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Actualités, enquêtes à Lyon et dans la région

Sorties et culture à Lyon : la sélection d’octobre 2021

Sorties et culture à Lyon : la sélection d’octobre 2021

Petite sélection de sorties à Lyon durant ce mois d’octobre. Un mois chargé, entre projections de films cultes et indépendants au cours de la 13e édition du festival Lumière, une explosion d’images chamarrées à la Halle Debourg avec le festival Peinture Fraîche et de nombreuses représentations théâtrales inédites présentées au cours du festival Sens Interdit...

Au festival Lumière, des dinosaures devant vous

Le festival Lumière aura lieu du 9 au 17 octobre. 400 séances de cinéma sont au programme. Plusieurs temps forts sont prévus, tel que la remise du prix Lumière à la cinéaste Jane Campion le vendredi 15 octobre. C’est d’ailleurs le film culte de la réalisatrice, « La leçon de piano » qui clôturera le festival deux jours plus tard.

Au programme, les films se bousculent : la nuit du cinéma édition 2021 mettra le cap sur la « Isla Nublar » et offrira un moment 100% dinosaures à ses spectateurs. Quatre des volets de Jurassic Park s’enchaîneront à la halle Tony Garnier (Lyon 7e), de 21 heures jusqu’à l’aube.

Kinuyo Tanaka, à l’affiche du festival Lumière 2022. Une photo par Nikkatsu, sur le tournage de « La lune s’est levée » Photo : 1955

Deux des cinés-concerts de cette édition se tiendront à l’auditorium de Lyon (Lyon 3e). Casanova, par Alexandre Volkoff et accompagné par l’orchestre national de Lyon et La Grève de Sergueï, par M. Eisenstein, accompagné à l’orgue par Samuel Liégeon.

Plusieurs rétrospectives célèbreront les 50 ans de la « blaxploitation » : un courant culturel et social né aux Etats-Unis dans les années 1970, visant à revaloriser l’image des Afro-Américains en les présentant dans des rôles dignes et de premier plan.

L’Amérique de Sydney Pollack, les 50 ans de la carrière de Clint Eastwood ou encore les 30 ans du Van Gogh de Pialat seront aussi mis à l’honneur ; suivis par des rétrospectives de Bertrand Tavernier, Kinuyo Tanaka, réalisatrice de l’âge d’or du cinéma japonais ou encore Gilles Grangier et son cinéma populaire français.

Richard Roundtree dans Shaft de Gordon Parks (1971)
Richard Roundtree dans Shaft de Gordon Parks (1971) / photo : MGM/CR

De nombreux films cultes tels que ceux de Marcel Pagnol, Michael Powell ou Luis Buñuel seront projetés pour la sélection « Lumière Classics », mettant en avant des classiques toutes catégories confondues, du cinéma français ou international en passant par les films en noir et blanc.

Programme complet et billetterie.

Attention, Peinture Fraîche !

Le festival « Peinture Fraîche » revient dans la Halle Debourg (Lyon 7e) pour sa troisième édition du 1er au 31 octobre. Celui-ci réunira plus de 50 artistes nationaux et internationaux issus de divers mouvements artistiques, qui se partageront les murs de ce vaste lieu niché à Gerland, devant le tramway T1.

Parmi les graffeuses et graffeurs, des artistes émérites, issu·es de domaines aussi variés que la BD, le documentaire, l’animation numérique et la littérature. Pour cette édition, le festival aborde quatre thèmes principaux au travers de sa programmation : les nouvelles technologies, l’écologie, les regards féminins et l’abstraction.

Une illustration de Madame, photo par DR
Une illustration de Madame / photo : DR

La Halle Debourg offrira à voir un pêle-mêle d’artistes aux inspirations diverses : Lady Bug, street-artiste nantaise passionnée par le continent africain qui dessine des visages géants faits de minuscules points, mais aussi la « maroufleuse » Madame, qui détourne avec extravagance photographies, gravures anciennes et illustrations dadaïstes, ou encore le toulousain Lenz, délaissant les aérosols pour les pièces de Légo.

Le public pourra s’essayer au graffiti sur tablette, les créations seront projetées sur les murs de la Halle Debourg. Dans la zone ateliers, outre les démos et customisations réalisées par les artistes, il sera aussi possible de colorier en réalité augmentée.

Une photo du festival Peinture fraîche par Kian Yenny
Une photo du festival Peinture fraîche par Kian Yenny

Des jeux vidéos disponibles sur des bornes interactives offriront la possibilité de découvrir les créations du festival de manière ludique. C’est en avant première que le public pourra essayer « Zdey The Game », par le street-artist Tim Zdey : Il s’agit d’un jeu de plateforme en 2D inspiration rétro dans lequel le joueur incarne le graffeur au cœur du métro parisien.

Le public pourra aussi s’amuser « IRL », (ou dans la vie réelle pour les non-joueurs). Comme l’année passé, il sera possible d’exprimer sa créativité sur le mur extérieur de la Halle Debourg.

Plus d’informations et billetterie.

Tracts, affiches et militantisme dans une exposition à la bibliothèque de la Part Dieu

Dans le cadre de l’événement « à corps et à cris », la bibliothèque de Part-Dieu (Lyon 3e) propose d’octobre à décembre de multiples expositions, tables rondes, ateliers, rencontres et débats sur le thème des conditions de vie des femmes et des mobilisations féministes.

L’exposition « En corps elles », croise affiches, tracts, revues et créations artistiques afin d’aborder le lien entre la représentation du corps des femmes et les divers mouvements féministes qui contribuent et influent sur cette même représentation.

L’exposition rend hommage à la déconstruction binaire des rôles, en choisissant la période clé des années 1970. Des personnalités comme Madeleine Pelletier aux artistes engagées telles que Claude Cahun, la rétrospective rappelle l’importance des combats féministes pour mieux dénoncer les stéréotypes et s’attaquer aux conventions.

L’exposition est accessible sous forme de visite guidée, ou bien en visite libre de 30 minutes. Plus d’informations ici.

