1er mois à 1€

Actualités, enquêtes à Lyon et dans la région

Sous bracelet électronique : peu de droits et beaucoup de devoirs

Sous bracelet électronique : peu de droits et beaucoup de devoirs

Dans ce troisième billet, je vais évoquer les difficultés financières que je rencontre depuis ma sortie de détention. Les droits sociaux qui sont les nôtres, détenu ou sous bracelet électronique, sont anormaux. Ce qui est bien souvent méconnu.

Il y a des sujets qui nous concernent tous, libre ou sous main de justice, cela ne fait guère de différence. L’argent reste une préoccupation majeure pour la majorité d’entre nous. En prison, on ne déroge pas à la règle. La différence est que nous sommes pieds et poings liés pour améliorer notre situation financière. 

Même si je suis dehors, il m’est impossible de ne pas revenir sur ma période de détention afin d’expliquer au mieux quels sont les droits des détenus et, de facto, des sortants de prison, qu’ils soient définitivement libres ou sous bracelet électronique. 

Les droits, qui semblent acquis à l’extérieur, ne le sont plus lorsque l’on franchit les murs

Les droits qui semblent acquis à l’extérieur ne le sont plus lorsque l’on franchit les murs de la prison. 

Je prends l’exemple de l’assurance maladie, si vous tombez malade demain, il vous semble normal d’être payé le temps de votre arrêt ? En prison, ce droit n’existe pas même si l’on travaille. Arrêt du médecin ou non, les jours manqués sont déduits de la paie. Même quand on gagne au maximum 4 euros de l’heure, la différence est grande.  

Il en est de même pour Pôle Emploi. Bien que j’ai exercé un job en détention, cela ne m’ouvre en rien des droits au chômage. Pour l’intérieur, comme pour l’extérieur.

De même, si avant votre incarcération nous avions cotisé, comme de nombreux français à des droits au chômage, sachez que nous ne les touchons pas en détention. Toutefois, le point à ne pas négliger, est que ceux-ci continuent à courir. De fait, si l’incarcération dure plus de trois ans, nous n’aurons plus de droits à la sortie puisqu’on ne peut être indemnisé que durant deux ans.

Les plans prévus de l’intérieur ne sont en aucun cas une valeur sûre, j’en atteste

En ce qui me concerne, mes relations avec Pôle Emploi se sont compliquées à ma sortie. Je faisais en effet parti des « chanceux » ayant encore des droits chômages ouverts. Ce qui me permettait d’envisager la sortie, et mon projet de manière plus sereine grâce à des allocations chômage.

Mais les plans prévus de l’intérieur ne sont en aucun cas une valeur sûre. J’en atteste.

Pour ma part, c’est un document manquant de mon ancien employeur qui a fait tout basculer. Ce document ne manquait pas avant mon incarcération, mais aujourd’hui Pôle emploi me le réclame. Or il m’est quasi impossible de le trouver. Cet employeur est introuvable puisqu’il s’agit d’un particulier et que quelques années se sont écoulées depuis la fin de mon contrat.

Quelques semaines après ma sortie, mes revenus ont disparu et Pôle Emploi irait même jusqu’à me demander de rembourser mes allocations touchées juste avant mon incarcération !

Il me semble important de noter que le gouvernement s’est enfin emparé de la question dans le cadre du projet de loi dit « pour la confiance dans l’institution judiciaire » déposé à l’Assemblée nationale le 14 avril dernier. Cela devrait permettre d’ouvrir des droits comme tout citoyen et de fait, d’envisager une sortie avec une base financière. Mais avec un taux horaire d’approximativement quatre euros, le plafond des droits sociaux à venir sera bien mince.

Quand rien ne nous attend à l’extérieur, je ne vois pas comment une réinsertion sereine peut être possible

Jusqu’en septembre 2017, lors d’une sortie de détention, que l’on soit sous bracelet électronique ou non, il était possible de toucher l’ATA (Allocation Temporaire d’Attente). Cette dernière a été supprimée pour être remplacée par le RSA. Il n’y a donc plus aucune aide spécifique aux sortants de détention. Lorsqu’il faut recommencer à zéro, que plus rien ne nous attend à l’extérieur, je vois difficilement comment une réinsertion sereine peut être possible. 

Il existe bien se que l’on appelle un « pécule libérable ». Il s’agit là d’un « compte » à mon nom sur lequel durant toute ma détention, un pourcentage des sommes que j’ai gagné en travaillant, ou des mandats que j’ai reçu de la part de mes proches est bloqué. Avec une telle appellation, on ne peut que penser que cette somme sera remise lors d’une sortie en aménagement de peine.

La réalité est que pour avoir le droit à cette somme, il ne faut pas être soumis à une mesure d’aménagement de peine que j’appellerais « sous contrainte ». Ce qui est évidemment mon cas puisque je porte un bracelet électronique. Je n’ai donc aucunement droit à cette somme qui dort actuellement à la maison d’arrêt à laquelle je suis écrouée sous le régime de détention à domicile. Je n’aurais le droit à cette somme que lorsque je serai en conditionnelle, c’est à dire dans plusieurs mois. Alors que sans nul doute, cette somme m’était vitale pour recommencer à zéro au moment même de la sortie.

Il m’a fallut deux mois pour avoir un CPIP référent, alors que les premiers mois sont les plus rudes émotionnellement et matériellement

Pour ma part, je suis lucide, sans mon entourage qui a toujours été d’un soutien sans faille, je n’aurais pas pu démarrer comme je l’ai fait. Je n’aurais pas pu envisager de poursuivre mes études, et d’emprunter un parcours d’étudiante peu rémunérateur. 

D’autant que, j’estime avoir les capacités me permettant de chercher puis de formuler ma demande pour ce à quoi j’ai le droit. Toutefois, ne nous mentons pas, ce n’est pas le cas de tous. Comment peut-on alors parler de réinsertion, de place dans la société et d’égalité lorsque certains restent sur le bas côté faute de pouvoir, de savoir faire eux-mêmes. Dans ce cas-ci, les difficultés de communication se prolonge à l’extérieur.

Une aide peut être apporté, par le Conseiller Pénitentiaire d’Insertion et de Probation (CPIP) par exemple, mais même avec la meilleure volonté du monde, ils manquent d’effectifs pour assurer ce type de suivi à tous ceux qui en auraient besoin. Il m’a fallu deux mois pour avoir un CPIP référent, alors que sans nul doute, les deux premiers mois sont les plus rudes émotionnellement et matériellement.

Les assistants sociaux croulent eux aussi sous les demandes, sans les moyens nécessaires. Quant aux associations, il faut savoir les chercher.

L’équilibre est difficile à trouver, les choix parfois cornéliens.

Sortante de prison. Libre mais pas totalement, harnaché avec un bracelet électronique. Marchant sur un fil. L’équilibre est difficile à trouver, les choix parfois cornéliens. Continuer à m’accrocher à mes espoirs de carrière ou abandonner pour un job alimentaire? La réinsertion, la vraie, ne doit-elle pas passer par là, par un projet qui m’habite, qui me nourrit intellectuellement, une voie que j’ai choisie?

