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Pollution de l’air : que change le nouvel indice de qualité à Lyon ?

Pollution de l’air : que change le nouvel indice de qualité à Lyon ?

Le 1er janvier, la France a mis en vigueur de nouveaux seuils de mesure de la qualité de l’air. Abaissés et plus rigoureux, ils vont mécaniquement entraîner une hausse des pics de pollution, notamment à Lyon. Pourtant, ils ne vont pas dans l’immédiat déclencher davantage d’arrêtés préfectoraux imposant par exemple la circulation alternée.

Depuis le début de l’année, l’analyse journalière de la qualité de l’air semble plus inquiétante que d’habitude. La couleur rouge, synonyme de pollution élevée, est présente presque tous les jours, particulièrement sur la métropole de Lyon.

D’habitude, cette coloration rime avec arrêtés préfectoraux, alertes et circulation alternée. Il n’en est rien. Pourquoi les carto d’Atmo Auvergne-Rhône-Alpes sont-elles plus alarmantes, et pourquoi cela n’a pas d’impact sur les arrêtés du préfet ?

Condamnée par l’Europe, la France a dû revoir ses seuils de pollution de l’air

D’habitude, cette coloration rime avec arrêtés préfectoraux, alertes et circulation alternée. Il n’en est rien. Pourquoi les cartes d’Atmo Auvergne-Rhône-Alpes sont-elles plus alarmantes et pourquoi ne se sont-elles pas encore traduites par des arrêtés préfectoraux ? Petit retour en arrière pour comprendre la situation actuelle.

En novembre 2019, la Cour de Justice de l’Union Européenne condamnait l’hexagone pour « manquement aux obligations issues de la directive qualité de l’air » de 2008. La Cour a estimé que la France avait été incapable de « protéger ses citoyens contre la pollution de l’air ». Ce nouvel indice de qualité de l’air, mis en place par le ministère de la transition écologique et en vigueur depuis le 1er janvier 2021, vise à corriger ce manquement.

Les particules PM 2,5 prises désormais en compte

En France, la grille de lecture de la qualité de l’air datait de 1996. Elle prenait en compte la pollution aux particules fines PM 10 mais pas les particules fines PM 2,5. Ces dernières sont des particules d’un diamètre inférieur à 2,5 microns, et plus dangereuses pour la santé que les PM 10. Isabelle Clostre, porte-parole d’Atmo Auvergne-Rhône-Alpes, précise :

“Ces petites particules [les PM 2,5] peuvent causer des maladies cardio-vasculaires, des maladies respiratoires… Elles sont minuscules donc elles vont très profondément dans l’organisme.”

Image extraite du bilan annuel d'Atmo Auvergne-Rhône-Alpes
Image extraite du bilan de qualité de l’air annuel d’Atmo Auvergne-Rhône-Alpes

“Ce sera plus de la moitié de l’année où la qualité de l’air n’est pas terrible à Lyon”

Comme les seuils de vigilance baissent, le nombre de jours qualifiés de “mauvais” augmentent mécaniquement. Dans la métropole de Lyon, Atmo Auvergne-Rhône-Alpes estime qu’avec cet indice on passera à 50 jours par an avec un air de mauvaise qualité contre 12 en moyenne actuellement. Isabelle Clostre, porte-parole d’Atmo Auvergne-Rhône-Alpes, illustre :

“A ce stade là, c’est presque un facteur 10. Surtout, si on additionne les jours “très mauvais”, “mauvais” et “dégradés” : c’est plus de la moitié de l’année où la qualité de l’air n’est pas terrible. On bascule de l’autre côté.”

Image extraite du fascicule d'Atmo Auvergne-Rhône-Alpes
Image extraite du fascicule d’Atmo Auvergne-Rhône-Alpes expliquant le nouvel indice

La variabilité saisonnière sera aussi beaucoup plus importante. Avant ce changement d’indice, les jours de mauvaise qualité de l’air étaient concentrés sur le cœur de l’hiver ou de l’été. Quand il faisait très froid, on observait un pic de pollution aux particules fines, à cause des chauffages non performants. Quand il faisait très chaud, c’était la pollution à l’ozone, principalement dûe au trafic routier.

A partir de maintenant, la variabilité sera bien plus forte et des “mauvais” jours seront déclarés tout au long de l’année. Isabelle Clostre déclare :

“Ce sera plus diffus, il n’y aura pas un mois dans l’année sans dépasser les seuils de la bonne qualité de l’air.”

Il est déjà possible de consulter le dépassement des seuils à la rue près sur le site d’Atmo ou sur l’application dédiée Air to Go, qui permet d’accéder à l’information quotidienne de qualité de l’air de manière géolocalisée. Isabelle Clostre explique :

« Cela peut être intéressant de regarder la qualité de l’air tous les jours, pour les personnes qui ont des difficultés respiratoires, mais aussi pour organiser sa journée ou sa semaine. Il est déconseillé de faire beaucoup de sport en extérieur un jour de très mauvaise qualité de l’air par exemple. »

Image extraite du fascicule d'Atmo Auvergne-Rhône-Alpes
Image extraite du fascicule d’Atmo Auvergne-Rhône-Alpes expliquant le nouvel indice

Pas de changement des seuils pour les arrêtés préfectoraux

Les conditions pour déclencher des arrêtés préfectoraux comme ceux qui contraignent à une circulation alternée par exemple, eux, ne changent pas pour l’instant. Selon les nouveaux seuils de l’indice de l’air, des alerte auraient dû être déclarées certains jours. Mais pas selon les anciens. Isabelle Clostre explique :

“Ce n’est pas le préfet qui peut agir tout seul. Le ministère de la transition écologique doit faire un arrêté qui sera alors décliné auprès de toutes les préfectures et de tous les bassins. Peut-être pouvons-nous espérer un changement pour 2022.”

En clair, et c’est le paradoxe, si l’indice de qualité de l’air est plus strict les arrêtés préfectoraux ne tomberont pas plus souvent. Pour l’heure, les préfets ne sont pas armés pour déclencher la mise en place de la circulation alternée par exemple sur la base du nouvel indice. Pour cela, les arrêtés préfectoraux devront se référer aux anciens seuils, moins stricts, en vigueur jusqu’en 2020.

La porte-parole d’Atmo Auvergne-Rhône-Alpes précise qu’il y a des réflexions en cours sur les moyens de s’adapter aux exigences du nouvel indice de qualité de l’air, et ce, en amont d’éventuels nouveaux arrêtés.

Image extraite du bilan annuel d'Atmo Auvergne-Rhône-Alpes
Image extraite du bilan annuel d’Atmo Auvergne-Rhône-Alpes

« L’air à Lyon s’améliore, c’est encourageant ! »

Contrairement à ce que ce changement d’indice laisse à penser, depuis dix ans, la pollution atmosphérique est en baisse. La qualité de l’air a tendance à s’améliorer, à l’exception de l’ozone et des particules de dioxyde d’azote qui sont encore au dessus des seuils réglementaires. Isabelle Clostre illustre ce constat :

“C’est sans doute parce que le parc roulant est moins embouteillé, qu’on a imposé l’installation de filtres à particules dans le secteur automobile, que des normes ont été prescrites pour les chauffages et chez les industriels par exemple. Ça s’améliore, c’est encourageant ! Il faut continuer à poursuivre les efforts parce qu’ils payent déjà.”

Image extraite du bilan annuel d'Atmo Auvergne-Rhône-Alpes
Image extraite du bilan annuel d’Atmo Auvergne-Rhône-Alpes

Un téléphérique urbain à Lyon : les bons et les mauvais exemples, en France et à l’étranger

Un téléphérique urbain à Lyon : les bons et les mauvais exemples, en France et à l’étranger

Le premier téléphérique urbain lyonnais est prévu pour fin 2025. Il reliera Gerland (Lyon) à Francheville et desservira sept ou huit stations. Beaucoup de questions se posent sur sa mise en place. Comment ça se passe dans les grandes villes qui ont opté pour cette solution de transports en commun ?

Un téléphérique reliant Lyon à Francheville, dès 2025. Cette annonce, juste avant Noël, n’avait rien d’une surprise puisqu’elle était contenue dans le programme des écologistes pour la Métropole. Ce sera la mesure la plus emblématique du plan de mandat du Sytral (en charge des transports en communs de l’agglomération lyonnaise), présidé par Bruno Bernard, également président (EELV) de la Métropole de Lyon.

