En raison de la sécheresse prolongée qui touche Lyon, la préfecture du Rhône a pris de nouvelles restrictions qui se sont appliquées dès le mercredi 10 août, sur la majeure partie du département. Les particuliers comme les collectivités sont concernés.
À compter du mercredi 10 août, la préfecture du Rhône a placé le département en situation de crise en raison de la sécheresse. Les dernières précipitations dignes de ce nom remontent à plus de cinq mois et le débit des cours d’eau ainsi que le niveau des nappes souterraines sont particulièrement préoccupants. Quant aux prévisions météorologiques du Rhône, elles n’affichent pas encore de date de sortie définitive de ce long épisode de sécheresse.
De nouvelles mesures ont été prises par arrêté le 12 août 2022 compte tenu du risque élevé d’incendie : la circulation et le stationnement ont été interdits en dehors des routes aux forêts de la Cantinière, de la Pyramide et des Landes du Beaujolais jusqu’au 16 août 2022 inclus.
La majeure partie du Rhône placée en situation de « crise »
Autant de raisons qui ont motivé la préfecture du Rhône a étendre la situation de crise aux parties du département qui étaient jusque-là moins concernées par la sécheresse, à savoir le Nord et l’Ouest.
Désormais, la zone concernée s’étend de Mornant jusqu’à l’extrémité nord du Rhône, et de l’Est lyonnais jusqu’à la limite ouest du département. La ville de Lyon est bien sûr concernée. Seuls l’extrême Sud et l’Est du Rhône y échappent pour le moment, mais sont tout de même en « alerte renforcée ».
Pas besoin d’aller bien loin pour saisir l’ampleur de cet épisode de sécheresse. Dans la métropole de Lyon, la situation est préoccupante. « On est sur un niveau de sécheresse jamais connu au XXe siècle », alertait Pierre Athanaze, vice-président de la Métropole de Lyon en charge de l’environnement, à l’occasion d’un point presse organisé le 8 août dans le parc de Miribel-Jonage. Là-bas, les étendues verdoyantes ne sont plus qu’un lointain souvenir, remplacées par un tapis cassant d’herbe brûlée par le soleil.
Quelles restrictions d’eau à Lyon et dans le Rhône pour lutter contre la sécheresse ?
Dans ce contexte de crise, de nouvelles restrictions d’eau s’appliquent dans le Rhône pour lutter contre la sécheresse. Elles concernent majoritairement les usages domestiques : les particuliers sont concernés, tout comme les collectivités.
Ainsi, il est désormais interdit d’aller récupérer de l’eau dans les cours d’eau ou les nappes souterraines, d’arroser son potager dans la journée (de 9h à 20h), de remplir ou compléter sa piscine, d’arroser les pelouses, les espaces verts et les terrains de sports, de laver sa voiture, sa façade ou sa toiture, et enfin de faire fonctionner des fontaines et brumisateurs en circuit ouvert.
Le parc Buisson Rond, à Chambéry, en plein épisode de sécheresse, le 28 juillet 2022.Photo : Florian Pépellin via Wikimedia Commons
Les usages économiques de l’eau, notamment pour l’agriculture et l’industrie, sont également soumis à des restrictions. Les plus consommateurs d’eau, comme l’aspersion (arrosage en pluie très fine), sont désormais interdits.
Sur le site de la préfecture du Rhône, une carte interactive est disponible pour identifier les restrictions d’eau en vigueur dans sa commune, et avoir plus d’informations sur cet épisode de sécheresse particulièrement violent.
Quelles restrictions à Lyon et dans le Rhône pour lutter contre les risques d’incendies ?
Depuis le 12 août 2022, le préfet a pris un nouvel arrêté interdisant l’accès aux forêts de la Cantinière, de la Pyramide et des Landes du Beaujolais. La circulation ainsi que le stationnement des personnes et des véhicules en dehors des routes sont interdites.
D’abord prévues jusqu’au 16 août 2022, ces restrictions ont été étendues par la préfecture jusqu’au 4 septembre « compte tenu du risque élevé dans le département du Rhône, et considérant l’incendie du 13 août 2022 à Vaux-en-Beaujolais ». Ce qui concerne aussi les mesures ci-dessous.
L’usage de feux d’artifice ainsi que de lanternes volantes est proscrit sur tout le département du Rhône. Il est aussi recommandé d’éviter l’usage de tout appareil provoquant des étincelles (disqueuse ou débroussailleuse), d’éviter de fumer dans des zones inflammables, ainsi que de faire des barbecues sauvages.
Qui sont ces habitants de Lyon qui se sont investis pendant un an, parfois plus, pour prendre en charge les jeunes migrants de la Croix-Rousse ? Rencontre.
Lisa, Keren et Margot fondent en larmes. Nous sommes le 6 juillet. Le squat de la Croix-Rousse, où elles ont accompagné tant de jeunes migrants, pour la plupart adolescents, est en train d’être évacué. Les militantes pleurent de soulagement : 40 places ont été ouvertes par la Métropole de Lyon et la préfecture pour prendre en charge ces jeunes.
Elles pleurent aussi de tristesse de voir ce lieu, « Le Chemineur », être fermé alors qu’elles l’ont tant investi. L’inquiétude se mêle aux larmes, car 40 autres jeunes n’ont pas de solution et dormiront à la rue ce soir-là. Lisa se souvient :
« Une voiture de police est passée. Ils devaient s’attendre à voir une vague de migrants et ils sont tombés sur trois bonnes femmes qui pleurent. »
Des squats aux toiles de tente avec les jeunes migrants de la Croix-Rousse
Les militant·es sont épuisé·es. Pendant plus d’un an, ils et elles ont assuré une présence constante dans cette grande bâtisse près de la rue Denfert-Rochereau (Lyon 4e). Les membres du collectif « soutiens/migrants Croix-Rousse » ont inlassablement accueilli ces jeunes migrants en recours devant le juge pour être reconnus mineurs. Les militant·es les ont logés, nourris, consolés, quitte à ce que cela prenne une place considérable dans leur vie.
Tous les jeunes pris en charge par le collectif au Chemineur étaient en train de faire un recours devant le juge des enfants.Photo : OM/Rue89Lyon
Alors quand le deuxième squat qui accueillait ces jeunes, « chez Gemma », a brûlé, le réseau de militants s’est retrouvé sur les genoux. Plus de lieu pour s’occuper des jeunes, et des troupes à bout à de souffle. Hors de question de rouvrir un squat, si chronophage et demandeur. C’est sous des tentes dans le square Ferrié, à Hénon, que les jeunes ont été installés par le collectif.
D’une présence continue, les militant·es sont passés à un passage au square par jour ou tous les deux jours. Lisa évoque sa fatigue :
« J’avoue qu’à ce moment-là, j’ai pris une petite semaine de ‘vacances’. Je passais 10 minutes par-ci, par-là et c’est tout. Je ne voulais pas mais c’était trop lourd. L’incendie et l’évacuation ça nous a mis une tarte. Au Chemineur, peu importe ce qui se passait dans ta vie, on n’avait pas le choix il fallait y aller. Mais maintenant, les jeunes dorment dans tentes, c’est trop triste, je préférais le Chemineur même si c’était dur. »
« Je ne passais chez moi que pour me doucher et dormir »
La militante de 27 ans aux longs cheveux blonds, tatouage « Working class » sur l’intérieur du bras, avait déjà fait quelques dons de vêtements lors de l’occupation de l’ancien collège Maurice-Scève par des sans-papiers et des mineurs isolés en 2018, sans s’y investir plus que ça. Après un voyage à l’étranger, elle revient à Lyon à l’été 2021, peu après l’ouverture du Chemineur.
Lisa, 27 ans, était très souvent présente au Chemineur pour encadrer les jeunes.Photo : MA/Rue89Lyon
Au départ, elle amène à nouveau quelques sacs de vêtements, des boissons. À ce moment là, elle est sans activité suite à une blessure. Elle finit par s’impliquer peu à peu dans la gestion du lieu et l’accompagnement des jeunes, au point de ne plus passer chez elle que « pour [se] doucher et dormir ».
Pour Keren aussi, cuisinière et animatrice dans l’associatif, ses passages au Chemineur étaient d’abord ponctuels. Elle proposait des ateliers de cuisine aux jeunes, en mal d’activités et de divertissement. Cette mère séparée de trois enfants raconte :
« Je me suis dit ‘je peux peut-être leur proposer des choses’ et c’était le premier doigt de pied dans cette lutte. Puis, une semaine sur deux, quand je n’avais pas mes enfants, je me suis très impliquée et ça a pris tout plein de temps. Ce qui m’a plu, c’est qu’on ne passe pas mille ans à discuter des statuts comme dans l’associatif, mais on fait. Ça frotte, on se prend la tête parfois, mais on fait. »
Alors que l’on discute à la terrasse d’un café, au cœur de la Croix-Rousse, Christian et deux autres jeunes passés par le Chemineur viennent lui apporter des sacs de couchage pour son départ en vacances. Keren rit de tous les sacs apportés par ces ados avec qui elle a gardé contact. Elle leur confie ses clés d’appartement pour qu’ils aillent déposer leur paquetage.
Keren attend des nouvelles de Christian, un jeune passé par le Chemineur, qui doit lui apporter des affaires.Photo : MA/Rue89Lyon
Avec les jeunes migrants de la Croix-Rousse, de l’ancien collège Maurice-Scève au Chemineur
Contrairement à Lisa et Keren, d’autres militant·es étaient très impliqué·es depuis plus longtemps dans la lutte pour l’accompagnement des jeunes migrants à la Croix-Rousse. Sébastien, professeur de 52 ans en disponibilité et père de deux filles, est l’une des figures du collectif soutiens/migrants Croix-Rousse depuis l’occupation de l’ancien collège Maurice-Scève entre 2018 et 2020.
