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Actualités, enquêtes à Lyon et dans la région

Anti-5G : deux moines d’un couvent intégriste du Rhône accusés d’incendier des antennes-relais

Anti-5G : deux moines d’un couvent intégriste du Rhône accusés d’incendier des antennes-relais

Deux moines anti-5G ont été interpellés le 15 septembre dernier dans le Rhône pour avoir tenté d’incendier des antennes-relais. Une information judiciaire a été ouverte.

Le 15 septembre dernier, deux hommes de 39 et 40 ans ont été interpellés à Ancy, dans le Rhône, pour avoir tenté d’incendier une antenne-relais 4G. La veille, ils s’étaient déjà attaqués à une autre antenne-relais à Saint-Forgeux, une commune voisine. Un fait divers ordinaire, dans un contexte où des incendies et dégradations d’antennes-relais sont relayés épisodiquement par la presse.

Cette fois-ci, le profil des deux apprentis pyromanes diffère largement des militant·es du mouvement s’opposant au développement de la 5G et à la multiplication d’antennes-relais dans le paysage français.

Deux moines catholiques intégristes d’un couvent du Rhône contre la 5G

D’après les informations du Progrès, il s’agit de deux moines catholiques du Rhône, qui s’opposent aux antennes 5G. Ils font partie de la Communauté capucine d’observance traditionnelle, basée dans le Rhône, et plus précisément au couvent Saint-François, situé sur la commune de Villié-Morgon, où vivent une vingtaine de moines depuis les années 80.

Récemment, nos confrères du Progrès se sont rendus pour un reportage dans cette communauté catholique intégriste qui refuse toute forme de modernité. Elle a notamment fait parler d’elle en s’opposant à l’ouverture du mariage aux personnes de même sexe en 2013. Certains de ses membres militent donc désormais contre les mesures sanitaires. Et contre les antennes 5G, donc.

Ces moines capucins intégristes sont rattachés à la Fraternité sacerdotale Saint-Pie X, issus du courant lefebvriste traditionaliste, qui refuse toujours l’autorité de la hiérarchie catholique et du pape.

A Lyon, en novembre 2016, Rue89Lyon avait croisé ces moines en robe de bure aux côtés de l’extrême droite radicale lors d’une manifestation pour tenter de récupérer l’église désaffectée Saint-Bernard, sur les Pentes de la Croix-Rousse.

moines 5G Rhône
Le 19 novembre 2016, place Colbert (Lyon 1er). Lors du rassemblement des cathos tradis pour « sauver » l’église Saint-Bernard, des drapeaux français ornés du « cœur sacré de Jésus » avaient été distribués aux participants.Photo : LB/Rue89Lyon

Moines anti-5G : « Ils souhaitaient agir pour le bien-être de l’humanité »

Les deux moines de cette communauté catholique du Rhône interpellés le 15 septembre ont été placés en garde-à-vue, où ils ont reconnu les faits et auraient justifié leurs actes par le souci de préserver la population des conséquences nocives des ondes 5G sur la santé. Une information judiciaire a été ouverte et les deux religieux ont été présentés à un juge d’instruction pour « destruction et tentative de destruction par moyen incendiaire et association de malfaiteurs ». Ils ont été placés sous contrôle judiciaire.

Contacté par Le Progrès, le couvent a minimisé les faits, arguant qu’il s’agissait d’une « erreur de jeunesse » :

« Ils n’ont pas voulu nuire à la population. Les ondes sont très nocives à la santé et ils souhaitaient agir pour le bien-être de l’humanité. »

Nassim, 19 ans : « Mes voisins, aux Minguettes, ne sont pas fans du vaccin »

Nassim, 19 ans : « Mes voisins, aux Minguettes, ne sont pas fans du vaccin »

A 19 ans, Nassim a passé une Terminale et une première année à l’université difficiles, confiné chez ses parents sur le plateau des Minguettes, derrière l’écran de son ordinateur. Comme beaucoup de ses amis du quartier, il a longtemps eu peur du vaccin, effrayé par des vidéos complotistes sur les réseaux sociaux. Il souhaite témoigner de cet engrenage dans lequel il a été pris malgré lui.

Je m’appelle Nassim (le prénom a été modifié), j’ai 19 ans et j’habite aux Minguettes, à Vénissieux, depuis toujours.

J’ai fait une première année d’arts du spectacle à l’Université Lyon 2 en distanciel. C’était horrible. Cette année je suis en première année de droit, à l’Université Lyon 2 toujours.

Immeubles Vénissy Minguettes Vénissieux
Des immeubles d’habitation du quartier Vénissy, sur le plateau des Minguettes, à Vénissieux. DR

L’été, je vais souvent en Tunisie parce que je suis originaire de là-bas. Avec le covid, cet été il fallait un pass sanitaire, un certificat de vaccination ou un test PCR négatif, à l’aller et au retour. Au début, je voulais me faire vacciner. J’ai plein de potes qui le sont, je me suis dit que ce serait mieux, que je serais tranquille et que je n’aurais pas à me faire rentrer un truc dans le nez tous les trois jours. J’ai déjà fait un test PCR, on aurait dit que le mec allait chercher mon âme au fond de mon nez.

Mes parents ont décidé qu’on allait aller tous se faire vacciner, ma sœur et moi aussi. Ma sœur, elle est en médecine, elle n’avait pas peur du vaccin, elle. Le matin où on devait aller se faire vacciner, en sortant de la mosquée, on a discuté du vaccin avec un acupuncteur des Minguettes. Il a dit qu’il avait des potes médecins qui recommandaient de ne pas le faire. Ça a matrixé mon père, ça lui a lavé le cerveau. Moi, je me suis fait matrixer par les réseaux sociaux.

« Si je n’avais pas vu tout ça sur les réseaux sociaux, je ne me serais jamais dit qu’il y avait peut-être une puce dans le vaccin. »

Au début, j’étais un peu craintif du vaccin. Sur Internet, je voyais des articles qui parlaient de personnes décédées suite à leur vaccination, mais à chaque fois ils écartaient la responsabilité du vaccin. C’est des articles qui étaient partagés sur le compte Snapchat « Salade niçoise ». Ils étaient tellement bien rédigés que j’y ai cru. Ça a commencé à me formater contre le vaccin. En plus, j’ai peur des piqûres…

Sur BFM, j’ai vu un médecin qui disait que des gens mouraient à cause du vaccin mais le journaliste lui a dit de se taire. Je me suis dit qu’ils voulaient cacher ça à la population. J’ai voulu aller voir par moi-même le taux de personnes décédées à cause du vaccin, sur le site de Santé publique France, mais il n’y avait rien.

