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Festival Jazz à Vienne : la programmation complète dévoilée

Festival Jazz à Vienne : la programmation complète dévoilée

Ce lundi 26 avril, les organisateurs du festival Jazz à Vienne ont dévoilé les derniers artistes au programme de cette 40ème édition prévue du 23 juin au 10 juillet.

Voici une bonne nouvelle qui mettra du baume au cœur. La 40ème édition du célèbre festival Jazz à Vienne est bel et bien maintenue, du 23 juin au 10 juillet. Ce lundi 26 avril, les organisateurs ont mis la touche finale à cette programmation 2021 qui s’annonce inoubliable. Voici les artistes qui feront vibrer le théâtre antique de Vienne cet été.

Mercredi 23 juin : Jamie Cullum / Anne Paceo

Jeudi 24 juin : Nils Petter Molvaer & Gauthier Toux / Tigran Hamasyan Trio / Portico Quartet

Vendredi 25 juin : Salif Keita / Keziah Jones & Qudus Onikeku / Julia Sarr

Samedi 26 juin : Seu Jorge & Rogê / Lucas Santtana

Dimanche 27 juin : Ibrahim Maalouf / Laurent Bardainne & Tigre d’eau Douce

Lundi 28 juin : Ibrahim Maalouf / Erik Truffaz Quartet

Mardi 29 juin : Hommage à Michel Petrucciani par plusieurs grands noms du jazz / Brad Mehldau

Mercredi 30 juin : Thomas Dutronc / Kyle Eastwood

Jeudi 1er juillet : Deluxe / Nubiyan Twist

Vendredi 2 juillet : Roberto Fonseca / Richard Bona / Alfredo Rodriguez 

Samedi 3 juillet : Maceo Parker / Martha High

Dimanche 4 juillet : Marcus Miller / Manu Katché

Lundi 5 juillet : Avishai Cohen Trio / Vincent Peirani

Mardi 6 juillet : Marcus Miller / Bokanté

Mercredi 7 juillet : Lianne La Havas / Imany / Arlo Parks

Jeudi 8 juillet : Wynton Marsalis et son Jazz at Lincoln Center Orchestra / Belmondo Quartet

Vendredi 9 juillet : Paul Person / Zac Harmon / Lowland Brothers

Samedi 10 juillet : Léon Phal Quintet / Cheickh Tidiane Seck / Ayo / L’armée mexicaine / Cimafunk / Mezerg

Plus d’informations sur la programmation, les artistes et les détails pratiques ici

Dans l’Est lyonnais, le calvaire des prostituées

Dans l’Est lyonnais, le calvaire des prostituées

Le 5 avril, une jeune femme est décédée dans le feu d’une camionnette de prostituée à Meyzieu, dans l’Est lyonnais. Ce drame est arrivé alors que les agressions contre prostituées se sont multipliées ces derniers mois. Plusieurs associations soulignent le poids de la législation française et des arrêtés municipaux anti-camionnettes pour expliquer leur isolement et leur fragilité. Rue89Lyon est allé à leur rencontre. Reportage.  

C’est devenu un triste lieu de recueillement. Sur une petite route aux abords de Meyzieu, des fleurs ont été déposées sur les restes calcinés d’une camionnette de prostituée.

Le 5 avril, la camionnette a pris feu. À l’intérieur, le corps d’une jeune femme a été retrouvé par la gendarmerie.

Un feu qui n’était pas le premier. Mi-janvier, une camionnette s’était déjà enflammée, rapporte l’association d’aide aux personnes prostituées de Lyon, Cabiria. En janvier, la prostituée qui y vivait s’en était sortie in-extremis en sortant par la porte du véhicule toujours en état de fonctionner. Si le feu était parti de l’autre côté, elle serait probablement restée coincée contre une porte bloquée.

Le 5 avril, la jeune femme de 27 ans dormant dans la camionnette n’a pas pu quitter le véhicule. Connue de Cabiria, elle avait arrêté un temps le travail du sexe. Selon l’association, elle était seulement revenue une semaine. Un appel aux dons a été lancé pour aider sa famille et ses deux filles pour rapatrier son corps en Guinée-Équatoriale.

Côté parquet de Lyon, on indique qu’il est trop tôt encore pour affirmer le drame est d’origine criminelle.

Des fleurs ont été déposées sur les lieux du drame de Meyzieu.
Des fleurs ont été déposées en hommage à la jeune femme retrouvée morte, le 5 avril, dans l’incendie d’une camionnette de prostituée – Crédit Pierre LEMERLE/Rue89Lyon.

À quelques centaines de mètres des restes calcinés de la camionnette, Anita (nom d’emprunt) a le visage déconfit. Cette jeune prostituée ne connaissait pas la victime, de passage dans le secteur.

Avant de quitter les lieux vers 20h, Anita avait juste donné deux coups de klaxons en guise d’au revoir avant de prendre la route. Au retour, le choc a été rude. Après le drame, elle a été prise en charge quelques nuits par Cabiria. Puis, elle est revenue travailler, avec la peur d’une potentielle agression. 

Pour elle, l’aspect criminel ne fait pas de doute, tant les agressions sont monnaie courante dans le secteur.

« On ne sait pas quand on va trouver les coupables », craint-elle.

Une des prostituées de l’Est lyonnais : « l’un d’eux m’a mis un ciseau contre le cou. J’ai cru que c’était un couteau… » 

Sa peur ? Recevoir la visite d’un de ces criminels. Il faut dire que ce drame n’est pas le premier connu par les prostituées sur les routes de l’Est lyonnais.

Anita elle-même s’est déjà fait agresser en plein milieu de la journée il y a un mois. À 15h, des hommes sont arrivés et se sont garés devant la camionnette, pour empêcher la jeune femme de fuir. Avec un marteau, ils ont cassé une vitre et l’ont menacé pour la voler.

« Ils m’ont pris 80 euros. Ils voulaient que je donne encore, mais je n’avais plus rien », s’énerve-t-elle. 

Ce mardi d’avril, elles sont une quinzaine à travailler sur les communes autour de l’aéroport Saint-Exupéry. Venant pour la plupart de Guinée-Équatoriale, elles exercent souvent dans l’Est lyonnais depuis plusieurs années, alternant avec des passages en Espagne. Seule, ou à deux, elles attendent les clients dans des fourgons garés dans des petits chemins, en bord de route.

« Je me suis fait agresser trois fois en un mois, raconte Teresa, une prostituée près de Pusignan. Ça fait depuis 2013 que je travaille dans l’Est lyonnais et c’est la première fois que je vois ça [en évoquant le 5 avril, ndlr] ! »

Lors de notre rencontre, elle revient tout juste de l’hôpital Saint-Joseph à Lyon où elle s’est rendue pour un examen. Elle montre son attelle au genou. La première fois, ses agresseurs sont entrés et l’ont frappé pour prendre l’argent. « Quand ils ont compris que la porte de la camionnette ne marchait pas, ils sont revenus », lâche-t-elle. Lors d’une altercation, elle s’est fait mal à la jambe en tentant de fuir. Entourée par ses agresseurs, elle a été battue et menacée.

« L’un d’eux m’a mis un ciseau contre le cou, mais je ne le voyais pas. J’ai cru que c’était un couteau… » 

La troisième fois, cette prostituée, originaire de Guinée-Équatoriale, est parvenue à mettre en fuite ses agresseurs. 

Depuis un mois et demi, elle vit dans sa camionnette avec une amie pour éviter ce genre de visites.  