Interlocuteur privilégié de la presse, présent très souvent au Chemineur, et aussi membre de la France Insoumise, les jeunes le nomment « Monsieur Sébastien ». Malgré sa présence très importante dans cette lutte, il reste discret et s’épanche peu sur son implication.
« C’est un peu comme un engagement professionnel, finit-il par lâcher. Mes filles et ma femme savent que parfois je ne suis pas disponible et que c’est prioritaire, mais elles soutiennent à fond. Mes filles, elles sont un peu fières de leur papa. »
Sébastien est impliqué depuis 2018 pour les droits des mineurs isolés à la Croix-Rousse.Photo : MA/Rue89Lyon
Depuis Maurice-Scève, Sébastien milite aux côtés de Marguerite. Cette retraitée de 74 ans se fait appeler « Margot » et est surnommée par les jeunes « Maman Margot ». Son engagement dans la cause des mineurs isolés à Croix-Rousse remonte à six ans en arrière. Elle retrace avec une grande précision son parcours jusqu’à aujourd’hui.
« En 2016, les jeunes trainaient dans les jardins de la Grande-Côte après leur remise à la rue. La question ne se posait pas. De les voir, ce n’était pas pensable pour moi de laisser la situation telle qu’elle était. »
Mais son engagement politique remonte à bien plus loin. En 1976, elle avait déjà sa carte au Parti socialiste unifié. « S’il y avait quelque chose de cet acabit-là aujourd’hui, on en serait pas là », assène-t-elle, faisant sourire ses camarades. Sébastien aussi dit être engagé depuis toujours. « Au collège, je vendais des badges SOS racisme », raconte-t-il en riant.
« Mes enfants se sont plaints de la place que cette lutte a pris dans notre vie »
Présents 24h sur 24 auprès des jeunes, ces militant·es ont parfois été jusqu’à empiéter sur leurs vies personnelles.
« Au début, je trouvais ça exagéré la présence sur place tout le temps, je trouvais que c’était infantilisant. Mais au bout d’une semaine, j’ai changé d’avis. La demande vient des jeunes aussi, d’avoir des personnes là pour faire respecter le cadre », explique Lisa.
Keren dit avoir eu sa vie de famille un peu bousculée par une implication dont elle n’avait pas anticipé l’ampleur.
« Mes enfants se sont plaints de la place que cette lutte a pris dans notre vie. Donc j’ai dû ajuster. Maintenant, ils savent que ça fait partie de ma vie mais on a dû recadrer et discuter beaucoup de ça. Aujourd’hui, j’ai dû vider un ordi que je dois rendre à mon ancien boulot. Je n’avais presque que des photos du Chemineur dedans. Ça témoigne très bien de la place que ça a pris. »
Margot aussi raconte une lutte qui a peu à peu grignoté sur sa vie personnelle. Sans regretter, elle explique avoir parfois été embarrassée par l’impossibilité de concilier les deux.
« Ça m’est arrivé, alors qu’on m’annonçait l’arrivée de mon petit-fils, de me dire ‘pourvu qu’il ne vienne pas ce soir, je ne sais pas comment je vais faire’. Et je trouve ça assez répugnant, parce que c’est « mon sang ». Parfois, j’étais au téléphone avec de vieilles amies et je me disais ‘vivement qu’elles raccrochent il faut que j’y aille’. »
Plus de 300 jeunes migrants passés par le Chemineur, à la Croix-Rousse
En réalité, alors qu’on les a réuni·es pour parler d’eux, les militant·es parlent surtout des jeunes qu’ils accompagnent. Les noms fusent : Ibrahim, Souleyman, Prince, Seku… et l’on finit par s’y perdre. Mais les militants eux, savent bien de qui ils parlent, parmi les plus de 300 jeunes qui sont passés par le Chemineur. « Tu sais que Moussa a été reconnu mineur ? », lance Lisa. « Dieu soit loué ! », répond Margot avant d’ajouter : « même si je ne pense pas que Dieu y soit pour grand chose ».
Les militant·es tirent le bilan d’une année de lutte.Photo : MA/Rue89Lyon
Réuni·es autour d’un café, les militant·es se remémorent les souvenirs de l’année écoulée. Plusieurs fois, ils mentionnent des jeunes qui font leurs devoirs, au milieu du bazar de la maison, ou sur un banc à l’extérieur, à peine éclairés par une lumière de chantier.
« Combien de fois je me suis retrouvée à faire des choses improbables ? lance Lisa en riant. Une fois, un jeune m’appelle à une heure du matin, paniqué. C’était la première fois qu’il fumait un joint et il était en crise de parano. Il a commencé à crier qu’il voulait voir un prêtre, alors qu’il est musulman. »
À côté des souvenirs heureux, il y a aussi la difficulté du mois de novembre, glacial, sans chauffage ni électricité dans le squat. Leur impuissance lorsqu’un jeune n’est pas reconnu mineur. Leurs sentiments mélangés quand ils voient partir un jeune reconnu mineur, entre la tristesse de son départ du Chemineur et la joie de le voir pris en charge.
De camarades de lutte, les militant·es sont devenus ami·es. « Des supers rencontres humaines », résume Keren. Et s’ils doivent tirer un bilan de leur lutte, tou·tes font référence aux places ouvertes par la Métropole de Lyon pour assurer l’accompagnement des jeunes en recours. Sébastien résume :
« 92 places ouvertes, on peut se féliciter quand même. »
Avec le campement au square Ferrié, leur lutte est moins chronophage même si tout aussi intense dans leur interpellation des pouvoirs publics. La « charge mentale » et l’inquiétude pour les jeunes, elles, restent. Peut-être encore plus fortes qu’avant.
À Rue89Lyon depuis 2022, aujourd’hui journaliste associée. Enquêter sur l’extrême droite, c’est lutter contre l’extrême droite.
J’écris aussi sur la politique, le sans-abrisme, le logement, les violences sexistes et sexuelles. Pour me filer une info ou me contacter, c’est par là : mallenou@rue89lyon.fr
Le bien nommé « Plan de Sauvegarde de l’Emploi (PSE) » de l’entreprise de livraison Just Eat implique le licenciement de tous les salariés de Lyon. Un renoncement au modèle économique salariant les livreurs. Ces derniers craignent d’être remplacés par les auto-entrepreneurs du prestataire Stuart.
« Le nouveau projet que nous envisageons consisterait à concentrer nos livraisons en modèle salarié uniquement sur Paris. » La nouvelle est tombée innocemment dans la boîte mail des livreurs employés par Just Eat à Lyon, le 16 juillet dernier. Zahim* (son prénom a été changé pour préserver son anonymat), livreur salarié de l’entreprise depuis un an, n’a même pas consulté ce courrier :
« On est bombardés de mails constamment, je ne les regarde plus. C’est les gars du syndicat [CGT livreurs ndlr] qui m’ont dit que c’était officiel. »
Le jeune homme de 21 ans soupire. Adossé à son vélo de travail orange vif, il vient de sortir des locaux de l’administration de Just Eat. En ce jeudi 4 août, lui et ses trois collègues ont tenté d’intercepter le DRH parisien pour essayer d’obtenir des explications :
« Il n’a rien voulu nous dire. Je le savais de toute façon, mais il faut bien faire quelque chose. »
D’après la petite délégation, le responsable est venu de la capitale pour s’entretenir avec les deux livreurs capitaines de Lyon. Ceux-ci auront pour tâche d’expliquer les conditions et le déroulement de ce plan de licenciement à toute l’équipe. Une démarche que Zahim aurait souhaitée plus transparente.
« Just Eat n’a même pas deux ans à Lyon »
Pour autant, il ne s’agit pas là de sa préoccupation première. L’étudiant en maths-informatique a du mal à se projeter dans l’avenir. Son contrat de 21 heures par semaine lui permet de payer son loyer. Il craint de se trouver dans une situation financière inextricable.
« Je ne sais pas ce que je peux faire, répète-t-il. Je ne veux pas aller chez Uber, c’est l’arnaque. »
L’angoisse du licenciement avait déjà saisi Zahim en avril dernier, quand les salariés avaient été informés du premier plan de restructuration lancé par Just Eat. Celui-ci annonçait qu’environ un tiers des livreurs de France allaient perdre leur emploi.
Peu à peu, la rumeur selon laquelle tous les salariés – hormis ceux de Paris – allaient être licenciés s’est propagée.Mi-juillet, sur les 800 salariés que compte la start-up, 359 étaient concernés, dont 38 à Lyon.
Certains livreurs, comme Zahim, ont tout d’abord refusé d’y croire :
« L’entreprise n’a même pas deux ans d’ancienneté à Lyon ! Ça ne me semblait pas logique qu’ils aient investi autant pour fermer comme ça, juste après. »
Quatre livreurs Just Eat dont deux syndiqués CGT ont tenté d’intercepter le DRH parisien à Lyon afin d’obtenir des informations sur le PSE.Photo : LS/Rue89Lyon
C’était d’ailleurs à grand renfort de publicité que la start-up s’était installée à Lyon en février 2020, vantant un modèle économique plus éthique que ses concurrents.
Éthique car Just Eat est alors la seule licorne (start-up évaluée à plus d’un milliard de dollars) ayant fait le choix de salarier une partie de ses livreurs. Uber Eats et Deliveroo continuent quant à eux de travailler avec des livreurs sous le statut d’auto-entrepreneurs, écopant parfois au passage de condamnations pour travail dissimulé, comme cela a été le cas de Deliveroo en avril 2022.