Ce transport sera suspendu à un câble tenu par 42 pylônes de 50 mètres de haut. Il devrait permettre de raccourcir le temps de trajet entre Francheville et Gerland qui est, selon le Sytral, de 50 minutes en voiture. Il sera réduit à 20 minutes en télécabine. 160 millions d’euros d’investissement ont été alloués au projet. Il est censé marquer sept ou huit arrêts.

Voilà pour le dossier de presse. On n’en sait pas plus.
Une phase de concertation doit être lancée cette année.

Extrait d'une cartographie du plan de mandat du Sytral
Extrait du dossier de presse du plan de mandat du Sytral. En orange, la « ligne de Câble 1 », nom actuellement donné au premier téléphérique urbain de Lyon

Des sceptiques à Sainte-Foy-lès-Lyon

Le Sytral affirme également que 20 à 25 000 voyageurs pourront emprunter la ligne chaque jour, pourtant en 2019 une étude du même Sytral en déclarait 4 000. Mais une autre majorité était aux manettes.

Cette différence questionne certains élus, comme Véronique Sarselli, la maire LR de Sainte-Foy-lès-Lyon, ville étape du téléphérique lyonnais. Elle s’inquiète aussi des coûts de maintenance, du bruit, du risque d’expropriation, de l’insertion paysagère. Pour elle, la décision a été prise de manière unilatérale et précipitée. Elle déclare ainsi à Lyon Capitale :

“Ce qui m’inquiète, c’est le caractère définitif d’une décision. On précipite un projet. La moindre des choses, ça aurait été une réunion publique avec les personnes concernées non ?”

Une pétition contre le téléphérique a déjà commencé à circuler.

Pour la porte-parole du Sytral, les esprits s’échauffent un peu rapidement :

« Quand on avait décidé d’installer le tramway à Lyon, il y avait eu les mêmes craintes : « ça défigure le paysage, c’est bruyant ». Maintenant ces critiques semblent un peu absurdes. »

Aujourd’hui, difficile de deviner ce qu’il adviendra concrètement du téléphérique lyonnais. A l’heure actuelle, il est seulement possible de le comparer avec d’autres projets de ce genre pour mieux comprendre les enjeux des transports urbains par câble.

Le téléphérique en ville : d’abord pour les touristes

La ville de Grenoble s’est dotée en 1934 du premier téléphérique urbain français. Aujourd’hui, les iconiques œufs relient toujours le cœur de la ville à l’ancien fort de la Bastille, sur les pentes de la Chartreuse. Certes, il s’agit d’un téléphérique de ville, mais sans grande utilité en termes de transport public. De même pour le téléphérique du Mont Faron, à Toulon, inauguré en 1959. Il offre un magnifique panorama sur la Méditerranée mais doit transporter peu de monde sur son lieu de travail.

Le téléphérique de Grenoble : "les oeufs" ou "les bulles" ©Milky
Le téléphérique de Grenoble : « les oeufs » ou « les bulles ». milky, FAL, via Wikimedia Commons

Les projets de téléphériques urbains en France

Des téléphériques à usage quotidien, il n’y en a quasiment pas en France.

En 2009 le Grenelle de l’environnement a fait la promotion du transport par câble, car il est réputé peu polluant, peu bruyant, et a une faible emprise au sol.

Des projets ont été lancés et des chantiers sont en cours. Le 22 octobre 2019, le préfet du Val-de-Marne a signé la Déclaration d’Utilité Publique du futur téléphérique urbain, dans le Val-de-Marne. Celui-ci doit voir le jour en 2024.

L’île de la Réunion a validé l’édification d’une deuxième ligne de téléphérique urbain alors que la première est en construction depuis 2019.

De même, Grenoble sera relié à Saint-Martin-Le-Vinoux à partir de 2024 par le Métrocâbles. Le chantier doit s’achever en 2024.

Le Téléphérique Urbain Sud ou Aérotram de Toulouse, censé accueillir 8 000 voyageurs par jour, doit fonctionner dès 2021.

La ville d’Orléans en revanche, a dû enterrer son projet du fait de la conjoncture économique défavorable et d’un manque de consensus des élus. 

Brest, la ville pionnière à l’arrêt

Le seul téléphérique de transport urbain existant en France se trouve à Brest. Il relie les deux berges du fleuve Penfeld. Il a été inauguré fin 2016 et peut transporter 1 200 passagers par heure. Mis en place pour relier la rive droite enclavée et paupérisée avec la rive gauche plus dynamique, il devait servir à « l’attractivité » de la ville.

Le projet a d’abord rencontré de nombreuses difficultés et a même été déclaré abandonné pendant un temps. Le téléphérique a finalement été achevé mais a dû s’arrêter au bout de onze jours, pour problèmes techniques.

Depuis, il a été régulièrement en panne : problèmes informatiques, chute de cabine, pannes d’électricité, câbles bruyants ou défaillants… Et chaque réparation était particulièrement coûteuse.

Le 28 mai 2020 le téléphérique a encore dysfonctionné et a été mis à l’arrêt sur une longe période. La réouverture a été repoussée jusqu’au 17 décembre où une cabine a partiellement déraillé durant les tests préalables à la reprise. Aujourd’hui, une navette gratuite, le Bolloré Bluebus, remplace le téléphérique. Pas très encourageant.

Le téléphérique des Capucins, à Brest ©Jérémy Kergoulay
Le téléphérique des Capucins, à Brest. Jérémy Kergourlay, CC BY-SA 4.0, via Wikimedia Commons

Le téléphérique urbain, star de l’Amérique latine

Qualifié d’Eldorado du téléphérique urbain, par le journal Le Monde, l’Amérique du Sud a particulièrement développé ses transports aériens par câbles.

Dans la deuxième ville de Colombie, à Medellin, le ‘Metrocable’ a été installé par l’entreprise iséroise Poma (voir encadré) en 2003.

Trois stations desservent les quartiers les plus pauvres du nord-est de la ville. Grâce à ce téléphérique qui se déploie sur plus de 400 mètres de dénivelé, ces secteurs ont pu être désenclavés, et même la police, qui auparavant ne montait jamais dans les hauteurs, se rend dans ces quartiers grâce aux télécabines.

Jorge Gomez (Kroyf), CC BY-SA 3.0, via Wikimedia Commons
Le metrocable de Medellin, Jorge Gomez (Kroyf), CC BY-SA 3.0, via Wikimedia Commons

La Paz, capitale de la Bolivie, s’est dotée en 2014 du plus grand réseau du monde. Six lignes de téléphérique quadrillent la ville jusqu’à la relier à l’agglomération voisine, El Alto. En mai 2018, le journal suisse Le Temps a interviewé des Boliviens pour connaître leur sentiment face à cette métamorphose des transports urbains : ils semblaient très satisfaits et constataient un gain de temps mais aussi de sécurité.

La capitale la plus haute du monde est coincée dans un canyon. Elle est très densément peuplée, polluée, et embouteillée. Les billets de télécabines ne sont pas beaucoup plus coûteux que ceux de bus, et c’est 25 millions de personnes qui les empruntent par an. La ville qui a déjà amorti les coûts d’installation de l’infrastructure fait figure de référence mondiale.

La ligne jaune du téléphérique de La Paz, en Bolivie  ©Dan Lundberg
La ligne jaune du téléphérique de La Paz, en Bolivie.  Dan Lundberg, CC BY-SA 2.0, via Wikimedia Commons

Covid-19 : en Auvergne-Rhône-Alpes, quel « effet fêtes » sur l’épidémie ?

Covid-19 : en Auvergne-Rhône-Alpes, quel « effet fêtes » sur l’épidémie ?

[En graphiques] La lecture de l’évolution de certains indicateurs de l’épidémie de Covid-19 est encore fragile. En Auvergne-Rhône-Alpes, après un regain de l’épidémie à l’approche des fêtes, en partie artificiel, les premiers jours de janvier semblent montrer de possibles effets négatifs de la période des fêtes.

