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Acte 69 des « gilets jaunes » à Lyon : « Mon fils manifeste car on laisse une planète pourrie »

Ce samedi 7 mars 2020, plusieurs groupes de « gilets jaunes » de Lyon et d’autres groupes d’activistes appelaient à une « manifestation nationale » place Bellecour, à 14h, pour l’Acte 69 du mouvement.

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Acte 69 des « gilets jaunes » à Lyon : « Mon fils manifeste car on laisse une planète pourrie »

Une journaliste de l’AFP était sur place -dont nous reprenons en partie la dépêche (via France 3)- et nous ajoutons le témoignage que nous avons récolté du parent d’un jeune homme grièvement blessé à la mâchoire.

Après le départ du cortège place Bellecour, qui se dirigeait vers les quais du Rhône, les forces de l’ordre ont avancé leur véhicule lance à eau pour empêcher les manifestants de progresser.

Cible de projectiles, notamment de nombreuses bouteilles en verre, les CRS ont répliqué par des tirs de gaz lacrymogène et fait usage de la lance à eau au milieu des badauds qui se promenaient dans le cœur du centre-ville, selon la journaliste de l’AFP.

Deux banques ont ensuite été dégradées rue Victor Hugo et les tensions se sont poursuivies place Bellecour où une grosse centaine de manifestants sont restés jusqu’à la nuit sous étroite surveillance de la police.

« Nous sommes face à des manifestants très radicaux qui veulent dégrader et s’en prendre aux forces de l’ordre », estimait la préfecture.

Des manifestants dénonçaient, eux, des provocations de la part de la police.

Comme depuis le début du mouvement des « gilets jaunes », la presqu’île de Lyon et ses rues commerçantes font l’objet les samedis d’un périmètre d’interdiction de manifester.

Un lycéen de 16 ans blessé au visage

Vingt-quatre policiers ont été blessés, notamment par des jets de pavé, a appris l’AFP auprès de la préfecture. Côté manifestants, un « Comité de liaison contre les violences policières » a recensé 20 blessés, en se basant notamment sur des informations de « street medics ». Mais les autorités n’avaient connaissance que de trois cas.

Un adolescent de 16 ans a subi une double fracture de la mâchoire d’un tir de LBD, a indiqué son père à l’AFP, qui a critiqué l’attitude des forces de l’ordre qui ont gêné, a-t-il affirmé, l’arrivée des secours. Il compte porter plainte.

Dans la nuit de samedi à dimanche, la mère du lycéen a posté un message sur Facebook, avec des photos de son fils prises place Bellecour puis à l’hôpital.

Capture d'écran Facebook
Capture d’écran Facebook

Une plainte déposée ce dimanche matin

> Après la publication de cet article, le père du lycéen a appelé Rue89Lyon. Nous mettons à jour l’article en reproduisant son témoignage.

Le père de famille présente son fils comme un militant de « Youth for climate » qui organise notamment les grèves pour le climat à Lyon.

« Mon fils s’est rendu à la manifestation avec une de ses amies. Il a rejoint la manifestation peu après 14h. Cinq minutes à peine après son arrivée, les policiers ont commencé à gazer. C’était les premiers incidents. Il a alors fait demi-tour. C’est là qu’il s’est fait tirer dessus par un policier qui mettait en joue les manifestants au niveau du visage ».

Pris en charge par les « street medics » puis par les pompiers, son fils a été évacué à l’hôpital Edouard Herriot. Une radio et un scanner ont été effectuées. Le lycéen souffre d’une grosse fracture à la mâchoire « avec des éclats d’os ». Il sera opéré ce lundi.

« A peine nous étions arrivés à l’hôpital que des policiers se sont pointés, poursuit le père du lycéen. Ils cherchaient à rencontrer les victimes évacuées de la place Bellecour dont notre fils. Ils nous ont distribué des convocations pour nous inviter à aller porter plainte ».

Le père a été très surpris par cette étonnante démarche policière incitant les victimes de coups portés des membres des forces de l’ordre à aller porter plainte dans le commissariat du 8ème arrondissement.

Les parents du lycéen ont finalement déposé plainte ce dimanche matin.

« Mon fils manifeste car on laisse une planète pourrie et que socialement on détruit les gens. Et là, un policier le vise à la bouche. Très clairement, on lui dit de la fermer. Rien ne justifie une telle violence ».

5 enquêtes ouvertes confiées à l’IGPN

Le « Comité de liaison contre les violences policières » affirme que, parmi les 20 blessés listés, quatre autres personnes ont reçu des tirs de LBD « au visage ou au cou ».

Au total, cinq personnes ont été prises en charge par les pompiers, d’après la même source.

Ce dimanche soir, le parquet de Lyon a annoncé qu’il ouvrait cinq enquêtes préliminaires concernant ces blessés graves. Les enquêtes sont confiées à l’IGPN afin de vérifier, selon l’AFP, « pour chacun de ces cas le contexte, la nature et l’étendue des blessures et procéder si possible à leurs auditions avant de voir quelles suites judiciaires donner ».

Selon la préfecture, sept personnes ont été interpellées.

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