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Actualités, enquêtes à Lyon et dans la région

Deux militants agressés à la Croix-Rousse : la marque de l’extrême droite

Deux militants agressés à la Croix-Rousse : la marque de l’extrême droite

Une fois de plus un lieu militant des Pentes de la Croix-Rousse a été pris pour cible. Cette fois-ci, ce sont deux syndicalistes, bénévoles pour une association écolo, qui ont été frappés alors qu’ils fermaient la librairie libertaire « La Plume Noire ». Une agression qui porte la marque de l’extrême droite radicale.

La scène s’est déroulée ce samedi 12 décembre, devant la librairie « La Plume Noire » située à proximité de la place Colbert, sur les Pentes de la Croix-Rousse.

Il était environ 19h30, quand deux bénévoles s’apprêtaient à fermer le local qui avait été utilisé toute l’après-midi pour une collecte de jouets et de vêtements pour Noël au profit de l’association PESE (Pour l’égalité sociale et l’écologie).

L’un d’eux témoigne à Rue89Lyon :

« Dix mecs nous ont entourés. Un seul a pris la parole pour nous demander si on ne connaissait pas un bar pour boire un verre. Les autres ne parlaient pas. C’était très bizarre. Il nous a ensuite demandé s’ils pouvaient boire un coup à l’intérieur de la Plume et ajoutant « vous étiez dix tout à l’heure. Ils sont où vos potes ? » C’est là que je me suis dit qu’on avait été observé et qu’on avait affaire à des types d’extrême droite ».

Les deux bénévoles ont pris des premiers impacts au visage puis se sont retrouvés à terre où ils se sont faits « rouer de coups » par « plusieurs personnes » pendant qu’un des membres de ce groupe « faisait le guet ».

« Je me suis dit que si personne ne les arrêtait, ils allaient nous tuer, par terre. J’ai quand même réussi à crier « au secours ». Il me semble.»

Des voisins sont arrivés et les ont fait fuir. Le groupe a dévalé les Pentes. Deux camionnettes de pompiers ont pris en charge les deux bénévoles, direction l’hôpital.

 « Ils avaient la volonté de détruire »

Vu la violence de l’agression, les trentenaires s’en sortent plutôt bien. C’est surtout leurs visages qui ont été touchés. L’un a trois fractures dont deux au niveau des yeux et une au nez. Ses jours d’ITT n’ont pas été encore déterminés. L’autre avait également l’arcade sourcilière ouverte, le nez en sang, la lèvre coupée.

« J’ai aussi des hématomes au niveau des yeux, des côtes et au bras gauche qui m’a permis de me protéger le visage. Ils avaient la volonté de détruire.»

Pour l’une des deux victimes, tous les deux syndicalistes à Solidaires, le mode opératoire « accuse » les militants de l’extrême droite radicale.

« Ils ont observé le lieu avant d’intervenir. Un seul a parlé et a tapé le premier. C’était une opération commando de type militaire. »

Le lieu visé donne également une piste. La librairie libertaire a été plusieurs fois pris pour cible. La dernière fois, la plus violente, en novembre 2016. « La Plume Noire » avait été attaquée par des militants d’extrême droite munis de « pavés et barres de fer » aux cris de « La France aux français », quelques heures après un rassemblement de Catholiques traditionalistes, sur la place Colbert voisine.

Pour cette nouvelle attaque, les deux victimes ont déposé plainte dimanche auprès du commissariat du 1er arrondissement. Une enquête est en cours.

La librairie-bibliothèque "La Plume noire", le local de la CGA, sur les Pentes de la Croix-Rousse. ©LB/Rue89Lyon
Sur les Pentes de la Croix-Rousse, la librairie-bibliothèque « La Plume noire » en décembre 2017. C’est le local de la Coordination des Groupes anarchistes (CGA) devenue Union Communiste Libertaire (UCL).Photo : LB/Rue89Lyon

« Une nouvelle agression fasciste à la Croix-Rousse »

Dès le lendemain, un communiqué de presse commun Solidaires Rhône et l’Union Communiste Libertaire (UCL) – qui gère « La Plume Noire » – dénonçait « une nouvelle agression fasciste à la Croix-Rousse » :

« L’attaque est loin d’être anodine. Elle a été faite le jour d’une collecte de vêtements et de jouets organisée par une association en direction de familles démunies, en particulier les familles migrantes. Le lieu ciblé qui accueillait la collecte, a déjà subi par le passé des menaces, des collages sur sa devanture et une attaque en 2016 ».

