Dans la campagne environnante de Lyon, ils sont de plus en plus nombreux à vouloir vivre et habiter de façon différente. En se regroupant à quatre, à six, à huit… Ils cherchent à vivre de façon plus collective. Enquête sur une tendance qui se heurte à de vieux clichés.
L’idée est née petit à petit, au cours de différents apéros et soirées. De blague, elle a fini par devenir une envie puis un projet. Depuis deux ans, Camille, Nina, Anthony et Esther se sont mis en quête d’un habitat pour vivre ensemble près de Lyon. Avec bientôt deux enfants, les trentenaires cherchent un lieu où s’installer à six.
« On n’avait pas envie de se retrouver seuls avec nos problèmes de parents en allant vivre à la campagne, reprend Camille Sut, 29 ans. L’idée était aussi de créer un lieu où on pourrait participer à faire vivre un territoire à l’échelle locale. »
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Journaliste lyonnais fan de l’Ouest, je suis à Rue89Lyon depuis 2020. Aujourd’hui associé et directeur de publication, je couvre les questions sociales mais aussi écologiques (pollutions industrielles, scandale des perfluorés). Le travail, c’est la santé, à condition que le droit soit respecté. Un œil politique sur le Rhône. Pour me laisser une info, c’est ici plemerle@rue89lyon.fr.
Un antifasciste et un militant d’extrême droite seront jugés ce mardi 13 septembre à Lyon pour des faits de violences qu’ils auraient commis en avril 2018, lors d’une bagarre qui avait opposé des antifas et des membres du Bastion social. Initialement, huit militants d’extrême droite avaient été mis en examen.
Ce mardi 13 septembre, un antifasciste lyonnais et un militant d’extrême droite, membre du groupuscule d’extrême droite le Bastion social, aujourd’hui dissous, seront jugés par le tribunal correctionnel de Lyon pour des faits de violences.
L’histoire remonte au 11 avril 2018, en marge d’un concert au Rock’n Eat, dans le 9e arrondissement de Lyon. Une bagarre avait éclaté, opposant quelques antifascistes proches du Groupe antifasciste Lyon et environs (Gale) à une bonne dizaine de membres du Bastion social.
Initialement, un antifasciste et huit militants d’extrême droite avaient été mis en cause. Le 13 septembre, ils ne seront pourtant que deux à la barre : toujours le même antifasciste et un seul militant d’extrême droite, les autres ayant bénéficié d’un non-lieu ou du statut de témoins assistés.
C’est devant le bar-concert Rock’n Eat, quai Arloing (Lyon 9e) que la rixe entre les antifascistes proche du Groupe antifasciste Lyon et environs (Gale) et les membres du Bastion social a eu lieu.Photo : LB/Rue89Lyon
À Lyon, un concert dégénère en bagarre entre antifascistes et membres du Bastion social
Le 11 avril 2018, une association musicale organise un concert estampillé « No racism, no sexism, no fascism » au Rock’n Eat, un bar-concert des quais de Saône, dans le 9e arrondissement de Lyon. Mais vers 22h, la soirée doit être interrompue alors que le premier groupe termine son set. Et pour cause, devant la salle, dans la cour de l’immeuble, a éclaté une violente bagarre entre une dizaine de militants d’extrême droite du Bastion social et une poignée d’antifascistes.
Des témoins présents ce soir-là, que nous avions interrogés à l’époque, décrivaient une véritable expédition punitive des militants d’extrême droite – peut-être en guise de représailles suite au murage par les antifascistes du local du Bastion social. Ces témoins assurent avoir vu un taser, des barres de métal et des matraques télescopiques entre les mains des militants d’extrême droite.
L’un des antifascistes décide alors d’utiliser sa voiture pour aller récupérer ses camarades dans la mêlée et s’enfuir. « Aucune personne n’a été renversée », assurait l’un des témoins à l’époque.
À l’issue de cette bagarre, neuf belligérants ont été interpellés et placés en garde-à-vue : huit militants d’extrême droite, membres du Bastion social, et le conducteur de la voiture, un antifasciste de Lyon.
Huit militants du Bastion social interpellés en 2018, un seul jugé ce mardi à Lyon aux côtés de l’antifasciste
Ce mardi, il sera de nouveau question de cette voiture devant le tribunal correctionnel de Lyon. L’antifasciste qui la conduisait est en effet accusé d’avoir exercé des violences à l’aide de son véhicule à l’encontre de l’un des militants d’extrême droite, qui s’est constitué partie civile, ainsi que d’une personne non identifiée par la justice.
Un des policiers qui est intervenu ce soir-là s’est lui aussi constitué partie civile pour des violences que le militant antifasciste aurait exercées sur lui, lui valant quelques jours d’ITT. De son côté, l’antifasciste avait lui aussi porté plainte, accusant le policier de lui avoir cassé le nez. Celle-ci a été classée sans suite.
Un autre protagoniste dans cette bagarre est le vigile du Rock’n Eat. Pour le moment, celui-ci ne s’est pas constitué partie civile.
Ce mardi 13 septembre, se tiendra au tribunal correctionnel de Lyon le procès d’un antifasciste et d’un membre de l’ex-Bastion social, accusés de violences lors d’un concert au Rock n’Eat, il y a plus de quatre ans.Photo : Léo Germain/Rue89Lyon
De l’autre côté, les huit militants d’extrême droite initialement mis en examen pour violences aggravées – dont un mineur – ont toujours plaidé la légitime défense. La grande majorité s’en sort bien : il n’y en aura qu’un à la barre ce mardi.
Le mineur, accusé d’avoir cassé une des vitres de la voiture de l’antifasciste, a déjà été jugé. Il a écopé d’une peine légère. Sur les sept autres, deux étaient ressortis de garde-à-vue avec le statut de témoins assistés et les cinq autres ont bénéficié d’un non-lieu, prononcé le 15 juin 2021, dont celui qui s’est constitué partie civile.
Ce mardi, il ne restera donc à juger que Tristan Conchon, trésorier puis leader de l’ex-Bastion social, qui s’est ensuite mué en un nouveau groupuscule d’extrême droite : Audace Lyon. Il est accusé de violences sur une personne non identifiée, sans ITT.