Théâtre chaud bouillant, au festival Sens Interdits

Du 13 au 30 octobre, c’est dans pas moins de 27 lieux que se déploie le festival Sens Interdits, célébrant un théâtre politique et sans concession. L’événement a vocation à mettre en lumière des luttes politiques et militantes à travers le monde.

Projecteurs braqués sur le Chili cette année avec la pièce « Space Invaders » de Marcelo Leonart, qui met en scène quatre femmes qui tentent de reconstituer les puzzles de leurs enfances violentes dans ce pays d’Amérique du Sud.

Feroz - Une photo de la corporacion de Cultura y Turismo de Calama
Feroz – Une photo de la corporacion de Cultura y Turismo de Calama

Pour « Feroz », mis en scène par Danilo Llanos, cinq acteurs de 16, 17 et 18 ans retracent l’horreur du centre de détention du Sename, service national des mineurs chiliens où sont perpétrés abus et maltraitances.

Cap sur l’Argentine : écrit et mis en scène par Marina Otero, « Fuck me » interroge le passage du temps et les marques qu’un corps en garde au travers des chorégraphies de cinq danseurs et d’une danseuse.

Dans « Virus », une pièce interactive écrite et mise en scène par Yan Duyvendak, les spectateurs sont mis dans la peau d’un gouvernement qui doit réagir face à une pandémie mondiale. Une pièce étonnante qui met chacun face à ce qu’il souhaite vraiment comme « monde d’après ».

Parallèlement le festival consacre une exposition à la révolution sociale chilienne à la galerie des Terreaux. On peut y apprécier le travail du photographe Alejandro Gallardo, qui a capturé la violence et la force des manifestations.

Découvrir la programmation dans son intégralité ici.

Un pianiste nomade à l’Opéra Underground

Bachar Mar-Khalifé, pianiste et chanteur franco-libanais se produira à l’opéra de Lyon le jeudi 14 octobre. Programmé par l’association Opéra Underground, l’artiste aux sonorités hybrides mariant musique traditionnelle libanaise, jazz et électro offrira à entendre son album « on/off », en trio avec Aleksander Angelov à la basse et Dogan Poyraz aux percussions.

Un extrait du nouvel album « on/off », par Bachar Mar-Khalifé

Plus d’informations ici.

Des élus de la Ville de Lyon vont être payés en Gonettes

Des élus de la Ville de Lyon vont être payés en Gonettes

Ce jeudi 30 septembre, le conseil municipal de Lyon a approuvé une convention permettant aux élus d’être payés en partie en Gonettes. Certains services publiques seront également ouverts à la monnaie locale afin d’encourager son utilisation par les citoyens.

La Gonette continue de se développer sur Lyon. Au moins politiquement. Après l’adhésion de Villeurbanne et de la Métropole de Lyon à la monnaie locale lyonnaise en début d’année, la Ville de Lyon fait un nouveau pas vers cet outil censé développer l’achat local et responsable.

Ce jeudi 30 mars, une délibération a été votée en conseil municipal pour déployer le paiement d’une partie des indemnités des élus en Gonettes. Elle va permettre également à des usagers de services publics de payer leurs prestations via cette monnaie.

Selon le service presse de la Ville, plusieurs élus ont voulu que leurs indemnités soient versées, en partie, dans cette monnaie. Parmi eux, on compte Sylvain Godinot, Camille Augey, Valentin Lugenstrass et Bertrand Maes.

Les habitants pourront, eux, utiliser cette monnaie dans les musées et les archives municipales de Lyon.

Gonette : la monnaie locale, un marqueur politique fort pour les écologistes à Lyon

Un vote qui permet de remettre sur le devant de la scène un marqueur politique fort des écologistes. Ces derniers ont toujours été partisans du développement de monnaies locales. Logiquement, cela n’a pas manqué de faire réagir leurs oppositions.

« Quand j’entends que l’objectif est de créer une monnaie commune, je ne vois pas en quoi l’Euro n’est pas une monnaie commune », s’est interrogé Romain Billard (Droite, Centre et Indépendants).

Pour le groupe Pour Lyon, Louis Hernandez s’est fendu d’une tirade contre une monnaie locale servant « les intérêts de la Ville pour un projet de contre-société. »

« La Gonette ne doit pas devenir le bras armé d’une politique décroissante, s’est-il inquiété. Êtes-vous décroissant monsieur le maire ? Souhaitez-vous que la Gonette contribue à sortir de notre économie de marché ?  »

Comme son mentor Gérard Collomb, qui avait plus tôt interrogé Grégory Doucet sur sa position concernant la légalisation du cannabis, l’élu a tenté d’amener le maire écologiste sur un terrain un peu polémique, avec moins de succès. « Je suis pour une économie de la prospérité », a répondu l’élu.

Une monnaie « complémentaire » à l’Euro pour développer le circuit-court

Au nom des groupes Les écologistes, Lyon en commun et des socialistes, Sophia Popoff a pris la défense de cet outil local.

« Il s’agit d’une monnaie complémentaire mais de pas de substitution, au même titre qu’un ticket restaurant, ou un compte épargne temps », a-t-elle rappelé.

L’idée pour la majorité : soutenir une finance plus éthique et un type d’achat local, en circuit-court, loin des « excès de consommation du capitalisme néolibéral », pour reprendre les termes de la rapporteuse du texte, Audrey Hénocque, première adjointe de Grégory Doucet.

Cette convention marque, en tout cas, un nouveau pas pour l’institutionnalisation de cette monnaie à Lyon. Le déploiement dans les régies publiques se déroulera par étape à partir de 2022. Quant aux élus volontaires pour être payés en Gonettes, ils devront choisir la part de leur indemnité qui sera reversée en monnaie locale.

#Monnaie locale

Carte scolaire à Lyon : regardez la non-mixité sociale dans les collèges de la métropole

Carte scolaire à Lyon : regardez la non-mixité sociale dans les collèges de la métropole

A l’occasion de cette rentrée scolaire de septembre 2021, Rue89Lyon a décidé de se pencher sur la question de la carte scolaire et de la mixité sociale des élèves de la métropole de Lyon. On a superposé notamment la carte des revenus avec celle de la sectorisation des collèges. Dans certaines zones, le découpage de la carte scolaire s’aligne sur les limites invisibles qui séparent ces quartiers pauvres des quartiers aisés de la métropole.

