
Il a pris la décision de quitter les lieux, fatigué de vivre dans un appartement où les malfaçons semblent être la règle, et dans un quartier qui n’est, selon lui, que la coquille d’une bulle spéculative immobilière. En bref, il ne veut pas être le dindon de ce qu’il voit comme une farce.

L’aménageur du quartier de la Confluence a décidé de conserver quelques vestiges de l’époque industrielle. © Laura Steen / Rue89Lyon
Je suis arrivé à Lyon en octobre 2008, en ayant beaucoup de difficultés à trouver un appartement, puisque je travaillais en région parisienne et que je ne pouvais pas me déplacer pour visiter dès qu’une annonce m’intéressait. Ma compagne travaillait elle aussi ailleurs qu’à Lyon.
Nous avons entendu parler de la livraison du premier immeuble fini d’un quartier en profonde mutation, au sud de Perrache : Confluence.
La suite de l’histoire est simple. Nous y avons emménagé et avons donc habité à Confluence presque 7 ans. Nous y avons d’abord loué un T2 de 50 m², rue Seguin. A l’époque je me sentais pionner, je regardais le quartier se construire, j’avais une quarantaine de grues en face de chez moi. Puis en mai 2012, nous avons déménagé dans un T3 de 73 m², à quelques centaines de mètres, rue Casimir Périer, toujours en location, dans cette résidence joliment baptisée “Oasia”.
Il n’y avait pas plus optimiste que moi sur les perspectives d’évolution du quartier. J’ai quasiment tout vu se construire, en suivant avec attention l’actualité autour de tous les projets. J’ai arpenté la promenade des quais de Saône jusqu’à la pointe un nombre incalculable de fois, enthousiasmé par tout ce que je voyais sortir de terre. J’avais même tellement envie de participer au développement de cette partie de l’arrondissement, que j’ai participé à une campagne municipale en 2014.
Mais la vie de pionnier s’accompagne parfois de certaines concessions. Ceux qui me côtoient tous les jours m’ont souvent entendu parler de certains désagréments inhérents à une copropriété mal organisée. Souvent, on se dit qu’en étant patient les choses s’arrangeront. Qu’il suffit de laisser du temps au temps. Et il y avait tellement de choses nouvelles à découvrir et à apprécier dans la vie du quartier, qu’on finissait par accepter que tout ne tourne pas rond dans la résidence.
Eau chaude qui n’arrive pas, terrasse inondée : mon appart’, mes emmerdes

La terrasse inondée d’un appartement de la Confluence, au 10 rue Casimir Perier.

La porte d’entrée bricolée par le promoteur, parce que mal dimensionnée à la construction.
Notre interphone n’a jamais fonctionné, l’ascenseur extérieur est en panne depuis des mois, les horaires de l’éclairage extérieur n’ont jamais été réglés. Notre terrasse n’a jamais été isolée des infiltrations d’eau de l’étage du dessus. On peut aussi noter que le vent s’engouffre dans chacune des terrasses des appartements et que personne n’en profite vraiment.
Antoine Cagne est ingénieur réseau chez Orange. Il est arrivé à Lyon en 2008 pour des raisons professionnelles et présente le profil type du nouvel habitant que la Ville de Lyon aurait envie d’attirer. Il s’est engagé politiquement, et notamment en 2014 à l’occasion des élections municipales, auprès du centriste Eric Lafond (ex-MoDem). C’est Antoine Cagne qui a notamment pris en charge la campagne du candidat sur les réseaux sociaux et sur le web.
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Notre porte d’entrée a mis deux ans à être refaite à la bonne hauteur, l’agence de location nous a facturé une intervention de plomberie dans la salle de bain due à une mauvaise installation. Ce n’est pas fini : le thermostat de mon chauffage était inversé avec celui du voisin (quand il faisait chaud chez moi, chez lui on se gelait : on a passé notre temps à régler la température de l’un et de l’autre avant de nous rendre compte du problème).