Non-lieu ou statut de témoin assisté pour des figures de l’extrême droite lyonnaise
Parmi ceux qui avaient initialement été mis en examen, on trouve quelques membres du gratin de l’extrême droite lyonnaise. En tête de liste : Steven Bissuel, leader du GUD de Lyon puis du Bastion social dès sa création en 2017, qui s’est vraisemblablement retiré des affaires après avoir été condamné à six mois de prison avec sursis pour incitation à la haine raciale. Il fait partie des cinq militants d’extrême droite à avoir bénéficié d’un non-lieu le 15 juin 2021.
Concernant les témoins assistés, il faut citer Eliot Bertin, un des leaders de Lyon Populaire, un groupuscule d’extrême droite héritier lui aussi du Bastion social. Le jeune homme s’est notamment illustré fin juin 2021, lors d’affrontements qui ont eu lieu rue Mercière après un match de foot.
Ces deux-là ne seront donc pas à la barre ce mardi. Le procès se tiendra au tribunal correctionnel de Lyon, à partir de 14h. La Gale a d’ores et déjà appelé à un rassemblement une demi-heure avant, devant le tribunal.
Les soignants constatent depuis 2021 une forte augmentation de la consommation de protoxyde d’azote par les adolescents de la métropole de Lyon. Ce gaz hilarant peut causer de graves atteintes neurologiques, parfois irréversibles.
Depuis l’année dernière, les professionnel·les de santé voient débarquer des adolescents et jeunes adultes aux curieux symptômes : graves brûlures à l’entrejambe, engourdissement des membres et atteintes neurologiques préoccupantes. En cause, l’inhalation de protoxyde d’azote. Ce gaz hilarant contenu dans les bonbonnes de crème chantilly fleurit un peu partout à Lyon, y compris dans la cour des collèges.
« Une explosion » de la consommation de protoxyde d’azote chez les ados de Lyon en 2021
D’après Mathieu Chappuy, praticien hospitalier aux Hospices civils de Lyon (HCL) depuis 2015, le phénomène est en plein essor à Lyon :
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Installé rue Lanterne dans le 1er arrondissement, le Hot Club de Lyon est un réel « temple » du jazz en France. Ouvert en 1948, il est le plus vieux club de jazz d’Europe encore en activité.
Le Hot Club de Lyon, c’est une devanture qui ne paye pas de mine, rue Lanterne. Située en face d’un sex-shop, sa petite entrée est sobrement habillée de rouge et recouverte d’informations sur les prochains concerts. Au-dessus, un message simple : « Jazz, Hot Club de Lyon » indique aux visiteurs où il met les pieds. « J’ai dû faire ajouter « Jazz » pour que cela ne trompe pas les touristes chinois », rigole Gérard Vidon, président historique du « Hot ».
Discret et parfois méconnu, le Hot Club est le plus vieux club de jazz d’Europe encore en activité. Raconter son histoire, c’est donc faire le récit de l’arrivée du jazz dans la région de Lyon.
Rue Lanterne, le Hot club est la vieille maison des musiciens à LyonPhoto : PL/Rue89Lyon.
En 1948, la naissance du « Hot » à Lyon
Au lendemain de la seconde guerre mondiale, le jazz est en plein boom en France. À Lyon, une poignée d’étudiants des Beaux-Arts, les « Zazous » se réunissent rue des marronniers pour « boeuffer ». Ils jouent alors principalement du « be-bop », le jazz à la mode à l’époque, rapide et festif.
À leur tête, Raoul Bruckert, saxophoniste, fonde le Hot Club en 1948. Son nom vient de la fédération des « Hot club de France » qui chapeaute l’ensemble de ces lieux. Mais, rapidement, le « Hot » prend son indépendance pour devenir le « Hot Club de Lyon ».
« Il fallait payer une cotisation pour appartenir à la fédération », raconte Isabelle Gireau », actuelle présidente du Hot club.
Assise dans la cave du « Hot » (attention à prononcer le H aspiré), elle revient sur les débuts singuliers de ce lieu mythique. Au-dessus de sa tête, le portrait d’un saxophoniste surplombe la petite estrade installée pour le public. À l’entrée, plusieurs photos de musiciens ayant marqués les lieux. Michel Petrucciani, Herbie Hancock, Duke Ellington… Cette petite alcôve de musique a accueilli des (très) grands noms du jazz dans un espace intimiste. Le « Hot » est capable d’accueillir 90 personnes au maximum.
« C’était la maison des musiciens ! »
Isabelle Gireau, présidente du Hot club de Lyon.Photo : PL/Rue89Lyon
La « maison des musiciens » et le sulfureux Hot Club
Une maison qui fut parfois un peu en désordre, si l’on en croit son ancien président, Gérard Vidon. Aujourd’hui président d’honneur du « Hot », ce dernier l’a dirigé pendant presque 40 ans, de 1981 à 2018. Il se souvient bien de ces premiers pas dans le jazz, en 1973.
« Le Hot Club était un vagabond. C’était tenu par des musiciens qui ne se souciaient pas des clients, se remémore-t-il. Un bordel sans nom… Ils devaient de l’argent à tout le monde. »
À l’époque, ce lieu sans loi est situé rue de l’Arbre Sec. En 1981, Gérard Vidon devient président de l’association du « Hot ». Il se met à « remettre de l’ordre » dans son organisation. Il éloigne ainsi quelque peu les musiciens. Seul un reste au conseil d’administration. Le Hot Club de Lyon s’installe aussi rue Lanterne.
« La mairie m’avait dit que pour avoir des subventions, il fallait que tout soit en règle. C’est ce qu’on a fait », reprend-t-il.
Au Hot Club de Lyon : des grands noms et des anecdotes à la pelle
Quand on l’interroge sur le « Hot », Gérard Vidon est intarissable. Queue-de-cheval blanche, lunettes et montre de la même couleur… Avec son look déluré, cet ancien fan de rock donne à ses histoires jazzy un ton bien rock’n’roll.
Durant ses 40 ans de présidence, la cave a accueilli les grands du jazz. On y jouait après des concerts en ville, parfois toute la nuit. Parmi ses souvenirs, il se souvient, en vrac, d’avoir engueulé un militant Front national qui avait demandé à Joe Henderson de changer de trottoir, à l’aune des années 90. De même, il revoit un repas avec Art blakey and the Jazz messengers où ces derniers avaient failli retourner un restaurant lyonnais de bonne réputation. La scène avait eu lieu après un concert délocalisé hors du « Hot » pour l’occasion.
« Ils avaient demandé des glaces avec de la chantilly, et ils se battaient avec », souffle-t-il.