Le collège Henri Barbusse, à Vaulx-en-Velin, dans la métropole de Lyon, à la rentrée de septembre 2021
Le collège Henri Barbusse, à Vaulx-en-Velin, dans la métropole de Lyon, à la rentrée de septembre 2021.Photo : OM/Rue89Lyon

Début septembre, le président de la Métropole de Lyon, Bruno Bernard, a présenté son plan pour les collèges dans celui baptisé Aimé Césaire, à Vaulx-en-Velin. Il a notamment annoncé une enveloppe de 300 millions d’euros pour construire de nouveaux établissements scolaires et réhabiliter ceux qui en ont besoin, ainsi qu’une cantine pour le collège Aimé Césaire. Jusqu’ici, aucun des quatre collèges de Vaulx-en-Velin ne disposait de demi-pension sur place.

En plus des deux nouveaux collèges qui ont ouvert leurs portes pour cette rentrée 2021 à Lyon 7e et Saint-Priest, la Métropole de Lyon a annoncé la création de trois nouveaux établissements scolaires sur ce mandat : un collège à Villeurbanne pour 2022, un deuxième à cheval entre Vénissieux et Saint-Fons pour 2023 et un à Albigny pour 2026.

Pas un mot sur la mixité sociale, en revanche.

« Nous faisons un travail très régulier sur la question de la mixité qui est un enjeu très complexe, nous a pourtant assuré Véronique Moreira, vice-présidente en charge de l’éducation et des collèges, en marge de la conférence de presse. Il nous faut maintenir un accueil de qualité des jeunes, avec des collèges équilibrés. A chaque nouvelle création de collège, la carte scolaire est modifiée. C’est plus simple d’assurer de la mixité sociale dans les quartiers où il y a une population plus hétérogène, comme à Gerland dans le nouveau collège Gisèle Halimi. »

L’association No Ghetto, basée à Vénissieux et qui promeut une plus grande mixité sociale et d’origine à l’école, demande tout simplement une refonte totale de la carte scolaire pour favoriser la mixité sociale dans les collèges. Or, c’est la Métropole de Lyon qui est compétente en matière de carte scolaire. La vice-présidente Véronique Moreira et l’association No Ghetto se sont rencontrées une première fois en octobre 2020. La Métropole de Lyon aurait alors fait preuve d’un « fort enthousiasme sur la carte scolaire », d’après le secrétaire de l’association, Farid Ben Moussa. S’en est suivi un an de silence du côté de la collectivité, déplore-t-il.

Une nouvelle réunion doit avoir lieu en octobre prochain.

En 2018, une étude de l’INSEE portant sur les collèges français pointe « une forte hétérogénéité selon l’origine sociale des élèves ». En d’autres termes, les riches et les pauvres ne se mélangent pas, et ce dès la classe de 6e. Qu’en est-il dans la métropole de Lyon ?

La carte scolaire des collèges de la Métropole au regard des réalités socio-économiques

Ces frontières invisibles deviennent davantage perceptibles lorsqu’on met en miroir le découpage de la carte scolaire et certains indicateurs socio-économiques. L’objectif ici est de montrer comment, dans certains secteurs, le découpage de la carte scolaire des collèges peut favoriser l’entre-soi.

L’entreprise demeure complexe. En gardant une logique de capacité d’accueil mais aussi de proximité et de desserte en transport en commun, la carte scolaire regroupe la plupart du temps des élèves résidant à proximité du collège d’affectation. Lorsque certains quartiers présentent une forte homogénéité socio-économique, la carte scolaire ne fait alors que renforcer l’entre soi.

C’est le cas notamment dans les secteurs de Vénissieux, Saint-Fons ou de Vaulx-en-Velin pour les moins favorisés. Ou à l’inverse dans ceux des Brotteaux, de Caluire, d’Ecully ou de Sainte-Foy-lès-Lyon pour les plus favorisés. Là, le découpage de la carte scolaire des collèges publics colle à des périmètres où la population semble très homogène.

Par exemple, lorsqu’on regarde la répartition des revenus à l’intérieur des secteurs des collèges (ou à l’inverse du taux de pauvreté) :

Lecture des cartes sur la carte scolaire des collèges à Lyon

    Lignes noires : périmètre du secteur de chaque collègeLignes bleues : périmètre des IRIS (découpage de l’INSEE pour les données statistiques)Survoler la carte pour voir le nom du collège correspondant à chaque secteur (la plupart sont d’un seul tenant, d’autres non, dans ce cas cela signifie qu’ils sont affectés à deux collèges)Le découpage des périmètres d’affectation des collèges n’épousent pas toujours ceux des IRIS de l’INSEE. La superposition des deux permet toutefois de mesurer la réalité socio-économique des premiers.Pas souci de facilité de lecture nous n’avons pas ajouté la localisation précise des collèges mais seulement leur sectorisation

Ou encore la répartition des cadres dans la population :

Et à l’inverse la concentration des ouvriers dans certains secteurs de la métropole de Lyon (mais aussi des employés) :

Des frontières sociales qu’on perçoit également en observant la répartition sur le territoire des personnes diplômées ou à l’inverse sans diplôme.

Les secteurs de Lyon où davantage de mixité semblerait possible avec la carte scolaire des collèges

Dans certains secteurs il semblerait qu’une plus forte mixité sociale soit possible. Toutefois, là, le découpage de la carte scolaire reprend des frontières sociales sans que des logiques ou des contraintes géographiques les expliquent. En superposant le découpage de la carte scolaire 2020 des collèges de la Métropole de Lyon et celle de certains indicateurs socio-économiques, certains de ces secteurs se détachent. Nous en avons noté au moins quatre :

    La Duchère (Lyon 9e)le secteur du quartier Bellecombe (Lyon 6e)le secteur Montchat-Monplaisir (Lyon 3e)une partie de Saint-Priest

La Duchère et Écully ne se mélangent pas au collège

Le découpage du secteur du collège Victor Schoelcher à La Duchère reprend ainsi presque parfaitement le découpage du quartier. Limitrophe d’Écully à l’ouest, il n’a pourtant rien à voir en termes socio-économiques. Le revenu médian en 2018 y est bien plus faible, la part des personnes sans diplôme et des ouvriers bien plus élevée par exemple. Alors qu’aucune frontière géographique n’existe, la carte scolaire s’arrête pourtant aux frontières des deux communes. Le contraste socio-économique entre les deux territoires est assez évident.

