
Le soir, dans les rues de la métropole de Lyon vidées par les mesures anti-Covid, on ne croise que des livreurs à vélo. Parmi eux, nombreux n'ont pas le droit de travailler. A Lyon, ils sont des centaines de demandeurs d’asile et personnes sans titre de séjour à faire clandestinement ce métier rude et dangereux, sans aucune protection sociale et à la merci des arnaqueurs.
> 2ème volet de notre enquête sur le travail des sans-papiers à Lyon.
« Il y a quelques mois, je me suis fait renverser par une voiture qui roulait sur le trottoir. Mon vélo était cassé. La conductrice a compris que j’étais sans-papiers, elle n’a même pas voulu payer les réparations. Je ne pouvais rien dire, rien faire. J’avais le doigt tordu, je n’ai pas pu aller me faire soigner. »
Des scènes comme celle-ci, en deux ans de travail pour des plateformes de livraisons à vélo, A. en a vécu une flopée. Ce trentenaire tunisien, venu à Lyon en 2017 avec un visa touristique en espérant trouver du travail, est aujourd’hui en situation irrégulière.
Sans-papiers, il travaille pourtant comme livreur à vélo pour Deliveroo, « de 9 heures à 15 heures, et de 17 à 23 heures, 7 jours sur 7 » dans les rues de la capitale des Gaules.
Avec son ami M., un autre Tunisien, ils se sont tournés vers ce job de livreurs à vélo, après avoir enchaîné les calvaires du travail au noir dans le BTP.
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