Gérard Vidon, président d’honneur du Hot club, berceau du jazz à Lyon.Photo : PL/Rue89Lyon
Quand Chet Baker est venu jouer gratuitement… Et s’est endormi
Mais, l’une de ses histoires reines, c’est celle du trompettiste Chet Baker. Fin des années 80, ce dernier avait été programmé par le Hot Club (dans une salle plus grande) pour trois dates.
« J’avais vendu 2000 places, se souvient-il. Sauf que, le jour J, à 20h30, pas de Chet Baker. »
Se retrouvant avec 2000 spectateurs à rembourser, le président songe un moment à attaquer le tourneur du musicien en procès, avant de se raviser. Une après-midi, alors qu’il était en train de repeindre la devanture, un « clochard » vient lui parler en anglais. « C’était lui ! » Détruit par la drogue, le jazz man venait rembourser sa dette.
« Il est resté trois jours. Je ne l’ai programmé ni le mercredi, ni le jeudi. Il devait jouer seulement le vendredi, se souvient-il. Je suis allé lui chercher à manger au Bistro des Lyonnais. Quand je suis revenu, il avait pris « sa dose » et s’était endormi ».
Une nouvelle fois, le jazz man, totalement drogué, fait faux bond. En partie du moins. Après un concert où les spectateurs ont pu voir le voir dormir pendant que ses musiciens jouaient, il se réveille vers 1 h du matin. Là, il reprend son instrument et se met à jouer.
« Ils ont joué avec ses musiciens jusqu’à 6h du matin. C’est comme ça qu’il m’a payé sa note, raconte-t-il. J’avais les larmes aux yeux. »
Au Hot Club de Lyon : se professionnaliser et payer les musiciens
Près de 40 ans après le début de son histoire rue Lanterne, le « Hot » a pris un nouveau virage en 2018. Nouvelle présidence, nouveau bureau… L’équipe en place a décidé de professionnaliser, en partie, les lieux. Elle embauche à présent un responsable de communication, un administrateur et un régisseur-barman. Avant, elle ne comptait qu’un seul salarié.
« Nous avons aussi décidé de payer les musiciens, reprend son actuelle présidente, Isabelle Gireau. Avant, ce n’était pas le cas. Beaucoup de grands noms, comme Duke Ellington, venaient y boeuffer après un concert dans une salle de Lyon ou Villeurbanne. »
Pour cela, l’association essaye de se structurer en cherchant d’autres subventions et ressert ses liens avec les autres clubs de Lyon.
« Le « Hot » a inscrit le jazz dans le paysage lyonnais », reprend la présidente.
Le Hot Club accueille toujours des jazzmen du monde entier à Lyon.Photo : PL/Rue89Lyon.
De Jazz à Vienne aux clubs lyonnais, le « Hot », véritable berceau du jazz dans la région
Gérard Vidon va plus loin dans le rôle du « Hot » dans l’histoire du jazz dans la région. Entre le Bémol 5 (aujourd’hui fermé), la Clef de voûte… Tout le milieu du jazz en Rhône-Alpes est passé par le « Hot ». Y compris Jazz à Vienne.
« Initialement, ils voulaient faire le festival au Parc de la Tête d’Or, mais le responsable culture de la Ville de Lyon n’a pas voulu, relate-t-il. Ils sont alors allés voir Mermaz [maire de Viennes de 1971 à 2001, ndlr] et lui a dit oui. »
Autour du « Hot », un quartier qui s’est embourgeoisé
Des années plus tard, ce grand-père à la réputation fantasque « jeune depuis très longtemps » est toujours content son « Hot ».
Loin d’être nostalgique, il considère que les lieux ont changé, en bien, comme le quartier.
« Il y a eu une époque où le secteur était malfamé, se souvient-il. Une fois, j’ai dû faire le tour de Lyon avec une femme à la recherche de drogue. Elle me pointait son flingue contre le ventre. »
Pas de doute, le quartier s’est « embourgeoisé ». Fut un temps où des prostituées travaillaient à tous les coins de rue. À la base, les locaux du « Hot » auraient d’ailleurs été un bordel, selon lui.
Aujourd’hui, les « filles de joie », selon ses termes, ont été boutées loin du centre-ville par la loi et les arrêtés municipales anti-camionnettes. En souriant, il remarque tout de même l’installation d’un sex-shop juste en face du Hot Club. Cocasse pour une musique qui s’est épanouie entre les maisons closes et l’alcool, du temps de la prohibition américaine : « Comme quoi, chassez le naturel, il revient au galop ! »
Une salle toujours lieu « maison des musiciens »
De quoi faire sourire les musiciens ? Outre les têtes d’affiches venant joueur le soir (Mulgrew Miller, Ron Carter, Scott Hamilton, Joe Farnsworth, etc.), les jazzmen de Lyon peuvent s’y retrouver pour répéter, quand ils le souhaitent, en payant un abonnement de 12 euros par an. Un prix imbattable dans la ville.
« Le « Hot » est toujours la maison des musiciens, sourit Isabelle Gireau. Il y a une réelle âme autour de ça. »
Le « berceau du jazz » accueille toujours volontiers des bœufs ouverts tous les mercredis et des concerts. L’année dernière, le « Hot » a comptabilisé 160 dates. Pour toute cette activité, il peut également compter sur une équipe de neuf bénévoles dans le CA, une cinquantaine d’autres à la billetterie. Un fait rare pour des clubs de jazz de France.
« Vous en connaissez beaucoup des clubs avec des gens qui travaillent gratuitement ? » demande Gérard Vidon.
Pas de doute, pour lui, les bénévoles sont la clef de la longévité des lieux. En 2023, le berceau du jazz lyonnais fêtera ses 75 ans. Pourquoi ne pas fêter ça avec un festival ? Sans donner de dates, Gérard Vidon aimerait bien voir se refaire un « traboule blues » qui avait permis d’amener des orchestres de jazz jouer dans les traboules de Lyon en 1989. Sans s’avancer, Isabelle Gireau aimerait, elle aussi, organiser un festival hors les murs prochainement. L’histoire du « Hot » est encore loin de son point d’orgue.
Journaliste lyonnais fan de l’Ouest, je suis à Rue89Lyon depuis 2020. Aujourd’hui associé et directeur de publication, je couvre les questions sociales mais aussi écologiques (pollutions industrielles, scandale des perfluorés). Le travail, c’est la santé, à condition que le droit soit respecté. Un œil politique sur le Rhône. Pour me laisser une info, c’est ici plemerle@rue89lyon.fr.