Part de cadres La Duchère
Part de cadres dans la population totale dans le secteur de La Duchère et d’Ecully. Source INSEE, carte Rue89Lyon

La frontière entre Bellecombe et le Tonkin et Charpennes

Même chose dans le quartier Bellecombe (Lyon 6e). Là aussi le découpage de la carte scolaire s’arrête aux limites administratives de Lyon. Le secteur se trouve alors séparé d’une partie des quartiers du Tonkin et de Charpennes à Villeurbanne. Avec là aussi des disparités socio-économiques relativement importantes.

Revenu médian Lyon Brotteaux Bellecombe
Carte du revenu médian par unité de consommation en 2018 par IRIS dans le secteur des Brotteaux, Bellecombe à Lyon 6e et du Tonkin et de Charpennes à Villeurbanne. Source INSEE, carte Rue89Lyon

Pas de Bron ou de Laënnec avec Monplaisir ou Montchat

Dans le secteur de Montchat (Lyon 3e), la carte scolaire suit là aussi les frontières administratives. La sectorisation du collège Molière n’embrasse pas certains secteurs voisins de Bron, situés pourtant avant la frontière symbolique du périphérique. De même, la carte scolaire à cet endroit suit les frontières entre les arrondissements. Les collèges Professeur Dargent et Molière ne prennent pas ou très peu de secteurs des quartiers Laënnec et Mermoz moins favorisés.

Revenu médian Lyon Montchat Monplaisir
Carte du revenu médian par unité de consommation en 2018 par IRIS dans le secteur de Monplaisir, Montchat (Lyon 3e) et Laënnec, Mermoz (Lyon 8e). Source INSEE, carte Rue89Lyon

À Saint-Priest, une mixité qui ne semble que partielle

Enfin à Saint-Priest, où un nouveau collège a vu le jour lors cette rentrée de septembre 2021, le découpage des secteurs peut sembler par endroits plus équilibré. Cela ne semble pas toutefois être le cas partout. Le découpage socio-économique de la commune montre une concentration des plus hauts revenus et des cadres au nord. Ces indicateurs vont en diminuant plus on va vers le sud et le centre de la commune.

À l’est de la ville, le découpage des secteurs des collèges est plutôt fait de manière verticale, prenant ainsi un peu de chaque « couche » de la commune. Notamment pour le collège Boris Vian. Même s’il réunit tous les secteurs les plus « favorisés » socio-économiquement parlant de Saint-Priest, sa sectorisation comprend certains secteurs du centre-ville plus modestes. A l’ouest de la ville, le découpage est plus « horizontal ». Les secteurs des collèges Gérard Philippe et du nouveau collège Simone Veil (collège Revaison sur la carte) semblent ainsi regrouper des secteurs plus homogènes en termes de composition socio-économique. Tout comme, au sud, celui du collège Colette.

Revenus médian Saint-Priest
Carte du revenu médian par unité de consommation en 2018 par IRIS sur la commune de Saint-Priest. Source INSEE, carte Rue89Lyon

La carte scolaire : du sésame à l’entre-soi

Dans les années 60, la France construit des établissements scolaires à tour de bras. Cette frénésie constructrice est la réponse de l’Etat à deux éléments venus gonfler les effectifs dans la classe de manière non négligeable : l’explosion démographique de l’après-guerre et la prolongation de la scolarité obligatoire jusqu’à 16 ans, une mesure entrée en vigueur en 1967. Il faut de nouvelles structures pour accueillir tous ces enfants, et en particulier des collèges pour les ados désormais obligés de rester sur les bancs de l’école jusqu’à leurs 16 ans.

En 1963, Christian Fouchet, ministre de l’Éducation nationale sous Pompidou, met en place la première carte scolaire française. A cette époque où on inaugurait un collège par jour ouvrable dans le pays, cette carte scolaire avait pour objectif d’assurer une répartition à peu près équitable des élèves dans ces nouveaux établissements fraîchement sortis de terre. Concrètement, la carte de la France est découpée en une myriade de secteurs géographiques plus ou moins grands, chacun correspondant à un ou plusieurs établissements scolaires. Selon l’adresse de son domicile, chaque enfant est ainsi affecté dans une école, un collège puis un lycée précis.

Ce puzzle administratif relève de la compétence des maires pour les affectations dans les écoles, du département ( ou de la Métropole de Lyon en l’occurrence) pour les collèges et des services de l’Etat pour les lycées.

Un des objectifs de la carte scolaire était également de limiter les inégalités sociales entre les élèves. Petit à petit, elle a été brandie comme un sésame contre la reproduction sociale à l’école théorisée par les sociologues Pierre Bourdieu et Jean-Claude Passeron, toujours dans les années 60. Depuis le début des années 2000, des voix s’élèvent contre cette carte scolaire, accusée de favoriser l’entre-soi dans certaines établissements scolaires. La Cour des comptes pointe de son côté un risque de ghettoïsation. En 2007, à peine arrivé au pouvoir, le président Nicolas Sarkozy engage une réforme qui vise à en assouplir les contours.

La métropole de Lyon perd les familles et les retraités mais gagne des bouchons

La métropole de Lyon perd les familles et les retraités mais gagne des bouchons

La métropole de Lyon perd des jeunes familles et des personnes âgées qui déménagent en périphérie pour accéder à la propriété. Les trajets journaliers des travailleurs sont de plus en plus longs d’après l’Insee qui vient de rendre une étude sur les mouvements de population.

On en avait l’intuition, l’Insee le confirme. La métropole de Lyon attire les étudiants, les jeunes actifs et les cadres mais perd des retraités et des familles avec enfants qui s’installent dans les communes en périphérie. Cette dernière catégorie amplifiant le flot des navetteurs que l’on retrouve dans les trains et dans les bouchons.