Teresa a porté plainte à la gendarmerie de Saint-Laurent-de-Mure. Elle fait parti des rares dans ce cas. 

« Nous sommes ici parce que nous sommes des mamans avec des enfants »

Dans un chemin adjacent, une prostituée nous montre des traces de balles sur son véhicule. Il y a un an, une voiture est venue et des hommes ont tiré sur le camion. Comme beaucoup de ses collègues, elle n’a jamais porté plainte. 

« Je ne veux pas qu’on utilise mon nom, nous dit-elle. Je veux continuer à gagner de l’argent pour pouvoir m’en aller. J’ai trop peur que les gendarmes viennent et me forcent à partir. » 

Une méfiance vis-à-vis des autorités qui persiste, malgré un besoin évident de protection. 

Un peu plus loin, une collègue explique cette défiance vis-à-vis des forces de l’ordre. Dans son véhicule, Agnès (nom d’emprunt) a du mal à contenir son émotion à ce propos. Il y a un mois, des gendarmes sont venus la voir alors qu’elle recevait un ami. Dans le cadre de la loi du 13 avril 2016 qui pénalise les clients de prostituées (lire plus loin), ce dernier aurait pu être verbalisé. En colère, elle ne pardonne pas cette intrusion. « J’en ai marre », nous dit-elle. « Les clients ont peur de venir à cause de ça, s’agacent-elle. Qu’est-ce que tu veux que je te dise ? »

Rapidement, elle explose : 

« Ce que fait le gouvernement français est incompréhensible. Il y a un tabou sur notre métier. Dans les autres pays, c’est légal, ou illégal. Mais ici en France, rien n’est clair ! Ils préfèrent que nous nous fassions tuer plutôt que de nous accepter. Tout le monde n’est pas maquerau ! »

Elle rappelle être venue en France parce que « son pays est dans une situation de dictature ». Sa voix monte et descend, à l’image de ses sentiments, oscillant entre colère et abattement.

« Nous sommes ici parce que nous sommes des mamans avec des enfants. On a aussi des loyers à payer, c’est pour ça que nous sommes là ! »

Elle aussi a reçu la visite d’agresseurs il y a deux mois. Trois personnes sont arrivées devant son camion « grâce à Dieu, on était deux dans la camionnette », se remémore-t-elle. 

Une camionnette de prostituées dans l'Est lyonnais
Une camionnette de prostituées dans l’Est lyonnais – Crédit Pierre LEMERLE

« Même la journée, on a peur, abonde Andréa, qui quitte la zone le soir. Nous sommes ici pour nos enfants, rien d’autre. » 

Basée à Pusignan, à quelques kilomètres, cette dernière travaille aux alentours depuis un an et trois mois. Parmi les prostituées de l’Est lyonnais que nous avons rencontrées, elle est la seule à ne pas témoigner d’une agression. Avec une collègue, elles se tiennent au courant des mouvements dans le secteur.

Dans l’Est lyonnais et ailleurs, une forte augmentation des agressions contre les prostituées

L’association Cabiria a noté une « explosion des violences » contre les prostituées. 

Rien que sur le secteur de l’aéroport Saint-Exupéry, Cabiria a été informé de onze agressions depuis le début de l’année 2021, dont neuf en un mois et demi. Une estimation « a minima » pour Antoine Baudry, animateur de prévention chez Cabiria, les travailleuses du sexe ne témoignant pas nécessairement de ces agressions. Il note dans ce chiffre des feux de camionnette, un viol et des braquages.

« Habituellement, on nous rapporte en tout une centaine d’agressions par an sur tout notre secteur [métropole de Lyon et sa périphérie], détaille-t-il. En un mois et demi, nous avons eu presque un dixième des faits que l’on nous rapporte chaque année rien que pour la zone autour de Saint-Exupéry. »

Une recrudescence qui touche aussi les autres zones géographiques. Deux incendies de camionnettes ont eu lieu depuis janvier côté Miribel, dans l’Ain (Les échets). Non loin de Dardilly, une autre a été cambriolée en février. Le même mois, des tentatives d’extorsions ont eu lieu à Lyon. Bref, la situation ne fait que s’aggraver dans un contexte déjà dramatique pour les travailleuses du sexe lié aux confinements et couvre-feux successifs (lire par ailleurs).

Selon les structures de Lyon qui soutiennent les prostituées : un isolement lié au cadre législatif

Les origines de cette insécurité sont dénoncées depuis de nombreuses années par les structures qui interviennent en soutien aux personnes prostituées. 

Depuis une quinzaine d’années, Jérôme Benozillo a pu constater l’augmentation de leur isolement. Le « Capotier » va à leur rencontre chaque semaine pour leur vendre des préservatifs, mais aussi des tapis de sols, des produits d’hygiène, etc. Quand il a débuté, il y avait près de 240 fourgons à Perrache. Aujourd’hui, il en compte autour de 80 à Gerland.

Jérôme Benozillo, le capotier
Le « Capotier » Jérôme Benozillo lors d’une de ses tournées auprès des prostituées dans l’Est lyonnais.Photo : PL/Rue89Lyon.

Pour fuir une législation nationale et une réglementation municipale répressives, il les a vu aller de plus en plus loin.

« Beaucoup sont parties dans l’Ain, constate-t-il. Certains vont même jusqu’à Nantua ou dans le Cerdon (Ain). Ça commence à faire loin… »

Pour le Syndicat des travailleurs et travailleuses du sexe (Strass), et plusieurs associations d’aides aux travailleuses du sexe comme Cabiria, ce mal prend ses racines dans une législation réprimant leur travail. 

Mardi 13 avril, ils et elles étaient une centaine à se rassembler pour toujours dire leur opposition à la « loi de pénalisation du client » (lire encadré) à la suite d’un appel lancé par plusieurs associations. Pour ces structures, cette loi n’a fait que renforcer l’isolement, la précarité et, corollaire de cette situation, les violences à leur encontre. 

Moins nombreux, les clients peuvent prendre plus facilement l’ascendant sur les travailleuses du sexe. Cela peut se traduire par des négociations sur les prix, mais aussi par la demande de rapports non protégés, selon l’association Cabiria. Sans autres sources de revenus, certaines sont obligées de se plier à ces demandes, au détriment de leur santé.

« J’ai recommencé à travailler. Pas le choix, je n’avais plus rien », nous avait notamment dit l’une d’entre elles, lors du premier confinement.

Dans ce contexte, le rapport de force est clairement à l’avantage du client.

Une manifestation a eu lieu contre la loi du 13 avril 2016.
Une manifestation a eu lieu contre la loi du 13 avril 2016, devant l’hôtel de ville de Lyon. Crédit Pierre LEMERLE

Le long combat contre la loi de pénalisation des clients de prostituées

Pour lutter contre cette situation, les associations remontent au créneau. Le 13 avril, un recours déposé devant la Cour européenne des droits de l’homme (CEDH) a été jugé recevable par celle-ci.

« C’est déjà une victoire en soi, car 80 % des recours sont rejetés », rappelle Antoine Baudry, animateur prévention chez Cabiria. 

Les associations militent aussi pour faire partie de la réflexion interministérielle qui va commencer sur cette loi. Un travail qui ne devrait cependant pas débuter avant 2022, selon l’animateur de prévention. 

A Lyon, 1280 verbalisations de prostituées pour stationnement en 2020

Dans la région lyonnaise, ce cadre législatif répressif national est venu compléter une politique municipal anti-prostituées déjà parmi les plus répressives de France. La mise en place d’arrêtés anti-camionnettes sur les secteurs de Perrache, puis de Gerland, a progressivement éloigné les travailleuses du centre de Lyon, notamment autour de l’aéroport Saint-Exupéry. 