La fin de semaine en dira certainement plus sur le « bilan » des fêtes sur l’évolution de l’épidémie de Covid-19 en Auvergne-Rhône-Alpes. Nous sommes aujourd’hui un peu plus de 10 jours après Noël, un recul qui permet de percevoir des premiers signes. Reste encore à évaluer un possible effet du réveillon du 31 décembre, intervenu lui il y a moins d’une semaine.

Comment lire les indicateurs au regard d’un dépistage divisé par trois d’une semaine à l’autre ?

La lecture des indicateurs reste délicate. Comme nous l’indiquions lors de nos deux précédents points hebdomadaires, la ruée sur le dépistage a brouillé l’analyse.

La semaine avant Noël, près de 600 000 tests ont été effectués en Auvergne-Rhône-Alpes. Ce qui a eu pour effet de faire mécaniquement augmenter le taux d’incidence (nombre de cas positifs pour 100 000 habitants) et faire baisser le taux de positivité (proportion de cas positifs dans l’ensemble du dépistage). Deux indicateurs permettant de mesurer la dynamique de l’épidémie.

Depuis, le dépistage dans la région est revenu à un niveau proche de celui constaté avant le pic des jours précédents Noël.

Assez logiquement, le taux d’incidence est en baisse et le taux de positivité est lui remonté. Cela veut-il dire alors que la situation s’est améliorée et que les fêtes (au moins celle de Noël) n’auraient pas eu d’effet négatif ? Pas nécessairement quand on regarde plus en détail.

« Rattrapage » du taux d’incidence plutôt qu’une baisse

Avant les fêtes, il était difficile de conclure à une recrudescence des cas. Après les fêtes, difficile aussi de conclure à une baisse d’intensité de l’épidémie. Cette baisse est en partie un rattrapage ou un rééquilibrage de la hausse « artificielle » du nombre de cas enregistrée durant la semaine du 18 au 25 décembre.

Il était toutefois plus évident que durant la première quinzaine de décembre l’épidémie de Covid-19 était en progression dans la région. Une reprise intervenue après la baisse du mois de novembre lors du reflux de la « deuxième vague ».

Au 29 décembre, le taux d’incidence hebdomadaire général dans la région indiquait 156 cas pour 100 000 habitants. Durant cette semaine du 22 au 29 décembre, le nombre de tests effectués est retombé à 196 000 dans la région. Un niveau de dépistage à peu près équivalent à celui de la semaine du 8 au 15 décembre (186 000 tests cette semaine là dans la région).

Cette même semaine, le taux d’incidence affichait 176 cas pour 100 000 habitants. À niveau de dépistage comparable et proche dans le temps, la situation semble donc sensiblement équivalente voire légèrement meilleure qu’avant les fêtes. Toutefois, la lecture quotidienne des chiffres pour ces derniers jours montre une augmentation des cas.

Covid-19 : un taux de positivité équivalent à celui d’avant les fêtes en Auvergne-Rhône-Alpes

L’autre indicateur de la dynamique de l’épidémie, le taux de positivité, est lui aussi sensible au niveau de dépistage très fluctuent de ces dernières semaines. Peu avant les fêtes, le dépistage massif a contribué à accélérer sa baisse. Il avait atteint 3 % sur une semaine, un niveau relativement bas, au 23 décembre.

Lui aussi semble connaître un effet de « rattrapage » avec le retour « à la normale » du dépistage. Le taux de positivité hebdomadaire au 30 décembre indiquait ainsi un peu plus de 6 % de tests positifs en Auvergne-Rhône-Alpes. Un niveau équivalent à celui constaté au 15 décembre sur une semaine, avant la forte augmentation du dépistage.

Un élément supplémentaire qui laisse penser que la dynamique de l’épidémie a continué de se maintenir à son niveau d’avant les fêtes.

Patients Covid-19 à l’hôpital : tension toujours forte en Auvergne-Rhône-Alpes

La région Auvergne-Rhône-Alpes a abordé les fêtes de fin d’année avec une situation toujours très tendue concernant la dynamique de l’épidémie et la pression hospitalière. Au 5 janvier, on n’observait pas d’amélioration forte.

A l’approche de Noël et dans les jours suivants, la tension hospitalière s’était légèrement réduite. La période des fêtes et des vacances scolaires s’est traduite par une évolution « en plateau ». Le nombre d’hospitalisations en simultané dans les hôpitaux de la région est resté stable depuis Noël (4153 patients Covid-19 hospitalisés le 25 décembre contre 4207 le 5 janvier). Surtout, ce nombre est en hausse quasi constante depuis le 1er janvier.

Le nombre de patients hospitalisés parmi les tranches d’âge à risque n’a pas évolué favorablement dans la région depuis Noël. Il est en hausse chez les 70-79 ans et est resté stable chez les 80-89 ans et plus de 90 ans.

La tension hospitalière sur les services de réanimation de la région s’est légèrement réduite entre le 27 et le 2 janvier. Ces tout derniers jours, elle est repartie à la hausse et affiche 69 % (ce chiffre représente la proportion de lits de réanimation occupés par des patients Covid-19 rapportés à la capacité initiale des services de réanimation – donc hors capacité supplémentaire déployée et ajustée au fil du temps).

L’Allier et la Haute-Savoie, départements où l’épidémie était la plus active ces derniers jours

La partie Rhône-Alpes de la grande région reste toujours plus touchée que l’ancienne Auvergne. L’Allier reste toutefois le département où l’épidémie circule le plus comme la semaine précédente.

Vous pouvez également visualiser l’évolution du taux d’incidence par communes sur cette carte (zoomer ou rechercher la commune par son nom) :

Les chiffres des indicateurs de l’épidémie de Covid-19 en Auvergne-Rhône-Alpes

Mon Noël en prison, au temps de la Covid-19

Mon Noël en prison, au temps de la Covid-19

Bloquée entre mes quatre murs pour Noël, j’écris une nouvelle  fois  pour témoigner, et vous raconter une réalité bien peu décrite, les fêtes en détention. Ce Noël en prison encore plus qu’un autre, du fait de la crise sanitaire, isole les détenus du reste du monde. 

Un Noël en prison, à quoi cela peut-il bien ressembler ? Je dirais que cette  période s’apparente pour beaucoup à n’importe quelle autre en détention. Avec raison, comme le pensent certains, pourquoi aurais-je droit à un peu d’humanité ? Peut-être pour rester moi-même, un tant soit peu humaine…

« Je me souviens de mon premier Noël, de la tristesse infinie qui m’a envahie ce soir-là »

En prison, Noël se fait sans  guirlandes et sapins le plus souvent, à tel point que dans certains établissements, lorsque la prison investit et dispose dans les espaces communs un seul sapin, aussi petit soit-il, un sentiment de  normalité, de chaleur, vous envahit, l’espace de quelques instants.

II est vrai que les années derrière les barreaux finissent par engloutir les souvenirs du passé, à tel point qu’ils semblent appartenir à une autre vie. Ainsi des détails aussi insignifiants qu’une décoration de fête, peuvent apporter un réconfort  bienvenu dans cet univers où chaque jour ressemble au précédent.

Cette  période festive, souvent marquée à l’extérieur par les rencontres familiales, peut être en prison d’une violence inouïe.

Je pense pouvoir dire que nous nous rappelons tous de notre premier Noël en détention. Moi je m’en souviens, j’étais à peine sortie de l’adolescence, et la solitude, la tristesse infinie qui m’ont envahie ce soir-là, seule, devant ma télévision, m’ont amenée, plus que jamais à me demander si, un jour je me relèverais de cette épreuve, si un jour je retrouverais les miens, du  moins ceux qui seraient encore à mes cotés.

Le fameux « colis de Noël »

II est bien connu en prison que la fin de l’année est un moment de fragilité extrême, où a parfois lieu l’ultime rencontre entre le  désespoir et le détenu, l’amenant à commettre un geste irréparable.

Dans les faits, le plus gros changement apporté par la périodes des fêtes, c’est la nourriture. Une seule et unique fois par an, nos proches sont autorisés à nous apporter le fameux colis de Noël qui contient des vivres et ne doit pas dépasser cinq kilos.

