Infos, enquêtes à Lyon et dans la région
Infos, enquêtes à Lyon et dans la région
« Gilets jaunes » à Lyon : les vidéos des coups de matraque de la BAC dans une résidence privée
Édition abonnés  Société 

« Gilets jaunes » à Lyon : les vidéos des coups de matraque de la BAC dans une résidence privée

par Laurent Burlet.
Publié le 11 avril 2019.
Imprimé le 04 juin 2023 à 05:50
7 652 visites. 1 commentaire.

[INFO RUE89LYON] Ce samedi 6 avril, la violence est montée d’un cran à Lyon. Après avoir chargé et dispersé ce qui restait de « gilets jaunes » dans les rues de Gerland, la BAC a poursuivi des manifestants jusqu'à l'intérieur d'une résidence privée du quartier de Gerland à Lyon, à grand renfort de grenades lacrymogènes et de coups de matraques.

Benoît Crebassa habite depuis deux ans au 15 de la rue de Gerland. Cette résidence récente d’une soixantaine de logements abrite un beau jardin au milieu des quatre bâtiments qu’entoure une haute barrière.

Ce samedi 6 avril, vers 17h30, il regardait un film avec sa compagne quand il a entendu du bruit dans l’impasse qui longe son bâtiment. Intrigué, il est allé à la fenêtre et a vu des individus poursuivis par des policiers en civil. Lesquels ont tiré "au moins un coup" de Lanceur de balle de défense (LBD).

Il n’a pas été particulièrement surpris. Lui qui se présente comme un « militant non-violent » est un habitué des manifestations. Il s’est dit que cela devait avoir un rapport avec l'« acte XXI" des « gilets jaunes ».

En voyant un jeune sauter la barrière, il a décidé de descendre pour "se rendre compte".

Devant l’entrée du bâtiment, trois policiers entouraient un jeune homme.

« C’était un adolescent, raconte Benoît Crebassa. Je leur ai dit de partir, qu’ici, c’est une résidence privée, qu’ils n’avaient rien à faire là ».

Il poursuit :

« Un policier s’est précipité sur la porte et m’a mis une claque sur la joue qui a fait voler mes lunettes. J’ai reculé mais il a continué d’avancer et m’a fait tomber dans le sas qui mène au local à poubelles. Là, j’ai pris trois coups de matraque, deux sur le bras et un autre sur le genou. »

Un certificat médical que nous avons pu consulter indique des hématomes sur l’avant-bras gauche, le genou droit et une ITT d’un jour.

Ce salarié de 35 ans d'une entreprise de travaux sur cordes s'est également vu reconnaître un arrêt de travail de cinq jours.

Benoît Crebassa va porter plainte dans les prochains jours :

« C’était une expédition punitive. Ces policiers avaient la haine. Et je l’ai subie. »

Grenades lacrymogènes et coups de matraque au milieu du jardin
Un voisin de Benoît révisait ses examens avec le casque sur les oreilles. C’est la fumée des grenades lacrymogènes qui l’a importuné.

Il est allé sur son balcon. Il témoigne anonymement :

« Il y avait de la fumée mais je pouvais distinguer une dizaine de policiers courir après une vingtaine de personnes. C’était le bordel. Tout le monde courait de partout dans le jardin de la résidence. »

Cet article fait partie de l'édition abonnés.

Soutenez la presse locale indépendante

  • Accédez à l’édition abonnés de Rue89Lyon (dossiers, articles et enquêtes)
  • Soutenez le journalisme d'enquêtes et d'investigations locales
  • Participez aux concours hebdomadaires pour gagner des places de théâtre, concert ou cinéma.
  • Accédez en priorité et gratuitement à nos événements dans votre ville

4,90€ par mois

désabonnement en un clic

Je m'abonne

Je me connecte

Article actualisé le 12/04/2019 à 13h37 : avec une nouvelle vidéo
L'AUTEUR
Laurent Burlet
Cofondateur et directeur de publication de Rue89Lyon

En BREF

Beaujolais : le #MeToo du vin condamné en justice

par Pierre Lemerle. 733 visites. Aucun commentaire pour l'instant.

À Lyon, une nouvelle manifestation contre la réforme des retraites le 6 juin

par Emma Venancie. 508 visites. Aucun commentaire pour l'instant.

Marche arrière pour les voitures à Bordeaux, Lyon et Strasbourg

par Simon Barthélémy. 1 057 visites. Aucun commentaire pour l'instant.
×