En 2020, 1280 procès-verbaux ont été dressés contre des prostituées pour stationnement illégal sur la voie publique à Lyon, contre seulement 31 verbalisations pour des clients, selon les associations organisatrices de la manifestation du 13 avril. Une nouvelle confirmation que Lyon applique plus la réglementation municipale que nationale. C’est toutefois un chiffre en diminution par rapport à 2019 (1700 PV) mais il reste important dans une année marquée par les confinements successifs. 

Des premiers échanges ont eu lieu avec la majorité écologiste concernant ces arrêtés municipaux. Connue pour être plutôt « anti-arrêtés municipaux », la nouvelle équipe remettra-t-elle en cause ces arrêtés ? En décembre, Cabiria se réjouissait de l’« ouverture » de cette dernière aux problématiques des travailleuses du sexe. Côté Ville de Lyon, on confirme que le « travail continue » sur ce sujet, sans pouvoir en dire plus pour l’instant. Pour l’heure, les élus ont rencontré les associations Cabiria et l’Amicale du nid.

En attendant, les personnes prostituées de l’Est lyonnais se serrent les coudes. En contact par visio ou par téléphone ou bien en vivant à deux dans une camionnette.

« Depuis que nous sommes deux, ils ne viennent plus », constate l’une d’entre elles, agressée il y a un mois et demi.

Une entraide qui en a déjà sauvé plusieurs de situations potentiellement dramatiques.

Les dernières traces de l'incendie d'une camionnette, à Meyzieu.
Les dernières traces de l’incendie d’une camionnette, à Meyzieu. Crédit Pierre LEMERLE

[Podcast] Le revenu inconditionnel pour repenser notre rapport au travail

[Podcast] Le revenu inconditionnel pour repenser notre rapport au travail

Dans l’anthropocène, les activités humaines ont marqué l’environnement, y laissant de profondes traces politiques, économiques et sociales. Le modèle productiviste s’essouffle et atteint ses limites. Et si l’augmentation des richesses produites n’aboutissait pas à l’augmentation du bien-être social ? Comment sortir de cette croissance infernale ? Un autre monde est-il possible, dans un modèle différent, plus sobre ? Première étape : repenser le monde du travail grâce au revenu inconditionnel.

Voici un texte de Baptiste Mylondo,  enseignant-chercheur en économie et philosophie politique à Sciences Po-Lyon.

> pour suivre le débat, en direct et en podcast

Faisons une expérience de pensée. Imaginons que chaque personne résidant en France perçoive automatiquement et inconditionnellement un revenu égal au seuil de pauvreté (soit un peu plus de 1 060 euros par mois aujourd’hui), cumulable avec d’autres sources de revenu. Fini la pauvreté, l’exclusion et l’exploitation ! Mais au fait, qui voudra encore travailler ?

C’est sans doute par les objections qu’il soulève que le revenu inconditionnel s’avère le plus instructif, tant ces objections sont révélatrices des nombreux travers de notre société. « Qui fera les tâches pénibles ? », « Pas de travail, pas de revenu ! », « Mais tout le monde voudra venir en France ! ». Ce ne sont pas les objections qui manquent… Et voilà donc notre société passée au révélateur du revenu inconditionnel.

Le revenu inconditionnel, révélateur sociétal

« Qui fera les tâches pénibles ? » Mais qui les réalise aujourd’hui ? Est-ce juste et équitable ? Peut-on s’en satisfaire ? « Le revenu inconditionnel est injuste ? » Faut-il en conclure que le partage actuel des revenus traduit fidèlement la contribution sociale de chacun d’entre nous et que, par conséquent, certains (et surtout certaines) méritent de vivre dans la pauvreté, voire n’ont droit à rien ? Quant à la crainte des flux migratoires, qu’est-ce que cela nous dit de l’ampleur des inégalités mondiales, et surtout de notre peur irraisonnée de l’étranger ?

Mais revenons à la question de départ : « qui voudra encore travailler ? ». Finalement, que faut-il conclure de cette objection et de la vague de démissions que nous avons tendance à craindre dès que l’on évoque l’idée d’instaurer un revenu inconditionnel d’un montant suffisant ? Faut-il y voir la preuve que, malheureusement, le revenu inconditionnel émancipateur défendu par une partie de la gauche écologiste n’est qu’une douce utopie qui ne résisterait guère longtemps à l’épreuve des faits ? Non, si nous voulons vraiment tirer des leçons fertiles de cette objection, c’est plutôt notre société laborieuse qui doit être questionnée.

Produire plus pour travailler plus, ou produire juste assez pour travailler le moins possible ?

Soyons clairs, si une fois 1 000 euros en poche, une large part de la population décide de fuir le boulot quitte à revoir son niveau de vie à la baisse, alors l’emploi n’est peut-être pas aussi épanouissant que la « valeur travail » le laisse entendre. Si, une fois l’accès aux biens et services essentiels garanti, nombre d’entre nous préfèrent les délices du temps libéré, aux promesses de la société de consommation, alors c’est que les décroissants et objecteurs de croissance ont raison : notre société de consommation est une société de surconsommation et de surproduction. Si, une fois affranchis de la contrainte de l’emploi, nous désertons le marché du travail pour privilégier d’autres activités et surtout d’autres cadres d’activité, alors il nous faut revoir nos objectifs collectifs.

C’est déjà en cela qu’un revenu inconditionnel peut être défendu dans une perspective post-croissance. Il appelle en effet à sortir de la croissance économique et de son monde capitaliste et productiviste. Il invite aussi à une nécessaire décolonisation de nos imaginaires, prisonniers de l’impératif de croissance et de l’objectif de plein-emploi.

Que voulons-nous ? Produire plus pour travailler plus, ou produire juste assez pour travailler le moins possible ? Ménageons notre peine ! Le revenu inconditionnel permet enfin de sortir du dilemme écologie Vs emplois, non pas en tentant, tant bien que mal, de concilier les deux, mais en optant résolument pour l’écologie et une vaste destruction d’emplois. À ce titre, l’opuscule du collectif basque Bizi, Travailler une heure par jour, esquisse quelques pistes de réflexion stimulantes, qui tranchent avec les politiques de l’emploi en vigueur.

Vers une décroissance volontaire

Au-delà de l’expérience de pensée et de la décolonisation de l’imaginaire, l’instauration d’un revenu inconditionnel pourrait favoriser une transition écologique et sociale efficace (une décroissance économique en somme) car volontaire et équitable.

Volontaire d’abord, car garantir un revenu suffisant donnerait à celles et ceux qui le souhaitent la possibilité effective de quitter leur emploi. C’est dans cette optique que Sophie Swaton propose l’instauration d’un revenu de transition écologique par exemple. Fini les « bullshit jobs », ces emplois vides de sens (au mieux) décrits par David Graeber. Fini les « boulots de merde » emplois dégradé, relevant de l’exploitation, et dénoncés par Julien Brygo et Olivier Cyran ! Ce revenu permettrait aussi à chacun de définir plus librement son temps de travail en fonction de ses désirs de consommation et de temps libre. Fini le temps plein subi et le « devoir d’achat » qui l’accompagne inévitablement, comme l’a bien démontré André Gorz.

revenu inconditionnel travail
Photo d’illustration – Crédit : Mathieu Stern/Unsplash

Le revenu inconditionnel pour réduire les inégalités

Équitable ensuite, car un revenu inconditionnel de gauche implique une suppression de la pauvreté monétaire, mais surtout un fort recul et une redéfinition des inégalités. Or, comme nous l’a rappelé le mouvement des Gilets jaunes, il ne peut y avoir de politique écologique sans justice sociale.