Son contenu varie au gré des établissements pénitentiaires. Dans certaines prisons, il est  possible de faire  entrer  des  épices, du café ou des fruits frais, dans d’autres, non, ne cherchez pas de raison ou de logique à cela, j’ai moi-même cessé de m’interroger ! Tout doit être déballé et remballé, papillotes ou rochers aux chocolat placés dans des sachets ou boites transparents, on cherche à ne pas perdre le moindre gramme. Cinq kilos une fois par an, pas question de se manquer ! Un  réconfort  alimentaire, mais pas pour tous, pas pour ceux n’ayant aucun proche bénéficiant d’un droit de visite.

Là, encore le  gouffre déshumanisant s’accentue entre ceux qui comme comme moi, sont entourés et aimés, et ceux qui sont seuls et n’ont  personne pour préparer ce colis annuel qui, plus que de nourriture, est en réalité emplie des pensées et de l’amour de ceux  que  l’on a laissés derrière nous.

Une « cantine » spécifique

Heureusement, parfois l’âme humaine est bonne, bénévoles ou aumôniers distribuent un petit réconfort.

La détention, elle, essaie de faire un effort avec une « cantine » spécifique : liste d’articles que l’on peut acheter, des produits sans extravagance mais un peu différents de l’ordinaire, c’est le moyen d’acheter quelques aliments un peu festifs, mais comme toujours, le fossé se creuse entre ceux ayant  de  l’argent  et les  autres, les laissés-pour-compte, souvent les mêmes que vous croiserez à l’entrée du métro ou sur le banc du parc de votre quartier.

Au moment des fêtes, la « gamelle », c’est-à-dire le repas distribué par la détention, est amélioré, du moins dans les intitulés car après tout dépend du cuisinier, et pour le repas de fête, c’est au petit bonheur la chance. Souvent, je remarque  que  d’une  année sur l’autre, les menus ne varient  pas d’un pouce ; encore un éternel recommencement.

II faut dire que le fait de manger seule face à mon assiette, à ce moment de l’année, a tendance à me couper l’appétit. D’ailleurs, dans les centres de détention où en temps normal, les portes de cellule sont ouvertes durant la journée, nous n’avons pas les soirs de fêtes, de permission de 20h, c’est 19h tapantes comme tous les autres jours de l’année !

Mais, je vous le concède, je ne suis pas très positive, il y a pourtant quelques moments « réconfortants », comme les parloirs, les Unités de vie familiale (UVF) qui nous permettent (dans un espace aménagé) de passer du temps avec nos proches, de 6h à 72h, et pour ceux qui peuvent en bénéficier, dans des conditions strictes, il peut y avoir des permissions de  sortie. Tout cela permet de maintenir le lien social, humain, et de trouver une raison de continuer à affronter les jours, les uns après les autres.

Noël en prison en 1919 dans la vieille prison de Washington DC. CC Library of Congress:Flickr
Photo d’illustration. Noël en prison en 1919 dans la vieille prison de Washington DC. CC Library of Congress:Flickr

Noël en prison par temps de Covid

Ceci dit, nous sommes en temps de Covid et je vous demande de balayer quasi intégralement les informations que je viens de vous donner ! Cette année, notre Noël s’est fait avec un colis sans aucun produit frais, aucune denrée périssable car les paquets ont dû être stockés 48 heures avant de nous être remis. Je vous ferai grâce de l’indigestion provoquée par les 2 kilos de chocolats contenus dans mon colis.

En temps de Covid, et bien que nous soyons les plus confinées, pas question de partager quoi que ce soit avec d’autres détenues, ni un café, ni un morceau de bûche, alors que nous sommes toujours à une distance de 5 mètres les unes des autres. Avec nos règles, vous n’auriez même pas de  réveillon !

Néanmoins, le point le plus sensible en temps de Covid, reste l’annulation pure et simple de toutes les « Unités de vie  familiale » (lieux de rencontre)  et  ce  jusqu’à nouvel ordre, c’est-à-dire disparition de la Covid.

Toutefois, les permissions de  sortir sont, elles, de nouveaux  autorisées, avec bien  entendu quarantaine au retour. Dans ces conditions, l’annulation des UVF pose doublement question.

Les parloirs, quant à eux, sont autorisés et se déroulent, comme aux USA, séparés intégralement par une vitre. Et oui  n’ayant pas de foyer, je dois tout de même respecter les gestes barrières avec chacun de mes proches.

S’il y a bien une chose que l’on apprend ici, c’est à rester sans réponse ni explication, il est vrai que, en tant que détenue, je suis obligatoirement soumise aux décisions et directives de l’Administration pénitentiaire, sans  aucune possibilité de négociation, c’est là ma place.

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Le Sytral devient un « État dans l’État » : décryptage du nouvel outil transports à Lyon

Le Sytral devient un « État dans l’État » : décryptage du nouvel outil transports à Lyon

Un saut dans le temps. En 2022, le Sytral, syndicat mixte des transports en commun pour le Rhône et l’agglomération de Lyon, va devenir un établissement public local. Derrière ce terme technique, une consolidation exceptionnelle de cette mini-collectivité va s’opérer. En en prenant la tête, Bruno Bernard (EELV), président de la Métropole de Lyon, pilotera un outil majeur en matière de développement urbain.
Nous vous proposons d’entrer dans l’analyse d’un changement juridique aux conséquences politiques importantes.
Il sera partout mais vous ne direz plus son nom. Autorité organisatrice des transports en commun dans le Rhône, le Sytral est à la veille d’une mutation majeure.

Au 1er janvier 2022, il ne sera plus un syndicat mixte mais un « établissement public local ». Cette obligation imposée dans le cadre de la loi d’orientation des mobilités (LOM), votée en décembre 2019, entraîne ce nouveau titre lui fera aussi changer de nom.
Depuis plusieurs mois, les compétences de cette nouvelle superstructure sont au cœur des discussions entre le président de la Métropole de Lyon, Bruno Bernard (EELV) et son homologue à la Région Auvergne-Rhône-Alpes, Laurent Wauquiez (LR). Les deux présidents, et leurs vice-présidents, se sont ainsi rencontrés et échangent régulièrement.
Cette pré-séance témoigne de l’importance de ce « nouvel établissement public » pour les collectivités. Technique, le dossier a une importance majeure et des conséquences concrètes pour l’usager, à différents niveaux.
Un « plan de mandat » pour tout le réseau TCL (transports en commun lyonnais) a par ailleurs été présenté le 17 décembre dernier, mettant à l’honneur le transport par télécabines. Une promesse que Bruno Bernard voudrait tenir d’ici 2025, grâce à son nouvel outil de gestion puissant.

1/ Établissement public : qu’est-ce que cela va changer pour le Sytral ?

Vu comme un « État dans l’État », le nouveau Sytral sera plus fort, plus structuré et… plus stable. Outre des changements réguliers à sa tête (quatre présidents lors du dernier mandat), le syndicat mixte a connu des changements juridiques récurrents.

« Sur les cinq dernières années, le Sytral a connu des modifications statutaires régulières, indique Patricia Varnaison-Revolle, directrice générale du Sytral, à Rue89Lyon. Aujourd’hui, il est composé de 31 élus. Mais, suivant les délibérations, les voix comptent différemment. »

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Confluence à Lyon, derrière l’image du « quartier de la modernité »

Confluence à Lyon, derrière l’image du « quartier de la modernité »
De la genèse du projet à aujourd’hui, le réaménagement urbain du quartier de la Confluence a été un enjeu majeur de la communication de la métropole de Lyon sous l’ère Gérard Collomb. Écoquartier, ville durable, smart city : le quartier incarne-t-il autre chose qu’une vitrine marketing de la ville ? C’est la question que Matthieu Adam se pose dans son étude « Confluence, vitrine et arrière-boutique de la métropolisation lyonnaise », publiée en novembre 2020 sur le site « Géoconfluences ». Zoom sur ce travail remarquable. Matthieu Adam est chercheur en études urbaines au laboratoire Environnement Ville Société. Le 5 novembre 2020, son dossier de recherche sur le projet de réaménagement du quartier Confluence a été publié. Il y détaille les enjeux et conséquences des stratégies de réaménagement du “quartier du futur”. C’est un résumé de sa thèse disponible ici.
Graffiti anti pollution à Lyon réalisé par Greenpeace et Alternatiba/ANV situé vers confluence, sous l'autoroute A7, le 7 février 2019.©MG/Rue89Lyon
Graffiti anti pollution à Lyon réalisé par Greenpeace et Alternatiba/ANV situé vers confluence, sous l’autoroute A7, le 7 février 2019. ©MG/Rue89Lyon

Confluence : une zone portuaire polluée

Selon le chercheur, le quartier partait de loin et le sud de la presqu’île lyonnaise jouissait d’une piètre image : “site enclavé, industriel, à la population vieillissante, pauvre et immigrée”, décrit-il. À cela, il faut ajouter que le quartier était perçu comme une zone de trafics et de prostitution. La séparation invisible entre “bons” et “mauvais » quartiers était matérialisée par les voûtes de Perrache. La Confluence commençait donc “derrière les voûtes ».

