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Juliette, esthéticienne au SMIC à Lyon : « J’ai toujours peur de devoir de l’argent »

Juliette, esthéticienne au SMIC à Lyon : « J’ai toujours peur de devoir de l’argent »

Juliette, 23 ans, est esthéticienne à Lyon, en CDI, avec un salaire à peine plus élevé que le SMIC. Elle a vu son pouvoir d’achat dégringoler en raison de l’inflation généralisée. Depuis, elle vit dans le stress permanent de manquer d’argent. Témoignage.

Juliette a 23 ans. Elle est originaire de la vallée d’Azergues, à une cinquantaine de kilomètres au nord-ouest de Lyon. La jeune femme raconte une enfance à l’abri du besoin, avec une mère responsable ressources humaines et un père dans l’informatique. Tout en ayant toujours une conscience aiguë de la valeur de l’argent.

« Nos parents nous ont toujours dit, à ma grande sœur et moi, qu’il fallait travailler pour avoir de l’argent. Ils nous ont appris que l’argent ne tombe pas du ciel. Mais même en travaillant, c’est pas simple… »

Il y a trois ans, Juliette a quitté sa campagne natale pour faire deux années d’apprentissage dans un institut de beauté à Lyon. Il y a un an, elle a été embauchée en CDI par ce même salon de Lyon, avec un salaire de 1358 euros nets par mois – à peine plus haut que le SMIC qui est de 1329 euros nets en 2022.

Installée dans un confortable deux-pièces de 40 m² à Villeurbanne, Juliette sort beaucoup, profite de la vie sans trop regarder la note.

« J’étais très dépensière, se souvient-elle. Dès qu’une influenceuse faisait la promotion de quelque chose sur les réseaux sociaux, il fallait que je l’achète. Il y avait tout le temps des colis qui arrivaient chez moi. »

Surtout, Juliette essaie de mettre chaque mois de côté pour réaliser un projet qui lui tient à cœur : s’acheter un appartement.

Tout ça, c’était avant la pandémie, et l’inflation qui a suivi, réduisant le pouvoir d’achat de Juliette à peau de chagrin.

« L’élément déclencheur, ça a été quand j’ai vu que mon plein d’essence m’avait coûté 80 euros ! »

La jeune femme se souvient parfaitement du jour où la montée des prix est devenue très concrète dans sa vie.

« L’élément déclencheur, ça a été quand j’ai vu que mon plein d’essence m’avait coûté 80 euros ! »

Tous les jours, Juliette se rend à son travail à la Croix-Rousse en voiture. « C’est un luxe », concède-t-elle, arguant du gain de temps par rapport au même trajet effectué avec les TCL. Un luxe que son nouveau pouvoir d’achat ne lui permet plus.

Dans le même temps, le loyer de son appartement augmente. Il faut rajouter désormais 12 euros par mois.

« Il y a trois ans, je payais 630 euros par mois de loyer, se rappelle-t-elle amèrement. Maintenant, c’est 700 euros auxquels je dois rajouter environ 50 euros de gaz… »

fiche de paie SMIC Lyon pouvoir d'achat
Esthéticienne en CDI à Lyon, Juliette a un salaire à peine plus haut que le SMIC. DR

Pour Juliette, hors de question de se passer de sa voiture, si pratique pour se déplacer et rendre visite à ses parents, dont la commune est mal desservie en transports en commun. Elle songe à changer d’appartement, vite découragée par les prix actuels de l’immobilier et la perspective de devoir débourser un premier mois de loyer d’avance, une caution et éventuellement des frais d’agence. Pour rentrer dans ses frais, la jeune femme décide de rogner sur la nourriture.

« J’ai préféré aller à Lidl et garder ma voiture ! » résume-t-elle en riant.

« C’est possible de vivre avec un SMIC à Lyon actuellement, mais en ne faisant rien du tout. »

Pendant la pandémie, Juliette a eu très peur de perdre son travail, ou que sa boîte ne rouvre pas. Manquer d’argent est devenu un stress permanent qui prend beaucoup de place dans sa vie.

« J’essaie de toujours garder un minimum d’argent pour ne pas être dans le rouge, confie-t-elle. J’ai toujours peur de devoir de l’argent. Je préfère garder mes arrières, on ne sait jamais ce qui peut nous arriver. »

Depuis le dernier déconfinement, l’insouciante jeune femme s’est transformée en véritable comptable, qui surveille la moindre dépense.

« Je ne fais plus rien, dit-elle d’un ton résigné. Tous les mois, je budgétise. C’est possible de vivre avec un SMIC à Lyon actuellement, mais en ne faisant rien du tout. »

Cette année par exemple, Juliette ne partira pas en vacances. A la place, elle essaie de travailler un maximum pour toucher quelques primes. Elle raconte notamment son malaise lorsque ses amis lui proposent de sortir, ou à l’anniversaire de cette amie, quand les autres ont proposé que chacun mette 30 euros pour lui acheter un cadeau commun.

« Maintenant, je me rends compte que 30 euros, c’est énorme. Je compare tout par rapport à ce que ça fait en essence. Et avec 30 euros d’essence, je ne vais pas aller bien loin ! »

Quant à son projet d’acheter un appartement, elle a dû y renoncer.

« Je n’arrive plus à mettre que 50 ou 100 euros de côté par mois, soupire-t-elle. Avant l’inflation, j’étais bien partie, j’arrivais à mettre 300 euros. Maintenant, entre l’inflation et les taux d’intérêt, j’ai mis tout ça en stand by. Je ne sais pas jusqu’à quand. »

« J’espère ne pas vivre sur les aides toute ma vie… »

Avec son CDI, même mal payé, la jeune femme pensait être à l’abri du besoin. Elle touche en plus quelques dizaines d’euros d’APL et de prime d’activité. Un système qu’elle trouve « ridicule ».

« L’État me verse de l’argent parce que lui-même trouve que mon salaire est insuffisant, s’indigne-t-elle. Malgré ça, je suis imposable. En août par exemple, j’ai reçu 130 euros d’aides. En septembre, on me réclame 170 euros d’impôts… C’est ridicule ! »

Juliette peine de plus en plus à joindre les deux bouts avec son salaire à peine plus haut que le SMIC à Lyon.

« Je suis responsable de vente. Avec un SMIC. Il faudrait augmenter les salaires au lieu de nous verser des aides ! J’espère ne pas vivre sur les aides toute ma vie… » lance-t-elle, consternée.

La jeune femme se retrouve face au même dilemme : comment augmenter son pouvoir d’achat ? Changer d’appartement ? Vendre sa voiture ? Elle a décidé cette fois-ci de s’attaquer à la source du problème : son travail mal payé.