Florian, 33 ans, documente chaque jour son quotidien d’éboueur à Lyon sur Twitter. Une façon pour lui de rappeler qu’il ne s’agit pas d’un travail anodin. Témoignage.
Florian (il s’agit d’un pseudo) a 33 ans. Grenoblois d’origine et titulaire d’une licence de géographie, il est arrivé à Lyon en 2019. Alors qu’il avait déjà travaillé dans la restauration et en tant que coursier, c’est la quête de nouveauté qui l’a amené à poser ses valise dans la métropole.
Une fois installé, il a cherché un nouvel emploi, avec en tête un seul critère : avoir ses fins d’après-midi libres pour pouvoir s’investir dans des activités associatives, comme les maraudes ou les ateliers de réparation de vélo.
C’est sous le statut d’intérimaire que Florian a donc commencé à exercer en tant qu’éboueur « ripeur », ceux qui vont chercher les poubelles et qui les accrochent à la benne. Une profession qu’il pratique toujours aujourd’hui, à temps plein et en CDI pour une entreprise en délégation de service public, Pizzorno, sur le secteur de Villeurbanne, qui est aussi celui où il réside.
Florian, éboueur à Lyon, durant sa tournée du 18 août 2022. Photo de Florian.
Au début du confinement, Florian a commencé à documenter quotidiennement le compte Twitter Éboueurs de Lyon qui cumule aujourd’hui 1400 abonnés. Un compte qu’il souhaite non militant et collaboratif, ayant pour seul objectif de mettre en valeur le travail quotidien de tous les acteurs de la gestion des déchets à Lyon, ceux qu’il aime à appeler « les invisibles ». Témoignage.
« Les gens sont étonnés quand je leur dis que j’aime mon boulot. Je ne sais pas si je voudrai l’exercer toute ma vie, mais aujourd’hui, il me convient toujours autant. Je me sens utile, ça correspond au besoin de concret qui m’a fait tourner le dos à des études plus longues. Je ne dis pas non plus que c’est tout rose, ça abîme physiquement. Cependant on se serre les coudes avec mes collègues.
C’est sûr que ça m’a fait bizarre quand j’ai commencé, je n’étais pas à l’aise. Je me souviens, mes collègues de l’époque m’avaient reproché de ne pas les avoir regardés dans les yeux les premiers jours. Comme si j’avais honte d’être parmi eux.
Quand j’y pense, je crois que j’avais peur de ne pas y arriver, mais j’étais aussi un peu mal à l’aise. Je craignais la réaction des gens quand je leur disais que j’étais éboueur. Maintenant, je suis vraiment fier, même si je sais que les clichés persistent.
J’ai perdu au moins 5 kilos en acceptant ce boulot ! On ne peut pas être éboueur si on n’a pas une excellente hygiène de vie. D’une part parce que c’est très physique, on soulève et on traîne des bacs très lourds, mais aussi du fait de nos horaires. Même si je travaille dans mon quartier, mon réveil est à 4h, car le camion est à Vénissieux. J’y vais parfois en voiture, parfois en vélo et tramway.
« On a le luxe de pouvoir garer le camion pour prendre le café à Villeurbanne »
On quitte le dépôt entre 5h10 et 5h20 pour nos secteurs respectifs, ça dépend des recommandations du matin. J’officie dans le secteur de Grandclément. J’aime bien, c’est plutôt tranquille. Pourtant, il y a beaucoup de personnes qui nous plaignent parce que ça construit à toute vitesse dans ce coin-là, les maisons sont remplacées par des immeubles.
Comme les zones de collecte ne sont pas adaptées au fur et à mesure de l’accroissement démographique, on a de plus en plus de bacs à ramasser dans le même laps de temps. Par exemple, ils ont couvert la rue Antonin Perrin d’immeubles de sept ou huit étages. Tant et si bien que chaque lundi, on a un camion de renfort sur Villeurbanne ! Ils font les mêmes horaires que nous et ils ont le camion plein.
On a une pause de 20 minutes vers dix heures. Beaucoup ne la prennent pas pour finir plus tôt, mais nous, avec mes coéquipiers, on y tient. C’est aussi qu’on a le luxe de pouvoir garer le camion dans le quartier pour aller prendre un café. Dans le centre de Lyon, c’est une autre affaire.
« J’ai l’impression que dans la tête des lyonnais, leurs déchets disparaissent par magie »
Florian, éboueur dans la métropole de Lyon, aux alentours de 6h30 durant sa tournée du 18 août 2022.
On fait souvent deux à trois collectes par jour, donc deux à trois allers-retours, soit aux incinérateurs de Gerland et Rilleux-la-Pape, soit à Saint Fons ou Saint-Priest pour se rendre au poste de tri.
On finit chaque jour à des horaires différents, c’est difficile de donner une norme. Le lundi, on a rarement terminé avant 14 heures, car il y a toutes les ordures du week-end. Le mardi, ça peut aller très vite comme très lentement car c’est le recyclage. Il suffit que les gens aient mal plié leurs cartons et que les poubelles bloquent, il y a souvent beaucoup de petits papiers qui s’envolent.
Le temps qu’on met dépend aussi de facteurs extérieurs, comme des difficultés rencontrées avec les voitures mal garées, qui nous obligent parfois à traîner les bacs sur plusieurs dizaines de mètres. J’ai un chauffeur intrépide, mais parfois rien n’y fait.
C’est mon quotidien. Je me suis rendu compte que très peu de personnes connaissaient ce métier ou même, s’y intéressaient un minimum. Des fois, j’ai l’impression que dans la tête de beaucoup de Lyonnais, leurs déchets disparaissent tout seuls, comme par magie.
« Le compte Twitter m’a permis de revendiquer fièrement mon métier d’éboueur à Lyon »
J’ai un peu changé d’avis quand il y a eu le premier confinement, les personnes nous saluaient ou nous applaudissaient parfois de leur fenêtre. Il y avait même des dessins d’enfants sur les poubelles pour nous remercier. C’était fort, c’est pour ça que j’ai créé le compte twitter, pour leur répondre.
Je n’ai rien inventé, il existe un compte Éboueurs de Paris, duquel je me suis inspiré. J’ai tout de suite gagné beaucoup de followers car David Kimelfeld [ancien président de la Métropole, PS puis LREM, ndlr] m’a retweeté. Le compte m’a permis de revendiquer fièrement mon métier, de tenter de faire de la pédagogie sur le tri, le gaspillage alimentaire.
