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La Ville de Lyon reconnaît que l’abattage à l’arc des ragondins n’est pas « respectueux »

Neuf associations locales et nationales de protection animale ont rédigé une lettre ouverte à l’intention de Grégory Doucet, maire de Lyon, reprochant à la Ville sous mandat écologiste d’avoir utilisé des « méthodes moyenâgeuses » (le tir à l’arc) pour se débarrasser de 17 ragondins à Lyon.

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A Lyon, 17 ragondins ont été abattus à l'arc dans le parc Confluence - Une photo pexels par Francesco Ungaro

La lettre ouverte est notamment cosignée par la SPA de Lyon et du Sud-Est, la confédération nationale de défense de l’animal, l’Hirondelle Centre de soins pour animaux sauvages, l’association pour la dignité animale, Ron’Rhône, l’entraide des amis des chats et des pigeons des Villes ainsi que le Cercle de Pan ou encore la fondation Brigitte Bardot.

Elle condamne l’abattage à l’arc de 17 ragondins sur le plan d’eau Ouagadougou dans le quartier Confluence (Lyon 2è) le 19 mars 2022.

Dans la lettre cosignée par les associations de défense des animaux, celles-ci s’étonnent de ce qu’ils considèrent être un positionnement contradictoire de la mairie :

« Tirer en pleine ville des ragondins à l’arc est une méthode moyenâgeuse et nous ne comprenons pas comment une mairie qui se dit porter des valeurs fortes concernant l’écologie et la protection animale (comme vous l’avez fait en bannissant le foie gras et le saumon des repas officiels) peut cautionner de tel procédé de mise à mort. »

« Les ragondins de Lyon étaient très proches de l’homme »

On peut voir dans cette vidéo de la chaîne youtube de « Chasseurs de France TV » une séance d’abattage de ragondins à l’arc -un procédé qui semble assez commun dans les villes. Cela permet notamment de ne pas utiliser d’arme à feu dans une zone urbanisée, ce qui aurait tôt fait d’inquiéter la population.

L’usage d’arcs et de flèches semble atterrer les associations cosignataires de la lettre ouverte. Celles-ci sont pour la plupart antispécistes ou animalistes : elles défendent l’idée qu’accorder des traitements différents à chaque espèce (comprenant l’homme) est inacceptable.

Elles précisent :

« Les animaux qui ont été massacrés étaient très proches de l’Homme. Ils venaient manger dans la main des Lyonnais et des méthodes de régulation alternatives tout aussi efficaces et sans souffrance animale auraient pu être envisagées si vos services avaient vraiment pris la peine et le temps de se renseigner et de se rapprocher des associations de protection animale. »

« À Lyon, on ne comptait qu’un seul ragondin en avril 2021, ils étaient entre 15 et 20 en février 2022 »

Les associations rappellent aussi les déclarations de Nicolas Husson, adjoint au maire délégué à la biodiversité, la nature en ville et la protection animale, qu’il avait faites à à Rue89Lyon durant l’été 2021 au sujet de la gestion des rats et des pigeons dans la Ville :

« Lorsque l’on voit les réponses fournies par Monsieur Husson aux journalistes, il ne fait aucun doute que le temps passé à la recherche de solutions plus éthiques a été visiblement très limité. Si tous les animaux susceptibles de transmettre des maladies à l’Homme devaient être éradiqués, que deviendrait la biodiversité qui vous est si chère ? »

A Lyon, 17 ragondins ont été abattus à l'arc dans le parc Confluence. Une photo pexels par Antonio Friedemann
A Lyon, 17 ragondins ont été abattus à l’arc à Confluence. Une photo pexels par Antonio Friedemann

La Ville de Lyon tente quant-à-elle d’apaiser la controverse :

« La Ville de Lyon comprend pleinement l’émotion suscitée par cette action et souhaite pouvoir trouver rapidement des solutions pour limiter la multiplication de ces rongeurs. »

Elle met en avant l’urgence sanitaire que représentait la multiplication des rongeurs :

« À Lyon,  alors que nous ne dénombrions qu’un seul ragondin en avril 2021 dans les bassins de Ouagadougou à la Confluence, ils étaient entre 15 et 20 en février 2022, avec de nouveaux arrivants et un taux de reproduction très élevé. Hélas, son impact est très négatif sur les écosystèmes et la biodiversité […] Une colonie de ragondins représente également un risque sanitaire pour les usagers des berges. »

Et promet d’engager une réflexion sur la manière de gérer ces espèces liminaires :

« Nous souhaitons favoriser une gestion des animaux sauvages et liminaires respectueuse du bien-être animal, ce que ne permettent pas les méthodes utilisées actuellement. Un travail que nous souhaitons mener avec les associations et le préfet. »


#Animaux

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