Toujours histoire de rire (jaune), parlons de ce problème d’eau chaude : de grandes chaudières ont été installées loin de nos habitations et avant de voir sortir de l’eau chaude de notre robinet, il peut couler jusqu’à quatre litres d’eau. On a connu plus écologique comme système, alors même qu’il s’agit de constructions récentes qui devraient être à la pointe de la dépense énergétique maîtrise.
On a attendu 2012 pour avoir une boulangerie et 2013 pour avoir une pharmacie de quartier. Les écoles primaire et maternelle sont sous-dimensionnées -cette fois, il s’agit d’un problème politique d’anticipation de la part de nos élus.
Et j’en passe.
La folie de l’investissement locatif
Nous avons joint Immodefrance, le syndicat de copropriété de l’îlot auquel appartient le bâtiment Oasia situé au 10 de la rue Casimir Perier. Les malfaçons sont légion dans ces immeubles et Immodefrance souhaite lancer une procédure contre le promoteur et constructeur Bouwfonds Marignan. Au numéro 8 de cette même rue, des panneaux entiers de la façade se sont même détachés récemment. Nous publierons prochainement un article.
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Au-delà de ces considérations matérielles, je m’interroge quand même sur la pertinence de l’investissement de tous ces propriétaires en loi Scellier, qui n’ont jamais visité leur lot, même pas assisté à la livraison, jamais assisté aux assemblées de copropriétaires, jamais relancé le syndic sur ce qu’il ne faisait pas, et qui a juste eu l’impression de faire une bonne affaire avec une défiscalisation.
Les critiques les plus récurrentes à l’encontre du quartier concernent son accessibilité en transport en commun, ou la faible fréquentation du centre commercial. Je ne pense pas que ces deux arguments tiennent. D’une part parce que depuis la construction du pont Raymond Barre, et l’extension du T1, le quartier n’est plus un cul-de-sac. Et nous avons quand même accès à 2 lignes de tram, une gare SNCF et une ligne de métro !
Quant au centre commercial, je pense qu’il s’agit surtout d’un phénomène de déception lié au schéma de grandes enseignes qu’on retrouve partout ailleurs. C’est certain : il n’y a pas de plus-value à aller à Confluence pour y retrouver Mc Donald’s, Hippopotamus ou Footlocker. Ce n’est pas un défaut d’urbanisme ni du projet. C’est l’état du commerce en France.
Pour moi, ce qui aura été fatal pour Confluence et qui me pousse au départ, moi, le plus fervent défenseur du quartier parmi ses habitants, c’est cette folie de l’investissement locatif qui, amplifié par des promoteurs peu scrupuleux, aboutit à un tel ravage.
Salut, je pars dans le 8è arrondissement de Lyon
Mon optimisme est ruiné, rien ne sera jamais réparé. Nous partons. Nous avons acheté un appartement dans le 8ème, dans une copropriété de seulement 30 lots, dont les habitants sont majoritairement propriétaires. L’immeuble date de 2007 et sa résistance à l’épreuve du temps, en comparaison des constructions plus récentes de Confluence, n’a rien à voir.
Le prix au m2 dans le quartier de Confluence peut monter jusqu’à 6000 euros. C’est l’un des quartiers les plus chers de Lyon. Notons par ailleurs qu’il a toutefois été conçu en consacrant 25% de la construction au logement social.
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Quant au prix, n’en parlons pas. Je m’inquiète vraiment pour les rares propriétaires occupants de Confluence qui cherchent à vendre, et qui mettent sur le marché des biens bâclés à des prix surévalués. Quand on regarde ce qui se fait ailleurs dans Lyon, on comprend pourquoi ces annonces restent plusieurs années affichées sur SeLoger.com !