« J’ai quitté mon travail pour un autre qui me permettra d’augmenter mon pouvoir d’achat, sourit-elle. Je serai payée 1450 euros nets, avec une voiture de fonction et une carte d’essence financée par mon employeur. »

À la perspective de ces nouvelles conditions de travail, Juliette rayonne :

« Je suis trop contente ! Je vais pouvoir sortir à nouveau, aller au restaurant et peut-être même partir en vacances l’année prochaine ! Bon, mon rêve serait de partir à New York mais déjà l’Italie, ce serait mieux que la vallée d’Azergues… »

#inflation#Pouvoir d'achat#SMIC

À Lyon, la filtration de l’air de la station de métro Saxe-Gambetta en test

À Lyon, la filtration de l’air de la station de métro Saxe-Gambetta en test

Ce jeudi 15 septembre, le Sytral lance un test de filtration des particules fines dans l’air de la station de métro de Lyon Saxe Gambetta.

Il n’y a pas qu’en voiture que nous sommes exposés à la pollution aux particules fines. Et la mise en place de la Zone à faible émission (ZFE) ne sera pas suffisante en elle-même pour améliorer totalement la qualité de l’air. Depuis 2020, le Sytral et Atmo Rhône-Alpes analysent en continu l’air de la station Saxe-Gambetta sur la ligne de métro B. Une étude, itinérante, sur la qualité de l’air l’ensemble des stations de métro du réseau TCL avait également été menée.

Ce jeudi 15 septembre, le Sytral (gestionnaire du réseau TCL) lance une expérimentation pour améliorer la qualité de l’air dans le métro. Des ventilateurs vont souffler l’air en direction de filtres qui doivent permettre de retenir, au mieux, les particules fines, indique le Sytral. L’expérimentation doit durer 4 mois soit jusqu’à mi-janvier 2023.

métro à Lyon
Des tests vont être réalisés dans le métro de Lyon, à la station saxe Gambetta.Photo : LS_Rue89Lyon

Dans le métro à Lyon : tester de nouveaux freins, moins polluants

Le Sytral espère ainsi améliorer encore la qualité de l’air dans la station. Une qualité de l’air qui semble s’être déjà améliorée grâce à la mise en service des récentes rames automatiques de la ligne de métro B. Dotées d’un système de freinage électrodynamique, ces dernières permettent de réduire « significativement » l’utilisation du freinage mécanique et donc l’émission de particules fines, selon le Sytral.

« Les premières mesures depuis la mise en service le 25 juin dernier, ont permis de constater une baisse des taux d’émissions comprise entre 20 % et 50 % », a indiqué par communiqué Bruno Bernard, président du Sytral et de la Métropole de Lyon.

C’est en effet ce que semblent montrer l’évolution du niveau de pollution depuis fin juin 2022 dans la station Saxe-Gambetta.

Le bilan de cette expérimentation, et des précédentes, doit permettre de définir en 2023 un programme d’actions « ciblé ». Le Sytral et Atmo ont déjà réalisé plusieurs études à ce sujet. Pour rappel, l’été a été marqué par plusieurs pics de pollution lié aux fortes chaleurs. Les transports en commun connaissent également une problématique importante liée à la pollution de l’air.

A noter que, entre 2015 et 2017, une étude a été menée à Lyon par l’Inserm, le CNRS, l’Inral’université Grenoble-Alpes et Atmo Auvergne Rhône-Alpes. Elle a conclu à la mort prématurée de près de 500 personnes due à l’exposition aux particules fines.

Monts du Lyonnais : un habitat alternatif où la culture rencontre l’agriculture

Monts du Lyonnais : un habitat alternatif où la culture rencontre l’agriculture

[Série – Reportage] Dans les Monts du Lyonnais, un collectif a monté un habitat collectif et alternatif complet. Entre accueil d’associations, maraîchage et événements culturels, les dix habitants de la ferme de la Maladière ont monté un lieu aux activités multiples.

Un bruit de scie, quelques bénévoles qui s’agitent autour de sortes de fours, de la récup qui se transforme… Il y a du mouvement à la ferme de la Maladière ce vendredi. Sous le toit de l’ancienne stabulation de l’exploitation laitière, les membres de l’atelier du Zephyr construisent des fours solaires, un four à pizza, des poêles… Spécialisés dans l’auto-construction, ils sont trois à travailler cet après-midi. Leur association fait partie des cinq présentes sur les lieux.

« Je ne sais pas ce qu’ils sont en train de bricoler, mais ils bricolent », commente sobrement Jérôme Noir, après leur avoir lancé un regard interrogateur. Depuis deux ans, le trentenaire a posé ses affaires à la Maladière dans les Monts du Lyonnais. Un projet hors-norme entre Loire et Rhône.

Monts du Lyonnais habitat participatif  Maladière
Sous une grande stabulation de 2000 m2, des associations louent un emplacement et participent à la vie de lieux.

Atelier de construction, lieu d’accueil, résidences, ferme… Les mille vies de la Maladière

Dans cette ancienne ferme laitière, les vaches ont laissé place à une multitude d’activités. Là où avait lieu la traite, des montagnes de récup ont été apportées par l’atelier Zéphyr, prêtes à être remodelées. A côté, un espace nommé « la travée » est mis à disposition pour les activités collectives. 

Un peu plus loin, un lieu est prévu pour accueillir de potentiels artistes en résidence. L’ancien grenier, où séchait à une époque du tabac, est devenu un grand dortoir. Un étage plus bas, on passe dans une salle polyvalente capable d’accueillir 50 personnes. C’est là que les lieux accueillent des concerts ou des conférences en tout genre. En franchissant la porte, on arrive à des bureaux collectifs puis à une grande cuisine partagée. C’est le principal lieu que partagent les habitants, installés dans quatre appartements et une petite maison.

Et autour ? Des champs à perte de vue. Dans un secteur où l’activité laitière est reine, les paysans installés dénotent. D’un côté, deux maraîchers, tous deux « reconvertis », s’occupent chacun de leurs productions. De l’autre, deux paysans élèvent du poulet depuis deux ans. En tout, ils occupent 12 hectares de terres.

Un habitat alternatif dans les Monts du Lyonnais
Devant l’entrée de la Maladière, dans les Monts du Lyonnais. Les lieux ont accueilli une auberge dans leur histoire.Photo : PL/Rue89Lyon

Dans les Monts du Lyonnais, culture et agriculture rassemblés dans un habitat XXL

Une combinaison surprenante qui est, en réalité, le cœur du projet.

« A l’origine, nous avions envie d’un lieu où il y avait du culturel et de l’agricole. La question de l’habitat est venue après », reprend Sophie Hæffelé.

Avec Jérôme Noir et Anita Félix-Sanchez, elle fait partie du noyau de Lyonnais qui a monté cette petite fourmilière. Membres de la Pâte à Bonheur (PAB), une association d’éducation populaire, ils ont mûri et structuré leur projet durant deux ans avant de lancer leurs recherches, en 2017.