J’ai toujours voulu garder l’anonymat, j’avais trop peur que mes collègues pensent que je voulais attirer la lumière sur moi. Ils ont peu à peu appris, j’ai eu des retours positifs. Dorénavant, ils me font passer des infos, ça me fait plaisir.
« Les vélos mettent en danger les éboueurs à Lyon »
On entend parler des éboueurs seulement quand il y a des grèves. J’ai l’impression qu’on nous reproche beaucoup de choses : de ne pas travailler suffisamment, de faire du « fini parti », alors qu’on fait souvent plus d’heures que prévu.
Florian, éboueur à Lyon, au moment du lavage de camion en fin de tournée. (Seule la trémie a été lavée et non la carrosserie, du fait des restrictions liées à la sécheresse). Photo de Florian.
Je veux montrer qu’on fait notre travail du mieux qu’on peut, et que c’est un job difficile, notamment parce que les Lyonnais ne font pas toujours l’effort de jeter correctement leurs déchets, ou même d’êtres patients. Il n’y a pas que les voitures qui empêchent le camion de passer, il y a aussi celles qui nous klaxonnent parce qu’on bouche une rue.
Les vélos nous mettent aussi en danger, car ils roulent à toute vitesse, en oubliant qu’il y a toujours les ripeurs qui gravitent autour du camion, y compris sur la piste cyclable. Maintenant, dès qu’on peut, on fait rouler le camion sur la piste cyclable : Sinon, le cycliste passera quoi qu’il arrive, même si il nous frôle de quelques centimètres.
Le pire c’est vraiment le tri. On trouve tout le temps des personnes qui mettent des sacs d’ordures ménagères dans le recyclable, parce que la poubelle grise est pleine.
Il y en a d’autres qui ne trient pas le moins du monde. C’est toutes les populations, il n’y a pas de délimitation si claire que ça entre quartiers pauvres et quartiers riches.
« Nous sommes indignés par le gaspillage à Lyon »
Beaucoup de paresseux mettent le verre dans les poubelles grises. Je ne comprends pas, il y a des cubes à verre tous les dix mètres. Sans oublier que les lyonnais se trompent beaucoup sur ce qui est recyclable ou ce qui ne l’est pas. Les cagettes, la boîte de camembert en bois : ça ne se recycle pas. Je crois que peu sont au courant.
Il y a aussi des personnes qui sont vraiment sans cœur, une fois on a trouvé un chiot dans un sac de sport posé à côté des poubelles.
Avec les collègues, on a l’impression que cette désinvolture face au tri des déchets a augmenté depuis le confinement. Je ne saurai pas dire pourquoi. On pense aussi que malgré la médiatisation des problématiques de gaspillage alimentaire en France, rien ne se passe.
Le pire c’est évidemment les cantines, les collectivités, mais pas seulement. Par exemple, j’ai un commerçant qui jette tous les jours 40 baguettes de la veille. Ce n’est pas normal.
Mon collègue et moi, ça nous indigne. Moi, pour des raisons écologiques; lui, parce qu’il a une famille et qu’il compte ses sous. La surconsommation, le gaspillage, je ne pense pas me tromper en disant que la plupart des éboueurs les ont en en horreur. C’est aussi pour ça que je refuse la stigmatisation des éboueurs.
« Je ressens parfois qu’on nous assimile aux déchets qu’on ramasse »
Certains nous voient comme une population peu consciencieuse, qui fait ce métier par défaut. Dans les yeux des passants, je ressens parfois qu’on nous assimile aux déchets qu’on ramasse. Surtout en été, quand la benne pue.
Mais ce n’est pas tout le monde, il y a beaucoup de personnes qui nous sourient, qui nous saluent. Il y a des enfants qui veulent faire coucou aux éboueurs chaque matin et leurs parents les accompagnent tout sourire. Si j’ajoute à cela que j’aime beaucoup mon équipe, j’ai envie de rester encore éboueur pour un bout de temps.
Même si les horaires m’empêchent souvent d’avoir une vie sociale normale car je dois me coucher très tôt, ça vaut le coup. Mon travail sert à quelque chose et ça me fait du bien. »
Virus bénin mais douloureux, la variole du singe continue de circuler à Lyon, avec 164 cas recensés le 29 août. Entre vaccination et dépistage, la prise en charge s’est améliorée depuis le début de l’épidémie, mais certains publics restent encore difficile à protéger.
Pendant plusieurs semaines cet été, trouver un créneau de vaccination contre la variole du singe à Lyon s’avérait mission impossible. Seuls deux centres de vaccination étaient ouverts, au sein des Hospices civils (HCL). Depuis le 5 septembre, le centre de santé sexuelle du Griffon, dans le 1er arrondissement, a rejoint le dispositif de l’Agence régionale de santé (ARS) et propose de se faire vacciner le soir.
Si le nombre de cas semble décroître légèrement, les autorités de santé et les associations restent très vigilantes à Lyon et poursuivent leurs efforts pour lutter contre l’épidémie. En Auvergne-Rhône-Alpes au 6 septembre, on comptait 243 cas confirmés de variole du singe dont 167 (69%) dans le département du Rhône.
Un seul centre de dépistage de la variole du singe à Lyon
Comme partout en France, la première étape pour un patient lyonnais qui pense souffrir de la variole du singe est de s’isoler et d’appeler le 15. Le Samu le mettra ensuite en relation avec un des deux CeGIDD (Centre gratuit d’information, de dépistage et de diagnostic) des HCL.
Des médecins vont ensuite guider le patient et établir un diagnostic à partir d’une description des symptômes et de photos. S’il y a un doute, le patient pourra être amené à se présenter au CeGIDD pour un prélèvement. C’est le seul lieu à Lyon qui réalise un dépistage. Le Dr Laurent Cotte, responsable du CeGIDD Croix-Rousse, spécialisé en maladies infectieuses explique pourquoi :
« La variole du singe est un agent de classe 3, donc des précautions particulières sont prises pour le prélèvement et le traitement en laboratoire. Cette famille de virus est résistant dans le milieu extérieur, la variole est une des maladies avec contamination indirecte via une surface. »
La variole du singe : une maladie bénigne qui peut être douloureuse
Il n’existe pas de traitement pour soigner la variole du singe. Le patient doit s’isoler trois semaines. Et il faut attendre la cicatrisation totale des lésions.