Sur les réseaux sociaux, j’ai vu des vidéos de théories complotistes sur une puce qui serait injectée avec le vaccin, le QR code pour contrôler la population… Sur Snapchat, j’ai vu tellement de trucs de fou que je me suis dit que c’était possible. La vérité, si je n’avais pas vu tout ça sur les réseaux sociaux, je ne me serais jamais dit qu’il y avait peut-être une puce dans le vaccin.

Sur Snapchat, j’ai même vu des deals de faux pass sanitaire. Ça coûtait au moins 250 euros. Aux Minguettes, je connais quelqu’un qui a payé ça pour avoir un faux pass sanitaire mais moi, je ne suis pas un pigeon, je ne vais pas payer 250 euros pour un faux vaccin.

faux pass sanitaire vaccin Lyon Vénissieux Minguettes
Sur Snapchat, un internaute habitant à Lyon propose des faux pass sanitaires pour un prix record. Capture d’écran.

« Aux Minguettes, les gens s’informent beaucoup sur le vaccin sur les réseaux sociaux. Lire les journaux, c’est pas un truc de cité. »

Le rappeur Bassem des Minguettes, il m’a beaucoup matrixé contre le vaccin. Sur Snapchat, il mettait tout le temps des vidéos sur des gens qui faisaient des expérimentations avec des puces, qui disaient que les variants étaient inventés pour instaurer la peur et refaire le pays. Ensuite il partageait des articles de presse qui venaient corroborer ce qu’il avait annoncé. Il ne parlait que de ça et moi, je pensais qu’il avait raison.

Dans les snacks de Vénissieux, personne ne va jamais te demander le pass sanitaire. Les gens qui habitent dans ma cité, aux Minguettes, ils ne sont pas fans du vaccin. Beaucoup pensent qu’il s’agit d’un complot parce qu’ils suivent ce que disent Bassem ou ce genre de mecs. Bassem il a des contacts dans les cités, il y va régulièrement. Comme il habite à Vénissieux, il est bien connu. S’il dit aux gens de faire un salto arrière ou d’aller taper quelqu’un, ils vont y aller. Il a une forte influence sur les gens.

Aux Minguettes, les gens s’informent beaucoup sur le vaccin sur les réseaux sociaux. Lire les journaux, c’est pas un truc de cité, sauf pour les vieux. Si quelqu’un s’intéresse aux journaux, on va dire qu’il fait le riche, qu’il se la pète. Les journaux, c’est pour ceux qui habitent à Lyon, pas dans une cité.

Si les journaux parlent de quelqu’un de Vénissieux, là les gens vont aller lire l’article et le partager sur les réseaux sociaux. Quand ça parle de la cité c’est OK, mais quand ça parle de Lyon ils s’en foutent.

« Après le vaccin, je suis tombé malade, j’ai eu mal au bras mais je suis toujours là. »

Finalement, je suis allé me faire vacciner. Je suis allé en Tunisie cet été voir mes cousins et ils étaient tous vaccinés depuis deux mois. Ils m’ont matrixé aussi. Ils m’ont dit « regarde, on est vaccinés et on est pas morts ! ». Je me suis dit que c’est vrai, ils avaient l’air d’aller bien, que j’avais déjà eu plein de vaccins obligatoire et que j’en étais pas mort.

Au centre de vaccination de Gerland, au moment de me faire vacciner, j’ai dit à l’infirmière que j’avais peur du vaccin et des piqûres. Elle m’a rassuré, m’a dit de lui parler et que je n’allais rien sentir. La vérité, je lui ai parlé et je n’ai rien senti ! Elle a des dons de fée. Après, je suis tombé malade, j’ai eu mal au bras mais je suis toujours là. Maintenant, je dois avoir ma deuxième dose mais je n’ai pas peur. Un pote m’a dit que la deuxième dose, c’était la pire. Je lui ai répondu : « Pas de soucis frérot, c’est pas grave j’assume. »

centre vaccination vaccin Covid-19 Lyon Part-Dieu
Centre de vaccination de la Part-Dieu, dans le 3e arrondissement de Lyon.Photo : Rue89Lyon

J’ai des potes qui sont craintifs du vaccin. Je n’essaie pas de les convaincre sinon ils vont croire que je les matrixe et que je suis envoyé par l’État pour les forcer à se faire vacciner. Je vais souvent avec eux à la mosquée, je leur dis que je suis vacciné et que je vais bien, ils me disent que je suis fou. A la sortie de la mosquée, il y a d’autres gens qui viennent les voir pour leur dire qu’eux aussi ont été vaccinés et qu’ils n’en sont pas morts.

« Je n’arrive pas à comprendre comment j’ai pu croire à ces trucs complotistes. »

Aujourd’hui, je vois toujours passer des trucs complotistes sur les réseaux sociaux mais je n’y crois plus. Je me dis que tant que je n’ai pas expérimenté moi-même, je ne peux rien savoir. Je me dis que j’ai été débile de penser qu’ils allaient me mettre une puce… Aujourd’hui, ça me paraît complètement impossible. Je n’arrive pas à comprendre comment j’ai pu croire à ces trucs complotistes. Quant à Bassem, je ne vois plus ses vidéos sur les réseaux sociaux et je ne le cherche pas.

Maintenant, j’essaie de vérifier la source de ce qui est partagé sur les réseaux sociaux. C’est facile de photoshoper un article du Parisien ! Je ne fais plus confiance aux réseaux sociaux, j’essaie de regarder un peu les journaux, le vrai Parisien par exemple.

Des enseignants de l’académie de Lyon en grève ce jeudi

Des enseignants de l’académie de Lyon en grève ce jeudi

Les syndicats de l’Éducation nationale appellent les enseignants des écoles, collèges et lycées à faire grève ce jeudi 23 septembre, avec un rassemblement annoncé en début d’après-midi dans le 3e arrondissement de Lyon.

Réforme du baccalauréat, manque d’effectifs, gestion acrobatique de la crise sanitaire dans les écoles, collèges et lycées… Les personnels de l’Éducation nationale évoquent une longue liste de raisons d’être en colère vis-à-vis de la politique menée depuis quatre ans par leur ministre, Jean-Michel Blanquer.

Ce jeudi 23 septembre, l’intersyndicale des professionnels de l’Éducation nationale – Sud, la CGT, FO et FSU – appellent les enseignants de l’académie de Lyon à une journée de grève. Un rassemblement est organisé à partir de 14h sur la place Guichard, dans le 3e arrondissement de Lyon. Ensuite, direction le rectorat, dans le 7e arrondissement, pour exiger « un plan d’urgence pour l’éducation ».