« On a visité beaucoup de ruines avant de trouver le bon endroit », se rappelle Anita.

Une ancienne auberge redevenue un espace ouvert sur l’extérieur

Manque de place, prix de l’immobilier exorbitant… Rapidement, les Lyonnais d’adoption sont obligés de s’éloigner de la métropole pour trouver de la place. Durant leurs recherches dans les Monts du Lyonnais, ils découvrent la ferme de la Maladière. 

Héritier d’une famille installée sur les lieux depuis 1895, le producteur, un éleveur de vaches, veut passer la main. Sa famille est séduite par le projet de cette bande de jeunes néo-ruraux. Les lieux ont servi d’auberge à une époque et la perspective de rouvrir l’endroit plaît. Le groupe d’habitants est alors réduit.

« Quand on est tombé sur la ferme, on s’est rendu compte qu’on ne pourrait pas s’occuper de l’endroit à cinq, relate Sophie. C’était immense ! »

Le dortoir
Le dortoir de la Maladière, dans les Monts du Lyonnais.Photo : PL/Rue89Lyon

Plus loin de Lyon, un projet immense mais moins cher que sur la métropole

500 m² habitables, 12 hectares de maraîchage, 2000 m² de stabulation… Les lieux impressionnent par leur taille. Moins par leur prix. À une heure de Lyon, l’équipe rachète le tout pour moins d’un demi million d’euros. Un chiffre ridicule au regard d’autres projets plus proches de Lyon, comme le Moulin du Got, installé à Francheville, où le million d’euros arrive très vite. Des travaux sont nécessaires, mais la ferme est déjà globalement habitable.

Pour autant, l’équipe cravache un peu pour obtenir un prêt. Deux SCI sont créées. La première est dédiée à l’activité agricole quand la deuxième concerne l’habitat. 

« Le côté activité agricole a quand même rassuré, cela reste une ferme », pointe Simon Termeau, un des maraichers, ancien assistant social.

Financièrement, le projet est de plus largement soutenable « même pour des pauvres » :

« En arrivant ici, on s’est mis à payer un prix deux fois moins important que notre loyer », complète Jérôme Noir.

Dans les Monts du Lyonnais, un système avec de l’autonomie mais mais toujours ouvert

Face à la taille des lieux, l’équipe s’étoffe. Aujourd’hui, ils sont dix, dont un enfant, à vivre à la Maladière. Le collectif compte en tout une vingtaine de personnes. Les 2000 m² de stabulation servent à accueillir l’activité de cinq associations. À ceci s’ajoutent les activités paysannes. 

Entre les légumes et les poulets, l’équipe toucherait presque l’autonomie alimentaire « mais ce n’est pas le but recherché. » Il faut dire que l’écosystème local est propice à des alternatives au système capitaliste classique. A deux pas, ils peuvent aller se fournir dans la fromagerie Alter Monts.

Loin d’être centrée sur elle-même, la ferme de la Maladière se veut ouverte. Les spectacles de clown, les conférences en tout genre, les ateliers soudures, etc. permettent de garder un mouvement de va-et-vient avec le monde extérieur. Cette année, l’équipe de la Maladière a organisé le festival Poule up. Plus de 200 personnes y ont participé. 

« Les différents projets se nourrissent. La partie agricole va donner des idées pour faire de l’accueil de personnes. De cette accueil vont naître des initiatives culturelles, etc. », résume Sophie.

Dans le collectif : éviter que tout le monde décide de tout, tout le temps

Pour cadrer tout ça, une réunion de « gérance » a lieu tous les mois.

« Mais elle ne peut pas durer plus d’une heure trente, sinon on peut en perdre certains », souligne Anita.

Au sommet de la pyramide des valeurs, les habitants ont écrit une charte qui donne une direction à l’organisation des lieux. Pour le reste, chaque groupe travaille sur différents sujets. Le pôle agriculture, le pôle culturel, le pôle accueil… Objectif : que tout le monde ne décide pas de tout, tout le temps.

Un fonctionnement éclaté en somme : « mais pas éclaté au sol ». Tout est loin d’être collectivisé. Au sein des logements, l’indépendance existe, loin des stéréotypes pouvant exister sur les soi-disant « hippies ».

« On avait tous vécu en colocation avant de venir ici. Mais, on arrivait aussi à un âge où on avait besoin de plus d’intimité », commente Sophie. 

Hormis la cuisine commune, chaque appartement dispose du nécessaire à une vie individuelle.

« Ce qu’on se dit, ce n’est pas « ça peut évoluer » mais « ça évolue », tout simplement »

Deux ans après la prise des lieux, le 21 janvier 2020, le collectif est toujours en recherche de son équilibre. Certaines personnes ont quitté le projet, d’autres l’ont rejoint…

« C’est relativement normal. Quand les gens changent, l’équilibre change également, reprend Sophie. Ce qu’on dit, ce n’est pas « ça peut évoluer » mais « ça évolue », tout simplement ».

Dans cette organisation, l’équipe s’attache au fait qu’un départ n’entraîne pas la chute de l’édifice. « Clairement, ce n’est pas dit que je passe ma vie ici », rappelle Anita. Les statuts ont ainsi été faits de manière à permettre les départs. Avec un objectif : que le projet leur survive. 

Un habitat alternatif dans les Monts du Lyonnais
A la Maladière, dans les Monts du Lyonnais, un collectif a créé un habitat hors-norme.Photo : PL/Rue89Lyon

Festival identités croisées à Lyon 3 : Rue89Lyon anime trois conférences sur les migrations

Festival identités croisées à Lyon 3 : Rue89Lyon anime trois conférences sur les migrations

Ce samedi 17 septembre se tient un cycle conférences pour déconstruire les préjugés sur les migrations. Ce festival « Identités croisées  est organisée par l’association e-graine Auvergne-Rhône-Alpes en partenariat avec l’Université Jean Moulin Lyon 3. Vous pourrez y retrouver une de nos journalistes de Rue89Lyon, qui animera trois de ces conférences.

Dans une démarche d’éducation populaire, l’association E-graine a souhaité organiser un festival autour des migrations et des personnes migrantes à Lyon. Dans le cadre de ce festival, quatre conférences sont organisées samedi 17 septembre, à l’Université Jean Moulin Lyon 3, autour de ces sujets.

Notre journaliste, Marie Allenou, sera présente lors de trois de ces conférences pour animer le débat et les échanges. Ces conférences sont aussi organisées dans le cadre des Journées européennes du Patrimoine, et porteront sur trois sujets :

    L’histoire des migrations à Lyon, de 10h à 11h15 Les discriminations dans le quotidien des personnes migrantes, de 14h à 15h15 La fabrique des préjugés liés aux discriminations, de 15h30 à 16h45

Une conférence, organisée de 11h15 à 12h45 abordera le sujet « Lyon, métropole cosmopolite et accueillante  ».

