour Laurent Wauquiez à l’approche des élections régionales

A deux mois des élections régionales, l’actuel président de région, Laurent Wauquiez (LR), a sauté sur l’occasion pour enfoncer le clou dans un communiqué :

« Cette affaire illustre malheureusement les errements de la mauvaise gestion régionale par la précédente majorité et ses conséquences pour le contribuable, qui paie toujours pour les fautes commises par les gouvernants mal avisés. Il est heureux de constater que cette page a depuis été tournée et que sur ce mandat il n’y a eu aucun scandale financier comme l’a été celui d’Erai. »

Laurent Wauquiez évoque « un scandale financier » qui « va coûter plus de 10 millions d’euros aux contribuables ». La région Auvergne-Rhône-Alpes annonce son intention de saisir la justice pour que la responsabilité personnelle de Jean-Jack Queyranne soit engagée, et non celle de la Région.

Ce mardi 26 avril, Jean-Jack Queyranne a justement été entendu par la brigade financière de la PJ de Lyon d’après une information de Lyon Capitale confirmée par son entourage. Cette audition libre s’inscrit dans le cadre d’une enquête ouverte en 2016 suite à un signalement fait par Laurent Wauquiez qui accuse Jean-Jack Queyranne de « prise illégale d’intérêts », « favoritisme » et « abus de confiance ». Dans l’entourage du socialiste, on trouve la coïncidence pour le moins étonnante :

« L’enquête préliminaire a été ouverte il y a cinq ans. Aucun acte d’enquête n’a été rendu public en cinq ans. C’est au moment où la décision de justice tombe concernant l’affaire Erai et à deux mois des élections régionales que la PJ convoque le principal intéressé. »

« Tout le monde a sa part de responsabilité, y compris Laurent Wauquiez »

Les élu·es du rassemblement citoyen, écologiste et solidaire (RCES) dénoncent une instrumentalisation de l’histoire par l’actuel président de Région :

« M. Wauquiez instrumentalise une décision de justice et se pose en véritable révisionniste de l’histoire. Les élu·es UMP puis LR de la Région ont toujours soutenu ERAI de 2004 à 2015. »

Le RCES rappelle au passage que deux élu·es, Jean-Charles Kohlhaas et Monique Cosson, s’étaient constitué·es intervenant·es volontaires mais ont été débouté·es par le tribunal judiciaire de Lyon.

Du côté des socialistes, interrogé·es par Le Progrès, on affirme que la responsabilité est collective dans l’affaire Erai :

« La droite a toujours soutenu ERAI et ses dirigeants. Et, en mars 2015, ils ont décidé, à quelques mois des élections, d’un coup, de ne pas voter une subvention normale, ce qui a provoqué la cessation de paiement. […] Là, on se retrouve avec une condamnation de 10 millions alors que la subvention était de 4,7 millions à l’époque. Si on l’avait votée, on en serait pas là. Tout le monde a sa part de responsabilité, y compris la droite et Laurent Wauquiez. Il cherche à nous faire porter le chapeau alors que lui est aussi pleinement responsable. »

« Fête des quais de Saône » : une condamnation « pour l’exemple »

« Fête des quais de Saône » : une condamnation « pour l’exemple »

Mercredi 27 avril se tenait le procès des organisateurs de la «fête des quais de Saône». Deux frères comparaissaient pour mise en danger de la vie d’autrui et non respect des gestes barrières. Au tribunal, un match « morale » Versus « besoin de la jeunesse » s’est tenu. Résultat : les organisateurs sont condamnés à trois mois de sursis et à plusieurs amendes.

« Aucun acte militant » et « aucune volonté de défier l’autorité » durant le confinement. Ce mardi 27 avril, les deux frères organisateurs de ce que l’on a nommé « la fête des quais de Saône » ont voulu faire amende honorable devant le tribunal correctionnel de Lyon.

Pas de volonté d’être les porte-paroles d’une jeunesse en soif de fête, non. Pas de volonté de défier l’ordre établie, loin de là. Devant une salle remplie exclusivement de journalistes, les organisateurs et leurs avocats ont plaidé l’apéro qui a dérapé.

Dans un climat tendu, deux jours après l’organisation d’une fête aux Buttes-Chaumont à Paris, leurs avocats craignaient que les nouveaux Lyonnais (ils sont originaires de Rouen) servent d’exemple. 