école Education nationale académie de Lyon enseignants grève
L’école des Girondins, baptisée Françoise Héritier, ouverte en septembre dernier à Gerland.Photo : LB/Rue89Lyon

Une absence d’anticipation ministérielle jugée « irresponsable » pour cette rentrée 2021

« La rentrée 2021 est de nouveau marquée par le manque d’anticipation et la confusion de la politique suivie face à la poursuite de la crise sanitaire, déplore l’intersyndicale dans un communiqué.

La rentrée aurait nécessité la mise en place d’un plan d’urgence et la création massive de postes pour l’éducation dans un contexte qui a rendu plus compliquée la progression des apprentissages. […] Cette absence d’anticipation et de prise de décisions est irresponsable au regard des enjeux de gestion et de sortie de crise. »

Les syndicats estiment qu’aurait été nécessaire « la création de postes d’enseignant.es, de CPE, AED, AESH, de PsyEN, de RASED, de personnels administratifs, techniques, santé et sociaux », pour assurer une meilleure gestion de la crise sanitaire et de ses conséquences tant pour les élèves que pour les personnels.

Or, dans l’académie de Lyon, cette rentrée 2021 s’est faite selon leurs termes « dans le flou sur tous les points », avec notamment un protocole sanitaire fragile et « des conditions d’encadrement des élèves très dégradées pour cette rentrée » d’après la réaction du Snes-Fsu aux déclarations de Jean-Michel Blanquer quelques jours avant la rentrée.

La création de la fonction de directeur d’école, une nouvelle proposition de loi qui ne passe pas

Fin août, Jean-Michel Blanquer avait en outre annoncé une maigre augmentation des salaires : quelques dizaines d’euros supplémentaires pour les enseignants, moins pour les AESH et pas un centime pour les AED de la vie scolaire. Les syndicats exigent cette fois-ci une « réelle hausse » des salaires, pour tous les professionnels de l’Éducation nationale.

Ils dénoncent aussi la réforme du baccalauréat, qui se fera en grande partie en contrôle continu, et réclament un retour de l’ancienne formule du bac, avec des épreuves terminales, nationales et anonymes.

La dernière mesure en date qui fait grincer des dents les syndicats est la proposition de loi Rilhac, qui doit être soumise à l’Assemblée nationale pour une deuxième lecture fin septembre. Ce texte propose la création de la fonction de directeur ou directrice d’école, avec une délégation de compétences de l’autorité académique.

« Si cette proposition de loi était adoptée, on peut imaginer la pression supplémentaire que subiraient les directrices et directeurs : non seulement il faudrait continuer à alimenter la communication du ministère avec des indicateurs et des statistiques, mais il faudrait en plus bien « manager » son équipe, s’assurer que tou⋅te⋅s les professeur⋅e⋅s des écoles rentrent bien dans les clous voire participer à leur évaluation », dénonce le syndicat Sud.

#Enseignant

« Désolé, Eric Zemmour, mais on compte de nombreux ‘Mohamed’ dans la Résistance »

« Désolé, Eric Zemmour, mais on compte de nombreux ‘Mohamed’ dans la Résistance »

Habitant de la région lyonnaise, Kamel Mouellef parcourt la France à la recherche des combattants « indigènes » oubliés. Il a publié deux BD à partir de cette quête. Dans une tribune que nous publions ci-dessous, il réagit aux propos d’Eric Zemmour qui souhaite interdire les « Mohamed » et autres prénoms étrangers.

M. Eric Zemmour veut interdire le prénom « Mohamed » et tous les prénoms étrangers. J’ai du mal à comprendre. Pourquoi s’est-il embarqué là-dedans ? Veut-il nous emmener dans une guerre civile ?

Comme beaucoup d’autres avant lui, le candidat putatif à l’élection présidentiel oublie ce que tous les « Mohamed » ont apporté à la France, particulièrement en ce battant pour ce pays pour lequel ils n’avaient bien souvent pas la nationalité.

Cette histoire ne date pas d’hier. Ça a commencé avec la Guerre de Crimée, ça s’est poursuivi avec la guerre contre les Prussiens en 1870 et ça a culminé lors des deux guerres mondiales et la guerre d’Indochine.

Mon arrière-grand-père, Alouache, tirailleur algérien, a combattu à Verdun où il a été gazé. Il est finalement mort au front en juillet 1918.

L’Algérie, c’était alors 3 départements Français. Tous les étrangers venant s’installer en Algérie et tous les Juifs algériens bénéficiaient du décret Cremieux qui leur donnait la nationalité Française. Mais pas l’immense majorité des Algériens qui sont restés sous le régime de l’indigénat. Mon arrière-grand-père n’a pas pu bénéficier de ce décret. Il a toutefois été appelé sous les Drapeaux !

Moi, je suis né à Lyon 2ème le 25 mars 1956. Je suis fier de cette histoire-là oubliée voire niée. M. Zemmour, je vais ici vous citer quelques noms pour votre bonne information.

« Mohamed Oussas, 31 ans, Résistant FFI mort pour la France le 11 août 1944 »

Prenons la Résistance, j’ai collecté lors de mes différentes recherches des tas de Maghrébins morts pour la France, notamment dans la région de Lyon.

Je veux m’arrêter sur le cas de Mohamed Oussas. A 31 ans, ce Résistant FFI (Forces françaises de l’intérieur) est mort le 11 août 1944, tué lors d’un accrochage avec des soldats Allemands. Ça s’est passé en Isère, sur la route du col d’Ornon, entre la Mure et Bourg-d’Oisans.

Au Périer, une plaque a été posée pour honorer sa mémoire. Mais dans les années 70, un habitant du coin, qui ne supportait pas son nom, l’a arraché, sans même se cacher.
« Les bougnoules, on les tuaient là-bas [en parlant de la Guerre d’Algérie]. Là, on les honore », aurait-il dit.
Des Zemmour, il y en avait avant avant vous, M. Zemmour.

C’est la mémoire de tous ces soldats, ces Résistants morts pour la France qu’il faut honorer et rappeler que les « Mohamed » ne sont pas un problème pour la France. Au contraire, ils l’ont construite et défendue.

La Stèle de Mohamed Oussas, Résistant FFI mort le 11 août 1944 dans le cimetière militaire de la Doua, à Villeurbanne.Photo : DR

« Le premier imam de Lyon a sauvé des enfants juifs »

A Lyon, il faut rendre particulièrement hommage à l’imam Bel Hadj El Maafi, le premier imam de la ville.
Il a fourni des faux certificats de religion musulmane à des enfants juifs de Saint-Fons pour leur sauver la vie.