« Tout sauf redevenir auto-entrepreneur »
Maher* (son nom a été modifié pour préserver son anonymat), étudiant en sciences cognitives âgé de 24 ans, temporise :
« Ce n’est quand même pas le paradis, un CDI à Just Eat. On est payés au SMIC horaire sans prise en compte de nos heures de nuit, de la pénibilité du boulot, des prises de risque… »
Pourtant, lui non plus n’ose pas imaginer un retour à la case livreur auto-entrepreneur. Maher a travaillé deux ans pour Deliveroo avant d’être embauché chez Just Eat :
« C’était un cauchemar, quel stress ! Tu ne sais jamais si tu auras gagné suffisamment à la fin de la journée pour vivre, il y a la concurrence entre livreurs, les blocages de compte du jour au lendemain… »
Du haut de son bon mètre quatre-vingt-dix, il cache son visage sous l’ombre de sa casquette.
« Deliveroo c’est l’enfer, je n’y retournerais pour rien au monde, martèle-t-il. Les gars qui en vivent travaillent 24 heures sur 24, et si ils s’abîment en le faisant, tant pis pour eux. »
Maher, livreur Just Eat victime d’un grave accident du travail à Lyon
Maher en vient à la raison pour laquelle il veut à tout prix éviter l’auto-entrepreneuriat. Après une petite hésitation, il décide d’enlever son couvre-chef, dévoilant une longue cicatrice blanche qui court de sa tempe gauche jusqu’au milieu de son front. À bien y regarder, toutes les parties visibles de son corps trahissent les stigmates d’un choc violent : ses genoux, ses coudes et ses bras sont recouverts d’éraflures et de bosses plus ou moins impressionnantes. Il témoigne :
« J’ai eu un accident il y a un mois, j’ai subi un traumatisme crânien car une voiture m’est rentrée dedans. On a dû me faire un massage cardiaque. J’ai eu très mal quand je me suis réveillé, mais je n’ai aucun souvenir de l’accident et des trois heures qui ont suivi. »
Maher faisait partie du petit cortège qui souhaitait intercepter le DRH de Just Eat à Lyon.Photo : LS/Rue89Lyon
Autour de lui, ses collègues opinent du chef, l’air grave. L’un d’eux complète :
« Si il n’avait pas porté de casque, il serait mort, c’est le médecin qui l’a dit. »
L’accident en question, qui a eu lieu le 13 juillet au soir sur le pont Lafayette (Lyon 2e) avait déjà défrayé la chronique, notamment car le chauffeur de la voiture responsable de l’accident avait pris la fuite. Il a finalement été arrêté par la police. Depuis ce jour, Maher est en arrêt de travail. Il est censé pouvoir reprendre d’ici deux semaines :
« J’espère que je pourrais, mais honnêtement je n’y crois pas trop. J’ai tout le temps des migraines, et j’ai beaucoup de mal à tourner la tête à droite et à gauche. »
Et d’ironiser :
« Je peux peut-être faire des livraisons en ligne droite ! »
« Si j’avais été auto-entrepreneur, ça aurait été : démerde-toi »
Si Maher est capable d’en rire aujourd’hui, c’est aussi parce qu’il n’a pas eu à s’inquiéter de ses finances :
« C’est un accident du travail, je suis en arrêt. C’est tout bête, mais si j’avais été auto-entrepreneur, ça aurait été : démerde-toi. »
Avec les plateformes d’auto-entrepreneurs, pas de congé maladie, pas de cotisations sociales, et en cas d’accident, l’entreprise cesse simplement d’avoir recours aux services du travailleur blessé.
Une situation que Just Eat aime à rappeler, prétextant ainsi une concurrence déloyale de la part des autres entreprises de livraison et tentant ainsi de faire passer la pilule de ses licenciements massifs dans toute la France. Interrogée par Rue89Lyon, l’entreprise a d’ailleurs déclaré :
« Just Eat a toujours été un défenseur majeur du modèle salarié en Europe. Néanmoins, ils ne peuvent continuer de le faire seuls et ont besoin d’une législation claire et du soutien des pouvoirs publics pour créer un terrain de jeu égal pour tous les opérateurs, afin que ce modèle soit une réussite à la fois pour les livreurs et pour les entreprises. »
La faute à l’Etat donc. Pourtant, depuis 2016 Just Eat travaille avec le service de « livraison du dernier kilomètre » racheté par La Poste : Stuart. Dans de nombreuses villes françaises, pour une commande effectuée sur l’application Just Eat, c’est un livreur Stuart qui apporte le repas chaud. Tout comme Uber Eats ou Deliveroo, Stuart est une entreprise qui a recours à des coursiers auto-entrepreneurs.
« Ils vont nous remplacer par des livreurs auto-entrepreneurs de Stuart »
Depuis 2021, les livreurs salariés de Just Eat, reconnaissables à leurs combinaisons et leurs vélos orange fluo, ne travaillaient que dans 26 grandes villes françaises : Paris, Lyon mais aussi Marseille, Toulouse, Strasbourg, Bordeaux…
Just Eat n’a pas souhaité communiquer le nombre de villes dans lesquelles Stuart officie comme prestataire pour livrer les repas commandés sur leur plateforme. Sur son site, Just Eat se targue d’être présent dans plus de 2 000 villes en France. Même si la plateforme met aussi en relation des clients avec des restaurants qui ont leur propre service de livraison, il est probable que bon nombre d’entre eux ont recours aux livreurs de Stuart.
Quatre livreurs Just Eat dont deux syndiqués CGT ont tenté d’intercepter le DRH parisien à Lyon afin d’obtenir des informations sur le PSE.Photo : LS/Rue89Lyon
Une information que les livreurs bientôt licenciés de Just Eat n’ont pas manqué de prendre en compte. La plupart d’entre eux en ont la certitude : ce n’est pas la fin de Just Eat à Lyon, mais plutôt la fin de leurs coursiers salariés. D’après Ludovic Rioux, livreur à Just Eat et délégué syndical CGT livreurs :
« Ils vont nous remplacer par des livreurs auto-entrepreneurs de Stuart. Ce n’est pas difficile à comprendre. »
Amer, il martèle :
« Ils nous font croire que c’est la main invisible du marché, qu’ils n’ont plus un sou mais ont toujours refusé de nous dire combien ils avaient dans les caisses. Ce PSE est un choix de modèle économique. »
Pour Ludovic Rioux, l’entreprise aurait simplement réalisé un arbitrage en comparant la rentabilité économique entre auto-entrepreneurs et salariés.
Just Eat n’a pas souhaité nous répondre au sujet d’une éventuelle reprise du marché par son prestataire Stuart. En revanche, dans le courrier du 16 juillet annonçant les licenciements massifs, l’entreprise a écrit à ses salariés :
« Nous explorons différentes pistes, dont celles d’identifier un potentiel transfert vers un partenaire stratégique. »
La mercerie Cœur a pignon sur rue depuis plus de 80 ans à deux pas de la Guillotière, dans le 7e arrondissement de Lyon. Une situation idéale pour observer le renouveau post-covid de la couture ainsi que l’évolution du quartier. Rencontre.
« On est un peu les drôles de dames ! »
C’est ainsi, en faisant allusion à la célèbre série policière mettant en scène un trio de femmes détectives soudées, que Marie résume l’ambiance à la mercerie Cœur, située à deux pas de la Guillotière dans le 7e arrondissement de Lyon. Cette boutique discrète à la devanture qu’on qualifierait aujourd’hui de « vintage » a fêté ses 80 ans juste avant l’épidémie de Covid-19.
À l’intérieur s’active un trio haut en couleurs : Marie-Ange, la patronne, et ses employées Marie et Sylvie. Nul doute que les plaisanteries, les éclats de rire et les petites attentions de ces trois « drôles de dames » âgées d’une soixantaine d’années attirent les client·es autant que la qualité des tissus, boutons et pelotes de laine exposées dans le petit magasin. Il faut dire que ces trois-là ont littéralement la couture dans le sang.
Marie, Marie-Ange et Sylvie, les « drôles de dames » de la mercerie Cœur, à Lyon 7e.Photo : OM/Rue89Lyon
Les Cœur, une famille de merciers bien connue à Lyon
La mercerie Cœur, c’est avant tout l’histoire d’une famille de merciers bien connus à Lyon. Ils possédèrent pendant longtemps plusieurs commerces emblématiques du coin : la mercerie Cœur du 7e arrondissement bien sûr, ouverte en 1939, mais aussi celles du 6e, du 9e, une à Croix-Rousse ainsi que la mercerie L’économe, à deux pas de l’église Saint-Nizier. Aujourd’hui, seule la mercerie Cœur de l’avenue Jean-Jaurès, dans le 7e arrondissement de Lyon, a résisté à l’épreuve du temps.
Dans les années 60, le couple Cœur décède brusquement et c’est leur fille, alors âgée de 20 ans, qui reprend les rênes. En 2004, l’actuelle propriétaire de la mercerie du 7e, Marie-Ange, est embauchée à la boutique. Elle-même vient d’une famille de merciers d’Annecy et a décidé de s’installer à Lyon. En 2011, Mme Cœur s’octroie une retraite bien méritée, et c’est Marie-Ange qui reprend la boutique. Aujourd’hui âgée de 60 ans, elle s’en souvient parfaitement :
« Son vrai nom, c’est Mme Spennato, du nom de son mari, mais tout le monde la connaît sous le nom de « Mme Cœur », son nom de jeune fille. Elle a travaillé pendant plus de 50 ans à la mercerie. J’avais beaucoup d’affinités avec elle. Aujourd’hui encore, on s’appelle régulièrement et elle nous rend visite quand elle est sur Lyon. »
Une nouvelle équipe avec un métier appris « sur le tas »
Malgré sa formation en comptabilité et en couture, c’est avec une petite appréhension que Marie-Ange devient la nouvelle patronne de la mercerie Cœur. Rapidement, elle est épaulée par Marie, puis par Sylvie qui ont toutes deux appris le métier « sur le tas ».