Je crois que cette question est commune à tous, la différence est mon statut. Pour un tas de raisons, notamment judiciaire, je pense ne pas avoir le droit à l’erreur. Plus que n’importe qui, je veux, je dois concilier le tout. Cela implique de ne passer à côté d’aucun de mes droits. D’ouvrir chacune des portes et de ne pas reculer quand bien même l’interlocuteur me dévisage et me juge. Regarder droit devant et se répéter qu’un jour je n’aurais plus besoin de ces béquilles que sont les aides.

,

L’Ouest Express de Vaise cédé à Mac Do : « Paul Bocuse doit se retourner dans sa tombe »

L’Ouest Express de Vaise cédé à Mac Do : « Paul Bocuse doit se retourner dans sa tombe »

Le groupe Paul Bocuse a cédé son fast-food de Lyon Vaise (9e arr), l’Ouest Express, à Mac Donald’s. Pour certains riverains, c’est la consternation.

C’est une page gastronomique qui se tourne dans le quartier de l’Industrie de Vaise, dans le 9e arrondissement de Lyon. L’Ouest Express, fast-food du groupe Paul Bocuse, a fermé définitivement ses portes. Pire, le restaurant sera remplacé par un fast-food d’un tout autre genre : un Mac Do. Dans le quartier, c’est la consternation.

« Tous les gens du quartier sont consternés »

Paul habite à Vaise depuis 25 ans. Il était un habitué de l’Ouest Express, où il venait déjeuner au moins une fois par semaine. S’il avait entendu des rumeurs sur la vente du restaurant, sa cession à Mac Do a été une mauvaise surprise.

« La vente a été tellement rapide… Tous les gens du quartier sont consternés. L’Ouest Express était bien intégré dans le quartier. Il était bien fréquenté, il y avait pas mal de monde. Le restaurant collait bien avec le style du quartier, résidentiel et middle class. »

A Lyon Vaise, le restaurant Ouest Express du groupe Bocuse, a été racheté par Mac Do
A Lyon Vaise, le restaurant Ouest Express du groupe Bocuse, a été racheté par Mac Do. DR

La perspective d’avoir un Mac Do à la place, en revanche, n’enchante pas le riverain. Au contraire.

« C’est une catastrophe. La qualité va dégringoler. Paul Bocuse avait justement ouvert ce restaurant pour montrer que les fast-foods pouvaient aussi proposer de la nourriture de qualité, contre la prolifération des Mac Do en France. Il doit se retourner dans sa tombe. »

« Avec l’Ouest Express, nous ne parvenions plus à maîtriser l’image et la qualité Paul Bocuse »

Contacté par Le Progrès, Paul Maurice Morel, directeur général des restaurants et brasseries Bocuse, explique cette vente par la volonté de développer un nouveau concept.

« Avec l’Ouest Express, nous ne parvenions plus à maîtriser l’image et la qualité Paul Bocuse comme nous le souhaitions et nous avons été confrontés à des pressions administratives qui nous ont fait jeter l’éponge à Vaise. »

Il y avait initialement trois enseignes de fast-food Bocuse : le restaurant de Vaise, celui de Confluence et celui de Villefranche-sur-Saône, qui est le seul encore ouvert actuellement mais qui fait l’objet de « discussions avancées » d’après Paul Maurice Morel.

Le groupe souhaite désormais se concentrer sur le développement de ses Bocuse original comptoir, à Lyon 8e, Annecy et Villefontaine, et conquérir la périphérie lyonnaise plutôt que le centre-ville. En attendant, à Vaise, pour les habitués de l’Ouest Express comme Paul, pas question de se rabattre sur le futur Mac Do.

Pass sanitaire, retraites… Trois mobilisations en parallèle ce samedi à Lyon

Pass sanitaire, retraites… Trois mobilisations en parallèle ce samedi à Lyon

Trois mobilisations sont annoncées ce samedi 25 septembre à Lyon : contre les réformes de l’assurance chômage et des retraites d’un côté, contre le pass sanitaire et l’obligation vaccinale des soignants de l’autre.

Et de 11 ! Ce samedi 25 septembre, pour la onzième semaine consécutive, de nouvelles mobilisations sont annoncées à Lyon. Cette fois-ci, il y en aura trois en même temps.

Alors que l’opposition aux mesures sanitaires liées au coronavirus persiste, il semble que ce samedi marque plutôt la rentrée des luttes sociales à Lyon. Dans le 6e arrondissement, il y aura l’habituel cortège contre le pass sanitaire et l’obligation vaccinale, ainsi qu’un rassemblement. En parallèle, une deuxième manifestation partira dans le 5e puis le 3e, contre la réforme de l’assurance chômage et la casse de la Sécurité sociale.

Des "gilets jaunes" de l'Ain en tête du cortège de tête le 9 janvier, lors d'une des manifs contre la réforme des retraites à Lyon
Des « gilets jaunes » de l’Ain en tête du cortège de tête, lors de la manifestation du 9 janvier contre la réforme des retraites à LyonPhoto : LB/Rue89Lyon

A Lyon, reprise des manifs contre les réformes de l’assurance chômage et des retraites

L’Assemblée des gilets jaunes, les professionnel.les de la culture qui avaient occupé le TNP de Villeurbanne, les sympathisants de François Ruffin et son journal Fakir ainsi que le collectif des soignants résistants 69 appellent à une manifestation ce samedi pour « reprendre le flambeau des luttes sociale ».

Déclaré en préfecture, le cortège partira à 14h du Palais de justice des 24 colonnes, dans le 5e arrondissement de Lyon, traversera la Presqu’île et le Rhône, puis, longera les quais en direction du sud pour rejoindre la place Guichard, dans le 3e. Après plusieurs samedis passés à défiler contre le pass sanitaire, les organisateurs de cette nouvelle mobilisation veulent remettre sur la table la lutte contre les réformes et mesures restées en suspens :

« Après un été passé à lutter pour nos libertés dans le cadre des manifestations contre le pass sanitaire, nos organisations citoyennes et apartisanes appellent l’ensemble des Français et Françaises à reprendre le flambeau des luttes sociales. […] Tout en poursuivant la lutte pour la réintégration des soignants non-vaccinés, tout en condamnant la généralisation du fichage de masse, tout en réclamant la levée des brevets sur les vaccins, sans oublier jamais la ségrégation que la Macronie a instaurée, reprenons la rue pour défendre notre Sécurité Sociale. »

Ainsi, les manifestants fouleront les pavés lyonnais pour des revendications multiples : le retrait total de la réforme de l’assurance chômage, l’arrêt du processus de réforme du régime des retraites, la lutte contre l’évasion fiscale, la réintégration des soignant.es suspendu.es car non vacciné.es. Ils demanderont aussi des investissements massifs dans l’hôpital public.

Deux mobilisations à Lyon contre le pass sanitaire et l’obligation vaccinale

Pour la onzième semaine consécutive, il y aura bien des mobilisations contre le pass sanitaire ce samedi aussi. Cette fois-ci, deux manifestations ont été déclarées séparément en préfecture. Le « collectif contre la Corona folie » sera de la partie, avec un cortège qui partira à 14h des Brotteaux, dans le 6e arrondissement, pour rejoindre la place Jean Macé (Lyon 7e).

Le cortège défilera contre le pass sanitaire, bien sûr, mais également contre « le vaccin obligatoire et ses effets secondaires graves », la suspension des soignant.es non vacciné.es ou encore contre « la vaccination des enfants, le masque, les protocoles sanitaires à l’école ».