Récemment, le grand rabbin de Lyon Richard Wertenschlag lui a justement rendu hommage. Je me joins à sa voix.

Dans cette œuvre, l’imam Bel Hadj El Maafi travaillait notamment avec un certain Djaafar Khemdoudi, qui était infiltré par la Résistance au poste de secrétaire interprète au service allemande, à Lyon. Celui-ci a empêché la déportation d’un grand nombre de personnes en leur confectionnant des faux papiers.

Dénoncé puis arrêté le 23 juin 1944, il fut interné à Montluc puis au camp de Neuengamme. Il a survécu et a été rapatrié le 21 mai 1945. Il a reçu la médaille de la Résistance, la médaille Militaire ainsi que la Légion d’honneur (au grade d’officier).

l’imam Bel Hadj El Maafi (troisième en partant de la droite en djellaba blanche) défile dans les rues de Lyon le 3 septembre 1944 avec Frère Benoît, autre figure de la Résistance lyonnaise. Photo d’archive de Philippe Pernot

Qu’on mette à l’honneur tous ceux qui ont combattu pour la France.

Il faut également parler du 21 juin 1940. Ce jour-là, deux Algériens nommés Mohamed ben Salah et Mohamed ben Ali ont été assassinés dans les caves de la préfecture du Rhône. C’était les débuts de l’Occupation. Ces deux Algériens travaillaient à l’usine automobile Rochet-Schneider, rue Feuillat (3ème arrondissement). Ils auraient préféré saboter les machines plutôt qu’elles ne tombent dans les mains des Allemands. Une plaque a été posée à l’intérieur de la préfecture. Mais il n’est pas précisé qu’il s’agit d’Algériens.

« Des ‘Mohamed’ ont sauvé des Juifs, M. Zemmour, c’est cette histoire qu’il faut enseigner ! »

Si on avait des noms de rue Mamadou, Nguyen ou Mohamed, ça se passerait autrement. On pourrait faire comme pour ce square de Paris qui va porter le nom de l’imam Abdelkader Mesli qui a sauvé 1700 Juifs. Déporté, il a survécu aux camps de Dachau, Mathausen et Ebensee. En sortant, il pesait 30 kg. D’ailleurs, son fils s’appelle Mohamed.

Des musulmans ont sauvé des Juifs, M. Zemmour, c’est cette histoire qu’il faut enseigner !

Alors, M. Zemmour, plutôt que de taper, à côté, sur les « Mohamed », on aimerait connaître vos propositions en matière de politique économique, sociale ou environnementale. C’est cela qu’on attend d’un candidat à la présidence de la République.

indigènes Mohamed Kamel Mouellef
Kamel Mouellef et le drapeau du 1er régiment de tirailleurs le 8 mai 2011, place Sainte-Blandine (Lyon 2ème).Photo : DR

#Résistance

Immobilier : regardez l’évolution des prix dans la métropole de Lyon depuis 2016

Immobilier : regardez l’évolution des prix dans la métropole de Lyon depuis 2016

[Data] Voici une visualisation de l’évolution des prix de l’immobilier à Lyon et dans la métropole. Pas de baromètre ou d’estimation mais des données tirées des ventes d’appartement et de maisons depuis 2016 dans l’ensemble des communes de la métropole de Lyon.

+11,5%. C’est le taux d’évolution annuel moyen du prix du mètre carré (pour les appartements) à Lyon 6e entre 2016 et 2020. C’est l’arrondissement de Lyon où l’évolution annuelle moyenne de l’immobilier est la plus importante sur la période.

>> Voir la carte des prix de l’immobilier 2016-2020 à Lyon et toutes les communes de la métropole de Lyon<<

Lyon 6e et Lyon 7e, les arrondissements où les prix ont le plus augmenté

Aucun arrondissement de Lyon n’y échappe, selon les chiffres du ministère de l’économie et des finances. Sur la période, l’augmentation annuelle moyenne avoisine les 10% dans les neufs arrondissements de Lyon. Lyon 2e, Lyon 7e et Lyon 8e sont les trois arrondissements où le prix du mètre carré pour les appartements a le plus augmenté en moyenne chaque année depuis 2016.

Voici le taux d’évolution annuel moyen du prix du mètre carré pour des appartements (neufs et anciens) dans les arrondissements de Lyon entre 2016 et 2020 :

    Lyon 1er : + 9,7%Lyon 2e : + 10,5%Lyon 3e : + 9,8%Lyon 4e : + 9,7%Lyon 5e : + 8,5%Lyon 6e : + 11,56%Lyon 7e : + 10,63%Lyon 8e : + 10,24%Lyon 9e : + 8,4%

Villeurbanne suit une évolution comparable à Lyon

À Lyon 6e, les appartements vendus en 2020 se sont négociés à un prix moyen de 6 296 euros du mètre carré. Il était de 4 064 euros en 2016. À Lyon 7e, qui a vu de nombreux projets immobiliers neufs livrés du côté de Gerland sur cette période, il se négociait en moyenne à 4923 euros le mètre carré en 2020 contre 3 286 euros en 2016.

L’évolution est quasiment identique à Villeurbanne, le « 10e arrondissement de Lyon ». Selon les données du ministère de l’économie, le taux d’évolution annuel du prix du mètre carré pour un appartement à Villeurbanne a augmenté de 9,6% entre 2016 et 2020. Il était de 3 533 euros du mètre carré (neuf et ancien confondus) en 2020 contre 2 450 euros en 2016.

Vous pouvez voir le détail des prix de l’immobilier dans chaque commune de la métropole de Lyon de 2016à 2020 sur notre carte :

>> Voir la carte des prix de l’immobilier 2016-2020 à Lyon et toutes les communes de la métropole de Lyon<<

Nous reviendrons sur l’analyse de ces données prochainement.

#Hausse des prix de l'immobilier#Maisons

Les rats de Lyon : « Ils ne semblent plus craindre l’humain »

Les rats de Lyon : « Ils ne semblent plus craindre l’humain »

[Série] C’est souvent à la tombée du jour qu’on les aperçoit à Lyon, courir le long des berges du Rhône ou jaillir d’une poubelle. Hantise de nombreuses personnes, les rats doivent-ils être éradiqués à tout prix ?

Ils seraient plus d’un million sous les pieds des lyonnais, selon la rumeur qui grouille. Prêts à déferler sur la ville à la moindre vibration dans les souterrains. Pourtant on leur trouve certaines utilités : avertisseurs de fuites de gaz, mangeurs de déchets, nettoyeurs d’égouts… Comment interpréter et appréhender la présence et l’augmentation des rats à Lyon ?