Marie a fait divers petits boulots allant de la garde d’enfants à l’usine. Dernièrement, elle travaillait au bureau de tabac à proximité de la mercerie. Un jour, alors que le tabac s’était fait braquer, elle est venue acheter du tissu dans la mercerie de Marie-Ange. Elle n’en est plus jamais repartie.
Sylvie, elle, aura fait une bonne partie de sa carrière aux côtés des Cœur. A 14 ans, elle a commencé par travailler dans la mercerie Cœur de Vaise pendant une dizaine d’années, avant de se lancer dans le prêt-à-porter avec son mari. Il y a quatre ans, elle est venue faire un petit remplacement à la mercerie Cœur du 7e, remplacement qui s’est finalement éternisé.
« On a jamais autant vendu que pendant le Covid »
Cette mercerie à l’ancienne pâtit bien évidemment de la concurrence des grandes chaînes spécialisées dans la laine qui s’implantent à Lyon. Mais la pandémie de Covid-19 est venue donner un nouveau souffle à la couture en plus d’accroître la popularité de la boutique.
« On est restées fermées que trois semaines, explique Marie-Ange. On a pu rouvrir car les gens avaient besoin de tissus et d’élastiques pour se confectionner des masques. Le magasin Biocoop d’à-côté nous a même demandé d’en faire pour ses employés. »
Depuis les confinements liés à la pandémie de covid-19, le crochet est revenu à la mode, pour le plus grand plaisir de la mercerie Coeur, à Lyon 7e.Photo : OM/Rue89Lyon
Le bouche-à-oreille fait le reste et les commandes de masque passées à la mercerie Cœur s’envolent.
« On faisait jusqu’à 60 masques par jour ! », se souvient Marie.
Au-delà de la nécessité de coudre son propre masque en raison de l’impossibilité d’en trouver en grande surface ou en pharmacie, nombreux sont celles et ceux qui se sont découverts une véritable passion pour les travaux manuels pendant les confinements.
« Faire soi-même a de nouveau une valeur, avant c’était ringard »
« On a jamais autant vendu que pendant le Covid, témoigne Marie-Ange. Un peu avant, il y avait déjà la prise de conscience écologique qui a remis le DIY (Do it yourself) au goût du jour. Faire soi-même a de nouveau une valeur. Avant, c’était ringard. »
Et les marques de laine, de tissus et de couture ne s’y sont pas trompées : elles ont multiplié les gammes et les coloris à destination d’un public plus jeune, désireux de sortir de la fast fashion. Ainsi, sur les présentoirs de la mercerie Cœur, on trouve de quoi faire soi-même des éponges réutilisables, des pelotes de coton recyclé, des nécessaires à broderie pour customiser ses vêtements, des calendriers de l’avent à coudre soi-même et réutilisables…
« Même le macramé est revenu à la mode ! s’amuse Marie en triant des pelotes aux couleurs vives. Dans les années 80 et 90, c’est le patchwork et le point de croix qui ont relancé les merceries ; dans les années 2000, c’est la laine qui revient. Depuis le Covid, la broderie et, surtout, le crochet sont de retour. »
Les nombreux livres parus expliquant comment se tricoter un sac de courses, une brassière ou des chaussettes en crochet, voire un pull-over entier pour les plus audacieux témoignent de cet engouement. La dernière mode ? Les Amigurumi, ces minuscules animaux crochetés avec patience qui nous viennent tout droit du Japon.
Les cotons réutilisables confectionnés par la sœur de Marie-Ange. Ses autres sœurs ont repris la mercerie familiale, à Annecy.Photo : OM/Rue89Lyon
Des nouveautés qui viennent répondre à une forte demande d’amateurs de crochet qui ne sont pas forcément ceux que l’on croit. Exit l’image de la grand-mère tricotant un énième plaid au coin du feu.
« On a beaucoup de jeunes de 18-20 ans, constate Marie-Ange. Et même des ados, notamment un garçon de 13 ans qui fait beaucoup de crochet, ou cette jeune fille de 17 ans qui s’est mise à la broderie et qui va tenter une école de haute-couture. »
Sa collègue enchaine :
« Il y a aussi beaucoup de jeunes mamans. Elles veulent des choses faites main. On a une majorité de femmes mais également beaucoup d’hommes qui tricotent, en particulier des jeunes », complète ainsi Marie alors qu’un jeune homme d’une vingtaine d’années, un maillot de foot sur le dos, pousse justement la porte pour se fournir en tissus.
« La Guillotière, ça devient un quartier bobo-chic »
La clientèle de la mercerie Cœur semble être le reflet de la mutation de ce quartier du 7e arrondissement de Lyon. Ce dernier est littéralement déchiré entre les magasins bio et de vélos électriques qui poussent comme des champignons d’un côté, et la précarité et les tensions de la place Gabriel-Péri de l’autre.
Avant d’intégrer la mercerie il y a presque dix ans, Marie tenait le bureau de tabac juste à côté. Au fil du temps, elle a assisté à un véritable changement sociologique de la population.
« La Guillotière, ça a toujours été un quartier où il y avait des trafics, depuis le Moyen-Âge, explique-t-elle. Maintenant, ça devient un quartier bobo-chic avec beaucoup de gens aux situations bien établies et dans la mouvance écologiste. De toute façon, il faut gagner un minimum bien sa vie pour pouvoir acheter par ici. »
La mercerie Coeur se trouve au niveau du métro Saxe-Gambetta, non loin du quartier de la Guillotière, à Lyon 7e.Photo : OM/Rue89Lyon
Et d’affirmer avec un geste d’impuissance :
« On a déjà des clients qui se sont fait agresser ou volés, mais ça aurait pu arriver de partout. »
Marie-Ange objecte :
« De notre côté, ça reste stable, mais ces problèmes prennent de plus en plus de place sur la place Gabriel-Péri. Elle a toujours été animée mais je trouve que les violences ont augmenté à cause des trafics. »
« Les médias montrent une mauvaise image du quartier »
Aucune de ces trois femmes ne s’est jamais sentie en insécurité dans le quartier. Selon elles, la sur-médiatisation des faits divers survenant à la Guillotière, porte préjudice aux commerces.
« Les médias montrent une mauvaise image du quartier et nous sommes assimilées à la Guillotière alors qu’on a aucun problème, déplore Marie-Ange. On a bien quelques jeunes qui dealent devant mais ils se font discrets. C’est le trafic de drogue en général qui me dérange. »
Pour elle, la réponse ne doit pas être que policière :
« La solution, c’est pas de mettre des CRS qui font le planton sur la place. Il faudrait attirer des familles dans le quartier, mettre plus de verdures pour éviter que les gens traînent, des jeux pour les enfants, des magasins de vêtements sympas, des jolis bars… »
Sylvie a grandi à la Duchère, dans le 9e arrondissement de Lyon. Un quartier dont le quotidien est parfois émaillé d’épisodes violents voire mortels. Pour elle, le problème est plus profond.
« Ce n’est pas propre à la Guillotière. Il y a le même problème de trafic à la Duchère et tomber des barres, ça n’a rien réglé, ça ne fait que déplacer le problème. Quand on voit ce qu’on peut gagner par jour en vendant de la drogue, comment voulez-vous attirer les jeunes avec un SMIC ? »
« Il y a même un psy du quartier qui nous envoie ses patients »
Quelle que soit l’évolution du quartier, Marie-Ange ne compte pas lâcher la mercerie de sitôt.
« J’aurais bientôt l’âge de partir à la retraite, mais je n’ai pas fixé de date de départ ! » lâche-t-elle en riant.
Sylvie et Marie, elles, doivent prendre leur retraite d’ici quelques mois.
« La boucle est bouclée, sourit Sylvie qui aura commencé et fini sa carrière dans une mercerie Cœur. C’était un joli parcours. »
De leurs années aux côtés de Marie-Ange, elles garderont un souvenir ému, et la certitude d’avoir apporté plus que de simples conseils de couture à leurs client·es.
« On est dans une société où on s’oublie, où on court tout le temps, soupire Sylvie. Dans notre magasin, on prend le temps de s’arrêter. On est très à l’écoute des gens, ils ont besoin de parler. »
« Il y a même un psy du quartier qui nous envoie ses patients ! abonde Marie. Ils nous disent que faire un ouvrage à la main, tricot, broderie, couture ou crochet, ça les apaise. »
Comme pour illustrer leurs propos, une habituée passe la porte de la mercerie, l’air maussade. Aussitôt, les « drôles de dames » se précipitent pour lui souhaiter son anniversaire et lui demander des nouvelles de ses dernières créations.
Itinéraire de balade jusqu’au Mont Thou, qui offre un panorama unique sur Lyon ainsi que la possibilité de faire un petit crochet par la Demeure du Chaos, curiosité de la région.
Escapade dans les Monts d’Or, pour une petite balade entre nature et villages, à moins de dix minutes de Lyon en train. Forêts, prairies et mêmes quelques cabornes en pierre sèche sont à portée de pied. Une virée peu sportive de moins de trois heures, idéale pour les randonneurs du dimanche ou les fêtards en lendemain de soirée qui souhaitent échapper à la moiteur citadine.
L’après-midi peut se conclure par une jolie visite de « La Demeure du Chaos », lieu de concentration artistique singulier en France.