Pour ceux qui restent locataires de cette galère, appréciez quand même la qualité de vie de votre environnement, le jardin d’Erevan, la place nautique, les quais de Saône, l’isolement du bruit (évidemment je parle ici de la phase 1, pas de la phase 2 côté A7). Tout ce que j’appréciais pendant les années que j’y ai passées. Tout cela aurait pu être tellement mieux, si les habitations avaient été à la hauteur des attentes, et du projet.
Et parce que je sais qu’il y aura toujours quelqu’un pour me dire que je me trompe, ou que j’exagère, en me citant en exemple que tout va bien pour eux, dans ce cas tant mieux pour eux. Mais je pense sérieusement qu’il s’agit d’une minorité.

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la ville, cet enchantement
Ici aussi, beaucoup de malfaçons.
Cependant la ville, au travers du GPV Lyon Duchère, accompagne les copropriétaires dans la vie de l'immeuble : formations avec la CLCV sur les assemblées générales, la vérification des comptes, ou d'autres ateliers avec le Pact Arin et Enerval sur les consommations de chauffage de la copropriété.
Ensuite, au boulot du Conseil Syndical de gérer les relations avec le syndic (et en changer au besoin comme ça a été notre cas), et surtout d'animer la vie de l'immeuble (soit on achète un appartement, soit on achète un morceau d'immeuble dans lequel vivent d'autres personnes).
Plus facile à dire qu'à faire, c'est quand même pas mal de boulot, mais sans le coup de pouce du GPV au début (et les mensonges de notre promoteur et malfaçon que nous avons tous constatés qui ont soudés les gens de la copropriété), la vie dans l'immeuble ne serait pas la même.
Les immeubles y semblaient davantage construits pour l'investissement locatif que pour les habitants.
Et oui pour le centre commercial je suis d'accord.Le commerce est catastrophique.
A chaque fois que je veux voir un film là-bas c'est la galère pour les pistes cyclables.
Et oui dans Lyon c'est souvent pareil ailleurs, alors que l'amende a augmentée les voitures sont très souvent en impunité totale sur les pistes cyclables qui sont une sorte de double file que ne gène pas, du moins ne gène pas les voitures.
et puis au sud de Lyon y'a Feyzin qui arrose en dégazant copieusement l'agglo
WC débordant, impossibilité de passer la fibre à cause des fourreaux écrasés pendant la construction, volets extérieurs bloqués pour ne pas qu'ils tombent, ...voilà pour la qualité de construction des logements. Quant à l'architecture des immeubles d'habitation c'est de l'architecture contemporaine du pauvre. Elle se caractérise par sa médiocrité "cosmétisée" soit par des revêtements clinquants ou pauvres soit par des portes à faux qui apparemment sont l'alfa et l'oméga de la créativité de leurs concepteurs sans parler des façades d'immeubles séparés de quelques mètres (immeuble vert rue C. Périer)
Par ailleurs la mairie a décidé de faire de Confluence le parc d'attraction de Lyon avec pour conséquence les hauts parleurs à fond les week ends, les steel bands, ...On se demande même si, perché en haut de la tour Incity, le Maire sait qu'il y a des habitants à Confluence.
quel intérêt y a t il à retrouver toujours les mêmes enseignes ? pourquoi ne pas offrir des opportunités à des commerces indépendants et originaux qui composent eux mêmes leurs collections ?
car de Nice à Calais on retrouve toujours les mêmes produits "sans intérêt" moches et de mauvaise qualité fabriqués par des esclaves pour des chomeurs...et vendus par un sous prolétariat qui se débat comme il peut
Etant donné que les centres commerciaux sont gérés par les mêmes personnes (vous n'avez pas remarqué que Part Dieu et Confluence se ressemblent énormément ?), ils ont plus de facilité à faire 1 partenariat avec 1 grande enseigne dans plusieurs de leurs centres commerciaux, plutôt que de faire plein de partenariats avec des enseignes différentes dans leurs différents centre commerciaux.