Plus largement, et de manière plus nébuleux, les organisateurs appellent également à se mobiliser « contre les mensonges des médias corrompus, la pression faite aux lanceurs d’alerte » et « pour que la VÉRITÉ éclate au grand jour & que justice soit faite » [sic].

A quelques pas des Brotteaux, les sympathisants du collectif Un Nôtre Monde Auvergne-Rhône-Alpes, proche du collectif contestataire Reinfo Covid, se rassembleront à partir de 14h sur la place du Maréchal Lyautey (Lyon 6e). Si ces deux mobilisations ont été déclarées séparément en préfecture, les militants s’opposent de la même manière au pass sanitaire et au vaccin contre le Covid-19.

Métropole de Lyon : une guéguerre politique au menu du conseil de lundi ?

Métropole de Lyon : une guéguerre politique au menu du conseil de lundi ?

En cette rentrée de septembre, l’opposition de la Métropole de Lyon a trouvé son cheval de bataille politique : la gouvernance des écologistes et l’institution métropolitaine, jugée « anti-démocratique ». En face, la majorité râle sur une manœuvre « politicienne ». Un débat sera sûrement au menu du conseil de lundi.

Décidément, il y a des spécialités locales qui n’en finissent pas de faire jaser. A Lyon, la question du fonctionnement de la Métropole en fait partie. Lundi 27 septembre, la gouvernance de ce joujou institutionnel made-in Lyon sera sûrement au menu des débats du conseil métropolitain. Non prévu à l’ordre du jour, il devrait être abordé en amont par les présidents des groupes d’opposition.

Via un communiqué, puis une conférence de presse, les maires (de droite) sonnent depuis la rentrée la charge contre la gouvernance écologiste et le fonctionnement de la Métropole de Lyon. En cause ? La loi Maptam qui a créé cette institution unique en France, où les conseillers métropolitains sont élus au suffrage universel direct.

Gouvernance de la Métropole de Lyon : 22 maires représentés sur 59

Construite par Gérard Collomb et Michel Mercier (UDI), ex-baron du Rhône, dans des conditions qui ont déjà fait couler beaucoup d’encre, l’institution ne respecterait plus les édiles des communes. Du fait de ce nouveau suffrage, seuls 22 d’entre eux (sur 59) sont représentés au conseil.

Parmi les grands perdants de l’histoire : les petits maires de l’Ouest lyonnais. Ces derniers, qui avaient construit le groupe Synergie autour de Marc Grivel (ex-maire de Saint-Cyr-au-Mont-d’Or) ou Max Vincent (maire de Limonest), avaient tous un siège au conseil. Ils s’en retrouvent en partie exclus. Ou privés d’un poste. En 2020, Marc Grivel, apparemment conscient de la force de l’institution, avait décidé de briguer le poste de conseiller métropolitain, plutôt que celui de maire.

Sans eux, ces maires reprochent à la majorité de favoriser Lyon et Villeurbanne dans le plan pluriannuel d’investissement du mandat (PPI) et d’oublier les autres communes. En un mot : ils dénoncent un traitement inégalitaire du territoire. Ceux qui avaient fait tomber Gérard Collomb au profit de David Kimelfeld sur la question repartent donc à la charge. Sauf que la réforme est passée, tout comme les élections.

gouvernance des écologistes et l’institution métropolitaine. ©AG/Rue89Lyon
Marc Grivel, Christophe Geourjon et une partie des 65 élus de l’association « Construisons la Métropole pour demain » réunis ce mardi 25 septembre. Ces petits maires s’étaient unis contre Gérard Collomb en 2018.Photo : AG/Rue89Lyon

Gouvernance de la Métropole de Lyon : une certaine « mauvaise foi » pour la majorité

Au point presse de rentrée des groupes de la majorité métropolitaine, ce mardi 21 septembre, l’affaire a tendance à agacer. Il faut dire que le nouvel exécutif, arrivé aux manettes en 2020, n’est pas responsable de la construction de cette nouvelle institution, créée sous les mandats précédents. D’ailleurs, certains élus, aujourd’hui opposés au fonctionnement de la Métropole, l’ont soutenue par le passé.

« Quand les maires travaillent avec les vice-présidents de la Métropole, cela se passe très bien », grince Jean-Michel Longueval, pour le groupe Socialistes, la gauche sociale et écologique. Écologistes, communistes, socialistes, Insoumis… Tous s’échinent sur la « mauvaise foi » des signataires de la tribune.

« Certains ont été arrosés pendant des années, il faut dire la vérité », lâche de son côté l’élu communiste Pierre-Alain Millet, en ciblant les maires de l’Ouest lyonnais.

L’élu rappelle qu’en 2014, l’ancien maire de Villeurbanne, Jean-Paul Bret, s’était lui aussi opposé au fonctionnement du Grand Lyon. À l’époque, il penchait, selon lui, un peu trop vers Lyon et pas suffisamment vers l’Est de la métropole. « Et il avait raison », marque Pierre-Alain Millet. Pour lui, il y a bien des faiblesses à la loi Maptam. Mais la majorité essaye d’en tenir compte.

Menace de ne plus signer les permis de construire : « du folklore ! »

« Ils n’ont juste pas encore accepté leur défaite, lâche Benjamin Badouard, co-président du groupe écologiste à la Métropole. Bruno Bernard a rencontré tous les maires. Sauf le maire de Charly [Olivier Araujo (DVD)], qui a refusé. Et il y a eu de nombreuses réunions sur le PLUH ! »

Photo de du candidat à la circonscription Lyon Est, Benjamin Badouard
Benjamin Badouard, élu EELV.

Autrement dit : les maires ont été écoutés. Pour rappel, celui de Charly a également attaqué la toute-puissance de la Métropole de Lyon fin août. En cause ? Le projet de construction d’un cimetière grand de 14 hectares sur son terrain. Depuis, la Métropole a fait savoir que ce projet remontait à 2017. De plus, selon elle, Olivier Araujo (DVD) aurait aussi demandé de déclasser deux hectares pour créer de l’activité économique. Des terres agricoles qu’il disait, par ailleurs, vouloir préserver. « Mauvaise foi encore », râle Benjamin Badouard. 

« Est-ce qu’on menace de quitter la Région parce que Laurent Wauquiez (LR) a remporté la Région ? »

Quant à la menace de certains maires de ne plus signer des permis de construire : « C’est du folklore ! » pour la majorité.

Un sujet à traiter pour le président de la Métropole de Lyon

Pour conclure, la majorité revient sur son leitmotiv : déployer le programme qui l’a fait élire (en discutant). Le tout en respectant le cadre légal. Le reste ne serait que politique « politicienne », estiment les élus de la majorité. « On verra si la droite demande la révision de la loi Maptam à la présidentielle », rigole Pierre-Alain Millet (PCF). 

De son côté, le président de la Métropole, Bruno Bernard (EELV), a admis qu’il y avait un sujet après la parution de la tribune : « 44 maires qui s’expriment, c’est un fait politique. » De là à donner raison aux maires ? Sa prise de position sera, en tout cas, scrutée par les élus lundi. Peut-être moins par les concitoyens. 

Malgré ses pouvoirs importants, les sujets propres à la Métropole de Lyon galvanisent (très) peu les foules. Les « communes » restent plus connues que cette nouvelle structure. Avec cette polémique, les maires réussiront-ils à faire mieux connaître l’institution ? Ce pourrait être le cas pour les fans de débats politiques (ou politiciens). Pour les autres, cependant, il est possible d’en douter. 