Un branle-bas de combat

Le chercheur remarque que dès 1998, les objectifs fixés étaient les mêmes qu’aujourd’hui : un quartier innovant sur le plan architectural, technologique et environnemental ainsi que participatif et socialement mixte. La Ville de Lyon et le Grand Lyon ont alors commencé de nombreux projets de revalorisation du quartier, tantôt publics (parcs, aménagement des berges, places nautiques, bureaux de poste, groupes scolaires, MJC, musées, salles d’expo…) et tantôt privés (logements, emplois, commerces, bureaux et équipements de loisir). L’exposition médiatique a parfois été dithyrambique, mais pas toujours : Matthieu Adam rappelle que le musée des Confluences par exemple, avait défrayé la chronique car son coût avait été multiplié par cinq en quinze ans. Les démarches de marketing territorial se sont tout de même révélées très fructueuses et l’organisation d’événements au rayonnement international, comme la Biennale d’art contemporain, puis le festival de musiques actuelles Nuits Sonores, est allée dans ce sens.

“On va à Confluence ?”

Matthieu Adam nous apprend que, malgré cela, dans l’esprit des Lyonnais n’habitant pas le quartier, Confluence n’est souvent qu’un “mall” à l’américaine. L’image du quartier est résumée à l’énorme centre commercial dont la construction a été initiée par Gérard Collomb. Celui-ci comprend un supermarché, une centaine de boutiques plutôt haut de gamme, un cinéma, un hôtel et une salle de sport. Cette image de quartier “pôle consommation” ne différencie que peu Lyon des autres projets de réaménagement d’anciennes infrastructures portuaires, à Nantes (Île de Nantes) ou à Strasbourg (Rivetoile) par exemple. Matthieu Adam déclare d’ailleurs que :
“Confluence est emblématique de la production néolibérale de l’urbain telle que nous l’avons décrite ailleurs.”
D’après le chercheur, pour pallier à ce manque cruel d’originalité, la Ville a multiplié les plans com et les panégyries : « laboratoire de renaissance »,  « nouveau cœur de ville durable », « cœur créatif de la Métropole de Lyon » ou encore de « Lyon Living Lab » intégré à la « Lyon Smart Community ». Matthieu Adam ajoute :
“La Maison de la Confluence, installée rue Smith, sorte de bulle de vente gérée par la société publique qui aménage le quartier, est destinée, avec ses maquettes, à informer mais surtout à communiquer autour du projet, à destination des délégations internationales autant que des visites scolaires : c’est ainsi, en quelque sorte, une vitrine dans la vitrine.”

Gentrification

Le chercheur n’a pas cantonné ses recherches qu’à la Confluence. Le quartier Saint-Blandine, au nord de la Confluence, reste plutôt modeste. Celui de la presqu’île, au sud de Perrache, carrément pauvre. En revanche, autour des travaux de réaménagement urbain, Matthieu Adam recense une augmentation de 57% des professions intellectuelles supérieures et des cadres. La part des professions intermédiaires augmentent aussi tandis que celle des employés décline beaucoup. Matthieu Adam observe :
“À proximité de Confluence, la gentrification prend des formes diverses : l’augmentation de la cote du quartier (les annonces immobilières de Sainte-Blandine mentionnent désormais le nom de « quartier Confluence »), la valorisation de biens jusqu’ici très bon marché (notamment par la rénovation énergétique), l’évacuation de la prison en périphérie (à Corbas), et enfin l’expulsion des prostituées de plus en plus loin du centre.”
L’objectif de mixité sociale porté en étendard par le projet semble passer à la trappe. Le pourcentage élevé de logements sociaux (20%) revendiqué sur le papier est trompeur, ceux-ci correspondent en fait à la tranche la plus chère du dispositif. Pour acheter ces biens, il suffit de ne pas être trop riche. Matthieu Adam explique :
“Le plafond de ressources pour accéder à un logement social PLS est de loin le plus élevé, au point de correspondre à la classe moyenne supérieure : il est à 27 131 €.”
Il analyse aussi le statut socio-économique des habitants du quartier Confluence :
“Hétérogènes par leur âge et leurs origines géographiques, les nouveaux habitants possèdent pour l’essentiel de forts capitaux économique et social et, dans une moindre mesure, culturel. »

Une “idéologie de l’urbanisme”

Ce qui est frappant à la lecture du travail de Matthieu Adam, c’est l’aspect très politique, très « merch », des stratégies de réaménagement du quartier. De l’intervention des stars de l’architecture comme Jean Nouvel, Coop Himmelb(l)au ou Clément Vergely à l’installation d’infrastructures culturelles favorisant l’image de quartier « jeune et cool », on ne discerne qu’une bruyante stratégie de com. Une fois de plus, les précaires n’ont pas ou plus leur place dans le quartier proche du centre lyonnais. La mixité sociale « made in Confluence » a ses limites.

Covid-19 : en Auvergne-Rhône-Alpes, une situation toujours préoccupante avant les effets redoutés des fêtes

Covid-19 : en Auvergne-Rhône-Alpes, une situation toujours préoccupante avant les effets redoutés des fêtes

[En graphiques] L’évolution hebdomadaire des indicateurs de l’épidémie de Covid-19 en Auvergne-Rhône-Alpes reste négative. Aucune amélioration n’a été constatée à l’approche des fêtes dans la région mais plutôt une légère dégradation. Certains indicateurs se maintiennent ainsi à des niveaux élevés avant les possibles effets redoutés des fêtes de fin d’année.

(Rue89Lyon propose un point hebdomadaire, celui que vous lirez ci-après a été effectué en date du 29 décembre. Voir le détail en Auvergne-Rhône-Alpes département par département).

Ce point hebdomadaire risque de ressembler étrangement au précédent. L’évolution des indicateurs de suivi de l’épidémie de Covid-19 en Auvergne-Rhône-Alpes n’est pas bonne.

Comme la semaine passée, ce n’est pas tant une forte dégradation que l’on constate mais le maintien d’une situation sanitaire fragile. Une situation de plateau – et de plateau haut- qui se confirme. La pression dans les hôpitaux et leurs services de réanimation a très peu évolué et la dynamique de l’épidémie semble être négative pour la troisième semaine consécutive.

Patients Covid-19 à l’hôpital : une stagnation depuis près de 15 jours

Comme la semaine dernière, les indicateurs hospitaliers n’indiquent pas d’amélioration en Auvergne-Rhône-Alpes. Les hospitalisations en simultané sont restées stables dans les hôpitaux de la région entre le 22 et le 28 décembre (4271 contre 4189). Même chose du côté des lits de réanimation occupés par des patients Covid-19 (450 au 22 décembre contre 430 au 28 décembre). Depuis mi-décembre, ces deux indicateurs ont globalement stagné.

Comme nous l’évoquions la semaine dernière, les indicateurs hospitaliers semblent confirmer la dynamique de l’épidémie constatée à la fin du mois de novembre et début décembre dans la région. Elle était alors repartie à la hausse dans la région peu de temps avant la fin officielle du deuxième confinement. Ce redémarrage il y a quelques jours se traduit donc par le maintien d’une tension encore importante aujourd’hui dans les hôpitaux de la région pendant cette période des fêtes. Et avant même de constater les possibles effets négatifs des réunions familiales et amicales de fin d’année.

La tension hospitalière sur les services de réanimation de la région est donc restée stable depuis une semaine. À un niveau toujours élevé : 80% au 22 décembre contre 77%  au 28 décembre (ce chiffre représente la proportion de lits de réanimation occupés par des patients Covid-19 rapportés à la capacité initiale des services de réanimation – donc hors capacité supplémentaire déployée et ajustée au fil du temps).