À la conquête des cabornes du Mont Thou depuis Lyon
Ce modeste périple commence dans le hall de la petite gare de Vaise, dans le 9e arrondissement de Lyon. Des TER circulent une à deux fois par heure jusqu’à la gare du cossu village de Couzon-au-Mont-d’Or. Arrivé là-bas, un premier défi vous attend : résister à l’envie de sauter dans l’une des piscines privées que vous pouvez apercevoir au travers des portails des habitations. Concentrez-vous et mettez le cap au nord.
En moins d’une demi-heure de marche tranquille, vous atteindrez le hameau du Mont Thou. Le décor reste assez urbain pendant une quinzaine de minutes avant d’entrer en zone boisée. Si le temps est clément, vous pourrez apercevoir le Jura. Une petite fontaine située non loin de la grande croix en pierre édifiée en 1759 par le sieur Crottier vous permettra de vous rafraîchir.
Départ de la plaine du Mont Thou pour rejoindre Saint Romain au Mont d’Or avant de retourner à Lyon.Photo : LS/Rue89Lyon
Prenez votre temps, Rue89Lyon vous propose une ballade tranquille, sans enjeu sportif ou de performance. Après cette pause, vous pourrez choisir de vous orienter directement vers le Mont Thou en passant par la Dent du Loup, ou alors de réaliser un court détour par « la caborne d’Antoine », un édifice représentatif du territoire des Monts d’Or.
Les cabornes sont des cahutes en pierres sèches, bâties jour après jour par les agriculteurs qui s’en servaient pour s’abriter des intempéries et pour ranger leurs outils et les protéger de la rouille. D’après le site de la ville de Saint-Cyr-au-Mont-d’Or, malgré leurs différences de formes et de tailles, ces cabornes ont quelques points communs : elles sont toutes ouvertes vers l’est pour accueillir le soleil levant et se protéger des vents dominants.
Une caborne à Saint Didier au Mont d’Or, Par Chaoborus, via Wikipédia commons
À l’assaut du Mont Thou, à 611 mètres d’altitude
Une fois ces curiosités régionales observées, commence la partie la plus sérieuse de cette balade : l’ascension du Mont Thou, qui culmine à 611 mètres d’altitude. Le (court) périple débute par des chemins serpentant en sous-bois avant d’atteindre plusieurs plaines dégagées. A vos pieds, la fameuse vue panoramique de Lyon, la plaine du Rhône, la Dombes ainsi que les Alpes. Équipez-vous de bonnes jumelles et vous pourrez peut-être apercevoir l’immeuble qui abrite votre appartement lyonnais surchauffé par la canicule.
En moins d’une heure, vous avez effectué l’ascension du mont Thou. Vous pouvez vous auto-congratuler en sirotant une boisson rafraîchissante face à ce paysage. Tout le monde n’est pas aussi méritant que vous : à moins d’une cinquantaine de mètres derrière la table d’orientation se trouve un parking.
Arrivée dans les sous-bois du Mont Thou pour rejoindre Saint Romain au Mont d’Or avant de retourner à Lyon.Photo : LS/Rue89Lyon
Il est temps de redescendre sur le plancher des vaches. Vous pouvez choisir le sentier qui vous sied, en mettant le cap sur Saint-Romain-au-Mont d’Or et la stimulation culturelle de la journée : la Demeure du Chaos. Vous y serez en une quarantaine de minutes seulement, et vous l’apercevrez bien avant d’être arrivé à destination.
Place au stupéfiant avec la visite de la Demeure du Chaos
Le site, placé à quelques mètres du centre de Saint-Romain-au-Mont-d’Or, est entouré par de vieux et imposants murs de pierre recouverts de tags et de messages en tout genre, allant de l’incitation à l’insurrection à de délicates pensées pour le maire qui témoignent de relations cordiales entre le propriétaire des lieux et la collectivité :
« C’est un crime de vouloir détruire des milliers d’oeuvres d’art… n’est-ce pas monsieur le maire. »
Presque chaque tag est accompagnée par des « 666 », aussi appelé le Nombre de la Bête (en référence au diable). Vous n’y prêterez probablement qu’une attention mineure, accaparé par les crânes géants placés sur les toits rouillés des bâtiments. Ces derniers apparaissant entre des structures de métal corrodé, il est possible que vous trouviez l’endroit certes original mais un brin lugubre.
Ce musée d’art contemporain à ciel ouvert compte 6300 œuvres. Il s’agit d’un ancien relais de poste qui a été racheté par Thierry Ehrmann en 1999. Le site et son propriétaire sont toujours au cœur d’une bataille judiciaire qui dure depuis 2004, initiée par le maire du village, Pierre Dumont, qui a porté plainte pour non-respect des règles d’urbanisme.
Un des crânes géants de la Demeure du ChaosPhoto : LS/Rue89Lyon
La Demeure du Chaos n’est pas ouverte au public tous les jours, renseignez-vous sur le site. Ne pas entrer, c’est rater le plus impressionnant : des créations d’artistes du monde entier mêlant gigantisme et provocation dans une scénographie unique qui flirte avec l’anarchie. Prenez garde, on peut vite y oublier l’heure et le dernier train pour Lyon qui quitte la gare de Couzon-au-Mont-d’Or à 20h01 précisément.
Espèces menacées, nuisibles ou bêtes qui accompagnent discrètement notre quotidien, focus sur ces petits et gros animaux de Lyon dont la prise en compte et la gestion sont soit inexistantes, soit relevant du casse-tête.
Depuis maintenant deux ans, Rue89Lyon a consacré plusieurs séries d’articles à la cohabitation entre les habitants et habitantes de Lyon et les animaux qui y vivent. À poils, à plumes, à quatre pattes ou à nageoires, des plus mignons aux plus repoussants, Rue89Lyon s’est intéressé à chaque espèce pour identifier les problématiques rencontrées à Lyon. Petit bestiaire à (re)lire cet été.
Bien sûr, Rue89Lyon s’est intéressé à l’un des animaux que l’on retrouve le plus souvent aux côtés des Lyonnais·es : le chien. Se déplacer avec son toutou, trouver un endroit où il puisse se dégourdir les pattes, l’éduquer… Autant d’obstacles qui attendent les propriétaires des quelques 130 000 chiens recensés dans la métropole de Lyon.
Quelle place pour les chiens à Lyon ?Photo : OM/Rue89Lyon
Avec l’arrivée des écologistes à la Ville et à la Métropole de Lyon, de nombreux propriétaires de chiens ont espéré des avancées significatives concernant la place accordée à leurs poilus à Lyon. Qu’en est-il ?
« Lyon, chienne de ville ? », une série en cinq épisodes :
Souvent gras, le poil lustré, ronronnant derrière les fenêtres et les vitrines, les chats de Lyon sont faciles à oublier. On s’extasie à leur sujet le temps d’une caresse avant de reprendre nos affaires.
Photo de chats errants par evg kowalievska sur Pexels.
On se désintéresse du fait que les chats domestiques sont des espèces importées, mortifères pour la petite faune et parfois livrées à elles-mêmes dans les ruelles de la ville. Comment penser la gestion de ces petites boules de poils, pour lesquelles l’être humain éprouve tant de tendresse ?
Ils ne sont pas très beaux, vivent souvent dans des endroits peu ragoûtants et ont en général mauvaise presse. Pourtant, ils ne méritent pas toujours leur mauvaise réputation. Ils sont légions dans les égouts, les caves ou tout simplement les matelas des Lyonnais. Comment penser la gestion de ces animaux qui nous font horreur ?
Un bébé silure Photo : Fédération de Pêche du Rhône
Jolis martinets ou pigeons patauds, les oiseaux font partie intégrante de la vie des Lyonnais·es. Qu’ils soient sous les toits, perchés sur les branches d’un arbre ou en train de déambuler maladroitement place des Terreaux, ils occupent désormais une bonne partie de l’espace public. Mais tous ces animaux à plumes ne s’adaptent pas aussi bien à la vie à Lyon : si certains se reproduisent à une vitesse affolante, d’autres semblent voués à disparaître…
Un jeune martinet noir tombé du nid et recueilli à l’HirondellePhoto : LS/Rue89Lyon
À Lyon, la navigabilité du Rhône est-elle menacée par la sécheresse qui frappe le territoire ? Malgré l’évaporation d’eau et la rareté des pluies, il semblerait que les bateliers n’ont rien à craindre. Pour l’instant.
Dans l’Est de la France, plus exactement dans le Grand-Est et en Bourgogne-Franche-Comté, le manque d’eau complique la circulation des bateaux. Cette sécheresse a poussé les Voies navigables de France (VNF) à prendre de premières restrictions en matière de navigation mi-juillet. Le trafic a été modifié sur la branche sud du canal du Rhône au Rhin. Ce sont majoritairement les péniches de transport commercial qui sont concernées, mais aussi quelques bateaux de plaisance.
Lyon valorise son autoroute Genève – Marseille par le Rhône
Une problématique importante alors que, depuis plusieurs années, les Voies Navigables de France (VNF) ainsi que la CNR (Compagnie Nationale du Rhône) désignent le fret comme la solution idéale pour lutter contre le réchauffement climatique et les bouchons à Lyon. Un transport fluvial qui reste d’ailleurs à la traîne en comparaison de celui de la Marne ou du Rhin par exemple.
En juin dernier, Cécile Avezard, présidente de l’association Medlink Ports et directrice territoriale Rhône et Saône des VNF confiait à Rue89Lyon son optimisme au sujet de l’avenir du transport fluvial à Lyon, notamment favorisé par la mise en place de la Zone à Faible Emission, ainsi que le début des travaux du Grand port maritime de Marseille (GPMM). La conjonction des deux rendant le transport fluvial beaucoup plus attractif pour les armateurs maritimes.