#institutions#Politique locale

Violences policières à Lyon : le procès d’Arthur Naciri reporté pour la 3e fois

Violences policières à Lyon : le procès d’Arthur Naciri reporté pour la 3e fois

Prévu ce mardi 28 septembre, le procès d’Arthur Naciri, victime de violences policières à Lyon en 2019, a de nouveau été reporté. Selon son avocat, il n’aura pas lieu avant 2022. 

C’était le 10 décembre 2019. Alors qu’il est de passage à Lyon avant de prendre un poste de barman, Arthur Naciri, 23 ans, rejoint la fin d’une manifestation contre la réforme des retraites. Sympathisant, le jeune homme, arrivé place Bellecour, se fait « littéralement casser la gueule », selon ses termes, par des agents de la BAC. Bilan : neuf dents cassées et des blessures du nez à la lèvre. 

Révélées par Rue89Lyon, les photos de sa bouche en sang avaient donné à l’affaire une tournure publique. Celle-ci était devenue un emblème à l’heure des manifestations contre la loi de sécurité globale, visant à limiter la diffusion d’images de policiers. Deux ans après, les choses ne semblent pas avoir avancé sur le volet judiciaire.

Arthur Naciri entouré de ses proches lors de l'audience du 23 février 2020, devant les photos de la scène de violences qu'il a subies en 2019. ©DD/Rue89Lyon
Arthur Naciri entouré de ses proches lors de l’audience du 23 février 2020, devant les photos de la scène de violences qu’il a subies en 2019.Photo : DD/Rue89Lyon

Violences policières à Lyon : un troisième report depuis 2020

Pour la troisième fois, la date du procès a ainsi été renvoyée. Initialement prévu le 10 décembre 2020, celui-ci avait été décalé au 23 février 2021. Mais, après un véritable coup de poker de l’avocat Laurent-Franck Liénard, en charge de la défense des agents de la BAC incriminés, le procès avait été de nouveau décalé au 28 septembre. 

Cette fois-ci, il faudra attendre 2022 pour avoir un réel procès. Contacté, l’avocat d’Arthur Naciri, Maître Thomas Fourrey, n’a pas été surpris par l’annonce. « On s’y attendait un peu. Cela fait partie des risques quand on ajoute des pièces au dossier », confie-t-il. L’avocat a d’abord craint la réaction de son client. Mais, selon lui, ce dernier s’attendait aussi à la nouvelle et a accepté ce nouveau retard.

D’après l’avocat, le report est lié au fait que l’expert vidéo, en charge d’une nouvelle analyse des images du procès, n’a pas rendu son rapport dans les temps. Cette expertise doit permet d’aller plus loin que l’enquête de l’IGPN sur l’affaire, fortement critiquée. L’avocat des policiers de la BAC, Laurent-Franck Liénard, avait lui-même attaqué le travail de la police des polices.

#IGPN

Climat à Courzieu : quand les forêts de l’ouest de Lyon voient rouge

Climat à Courzieu : quand les forêts de l’ouest de Lyon voient rouge

Ces 50 dernières années, plusieurs communes à l’ouest de Lyon (Courzieu et Yzeron notamment) ont connu une modification du climat avec une hausse des températures parmi les plus importantes du Rhône. Les conséquences se voient dans les plantations mais aussi, et surtout, dans les forêts.

C’est une forêt dense et diversifiée, prisée des randonneurs. A 25 km de Lyon, les cols de la Luère (715 m d’altitude) et de Malval (732 m d’altitude), entre Courzieu et Vaugneray, offrent un îlot de fraicheur aux habitants de Lyon et des environs. Bondés le dimanche, les lieux accueillent des marcheurs, des cyclistes de route, ou des VTTistes, tous prêts à se perdre dans la verdure.

Sauf que, depuis plusieurs années, cette « verdure » est teintée de taches rouges. Au sommet des Monts du Lyonnais, des résineux (sapins et Douglas) perdent leurs épines, sans rapport avec la saison automnale. En manque d’eau, ils sont de plus en plus nombreux à mourir, du fait de la hausse des températures.

« Quand l’on me demande de montrer les conséquences du réchauffement climatique, je peux le faire sans problème », note Guillaume Pallandre, technicien forestier pour le Centre national de la propriété forestière (CNPF).

Ces 50 dernières années, plusieurs communes à l’ouest de Lyon (Courzieu et Yzeron notamment) ont connu une modification du climat.
Conséquence du réchauffement climatique : certaines essences dépérissent dans les forêts de Courzieu.Photo : PL/Rue89Lyon.

Dans les forêts au sommet de Courzieu : « Il y a deux ans, c’était encore tout vert »

Fin observateur des lieux, le jeune homme accompagne les propriétaires privés (majoritaires dans le Rhône) dans la gestion de leurs bois. Depuis 2019, il couvre l’ensemble du département. Une courte période qui lui a déjà permis de voir les conséquences de la hausse des températures. « Quand je suis arrivé ici il y a deux ans, c’était encore tout vert », se souvient-il.

Selon les données récoltées par Rue89Lyon, Courzieu et Yzeron font partie des communes ayant connu les plus fortes hausses de température ces 50 dernières années. 2,12° pour la première et 2,37° pour la seconde, commune « record » dans cette catégorie. Des chiffres supérieurs à ceux enregistrés dans les communes plus proches de Lyon.

Dans les Monts du Lyonnais, cela se traduit par un décalage des récoltes de fruits et légumes (lire par ailleurs), notamment, mais aussi, et surtout, par une évolution des forêts environnantes.

Les conifères victimes du changement de climat à Courzieu

Sur le col, les Douglas, plantés pour la plupart au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, pâtissent de cette situation. Originaire des Etats-Unis, le conifère a souvent été pointé du doigt comme une espèce mal adaptée. On lui reproche souvent d’avoir été planté de manière trop systématique dans les forêts françaises. Cependant, son dépérissement, relativement nouveau, montre bien un changement de climat.

« Aujourd’hui, en dessous de 900 mètres d’altitude, cette essence montagneuse n’est plus adaptée alors qu’avant, on pouvait descendre jusqu’à 300 mètres, constate Guillaume Pallandre. Évidemment, tout est relatif. Cela dépend aussi des terres et de leur humidité. »

Parmi les essences autochtones, le sapin « pectiné » est un de ceux qui souffrent le plus du manque d’eau. Ce dernier a particulièrement subi les fortes chaleurs des étés 2018, 2019 et 2020.

Les scolytes, des insectes qui attaquent les sapins des Monts du Lyonnais

Reconnaissable à ses écorces paraissant blanchâtres de loin, le sapin blanc est également victime des scolytes, ces insectes qui ont ravagé une partie des forêts d’épicéas de l’Est de la France. 

Dans les bois, le marcheur peut voir cet insecte en tirant les écorces, souvent fragilisées, des arbres victimes de ses attaques. Appréciant particulièrement les périodes de chaleur, les différentes espèces de scolyte attaquent des arbres déjà rendus vulnérables par un manque d’eau important. Ils coupent alors les tissus conducteurs des végétaux.