Cela signifie que, pour être juste et acceptable, la sortie de la croissance ne doit en aucun cas se traduire par une dégradation de la situation des moins bien lotis. En outre, les inégalités économiques et sociales recoupant les inégalités environnementales (inégale responsabilité dans le désastre écologique en cours, inégales exposition et vulnérabilité aux risques environnementaux, inégal pouvoir dans la détermination des politiques environnementales, et inégal effort exigé par ces mêmes politiques), elles nuisent à la qualité et à l’efficacité de politiques environnementales qui pénalisent injustement les catégories populaires et exonèrent indument les catégories aisées.

C’est pourquoi il est indispensable de réduire les inégalités par les deux bouts si nous voulons habiter durablement un monde commun. Le revenu inconditionnel pourrait y contribuer.

Par Baptiste Mylondo,  enseignant-chercheur en économie et philosophie politique à Sciences Po-Lyon.

> Conférence du mercredi 28 avril : « Revenu social et décroissance »

Avec : 

    Valérie Disdier. Historienne de l’art et urbaniste. Après avoir créé en 2001 et dirigé Archipel Centre De Culture Urbaine (Lyon), elle est, depuis 2018, responsable du pôle programmation et diffusion de l’École urbaine de Lyon.  Antoine Dulin. Conseiller social et solidarité du cabinet de la Métropole de Lyon et Président de la commission de l’insertion des jeunes au Conseil d’orientation des politiques de jeunesse. Baptiste Mylondo. Enseignant-chercheur en économie et philosophie politique à Sciences Po-Lyon, auteur et traducteur de plusieurs livres, il se consacre à la critique de la valeur travail, de la société de consommation, des inégalités, et de la société de croissance.

Animation : 

Fabrice Bardet. Chargé de recherche et directeur de la composante RIVES de l’ENTPE, ses travaux portent sur les formes de quantification financière en particulier sur le terrain des métropoles.

Pour suivre ou réécouter la conférence : 

Tout le programme du mois d’avril 2021 des Mercredis de l’Anthropocène saison 5.

A Lyon, l’extrême droite attaque la manifestation pour la fierté lesbienne

A Lyon, l’extrême droite attaque la manifestation pour la fierté lesbienne

Entre cinquante et cent militants d’extrême droite ont tenté de s’en prendre au rassemblement pour la fierté lesbienne organisé ce samedi 24 avril à Lyon. Cette nouvelle attaque témoigne, une fois de plus, du regain de ce type d’action politique dans la ville depuis la dissolution de Génération identitaire.

Les attaques de l’extrême droite radicale se multiplient à Lyon. Après l’agression du cortège de contre manifestants lors de la manif anti-PMA « Marchons Enfants » ou encore l’attaque de la librairie « La Plume Noire », c’est le rassemblement pour la fierté lesbienne qui a cette fois-ci été la cible de ses militants.

Organisé ce samedi 24 avril place Louis Pradel par des collectifs féministes engagés en faveur de la visibilité lesbienne, la manifestation statique a réuni environ 400 personnes, en grande majorité des femmes selon la préfecture et les organisatrices.

Après une heure de chants, parmi lesquels l’hymne des « gouines rouges », mais aussi de slogans « Nous sommes fortes, nous sommes fières et féministes et lesbiennes et en colère », ou encore de prises de paroles, des hommes tentent de fondre sur la manifestation. 

Leur slogan : « avant avant Lion le melhor », cri de guerre utilisé au Moyen Âge à Lyon et bien connu de l’extrême droite radicale lyonnaise ne laisse pas de doute quant à la provenance de l’attaque. Les identitaires lyonnais avaient d’ailleurs nommé « Lion le melhor » un de leurs premiers sites Internet. C’est également ce slogan qui a été entendu lors de la récente attaque de la librairie libertaire des Pentes de la Croix-Rousse.

Manifestation pour la fierté lesbienne du 24 avril à Lyon. Crédit : Andréa Leri

« Dans la rue qui relie la place des Terreaux à la place Louis Pradel, celle où il y a tous les kebabs. J’ai vu des hommes, blancs, jeunes, habillés avec des couleurs sombres, se mettre à courir en notre direction », décrit Laurine, une des organisatrices de la manifestation pour la fierté lesbienne. 

Dans le centre-ville de Lyon, entre une cinquantaine et une centaine de militants d’extrême droite

Dans la vidéo que Rue89 Lyon a pu se procurer et qui est aussi visible sur les réseaux sociaux du Groupe Antifasciste Lyon et Environ (dit « la Gale »), on observe en effet plusieurs dizaines d’hommes avancer d’un pas déterminé dans la rue Puits Gaillot en direction du rassemblement pour la fierté lesbienne (voir ci-dessous).

Au total, ils auraient été une cinquantaine selon la préfecture et une centaine selon des militants antifascistes mais aussi selon les militants d’extrême droite eux-mêmes, qui ont revendiqué leur attaque sur leur compte Telegram de prédilection : Ouest Casual. Parmi eux, plusieurs membres connus de l’organisation dissoute Génération identitaire ont pu être identifiés.

« Il y a eu des jets de projectiles en direction du rassemblement et les forces de l’ordre ont fait usage de gaz lacrymogènes. Cela a mis fin aux tensions et il n’y a pas eu de blessés. « , annonce de son côté la préfecture.

Autre son de cloche du côté du service d’ordre de la manifestation, constitué en non mixité.

« Le dispositif policier a empêché les fascistes de rejoindre le rassemblement mais la tension est restée très forte. Nous avons fait remonter les manifestantes plus en profondeur dans la place et avons formé un cordon devant elles. Nous avons également surveillé les autres rues au cas où les fascistes contourneraient la police. S’ils avaient été plus virulents, ils auraient sans doute pu passer le dispositif policier », détaille Marion, membre du service d’ordre.

« Malgré l’attaque, la plupart des manifestantes sont restées et nous avons tenu notre rassemblement jusqu’à 17 heures, comme c’était prévu », conclut Laurine, l’une des organisatrices.

Aucune manifestante n’a été blessée. Il n’y a eu aucune interpellation.

Un rendez-vous près de la Traboule, le local de Génération identitaire

Les organisatrices s’interrogent :

« Des camarades nous ont averties que des militants d’extrême droite se dirigeaient vers le rassemblement plus d’une demi heure avant qu’ils n’arrivent. Et la police n’a pas pu les en empêcher ? », s’indigne Marion.

« Dans un contexte où les rassemblements de plus de six personnes sont interdits, on a du mal à comprendre qu’une cinquantaine de personnes qui veulent aller attaquer un cortège puissent déambuler tranquillement en ville », surenchérit Laurine

attaque extrême droite lyon lesbienne
Message posté sur le canal Telegram Ouest Casual Vendredi 23 avril. Capture d’écran.

Selon nos informations, peu avant l’attaque du rassemblement, certains militants d’extrême droite s’étaient donnés rendez-vous près de la Traboule, le local, toujours ouvert, du mouvement dissous Génération identitaire, avant de rejoindre une autre partie d’entre eux situés sur les quais de la Saône, à proximité de la place du Change. C’est à cet endroit qu’ils se sont organisés pour rejoindre la place des Terreaux.