À Lyon, « nous n’anticipons pas de problème de sécheresse sur le Rhône »
Mais qu’en est-il si le Rhône n’est pas en capacité d’acheminer des marchandises toute l’année ? Pour Pierre Meffre, directeur de la valorisation portuaire à la CNR, cette préoccupation n’est pas à l’ordre du jour :
« Nous n’anticipons pas de problème de sécheresse sur le Rhône, nous arrivons à maintenir le tirant d’eau. Le Rhône est un fleuve puissant. Même quand nous avons des étiages sévères [baisse périodique des eaux ndlr], nous sommes en capacité de garder du fond. »
Pierre Meffre, de la CNR, et Cécile Avezard, de VNF. Photo : PL/Rue89lyon.
En dépit de l’espacement des jours de pluie et la montée durable des températures en période estivale, il déclare qu’il n’y a pas de quoi s’inquiéter dans un futur proche :
« Aujourd’hui, on n’a aucune indication qui peut nous inquiéter. Le Rhône sera navigable sans alerte, au moins sur 20 à 30 ans. Certes, on aura des périodes de crue plus longues dans le futur, les événements seront moins tempérés, mais c’est tout. »
Sur ces trois dernières années, les seuls événements naturels qui ont perturbé la navigation ont été les crues de la Saône.
« Ce sont les glaciers du Rhône qui offrent la ressource en eau du fleuve »
Serge Barrère, délégué développement durable de la CNR ajoute :
« À date, la navigation se passe bien sur le Rhône, c’est un cours d’eau puissant, abrupt et il a une autre particularité : la succession des aménagements entre Lyon et la mer garantit un mouillage contrôlé de trois mètres. »
Serge Barrère compare le Rhône au Rhin, insistant sur la « puissance » du fleuve, bien moins dépendante de la pluviométrie que beaucoup d’autres cours d’eau en France :
« Ce sont les glaciers du Rhône qui offrent majoritairement la ressource en eau du fleuve. »
L’entreprise alsacienne ULS est allée plus vite que des entreprises locales pour s’implanter avec ses bateaux à Lyon. Photo : PL/Rue89Lyon.
Ces mêmes glaciers sont touchés de plein fouet par le changement climatique. À tel point qu’on estime qu’ils auront perdu plus de deux tiers de leur volume actuel d’ici 2100. Martin Beniston est directeur de l’Institut pour les sciences de l’environnement (ISE) de l’Université de Genève, en Suisse. Dans un article pour le site Encyclopédie de l’environnement, il écrit que pour lui, l’issue est inévitable :
« D’ici la fin du XXIe siècle, les débits devraient être fortement influencés par ces changements, avec une hausse des écoulements hivernaux liée à une fonte précoce du manteau neigeux et l’augmentation des précipitations, mais une réduction des débits pendant le reste de l’année. »
À Lyon : « De plus en plus d’usages gourmands en eau sont interdits sur le Rhône »
Il aborde donc l’urgence de repenser l’usage du Rhône par les humains :
« Les changements saisonniers imposés par un climat plus chaud nécessiteront une transformation de la gouvernance actuelle de l’eau, afin de permettre un partage équitable pour les secteurs économiques concernés. »
S’agissant du Rhône, il ne faut pas oublier que l’eau du fleuve est ponctionnée pour les besoins de l’agriculture, des industries, ou pour le refroidissement des centrales nucléaires par exemple. Pierre Meffre assure que la navigabilité du Rhône ne sera pas la variable d’ajustement de ces industries :
« C’est au sein d’un « comité de bassin » que se réfléchissent les études d’arbitrage, rappelle-t-il. De plus en plus d’usages gourmands en eau commencent à être interdits. Nous nous projetons à la fin de ce siècle, avec la fonte des glaciers, et nous avons conscience qu’il nous appartient collectivement de travailler sur cette priorité dans l’avenir. »
Ils ont attrapé le Covid en 2020 et n’ont jamais guéri. C’est ce que racontent des Lyonnais atteints du Covid long et dont la maladie a bouleversé le quotidien. Entre manque de reconnaissance et services médicaux impuissants, des malades se confient sur les difficultés de prise en charge rencontrées à Lyon.
« Mon quotidien est totalement chamboulé. C’est compliqué de rester debout, j’ai du mal à emmener mon fils à l’école. Je n’arrive plus à me concentrer. Je ne peux plus aller dans les grandes surfaces ni conduire. »
Jessica Vernay, 39 ans.
Jessica Vernay était cheffe de mission dans un cabinet d’expertise comptable près de Lyon. Elle a été testée positive au Covid en novembre 2020. Presque deux ans plus tard, cette mère de famille de 39 ans souffre toujours de vertiges, maux de tête, douleurs aux jambes et fatigue intense. Elle est atteinte de Covid long.
Covid long à Lyon : un accompagnement « pas adapté »
Pour se soigner, Jessica Vernay a tenté plusieurs programmes. Elle a d’abord suivi un programme médical fin 2021 sur le site de la Clinique des Iris à Marcy-l’Étoile.
« Il y avait des consultations avec un orthophoniste, un psychologue, une diététicienne, un ergothérapeute et un kinésithérapeute », énumère Jessica.
Parmi les exercices, des activités physiques adaptées (APA), figuraient au programme.
« Je faisais de la marche, du vélo ou des squats, sur une durée limitée et sans forcer pour éviter le malaise post-effort », détaille Jessica.
Contrainte de le suspendre au bout d’un mois, elle raconte :
« Il me fallait trois semaines pour m’en remettre, ce n’était pas adapté ».
Aujourd’hui, la clinique lui propose un nouveau programme. Il demeure difficile à suivre :
« Il y a des jours où je n’arrive pas à y aller tellement je suis fatiguée ».
Jessica est pour l’instant incapable de travailler. Son cabinet d’expertise comptable l’a convoquée récemment pour un entretien préalable licenciement, « au regard des conséquences de [son] absence prolongée sur le fonctionnement du Cabinet ». Face à cette situation et sans traitement médical efficace, Jessica est impuissante. Un licenciement intervenu en cette fin de mois de juillet.
Caroline Gornay, 41 ans, a aussi dû suspendre sa carrière professionnelle. Elle était infirmière, sur le point de passer cadre, près de Lyon.
Caroline a attrapé le covid en avril 2020. Depuis, elle souffre de courbatures dans les jambes et de douleurs neuropathiques. Ces douleurs se caractérisent entre autres par des sensations de décharges électriques, picotements et démangeaisons. Elles surviennent après une atteinte du système nerveux.
Caroline Gornay, atteinte du Covid long depuis avril 2020, lors d’une séance de rééducation à Brides-les-Bains (Savoie).Photo : Caroline Gornay.
La médecine statutaire de l’hôpital Lyon-Sud a temporairement déclaré Caroline « inapte au travail ». L’infirmière explique cependant que l’hôpital qui l’employait refuse sa demande de reconnaissance de maladie contractée en service.
Covid long à Lyon : « C’est l’errance médicale »
A Lyon, la prise en charge des patients atteints de Covid long semble encore balbutiante.Photo : PL/Rue89Lyon.
Ces deux femmes vivent près de Lyon et peinent à trouver des réponses adaptées à leurs symptômes. Alors que l’une raconte que son médecin traitant lui a dit que c’était psychologique, l’autre regrette l’absence de solution face au Covid long à Lyon.
« À Lyon, il n’y a pas de cure. J’ai téléphoné dans beaucoup de centres, mais je ne pouvais pas être prise en charge, car je n’ai pas fait de réanimation. Pourtant, bon nombre de « Covid long » ne sont pas issus de la réanimation. C’est la clinique Clémentville (Montpellier), où ils prennent en charge les « Covid long », qui m’a aidée. »
Caroline Gornay, 41 ans
Luc (le prénom a été changé) n’a pas eu la possibilité de se rendre à cette clinique. Infecté par le Covid au tout début de l’épidémie, il raconte sa prise en charge médicale à Lyon :
« Si je devais résumer le parcours médical, c’est l’errance médicale à Lyon. Je me rappellerai toujours cette phrase du docteur des urgences. Elle m’a dit que le Covid long n’existait pas et qu’il fallait arrêter d’aller sur Internet s’inventer des symptômes. »
Après de nombreux rendez-vous non-concluants dans différents hôpitaux et cliniques de Lyon et de la région, Luc a peut-être trouvé seul une explication. Cet ancien sportif pense souffrir du syndrome d’activation mastocytaire (SAMA). Cela se manifeste par de lourdes crises pendant lesquelles il souffre de vertiges, problèmes de régulation thermique du corps, sensation d’asphyxie et d’anxiété.
À 45 ans, Luc est retourné un temps vivre chez ses parents avant de retrouver son autonomie. Il est dans l’incapacité de conduire et de travailler plus d’une heure.
91 personnes atteintes de Covid long déjà prises en charge à Lyon
À Lyon, la prise en charge de ces patients s’organise petit à petit. L’Agence régionale de santé a mis en place des cellules départementales de coordination post-Covid-19. Le réseau de soin LYRE se charge de la coordination de la prise en charge des appels. Il renvoie les malades vers la plateforme « Epsylone » de l’Hôpital Henry Gabrielle à Saint-Genis-Laval.
Pavillon-Jacques-Bourret de l’Hôpital Henry Gabrielle Hôpital (HCL) qui accueille la plateforme « Epsylone », pour la prise en charge des Covid long.Photo : MD/Rue89Lyon 2022
En 2 ans, le docteur en charge du service Covid long de l’Hôpital Henry Gabrielle a reçu 91 patients atteints du Covid long. Les rendez-vous sont ouverts à tous. Ils doivent être précédés d’une consultation chez le médecin traitant du patient.