C’est le grand enseignement d’une étude recensant les migrations résidentielles (les foyers qui viennent pour emménager, ou, au contraire, ceux qui déménagent) et les trajets domicile-travail dans la métropole de Lyon.

Une étude concoctée par l’Insee Auvergne-Rhône-Alpes, en partenariat avec la Direction Départementale des Territoires du Rhône.

L’Insee met la focale sur une courte période : 2016-2017.

Première variation à retenir : les déménagements sont très légèrement déficitaires à Lyon :

« Entre 2016 et 2017, 12,8 % des habitants de la métropole ont déménagé, soit davantage que la moyenne régionale (11 %). Ces 58 200 départs sont par ailleurs presque compensés par les 56 400 arrivées dans la Métropole ».

Etudes des migrations dans la métropole de Lyon. Une étude rendue en 2021 par l'Insee.
Capture d’écran Insee

La métropole de Lyon voit emménager sur ses terres des habitants des grandes agglomérations de la région comme Saint-Étienne, Clermont-Ferrand, Grenoble, Bourg-en-Bresse, Chambéry, Annecy… D’ailleurs, le solde d’arrivées à Lyon par rapport au nombre de départ est positif pour chacune de ces villes, à l’exception de Saint-Étienne qui n’envoie pas autant de ses habitants vers la métropole de Lyon qu’elle n’en accueille.

Comme les flux entre arrivées et départs de la métropole s’équilibrent, la croissance démographique de l’agglomération est « portée par l’excédent des naissances sur les décès », nous dit l’Insee. « Celle-ci s’élève à + 0,9 % par an entre 2007 et 2017 (contre + 0,7 % dans la région) ».

Navetteurs et retraités dans les communes aux frontières de la métropole de Lyon

Un tiers des habitants qui ont déménagé pour quitter la métropole de Lyon pour s’installer ailleurs, essentiellement dans les communes de la périphérie :

« La métropole de Lyon accueille en effet proportionnellement davantage d’étudiants, de jeunes actifs et de cadres que la population en place. Elle perd en revanche des retraités et des familles avec de jeunes enfants qui s’installent en périphérie, notamment pour accéder à la propriété. »

L’Insee a remarqué que les plus de 60 ans sont toujours plus nombreux à partir de la métropole, quel que soit l’espace d’échange.

Ce phénomène d’éloignement des centres appelé le « desserrement urbain ». Dans les communes alentours, les arrivées en provenance de la métropole représentent entre 45 % et 75 % des emménagements. Ce qui permet aussi aux grands lyonnais actifs de garder leur emploi :

« 67 % des actifs en emploi ayant déménagé dans l’aire d’attraction des villes de Lyon retournent dans la métropole pour y travailler. »

Départs et arrivées métropoles de Lyon, par l'Insee
Départs et arrivées par communes en métropole de Lyon, par l’Insee

Les déplacements domicile-travail s’allongent selon l’Insee

Par conséquent, l’étude précise aussi que :

« Les déplacements domicile-travail en direction du cœur de la métropole (Lyon-Villeurbanne), largement conditionnés par les dessertes routières et ferroviaires, tendent à se déployer sur des distances toujours plus importantes. »

Les individus qui viennent travailler à Lyon et Villeurbanne viennent de plus en plus loin, en privilégiant des habitations situées à proximité d’axes routiers ou ferroviaires qui mènent directement vers les centres urbains.

Même si cette tendance à de longs trajets journaliers se dégage, la majorité des déplacements domicile-travail restent le plus souvent de proximité. L’Insee note d’ailleurs que plus les communes sont proches de la métropole et plus la proportion de leur population active occupée y travaillant est élevée.

Navetteurs entrant dans la métropole de Lyon parmi la population active Insee
Navetteurs entrant dans la métropole de Lyon parmi la population active, par l’Insee

Les déplacements internes à la métropole restent majoritaires : Pour dix emplois dans la métropole, trois sont occupés par des actifs vivant dans la même commune, quatre par des actifs changeant de commune à l’intérieur de la métropole et trois par des actifs qui viennent donc de l’extérieur de la métropole.

L’étude de l’Insee relève au passage une inadéquation de la répartition des emplois dans la métropole de Lyon : On observe une concentration de la mobilité des cadres à l’ouest, des ouvriers au sud-est, tandis que la mobilité des employés s’avère plus homogène et généralisée.

Covid-19 : les écoliers de Lyon et du Rhône garderont le masque ce lundi

Covid-19 : les écoliers de Lyon et du Rhône garderont le masque ce lundi

Les élèves de primaire de 47 départements pourront tomber le masque en classe dès ce lundi 4 octobre, mais pas dans les écoles du Rhône et de la métropole de Lyon. Explications.

A Lyon comme dans le reste du Rhône, les écoliers devront garder leur masque ce lundi 4 octobre. Le ministère de l’Education nationale, Jean-Michel Blanquer, avait annoncé un assouplissement du protocole sanitaire à partir de ce lundi 4 octobre, dont la fin très attendue de l’obligation de porter le masque à l’école. Les départements concernés sont ceux où le taux d’incidence du coronavirus est de moins de 50 cas pour 100 000 habitants. Soit 47 départements au total.

Et le Rhône n’est pas dans la liste. Au 26 septembre, le taux d’incidence sur une semaine glissante y était de 61,4 cas pour 100 000 habitants d’après les données de Santé publique France. On monte même à 66,3 dans la métropole de Lyon. Dans les deux cas, les chiffres sont encore bien au-dessus du seuil de 50 fixé par le gouvernement.

masque écoles Rhône Lyon
Ce lundi 4 octobre, les écoliers de 47 départements français pourront laisser le masque à la maison, mais pas dans le Rhône.Photo : OM/Rue89Lyon

Fin du masque à l’école dans 6 départements de la région

Qu’en est-il dans le reste de la région Auvergne-Rhône-Alpes ? Comme le Rhône, le Puy-de-Dôme, l’Ardèche, la Drôme, la Haute-Savoie et l’Ain enregistrent des taux d’incidence encore trop élevés pour dire adieu au masque. Les écoliers pourront tout de même tomber le masque dès ce lundi 4 octobre dans six départements de la région : le Cantal (17,5), l’Allier (27,2), la Loire (47,5), la Haute-Loire (30), l’Isère (41,5) et la Savoie (43,5).