De plus, les loyers pour les enseignes au centre commercial de Confluence sont exorbitants. Toutes les "petites" enseignes qui s'y sont installé on vite fait de s'en aller.
(j'ai rarement vu autant de turnover dans un centre commercial)
Le fait est que Confluence concentre le plus grand nombre d'habitations neuves de l'agglomération et rend ce problème bien plus visible qu'ailleurs.
Mais le quartier de Confluence n'est pas que de la poudre aux yeux. Passons sur l'immobilier l'architecture disons ostentatoire. Il reste l'un des rares endroits dans Lyon intramuros où il est possible de se balader plutôt paisiblement (et les aménagements en cours le long de la Saône sont prometteurs), de nourrir des canards, d'improviser un match de foot dans l'herbe, avec une circulation auto réduite dès lors qu'on s'éloigne du cours Charlemagne. Le centre commercial fonctionne de mieux en mieux. Les désertes se sont améliorées. Et c'est surtout le seul quartier qui brasse intelligemment les lyonnais aisés et les moins aisés. A ce stade, et avant la poursuite de la fabrication de cette ville dans la ville avec la phase 2, je trouve l'expérimentation plutôt réussie.
Tout cela car des régies font mal leur travail, ce n'est pas nouveau, c'est malheureusement un fait accablant que le système actuel de régies ide copropriété est un système qui marche très mal.
Sinon le quartier est plutôt bien desservi, le centre commercial marche plutôt bien et il est très agréable. on est à 2 pas du centre historique et en même temps on est très vite sorti du quartier et de la ville. On a la chance d'avoir beaucoup d'associations de quartier , de locaux municipaux, de sites sportifs, une belle église, des commerces à profusion, un centre quasi mondial de la patinoire,, un patrimoine général extrêmement important (il faut savoir regarder) des entreprises de prestige mondial installées ici.
Soyez positifs, ce confluence-bashing est insupportable pour tous.
Le "Bobo parisien" est déçu, il peut se dire qu'il était "avant-gardiste"...
Le centre commercial reprend un peu des couleurs, le tram T1 est presque saturé aux certaines heures, et sera donc renforcé par tram T2.
Habitué au Forums des Halles, Part-Dieu et autres 4 Temps de la Défense, ils sont manque de métro, parce qu'avec en bas l'emprise réservée à d'éventuels quais, il manque plus qu'une halte et une fréquence pour que ça ressemble au RER
Futur acquéreur d’un appartement à Confluence, je suis moi même écoeuré et dégouté, avant même d’y avour vécu. Nous avons acheté un appartement sur plan dans le futur ilot C2. Le promoteur comme la spl confluence, nous affirmait alors que la terrasse bénéficiait d’une vue dégagé, plan de masse et image de synthèse à l’appui. Une fois l’ensemble des appartements vendus, ils ont modifiés le plan, et mis un immeuble de 7 étages, à quelques mètres seulement de nos fenêtres et terrasses. C’est une honte. Et la spl confluence, nous disent que c’est ainsi, ceux-la même qui nous garantissaient que la maquette de la maison de la confluence ne pouvait pas changer sur les ilots en construction. 4500€ du m2, avec obligation d’un garage en concession à 25000€, le tout pour vivre dans une grotte. Ne vous faites pas avoir et fuyez ce quartier speculatif et d’arnaque.
je suis aussi profondément dessus, regardez l 'école bellecour , au 1 Place Renée Dufourt qui vient de s’installer à Confuence, à l 'Orangerie. Ma fille fait ses études là bas, les pièces n 'ont même pas été pensées pour l'enseignement, alors que c'était une commande pour une école. La sonorisation des pièces fait que après 4 h de cours, elle est épuisée par le bruit et des colonnes sont plantés au milieu des pièce, pratique pour le dessin de modèle vivant !! Et c'est déjà entrain de partir en sucette, on ne peut même plus fermée la porte d'entrée, bref, une belle coquille vide... de pensées