Incapables de s’hydrater correctement, les sapins « blancs » rougissent. Après cela, un retour à la normale n’est plus envisageable. Un peu de neige, et les branches des sapins craquent sous le poids de l’hiver. 

« On mesure généralement l’étendue des dégâts au printemps, commente le forestier. Après cela, aucun sapin ne va reverdir. » 

Ces 50 dernières années, plusieurs communes à l’ouest de Lyon (Courzieu et Yzeron notamment) ont connu une modification du climat.
Sur ce sapin, la marque d’une espèce de scolyte est visible. En attaquant l’arbre, cet espèce a fait tomber une partie de son écorce.Photo : PL/Rue89Lyon.

Réchauffement du climat : de Courzieu à Chevinay, de nouvelles coupes rases

En quittant le col de la Luère, Guillaume Pallandre nous emmène devant une « coupe rase », un secteur où tous les arbres ont été coupés. Lors de notre passage, le propriétaire est en train de découper les arbres qu’il a fait tomber. Une pratique fortement déconseillée par le CNPF ou par l’ONF. Pour autant, celle-ci devient obligatoire quand la plupart des arbres meurent sur pied, comme dans le cas présent. Résultat des courses : une nouvelle carrière est visible le long de la route du col, remplie de bûches. 

A peine 500 mètres plus bas, en descendant sur la commune de Chevinay, une autre carrière est visible. Là, les arbres sont carrément tombés, morts sur place. Des coupes ont été effectuées en guise de nettoyage. La vue sur Lyon est dégagée lorsque le soleil perce. Mais, en ce jour de pluie, les lieux sont plutôt désolants. 

Ces 50 dernières années, plusieurs communes à l’ouest de Lyon (Courzieu et Yzeron notamment) ont connu une modification du climat.
Entre Courzieu et Chevinay, des coupes rases ont été effectuées à la suite de la mort d’arbres, victimes du réchauffement climatique.Photo : PL/Rue89Lyon.

Réchauffement du climat : à quoi ressembleront les forêts dans 50 ans ?

Pour les forestiers, la question est aujourd’hui de savoir quelles essences replanter. Petit à petit, les espèces des plaines comme les feuillus migrent en altitude quand les résineux, comme les sapins, reculent. Alors, les propriétaires font des essais. Il peut être conseillé de planter du robinier faux-acacia ou des érables, qu’on pense plus adapté. Mais personne ne connaît la recette miracle. 

« Le problème, c’est que les retombées, on ne les aura que dans 50 ans, commente Guillaume Pallandre. Simple exemple : si on se dit que le climat sera alors celui de Marseille, on pourrait planter des essences du secteur méditerranéen. Sauf que nous avons toujours des gelées précoces et tardives. Or, elles ont des conséquences terribles sur les pousses. » 

Si l’on suit les différents rapports du groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (Giec), le climat de l’ouest lyonnais devrait être équivalent à celui de Montélimar d’ici 30 ans. Problème cependant : les prévisions ont tendance à changer et à être de moins en moins favorables. Alors, comment prévoir en fonction ?

Guillaume Pallandre se veut positif. Selon lui, les arbres ont une certaine capacité d’adaptation. 

« On espère que les sapins vont s’adapter. Sauf que, vu la vitesse du réchauffement climatique, cela va être difficile de suivre… Ils ne peuvent pas lutter. » 

2021, une exception sur les trois dernières années de fortes chaleurs

Côté agriculteur, on a conscience qu’il faudra un jour repenser les lieux. Même si on considère que, pour l’instant, le département s’en tire bien.

« Si le climat change les essences, cela va également faire changer le climat », constate l’agriculteur Vincent Pestre, basé entre Chevinay et Courzieu.

Avec une nouvelle garrigue, difficile d’imaginer que la hausse des températures n’accélèrera pas. Autre problème : l’arrivée de maladies en provenance du sud n’est pas à exclure. Il y a deux ans, l’entrée de la punaise diabolique dans le Rhône avait fait des dégâts importants chez les producteurs locaux. 

Année à contre courant, 2021 a connu un été particulièrement pluvieux. Un élément perturbateur pour les producteurs locaux, mais un bon point pour les essences forestières. Cela sera-t-il suffisant ? Sur les Monts du Lyonnais, on commence en tout cas à s’adapter. 

La Métropole de Lyon dévoile les 13 lignes du réseau express vélo

La Métropole de Lyon dévoile les 13 lignes du réseau express vélo

La Métropole de Lyon a présenté le plan de son « REV », Réseau Express Vélo, ce mercredi 22 septembre. Treize voies cyclables doivent voir le jour à l’horizon 2030.

L’annonce avait été « teasée » via des publicités énigmatiques dans les rues de Lyon. Ce mercredi 22 septembre, la Métropole de Lyon a révélé les grandes lignes de son plan « vélo » en dévoilant les 13 lignes du réseau, baptisées « Les Voies lyonnaises ».

Via ce réseau, il s’agit de traverser la métropole de Lyon et de relier certains de ses secteurs avec ces « autoroutes à vélo ». Un maillage conçu par grandes lignes, à l’image des transports en commun. La majorité écologiste à la tête de la Métropole de Lyon a prévu un budget de 100 millions d’euros pour ce mandat, jusqu’en 2026, uniquement pour le REV (Réseau Express Vélo). Il traversera 49 communes sur les 59 que compte le territoire.

« En 2026, 40 communes seront desservies et 75 % des habitants seront à moins de 10 minutes à vélo d’une Voie Lyonnaise », s’est réjoui le président de la Métropole, Bruno Bernard (EELV).`

La Métropole de Lyon a présenté le plan de son « REV », Réseau Express Vélo, ce mercredi 22 septembre.
La Métropole de Lyon a présenté le réseau de son futur Réseau Express Vélo.Photo : Métropole de Lyon

Vélo à Lyon : des premiers travaux pour l’automne

Premiers travaux : ceux de la ligne ligne entre Vaulx-en-Velin et Saint-Fons, prévus pour l’automne 2021. L’itinéraire de 20,5 km partira du quartier du Mas du Taureau et desservira le campus de la Doua, la rive gauche des quais du Rhône, Gerland, pour finir dans la Vallée de la Chimie.

Le premier tronçon de cette voie se situera juste devant l’Université Jean-Moulin Lyon 3. Des travaux auront également lieu en 2022 sur la partie Gallieni-Guillotière, puis de Guillotière à Winston-Churchill, pour la ligne 1. Les chantiers débuteront également pour la ligne 2 (boulevard Vivier-Merle notamment) et la ligne 12 (de Vaise jusqu’à Bellecour).

De Quincieux à Givors : 55 km de ligne

Si beaucoup de travaux sont prévus pour ce mandat, le réseau présenté doit être terminé pour 2030. Parmi les grandes lignes, on peut noter la numéro 3 qui doit relier Quincieux, au nord, à Givors, au sud. Elle s’étendra sur 55 km.

Le tracé des 13 lignes peut encore changer. Le président de la Métropole a précisé que des comités de lignes étaient encore prévus avec des maires. Certains points ne sont pas encore tranchés.

Un point qui devrait rassurer certains. Alors qu’une partie des élus (de droite) tentent de mener une fronde contre la gouvernance de l’exécutif écologiste, certains maires craignent de se faire imposer des tracés non désirés.