Dans ces départements avec un taux d’incidence en dessous de la barre des 50, le protocole sanitaire pourra être allégé au niveau 1 dans les écoles primaires. Concrètement, les élèves pourront se passer du masque en classe et reprendre le sport en intérieur. Quant aux personnels des écoles primaires, Jean-Michel Blanquer a expliqué que la question n’était pas encore tranchée mais que  « les autorités sanitaires vont se prononcer très prochainement sur la possibilité de lever l’obligation du port du masque en intérieur ».

Au-delà de cet assouplissement du protocole sanitaire dans les écoles, les départements avec un taux d’incidence de moins de 50 pourront également lever les jauges dans les établissements recevant du public.

#protocole sanitaire

Près de Lyon : sur les pas d’Ismaïl, 3 ans, un des grands brûlés du centre Romans Ferrari

Près de Lyon : sur les pas d’Ismaïl, 3 ans, un des grands brûlés du centre Romans Ferrari

À quelques kilomètres de Lyon, à Miribel (Ain), se trouve le centre Romans Ferrari pour enfants grands brûlés. Un institut à l’expertise en brûlologie rare en France. Reportage en compagnie du petit Ismaïl, trois ans, pris en charge depuis plus d’un an par l’institut.

C’est à une vingtaine de kilomètre au nord-est de Lyon que se trouve le centre Romans Ferrari, spécialisé pour les enfants grands brûlés. Un institut très particulier entouré de verdure et de quelques daims en captivité, qui compte à la fois une école mais aussi une piscine, plusieurs salles composées d’imposantes machines ainsi qu’un atelier de couture.

Un mini-village qui réunit de multiples professions autour d’un seul but : la guérison des enfants de 0 à 20 ans.

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#Grands brulés#Miribel

Lyon : des élections en toute discrétion pour les socialistes du Rhône

Lyon : des élections en toute discrétion pour les socialistes du Rhône

[Info Rue89Lyon] Ce jeudi 30 septembre se tiennent les élections fédérales du Parti socialiste du Rhône. Autour de 600 militants sont attendus pour élire leur nouvelle première secrétaire. En toute logique, c’est Christiane Constant, tenante de la ligne d’Olivier Faure, qui devrait être choisie.

Il y a des élections qui font plus de bruit que d’autres. Celles du Parti socialiste du Rhône font partie de celles qui n’en font pas du tout.

Ce jeudi 30 septembre, les membres de la fédération départementale se réunissent pour choisir leur nouveau Premier (ou Première) secrétaire fédéral(e) et leurs secrétaires de section. La dernière étape d’un processus initié lors du congrès national, tenu à Villeurbanne mi-septembre.

En tout, la fédération compte 900 adhérents, selon les socialistes. Aux dernières échéances, entre 500 et 600 personnes étaient à jour de leur cotisation et s’étaient rendus aux urnes.

Un duel entre deux femmes et deux tendances au sein du Parti socialiste

Leur vote permettra de choisir qui de Sandrine Runel ou de Christiane Constant prendra la suite de Yann Crombrecque, actuel Premier secrétaire. Il permettra de choisir également leurs secrétaires de section.

Ce jeudi 30 septembre se tiennent les élections fédérales du Parti socialiste du Rhône.
Sandrine Runel (PS) Membre de la commission : Développement solidaire et action sociale, lors d’une conférence de presse à propos des élection de 2020 et de la campagne ADP cc Emma Delaunay

Tenante de la ligne politique d’Hélène Geoffroy (maire PS de Vaulx-enVelin), Sandrine Runel, adjointe au maire écologiste de Lyon Grégory Doucet, déléguée aux solidarités et à l’inclusion sociale, ne partirait pas favorite.

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#fédération#Yann Crombecque

A46 Sud en 2 x 3 voies : la Métropole de Lyon affiche une quasi unité contre le projet

A46 Sud en 2 x 3 voies : la Métropole de Lyon affiche une quasi unité contre le projet

Ce lundi 27 septembre, les élus de la Métropole ont débattu, en visio, de l’intérêt d’un élargissement de l’A46 au Sud de Lyon. Sans surprise, une motion contre le projet a été largement adoptée. Au cours des débats, tous ont remis sur la table un vieux sujet ferroviaire : le CFAL.

Comme quoi, il est toujours possible de mettre (presque) tout le monde d’accord quand un projet ne relève pas de sa compétence. Ce lundi 27 septembre, le conseil de la Métropole de Lyon a débattu de l’intérêt, ou non, d’un élargissement de l’A46 Sud en 2 x 3 voies. Après un conflictuel début de conseil, marqué par 1h45 de débat sur la gouvernance de la Métropole, le sujet a semblé faire consensus dans l’hémicycle.

A l’heure où la concertation lancée par l’Etat et Vinci touche à sa fin, les écologistes proposaient, sans surprise, le vote d’un avis contre le projet. Une position partagée par tout le conseil, à l’exception d’un groupe politique. Un vote avec, pourtant, une forte abstention du fait de désaccords sur les alternatives possibles à ce projet routier.

« Injustifié », « fausse solution », projet « à courte vue »… Un à un, les différents groupes ont pris la parole pour attaquer la construction de cette nouvelle voirie devant désengorger l’Est lyonnais. Accueillant 65 000 véhicules par jour (100 000 en jour « de pointe »), l’A46 Sud connaît régulièrement des bouchons importants. Le projet proposé par l’Etat et Vinci, doit permettre de fluidifier la circulation. Mais, selon les élus de tout bord, ce passage en 2 x 3 voies sur 20 km (entre Ternay et Manissieux) ne changera rien.

A46 au sud de Lyon : une majorité d’élus de la Métropole contre le projet

« L’un de problèmes du projet est qu’il n’inclut pas le traitement du nœud de Givors-Ternay », regrettait notamment Eric Vergiat, membre du groupe Synergies Métropole.