Un dépistage qui explose et qui fausse tout ?

Pour la troisième semaine consécutive le taux d’incidence dans la région Auvergne-Rhône-Alpes est en hausse. Et même en très forte hausse : +36 % sur une semaine, du 15 au 22 décembre (les chiffres consolidées de l’indicateur s’arrêtant à l’heure où nous publions au 24 décembre, nous ne pouvons pas encore mesurer son niveau pour la semaine suivante).

Au 22 décembre, il s’établissait ainsi à 240 cas pour 100 000 habitants. Un niveau près de 5 fois supérieur au seuil d’alerte. Après des hausses plus modérées durant les deux premières semaines de décembre, la hausse est cette fois plus importante. D’un niveau équivalent à ceux constatés durant la phase ascendante de la « deuxième vague » courant novembre.

Mais comment interpréter cette hausse du taux d’incidence ?

Cet indicateur est un de ceux participant à l’évaluation de la dynamique de l’épidémie. A la lumière de ce dernier elle serait ainsi de nouveau galopante dans la région. Mais difficile de l’affirmer pour autant.

En effet, dans le même temps le dépistage a littéralement explosé à l’approche des fêtes. Déjà en hausse les semaines précédentes, il a été approximativement multiplié par 3 en une semaine en Auvergne-Rhône-Alpes. Entre le 15 et le 22 décembre, le nombre de tests hebdomadaires réalisés (PCR et antigéniques) est passé de 186 000 à un peu plus de 560 000 dans la région. Un chiffre qui confirme la volonté de beaucoup d’entre nous de se faire tester avant les départ en vacances et fêtes de fin d’année.

Difficile alors de conclure avec certitude à un emballement de l’épidémie durant la semaine précédant Noël. Un dépistage massif entraînant mécaniquement la découverte de plus de cas.

Un taux de positivité toujours en baisse mais lui aussi « faussé » ?

Par ailleurs, malgré une hausse du taux d’incidence de l’épidémie dans la région, le taux de positivité hebdomadaire poursuit sa baisse (il représente la part de tests positifs parmi l’ensemble des tests effectués). Et ce pour la quatrième semaine consécutive. Au 22 décembre, il s’établissait à 3,1% sur une semaine et repassait ainsi « dans le vert », une première depuis la dernière semaine du mois d’août.

L’évolution de cet indicateur tempère donc celle du taux d’incidence. Dit autrement, le nombre de cas est en hausse mais dans le même temps on a beaucoup plus testé et parmi ces tests une part moins importante est revenue positive.

Toutefois, difficile de s’appuyer uniquement sur ce seul taux de positivité au regard encore une fois du dépistage massif. Une telle augmentation laisse penser que de nombreuses personnes moins à risques, sans prescriptions ni symptômes particuliers, sont allées se faire dépister par précaution à l’approche des fêtes. Testées négatives, elles ont donc pu participer à augmenter de façon très importante le volume de dépistage et dans le même temps permettre une baisse du taux de positivité (réduit de moitié entre le 15 et le 22 décembre).

Face à une telle hausse du dépistage, difficile donc d’évaluer au mieux l’évolution hebdomadaire de l’épidémie dans la région. Les indicateurs semblent malgré tout faire observer, comme la semaine passée, qu’elle ne faiblit pas à défaut de connaître une dynamique plus rapide.

Elle participe surtout à maintenir un niveau de tension toujours élevé sur les services hospitaliers, baromètre des mesures sanitaires actuelles. Si le dépistage massif brouille quelque peu la lecture, il semble toutefois assez clair que la région (comme d’autres) ont abordé les fêtes de fin d’année avec certains indicateurs à des niveaux encore très élevés.

Ainsi, le niveau de tension sur les services de réanimation était au 28 décembre équivalent à celui constaté quatre jours avant la mise en place du second confinement le 31 octobre dernier. Même chose ou presque pour le taux d’incidence régional ou pour le nombre d’hospitalisations en simultané.

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L’Isère et l’Allier, départements où l’épidémie était la plus active ces derniers jours

Depuis trois semaines semaines, Auvergne-Rhône-Alpes n’est plus la région où l’épidémie circule le plus en France. L’évolution de la dynamique de l’épidémie s’est dégradée dans l’Allier et en Ardèche. L’Isère reste le département où elle circule le plus.

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Vous pouvez également visualiser l’évolution du taux d’incidence par communes sur cette carte (zoomer ou rechercher la commune par son nom) :

Les chiffres des indicateurs de l’épidémie de Covid-19 en Auvergne-Rhône-Alpes

Contraception masculine : le seigneur de l’anneau

Contraception masculine : le seigneur de l’anneau

Voilà un domaine où la parité est encore malmenée : la contraception. Principalement entre pilule et stérilet, ce sont les femmes qui assurent. Heureusement, quelques pionniers ouvrent la voie à davantage de parité. C’est le cas de Maxime Labrit, grâce à la méthode de contraception testiculaire et à son invention, l’Andro-switch.

En matière de contraception, la grande majorité des hommes ne se pose guère de questions. Une fois installés dans une relation, adieu préservatifs, c’est Madame qui assure en prenant la pilule ou portant un stérilet.

Pourtant, ces messieurs peuvent aussi prendre à leur charge la contraception du couple. C’est ce qui est arrivé à Maxime Labrit en 2016. Sa compagne ne supporte pas la pilule et ne souhaite pas se faire poser de stérilet.

« On s’est interrogé sur les méthodes alternatives existantes. J’ai trouvé le site de l’ARDECOM (Association pour la Recherche et le DÉveloppement de la COntraception Masculine).

Et là, je suis tombé des nues en découvrant qu’il y avait deux solutions autres que la stérilisation (la vasectomie), la capote qui sur le long terme est clairement problématique dans une relation de couple et le retrait, qui est tout sauf efficace : on me proposait alors une méthode hormonale et une méthode thermique.

J’ai dû attendre 34 ans pour m’en rendre compte. J’étais resté sur le consensus médiatique qu’une pilule va arriver pour les garçons. C’est une fameuse arlésienne assez confortable : elle n’arrive jamais », se souvient Maxime.

Infirmier de profession, il travaille le sujet et souhaite « se contracepter » en utilisant la méthode thermique.

La contraception thermique, c’est quoi ?

Le principe de la contraception thermique est connu depuis l’Antiquité. Pour être en mesure de créer des spermatozoïdes en pleine forme, il faut que les testicules soient maintenus à une température inférieure à 35°C, d’où leur position dans le scrotum : pendus à l’extérieur du corps.

La méthode thermique, ou testiculaire, consiste donc à se remonter les testicules à l’intérieur du corps grâce à un dispositif les bloquant en position haute 15 heures par jour, sept jours sur sept. Cette procédure très fiable, sans effet secondaire et parfaitement réversible, interrompt la production de spermatozoïdes au bout de trois mois (durée du cycle de spermatogénèse).

Comment vérifier que la production de spermatozoïdes est bien stoppée ? En réalisant un spermogramme. C’est l’examen de base réalisé en laboratoire en cas d’infertilité chez l’homme. Il consiste à analyser la quantité, la qualité et l’aspect du sperme. Le seuil contraceptif est de moins de 1 million de spermatozoïdes par millilitre de sperme.

L’indice de Pearl sert à mesurer l’efficacité des méthodes de contraception : plus il est bas, plus la méthode est efficace. Sur cette échelle, l’indice de la pilule contraceptive est de 2,4, alors celui de la méthode de contraception testiculaire est de 0,5. Tout est dit !

Anneau de contraception masculine. Illustration © Jüne PLÃ - Jouissance Club
Anneau de contraception masculine. Illustration © Jüne PLÃ – Jouissance Club

Mr Bricolage

En France, pour pratiquer la contraception thermique dans un cadre médical, une seule option : aller à Toulouse pour obtenir le RCT : Remonte Couille Toulousain. C’est le sobriquet donné au dispositif mis au point par le docteur Roger Mieusset, andrologue au CHU de Toulouse, il y a une trentaine d’années. Pour visualiser le RCT, il faut imaginer un slip kangourou avec un trou sur l’avant pour passer le pénis et le scrotum, permettant ainsi la remontée vers le haut des testicules.