Dans la suite du texte, les deux organisations rappellent la présence de locaux appartenant aux groupuscules d’extrême droite : une salle de boxe et un bar associatif gérés par Génération identitaire.

L’UCL et Solidaires réclament, une fois de plus, la fermeture de ces locaux.

« Combien d’attaques, combien d’agressions devront avoir lieu, combien de blessé-e-s devrons-nous dénombrer, pour qu’enfin des mesures soient prises contres ces groupuscules ? »

Selon Le Progrès, Génération identitaire rejette toute implication dans cette agression et parle de « diffamation ».

La question de la fermeture des locaux d’extrême droite

Dans un communiqué, le PCF, membre de l’actuelle majorité municipale, apporte son soutien aux victimes et appuie cette demande de fermeture de locaux. Pour rappel, la municipalité a récemment autorisé la réouverture du bar associatif des identitaires.

« Comment s’attendre à autre chose qu’à la succession d’attaques de ce genre quand l’extrême droite dispose à Lyon de locaux où préparer leurs ratonnades. (…) Nous demandons à nouveau à la mairie, au Préfet et au gouvernement de dissoudre Génération identitaire et de fermer les locaux lui appartenant ».

Ce faisant, les communistes se démarquent de leurs partenaires écologistes et de gauche.

Les groupes politiques Lyon en Commun (Insoumis-Gram), les Écologistes et La gauche sociale et écologiste (PS) se sont réunis « pour condamner avec force cet acte ». Mais dans leur communiqué commun, les trois groupes politiques regroupant les élus de la majorité au conseil municipal font preuve d’une plus grande prudence.

« Les premiers éléments semblent indiquer que ces actes ont été commis par des militants de l’extrême droite. Si ces présomptions sont confirmées par l’enquête, il s’agit d’actes très graves. Ce type d’acte n’a pas sa place dans notre société et nous souhaitons que les agresseurs puissent être identifiés et sanctionnés ».

Couvre-feu à Lyon : à quoi s’attendre à partir du 15 décembre ?

Couvre-feu à Lyon : à quoi s’attendre à partir du 15 décembre ?

A partir de mardi 15 décembre, couvre-feu et nouvelles mesures sanitaires sont en vigueur pour la fin d’année 2020 à Lyon. Malgré la baisse des indicateurs ces dernières semaines, le virus est toujours présent dans la région Auvergne-Rhône-Alpes. L’allègement du confinement prévu n’est pas un retour à la normale, plusieurs règles devront être respectées, et principalement un couvre-feu. Tour d’horizon des changements prévus à l’échelle nationale et dans la métropole de Lyon.

Le pont de la Guillotière est désert après l’heure du couvre-feu. Lyon, 19 octobre 2020 (TU/Rue89 Lyon)

1. Les déplacements désormais autorisés sans limitation de distance et de durée

A partir du 15 décembre, nul besoin de remplir l’attestation de déplacement pour sortir de chez soi au cours de la journée. L’allègement des mesures sanitaires permet désormais à chacun.e de se déplacer partout sans limitation de temps ou de distance.

Les trois heures par jour dans une limite de vingt kilomètres ne sont plus une contrainte pour bouger. Il est donc possible de quitter la région, et de rendre visite à d’autres personnes.

2. Un couvre-feu entre 20 heures et 6 heures du matin

Si en journée, aucun déplacement n’a besoin d’être justifié, entre 20 heures et 6 heures du matin un couvre-feu est désormais établi. Une attestation doit donc être remplie pour les personnes circulant à l’extérieur entre ces heures. Sont autorisés avec attestation ou justificatif les déplacements suivant :

– entre le lieu de travail et le domicile
– pour motifs familiaux impérieux, pour l’assistance de personnes vulnérables et précaires
– pour motifs médicaux
– pour participer à des missions d’intérêt général sur demande de l’autorité administrative
– pour les personnes en situation de handicap et leur accompagnant.e
– pour promener un animal domestique autour de son domicile.

3. Les transports : davantage en journée, une offre allégée en soirée

Tramway_ TCL Crédits : SS/Rue89Lyon.
Tramway_TCL Crédits : SS/Rue89Lyon.