Identités croisées : un festival pour questionner les préjugés sur les migrations à Lyon

En plus de ces conférences, le festival « Identités croisées » propose plusieurs autres rencontres sur le thème des migrations à Lyon. Tous les évènements, dont les conférences, se déroulent sur le campus de la Manufacture des Tabacs, rue du Professeur Rollet à Lyon 8e.

Une exposition interactive, avec des visites de groupe organisées, propose de prendre conscience du mécanisme de construction des préjugés et de s’informer sur l’histoire des migrations en France. À cette exposition et aux conférences s’ajoutent plusieurs spectacles : théâtre, concert, conférence gesticulée et ciné-débat. Retrouvez le programme complet à ce lien.

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De la prison avec sursis requise pour un antifasciste et un militant d’extrême droite de Lyon

De la prison avec sursis requise pour un antifasciste et un militant d’extrême droite de Lyon

Sept mois de prison avec sursis ont été requis pour l’antifasciste comme pour le militant d’extrême droite, le tribunal correctionnel de Lyon rendra son verdict le 13 octobre.

Un antifasciste et un militant d’extrême droite étaient jugés ce mardi 13 septembre par le tribunal correctionnel de Lyon. Il leur était reproché à tous deux d’avoir commis des violences en marge d’un concert organisé au Rock’n Eat, une salle de concert du 9e arrondissement de Lyon, en avril 2018.

Nouveau palais de justice. Férvier 2017. Lyon ©Léo Germain/Rue89Lyon
Un antifasciste et un militant d’extrême droite étaient jugés ce mardi 13 septembre devant le tribunal correctionnel de Lyon.Photo : Léo Germain/Rue89Lyon

Comme nous le rappelions, des militants et militantes antifascistes proches du Groupe antifasciste Lyon et environs (Gale) s’étaient rendus à ce concert estampillé « No racism, no sexism, no fascism ». A la sortie, une dizaine de membres du Bastion social, un groupuscule d’extrême droite aujourd’hui dissous, leur avait tendu ce qui ressemblait fort à une embuscade .

L’un des antifascistes avait finalement mis fin à l’empoignade en débarquant en voiture. Il avait par la suite été mis en examen pour violences, ainsi que huit militants d’extrême droite.

Quatre ans plus tard, après quelques statuts de témoins assistés et des non-lieux, il n’y en avait finalement plus qu’un seul à la barre ce mardi : Tristan Conchon, trésorier de l’association dissoute et leader d’un des deux groupuscules d’extrême droite créés après la dissolution du Bastion social, Audace Lyon.

Sept mois de prison avec sursis ont été requis par le procureur pour chacun des deux protagonistes. Le tribunal rendra son verdict le 13 octobre prochain.

Pénurie de personnel en crèches à Lyon : « Je fais deux heures de trajet chaque jour pour un SMIC »

Pénurie de personnel en crèches à Lyon : « Je fais deux heures de trajet chaque jour pour un SMIC »

Embaucher du personnel petite enfance est une tâche de plus en plus ardue pour les crèches de Lyon. En cause, des salaires qui ne font pas le poids face au coût de la vie, et surtout du logement. La Ville de Lyon dit réfléchir à des solutions pour ses agents mais renvoie la revalorisation du métier vers l’État.

« Dans ma crèche, je crois que personne n’habite à Lyon. »

Élise* (qui a préféré garder l’anonymat), 38 ans, travaille dans une crèche associative du 2e arrondissement de Lyon. Elle fronce les sourcils pensive :

« Je crois que j’ai une collègue qui habite à la Duchère [Lyon 9e, ndlr], mais je ne suis pas trop sûre. Moi, j’habite à Saint-Fons, dans un appartement avec mon conjoint et nos deux filles. »

Élise est EJE, éducatrice de jeunes enfants, un métier qu’elle a exercé toute sa vie en crèche. En dépit des revalorisations de son salaire et des primes régulières, elle n’a jamais envisagé de vivre plus près de son travail. Elle avoue même trouver l’idée saugrenue :

« Vous m’imaginez moi, mon mari et nos deux filles dans un studio d’étudiant ? On a déjà bien du mal à joindre les deux bouts en habitant à Saint-Fons, il est hors de question de lâcher notre appartement. »

De nombreuses travailleuses en crèches habitent hors de Lyon

Un appartement qu’Élise considère luxueux, car il s’agit d’un T3 lumineux, plutôt bien isolé, à moins de 700 euros par mois. Elle fait donc 40 minutes de bus aller, et 40 minutes de bus retour chaque jour. Elle ironise :

« Bon, c’est quarante minutes sur le papier. Le plus souvent c’est une heure. Deux heures de trajet par jour, un travail pénible, et je gagne un SMIC amélioré. »

Cette heure et demie de trajet quotidien n’est pas niée par les élu•es du territoire, comme Aurélie Gries, adjointe chargée de la petite enfance à la mairie du 7e arrondissement de Lyon, ex-candidate insoumise aux législatives :

« Cette crise de l’emploi dans les professions du soin est particulièrement présente à Paris et dans une moindre mesure à Lyon. Pourquoi ? Parce que la vie est chère, que ce soit le logement, les transports, l’alimentaire… »

Elle ajoute que dans son arrondissement, la plupart des travailleuses en crèches vivent aussi en dehors de Lyon, dans la première ou la seconde couronne. Elles passent donc une partie de leurs journées dans les transports en commun.

Un trajet qui ne se passe d’ailleurs pas toujours sereinement pour Élise, qui doit, après sa journée de travail, « courir » pour s’occuper de ses propres enfants à Saint-Fons :

« Mon mari travaille dans le bâtiment, il finit souvent trop tard pour aller chercher les filles à l’accueil périscolaire. »

« On pousse les plus précaires en dehors de Lyon »

En France, la crise de l’attractivité touche tous les métiers du soin à majorité féminine. L’élue insoumise ne manque donc pas de marteler :

« On ne valorise pas ces métiers parce que ce sont des métiers de femmes. On oublie les problématiques de double journée de travail et ça ne pose pas de souci qu’elles aient à faire de longs trajets pour atteindre leurs familles et leurs domiciles. »

Les couches lavables ont aussi été instaurées dans certaines crèches du 3è arrondissement de Lyon. Ici, la crèche Rochaix 2. ©LS/Rue89Lyon
Le changement de la couche à la crèche Rochaix 2, dans le 3è arrondissement de Lyon.Photo : LS/Rue89Lyon

L’élue en profite pour tacler le projet de zone à faibles émissions [ZFE], visant à interdire les véhicules les plus polluants dans le centre-ville de Lyon :

« Avec la gentrification, on pousse les plus précaires en dehors de Lyon. La ZFE va aussi y participer parce que beaucoup de précaires sont obligés de venir en voiture sur leur lieu de travail. »