L’attaque semblait d’autant plus annoncée que la veille au soir, des militants d’extrême droite se prenaient en photo, dans les Pentes de la Croix-Rousse, déclarant : « On remet ça demain. »

De fait, les militants d’extrême droite, visiblement rassemblés en nombre à Lyon ce week-end, ont continué de tourner dans la ville pendant une bonne partie de la journée. Ils ont ainsi été aperçus à une trentaine traversant la rue de la République et se dirigeant vers Bellecour aux alentours de 18h.

« Face à tout ça la préfecture reste scandaleusement silencieuse », s’insurge Marion.

De son côté, le maire de la ville Grégory Doucet, s’est fendu d’un tweet. « C’est sympa, mais ça ne va pas suffire », conclut Marion.

#Collectif lesbien lyonnais

Métropole de Lyon : boulette sur la taxe foncière et oppositions déchainées

Métropole de Lyon : boulette sur la taxe foncière et oppositions déchainées

Ce lundi matin, l’exécutif écolo de la Métropole de Lyon a dû réunir à la hâte les conseillers métropolitains pour voter et corriger à la baisse le taux de la Taxe foncière sur les propriétés bâties (TFPB). Une « erreur matérielle » sans conséquence sur les finances publiques mais qui fait désordre. Les oppositions ont pu s’engouffrer dans la brèche et boire du petit lait.

Lors du dernier conseil de Métropole de Lyon de mars 2021, le taux de la Taxe foncière sur les propriétés bâties (TFPB) avait été voté. Seulement, une erreur s’était glissée dans la délibération.

Au lieu de 0,55 %, le texte avait maintenu un taux de 11,58 % qui correspond à la somme de la part intercommunale et de la part départementale. Or, à la suite de la réforme de la fiscalité locale, la Métropole a perdu sa part départementale de 11,03% qui doit être compensée par l’État. Ne reste, donc que la part intercommunale de 0,55%.

C’est une « erreur matérielle et technique » des services, a plaidé Bertrand Artigny, vice-président (EELV) en charge des finances, due à un trop rapide « copier-coller ».

Conseil de Métropole exceptionnel pour régler la boulette de la taxe foncière sur les propriétés bâties à Lyon

Cette boulette a quand même dû conduire l’exécutif écolo de la Métropole à réunir à hâte un nouveau Conseil de Métropole ce lundi 26 avril.

Dans sa rapide prise de parole pour présenter la nouvelle délibération, le vice-président aux finances a quand même tenu à rassurer les « lecteurs » d’articles dans la presse locale qui reprenait un communiqué des Républicains laissant penser que l’erreur se chiffrait à 259,5 millions d’euros. En réalité, ce chiffre correspondant à la part départementale de 11,03% n’avait pas été pris en compte dans le budget primitif 2021 voté en janvier dernier.

Cette boulette est donc sans incidence sur les finances publiques puisque, dans le budget primitif , la recette attendue (13,3 millions d’euros) de cette taxe foncière à 0,55% a bien été pris en compte.

Les oppositions de droite (Les Républicains et un des groupes LREM) ont saisi l’occasion de ce conseil de Métropole d’un quart d’heure pour continuer d’instruire le procès contre les pratiques du nouvel exécutif écolo.

« Vous n’avez pas le sens du consensus et du compromis »

Des deux prises de parole, Louis Pelaez, le président d’un des deux groupes LREM « Inventer la métropole de demain » (collombiste) a été le plus bavard.

Tout d’abord, il a continué de reprocher qu’un grand nombre de décisions soient débattues et pris lors de commissions permanentes qui se déroulent à huis clos, sans presse ni public. Pourquoi ne pas réunir des conseils de Métropole plus souvent pour éviter les « séances fleuves de deux jours » ? L’élu collombiste regrette l’absence de réponse du président Bruno Bernard sur ce sujet.

« A nos interrogations, vous nous avez fait une réponse de non-recevoir par votre non réponse. En fait, la réponse nous ne l’avons eu qu’avec le nouveau calendrier des instances dans la continuité actuelle avec seulement 3 Conseils programmés en 8 mois entre juillet 2021 à février 2022. C’est tout juste répondre aux obligations légales d’une réunion par trimestre. »

Il ajoute :

« J’avais cru comprendre que vous souhaitiez pratiquer une façon de faire de la politique différente, appliquer une démocratie profonde, rénovée. Et finalement, rien de nouveau, peut-être même encore pire car vous n’avez absolument pas, mais alors, absolument pas, le sens du consensus et du compromis ».

Commission permanente plutôt que conseil de Métropole : une « négation démocratique »

Louis Pelaez cite précisément des dossiers qui ont été mis à l’ordre du jour de la commission permanente qui suivait le conseil de Métropole exceptionnel et qui « auraient pourtant méritées d’être débattus en conseil de Métropole » : « la politique d’accueil avec l’ouverture de 8,6 millions de crédits sur le mandat » et le « doublement du budget de restructuration du collège Alain de 11 à 20 millions d’euros ».

Et de conclure :

« On nous avait promis une démocratie représentative renouvelée. Nous avons eu une démocratie qui n’est que figurative et nivelée vers le bas. (…) Cette négation démocratique des conseillers métropolitains ne peut plus durer. C’est pourquoi nous vous demandons formellement de reconnaître les droits des élus métropolitains, de la majorité comme de l’opposition. »

Pour seule réponse, le président de la Métropole, Bruno Bernard, s’est adressé à Louis Pelaez qui avait dépassé ses cinq minutes de temps de parole :

« Tous les droits des élus sont respectés; respectez les devoirs, le temps de parole. »

Procès en amateurisme des écologistes par la droite

Philippe Cochet, le président des Républicains (groupe de la Droite du Centre et de la Société civile), a fait beaucoup plus sobre.

« Inutile de vous faire un procès en amateurisme, cette délibération le démontre à elle-seule ».

Après avoir ironisé sur l’embauche d’une centaine d’agents qui pourraient éviter ce genre d’erreur matérielle. Il a rappelé que le budget est « en soi une erreur » car fondé sur « l’explosion des dépenses de fonctionnement et le recours à la dette ».

La droite invoque un « devoir de résistance à l’oppression »

Plus tard dans la matinée, en parallèle de la tenue d’un commission permanente, le groupe LR a diffusé un communiqué de presse intitulé sobrement «  la censure du débat démocratique dans l’Assemblée métropolitaine » dans lequel, Philippe Cochet les arguments des élus LREM que la droite avait déjà également employés. Avec ses mots :

« Un glissement dangereux pour le débat démocratique s’opère. Les rapports qui fixent les orientations politiques et décident d’inscriptions budgétaires importantes sont inscrits lors de la commission permanente qui se réunit à huis-clos pour éviter le débat public du Conseil de la Métropole ».

Les Républicains répètent que la « majorité écologiste/extrême-gauche » développe une « vision doctrinaire » en pensant avoir la « vérité révélée » tout en souhaiter « éliminer leur opposition ».

A l’inverse, la droite se présente comme souhaitant un échange « constructif, sans faire de l’obstruction, ni même de retarder l’application des politiques publiques ».

Dans la bouche de la droite, face à cette « régression démocratique », il y a un « devoir de résistance à l’oppression ». Rien de moins.

« Toujours plus d’outrance verbale »

Les élus écologistes ont choisi de répondre au maire de Caluire et président du groupe LR. Egalement par voie de communiqué de presse. Benjamin Badouard, co-président du groupe “les Ecologistes” :

“Depuis le début du mandat, Philippe Cochet fait preuve de toujours plus d’outrance verbale en conseil. On sait qu’il est coutumier de cette surenchère, et c’est regrettable. On se souvient de sa petite phrase en 2013 à l’Assemblée, où il avait accusé le gouvernement “d’assassiner des enfants” en plein débat sur le Mariage pour tous”.