« Mes clients n’ont pas eu comme volonté de braver la loi, ils ont simplement été débordés », a voulu marquer Thomas Fourrey, avocat des deux frères avec Mélanie Sanzarie, quelques heures avant le procès. Si le procureur veut faire des exemples, qu’ils n’utilisent pas mes clients comme bouc-émissaire. »

Une manière de remettre les choses à leur place devant un impressionnant parterre de médias. C-News, M6, BFM-TV, France Info, Le Monde… Une vingtaine de journalistes ont occupé les couloirs du tribunal durant parfois dix heures. Avec sa capacité limitée à 38 personne, la salle d’audience G n’en avait certainement rarement accueilli autant pour un « apéro musical » ayant « débordé ». Vu l’heure tardive (22h pour le passage de l’audience, minuit et demi pour le délibéré), les journalistes ont été les seuls témoins des débats.

Thomas Fourrey
L’avocat des deux frères organisateurs, Thomas Fourrey.

Un apéro musical devenu une « fête sauvage »

Les débats ont commencé dès la reconstitution des faits. Le 30 mars, Léo et Arthur, originaires de Rouen, ont lancé un « apéro musical » via un post sur le compte Instagram de leur association, Ex.Terre. Sur leur story lancée autour de 13h, ils ont invité leurs 900 « followers » à les rejoindre sur les quais. Leur message : « On espère vous voir nombreux à profiter des dernières lueurs du jour sur les quais de Saône avec nous. »

« La plupart viennent de Rouen, où nous avons lancé l’association », précise Léo, le plus jeune des deux frères.

« Pourquoi ne vous êtes-vous pas contentés d’envoyer une invitation à des gens de votre répertoire téléphonique ? », leur demande le président, Pierre Laroque. « Nous l’avions déjà fait cet été, nous avions vu au maximum une vingtaine de personnes », répond Arthur, l’ainé des deux frères. 

À 17 h, ils sont arrivés sur les quais de la pêcherie (2eme arrondissement) avec deux enceintes. Peu à peu, les personnes ont commencé à se rassembler. À 18h50, ce qui a été appelé « la fête sauvage » était à son apogée. Environ 300 personnes se sont ainsi rassemblées vers le grand escalier prêt du parking Saint-Antoine. Quatre jours plus tard, les deux jeunes hommes se rendaient au commissariat du 2ème arrondissement de Lyon, effarés par « l’acharnement médiatique autour d’eux ».

« Nous avons été débordés par les évènements, répéteront-ils en boucle durant l’audience. On a vu trop de sourires sur les visages lors du rassemblement. On a été dépassés par l’euphorie. »

Une « inconscience » que leur rappellera systématiquement le tribunal. 

Une enquête et des difficultés

Rapidement, les images de cette « fête » (ayant duré un peu plus de 2h) ont fait le tour des médias locaux et nationaux. À l’image de la Maskarade, rave-party organisée en Bretagne le 1er janvier (avec beaucoup plus de monde), elle est devenue, pour certains, un exemple pour dénoncer le laisser-aller de certains jeunes. Montée en épingle, l’affaire est même reprise par la ministre déléguée en charge de la citoyenneté Marlène Schiappa. A Lyon, le Petit Bulletin répond dans un édito choqué par la charge contre une « fête » imaginaire.

Le soir du procès, la forte présence de journalistes montre encore l’importance médiatique du sujet. Rares sont les cas où la profession se déplace en nombre pour un jugement se terminant par du sursis ou des travaux d’intérêts généraux.

Pour convaincre, la procureure Dominique Sauves attaque d’abord les frères sur leur version des faits et le déroulé de l’enquête. En cause : le refus d’un frère de dire à qui appartenait une des enceintes, preuve pour elle de leur mauvaise volonté. « Je ne voulais pas mêler sa vie privée », répond Arthur. 

Autre élément à charge : le fait que le jeune homme se soit présenté sans son portable en allant au commissariat tout comme le fait que les messages Whatsapp de son frère, Léo, sont restés hors d’accès des enquêteurs. La procureure leur reproche également de ne pas avoir fermé le compte de l’association. Sur ce point, il y a une incompréhension. S’agissait-il du compte bancaire ou du compte Instagram de l’association ? Étonnés par l’attaque, les deux frères ne savent pas quoi répondre. (lire par ailleurs). En clair : il est reproché aux organisateurs de ne pas avoir joué le jeu et de s’être rendus à la justice car se sachant « bientôt identifiés ».