« Le seul traitement est avant tout de garder les lésions propres et sèches. La mortalité est très faible. En France il n’y a pas eu de décès. Des personnes peuvent être hospitalisées mais pour des surinfections ou pour des localisations très douloureuses qui nécessitaient une prise en charge importante pour traiter la douleur. »
Yvan Couto, militant d’Aides (association de lutte contre le Sida, impliquée dans la santé des personnes LGBTI), pointe la difficulté que peuvent avoir certains patients à se faire aider lors de douleurs.
« J’ai des retours de personnes qui souffrent beaucoup. On dit que c’est bénin, mais il y a des gens qui ne pouvaient plus manger pendant une semaine parce qu’elles avaient mal aux lèvres. Dès que ça se complique, c’est parfois difficile d’accéder à une prise en charge. »
La vaccination contre la variole du singe devient plus accessible à Lyon
Alors pour éviter ces trois semaines d’isolement et les possibles souffrances liées à la maladie, la première protection déployée reste la vaccination. Tout le monde peut se faire vacciner. La Haute autorité de santé a diffusé un message recommandant de vacciner « de manière préventive » : les personnes trans et hommes qui ont des relations sexuelles avec les hommes multipartenaires, les travailleur·euses du sexe, et les professionnels exerçant dans les lieux de consommation sexuelle.
Actuellement, les CeGIDD des HCL vaccinent plus de mille personnes par semaine à Lyon. Du côté du centre de santé sexuelle Le Griffon, les volumes sont plus modestes avec 10 vaccinations par jour, mais les horaires proposés, de 18h à 21h, sont prisés.
Malou, l’infirmière du centre de santé sexuelle le griffon, vaccine un patient contre la variole du singe.Photo : MA/Rue89Lyon
Colette Coudeyras est présidente de l’association Virage Santé qui a monté ce centre impliqué pour la santé des personnes LGBTI. Elle détaille les étapes qui ont mené à leur implication dans la vaccination :
« L’ARS est venue nous chercher parce qu’on avait une expérience de vaccination lorsqu’il y avait eu une épidémie d’hépatite A chez les HSH en 2017. La vaccination contre le Monkeypox c’est une mission de santé publique et ça correspond à notre public cible. On n’aurait pas pu refuser, ça aurait été indécent de ne pas participer. »
Aux CeGGID, de nouveaux créneaux ont été ouverts. Début septembre, la prise de rendez-vous peut se faire du jour en lendemain, insiste le Dr Laurent Cotte. Priscilla Jermini, militante de l’association Enipse (Equipe Nationale d’Intervention en Prévention et SantE), souligne cette amélioration :
« Au début de l’épidémie, c’était très difficile d’avoir un créneau. Il fallait se connecter tôt le vendredi matin et c’était quasi impossible. Maintenant, avec les nouveaux créneaux, et les horaires du centre le Griffon, c’est beaucoup plus facile. »
Son association se rend dans les établissements LGBT et les lieux multipartenaires ou libertins. Les bénévoles font de la prévention et peuvent inscrire directement les personnes qui le souhaitent sur des créneaux de vaccination. L’autre pan de leur action se situe sur les réseaux sociaux et sites de rencontres, où ils proposent le même service, pour toucher le plus grand nombre de personnes.
Ouverture de la deuxième dose de vaccination contre la variole du singe à Lyon
Après une hausse des contaminations cet été, les contaminations semblent diminuer en France et dans le Rhône. L’Agence régionale de Santé reste prudente face à ces données :
« Un pic a été observé mi-juillet – puis un plateau les trois semaines suivantes et une baisse du nombre de nouveaux cas est enregistrée depuis le 15 août. Cette tendance à la baisse observée ces dernières semaines reste à confirmer compte-tenu d’une possible sous-déclaration pendant la période estivale. »
Le militant d’Aides, Yvan Couto, prend aussi cette baisse avec des pincettes :
« Il y a des personnes avec peu de symptômes qui ne vont pas consulter. Elles se sont isolées mais ne sont pas allées se faire dépister. »
Chaque fiole de vaccin contre la variole du singe contient une seule dose.Photo : MA/Rue89Lyon
Régulièrement, des réunions se tiennent avec l’ARS pour faire le point sur l’épidémie et les moyen de lutter contre les contaminations. Le mercredi 7 septembre, l’ARS a donné son feu vert pour l’administration d’une seconde dose du vaccin. Un décision particulièrement attendue, selon Colette Coudeyras :
« On a eu beaucoup d’appels de personnes qui souhaitaient une seconde dose, mais on ne pouvait pas leur donner de rendez-vous. On va devoir les rappeler pour leur proposer »
Stigmatisation et publics plus difficiles à protéger de la variole du singe
Cibler la communication et la prévention autour de la variole du singe n’est pas forcément évident. Si le virus circule pour le moment en grande majorité chez des hommes qui ont des relations avec des hommes (HSH), la maladie pourrait s’étendre plus largement dans la population. D’autant plus que la variole du singe n’est pas une IST. Yvan Couto s’inquiète :
« C’est un peu compliqué parce que ce sont des publics déjà stigmatisés par ailleurs et ils ont l’impression qu’on les montre du doigt à nouveau. Est-ce qu’il faut attendre que tous les publics soient touchés pour faire une communication générale ? Il faut essayer d’étendre la vaccination plus largement parce que le risque c’est que ça se propage. »
Aujourd’hui les hommes gays semblent les mieux informés et les plus mobilisés contre la variole du singe selon les différents acteurs interrogés. Priscilla Jermini, de l’association Enipse, pointe la difficulté de protéger d’autres communautés.
« Les hommes bis se cachent plus. Ils ne sont pas forcément présents dans les lieux communautaires, mais sont plus présents sur les applications de rencontre comme Grindr. Ils sont moins au courant de ce qui existe pour se protéger du Monkeypox »
Autre population plus difficile à atteindre : les travailleur·euses du sexe (TDS). Yvan Couto détaille les enjeux qui entoure ce public à risque face à la variole du singe :
« Ce n’est pas toujours évident pour elles de faire les démarches. Les TDS qui sont dans des camionnettes dans des petites routes ne vont pas venir dans Lyon pour se faire vacciner. Si les médecins qui vont les voir en maraude pouvaient les vacciner, ce serait plus simple et c’est ce qu’on demande. »
« Aller vers ». Cette stratégie pour lutter contre la variole du singe est dans la bouche de tous ceux que nous avons interrogés. À Lyon, elle reste pour l’instant limitée aux associations.