« Quand j’ai voulu pratiquer la ‘thermique’, à l’époque, je vivais à Marseille, raconte Maxime. Je n’avais pas les moyens d’aller à Toulouse et je n’avais pas envie d’attendre. Je voulais commencer tout de suite. Je n’avais pas de compétences de couturier pour fabriquer mes modèles.

Il poursuit :

« J’étais sur mon canapé et je me suis demandé si un simple anneau en silicone ne suffirait pas. Alors je suis allé dans un magasin de bricolage et j’ai acheté des anneaux toriques (des joints d’étanchéité, ndlr) qu’on trouve au rayon plomberie. J’ai pris plusieurs tailles et je suis rentré chez moi.

Quand j’ai passé l’anneau torique, je me suis rendu compte que ça provoquait bien une remontée des testicules. Par contre, c’était très inconfortable. Je me suis dit que si ça marchait comme ça, est-ce que ça ne vaudrait pas le coup que je me fabrique un anneau en silicone ? ».

Bricoleur, il dessine le prototype de l’Andro-switch, commande un moule en résine à un bureau d’étude et produit ses premiers anneaux.

« J’avais un moule un peu pourri, pour en sortir un anneau, il fallait en faire dix. C’était très long, très dur. J’avais quelques anneaux en stock, je les ai fait essayer aux copains des réseaux militants. Ça a beaucoup plu. »

Problème pour Maxime : il n’a qu’un moule et qu’une taille à proposer. L’inventeur se mue en entrepreneur, crée son laboratoire et sa start-up, Thoreme, pour proposer dès mai 2019 des anneaux en silicone biocompatibles et à toutes les tailles.

Un article à retrouver dans le numéro de décembre 2020 du magazine FLUSH. À retrouver dans 4100 kiosques.

Plus d’infos sur Flushmag.fr, Twitter , Facebook ou Instagram.

10 enquêtes de Rue89Lyon publiées en 2020 à (re)-lire

10 enquêtes de Rue89Lyon publiées en 2020 à (re)-lire

La rédaction de Rue89Lyon vous propose un best-of de fin d’année. L’occasion de (re)lire et découvrir 10 belles enquêtes produites et publiées durant cette année 2020 si particulière. Des enquêtes sous différents formats : portraits, photos, révélations, datavisualisations… Bonne lecture !

Best-of Rue89Lyon en 2020

Crèches, écoles : pourquoi les communes de la métropole de Lyon galèrent à les financer ?

Cette école à Lyon 7e a été financée à 41% par Bouygues. Les communes peinent sérieusement à financer les crèches, les écoles ou les équipements sportifs qui sont de leur compétence.

Une enquête à lire ici

 

Les visages du vote écolo aux élections municipales à Lyon

La « vague verte » à Lyon, un vote « de jeunes et d’intellos » ? Une enquête en cartes et en data à retrouver ici. Pour les  élections métropolitaines c’est par ici.

 

Michel Mercier, un baron du Rhône parti sans bruit

Alors que les élections lyonnaises ont été le théâtre de la chute de Gérard Collomb à la Métropole, Michel Mercier, ancien président du conseil départemental du Rhône et ministre de la justice a lui quitté sans bruit la vie politique avec les élections municipales de 2020.  

Portrait-enquête à (re)lire ici.

 

« Quand Gérard Collomb nous a mis 13-8 et 13-2 à la Boule Lyonnaise »

Petite entorse à la règle. Ici, point d’enquête on vous l’accorde. Mais l’ADN de Rue89Lyon c’est aussi « l’info à 3 voix ». La rédaction, les expert-es et puis vous, lecteurs-rices. En 2020, difficile de ne pas revenir sur les revers électoraux de Gérard Collomb. Nous vous avions alors demandé de nous écrire vos souvenirs de l’ancien maire de Lyon. En voilà un plutôt cocasse.  

Une contribution à (re)lire ici.

 

Violences policières et Gilets jaunes : deux ans de déni de justice à Lyon ?

Deux ans après le début du mouvement des Gilets jaunes, aucun procès de violences policières n’a eu lieu à Lyon. Pourtant, celles-ci ont été nombreuses et documentées notamment par Rue89Lyon (à retrouver ici, là, ou bien là ou encore ). Le « Comité de liaison contre les violences policières à Lyon »  a publié un rapport sur le suivi des plaintes contre la police en manifestation. Du dépôt de plainte au classement sans suite, ce rapport lève le voile sur “la fabrique du découragement” qui marque le parcours d’une victime de violences policières. Nous avons pris le temps de nous plonger dedans.

A lire ici 

 

Deux policiers de la BAC comparaissent devant le tribunal à Lyon

Jérémy M. et Sylvain P. sont policiers dans une unité de la BAC (brigade anti-criminalité) de Lyon. Ils sont poursuivis pour des faits de “violences volontaires par personne dépositaire de l’autorité publique”. Sur la personne d’Arthur Naciri, il y a un an en décembre 2019. Peu après les faits nous avions publié des photos. Sans elles, le procès n’aurait sans doute pas pu se tenir. Filmer ou photographier la police ne sera bientôt peut-être plus possible… (#LoiSécuritéGlobale).

Un article à lire ici.

 

À Lyon, des centaines de livreurs à vélo sans-papiers exploités

A Lyon, ils sont des centaines de demandeurs d’asile et personnes sans titre de séjour à faire clandestinement ce métier rude et dangereux, sans aucune protection sociale et à la merci des arnaqueurs.

Une enquête à lire ici.

 

« Le confinement, c’est du temps perdu qu’on ne rattrapera pas »

Au cœur du Forez, à près de 100km de Saint-Étienne, les personnes âgées peuvent se sentir bien seules durant le confinement. Isolées et privées de vie associative, elles témoignent d’un sentiment d’isolement et d’injustice. Nous sommes allés en rencontrer à Boisset-Saint-Priest, et à La Chamba et la Chambonie les deux plus petits villages de la Loire.

  Un photoreportage à voir et lire ici.

 

Lyon 2 est-elle une université « ravagée par l’islamo-gauchisme » ?

Dans la ligne de mire du gouvernement, un « islamo-gauchisme » qui ravagerait les universités françaises. À Lyon, décryptage de cette critique déjà ancienne avec le cas de l’Université Lumière Lyon 2, réputée pour son ancrage à gauche et sa tradition militante.

  Une enquête à lire ici.

 

À Vaulx-en-Velin, la mairie finance un joujou de 4,5 millions d’euros au club de pétanque

Pour répondre au déficit d’installations sportives, la municipalité dirigée par Hélène Geoffroy (PS) va doter le quartier du Village d’un nouvel équipement « dédié à la pratique de la pétanque en toute saison ». Au regard du montant de l’investissement et de l’audience très relative du club local, ce choix alimente la controverse.

  Une enquête à lire ici.

 

Dans la région de Lyon, sur les traces des « Loups gris »

Malgré sa dissolution, prononcée en conseil des ministres le 4 novembre, le groupuscule d’extrême droite turc les « Loups gris » continue de faire parler de lui. Entre mouvement organisé et bande de jeunes galvanisés par les envolées nationalistes d’Erdogan, que sont les « Loup gris » dans la région lyonnaise ?

  Une enquête à lire ici.

 

A Lyon, une affaire de corruption au sein du service des étrangers de la préfecture

Pour obtenir des délais raccourcis dans le traitement de leurs demandes de papiers, des étrangers payaient une fonctionnaire de la préfecture. Une organisation avec rabatteur et intermédiaire avait été mise en place. Montant des gains ? Jusqu’à 1000 euros par semaine.

  Une enquête exclusive à lire ici.

 

Covid-19 à Saint-Étienne : des étudiants infirmiers essorés et muselés

« J’ai calculé : cela fait 1,14 euro de l’heure ». Sur le front de la pandémie depuis plusieurs mois, les étudiants infirmiers de la région de Saint-Étienne dans la Loire dénoncent aujourd’hui les pressions et injonctions qu’ils auraient subies.

  Une enquête à lire ici.