La Métropole de Lyon a présenté le plan de son « REV », Réseau Express Vélo, ce mercredi 22 septembre.
A Meyzieu on refait le revêtement des pistes cyclables.Photo : LS/Rue89Lyon

Le mémoire de Samuel Paty publié aux Presses universitaires de Lyon : « Il voulait interroger les croyances »

Le mémoire de Samuel Paty publié aux Presses universitaires de Lyon : « Il voulait interroger les croyances »

Les Presses universitaires de Lyon publient ce jeudi 23 septembre le mémoire de Samuel Paty, rédigé dans le cadre de sa maîtrise alors qu’il étudiait à Lyon 2 et Lyon 3. Son projet de recherche portait sur la couleur noire. Un travail novateur pour l’époque et une manière pour ses collègues enseignants et les universités de Lyon 2 et Lyon 3 de rendre hommage à un ami et à un ancien « étudiant brillant ».

Le 16 octobre 2020, Samuel Paty est assassiné et décapité à quelques pas du collège de Conflans-Sainte-Honorine, en banlieue parisienne, où il enseigne l’histoire-géographie.

Près d’un an après les faits, ce jeudi 23 septembre, les Presses universitaires de Lyon (PUL) publient le mémoire de maîtrise de Samuel Paty, qui portait sur la couleur noire.

mémoire Samuel Paty Presses universitaires de Lyon
Le mémoire de Samuel Paty, réalisé en 1995 et publié ce jeudi 23 septembre 2021 aux Presses universitaires Lyon.Photo : OM/Rue89Lyon

Publier le mémoire : un hommage à Samuel Paty depuis Lyon

Christophe Capuano est historien. Après avoir longtemps enseigné à Lyon 2, il est désormais professeur à l’Université de Grenoble Alpes. C’est dans les années 90, sur les bancs des universités Lyon 2 et Lyon 3 qu’il fait la connaissance de Samuel Paty, alors en maîtrise (l’équivalent de la première année de master. Alors que tous deux sont devenus professeurs d’histoire-géo en collège, Christophe Capuano se lance dans une thèse et rejoint le monde de l’enseignement supérieur. Samuel Paty, lui, choisit de continuer sa carrière d’enseignant dans le second degré.

« Il avait beaucoup hésité avec la recherche, se souvient Christophe Capuano. Une fois professeur, ça l’a beaucoup absorbé et il n’a jamais remis le pied à l’étrier de la recherche. Il aimait beaucoup le contact avec les élèves. »

C’est pour rendre hommage à son collègue, et à l’étudiant qu’il a été, que Christophe Capuano a pensé au mémoire de Samuel Paty.

« J’ai souhaité solliciter les PUL et mes collègues pour rendre hommage à Samuel de manière universitaire. Un hommage intellectuel. Qu’il puisse entrer dans les bibliothèques. »

Un mémoire « vraiment très novateur » sur la couleur noire

Malgré les reprises et les annotations inhérentes à tout mémoire d’étudiant, il semble que celui de Samuel Paty ait toute sa place dans les bibliothèques universitaires. Le jeune Paty avait choisi en 1995 un thème de recherche pas banal : la couleur noire, sa symbolique et ses usages sociaux aux XIXe et XXe siècle.

« C’était vraiment très novateur, à l’époque il y avait très peu de choses sur la couleur noire, explique Christophe Capuano. Son mémoire reste d’un apport très intéressant. Pourquoi le noir ? Il voulait interroger les croyances, la spiritualité d’une société. Cette dimension métaphysique l’intéressait. »

Le travail de recherche est riche, avec un corpus d’œuvres allant des écrits de Balzac aux tableaux expressionnistes de Franz Marc, en passant par le groupe de rock britannique The Cure ou encore le perfecto de Marlon Brando. Samuel Paty a tenté d’étudier le noir sous toutes ses coutures.

Ses analyses ont été laissées en grande partie telles quelles, annotées parfois par Christophe Capuano et Olivier Faure, professeur émérite d’histoire contemporaine à l’Université Lyon 3.

mémoire Samuel Paty Presses universitaires Lyon
Quelques pages du mémoire de Samuel Paty, réalisé en 1995 et publié ce jeudi 23 septembre 2021 aux Presses universitaires Lyon.Photo : OM/Rue89Lyon

Au-delà du contenu universitaire de ce travail, les président·es des universités Lyon 2 et Lyon 3 ont souhaité introduire ensemble le mémoire de leur ancien étudiant, pour « réaffirmer avec force les missions et les valeurs de l’Université » :

« La démarche intellectuelle ne se satisfait d’aucun tabou, qui interdirait d’interroger et d’analyser le monde qui nous entoure. Les croyances, les idéologies, les religions, les débats et parfois les tensions qu’ils suscitent font évidemment partie des objets de science et de savoir critique. Publier le mémoire de Samuel Paty, c’est aussi rappeler l’importance de ces principes et de ces valeurs, pour une École qui forme des citoyens ouverts et émancipés. »

L’ouvrage de 152 pages, publié aux PUL ce jeudi, est vendu au prix de 10 euros. Les bénéfices des ventes seront reversés à la famille de Samuel Paty.

Un prix Samuel Paty pour les collégiens

Afin de marquer l’assassinat de Samuel Paty dans les mémoires, l’association des professeurs d’histoire-géographie (APHG) a lancé en 2021 le prix Samuel Paty. Ce dernier vient récompenser le travail collectif de collégiens de toute la France, en lien avec leur programme d’éducation morale et civique (EMC). Le thème choisi pour cette première édition est, en toute logique, la liberté d’expression : « Sommes-nous toujours libres de nous exprimer ? »

Encadrées par leurs professeurs, les classes qui le souhaitent ont jusqu’en mai prochain pour rendre leur travail. Un jury, présidé par Christophe Capuano et composé d’une des sœurs de Samuel Paty, Mickaëlle Paty, de professeurs d’histoire-géographie, d’un représentant des anciens combattants et de quelques universitaires, remettra le premier prix Samuel Paty à l’automne 2022.

« L’idée, c’est de poursuivre la mission et la réflexion de Samuel Paty avec ce prix, en mobilisant les élèves pour les inciter à réfléchir sur cette notion de liberté d’expression », conclut Christophe Capuano.

A Villeurbanne, « le bailleur social Semcoda ne nous considère pas comme des êtres humains »

A Villeurbanne, « le bailleur social Semcoda ne nous considère pas comme des êtres humains »

Le 9 septembre dernier, à Villeurbanne, l’électricité a été coupée au squat de l’avenue Blanqui par le propriétaire, la Semcoda. Le plus grand bailleur social de la région ne se préoccupe pas du sort des familles qui vivent dans cette grande maison, à rebours des exigences formulées par la Ville de Villeurbanne.

Le jeudi 9 septembre, des employés d’Enedis sont venus devant le squat de l’avenue Blanqui démonter le compteur qui permettait d’alimenter en électricité cette maison de deux étages occupées illégalement par des familles depuis l’automne 2019.

Les employés d’Enedis ont agi sur la demande du propriétaire, le bailleur social Semcoda, également propriétaire de l’Ehpad d’à côté qui cherche à s’agrandir (lire encadré). Ils étaient accompagnés d’agents de la police municipale de Villeurbanne.