À Rue89Lyon depuis 2022, aujourd’hui journaliste associée. Enquêter sur l’extrême droite, c’est lutter contre l’extrême droite.
J’écris aussi sur la politique, le sans-abrisme, le logement, les violences sexistes et sexuelles. Pour me filer une info ou me contacter, c’est par là : mallenou@rue89lyon.fr
La venue de Gérald Darmanin, ministre de l’intérieur, prévue initialement le 5 septembre à Lyon, aura lieu ce vendredi 9 à midi. Une rencontre est organisée avec le maire de Lyon Grégory Doucetmais en mairie centrale et non pas à la Guillotière. Un « rassemblement féministe » est prévu pour protester contre sa venue.
Gérald Darmanin va revenir à Lyon. Durant l’été, le ministre de l’intérieur et le maire de Lyon ont enchaîné les passes d’armes médiatiques. S’accusant mutuellement de ne rien faire ou pas assez pour la sécurité à Lyon. Et notamment dans le quartier de la Guillotière, et la place Gabriel Péri, devenus un terrain de campagne médiatique sur ce thème de la sécurité.
Après des annonces de renforts durant l’été, Gérald Darmanin devait venir lundi 5 septembre. Sa venue a finalement été reportée au dernier moment. Elle aura finalement lieu vendredi 9 septembre. Entre temps, le ministre a présenté le 7 septembre la Loi d’orientation et de programmation du ministère de l’intérieur avec la création de nouvelles unités de CRS dont une sera basée à Chassieu.
Passe d’armes durant l’été entre Darmanin et Doucet sur la sécurité à Lyon
Petit retour sur les faits derniers. Après l’agression de policiers fin juillet, Gérald Darmanin se rend à Lyon pour les rencontrer. En préfecture du Rhône, il rencontre des « acteurs de la Guillotière ». Grégory Doucet refuse alors de le rencontrer et demande des effectifs supplémentaire. Gérald Darmanin publie une lettre ouverte dans la presse adressée au maire de Lyon lui demandant d’en faire plus en matière de sécurité. Grégory Doucet lui répond alors de la même façon. Et lui propose de revenir à Lyon, à la Guillotière ou en mairie du 7e arrondissement.
Pendant l’été, des renforts de forces de sécurité sont annoncés à l’échelle nationale. Début août, deux unités de 80 CRS chacune sont postées à la Guillotière et sur les quais du Rhône. Mercredi 7 septembre, ces renforts ont été précisées par le ministère de l’intérieur dans sa Loi de programmation. Parmi les 11 créations d’unités mobiles, une unité de CRS de près de 200 personnes est annoncée à Chassieu, dans la métropole de Lyon. Par ailleurs, 79 policiers nationaux devraient être affectés à la zone de sécurité de la métropole de Lyon.
Un rassemblement féministe à la Guillotière pour « aller chercher » Darmanin
Au micro, le maire de Lyon Grégory Doucet, avec les maires du 3e et du 7e arrondissements Véronique Dubois-Bertrand et Fanny Dubot lors de l’inauguration maison des projets Guillotière le 11 juillet dernier.Photo : LS/Rue89Lyon
Cette fois encore, Gérald Darmanin ne viendra pas à la Guillotière. La rencontre, comme celle prévue le 5 septembre, aura lieu en mairie centrale de Lyon. Un « rassemblement féministe » était prévu place Gabriel Péri, pour protester contre sa venue. Arguant notamment des accusations de viols pesant contre lui.
« Pour rappel, deux personnes l’ont accusé de les avoir violées. Alors le voir déambuler oklm, entouré de sa milice, dans un quartier que nous habitons, aimons, vivons, c’est un énorme crachat dans notre gueule. », indique l’appel au rassemblement publié sur Rebellyon.
Le rassemblement est maintenu, ce vendredi, à partir de 10h, au même endroit. Il pourrait par la suite se diriger vers la mairie de Lyon : « RDV le 9 septembre à 10h place du pont, pour ensuite aller le chercher ensemble. »
Des syndicats CGT des TCL appellent à la grève ce vendredi 9 septembre à Lyon pour une augmentation des salaires et la revalorisation de leur métier.
Ce vendredi 9 septembre, une partie du réseau TCL pourrait être à l’arrêt. Les syndicats CGT (TCL et Ugict) appellent à rejoindre le mouvement de grève lancé par des chauffeurs mécontents. Ils demandent une hausse de leurs salaires.
Selon eux, les faibles rémunérations accordées aux conducteurs causent une pénurie de chauffeurs et donc « des élèves sans ramassage scolaire et des réseaux qui tournent au ralenti ». De son côté, la direction de Keolis (en charge de l’exploitation des transports en commun lyonnais) confirme « faire face à des problématiques de recrutement depuis quelques mois, mais qui sont nationales et qui touchent toutes les entreprises du transports. »
Grève des TCL : derrière l’augmentation des salaires, l’amélioration des conditions de travail
Les syndicats CGT interpellent Keolis, et son donneur d’ordre, le Sytral, autorité organisatrice des transports de la Métropole de Lyon.
Ils protestent contre la stagnation des salaires, qui ne progressent pas au même rythme que l’inflation, expliquent-ils dans un communiqué. De son côté, Keolis met en avant « une augmentation du taux horaires de 2,75% » depuis le 1er janvier 2022 et des primes exceptionnelles versées aux conducteurs
Autre raison de leur colère, l’annonce d’une prime d’un montant maximal de 600 euros, votée au CSE et conditionnée au « présentéisme » des chauffeurs. Cette prime devrait être versée en quatre échéances jusqu’en décembre. Pour la toucher en totalité, le salarié ne devra présenter aucune journée d’absence. « Une prime exceptionnelle, décidée par l’entreprise et sans aides de l’État », défend Keolis. Les syndicats dénoncent un « véritable chantage ».
« Les conditions d’attribution de cette prime [visent] à dissuader les salariés de toute contestation, en faisant très chèrement payer toute journée de grève, et sanctionnant aussi les salariés malades. »
La CGT appelle aussi les chauffeurs à s’organiser en vue de la journée de mobilisation interprofessionnelle du 29 septembre pour l’augmentation des salaires.
Le trafic des TCL s’annonce perturbé par la grève à Lyon
Ce vendredi 9 septembre, le trafic des métros et des tramways ne devraient pas subir de perturbations, si ce n’est l’habituel arrêt du métro B en soirée tout le mois de septembre pour travaux.