 

Le Grand contournement Est de Lyon : un projet d’autoroute en panne sèche

Alors que la transformation progressive de l’ex A6-A7 (aujourd’hui M6-M7) en boulevard urbain risque d’envoyer plus de véhicules sur les autres autoroutes de l’agglomération de Lyon, le Grand contournement Est s’éloigne. Selon nos informations, le projet autoroutier n’est plus dans les cartons de l’État.

  Une enquête à lire ici.

Offrez-vous plus d’enquêtes de Rue89Lyon !

On vous a un peu menti. Comme vous l’avez peut-être calculé, ce best-of contenait un peu plus de 10 articles. Il n’est qu’une sélection parmi toutes les enquêtes et reportages que la rédaction de Rue89Lyon a pu produire au cours de cette année.

Cette sélection a une autre particularité. Comme vous l’avez aussi sûrement remarqué, tous ces articles sélectionnés font partie de l’édition abonnés de notre site d’informations. C’est donc une manière pour nous de vous montrer qu’une petite rédaction comme la nôtre (3 journalistes permanents et couteaux suisses et une équipe de pigistes) produit du contenu de qualité, à forte valeur ajoutée que nous pensons plus que jamais utile en ces temps incertains. Ici, là, juste à côté de chez vous, un journalisme local et d’impact.

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On vous souhaite une très bonne fin d’année et surtout la santé (cela n’aura jamais été autant de circonstance). Merci de nous lire, de nous commenter, de nous alerter et de nous partager. On se revoit en 2021.

#Sélection

Covid-19 : une situation flottante en Auvergne-Rhône-Alpes avant les fêtes

Covid-19 : une situation flottante en Auvergne-Rhône-Alpes avant les fêtes

[En graphiques] Les indicateurs de l’épidémie de Covid-19 en Auvergne-Rhône-Alpes restent dans l’ensemble à des niveaux élevés. La pression dans les hôpitaux est encore forte et le taux d’incidence du virus continue d’augmenter. Toutefois, malgré un dépistage en forte hausse le taux de positivé continue de baisser, laissant espérer que l’épidémie progresse peu ou pas à défaut de repartir à la baisse.

(Rue89Lyon propose un point hebdomadaire, celui que vous lirez ci-après a été effectué en date du 22 décembre. Voir le détail en Auvergne-Rhône-Alpes département par département).

A l’approche des fêtes de fin d’année, l’évolution de l’épidémie n’est pas bonne. Bien avant la fin officielle du confinement de l’automne, certains indicateurs étaient repartis à la hausse après une baisse enclenchée début novembre dans la région. De fait, difficile d’espérer et d’observer une amélioration à l’approche des fêtes. Par ailleurs, la période actuelle entraîne une hausse massive du dépistage qui peut légèrement brouiller la lecture de la dynamique de l’épidémie.

Patients Covid-19 à l’hôpital : pas de franche amélioration en Auvergne-Rhône-Alpes

Les indicateurs hospitaliers n’indiquent pas pour le moment de nette baisse de pression. Entre le 16 et le 22 décembre, le nombre de patients hospitalisés pour des cas de Covid-19 dans la région est resté relativement stable, autour de 4300. Ces tous derniers jours, du 19 au 21 décembre, la tension hospitalière sur les capacités en réanimation est même repartie à la hausse. Elle reste à ce jour toujours forte et « dans le rouge » dans la région.

Fin novembre, nous relevions dans nos précédents points hebdomadaires un ralentissement net du taux d’incidence (nombre de nouveaux cas) dans la région. Ce ralentissement s’est poursuivi par un retour à la hausse de l’indicateur dans la région début décembre. En prenant en compte le temps de décalage dû à l’incubation et l’apparition des symptômes de la maladie, ce léger rebond à l’hôpital semble donc assez logique. Environ trois semaines après cette reprise de la dynamique de l’épidémie, elle semble se manifester dans les indicateurs hospitaliers.

Taux d’incidence de l’épidémie en hausse dans presque toute la région Auvergne-Rhône-Alpes

Deuxième semaine de hausse du taux d’incidence de l’épidémie en Auvergne-Rhône-Alpes. Entre le 8 et le 15 décembre, l’indicateur a progressé de 10%. Il représente le nombre de nouveaux cas pour 100 000 habitants, permettant ainsi de ramener le nombre de cas proportionnellement à la population. Il participe donc à l’évaluation de la dynamique de l’épidémie sur un territoire.

Malgré cette hausse globale, un point positif : l’indicateur continue de baisser dans les tranches d’âges les plus âgées et les plus à risque (au-delà de 80 ans). Il reste toutefois largement supérieur au seuil d’alerte (fixé à 50 cas pour 100 000 habitants) pour ces deux tranches d’âge (+ de 80 ans et + de 90 ans). Parmi les 60-70 ans et 70-80 ans, il reste relativement stable avec une légère tendance haussière. Mais il se situe là-aussi à des niveaux élevés, supérieurs au seuil d’alerte. Cette évolution à l’approche des fêtes et des repas de famille n’est donc pas positive.

Plus de nouveaux cas mais un dépistage en hausse massive

Ces dernières semaines, le retour à la hausse du taux d’incidence apparaissait clairement problématique. Pendant qu’il augmentait, le dépistage lui continuait de baisser fortement. En clair, on dépistait moins mais on trouvait plus de cas dans la région.

Ces derniers jours, à l’approche des fêtes, le dépistage est reparti à la hausse. De façon massive. Entre le 1er le 15 décembre, le dépistage hebdomadaire dans la région a augmenté de 163%. Et ces tous derniers jours avant Noël ne devraient pas infléchir cette tendance, bien au contraire.

Malgré cette tr!s forte hausse du dépistage (provoquée également par l’ajout dans les statistique des tests antigéniques en plus de ceux PCR, ndlr), le taux d’incidence n’augmente pas aussi fortement. Toutefois, l’évolution du R0, le facteur de reproduction du virus (le nombre moyen qu’une personne infectée peut contaminer) est reparti à la hausse en Auvergne-Rhône-Alpes. Repassé dans le vert fin novembre, il se situait au 15 décembre à 0,96.

Covid-19 : le taux de positivité diminue malgré la hausse statistique du dépistage en Auvergne-Rhône-Alpes

Comme la semaine précédente, lors de notre dernier point hebdomadaire, l’évolution du taux de positivité reste elle positive. C’est un autre point positif dans l’évaluation de la dynamique de l’épidémie.

Au 16 décembre, le taux de positivité dans la région s’élevait à près de 7%, pas loin de repasser « dans le vert ». C’est la troisième semaine de baisse consécutive constatée.

En un mois cet indicateur, qui représente la part des tests positifs dans l’ensemble du dépistage, a été divisé par trois dans la région. Surtout, malgré les fortes hausses du dépistage constatées à l’échelle régionale ces deux dernières semaines (voir plus haut), il a poursuivi sa baisse.

Cette évolution semble donc positive. Elle tendrait à montrer que l’épidémie, à défaut de reculer très nettement, continue de circuler sans nouvelle aggravation à l’approche des fêtes. Toutefois, les niveaux actuels des indicateurs soulignés ici restent élevés dans la région. Et la période qui s’ouvre est à risque.

La période des fêtes coïncide avec les vacances scolaires pour les élèves ainsi que pour certains parents. Elle permet donc d’espérer un circulation plus faible du virus chez les plus jeunes. Mais aussi parmi certains adultes qui verront leurs déplacements et leurs contacts professionnels diminuer. Toutefois, cette période est aussi celle des repas de famille qui pourraient favoriser une plus forte transmission du virus.

La lecture des indicateurs de l’épidémie de Covid-19 dans la région est donc relativement contrastée. L’absence de forte aggravation ne doit pas faire oublier le niveau très élevé de certains indicateurs. Par ailleurs, la période qui s’ouvre est, comme ailleurs, celle d’un risque d’un net rebond de l’épidémie et de ses conséquences sur la pression hospitalière courant janvier 2021.

L’Isère, département où l’épidémie était la plus active ces derniers jours

Depuis deux semaines, Auvergne-Rhône-Alpes n’est plus la région où l’épidémie circule le plus en France.

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Vous pouvez également visualiser l’évolution du taux d’incidence par communes sur cette carte (zoomer ou rechercher la commune par son nom) :

Les chiffres des indicateurs de l’épidémie de Covid-19 en Auvergne-Rhône-Alpes