En raison de ce couvre-feu, le Sytral a annoncé un allègement de l’offre en soirée, à partir de 21 heures. En journée, davantage de transports circulent dans l’agglomération lyonnaise sur le réseau TCL depuis la fin du mois de novembre, avec la réouverture des commerces.

Cette offre est prolongée, à hauteur de 90 % de l’offre habituelle. La fréquence des lignes de métro est d’environ quatre minutes en journée, celle des tramways de sept minutes en moyenne.

4. Couvre-feu à Lyon : amplitude horaire réduite pour les commerces

Vue du quartier de la Part-Dieu (centre commercial, bibliothèque municipale de Lyon, tour Oxygène) depuis l'immeuble Silex 1. © BE/Rue89Lyon
Vue du quartier de la Part-Dieu (centre commercial, bibliothèque municipale de Lyon, tour Oxygène) depuis l’immeuble Silex 1. © BE/Rue89Lyon

Avec l’interdiction de déplacement à partir de 20 heures, certains commerces alimentaires ouvrant jusqu’à 22 heures doivent réduire leur amplitude horaire.

Depuis le 28 novembre, une limitation est toujours fixée à un client par 8 m² de surface de vente. Une tolérance est accordée pour les personnes accompagnées ou nécessitant un accompagnement.

A Lyon, la CGT a affirmé que le centre commercial de la Part-Dieu ne présentait pas toutes les garanties nécessaires au respect des contraintes sanitaires. La direction du centre assure de son côté que les flux de clients sont contrôlés et limités. La jauge habituelle de 33 000 visiteurs que peut accueillir le centre commercial a été largement baissée. Une jauge maximale est fixée à un peu plus de 16 000 visiteurs.

5. Les lieux culturels, cafés et restaurants toujours fermés pour le moment

Musée des Confluences. © Rue89Lyon

Pressentis dans un premier temps pour rouvrir le 15 décembre, les lieux culturels comme les cinémas, les théâtres ou les musées sont finalement maintenus fermés pour le moment. Ils pourraient à nouveau ouvrir trois semaines après le 15 décembre, soit le 6 janvier 2021.

La Métropole et la Ville de Lyon, de leur côté, ont annoncé leur intention d’obtenir un recours afin de permettre au Musée des Confluences et à celui de Lugdunum de rouvrir à partir du 19 décembre. Un rassemblement des acteurs du monde de la culture et du spectacle a lieu le 15 décembre à 15 heures, devant la Direction régionale des affaires culturelles à Lyon.

Concernant les cafés et restaurants, une réouverture est fixée au 20 janvier 2021. Ils devront donc rester fermés pour les fêtes de fin d’année. Cette date correspondrait aussi à la réouverture des salles de sport et celle totale des lycées.

6. Des règles particulières pour le réveillon du 24 décembre, pas pour celui du 31

Des règles spéciales ont été fixées par le gouvernement pour la nuit de Noël, entre le 24 et le 25 décembre. Il n’y aura pas de couvre-feu pour cette nuit où la circulation sera libre. Le Premier Ministre Jean Castex a appelé les Français à respecter une règle de six adultes à table.

En revanche, la soirée du 31 décembre au 1er janvier ne dispose pas de règlement particulier : le couvre-feu sera aussi effectif lors de cette nuit entre 20 heures et 6 heures.

#musées

Sans-papiers : ma visite à l’intérieur du centre de rétention de Lyon

Sans-papiers : ma visite à l’intérieur du centre de rétention de Lyon

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Une régie pour l’eau du Grand Lyon : la fin du pré carré de Veolia

Une régie pour l’eau du Grand Lyon : la fin du pré carré de Veolia
Ce lundi, la majorité du conseil de Métropole a voté la fin de la gestion privée de l’eau du robinet. Avec ce passage en régie de la production et de la distribution de l’eau, c’est la fin du long règne de Veolia. C’était une promesse des écologistes, des socialistes, des communistes et des insoumis durant la récente campagne métropolitaine. Quelques mois après son installation, la nouvelle majorité à dominante verte applique son programme. A partir du 1er janvier 2023, la Métropole de Lyon ne confiera plus la gestion de l’eau au privé. Depuis de longues années, le passage en régie et donc la fin de l’emprise de Veolia sur la production et la distribution de l’eau de Lyon fait l’objet d’un consensus au sein des différentes forces de gauche et écologistes. L’exécutif dirigé par Bruno Bernard n’a donc eu aucun mal à faire voter cette délibération qui a fait l’unanimité dans son camp. Et a suscité une levée de bouclier du côté de l’opposition.