Les perturbations concerneront surtout les lignes de bus ci-dessous. Toutes les autres lignes de bus et les lignes scolaires Junior Direct circuleront normalement.
Ces lignes circuleront avec une fréquence allégée : C2, C3, C5, C6, C7, C9, C11, C13, C15, C17, C18, C19, C20, C21, C24, 3, 9, 10, 10E, 21, 27, 34, 35, 37, 39, 45, 46, 52, 60, 67, 70, 71, 73, 90, 93.La ligne C14 circulera uniquement entre de Gare de Vaise et Les Sources, avec une fréquence allégée.La ligne 31 circulera uniquement entre Gare de Vaise et Cité Edouard Herriot, avec une fréquenceallégée.Les lignes C6E, 5, 15E, 16, 57, 68, S1, S11 et les 3 lignes Pleine Lune ne circuleront pas.
À Rue89Lyon depuis 2022, aujourd’hui journaliste associée. Enquêter sur l’extrême droite, c’est lutter contre l’extrême droite.
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Fin juin, un bâtiment de la caserne Chabal située à Saint-Priest, près de Lyon a dû fermer ses portes. Ce bâtiment, vétuste, présentait des conditions d’accueil proches de l’insalubrité depuis longtemps. Il est resté ouvert de nombreuses années avant de fermer après un orage.
« Zone protégée, interdiction de pénétrer sans autorisation ». Ce panneau, aux côtés du logo de l’armée de terre, se trouve à l’entrée du centre d’hébergement d’urgence de Chabal, à Saint-Priest. Cette ancienne caserne militaire a été reprise par l’Armée du Salut depuis 2017 pour y loger des familles sans toit. L’association a dû fermer l’un des bâtiments, fin juin 2022, suite à des orages.
Le lieu pouvait accueillir jusqu’à 30 personnes, mais peu de familles y habitaient encore à la mi-juin. Selon Sophie Jansen, directrice du complexe de Lyon Cité à l’Armée du Salut, plus aucune famille n’y était hébergée fin juin au moment de la fermeture. Ce bâtiment était connu par les militants, les familles et les autorités comme un lieu très vétuste.
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Ce 1er septembre 2022, l’enquête publique concernant l’ouverture d’une carrière à Joux, à l’ouest de Lyon, a commencé. Dès le 3 septembre, les associations ont manifesté contre un projet destructeur d’environnement.
Le bras de fer reprend contre les « projets bétons » à l’ouest de Lyon. Ce 1er septembre 2022, l’enquête publique sur l’ouverture de la carrière de Joux a débuté. En pause durant dix ans, ce projet, s’étendant sur 22 hectares, reprend officiellement. 17 hectares seraient consacrés à l’exploitation pure de la carrière et le reste à une activité logistique. Mais les opposants craignent de voir la carrière grandir.
« Ce qui nous inquiète, c’est que 50 hectares sont réservés dans le Plan local d’urbanisme (PLU), reprend Sylvain Morel, paysan de Joux, installé en face du projet. On s’attend donc à une demande d’agrandissement dans 30 ans. Après ça, la colline sera rasée. »
Le membre d’Acrosa (association contre la route entre Les Sauvages et l’A89) peste contre les dégâts environnementaux causés par ce dossier porté par Vinci et Eurovia. Selon lui, il existe déjà deux autres carrières de granulats en activité à cinq et dix kilomètres à vol d’oiseau. Pourquoi en rajouter une ?
« À l’origine, cette dernière était prévue pour la construction de l’A89. Or, ils n’en ont pas eu besoin pour construire l’autoroute… », souffle-t-il.
En tout, entre 50 et 60 camions devraient passer dans la commune, ce qui représente « un poids lourd toutes les quatre minutes » avec les aller-retours, souligne Sylvain Morel. Vinci, de son côté, met en avant que la carrière devrait fournir le marché du BTP à l’échelle locale.
Une première manifestation à eu lieu contre le projet de carrière à Joux, à l’ouest de Lyon.Photo : Acrosa
À l’ouest de Lyon, les actions toujours là contre les projets bétons
Pour contrer ce projet, les opposants ont organisé une première manifestation le week-end du 3 septembre. Aujourd’hui, ils tentent d’informer au mieux des habitants souvent dépassés par la complexité du dossier. Une pétition, ayant rassemblé 900 signatures, a été lancée.
Durant un mois, l’enquête publique lancée début septembre peut accueillir les contributions de chaque citoyen. Les conseils municipaux des communes environnantes vont également donner leur avis sur le projet. Les opposants souhaitent ramener à leurs causes des élus de la Communauté de l’ouest rhodanien (Cor). Ils espèrent recueillir le soutien du maire de Tarare, Bruno Peylachon (divers droite), voire du président de la Cor et ancien député des lieux, Patrice Verchère (LR).
Après la clôture de l’enquête publique, le commissaire enquêteur sera chargé de rendre un avis. L’autorisation d’exploitation devra être donnée, ou non, par le préfet.
Une première manifestation à eu lieu contre le projet de carrière à Joux, dans l’ouest de Lyon.Photo : Acrosa
Des combats en nombre à l’ouest de Lyon
Cette lutte s’ancre sur un terrain où les mobilisations sont déjà nombreuses. À l’ouest de Lyon, les oppositions fleurissent contre les projets béton.
L’année dernière, l’association Quicury avait réussi à mettre mettre en pause un projet d’installation de zone logistique porté par les élus locaux. Via le chantier de la carrière, les membres d’Acrosa craignaient également que resurgisse un projet de liaison routière entre l’A89 et Amplepuis.
« Une fois la route aménagée pour se rendre à la carrière, il sera plus simple de faire la liaison entre Amplepuis et l’A89 », analysait-on alors du côté d’Acrosa.
Pour des raisons financières, plusieurs élus dont le maire de Tarare, Bruno Peylachon, ont mis de côté le projet de l’A89. Ce dernier n’a cependant pas renoncé aux projets de construction du côté de la zone du Smadeor, défendue par Quicury. Il défend toujours l’intérêt économique de développer ce secteur. Pas de doute, les bras de fer sont loin d’être terminés.
Journaliste lyonnais fan de l’Ouest, je suis à Rue89Lyon depuis 2020. Aujourd’hui associé et directeur de publication, je couvre les questions sociales mais aussi écologiques (pollutions industrielles, scandale des perfluorés). Le travail, c’est la santé, à condition que le droit soit respecté. Un œil politique sur le Rhône. Pour me laisser une info, c’est ici plemerle@rue89lyon.fr.