La démarche a fait vivement réagir l’exécutif PS/EELV/PCF/Insoumis qui dirige la deuxième plus grosse commune de la métropole.
Antoine Pelcé, conseiller municipal délégué à l’hébergement d’urgence, a déploré cette coupure d’électricité :

« La Ville a fait au mieux, en dialogue avec les collectifs de soutien, pour assurer les conditions de vie les moins difficiles et le bon voisinage, conformément aux engagements de ne pas expulser sans relogement. (…) La stabilisation des sites occupés sans droit ni titre n’est pas aisée. Ce n’est pas satisfaisant, mais je vous assure que la Ville de Villeurbanne refuse toute intervention qui dégrade les conditions de vie des personnes vivant déjà dans un grand dénuement. Nous allons continuer à ouvrir des logements, des places d’hébergement, des services alimentaires et de santé. Nous ne pensons pas que la répression des pauvres soit un moyen de remédier à la pauvreté ».

L’élu explique l’intervention de la police municipale par les automatismes d’une procédure :

« Le technicien a sollicité la police municipale en signalant simplement qu’il était confronté à un risque. Dans ce type de situation, la Police Municipale est tenue de se déplacer. Elle a donc assisté à la coupure d’électricité sans être fondée à agir pour l’arrêter. »

Villeurbanne Semcoda Squat électricité
Le compteur d’électricité a été retiré le 9 septembre privant les habitants du squat de l’avenue Blanqui d’électricité.Photo : LB/Rue89Lyon

Avenue Blanqui à Villeurbanne, « on était presque dans une maison comme une autre »

La coupure d’électricité a accentué le dénuement des trois familles qui restent dans ce squat expulsable depuis le 15 juin dernier.
Alketa, 19 ans, se fait porte-parole des habitants :

« Cette maison est déjà difficile à chauffer à la base. Avant, avec l’électricité, c’était bien mieux qu’à la rue. On était presque dans une maison comme une autre. On pouvait se laver, faire à manger, nettoyer. C’était vivable ».

Alketa ne comprend pas qu’on les fasse vivre comme ça.

« Le propriétaire, la Semcoda, déconne. Ils ont laissé la maison vide pendant dix ans. Et quand il y a des familles dedans, ils ne nous traitent pas comme des êtres humains. »

Alketa vit avec sa mère, ses trois sœurs et un frère. Sa mère a obtenu la protection subsidiaire de la part de l’Etat français. La jeune femme, elle-même, vient de l’obtenir.
Alketa raconte brièvement les raisons du départ de la famille d’Albanie :

« Mon père était violent avec ma mère et également avec moi. Elle a divorcé. Mais mon père a continué à nous menacer. Nous avons dû fuir car la police prenait le parti de mon père plutôt que de nous protéger ».

Alketa ne comprend toujours pas pourquoi sa famille n’a toujours pas de logement.

« Clarifier la nature des coopérations entre la Semcoda et la Ville de Villeurbanne »

C’est un exemple de plus de la crise de l’hébergement d’urgence dans la métropole de Lyon.
Aucune des trois familles albanaises présentes actuellement dans le squat de l’avenue Blanqui ne sont considérées comme prioritaires par la Maison de la Veille Sociale, en charge de l’hébergement d’urgence par la préfecture du Rhône.

Alors, la Ville de Villeurbanne continue de mettre la pression sur le propriétaire et bailleur social, la Semcoda. Le conseiller municipal, Antoine Pelcé, explique :

« Nous avons écrit à la Semcoda, pour lui proposer de mettre des logements à disposition d’associations, dans le cadre de ses obligations contractuelles, au titre de l’Accord collectif intercommunal d’attribution. Les associations et l’Etat financeur du dispositif étaient d’accord, dans le cadre d’une extension des capacités d’hébergement engagée depuis la crise sanitaire ».

Mais la Semcoda n’a pas répondu aux sollicitations de la municipalité.

A la Ville, on est furieux. Le silence du bailleur et cet épisode de la coupure d’électricité montrent le peu de considération que la Semcoda porte à ces familles. L’élu Antoine Pelcé poursuit :

« La première adjointe, Agnès Thouvenot, va demander à recevoir le Directeur Général de la Semcoda, pour clarifier la nature des coopérations à avoir, par correction partenariale et par humanité envers les personnes les plus vulnérables, lorsqu’on est un organisme à vocation sociale ».

Contactée par Rue89Lyon, la direction de la Semcoda n’a pas donné suite.

A Villeurbanne, « la Semcoda est un bailleur social qui n’a de social que le nom »

Semcoda Villeurbanne squat
Alketa dans la cuisine de la maison squattée. Les occupants ont dû s’équiper en lampes, bouteilles de gaz et autres réchauds.Photo : LB/Rue89Lyon

Du côté, des collectifs de soutien, on ne décolère pas. D’autant que cette coupure d’électricité intervient dans un contexte d’expulsions passées ou à venir dans la métropole. Le grand squat de Feyzin vient d’être évacué et d’autres opérations pourraient avoir lieu prochainement.

Un de ces militants du droit au logement lance :

«  La Semcoda a fait couper radicalement l’électricité (compteurs vidés et dévitalisés en totalité). C’est un mépris et une violence sans appel exercés sur des personnes fragiles, des enfants et des personnes âgées. En pleine pandémie, en pleine rentrée des classes et à l’approche de la période hivernale, toutes ces familles se retrouvent maintenant dans l’obscurité, sans possibilité de faire la cuisine, ni de préparer le petit déjeuner et des repas chauds pour les enfants. La Semcoda, bailleur social, refuse de mettre des personnes vulnérables à l’abri. Maintenant, en plus, elle les punit. C’est une honte ! » 

Et d’ajouter :

« La Semcoda est un bailleur social qui n’a de social que le nom ! Nous décomptons des dizaines d’appartements sociaux vacants sur la seule municipalité de Villeurbanne. Contre le sans-abrisme, nous demandons l’ouverture en urgence de ces logements vides par les bailleurs sociaux. »

A défaut de relogement, Alketa et les autres occupants de la maison ont reçu de la part de la mairie des coupons d’un montant de « 400 euros » pour s’équiper en lampes, bouteilles de gaz et autres réchauds.
L’hiver arrive.

ZFE de la Métropole de Lyon : un début de concertation « insuffisant »

ZFE de la Métropole de Lyon : un début de concertation « insuffisant »

La concertation autour du renforcement de la ZFE (zone à faible émission), projet politique phare de la majorité écologiste élue à la Métropole de Lyon, a débuté par une réunion publique, ce lundi 20 septembre. Seules 90 personnes ont participé à cette première étape des débats, mais beaucoup d’inquiétudes ont déjà été exprimées.

Vous reprendrez bien un peu de visio-conférence ? Ce lundi 20 septembre se tenait la première réunion publique autour du projet de zone à faible émission (ZFE) de la Métropole de Lyon. La toute première pierre de la concertation de l’automne, avant d’autres prévues sur les projets de métro, sur le téléphérique de Sainte-Foy-lès-Lyon… En somme, la première étape d’un marathon de démocratie participative pour l’exécutif écologiste de Bruno Bernard, élu depuis juin 2020.

Dans nos écrans, plusieurs élus, quelques techniciens de l’institution, et des modérateurs présentent sur le plateau les principaux points du dossier. De notre côté, autour de 90 personnes participent à l’envi, aux débats dans un tchat interactif.