Cette inquiétude est aussi exprimée par Nadia, déléguée syndicale CGT, employée officiant en cuisine et avec les enfants dans une crèche municipale de Lyon 7e. La mère de 42 ans habite Vernaison, au sud de Lyon. L’offre de transports en commun depuis son domicile ne lui permet pas de rejoindre son lieu de travail aussi rapidement qu’en voiture :

« J’essaye de prendre les transports en commun le plus souvent possible mais entre le train et la voiture, le temps de trajet passe du simple au double, d’une à deux heures de trajet par jour. »

Pas de vacances pour les travailleuses en crèches à Lyon

Avec la hausse du prix de l’essence, Nadia avoue qu’elle ne pourra de toute façon bientôt plus se permettre le luxe d’utiliser sa voiture pour réduire son temps de trajet. Elle confie s’inquiéter chaque jour de son budget serré :

« En dix ans à la Ville de Lyon, je touche 1300 euros par mois sans les primes, pour un temps partiel. »

Nadia déclare payer chaque mois un loyer de 680 euros, et dépenser un peu moins de 80 euros dans ses abonnements de train et de transport en commun à Lyon. La mère de famille annonce être à découvert à chaque fin de mois :

« On ne fait pas d’excès, on compte chaque sou. Cette année, comme beaucoup de collègues, nous ne sommes pas partis en vacances. Et encore, j’ai de la chance parce que c’est surtout le salaire de mon mari qui nous permet de vivre. »

Le conjoint de Nadia est commercial, ce qui permet au couple de pourvoir aux besoin de leurs trois enfants. Cependant, elle s’inquiète que ce ne soit plus suffisant quand son aîné, encore au collège, atteindra les études supérieures :

« Je n’ose pas y penser. Il a suffi d’une petite hausse du coût de la vie pour qu’on supprime tout ce qui n’est pas le plus strict nécessaire de nos vies. J’ai perdu espoir. »

« On ne veut plus parler, on veut partir »

Une affliction telle que Nadia envisage de quitter son emploi en crèche à Lyon. Elle avait pourtant été ravie d’avoir été formée pour travailler dans la petite enfance, il y a six ans.

« Avant, j’ai travaillé en Ehpad dans le 4e arrondissement. Les cadences étaient infernales, il y avait toujours plus de résidents pour moins de personnel, j’avais l’impression de ne pas respecter les individus. »

Nadia ne voulait pas quitter le soin. Elle avoue s’être crue sortie d’affaire en rejoignant les tout petits :

« Je n’imaginais pas que les logiques managériales d’Ehpad viendraient s’imposer dans les crèches. Je me suis trompée. Ça nous a mis un bourdon pas possible, déjà qu’on travaille pour des salaires de misère, maintenant on doit mal faire pour faire vite dans tous les domaines du soin. Ma génération est cassée, désabusée. »

Un discours unanime chez les employées de crèche avec qui nous avons échangé. Beaucoup ont refusé de témoigner et se disent trop « blasées », ou « brisées » comme Véronique :

«  Je manque de recul pour évoquer sereinement l’étendue des dégâts. Je suis entourée de personnes précarisées mais résignées. On ne veut plus parler, on veut partir. »

« Je vois des CDD qui ne sont pas CDisées en crèches à Lyon »

Nadia raconte que lorsqu’elle et la dizaine d’employées de sa crèche tentent de faire remonter l’alourdissement continuel de leur charge de travail, on leur donne toujours les mêmes explications :

« Ils nous disent qu’ils n’arrivent pas à embaucher. J’ai travaillé avec des filles en CDD très compétentes qui n’ont pas été CDIsées. J’ai du mal à donner du crédit à ce discours. De plus, je pense que les pouvoirs publics sont responsables de l’image extrêmement négative de nos métiers. »

Steven Vasselin, adjoint à la petite enfance de la Ville de Lyon, Véronique Dubois Bertrand, maire d'arrondissement du 3è arrondissement et Céline Grouzelle, directrice de la crèches Rochaix 2 à Lyon lors du point presse petite enfance du 8 septembre 2022. ©LS/Rue89Lyon
Steven Vasselin, adjoint petite enfance de la Ville de Lyon, Véronique Dubois Bertrand, maire d’arrondissement du 3è arrondissement et Céline Grouzelle, directrice de la crèche Rochaix 2 à Lyon lors du point presse petite enfance du 8 septembre 2022.Photo : LS/Rue89Lyon

À la conférence de presse consacrée aux crèches municipales de Lyon du jeudi 8 septembre, Steven Vasselin, adjoint à la Ville de Lyon chargé de la petite enfance a déroulé un discours bien moins défaitiste.

Il a rappelé les hausses de salaires versées à partir de janvier dernier aux employées de crèches à Lyon : 90€ brut par mois pour les auxiliaires de puériculture et 150€ à 200€ brut par mois pour les éducateurs et éducatrices de jeunes enfants. Il poursuit :

« Nous sommes passés de 80 postes vacants en crèche en juin à 15 aujourd’hui. Nous avons triplé le budget petite enfance par rapport au dernier mandat. »

Pour rappel, cela ne concerne que les 50 crèches municipales de la Ville de Lyon, contre les 100 associatives. Pour l’élu, une revalorisation globale de ces métiers doit venir non pas des municipalités mais de l’État.

La Ville de Lyon peut-elle attribuer des logements sociaux à ses personnels de crèche ?

En revanche, interrogé au sujet des difficultés d’accessibilité au logement pour les employés précaires, l’élu s’est montré plus hésitant :

« Nous savons que le logement pèse particulièrement dans le budget des travailleuses en crèche et que cela joue sur l’attractivité de la profession. Nous réfléchissons à un système de points bonus qui permettrait l’octroi de logements sociaux à des professions en tension et porteuses de sens. »

Une politique inédite dont la Ville n’a pas encore fait la promotion, tellement inédite que Laurent Bosetti, adjoint à la promotion des services publics, avait déclaré en juillet dernier à Rue89Lyon que de telles mesures lui semblaient difficiles à mettre en place :

« Nous avons déjà une centaine de logements sociaux SACVL et une trentaine de Grand Lyon Habitat qui sont réservées à nos agents [tous domaines confondus ndlr]. Il y a plusieurs milliers de personnes qui sont déjà dans l’attente d’un logement social à Lyon. Pour l’instant, nous nous focalisons surtout sur les revalorisations de statut et de salaire de nos agents. »

Pourtant, la municipalité persiste et signe, elle travaillerait aujourd’hui sur une politique d’aide au logement pour les travailleurs et travailleuses précaires à la Ville de Lyon.