« La concertation ne pose pas la question du trafic de poids lourds, marquait de son côté l’élue communiste Marie-Christine Burricand (Communiste et républicain). La troisième voie ne risque-t-elle pas d’en amener encore plus ? »

Seul soutien du projet, Thomas Rudigoz, membre du groupe Progressistes et républicains. Le député LREM a préféré mettre en avant le seul chantier, selon lui, actuellement réalisable :

« Dans le meilleur des mondes, il faudrait un grand prolongement de l’A432 », a reconnu l’élu.

Sauf que, celui-ci n’est pas à l’ordre du jour. Pour le député-conseiller métropolitain, l’élargissement serait donc la seule solution acceptable pour alléger la circulation. Une position que ne partagent pas les élus LR et assimilés.

Un projet autoroutier porté par ASF prévoit de passer l'A46 Sud sur 2 x 3 voies. Crédit : ASF
Le projet autoroutier porté par ASF prévoit de passer l’A46 Sud sur 2 x 3 voies. Crédit : ASF

Les élus s’opposent sur la prolongation de l’A432

Les élus LR, représentés par le maire de Saint-Priest, Gilles Gascon, ont ainsi proposé un amendement à la délibération proposée par la majorité. Objectif : ajouter à l’avis contre le passage en 2 x 3 voies de l’A46 la possibilité d’un prolongement de l’A432, autrement appelé Grand contournement Est de Lyon. Pour les élus, l’idée serait de prolonger cette voirie, passant à proximité de l’aéroport Saint-Exupéry, jusqu’au sud de Vienne.

« L’agglomération lyonnaise est la seule métropole européenne à ne pas avoir de vrai contournement routier, s’est inquiété le maire de Saint-Priest. Or, d’après des chiffres réalisés par les services de ma commune, on ne compterait pas entre 70 000 et 100 000 véhicules par jour sur l’A46 mais bien plus. Ce chiffre pourrait monter à plus de 170 000 véhicules par jour, dans les deux sens de circulation ! »

Comme plusieurs élus, ce dernier a conditionné son vote à l’approbation de cet amendement porté par son camp. Une demande à laquelle n’a pas donné suite la majorité.

« Ce projet n’est pas du tout dans les cartons de l’Etat », lui a répondu le vice-président en charge des mobilités, Jean-Charles Kohlhaas (EELV). Pas nécessairement opposé à « une étude » sur le sujet, l’élu a simplement rappelé que rien n’était prévu. L’élu a préféré mettre l’accent sur l’importance de développer le ferroviaire.

Malgré les accords, un consensus introuvable

« L’objectif de cette délibération est d’avoir une position forte de la Métropole, au-delà des divergences politiques, a encore indiqué l’élu écologiste. Je trouverais regrettable que cela n’avance pas du fait d’éléments à la marge. »

Une prise de parole quasi-symétrique à celle de Christophe Geourjon (UDI). Quelques minutes plus tôt, l’élu du groupe « Inventer la Métropole de demain » avait, lui, appelé la majorité à intégrer cet amendement de manière à mettre tous les élus d’accord. Finalement, le rapprochement n’a été fait par aucune des deux parties.

Résultat des courses : 84 élus ont voté pour cette délibération et un s’est exprimé contre. Ils sont 47 à ne pas avoir pris part au vote, bien que l’opposition au projet soit largement majoritaire.

Dans les débats : le retour d’un vieux serpent de mer, le CFAL

Un motif de satisfaction pour la majorité ? Chaque groupe a réaffirmé l’importance de développer les transports en commun et le fret ferroviaire pour réduire la circulation de poids lourds et de voitures sur ces routes. Le RER à la Lyonnaise mais aussi le Contournement ferroviaire de l’agglomération lyonnaise (CFAL) ont été mentionnés comme des solutions pour décongestionner l’agglomération. Ce serpent de mer, lancé en 2001, a été mentionné dans toutes les prises de parole.

Incompétente sur le dossier, la Métropole de Lyon devra, là encore, attendre des nouvelles de l’Etat. Selon Jean-Charles Kohlhaas, le projet de CFAL, bloqué en gare depuis presque 10 ans, devrait être remis au goût du jour d’ici la fin de l’année 2021. Pour l’instant, aucune information ne semble aller en ce sens. Le projet de concertation sur l’élargissement de l’A46 Sud doit lui prendre fin ce mardi 28 septembre. 

#bouchons lyonnais

Projet d’Arena : les frondeurs écolos rentrent dans le rang au conseil de la Métropole de Lyon

Projet d’Arena : les frondeurs écolos rentrent dans le rang au conseil de la Métropole de Lyon

Ce lundi 27 septembre, une modification du PLU-H pour accueillir le projet d’Arena était à l’ordre du jour du conseil de la Métropole de Lyon. Après d’âpres discussions l’année dernière, la délibération a été adoptée quasiment sans débat.

Circulez, il n’y a (plus) rien à voir. Ce lundi 27 septembre, le conseil de la Métropole de Lyon étudiait une délibération sur une mise en conformité du Plan locale d’urbanisme (PLUH) avec le projet de salle d’Arena de l’OL, devant s’installer aux abords du Grand Stade (lire par ailleurs). En décembre 2020, ce projet avait provoqué d’âpres débats au sein de la majorité. Presque un an plus tard, la délibération est (presque) passée comme une lettre à la poste.

Annonçant un défaut d’affichage électronique, le président de la Métropole Bruno Bernard (EELV) a lui-même annoncé les résultats du vote : 120 pour, et 12 contre. Un résultat meilleur que celui de décembre 2020 où 104 conseillers avaient pour.

Arena à Lyon : la déclaration d’amour de Gérard Collomb

Les opposants (abstentions et votes contre) font-ils tous partie de la majorité écologiste ? Ils ne sont en tout cas pas à aller chercher du côté de Gérard Collomb.

L’ancien ministre s’est fait un plaisir de féliciter le président de la Métropole Bruno Bernard (EELV), allant même jusqu’à faire une déclaration d’amour à la vice-présidente à l’urbanisme, en charge du dossier, Béatrice Vessiller (EELV).