Florent est un jeune consultant en stratégie. Début 2020, il s’installe avec son conjoint dans un appartement qui donne sur la place Bir-Hakeim (Lyon 3e). De son balcon, il a une vue imprenable sur les jeux pour enfants :

« Tous les jours, il y avait des enfants qui venaient y jouer, et aussitôt que le soleil déclinait et qu’ils rentraient chez eux avec leurs parents, de nouveaux occupants prenaient leur place. »

De drôles d’occupants, plus petits, et plus poilus :

« Ils étaient entre le gris et le marron, bien costauds. Je me suis dit que ce n’était pas possible d’avoir autant de rats au même endroit. Mais si, c’en était. »

La situation empire et le nombre de rats qui reviennent chaque soir autour et sur les jeux pour enfants ne cesse d’augmenter. Ils font toutes les poubelles du square, grimpent au toboggan…

« J’ai même vu un combat entre un rat et un pigeon une fois. C’était rigolo et en même temps un peu sinistre. »

« Le rat est présent à Lyon là où il y a des eaux souterraines »

N’y tenant plus, six mois après son emménagement, Florent écrit à la Ville de Lyon et la Métropole :

« Les services d’écologie urbaine m’ont répondu dans les heures qui ont suivi. Quelque chose de très bref comme : « On s’en occupe, merci de nous avoir prévenus. ». Je n’y croyais pas trop mais trois jours après, les rats avaient disparu. »

Florent a par la suite revu des rats traverser la place dans les mois qui ont suivi, mais c’était anecdotique.

Quentin Brunelle est fondateur de l’association lyonnaise Des espèces Parmi’Lyon qui vise à sensibiliser à la protection de la biodiversité. Il le souligne, ce n’est pas n’importe quel rat qui se balade dans les égouts de Lyon, mais le surmulot :

« Le surmulot est originaire des zones humides. Il a transféré son habitat dans les égouts. Pour faire simple, le rat est surtout présent là où il y a des eaux souterraines. »

rats Lyon rat
Un rat CC Denitsa Kireva/Pexels

Mais des égouts et des eaux souterraines, n’y en a-t-il pas partout ?

« Les égouts ne sont pas tous pareils, ça dépend de quand et comment on a bâti le quartier. Par exemple, pour construire le 1er arrondissement on a beaucoup creusé de zones souterraines longues. On a fait comme des autoroutes pour les rats. »

« J’interviens pour dératiser dans des bâtiments neufs, parfois même dans des grands hôtels »

Au même titre que cinquante autres sites à Lyon, le 1er arrondissement est une zone rouge du rat pour les services d’écologie urbaine. Dans cette classification, on retrouve tous les espaces de verdure, vieux quartiers, traboules, souterrains, voies sur les berges… Comme lieux particulièrement « rats-friendly ». De même, le quartier Part-Dieu ainsi que le 7e sont particulièrement surveillés.

Parfois, dans ces quartiers, les rats déferlent du jour au lendemain, comme ce fut le cas dans la rue des Marronnier en 2019 (Lyon 2e).

Jonathan Rive est gérant de Nuisiprotect, une société familiale de désinfection et de lutte contre les nuisibles située 91 Rue Paul Bert, à Lyon 3e. Selon lui, les invasions soudaines de rats dans les rues et les habitations sont la conséquence de démolitions ou de travaux :

« Par exemple, en ce moment il y a beaucoup de travaux de voirie à Villeurbanne. Les vibrations délogent les rongeurs et ils sortent. »

rats lyon Nuisiprotec
Jonathan Rive, dans les locaux de son entreprise Nuisiprotec, dans le 7è, à Lyon.Photo : LS/Rue89Lyon

Jonathan Rive est récemment intervenu dans une école au sud de Villeurbanne, que des rats fraîchement dérangés avaient envahie. Il précise :

« Il y a plein de clichés sur les rats et les endroits où ils infesteraient. J’interviens majoritairement dans des bâtiments neufs, parfois même dans des grands hôtels. »

Il ajoute :

« On m’appelle été comme hiver ! Les cafards, rats et souris, avant, c’était saisonnier. On travaillait à les chasser surtout en été. Aujourd’hui la météo est tellement déréglée que c’est toute l’année. »

« Les rats de Lyon sont plus nombreux chaque année »

rat toilettes Lyon
Un rat arrivé par des toilettes à Lyon, photo de Jonathan Rive

Il ajoute :

« Ils sont plus nombreux année après année, c’est sûr. Ce qui me met le plus mal-à-l’aise c’est qu’ils semblent ne plus craindre l’homme. »

Les rats s’invitent tout de même plus souvent dans les bâtiments pourvus de malfaçons, là où les interstices et les trous sont nombreux dans les cloisons. Jonathan Rive précise quand-même :

« J’aimerais pouvoir dire qu’il y a un logement typique pour les rats, mais ils peuvent arriver de plein de façons différentes. Par exemple, ils peuvent débarquer par les toilettes. Les rats ont la capacité d’aplatir leur cage thoracique et de respirer trois minutes sous l’eau. »

Glaçant. Pourtant Jonathan Rive semble considérer l’animal :

« Je les respecte beaucoup. Ils sont vraiment intelligents, c’est pour ça qu’ils ne peuvent être tués qu’avec des produits qui mettent 72 heures à agir : Pour ne pas qu’ils fassent le lien entre la mort d’un autre rat et le raticide. »

Lyon rats appats rongeurs
Un poste à appâts pour rongeursPhoto : LS/Rue89Lyon

Piéger un rat n’est donc pas chose facile : Il faut penser la configuration de l’appartement et y placer stratégiquement le poste à appâts, pour que celui-ci fasse partie du décor. Il s’agit d’une petite boîte couverte -donc rassurante pour les rongeurs- dans laquelle on met du raticide : Une dose d’anticoagulant létal qui frappe plusieurs heures après avoir été ingérée.