Elle imaginerait donc d’éventuels partenariats avec des bailleurs sociaux comme la SACVL ou Grand Lyon habitat pour réserver des logements supplémentaires pour ses agents. Elle ajoute, sans précision, qu’elle souhaiterait délivrer de l’information prioritaire aux agents de la Ville sur la mise en vente de projets immobiliers en bail réel solidaire. Parmi les employées de crèche que nous avons interrogées, aucune n’est propriétaire ou s’imagine pouvoir le devenir.

Enfin, la Ville de Lyon a également pour projet de lancer la rénovation d’anciens logements d’instituteurs pour les attribuer aux agents. Les premiers devraient être attribués en 2023.

#crèches#enfants

Sélection de la rédaction : les sorties à Lyon du 14 au 20 septembre

Sélection de la rédaction : les sorties à Lyon du 14 au 20 septembre

La sélection hebdomadaire des sorties à Lyon entre dans sa deuxième semaine. Voici nos choix culture du moment entre concerts, spectacle vivant, expos, et littérature. N’hésitez pas à compléter avec vos bons plans en commentaires.

Terry Riley à la mode bretonne

Toujours sur le coup quand il s’agit de livrer un concept musical pointu et goûtu, l’Opéra Underground propose aux Subs une revisite du In C de Terry Riley. Soit la pierre angulaire de la musique répétitive composée en 1963 et basée sur la répétition libre de 53 phrases musicales en une sorte de canon généré par autant d’instruments qu’on le souhaite. Et surtout n’importe lesquels. Sauf qu’ici ce ne sont pas n’importe lesquels justement puisque, le sonneur (joueurs de cornemuse, biniou, bombarde…) Erwan Keravec convoque une vingtaine de ses congénères dans un dispositif scénique qui permet en outre au public de se balader librement. Un hymne à la liberté donc, mis à la sauce bretonne.

Terry Riley / Erwan Keravec, le 14 septembre aux Subs.

À la vie, à la mort

Avec Vivre Vite, la romancière lyonnaise Brigitte Giraud a sans doute livré son plus beau livre, poignant, délicat et haletant. Après, À Présent, il y a plus de 20 ans, elle revient sur le décès accidentel à moto de son compagnon, en 1999, se livrant à une enquête qui explore une litanie de micro-événements qui ont conduit au drame. Au second plan, se niche l’émouvant portrait d’un homme et d’un couple qui a toujours voulu vivre vite. Occasion est donnée d’entendre l’autrice lyonnaise elle-même parler de ce livre important, sélectionné sur la première liste du Goncourt.

Brigitte Giraud, le 15 septembre à la librairie Vivement dimanche.

Brigitte Giraud-Pascal Ito (Flammarion)
Brigitte Giraud. Photo : Pascal Ito-Flammarion

Seule en scène et délicate

C’est une tradition que celle de l’humoriste belge venu faire prospérer (et connaître) son talent dans l’hexagone sur les ondes de France Inter. Mais Florence Mendez, qui monte sur scène avec son seule en scène Délicate, a une autre appartenance. Elle est de ces jeunes humoristes femmes naturellement féministes et viscéralement irrévérencieuses qui racontent mieux que personne la condition des filles des années 20. Avec une particularité que Florence Mendez ne cache pas, elle est HPI (Haut Potentiel Intellectuel) et atteinte du syndrome d’Asperger. Ce qui contre toute attente n’est pas sans générer son lot de situations « what the fuck ? » et surtout drôles. Ça va vite, très vite – la jeune femme a du débit –, et loin, parfois très loin.

Florence Mendez, du 14 au 17 septembre à l’Espace Gerson.

Cadeau de mariage rock

On l’a souvent vu à Lyon mais c’est toujours à revoir – où à découvrir. The Wedding Present est l’un des piliers – pas le plus connu mais aisément l’un des plus cultes – de l’indie rock anglais, spécialiste des riffs exécutés comme si la fin du monde était pour dans cinq minutes et des paroles existentielles. A l’image de l’immanquable You should always keep in touch with your friends. Plus de 35 ans que ça dure et, contrairement à nombre de ses congénères, le groupe de David Gedge n’a jamais semblé baisser de pied. Et livré régulièrement des albums de qualité égale. Ce qui n’a guère d’importance ici puisque The Wedding Present vient jouer, pour en fêter l’anniversaire des 30 ans, son classique Seamonsters (1991). Si vous pensez que le rock est mort allez donc constater que son cadavre bouge encore comme un jeune homme.

The Wedding Present, le 17 septembre à l’Epicerie Moderne.

Galeries ouvertes la nuit

C’est un collectif créé à l’usage des timides et des casaniers, né pendant la crise du Covid et qui se nomme « Osez les galeries ». Son but : promouvoir l’art contemporain auprès du grand public et l’inviter ce même public à oser franchir (gratuitement) les portes des galeries. Elles sont ici, au sein du collectif, pas moins de 18 que l’on pourra pour un soir visiter en nocturne, jusqu’à 21h. On en sera récompensé par des expos de Géraldine Lay et Marc Riboud au Réverbère, Delphine Dénéréaz à Slika, Aurélie Pétrel à Ceysson & Bénétière ou encore Chantal Fontvieille à la Galerie Besson. Plan et programmation disponible dans les galeries concernées et sur le compte instagram du collectif.

« Osez les galeries », le 15 septembre dans les 18 galeries du collectif.

Dominique d'Archer-Pierre Guenat
Présence de la violence. Dominique d’Archer. Photo : Pierre Guenat

25 bougies et des étincelles au Ninkasi

En ce mois de septembre, le Ninkasi fête son quart de siècle. À travers notamment une ribambelle de concerts étalés sur l’ensemble de son immense réseau de restaurants et de scènes. S’il ne fallait en choisir qu’un, qui marque les noces jamais démenties de l’enseigne avec le rock’n’roll depuis 1997, alors on pourrait opter pour ce triptyque. Au programme : le rock délicieusement poisseux de Pervitin, auteur cette année, d’un remarquable mini-album 6 titres, la geste vaudouïsante de The Rondells et, dans une veine infiniment plus power-pop, The Segments. Cerise sur la quenelle, tout ce petit monde est lyonnais. Et témoigne de la richesse de la scène locale, à laquelle le Ninkasi contribue mieux que bien.

Pervitin + The Rondells + The Segments, le 20 septembre au Ninkasi Gerland.

La Halle Tony Garnier ouvre gratuitement ses portes pour les Journées du patrimoine (17-18 septembre)

Visites, concerts, expos, conférences… La Halle Tony Garnier ouvre grand les portes de son immense salle à l’occasion des Journées européennes du patrimoine, les 17 et 18 septembre.Cet événement appelé « Flux » marque la relance d’un des lieux les plus emblématiques de Lyon par le nouveau directeur Thierry Pilat.