A noter également que le service de pneumologie de l’hôpital Lyon Sud (HCL) met en place une consultation post-Covid pour les patients atteints de symptômes persistants. Un médecin doit adresser ces consultation au préalable.
Des recherches sur le Covid long en cours à Lyon
Le docteur Sophie Trouillet-Assant, chercheuse aux Hospices Civiles de Lyon (HCL) et au Centre International de Recherche en Infectiologie (CIRI) de Lyon, étudie le Covid long. Elle explique :
« Les patients et leurs séquelles persistantes sont tellement différents, ça complique la recherche et la définition de traitement adapté contre le Covid long. Cette maladie regroupe énormément de caractéristiques cliniques différentes ».
En partant d’un échantillon de 500 personnes infectées lors de la première vague, l’équipe du Docteur Sophie Trouillet-Assant explore de nombreuses hypothèses. Parmi elles, la possible réactivation de virus latents (virus attrapés sans apparition des symptômes), est une piste sérieuse.
« Si je n’avais pas les témoignages, je ferais une dépression »
Manque de considération parfois des médecins, prise en charge difficile et recherche inachevée, les malades du Covid long finissent par se regrouper.
En 2020, alors que l’on pensait que le Covid ne durerait qu’une semaine, une communauté nationale s’est créée autour du hashtag #aprèsJ20. Lancé par une psychologue, ce hashtag permet aux personnes dont les symptômes persiste après 20 jours de se retrouver.
Manque d'info pr les gens qui continuent à avoir des symptômes au delà de J20. Ca serait bien de mettre en commun nos ressentis pr se sentir moins seul.e alors j'ouvre ce sondage/fil pr ceux qui galèrent encore après J20. Commentaires bienvenus Le RT est doux #COVID19#apresJ20
Tweet de @lapsyrevoltee le 12 avril 2020 lançant le hashtag #ApresJ20
Caroline Gornay, infirmière près de Lyon, se confie sur l’effet de ces témoignages :
« Le mois dernier, encore, j’ai consulté un spécialiste sur Lyon qui m’a dit que le covid long, c’était quelque chose qui n’existait pas. Je me dis que si je n’avais pas les témoignages, je ferais une dépression profonde parce que c’est difficile qu’un médecin nous dise que c’est dans la tête. On se sent moins seule ».
Caroline Gornay, 41 ans.
Nathalie Cordeaux, atteinte du Covid en octobre 2020, se livre sur les difficultés qu’elle rencontre.
« J’ai baissé les bras, j’ai arrêté et j’attends. Je ne vais pas passer ma vie à aller consulter à droite à gauche », explique cette Lyonnaise de 58 ans.
Elle a finalement rejoint l’Association Après J20 qui a émergé de la communauté du #ApresJ20. Fondée en 2020, cette association traite de la question du Covid long à l’échelle nationale. Pour Nathalie Cordeaux :
« C’est une mine d’information qui pousse à la recherche. Il y a un soutien qui est extraordinaire. Ça permet aussi de faire une veille d’actualité. Quand on lit les articles, ça permet de déculpabiliser. C’est important quand on se sent vraiment végétatif et qu’on a l’impression d’avoir pris 15 ans. J’ai 58 ans et j’oublie tout ».
Laurent Wauquiez a décidé de réorienter l’intégralité des subventions européennes dédiées à Natura 2000 au profit du secteur agricole. Cette décision va impacter les 266 sites protégés de la Région, dont le parc Miribel-Jonage à proximité de Lyon.
Source de fraîcheur pour les baigneurs et lieu d’inventaire pour les naturalistes, le parc de Miribel-Jonage concilie activités naturelles, agricoles et touristiques en amont de Lyon. Une harmonie rendue possible grâce à son classement Natura 2000, qui oblige les associations, agriculteurs et élus qui en partagent les terres à harmoniser leurs activités pour ne pas en bouleverser la biodiversité. Cet équilibre pourrait toucher à sa fin : la Région Auvergne-Rhône-Alpes s’apprête à supprimer les financements européens dédiés à Natura 2000.
Depuis la loi 3DS (différenciation, décentralisation, déconcentration et simplification) du 21 février 2022, les Régions ont récupéré les compétences et les subventions associées à la transition écologique, auparavant privilèges de l’État. Parmi elles, l’enveloppe du Fonds européen agricole pour le développement rural (FEADER) finance un éventail de projets : implantation des agriculteurs, recherche, adaptation au changement climatique, protection et préservation des zones Natura 2000.
La Région dit réorienter les crédits : « En faveur des agriculteurs »
À la surprise générale, le président d’Auvergne-Rhône-Alpes Laurent Wauquiez a décidé de réorienter l’intégralité de ces deniers européens vers le secteur agricole. Son cabinet explique :
« La Région a fait le choix de flécher ces crédits, dont une partie bénéficiait auparavant aux zones Natura 2000, en faveur de nos agriculteurs. Il n’y a donc pas de « perte de subvention » mais un redéploiement des crédits pour privilégier notamment l’aide accordée à l’installation des jeunes agriculteurs, priorité unanimement reconnue, et sur les investissements agricoles, qui sont indispensables à la fois à la compétitivité des exploitations agricoles mais également à leur adaptation au changement climatique et permettent le développement d’une production locale créatrice d’emplois. »
Laurent Wauquiez, président de la région Auvergne- Rhône-Alpes lors de ses voeux 2019.Photo : MG/Rue89Lyon
Selon l’entourage du président, cette décision serait la conséquence des choix de l’État :
« À la suite des arbitrages rendus par I’État, le montant des crédits FEADER alloués à la Région Auvergne-Rhône-Alpes pour Lyon, pour la période de programmation 2023-2027, est en diminution de plus de 20% par rapport aux années de référence de la période de programmation précédente. »
Dans un enregistrement publié par Reporterre, Laurent Wauquiez indique dans le huis-clos de la commission permanente du conseil régional du 18 mars 2022 une seconde motivation aux élus écologistes :
« Dans la défense que vous avez faite des crédits Natura 2000, objectivement, on était à la limite de l’emploi fictif. (…) Vous avez des gens salariés, qui perçoivent des subventions publiques, et qui sont ensuite l’armature de vos campagnes électorales. »
Auvergne-Rhône-Alpes est la seule région de France à priver le programme Natura 2000 de ses fonds européens. Dès 2024, les 266 sites auralpins concernés subiront des coupes nettes dans leurs budgets. À proximité de Lyon, les 2200 hectares du parc Miribel-Jonage, classé zone Natura 2000, vont subir l’impact de plein fouet.
Un site Natura 2000 au patrimoine « exceptionnel »
« Ce site est exceptionnel car il abrite encore de rares milieux, témoins de ce qu’était le fleuve naturel avant son aménagement. Le canal de Miribel, simplement bordé d’enrochements, a retrouvé au cours des décennies une physionomie diversifiée favorable à un grand nombre d’espèces piscicoles. »
Les naturalistes y ont fait l’inventaire de lamproie de Planer, apron du Rhône, chabot commun, de bouvières, blageon, toxostome… À la tombée de la nuit, les promeneurs peuvent y croiser des castors et plusieurs variétés de chauve-souris européennes.
Le parc Miribel-Jonage, près de Lyon.Photo : Emma Delaunay
Vice-président Environnement à la Métropole de Lyon, Pierre Athanaze énumère les richesses du parc Miribel-Jonage :
« On a des zones humides, un marais, et des pelouses sèches riches en orchidées et en reptiles, gérées en éco-paturâges avec des éleveurs locaux. On peut y observer de nombreuses espèces d’oiseaux sauvages : des guêpiers d’Europe, des fauvettes aquatiques, des rousserolles, phragmites des champs… C’est un important site d’hivernage ! »
Un réservoir de la biodiversité, que les membres du syndicat mixte de Miribel-Jonnage ont été surpris de voir privé de ses subventions. Ni eux, ni les autres acteurs Natura 2000 de la Région n’ont été avertis directement de cette décision. Tous évitent avec précaution de critiquer directement ce choix. Plusieurs interlocuteurs de Rue89Lyon confient craindre qu’une opposition trop virulente entrave les dialogues futurs avec la collectivité concernant particulièrement les négociations de subventions régionales.
« On a déjà perdu 80 % des abeilles et bourdons. Si on ne fait rien, tous vont disparaître d’ici la fin du siècle. »
Sur le terrain, cette coupe budgétaire va impacter le travail à mi-temps de l’animateur Natura 2000 sur Miribel-Jonage. Au quotidien, celui-ci est chargé de veiller à l’équilibre de la biodiversité du parc, à la préservation de la qualité de l’eau du Rhône, et à concilier activités humaines et espaces naturels. Gardiens des écosystèmes, ces techniciens sont également les diplomates de la ruralité. Charge à eux de réunir agriculteurs, associations et élus pour élaborer ensemble l’avenir de ces espaces protégés.
Cette mission à un prix : 21 100 € pour l’année 2021, indique un membre du syndicat mixte de Miribel-Jonage.