Vinciane Brunel-Vieira, l’autre co-présidente du groupe “les Ecologistes” ajoute :

“C’est précisément avec ce type de discours dans nos instances que l’on perd le sens de l’intérêt général et de la démocratie, en privilégiant les intérêts partisans, la provocation exagérée, les réactions stériles aux débats constructifs. Notre démocratie a besoin d’apaisement”.

Après la courte réponse du président de la Métropole, les écologistes ont donc quand même tenu à répondre, mais en ne retenant que la prise de position la plus caricaturale. Et sans entrer dans le fond du débat : le choix de l’exécutif de faire voter un grand nombre de décisions en commission permanente (à huis-clos donc) et non en conseil de Métropole.

À Lyon, y aura-t-il de nouvelles écoles à côté de chez vous ?

À Lyon, y aura-t-il de nouvelles écoles à côté de chez vous ?

Travaux, végétalisation, construction… Que prévoit la municipalité écologiste de Lyon pour les écoles de Lyon pour ce mandat ? Réponse par arrondissement.

Pour son mandat jusqu’en 2026, le maire de Lyon Grégory Doucet et son équipe municipale, prévoient un budget d’environ 300 millions d’euros pour le secteur scolaire. Une partie de cette somme sera consacrée à la fameuse végétalisation des cours d’école.

Le budget servira aussi et surtout à la rénovation de groupes scolaires. La municipalité envisage également la construction de 2 nouvelles écoles (une à Lyon 8e et une à Lyon 9e), deux écoles devraient être reconstruites mais il s’agira là de poursuite de projets antérieurs.

Les travaux prévus dans les écoles par arrondissement de Lyon :

Lyon 1er arrondissement : 6,7 millions pour rénover l’école Michel Servet

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L'école Michel Servet à Lyon
L’école Michel Servet est située dans le 1er arrondissement de Lyon.Photo : AJ/Rue89Lyon
    Groupe scolaire Michel Servet : travaux de réhabilitation et accessibilité

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Lyon 2e arrondissement : une nouvelle école à Confluence ?

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Création – Reconstruction

    Nouveau groupe scolaire sur le secteur de Confluence : 15 classes, prévu en 2022 (poursuite du projet précédemment lancé)

Travaux de rénovation ou d’amélioration

    Groupe scolaire Condé : réhabilitation et regroupement des restaurants scolairesGroupe scolaire Lamartine : travaux d’extensionGroupe scolaire Alix: réaménagementGroupe scolaire Michelet : travaux de conservation du patrimoineGroupe scolaire Lucie Aubrac : travaux de conservation du patrimoine

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Lyon 3e arrondissement : rénovation d’écoles  et végétalisation

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Création – Reconstruction

    Groupes scolaires Pompidou-Mourguet : démolition et reconstruction avec extension (poursuite de projet)

Travaux de rénovation ou d’amélioration

    Groupe scolaire Léon Jouhaux : fin de la restructuration et extensionGroupe scolaire Painlevé et crèche George Sand : réhabilitation et extensionGroupe scolaire Anatole France : travaux de conservation du patrimoineGroupe scolaire Meynis : escalier de secoursMaternelle Saint-Exupéry : travaux de conservation du patrimoineGroupe scolaire André Philip : changement des huisseriesGroupe scolaire Jules Verne : travaux de menuiserie

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Lyon 4e arrondissement : travaux à l’école Lafontaine

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Travaux de rénovation ou d’amélioration

    Groupe scolaire Lafontaine : travaux restaurant scolaireGroupe scolaire Cornier : travaux de conservation du patrimoine

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Lyon 5earrondissement : rénovation énergétique des écoles

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Travaux de rénovation ou d’amélioration

    Groupe scolaire Diderot : travaux de rénovation énergétique (pour 2,8 millions d’euros)Groupe scolaire Joliot Curie : travaux de rénovation énergétiqueGroupe scolaire Camus et Maternelle Sarra : travaux de rénovation énergétiqueGroupe scolaire Champvert : travaux de rénovation énergétiqueGroupe scolaire Gémeaux : travaux de rénovation énergétiqueMaternelle Truffaut : travaux de menuiseries

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Lyon 6e arrondissement : 5 écoles concernées par des travaux

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Travaux de rénovation ou d’amélioration

    Groupe scolaire Jean Racine : réhabilitationGroupe scolaire Jean Jaurès : fin de la restructuration réhabilitation et accessibilitéGroupe Scolaire Ferry-Montaigne : travaux de conservation du patrimoineGroupe scolaire Jean Rostand : travaux de conservation du patrimoineGroupe scolaire Antoine Remond : réhabilitation

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Lyon 7e arrondissement : deux nouvelles écoles à Gerland et à Duvivier

École Gilbert Dru à Lyon
L’entrée de l’école maternelle Gilbert Dru, à la Guillotière (Lyon 7e)Photo : LB/Rue89Lyon

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Création – Reconstruction

    Nouveau groupe scolaire Ginkgo : acquisition et construction (poursuite de projet)Nouveau groupe scolaire Duvivier Cronstadt : acquisition et construction (poursuite de projet)

Travaux de rénovation ou d’amélioration

    Groupe scolaire Veyet : Poursuite des travaux et extensionGroupe scolaire Claudius Berthelier : RéhabilitationGroupe scolaire Chavant et Faure : Restructuration avec regroupement de restaurantsCité Scolaire Internationale : Participation financière aux travaux et à l’extensionGroupe scolaire Marc Bloch : travaux de conservation du patrimoineGroupe scolaire Gilbert Dru : travaux de conservation du patrimoine

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Lyon 8e arrondissement : deux nouvelles écoles et deux reconstruites ?

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Création – Reconstruction

    Groupe scolaire Pasteur – ZAC Mermoz Sud : Démolition et reconstruction neuve (poursuite de projet)Groupe scolaire Olympe de Gouges – ZAC Mermoz Sud : Construction (poursuite de projet)Groupe scolaire Kennedy : Démolition et reconstruction neuve (poursuite de projet)Nouveau groupe scolaire Rue Bataille-Site Viviani : Construction (nouveau projet)

Travaux de rénovation ou d’amélioration

    Groupe scolaire Édouard Herriot : RéhabilitationNouveau groupe scolaire Julien Duret : Achèvement de la construction (18 classes, ouverture en septembre 2021)

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Lyon 9e arrondissement : rénovations d’écoles et d’espaces publics

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Création – Reconstruction

    Nouveau groupe scolaire Nérard : 9 classes de maternelle, il prendra place dans un ancien Ehpad au 15 rue Nérard (poursuite du projet)Nouveau groupe scolaire à Vaise-Industrie : 18 classes, prévu d’ici la fin du mandat

Travaux de rénovation ou d’amélioration

    Groupe scolaire La Sauvagère : RénovationGroupe scolaire Les Anémones : Réhabilitation et reconfiguration foncièreGroupe scolaire Laborde : ExtensionGroupe scolaire Daudet : Travaux de rénovation énergétiqueGroupe scolaire Les Dahlias : Travaux de rénovation énergétiqueGroupe scolaire Chevalier Bayard : RéorganisationGroupe scolaire Eglantines : Mise aux normes du restaurant scolaire

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A Lyon, le Comité contre les violences policières harcelé par une IP du ministère de l’Intérieur

A Lyon, le Comité contre les violences policières harcelé par une IP du ministère de l’Intérieur

Le Comité contre les violences policières de Lyon est victime d’un démarchage commercial insistant depuis février 2020. L’adresse IP qui en est à l’origine appartient au ministère de l’Intérieur. Mais les données personnelles permettant d’aller plus loin ont été effacées quelques semaines avant le début des investigations.