Toutes les infos et le programme de « Flux » à la Halle Tony Garnier

#Ninkasi#Spectacle vivant

Les salariés de Forum réfugiés dénoncent des conditions de travail « dégradées »

Les salariés de Forum réfugiés dénoncent des conditions de travail « dégradées »

Les salariés de Forum réfugiés ont décidé de se mobiliser ce mardi 13 septembre devant le siège de l’association, à Villeurbanne, pour dénoncer leurs conditions de travail ainsi que le versement inégal de la prime Ségur.

Sous-effectif chronique, turnover incessant, salaires très bas voire en dessous du SMIC, versement inégal de la prime Ségur… Les salarié·es de l’association Forum réfugiés dénoncent des conditions de travail qu’ils décrivent comme profondément « dégradées ». Ce mardi 13 septembre, une mobilisation a lieu devant le siège de l’association, à Villeurbanne.

Des salaires en dessous du SMIC chez Forum réfugiés

« C’est la première fois que je participe à une mobilisation, parce que c’est la première fois que je suis si mal payée ! »

Nelly, 39 ans, est secrétaire à Forum réfugiés depuis deux ans. Elle raconte avoir été factrice, serveuse, caissière et autres métiers sous-payés avant d’intégrer l’association, et affirme n’avoir jamais eu un salaire en dessous du SMIC. C’est pourtant le cas depuis qu’elle travaille à Forum Réfugiés : sur sa fiche de paie d’août, le salaire net de Nelly est de 1250 euros. Environ 80 euros de moins que le SMIC, qui a été automatiquement augmenté à 1329 euros nets en août, pour suivre (un peu) l’inflation.

D’après la lettre ouverte envoyée par les salarié·es mobilisé·es ce mardi, le SMIC a augmenté d’environ 20% sur les dix dernières années, contre seulement 1% pour le point FEHAP sur lequel est indexé leurs salaires.

Sans compter que Nelly, comme de nombreux autres salarié·es de Forum réfugiés présents ce mardi, ne touchera pas la prime Ségur (une revalorisation des salaires de 183 euros nets par mois, issue des accords dits du Ségur de la Santé de 2020) :

« On a été maintenus à l’écart des négociations. On a appris fin août que certains allaient avoir la prime et d’autres non. Ce ne sont pas les secrétaires ou les agents de maintenance qui l’ont eue, mais les plus gros salaires. Dans des services entiers, personne ne l’a reçue. »

« Je suis secrétaire et je dois faire le boulot d’une assistante sociale »

Pour Marine, éducatrice spécialisée de formation et chargée d’accompagnement à Forum réfugiés depuis moins d’un an, ce versement inégal de la prime Ségur est la goutte d’eau qui a fait déborder un vase déjà bien rempli. En premier lieu : un sous-effectif chronique, lié à un turn-over important comme l’avaient révélé nos confrères de Mediacités dans une enquête publiée en début d’année.

« Sur les 11 salariés de notre structure, le maximum c’est quatre ans d’ancienneté, et en général plutôt deux », illustre Marine.

Son collègue Mourad, juriste depuis deux ans pour l’association, estime que près de la moitié de l’effectif total de 526 salarié·es part chaque année. « Cette année, il y a eu plus de 200 recrutements », précise-t-il.

« Cet été a été particulièrement compliqué, poursuit Marine. Il y avait beaucoup de sous-effectif, ce qui ne permettait pas d’accueillir les gens dans des conditions décentes. Ça a généré beaucoup de frustration, certaines personnes se sont senties un peu abandonnées. Et puis il y avait aussi la chaleur. On a dû gérer des situations encore plus compliquées comme des bagarres ou des tentatives de suicide. »

Les postes vacants sont parfois assurés par les salarié·es restant·es, formé·es ou pas, comme Nelly :

« Je suis secrétaire, je n’ai pas le bac et je dois faire le boulot d’une assistante sociale ! J’aime beaucoup mon travail, mais jamais je ne ferai carrière à Forum réfugiés. C’est trop épuisant. En deux ans de travail, j’ai pris dix ans physiquement. »

Aujourd’hui, ils sont 180 salarié·es sur le groupe Whatsapp sur lequel ils échangent sur leurs difficultés depuis cet été. L’ensemble des salarié·es mobilisé·es a rédigé une lettre ouverte qui a été transmise au CSE et à la direction ce mardi 13 septembre après-midi.

Forum réfugiés
La plateforme d’accueil des demandeurs d’asile de l’association Forum réfugiés, rue Garibaldi (Lyon 7e).Photo : LB/Rue89Lyon

« Il y a clairement un manque de revalorisation des enveloppes qui financent les centres d’hébergement »

Contacté, le directeur de Forum réfugiés, Jean-François Ploquin, explique ne pas avoir été surpris par cette mobilisation et comprendre le mécontentement des salarié·es. Pour lui aussi, « cette affaire Ségur a été la goutte d’eau » :

« C’est une situation extrêmement complexe. Forum réfugiés n’est pas un hôpital. On a des services avec des missions très différentes. On essaie de comprendre les instructions des financeurs de ces dispositifs, dont certaines ne sont pas encore tombées de la part des ministères. D’après ces instructions, certains postes sont éligibles, d’autres non, et d’autres encore à certaines conditions. »

Le directeur se dit en accord avec les salarié·es mobilisé·es pour considérer que tous, quelle que soit leur fonction au sein de Forum réfugiés, doivent bénéficier de cette revalorisation.

« C’est ce qu’on a défendu et obtenu dans certains secteurs, comme par exemple tous les centres d’hébergement de la région Auvergne-Rhône-Alpes. »

Le directeur affirme que 137 salarié·es ont déjà pu toucher la prime Ségur sur leur fiche de paie d’août, qui devraient être suivis par « plusieurs dizaines d’autres » en septembre et en octobre.

Quant aux conditions de travail dénoncées ce mardi, notamment les salaires particulièrement bas, Jean-François Ploquin se dit surpris par celui de Nelly. « Il n’y a pas de salaires bruts inférieurs au SMIC », assure-t-il.

Comme pour le turnover chronique, pour lui le problème n’est pas propre à Forum réfugiés :

« Toute la branche du social est en souffrance. Je veux bien qu’on en rende les directions responsables, mais c’est le Parlement qui vote actuellement le budget. Il y a clairement un manque de revalorisation des enveloppes qui financent les centres d’hébergement. »

Vivre autrement près de Lyon, la montée en puissance de l’habitat en collectif

Vivre autrement près de Lyon, la montée en puissance de l’habitat en collectif

Dans la campagne environnante de Lyon, ils sont de plus en plus nombreux à vouloir vivre et habiter de façon différente. En se regroupant à quatre, à six, à huit… Ils cherchent à vivre de façon plus collective. Enquête sur une tendance qui se heurte à de vieux clichés.

L’idée est née petit à petit, au cours de différents apéros et soirées. De blague, elle a fini par devenir une envie puis un projet. Depuis deux ans, Camille, Nina, Anthony et Esther se sont mis en quête d’un habitat pour vivre ensemble près de Lyon. Avec bientôt deux enfants, les trentenaires cherchent un lieu où s’installer à six.