« Coupez les micros, j’ai une confidence à vous faire : Je vous aime ! s’est lâché l’ex-président de la métropole. Je me félicite que ce stade face consensus. »

Enthousiaste, il s’est félicité d’un projet qui va donner une « nouvelle dimension à l’Est lyonnais » et d’un « consensus » autour de l’utilité du Grand stade. Un pas en avant, selon lui, alors que beaucoup d’élus écologistes s’étaient dressés contre le projet.

Une majorité « moins dithyrambique » mais peu critique

Forcément, dans les rangs de la majorité, l’enthousiasme était plus mesuré. « Moins dithyrambique », Issam Benzeghiba s’est inquiété des potentiels bouchons pouvant être créés par deux événements en simultanés à l’Arena et au Grand stade. « Il faudra qu’il se tienne un événement par jour dans l’Arena ou le stade », a affirmé le membre du groupe socialiste, avant d’annoncer que tout le groupe voterait la délibération.

C’est surtout la position du groupe Les écologistes qui était attendue sur le sujet. Le projet n’est en effet pas dans leur « ADN », a reconnu Vinciane Brunel Vieira, co-présidente du groupe.

« Mais il s’agit d’un exemple de notre capacité à réadapter des projets. Nous pouvons, avec les partenaires, les faire évoluer sur le chemin », a voulu marquer l’élue EELV.

Un engagement de principe de l’OL et de Jean-Michel Aulas

Divisés, les écologistes se sont rassemblés sur plusieurs points, selon l’élue villeurbannaise : le fait que la construction se fasse sur une friche industrielle, le fait que le projet permette à l’Asvel d’avoir une place régulière en coupe d’Europe de basket et certaines réponses du projet aux demandes de la majorité.

Parmi celles-ci, la mise en place d’une jauge de 6000 places lors des spectacles, afin que la salle ne concurrence pas d’autres salles lyonnaises, plus petites. L’OL est aussi engager à investir dans l’installation d’une passerelle passant au-dessus de la rocade Est et sur la mise en place de fonds pour la construction d’un corridor écologique.

« M. Aulas, vous avez l’occasion de montrer que vous êtes un entrepreneur de notre temps, a-t-elle déclaré. Démontrez nous que nous avons eu raison de vous faire confiance. »

Selon elle, c’est ce cheminement qui a poussé une « majorité » d’écologistes à voter cette délibération. Bien que cela n’ait pas convaincu tout le monde.

Une opposition discrète mais toujours présente

[Mis à jour le mercredi 29 septembre] Dans cette la courte opposition au projet, on trouve encore des élus écologistes du secteur de Décines-Meyzieu, de Rhône-Amont. Dans un communiqué paru lundi soir, Catherine Creuze et Matthieu Vieira, tous deux élus à la Métropole de Lyon dans le groupe les écologistes, ont maintenu « que d’autres lieux auraient été plus pertinents pour la construction de cette salle. »

Interrogé par Lyon Capitale, Matthieu Vieira a ainsi confirmé avoir voté contre le projet du fait également des avis « très majoritairement défavorables » de l’enquête publique. Du reste, pour l’élu écologiste, on ne peut pas être d’accord sur tout, même dans un même groupe politique. A voir si cela plaira au président de la Métropole de Lyon, Bruno Bernard (EELV). Les élus n’ont en tout cas pas pris la parole durant le conseil pour faire entendre leur désaccord.

À Vaulx-en-Velin : la mue « impressionnante » du quartier de la Soie

À Vaulx-en-Velin : la mue « impressionnante » du quartier de la Soie

Friche industrielle il y a encore une vingtaine d’années, le quartier de la Soie, à cheval entre Vaulx-en-Velin et Villeurbanne, connaît une attractivité folle. Pression immobilière, manque d’écoles… La mutation de cet ancien quartier ouvrier proche de Lyon ne se fait pas sans quelques difficultés.

Dans le ciel bleu de ce mercredi d’août 2021, les nouveaux immeubles en face du centre commercial et de loisirs Carré de Soie tranchent par leur blancheur, quasi immaculée. Sortis de terre, pour certains, en 2020, ils font très neufs. En face, le centre commercial, datant d’une dizaine d’années seulement, paraît (déjà) un peu gris et passé.

« Esthétiquement, on a vu mieux », commente Camille André, 35 ans, une Lyonnaise travaillant à la mairie de Vaulx-en-Velin. Habituée à passer dans le secteur, elle ne peut que constater l’évolution « impressionnante » du territoire.

« Il y a 12 ans, à proximité immédiate, il n’y avait rien », se souvient Boris, vendeur à Gibert Joseph dans le pôle commercial. Il y avait seulement le centre commercial et quelques maisons. »

Lancé par la Métropole de Lyon dans les années 2000, époque Gérard Collomb, le projet d’aménagement urbain de cet ancien quartier industriel a changé radicalement les lieux.

À cheval entre Vaulx-en-Velin et Villeurbanne, le territoire de la Soie connaît une attractivité folle ces dernières années.
Les immeubles ont poussé comme des champignons à Vaulx-en-Velin devant le Carré de Soie.Photo : PL/Rue89Lyon

À la Soie, l’arrivée des nouveaux habitants de Vaulx-en-Velin

Métro en 2007, du tram T3 en 2006… À la Soie, les transports en commun sont arrivés avant les habitants et les emplois. Mais ceux-là n’ont pas trainé, dans certaines filières au moins. De gros sièges sociaux se sont installés non loin du centre commercial. Veolia, Rhône-Saône Habitat, Woopa… À côté du pôle multimodal où les usagers grouillent le matin, de hauts bâtiments ont fait leur apparition.

Comme un symbole, la société Technip s’est installée dans les anciens locaux de la Tase en 2014. Finie la production de soie, l’usine a laissé sa place à de grands bâtiments vitrés. À l’image de ce qui a pu se produire de l’autre côté de Lyon, à Vaise (9e arrondissement), les bureaux ont remplacé les ateliers des ouvriers.

Finie aussi (en partie) la mauvaise image de Vaulx-en-Velin. Ici, les lieux ultra-accessibles attirent un public d’anciens Lyonnais voire d’habitants de l’Ouest lyonnais, à l’image de Sarah, 29 ans.

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