Pierre Athanze précise :
« On est moins impactés que les conservatoires d’espaces naturels et les associations de la région, qui vont subir cette décision de plein fouet. Mais on est sur un équilibre financier fragile : il va falloir qu’on trouve un nouveau financement. »
L’élu écologiste, ancien secrétaire national de France nature environnement (fédération française des associations de protection de la nature et de l’environnement ), craint particulièrement l’impact que subiront les insectes pollinisateurs abrités dans les pelouses sèches du parc et les autres sites Natura 2000 de la région :
« On a déjà perdu 80 % des abeilles et bourdons. Si on ne fait rien, tous vont disparaître d’ici la fin du siècle. Or, toutes les cultures ont besoin des insectes pollinisateurs. Quand on voit l’effondrement de la biodiversité, accentuée cette année par des conditions météorologiques extrêmes, et que c’est cette année-là que Laurent Wauquiez décide de s’en prendre aux crédits qui permettent d’en mesurer l’équilibre, c’est incohérent. Comme si casser le thermomètre arrêtait la pollution. »
Entre pièces de théâtres et DJ set, la culture prend l’air à Lyon. Rue89Lyon vous propose une sélection de sorties culture presque intégralement en extérieur pour août 2022.
La pluie n’a pas intérêt à se montrer en août : des pièces de théâtre aux concerts, en passant par les expos et les projections, la métropole de Lyon vibrera sous le ciel aoûtien sans discontinuer.
Des enfances racontées en plein air à Lyon
Connaissez-vous Victor de l’Aveyron, trouvé comme son nom l’indique dans l’Aveyron en 1797, alors qu’il a environ 12 ans ? Et l’histoire de Kaspar Hauser, un adolescent sauvage découvert en Bavière en 1828 ? Encore aujourd’hui, nul ne sait exactement comment et où ont grandi les deux garçons.
Cet été, la Compagnie de théâtre Volca vous raconte leurs histoires mouvementées dans une pièce de théâtre intitulée L’enfant sauvage, mariant théâtre, hip-hop et danse contemporaine. Cette fois-ci, l’histoire ne se déroule pas aux 18 et 19e siècles mais bien au 21e, dans la société actuelle et ses contrariétés.
Une soirée destinée à tous les publics et particulièrement aux enfants de 3 à 4 ans, les 4 et 7 août à Lyon à partir de 19h30. L’accès est gratuit.
Image du Spectacle L’Enfant SauvagePhoto : Compagnie Volcà.
Le 4 août à l’Esplanade du Gros Caillou (4e arrondissement), le 7 août place Mérieux (7e arrondissement). Plus d’informations sur le site de la ville de Lyon.
Michel-Ange fait rêver Lyon
Et si Michel-Ange avait peint à Lyon ? C’est en tout cas l’expérience que propose l’exposition « La Chapelle Sixtine de Michel-Ange » qui a lieu actuellement au Palais de la Bourse, dans le 2e arrondissement de Lyon. À travers des reproductions en taille réelle de 24 fresques de l’artiste, vous pourrez voyager jusqu’à la Chapelle Sixtine, sans quitter la capitale des Gaules.
Exposition La Chapelle Sixtine de Michel-AngePhoto : Only Lyon.
L’exposition se terminera le 21 août.
Les places sont à réserver ici. L’entrée coûtera 13,20 € pour les adultes, 8,60 € pour les enfants et 10,80 € pour les séniors, étudiants et demandeurs d’emploi. Gratuit pour les moins de 4 ans.
Planétarium à ciel ouvert à Villeurbanne et Vaulx-en-Velin
Voir Jupiter et les anneaux de Saturne depuis le centre-ville de Lyon? Une expérience rendue possible pendant les Nuits des étoiles, les 5 et 6 août prochain. À la carte : projection de films, mini-conférences, et tuto télescopes. De quoi être armé pour ne plus jamais confondre la constellation de la Grande Ourse avec celle du Scorpion.
La première soirée aura lieu à Villeurbanne, dans le secteur de Gratte-ciel, tandis que la seconde se déroulera au parc François-Mitterrand à Vaulx-en-Velin.
L’occasion également d’emmener son propre télescope, pour apprendre à le régler. Pour cela, inscrivez vous (gratuitement) au 04 72 65 80 90.
Les incontournables guinguettes du Bellona continuent en août. Au programme : coucher de soleil, apéro, pétanque et Mölkky au bord de l’eau… Organisée en extérieur sur 3 jours, cette guinguette XXL a comme un petit air de vacances.
Nous vous y trompez pas, la guinguette n’a pas lieu sur le bateau mais bien sur la plage du Bellona, une terrasse colorée au bord du Rhône, entre les grands arbres et les parasols. Connue pour ses soirées de House musique, le Bellona ne manquera pas de faire danser ceux qui s’y aventureront avec 3 DJs de prévus.
Entrée libre sur invitation, à retirer sur le site du Bellona. Toutes les informations sur l’évènement disponibles sur la page Facebook du Bellona.
Festival musical sous les arcades de l’Opéra de Lyon
Le festival du Péristyle est l’occasion de profiter de concerts gratuits sous les arcades de l’Opéra de Lyon. Cet été encore, les artistes se succèdent et tous les styles y passent.
Le mois d’août débute avec Hills of Belgium, un duo violon et banjo qui vous rappellera les débuts de la musique nord-américaine, celle des petites communautés de fermiers ou de mineurs du Sud-Est des États-Unis. Du 8 au 10 août, les 3 musiciennes de La Perla vous emmèneront jusqu’en Colombie au son du bullerengue, de la cumbia, du merengue, de la gaita ou encore de la champeta créole. À la fin du mois d’août, ce sera au tour du trio montréalais « Misc » avec pour ambition, comme toujours, de dépoussiérer le jazz grâce à l’utilisation judicieuse d’effets numériques.
Toutes les informations sur le festival du Péristyle sont à retrouver sur le site de l’Opéra.
Restaurant éphémère au musée d’Art contemporain de Lyon
Le MacBar, un restaurant éphémère, s’est installé face au parc de la Tête d’Or. Le lieu idéal pour déjeuner, prendre un café, travailler, bruncher, prendre l’apéro, danser sur des dj-sets ou encore faire des barbecues et profiter de soirées open-air. Cette terrasse éphémère du musée d’Art contemporain vous réserve plein de surprises pour passer un bouillonnant mois d’août à Lyon.
Ouvert du 18 juillet au 4 septembre, le Macbar exposera également des artistes comme Bonté, issu de la scène graffiti. De quoi se consoler en attendant la réouverture du musée.
Le macBar est ouvert les lundis et mardis de 10h à 19h et les autres jours de la semaine de 10h à minuit.
Tupac et Dr Dre au coucher de soleil à Lyon
Cet été, le rap US est mis à l’honneur pour une soirée insolite au fort de Vaise. Le pianiste Luigi Ranieri Gargano, spécialiste des adaptations pour des concerts à la bougie, donnera deux concerts de piano en plein air pour redécouvrir les mélodies cultes du rap américain. De quoi se rappeler les années 2000, non sans nostalgie…
Le rendez-vous est fixé au fort de Vaise le vendredi 19 août prochain. A vous d’ouvrir grand les oreilles, dans un décor uniquement éclairé à la bougie.
Les concerts se dérouleront successivement à 20h30, puis à 22h le 19 août. L’accès est payant et le prix des places est compris entre 15 et 30 euros. Pour prendre vos places, rendez-vous sur le site de Fever.
Rap, house, techno… Programmation XXL au festival Woodstower à Miribel
À deux pas de Lyon, le festival Woodstower est l’occasion de terminer le mois d’août en beauté au lac de Miribel-Jonage. Le public est attendu du mercredi 24 au dimanche 28 août pour découvrir un vaste panel d’artistes.
Au menu : environ 90 artistes, sept scènes et un éco-village. Techno, rap, house, jazz… seront au rendez-vous pour faire vibrer les Lyonnais de retour de vacances.
En 2019, le festival Woodstower avait rassemblé près de 35 000 personnes.Photo : Woodstower
Parmi les artistes qui se produiront à la soirée d’ouverture, les rappeurs Jok’Air et Vald ainsi que le DJ français Kungs.
Les autres soirs seront tout aussi riches en musique, avec notamment Vitalic, Gambi, Salut C’est Cool, Djoko ou encore Poupie.
Cinéma en plein air : Matrix au Parc de la Feyssine
Revivez, le temps d’une soirée sous les étoiles, l’histoire de l’un des plus grands pirates du cyber-espace. Le premier volet de la dystopie futuriste parue en 1999 a-t-il vieilli ? A vous d’aller le vérifier.
Le film sera projeté en anglais, sous-titré en français, pour profiter de l’accent canadien de Keanu Reeves (dans le rôle de Neo, personnage principal du film).
Proposé dans le cadre de Vivez l’été, la ville de Villeurbanne et le Cinéma Le Zola vous donnent rendez-vous le jeudi 25 août à 22h au Parc de la Feyssine. L’accès est gratuit.
Sorties un peu moins culturelles : se baigner près de Lyon
La canicule tant redoutée va-t-elle revenir en août ? Dans le doute, nous vous proposons au passage un petit panorama des lacs à proximité de Lyon et accessibles en transports en commun. Bronzette, pique-niques et jeux aquatiques : les activités ne manquent pas.
Pour chaque plage, comptez entre 2,50 euros et 6 euros par adulte ainsi que 1 à 5 euros par enfant. Le prix de la tranquillité et de l’espace : le lac s’étend sur 545 hectares. À vous les trempettes pépères en amoureux ou les parties de water-polo entre copains.
Des activités comme le canoë/kayak, le pédalo ou le mini-golf sont aussi envisageables. Bonus : l’eau vert émeraude est en moyenne à 27 degrés l’été. Parfait pour une après-midi sans prise de tête ! À 1h30 de Lyon en partant de la gare de la Part-Dieu : prenez un train en direction de Chambéry, arrêt Aiguebelette-le-Lac ou Lépin-le-Lac La Bauche. Une navette dessert ensuite tout le tour du lac dont les 8 plages (payantes) sont surveillées.