« On n’avait pas envie de se retrouver seuls avec nos problèmes de parents en allant vivre à la campagne, reprend Camille Sut, 29 ans. L’idée était aussi de créer un lieu où on pourrait participer à faire vivre un territoire à l’échelle locale. »

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Extrême droite : procès d’une expédition punitive ce mardi à Lyon

Extrême droite : procès d’une expédition punitive ce mardi à Lyon

Un antifasciste et un militant d’extrême droite seront jugés ce mardi 13 septembre à Lyon pour des faits de violences qu’ils auraient commis en avril 2018, lors d’une bagarre qui avait opposé des antifas et des membres du Bastion social. Initialement, huit militants d’extrême droite avaient été mis en examen.

Ce mardi 13 septembre, un antifasciste lyonnais et un militant d’extrême droite, membre du groupuscule d’extrême droite le Bastion social, aujourd’hui dissous, seront jugés par le tribunal correctionnel de Lyon pour des faits de violences.

L’histoire remonte au 11 avril 2018, en marge d’un concert au Rock’n Eat, dans le 9e arrondissement de Lyon. Une bagarre avait éclaté, opposant quelques antifascistes proches du Groupe antifasciste Lyon et environs (Gale) à une bonne dizaine de membres du Bastion social.

Initialement, un antifasciste et huit militants d’extrême droite avaient été mis en cause. Le 13 septembre, ils ne seront pourtant que deux à la barre : toujours le même antifasciste et un seul militant d’extrême droite, les autres ayant bénéficié d’un non-lieu ou du statut de témoins assistés.

C'est devant le bar-concert Rock n'Eat, quai Arloing (Lyon 9e) que la rixe entre les antifascistes proche du Groupe antifasciste Lyon et environs (Gale) et les membres du Bastion social a eu lieu
C’est devant le bar-concert Rock’n Eat, quai Arloing (Lyon 9e) que la rixe entre les antifascistes proche du Groupe antifasciste Lyon et environs (Gale) et les membres du Bastion social a eu lieu.Photo : LB/Rue89Lyon

À Lyon, un concert dégénère en bagarre entre antifascistes et membres du Bastion social

Le 11 avril 2018, une association musicale organise un concert estampillé « No racism, no sexism, no fascism » au Rock’n Eat, un bar-concert des quais de Saône, dans le 9e arrondissement de Lyon. Mais vers 22h, la soirée doit être interrompue alors que le premier groupe termine son set. Et pour cause, devant la salle, dans la cour de l’immeuble, a éclaté une violente bagarre entre une dizaine de militants d’extrême droite du Bastion social et une poignée d’antifascistes.

Des témoins présents ce soir-là, que nous avions interrogés à l’époque, décrivaient une véritable expédition punitive des militants d’extrême droite – peut-être en guise de représailles suite au murage par les antifascistes du local du Bastion social. Ces témoins assurent avoir vu un taser, des barres de métal et des matraques télescopiques entre les mains des militants d’extrême droite.

L’un des antifascistes décide alors d’utiliser sa voiture pour aller récupérer ses camarades dans la mêlée et s’enfuir. « Aucune personne n’a été renversée », assurait l’un des témoins à l’époque.

À l’issue de cette bagarre, neuf belligérants ont été interpellés et placés en garde-à-vue : huit militants d’extrême droite, membres du Bastion social, et le conducteur de la voiture, un antifasciste de Lyon.

Huit militants du Bastion social interpellés en 2018, un seul jugé ce mardi à Lyon aux côtés de l’antifasciste

Ce mardi, il sera de nouveau question de cette voiture devant le tribunal correctionnel de Lyon. L’antifasciste qui la conduisait est en effet accusé d’avoir exercé des violences à l’aide de son véhicule à l’encontre de l’un des militants d’extrême droite, qui s’est constitué partie civile, ainsi que d’une personne non identifiée par la justice.

Un des policiers qui est intervenu ce soir-là s’est lui aussi constitué partie civile pour des violences que le militant antifasciste aurait exercées sur lui, lui valant quelques jours d’ITT. De son côté, l’antifasciste avait lui aussi porté plainte, accusant le policier de lui avoir cassé le nez. Celle-ci a été classée sans suite.

Un autre protagoniste dans cette bagarre est le vigile du Rock’n Eat. Pour le moment, celui-ci ne s’est pas constitué partie civile.

Nouveau palais de justice. Février 2017. Lyon ©Léo Germain/Rue89Lyon
Ce mardi 13 septembre, se tiendra au tribunal correctionnel de Lyon le procès d’un antifasciste et d’un membre de l’ex-Bastion social, accusés de violences lors d’un concert au Rock n’Eat, il y a plus de quatre ans.Photo : Léo Germain/Rue89Lyon

De l’autre côté, les huit militants d’extrême droite initialement mis en examen pour violences aggravées – dont un mineur – ont toujours plaidé la légitime défense. La grande majorité s’en sort bien : il n’y en aura qu’un à la barre ce mardi.

Le mineur, accusé d’avoir cassé une des vitres de la voiture de l’antifasciste, a déjà été jugé. Il a écopé d’une peine légère. Sur les sept autres, deux étaient ressortis de garde-à-vue avec le statut de témoins assistés et les cinq autres ont bénéficié d’un non-lieu, prononcé le 15 juin 2021, dont celui qui s’est constitué partie civile.

Ce mardi, il ne restera donc à juger que Tristan Conchon, trésorier puis leader de l’ex-Bastion social, qui s’est ensuite mué en un nouveau groupuscule d’extrême droite : Audace Lyon. Il est accusé de violences sur une personne non identifiée, sans ITT.

Non-lieu ou statut de témoin assisté pour des figures de l’extrême droite lyonnaise

Parmi ceux qui avaient initialement été mis en examen, on trouve quelques membres du gratin de l’extrême droite lyonnaise. En tête de liste : Steven Bissuel, leader du GUD de Lyon puis du Bastion social dès sa création en 2017, qui s’est vraisemblablement retiré des affaires après avoir été condamné à six mois de prison avec sursis pour incitation à la haine raciale. Il fait partie des cinq militants d’extrême droite à avoir bénéficié d’un non-lieu le 15 juin 2021.

Concernant les témoins assistés, il faut citer Eliot Bertin, un des leaders de Lyon Populaire, un groupuscule d’extrême droite héritier lui aussi du Bastion social. Le jeune homme s’est notamment illustré fin juin 2021, lors d’affrontements qui ont eu lieu rue Mercière après un match de foot.

Ces deux-là ne seront donc pas à la barre ce mardi. Le procès se tiendra au tribunal correctionnel de Lyon, à partir de 14h. La Gale a d’ores et déjà appelé à un rassemblement une demi-heure avant, devant le tribunal.