« Avant il y avait les pièges à glu, heureusement, maintenant c’est interdit. Quand une souris se faisait prendre par un piège à glu, il pouvait y avoir jusqu’à cinq souris qui s’y collaient aussi, juste à côté, limite en rangs d’oignons. »

En revanche :

« Un rat, c’était rare qu’il se fasse prendre, et quand il y en avait un, tous les autres retenaient la leçon. »

« Les rats de Lyon participent à l’élimination de nos déchets ainsi qu’à l’entretien de nos égouts »

rat maison Lyon
Un rat se baladant dans une maison de Lyon, photo de Jonathan Rive

Jonathan Rive considère qu’il « pense comme un rat ». Selon lui, c’est pour cela qu’il est un bon professionnel. Il lui arrive régulièrement d’attraper des rats à mains nues pour aller les relâcher en campagne :

« J’ai des clients qui n’aiment pas ça, ils aimeraient bien que je les tue tous. »

Jonathan Rive a beaucoup réfléchi à la nuisibilité que représentent les rats :

« Je ne pense pas qu’on puisse dire que, seuls, dans la nature, les rats soient des nuisibles. Le problème, c’est quand ils sont trop nombreux et envahissants. »

Il poursuit :

« Les punaises de lit par exemple, je ne sais pas si elles apportent quoi que ce soit à la biodiversité. Les rats, en revanche, mangent les déchets dans les égouts, par exemple. »

Un point de vue partagé par Patrice Franco, le directeur de la Ligue de Protection des Oiseaux du Rhône :

« Il faut toujours vérifier qu’un animal n’apporte rien à la biodiversité, avant de considérer que c’est un nuisible. Je crois bien que le rat participe à l’élimination de nos déchets ainsi qu’à l’entretien de nos égouts. »

A Paris, Pierre Falgayrac, l’auteur d’un « Manuel de lutte raisonnée contre les nuisibles » estime que les rats mangent plus de 30 000 tonnes de détritus par an. Cette étude part du postulat que 3,8 millions de rats sont présents dans la capitale. Or on sait qu’un surmulot en milieu urbain mange en moyenne 25 grammes de déchets par jour.

30 000 tonnes de déchets en moins, il s’agit d’un plus non négligeable à l’heure où la gestion des déchets est une grosse épine dans le pied des villes de France. On peut même retourner le problème du rat : Si les rats n’étaient pas là, les villes seraient-elles confrontées à des problèmes sanitaires, conséquence de l’accumulation des déchets ?

« La population de rats s’adapte à la nourriture à disposition »

À Lyon, la rumeur veut que la métropole compte un rat par habitant, soit un peu moins d’1,3 millions de rats. Une rumeur difficile à faire apprécier par des élus qui ne « savent pas » et qui semblent peu enclins à reconnaître une quelconque utilité au rat.

Nicolas Husson est l’adjoint au maire de Lyon chargé de la biodiversité, de la nature en ville et de la protection animale. Il ne semble pas avoir les mêmes égards pour les rats que pour les pigeons, pour lesquels il condamne la mort par asphyxie au CO² :

« A l’hôtel de ville on a des pièges à rats avec des systèmes de noyade. Ça fonctionne bien. »

L’élu déclare surtout se préoccuper du risque sanitaire que représentent les rats de Lyon, notamment en termes de maladies zoonotiques telles que la leptospirose.

Il chapeaute le service d’écologie urbaine qui intervient pour dératiser dans les lieux publics. Contrairement à Paris, où la ville multiplie les « Plans rats » depuis 2017, il semble que les services d’écologie urbaine de Lyon soient pour l’instant jugés suffisants pour lutter contre les invasions.

Du reste, comme pour les pigeons, Nicolas Husson aimerait que les Lyonnais laissent un peu moins traîner leurs déchets alimentaires. Il ajoute :

« Quand on nourrit les pigeons – ce qui est interdit -, on oublie souvent que ceux qui passent derrière, ce sont les rats. Et la population de rats s’adapte à la nourriture à disposition. »

Nathalie Dehan est conseillère métropolitaine en charge d’une mission sur la condition animale à Lyon. Elle aussi insiste sur la responsabilité citoyenne :

« Personne ne veut l’éradication totale des rats. Par contre, on veut les faire fuir. Ce serait bien que les individus prennent leurs responsabilités avec leurs détritus, qu’à la fois ils fassent bien attention à fermer leurs poubelles, et surtout qu’ils ne laissent pas traîner leurs déchets alimentaires. »

rats animaux condition animale Lyon
A gauche, Pierre Athanaze, 11e vice-président de la Métropole en charge de l’environnement et de la protection animale. A droite, Nathalie Dehan, conseillère métropolitaine en charge d’une mission sur la condition animale à Lyon, notamment les animaux domestiques de compagnie, les animaux d’élevage pour la consommation, les animaux sauvages captifs et les animaux liminaires.Photo : LS/Rue89Lyon

Les fouines à Lyon, prédateurs des rats

fouine rats lyon
Une fouine, prédatrice des rats à Lyon. Photo : Zefram derivative work/ Mariomassone/Wikimedia Commons

Pierre Athanaze est vice-président de la Métropole de Lyon en charge de l’environnement et de la protection animale. Il complète en rappelant qu’en ville, les prédateurs du rat ne sont pas nombreux :

« Dans nos grands parcs, il y a des rapaces qui chassent les rats. En revanche, dans les petits squares de ville, il n’y a presque rien. »

Presque ? Il reste un discret prédateur du rat : la fouine. Elle est régulièrement vue à Lyon, particulièrement dans le Vieux Lyon, autour de Fourvière ainsi que sur les Pentes de la Croix-Rousse (Lyon 1er).

Pierre Athanaze déplore qu’on lui fasse une mauvaise réputation :

« Certains chasseurs leur font parfois de la « contre-pub », parce qu’historiquement les fouines étaient vues comme des voleuses de gibier et faisaient aussi de gros dégâts dans les poulaillers. »

Une fouine fait généralement la même taille qu’un chat, même si sa morphologie est différente. Son corps est très long, et ses pattes plutôt courtes. Elle est pourvue d’une longue queue touffue.

Nathalie Dehan conclut :

« Les fouines sont très discrètes et elles ont un territoire étendu. Ce sont des animaux timides qui n’attaquent pas les hommes. C’est réjouissant de savoir qu’elles sont là. »

Il y a cependant une ombre au tableau. Il arrive que les fouines, prédatrices des rats, ingèrent du bromadiolone, les pastilles anticoagulantes utilisées pour tuer ces mêmes rats.

#rats

Ces écrivains qui dénigrent Lyon : pour Julien Gracq, la ville est la « porte du purgatoire »

Ces écrivains qui dénigrent Lyon : pour Julien Gracq, la ville est la « porte du purgatoire »

[Série] Au fil de l’histoire quelques grands écrivains sont passés à Lyon. Stendhal, Flaubert, Daudet, Camus, de Beauvoir, Dickens… Pour beaucoup l’expérience n’a pas toujours été au rendez-vous et le livre d’or qu’ils ont laissé est parfois dur et acerbe.