C’est une histoire d’appels publicitaires à répétition, de démarchage et de courriels envahissants. Une histoire qui pourrait être banale si elle ne concernait pas de près le ministère de l’Intérieur.

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Photo d’illustration – The Average Tech Guy sur Unsplash.

A Lyon, « des manœuvres d’intimidation contre le Comité contre les violences policières »

En février 2020, le Comité lyonnais contre les violences policières publie un article sur un policier de la BAC de Lyon. Ce dernier serait l’un des agresseurs d’Arthur Naciri, passé à tabac il y a deux ans lors d’une manifestation. Le Comité s’étonne de croiser à nouveau le policier sur le terrain, qui plus est un LBD à la main, et demande des comptes à la préfecture et à trois services de la direction départementale de la sécurité publique (DDSP) du Rhône : la direction, le service communication, et le pôle commandement, discipline et déontologie de la DDSP.

Le lendemain soir, le téléphone de Lionel Perrin, membre du Comité, commence à sonner un peu trop régulièrement. Au bout du fil, des commerciaux lui proposent différents produits et services. Peu à peu, Lionel se pose des questions : 

« J’ai pensé que quelqu’un s’était trompé de numéro, puis un des interlocuteurs m’a appelé par mon nom. Nous avons aussi reçu des centaines de mails sur l’adresse du Comité lyonnais contre les violences policières. »

Lionel et le Comité font tout de suite le lien avec leur article sur le policier de la BAC de Lyon et les mails qu’eux-mêmes ont envoyés à la DDSP du Rhône et à la Préfecture pour avoir des informations à son sujet. En bas de ces mails, un numéro de téléphone pour pouvoir recontacter le Comité : celui de Lionel Perrin. Et une adresse mail, celle du Comité. 

« Ce sont des manœuvres d’intimidation envers le Comité. On le prend comme tel. »

A l’origine des faits, une adresse IP du ministère de l’intérieur

Le Comité glane auprès des démarcheurs quelques informations : leur adresse mail et le numéro de téléphone de Lionel auraient été rentrés sur divers sites web avec une demande de rappel. Une fois l’adresse IP à l’origine de ces inscriptions récupérée, un petit tour sur internet et le Comité découvre qu’elle provient de la Direction des services numériques de l’Etat (DINUM).

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Capture d’écran d’un site permettant d’identifier la provenance d’une adresse IP.

Le 7 juillet 2020, le Comité décide de porter plainte. Une enquête est ouverte par le procureur de la République de Lyon. La machine judiciaire se met donc en branle et s’arrête. En septembre, le parquet de Lyon se déclare incompétent. L’affaire est immédiatement envoyé au parquet de Paris. Et y reste un temps. 

Il faudra attendre sept mois pour que l’affaire retourne au parquet de Lyon, qui s’en saisit en mars 2021. L’enquête est alors confiée à la police judiciaire qui demande des informations à la DINUM. Lors de son audition le 9 avril dernier, les enquêteurs apprennent à Lionel que l’adresse IP provient bien du gouvernement, et plus précisément du ministère de l’Intérieur.

Les données effacées quelques semaines avant les premières investigations

Mais voilà, impossible d’en savoir plus. Quand la PJ ouvre le dossier, nous sommes déjà le 22 mars 2021. Or, les données personnelles de l’adresse IP à l’origine du harcèlement ont été effacées un an après les faits, conformément à la loi. C’est-à-dire le 12 février 2021. Soit quelques semaines seulement avant que le parquet de Paris ne retourne l’affaire à celui de Lyon, après sept mois de silence.

Contacté par Rue89Lyon, le parquet de Paris n’a pas encore répondu à nos sollicitations pour expliquer ce délai.

Lionel Perrin, lui, trouve la coïncidence troublante :  

« Pourquoi ne pas avoir renvoyé le dossier au parquet de Lyon plus tôt ? Comme par hasard, c’est pile au moment où les données ont été effacées. La coïncidence est frappante ! »

De son côté, son avocat Yannis Lantheaume a relancé le parquet de Lyon le 14 avril dernier pour demander la poursuite des investigations. Le Comité contre les violences policières espère obtenir plus d’informations pour identifier la ou les personnes qui auraient utilisé cette adresse IP du ministère de l’Intérieur.

L’avocat suggère de restreindre les recherches aux services contactés par le Comité en février 2020 : le parquet et le pôle commandement, discipline et déontologie de la DDSP. Des indications géographiques permettraient déjà de faire un grand pas en avant. 

#Harcèlement#Ministère de l'Intérieur

Le métier de journaliste : un mois d’intervention dans un lycée pro à Caluire

Le métier de journaliste : un mois d’intervention dans un lycée pro à Caluire

Tout le mois de mars, Laurent Burlet, journaliste à Rue89Lyon, est intervenu devant des élèves du lycée professionnel André Cuzin, à Caluire-et-Cuire. Il raconte cette expérience.

Le « congé paternité » de Grégory Doucet : un fait politique

Le « congé paternité » de Grégory Doucet : un fait politique

Le maire de Lyon Grégory Doucet a décidé de communiquer sur la naissance de son quatrième enfant et, ainsi, d’en faire un sujet politique. C’est surtout sur son « congé paternité » que les commentaires se sont portés. Le chef de file des élus de droite (Les Républicains) du Rhône essayant de lancer une nouvelle polémique contre les écologistes lyonnais.

Une naissance relève de la vie privée. Mais quand on communique dessus, on bascule dans la sphère publique. C’est le choix opéré par Grégory Doucet qui, ce mercredi, est devenu papa pour la quatrième fois – il a trois enfants d’une précédente union.

Le maire (EELV) de Lyon et son entourage ont ainsi opté pour mettre la focale sur une sorte de « congé paternité ». Chronologie.

L’information sort tout d’abord au détour d’un portrait de Grégory Doucet publié par Le Monde mardi, soit la veille de l’accouchement.
Dans ce papier, il est question d’« un congé paternité complet d’une durée de onze jours » et de « confier la direction de l’exécutif municipal à Audrey Hénocque, première adjointe ».

Le mardi soir, on retrouve la même notion de « congé paternité » chez nos confrères de Tribune de Lyon.

Le lendemain, le quotidien Le Progrès fait sa Une sur la « pause » de « Grégory Doucet bientôt papa ».

« Mise en retrait » du maire de Lyon

Dans la matinée de mercredi, le maire de Lyon publie un tweet pour annoncer la naissance de sa fille :

« Une représentante des générations futures m’a aujourd’hui donné rendez-vous. Petit ralentissement pour quelques jours, Audrey Henocque et l’équipe municipale en qui j’ai toute ma confiance m’épauleront pendant cette période. »

Aux différents journalistes qui questionnent son cabinet sur le sujet, il est répondu qu’il s’agit d’une « mise en retrait » permise par « l’horizontalité » de l’organisation de l’exécutif lyonnais :

« Le maire n’est pas absent. Il délègue tout ce qu’il peut déléguer, à savoir les affaires courantes. Sauf le point du jeudi sur le Covid et la commémoration du génocide arménien. »

Exit donc la durée de 11 jours. Cette « pause » sera fonction « de l’actu et de l’avancée des dossiers ».