Le procès médiatique se rejoue au tribunal

« Un rassemblement d’abord illégal et ensuite immoral ». Dans son réquisitoire, la procureure a attaqué les deux frères sur les risques qu’ils faisaient courir à la population. Outre la violation d’arrêtés municipaux, préfectoraux et de décrets nationaux, l’acte était extrêmement dangereux alors que « 94% des lits en réanimation dans le Rhône étaient occupés du fait de l’épidémie. » Elle rappelle également la dangerosité du lieu : quai de la pêcherie. Un endroit exiguë où un accident aurait pu vite arriver. 

« Nous sommes ici pour juger du droit, pas de la moral », lui a répondu l’avocate des deux frères, Maître Mélanie Sanzari, dans sa plaidoirie.

Sur ce point, cette dernière a remise en question l’accusation de mise en danger de la vie d’autrui. Pour elle, il s’agirait davantage de « complicité de mise en danger de la vie d’autrui ».

« Les personnes qui ont participé à l’événement ne se sont-elles pas mises en danger elle même ? demande l’avocate. Tous étaient au courant de la situation. Pas seulement eux ! »

Autrement dit : les deux frères peuvent-ils être considérés comme les seuls responsables de cette situation ? Certes, ces derniers n’ont pas mis fin à l’événement à 17h, heure où ils retirent leur story des réseaux sociaux. Portés par l’euphorie d’une liberté retrouvée (très) rapidement, ils ont voulu prolonger un peu l’instant, selon elle. Une faute, certes, mais avec des circonstances atténuantes.

« Qu’il est difficile d’avoir 20 ans en 2020, a rappelé l’avocate. Cela fait un an que notre jeunesse n’a plus de vie sociale. Est-ce qu’elle n’est pas simplement en train de craquer ? » 

Dans le même sens, plus tôt dans le procès, les deux frères avaient répondu à la procureure les accusant de mépriser les étudiants privés de sortie : 

« Ce jour-là, certains étudiants nous ont parlé de suicide, raconte Léo. Ils ont été content de venir. Nous avons aussi eu des remerciements. » 

Les prévenus étaient attendus par une vingtaine de journalistes.
Les prévenus étaient attendus par une vingtaine de journalistes.

Trois mois de sursis et des amendes

Dans le même temps, la défense a mis en avant le profil « parfaitement inséré » des prévenus. Polis, répondant bien à la procureure et au président, les deux frères ont la tête d’étudiants sympathiques.

Léo, 23 ans, est en formation au sein du conservatoire des arts et métiers. Son frère Arthur est lui en formation pour être régisseur spectacle. Jusqu’aux conséquences des derniers confinements, il travaillait dans un restaurant du 7e arrondissement. Le tribunal n’a pas non plus insisté sur leur casier judiciaire. Deux faits remontaient à 2013, pour Arthur. Du côté de Léo, celui-ci était vide. La procureure a cependant souligné qu’ils comparaîtraient pour une affaire en mai.  

Des éléments qui n’ont, semble-t-il, pas convaincu le tribunal. Chaque frère a été condamné à trois mois de prison avec sursis. Ils devront également payer une amende de 300 euros chacun à laquelle s’ajoute une autre de 1500 euros au nom de l’association. « C’est cher pour un rassemblement non organisé », souffle l’avocate. La procureure avait demandé de quatre à six mois de prison avec sursis. 

Une peine sévère par rapport à d’autres affaires

À la sortie de l’audience, Mélanie Sanzari n’a pas caché sa déception : « Je m’attendais à des travaux d’intérêt général. » 

Selon elle, ce jugement reste extrêmement sévère alors que plusieurs affaires, mentionnées dans sa plaidoirie, ont été jugées sans prison avec sursis. Près de Grenoble, l’organisateur d’une soirée avec 200 personnes a écopé d’une amende de 600 euros. À Tour, un ancien DJ doit quant-à lui faire des travaux d’intérêt général après une soirée dans un hangar.

« On est dans de la justice de l’exemple », a regretté l’avocate. 

Un élément incompréhensible pour elle alors que l’événement s’est passé en plein air et que son aspect « organisé » reste difficile à prouver. De même, contrairement à d’autres événements, Léo et Arthur n’ont jamais essayé de gagner de l’argent ou donner à cet apéro un aspect « militant ». Pas de rapprochement, par exemple, avec les « teufeurs ». Ces derniers avaient fait entendre lors des manifestations contre la loi « sécurité globale » un droit à la fête.

Abattus, les deux frères n’ont pas voulu commenter l’affaire à la sortie du tribunal, lâchant à peine un « c’est incroyable », dépités. Ils se réservent la possibilité de faire appel.