Malgré la renommée et la virtuosité de leur plume, ces grands esprits ont donné dans le cliché. Des clichés qui trahissent malgré tout une part de vérité sur ce que donnaient à voir d’elles-mêmes la ville de Lyon et son industrie par le passé.

Ville bourgeoise, fermée, froide et aimant tellement le travail ou la messe qu’elle en oublierait de s’amuser. Cette image colle à la peau de Lyon depuis le XIXe siècle au moins. Avant que les choses finissent par changer et que la ville parvienne à acquérir l’image d’une « ville en mouvement », à défaut d’être celle où on demande à se faire enterrer pour être plus près du paradis.

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#Clichés Lyon Paris#Haters

A Lyon, quatre manifestations contre le pass sanitaire ce samedi

A Lyon, quatre manifestations contre le pass sanitaire ce samedi

Ce samedi 18 septembre, quatre manifestations déclarées sont prévues à Lyon contre le pass sanitaire. Il s’agit du dixième week-end de mobilisation. 

Après l’entrée en vigueur de l’obligation vaccinale pour les soignants ce mercredi, les manifestations contre le pass sanitaire continuent de façon dispersée à Lyon. Ce samedi 18 septembre, quatre rassemblements sont prévus. Tous ont été déclarés en préfecture. 

Pour ce dixième week-end de mobilisation, la journée commencera par un rassemblement des bibliothécaires, à 10h. La CGT et Sud Ville de Lyon ont appelé à un nouveau temps de revendication, cette fois-ci devant la bibliothèque du 4e arrondissement. Des préavis de grève ont aussi été posés toute cette semaine. Les agents s’étonnent notamment que le pass soit toujours obligatoire pour les usagers de la BM, mais pas pour les clients des centres commerciaux.

A Lyon : les soignants au départ d’Edouard-Herriot

A 14h, plusieurs cortèges partiront de trois points de Lyon.

En soutien aux soignants suspendus le 15 septembre, la section Sud et FO de l’hôpital Edouard-Herriot appelle à un rassemblement devant le centre hospitalier. Avec le collectif hospitaliers résistants 69, ils marcheront pour défendre leurs collègues. 

« Que ce soit les hôpitaux publics, les cliniques, les IME, et d’autres associations d’accueil pour enfants, adolescents en difficultés. Tous les secteurs seront impactés par cette amputation de personnel compétent, rappellent-ils dans un communiqué. Les hôpitaux vont mal et pourtant ils suspendent les salariés. Combien d’opérations vont être annulées, mettant en danger la vie des patients ? » 

Des soignants manifestent devant l'ARS contre le pass sanitaire à Lyon.
Manif des soignants contre le pass sanitaire devant l’ARS le 15 septembre.Photo : PL/Rue89Lyon

Une division dans l’ancienne manifestation « citoyenne »

Au nord de la ville, la manifestation menée par le collectif « Contre la coronafolie » s’élancera elle de la gare des Brotteaux. Plutôt classé (très) à droite, ce rassemblement se définit comme apartisan par son organisateur, Dominique Garret. 

« Nous vivons dans une dictature au profit de l’oligarchie pervertie qui maintenant impose par la force des manipulations génétiques illégitimes pour mettre en esclavage chaque personne comme du vulgaire bétail », écrit le collectif dans un communiqué.

La semaine dernière, ils avaient marché avec le collectif « Un Notre monde Aura ». Ce ne sera pas le cas cette semaine. Ces derniers ont décidé de faire leur propre rassemblement. Ils se retrouveront sur les quais, au niveau de la place du Maréchal Lyautey (6e arr), à 14h. 

Pour rappel, le nom de ce collectif semble faire référence à la liste du même nom, se revendiquant citoyenniste et anti-vaccin, présente aux dernières élections régionales. Celle-ci n’avait pas de représentants en région Auvergne-Rhône-Alpes.

Lors de ce scrutin, cette liste voulait remettre le citoyen « au cœur de l’État ». Elle était soutenue par le collectif controversé Reinfo Covid. Depuis l’été 2020, ce dernier s’oppose au port du masque obligatoire en extérieur, au confinement et à la vaccination.

Un nouvel arrêté d’interdiction de manifester

Comme la semaine dernière, la préfecture a annoncé la mise en place de deux périmètres d’interdiction de manifester. Comme souvent, il englobe une grande partie de la presqu’île, des Terreaux à Bellecour, en prenant aussi la rue Victor-Hugo et la place Carnot. De l’autre côté du Rhône, il comprend le secteur autour de la préfecture (Rue Rabelais, Cours de la liberté, avenue Saxe et Rue de la Part-Dieu).

Le Lyon Street Food Festival, un tour du monde culinaire ce week-end

Le Lyon Street Food Festival, un tour du monde culinaire ce week-end

Cette année, le Street Food Festival n’aura finalement pas lieu aux Subsistances. Il se tiendra du 16 au 19 septembre dans un autre hot spot culturel de Lyon, les anciennes usines Fagor-Brandt (à Gerland, Lyon 7e).

Cette cinquième édition est placée sous le signe « du voyage et de la cuisine du monde ». Au menu, une centaine de chefs et quatre destinations : l’Afrique, Bruxelles, la Vallée de la gastronomie française et l’Asie.

Cuisine sénégalaise de La Teranga, mais aussi le food truck d’Anne-Sophie Pic, cheffe étoilée de Valence, ou encore les saveurs libanaises d’Aklé : la liste des cuisiniers présents est longue et assez impressionnante.

Afin d’animer ce road trip culinaire, 70 performances culturelles et artistiques sont prévues. Pas moins de dix concerts électro, avec les Naïve New Beaters, Magenta ou encore Macadam crocodile.

Dans l’espace « Ecolab », les visiteurs pourront découvrir des ateliers autour de l’environnement et du zéro-déchet : upcycling, apiculture, création de produits naturels… Il sera aussi possible de mettre la main à la pâte en participant à des cours de cuisine.

Horaires :

Jeudi 16 et vendredi 17 septembre : 18h à minuit

Samedi 18 septembre : 11h à minuit

Dimanche 19 septembre : 11h à 22h

Billetterie en ligne. Pass sanitaire requis. Plus d’informations sur le site de Lyon Street Food Festival.

A Villeurbanne, des jeunes de la PJJ interrogent le traitement médiatique de l’islam

A Villeurbanne, des jeunes de la PJJ interrogent le traitement médiatique de l’islam

Dans le cadre d’un atelier consacré à la fabrique des médias, un groupe de jeunes de l’UEAJ (Unité éducative et d’activités de jour) de Villeurbanne, encadrés par la Protection Judiciaire de la Jeunesse (PJJ), a rédigé un article consacré au traitement médiatique de l’islam. Nous le reproduisons ci-dessous.