De « congé paternité » (qui n’existe pas, en droit, pour les élus) à « mise en retrait » en passant par « petit ralentissement », les mots ont évolué.

Car cette communication politique suit une ligne de crête : ne pas apparaître comme loin des dossiers chauds, au premier rang desquels la crise sanitaire liée au Covid-19, tout en insistant sur l’égalité homme-femme via la présence du maire auprès de sa conjointe et de leur bébé.

C’est naturellement cette dernière idée, celle de l’égalité homme-femme, que les écologistes d’Europe Ecologie – Les Verts ont repris en le félicitant. A l’image de la potentielle candidate à la présidentielle d’EELV Sandrine Rousseau :

« Je crois Gregory Doucet que tu es le premier homme politique à annoncer publiquement prendre un congé paternité. »

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Grégory Doucet lors du conseil municipal de Lyon du 10 juillet 2020Photo : H.Haddouche/Rue89Lyon

Le patron de la droite du Rhône tente une nouvelle polémique contre Grégory Doucet et son « congé paternité »

Jeudi soir, lors d’un entretien à BFM Lyon, le président fraîchement réélu des Républicains du Rhône, Alexandre Vincendet, a tenté de lancer une nouvelle polémique contre Grégory Doucet.

Le maire de Rillieux-la-Pape, qui voit le maire de Lyon comme un « fanatique qui a la grosse tête », a dénoncé une « bonne vieille grosse communication » :

« Quand un élu vous explique qu’il va prendre un congé paternité, ce n’est pas possible. Parce qu’un élu n’est pas un salarié. Un élu a une indemnité. Monsieur Grégory Doucet qui gagne aujourd’hui 8000 euros d’indemnité à peu près par mois va continuer à les toucher en étant chez lui. »

Il pointe un « rétropédalage » dans la communication de la municipalité lyonnaise :

« Il va participer à des réunions d’arbitrage. Tout ça est absurde. »

Le sénateur (EELV) Thomas Dossus a promptement réagi sur Twitter :

« La droite toujours à la pointe du combat pour l’égalité femmes – hommes ! La jeunesse n’empêche visiblement pas Alexandre Vincendet d’être aussi réac que ses prédécesseurs… »

Pour le moment, la droite lyonnaise LR n’a pas embrayé et reste sur la réserve, contrairement à son habitude (sur les menus des cantines ou sur la Guillotière). Au contraire, un de ses représentants, le maire du 2ème arrondissement, Pierre Oliver a même souhaité à Grégory Doucet de « profiter bien de ces beaux moments ».

C’est la magie des bébés.

Pollution de l’air autour de l’école Marc Bloch : la mairie de Lyon 7e s’emballe

Pollution de l’air autour de l’école Marc Bloch : la mairie de Lyon 7e s’emballe

Des travaux d’aménagement aux abords de l’école Marc Bloch (Lyon 7e) sont en cours. Dans sa communication auprès des riverains, la mairie d’arrondissement (EELV) vante une action participant à la diminution la pollution atmosphérique autour de l’école. Une pollution qui provient pourtant largement de la rue Marc Bloch voisine et sur laquelle le nouvel aménagement devrait avoir peu d’impact.

Flyer mairie Lyon 7e
Flyer de la mairie d’arrondissement de Lyon 7e présentant les travaux d’aménagement devant l’école Marc Bloch. Photo BE/Rue89Lyon

Dans son flyer distribué dans les boîtes aux lettres qui présente des travaux d’aménagement des abords de l’école Marc Bloch, la mairie du 7e arrondissement de Lyon (EELV) a réservé un encadré à la pollution de l’air. Elle rappelle que l’école ainsi que la crèche Chevreul sont situées dans un périmètre où les niveaux de dioxyde d’azote très élevés dépassent les seuils.

Une référence aux relevés d’Atmo Rhône-Alpes repris en 2019 par Greenpeace dans sa cartographie de la pollution de l’air autour des écoles de Lyon.

Une pollution qui ne vient pas majoritairement de la rue Chevreul

« Très fréquentée, cette portion de la rue Chevreul était aussi dangereuse pour les enfants ». Sous-entendant ainsi que la quasi-piétonisation de ce tronçon de la rue Chevreul devant l’école Marc Bloch participera à améliorer la qualité de l’air autour de l’école.

La carte de la pollution de l’air dans les rues de Lyon d’Atmo Rhône-Alpes montre pourtant, sans surprise, que la rue Marc Bloch jouxtant l’école en est la principale cause. Cet axe de quatre voies (dont une pour les bus et les taxis) est très fréquenté de la rue Garibaldi jusqu’au quai du Rhône.

Carte pollution air école Marc Bloch Lyon 7e
Carte de la pollution atmosphérique au dioxyde d’azote de Greenpeace selon les relevés d’Atmo Rhône-Alpes effectués en 2009 aux abords de l’école Marc Bloch dans le 7e arrondissement de Lyon. Capture

La carte des relevés de pollution atmosphérique montre également que ce tronçon de la rue Chevreul devant l’école, malgré la proximité avec la rue Marc Bloch, n’est pas nécessairement le plus pollué.

« Bloquer la rue Marc Bloch est plus compliqué »

De plus, durant cette période de crise sanitaire, une partie des enfants de l’école entrent justement par la rue Marc Bloch. Une entrée traditionnellement fermée. Et qui devrait le redevenir une fois les protocoles sanitaires abandonnés.

« Évidemment que la pollution se déplace et que la piétonisation ne va pas tout résoudre. Mais bloquer la rue Marc Bloch est plus compliqué », reconnaît-on à la mairie du 7e arrondissement contactée par Rue89Lyon.

La mairie du 7ème maintient toutefois que l’aménagement, qui interdira la circulation automobile (sauf transports en commun et vélos) devant l’école, permettra de faire baisser la pollution de l’air.

« Cet aménagement répond à un enjeu de sécurité, de pollution sonore et de pollution de l’air également. De nombreuses voitures se garent aux abords de l’école aux heures de pointe, parfois en double file sur les voies cyclables d’ailleurs. En piétonnisant et en enlevant les places de stationnement on répond à des dangers pour les enfants et les cyclistes. Et on répond aussi à la qualité de l’air », défend Vincent Monot, conseiller d’arrondissement délégué aux mobilités.

Le point de départ de l’aménagement

Comme le rappelle le flyer de la mairie du 7e, l’école Marc Bloch et la crèche Chevreul font partie des 53% des établissements les plus exposés de Lyon. Exposés à des seuils « illégaux » car dépassant les seuils fixés par l’Union Européenne (et pour lesquels la France a été condamnée). Si l’aménagement devrait donc peu changer la donne dans le périmètre de l’école, il est une déclinaison la politique de piétonnisation des abords des écoles voulue par la municipalité écologiste. L’occasion, quitte à forcer le trait, d’insister sur un thème porteur dans le « fief » des écologistes que constitue cette partie du 7e arrondissement de Lyon.

Travaux devant l'école Marc Bloch (Lyon 7ème)
Travaux devant l’école Marc Bloch (Lyon 7ème) pour transformer les abords en « zone de rencontre », à savoir la quasi piétonnisation de cette partie de la rue Chevreul.Photo : LB/Rue89Lyon

L’aménagement de ce tronçon de la rue Chevreul s’inscrit d’ailleurs celui plus global qui devrait concerner l’ensemble de la rue. Une rue qui relie les quais Claude Bernard à la rue Garibaldi. « Ce n’est qu’un point de départ », assure-t-on à la mairie d’arrondissement.