Avantage de l’exercice : probablement la clarté du propos. L’intervention est plutôt structurée pour un sujet complexe. Comparée à d’autres exercices connus durant le confinement, la séance ne souffre pas de soucis techniques notables. De plus, l’activité de trois modérateurs dans le tchat permet à certaines questions (pratiques) de trouver des réponses rapides. Une dizaine de personnes (souvent les mêmes) ont pu ainsi poser leur question sans la barrière d’une prise de parole en public, parfois intimidante. En ce sens, difficile d’imaginer une réunion avec autant de réponses en « présentiel ».

Le périmètre de la Zone à faibles émissions (ZFE) de la métropole de Lyon qui suit globalement le tracé du périphérique.

Réunion de concertation de la ZFE : un nombre de participants insuffisants

Réel hic : la (très) faible participation. Avec seulement 90 personnes présentes, on est loin des 400 internautes de la réunion publique, également en visio, sur le PLUH le 13 avril dernier alors que le sujet est au moins, si ce n’est plus, aussi crucial.

Est-ce la faute à la visio ou à une mauvaise communication de la part de la collectivité pour cette première réunion ? Le chiffre est en tout cas mauvais. D’autant qu’on retrouve dans les 90 participants une bonne proportion d’élus. Le tchat est ainsi ponctué d’interventions de politiques, tels que Pierre Alain-Millet (groupe communiste et républicain à la Métropole, appartenant à la majorité). Ou de l’opposition comme le député Modem Cyrille Isaac-Sibille qui s’autorise même à « troller » en faisant la promotion du projet de métro E, pour l’instant mis de côté par l’exécutif écologiste. Un sujet sur lequel une autre concertation est prévue en automne.

Le lendemain, les différents groupes de la majorité, à l’occasion d’une rencontre avec une poignée de journalistes, admettront que cette participation aura été « insuffisante ». C’est l’avis de Benjamin Badouard (EELV), co-président du groupe des écologistes à la Métropole. Lequel a sous-entendu qu’il faIlait améliorer « les outils de communication » pour se faire entendre et comprendre de la population.

La « co-construction » d’une ZFE autour de Lyon avec deux périmètres

En attendant, sur un sujet « sensible », pour reprendre les termes de Laurence Boffet, vice-présidente de la Métropole en charge de la participation et des initiatives citoyennes, les élus ont voulu marquer l’importance d’y aller progressivement. « Notre objectif sera d’aller un peu plus loin, et un peu plus vite que la loi », souligne Jean-Charles Kohlhaas, vice-président de la Métropole en charge des déplacements, intermodalités et de la logistique urbaine.

Après une rapide introduction du président de la Métropole Bruno Bernard (EELV) qui a ensuite disparu, c’est donc son VP aux déplacements qui a pris la charge de répondre à la plupart des questions des internautes.

Deux périmètres et deux calendriers vont donc être créés. Le premier, plutôt avancé, se basera sur la ZFE existante, entrée en vigueur le 1er janvier 2020. Le deuxième pourra concerner un périmètre plus étendu. Il pourra s’étendre sur un territoire prenant la rocade Est, voire, englobant tout le territoire de la Métropole. Prudents, les élus avancent peu d’éléments sur le sujet. La sortie des véhicules diesels de la ZFE actuelle d’ici 2026 pourrait déjà créer des remous.

PDF de la concertation ZFE à Lyon
La concertation doit permettre de déterminer de nouveaux périmètres où les voitures seront peu à peu exclues.Photo : Capture d’écran/Métropole de Lyon

« Je ne vais pas vous dire comment l’on va procéder, puisque cela sera construit avec vous », veut rassurer Jean-Charles Kohlhaas (EELV). 

Reste qu’il faudra avancer. Selon lui, 60 % des déplacements en véhicules dans la métropole se feraient pour des trajets de moins de trois kilomètres.

« Est-ce qu’on ne pourrait pas baisser ces déplacements en les remplaçant par des modes actifs ? Du vélo ? De la marche à pied ? », suggère-t-il.

De l’autre côté de l’écran, l’inquiétude sur la fin de la voiture 

La volonté clairement affichée de sortir la voiture (thermique) a suscité au mieux des questions, au pire l’énervement. 

« Combien de centrales nucléaires pour changer le parc en véhicules en électriques ? », s’agace un internaute. 

Un autre enchaine :

« C’est ça, on a donc besoin d’une bagnole trois fois par mois ??? [Sic] Je dépose chaque matin mon gamin dans une crèche situé à trois kilomètres de chez moi, je vais bosser de l’autre côté de la Métropole et deux fois par semaine, je fais du sport en soirée dans une ville située à huit kilomètres de mon domicile… »

De même, la situation des plus démunis et des classes moyennes, dépendantes de leurs véhicules, a interrogé les internautes.

Des questions qui en amènent d’autres : pourquoi ne pas rendre les transports en commun gratuits ? Comment prendre le vélo quand on se le fait voler ? Etc. 

ZFE à Lyon : la question sociale au centre des débats 

En face, Jean-Charles Kohlhaas (EELV) reprend les interrogations en égrenant les mesures phares de la Métropole. Mise en place d’un parc sécurisé pour le stationnement des deux-roues, développement des pistes cyclables et notamment du réseau express vélo… L’élu essaie de faire le tour des inquiétudes et oppositions. 

« Sur les aides au changement de véhicule, l’objectif sera d’accompagner tous ceux qui en ont vraiment besoin. […] Si vous me dites : je ne suis pas très riche, mais j’ai des transports en commun en bas de chez moi, je vous dis non [pour une aide]. En revanche, je vous dis que l’on va vous mettre un dispositif d’auto-partage pour que vous puissiez partir quand vous en avez besoin. »

Idem sur la gratuité. L’élu met en avant les besoins en moyens et recettes pour les investissements du Sytral. Ils rappellent qu’une tarification sociale a déjà été mise en place. Près de 130 000 personnes, faisant partis des plus démunies, ont accès gratuitement aux TCL. 

Des débats à prévoir jusqu’au sein de la majorité de la Métropole de Lyon

« Là-dessus, nous avons des divergences », commente Laurence Boffet, membre du groupe politique « Métropole en commun ».

Celle qui a été une des têtes de liste de Nathalie Perrin-Gilbert défend cette gratuité, « mais pas pour tout de suite ». 

Pour elle, un certain nombre de professionnels n’ayant pas les moyens d’acheter un véhicule pourront être candidats à la dérogation. « Il faut faire attention à des situations qui mettront en difficulté certains. » 

Une manière de rappeler que des débats auront lieu, sur ce sujet, même dans la majorité. Beaucoup craignent les conséquences sociales que pourraient avoir ce projet, même au sein de certaines associations écologistes partisanes de la ZFE. 

Malgré les nombreuses réponses apportées, la réunion semblait avant tout une ouverture à d’autres interrogations. Fin de la voiture en ville, développement des transports en commun… C’est le modèle d’une ville aux facettes nouvelles qui est en jeu.

« On a besoin de discuter, de voir vers quoi on se projette et comment on le fait », rappelle ainsi Laurence Boffet.

Pour cela, tout est annoncé comme « co-construit ». L’initiative semble indispensable stratégiquement, pour faire adhérer les habitants à un projet, à première vue, impopulaire. Pour cela, il faudra cependant aller chercher plus de 90 personnes sur un territoire comptant 510 000 foyers. La concertation prendra fin le 5 février.