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Jeu vidéo à Lyon : les aventuriers de l'arche perdue

C’est l’histoire d’un âge d’or : bâti sur l’explosion de la micro dans les 80’s, Infogrames a donné naissance au jeu vidéo lyonnais. Durant près de vingt ans, grâce au studio de Bruno Bonnell, la région est devenue l’un des acteurs majeurs du médium en France. Alors que la société, reprenant le nom d’Atari en 2003, devenait l’un des principaux concepteurs et éditeurs des 90’s, le château de carte s’est écroulé ces dernières années. Et beaucoup de studios sortis du giron d’Infogrames, comme Eden Games, se sont effondrés après plusieurs échecs.

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Hostages, même si le jeu vidéo a été développé par New Frontier il marquera la mémoire des fans d’Infogrames (éditeur).

Comment Lyon, eldorado du jeu vidéo, a-t-il pu voir sa côte dégringoler ? Pour Romuald Capron, directeur général d’Arkane Studios, dernier grand développeur local à créer des jeux coûteux tel que Dishonored, tout ceci est aussi question d’économie mondiale (la crise aidant) et de cycles, dont celui de l’industrie, avec ses machines aux succès parfois éphémères :

« De nombreux studios se sont positionnés sur la Wii et ont fait beaucoup d’argent avec, sans anticiper son déclin rapide. »

Mais pourquoi la relance est-elle si difficile alors que notre vivier est important ?

Une réponse revient sans cesse : le Canada. Pour Emmanuel Oualid, directeur administratif chez Ivory Tower, studio fondé en 2007 par des anciens d’Eden et étroit collaborateur d’Ubisoft (dernier grand éditeur en France), si Lyon reste fort en compétitivité, impossible de lutter contre le Québec en terme de charges ou d’impôts :

« Il y a le cercle vertueux, ce que vit le Canada, et le cercle vicieux, que vit actuellement la France et en particulier Lyon. »

Comme le souligne aussi Romuald, certains projets peuvent ainsi bénéficier jusqu’à 40% de réduction en crédit d’impôt outre-Atlantique. Difficile de lutter, surtout quand l’Europe restreint ses aides selon des critères discutables comme la recommandation du jeu selon l’âge.

Si la situation est préoccupante, restent des opportunités, notamment pour de petits studios tels que Blossom Minds ou Brain Slap (des anciens d’Eden), visant le marché du téléchargement qui a connu un boum avec l’explosion du smartphone. Pascal Biren, designer chez ce dernier :

« Le secteur en France est désavantagé par rapport à l’étranger, mais cela vaut surtout pour les studios devant lever des fonds importants. Ceux constitués de petites équipes aux budgets plus modestes sont moins en concurrence économique. »

La survie serait donc d’en revenir à des jeux indépendants, permettant au passage une plus grande liberté créative vitrine du savoir faire français ? Bien que le cas d’Arkane soit à part, puisque les Lyonnais ayant un second studio au Texas ont intégré un gros éditeur américain (ZeniMax), Romuald continue de voir en Lyon un tissu important qu’il faut aider financièrement, mais aussi faire fructifier.

Même constat pour Pascal, qui sans croire à un nouvel âge d’or, espère bien qu’avec ces plus petites structures la ville retrouve son dynamisme d’antan.

Par Jérôme Dittmar sur petit-bulletin.fr.

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