« Islam = terroriste ».

« Islam = haine ».

« Islam = extrémisme ».

Voici les clichés souvent véhiculés dans les médias. Régulièrement, le débat sur le voile revient sur la scène médiatique. Comme dernièrement avec la loi sur les séparatismes votée cet été. Ou dans des débats télévisés, notamment dans des émissions sur CNews ou BFMTV. Dans les faits, cette loi semble surtout viser les musulmans. Alors quel en est l’impact ? Comment les musulmans le vivent-ils ?

A Villeurbanne, nous avons posé la question du traitement médiatique de l’islam à des passants, à des musulmans et des associations.

Samir de Villeurbanne : « l’islam dans les médias, c’est toujours à sens unique »

A la question : « est que vous trouvez qu’on parle beaucoup de l’islam dans les médias ? », Jamila*, 50 ans, réagit :

« Oui, ils ont oublié leurs problèmes alors ils parlent de l’Islam. il suffit de voir une femme voilée pour qu’on parle que de ça. Pourtant la vierge Marie n’a jamais montré ses cheveux non plus. »

« Que ce soit l’islam, le christianisme, le judaïsme, s’ils nous laissent tranquilles on vivra mieux, mais pas chacun dans son coin, car justement ils veulent nous séparer », ajoute-t-elle.

Assis sur un banc près de Charpennes, à Villeurbanne, Samir* répond à son tour :

« Il y a que ça dans les médias, on nous stigmatise toujours alors qu’il y a des problèmes beaucoup plus graves. »

Interrogés ensuite sur la façon dont les médias parlent de l’islam et comment ils le perçoivent personnellement, les passants ont répondu :

« C’est toujours à sens unique pour nous taper dessus, sortir que le mauvais de l’islam alors que c’est une religion d’ouverture. Je me sens attaqué dans les médias, avec Zemmour et toute leur bande. Je préférerais qu’on évoque tout ce qui est vertueux dans l’islam, être ensemble, la paix. Pour moi tous ceux qui font des attentats ne sont pas des musulmans », poursuit Samir.

« Je trouve que c’est un peu exagéré, c’est trop. On en parle en négatif », affirme aussi Mathieu*.

Un peu plus loin dans le square en face de la place Wilson, un jeune homme, la trentaine, expose son point de vue :

« Les médias terrorisent un peu la population avec leur traitement de l’islam, comme ils font avec plein d’autres sujets. Il faut être assez intelligent pour prendre un peu de distance. » On fait trop d’amalgames, ça dépend d’où on vient et de quelle catégorie socio-professionnelle. J’ai toujours été entouré de toutes les religions. Moi je suis athée et je pense que chacun croit en ce qu’il veut. »

Une jeune maman avec ses enfants en poussette complète, à voix basse :

« C’est pour attiser le feu, je trouve pas ça très instructif, c’est pour garder les clivages. Je trouve que ça n’aide pas à avancer et à trouver des solutions pour vivre ensemble », .

« Moi je n’ai pas forcément d’amis qui pratiquent l’islam, donc je vais forcément avoir l’image qu’on me montre à la télé. Et si je reste sur ce qu’on me montre, je vais pas forcément avoir une image positive de l’islam. Maintenant de par ma propre vie et convictions je n’ai rien contre l’islam mais c’est vrai que je vais rester bloquée sur les images négatives qu’on voit à la télé. »

islam et médias
Le débat de BFM sur le voile. Capture d’écran

« Le traitement médiatique n’est pas égal quand ça parle de nous, musulmans »

L’association EMF (Etudiants musulmans de France) à Lyon est engagée dans la vie étudiante, pour créer des moments de convivialité mais aussi renforcer le vivre ensemble et organiser des moments de réflexion sur des sujets d’actualité. Deux bénévoles, Ramzi (étudiant en Master 2 de droit public), et Shana (consultant en énergie) sont venus donner leur point de vue sur le traitement médiatique de l’islam. Voir la vidéo ci-dessous :

“Je trouve le traitement médiatique de l’islam souvent injuste parce qu’on ne donne pas la parole aux personnes concernées. On donne la parole à des soit disant porte-parole qui ne sont pas légitimes et on les met en avant comme s’ils nous représentaient”, expose Ramzi.  

C’est à cette situation qu’avaient répondu des femmes voilées dans une vidéo du Huffington Post.

« Le traitement médiatique n’est pas égal quand ça parle de nous – les musulmans – et quand c’est les autres », complète Shana.

“Je pense qu’il y a des sujets qui prennent beaucoup trop d’importance à la télé alors que c’est pas forcément les plus importants dans notre communauté, comme le certificat de virginité par exemple. Ou la question du voile, qui prend énormément de place. On a l’impression que 95% des femmes qui portent le voile sont opprimées et forcées à le mettre. Ce n’est pas le cas”.

Amalgame entre islam et terrorisme

Nous avons ensuite posé la question suivante : pensez-vous qu’il existe un amalgame entre islam et terrorisme ?

Leur réponse en vidéo.

Loi contre le séparatisme : l’islam stigmatisé

Pour Ramzi, « on dit que c’est une loi pour renforcer les valeurs de la République mais elle vise plus l’islam qu’autre chose. A mon sens, cette loi est stigmatisante et inutile : par exemple la polygamie est aujourd’hui déjà interdite par la loi. Idem pour l’interdiction pour les associations culturelles de faire du cultuel. Les lois dans notre pays permettent déjà de protéger les gens et de lutter contre l’extrémisme. Pour moi, cette loi a juste été faite pour stigmatiser les gens ».

Shana partage ce point de vue et ajoute :

« C’est plus joli de dire qu’on est pour la laïcité que contre une certaine communauté. Et tout le monde sait de quelle communauté on parle. »

Comment renforcer le vivre ensemble ?

“Je pense que le problème vient quand les gens ne se côtoient pas. Des français blancs qui ne côtoient pas de français d’origine étrangère. Quand tu grandis sans connaître l’autre tu grandis dans la peur de l’autre et avec une certaine idée », explique Shana.

“Au départ l’école devait jouer ce rôle de rencontre, mais malheureusement il y a des quartiers où ne vit qu’une seule communauté, et il y a aussi tous ceux qui essaient d’éviter leur école pour ne pas se mélanger”, conclue Ramzi. 

islam Villeurbanne
La Grande Mosquée de Lyon.Photo : LB/Rue89Lyon

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