La fin du royaume Veolia

La main mise de Veolia sur l’eau du Grand Lyon remonte au contrat signé en 1986 avec la Courly (Communauté urbaine de Lyon). À l’époque, la Compagnie Générale des Eaux, devenue Veolia avait bénéficié de conditions particulièrement avantageuses. D’une durée de trente ans et avec un prix du m³ si élevé, ce contrat avait fait de l’eau des Lyonnais la deuxième plus chère de France. Le tout, qui plus est, sur fond de pratiques peu transparentes et d’un prix de l’eau prohibitif. En 2012, ce contrat avait été résilié de manière anticipée mais l’assemblée du Grand Lyon avait voté tout de même pour le renouvellement d’une DSP. Les débats avaient été corsés. Gérard Collomb avait pesé de tout son poids pour faire adopter une nouvelle DSP et un nouveau contrat avec Veolia. Par rapport au précédent contrat, les améliorations avaient été notables : une durée de 8 ans seulement, un prix de l’eau en baisse de 20%, l’obligation de réduire les fuites sur le réseau et de créer une société à part – Eau du Grand Lyon – pour gérer ce marché, afin de faciliter les contrôles. Ce contrat, officiellement démarré le 3 février 2015, arrive à échéance à la fin 2022.

Pour la majorité, les efforts de Veolia ne seront jamais suffisants

Durant et avant la récente campagne pour les élections métropolitaines, la croisade contre la gestion par le privé de l’eau a été menée par le collectif Eau Bien Commun Lyon Métropole (EBCLM), composé de citoyens, d’associations de consommateurs d’eau, de syndicats mais aussi de partis politiques classés à gauche. Parmi lesquels, on retrouve toutes les composantes de l’actuelle majorité, notamment EELV, LFI ou encore le PCF. L’intitulé de ce collectif fait office de programme. La délibération votée ce lundi reprend (en gras dans le texte) cette même affirmation philosophique :
« L’eau est, bien plus qu’une ressource, un bien commun vital pour l’humanité et l’ensemble du vivant. »
Par conséquent, les efforts de Veolia pour baisser le prix de l’eau et réparer les fuites seront toujours jugés insuffisants. Il est reproché naturellement les « marges du délégataires », même si pour un contrat à 91 millions d’euros par an, la rentabilité annuelle pour le délégataire a bien diminué, passant à 6,5% en moyenne de 2015 à 2019. Autant d’argent que l’exécutif de la Métropole veut réinvestir pour améliorer le rendement du réseau. La vice-présidente en charge de l’eau, Anne Grosperrin a développé un autre avantage de la régie par rapport à une délégation de service public : la participation des usages « à la définition des politiques publiques relatives à la gestion de l’eau ». D’où le choix d’un passage en régie avec autonomie financière et personnalité morale qui permettra de faire participer des associations d’usagers et des représentants du personnel au conseil d’administration de la régie.

Deux enjeux environnementaux et un enjeu social

Hormis ces deux avantages mis en avant, l’exécutif assume un choix politique issu des élections qui n’a fait l’objet ni d’une concertation avec les autres forces politique, ni d’une étude comparative sur les différents mode de gestion, ni d’une évaluation du coût du passage en régie. Quelque soit le mode de gestion, ce sont surtout les enjeux liés à la ressource, l’eau, qui risque d’être prégnants dans les trente prochaines années. Comme nous l’écrivions, deux questions se posent dès maintenant :
    La diversification de la ressource. Actuellement, l’immense majorité (90%) de l’eau utilisée par les Lyonnais est puisée dans le champ captant de Crépieux-Charmy, situé sur une île au milieu du Rhône au niveau de Vaulx-en-Velin. Pour diversifier les captages et, ainsi sécuriser la ressource, il faudra investir plusieurs dizaines de millions d’euros. D’autant que d’ici 2050, les travaux de modélisation mettent en évidence une diminution des débits d’étiage de 10 à 60 % du Rhône. Or c’est la nappe phréatique d’accompagnement du fleuve qui est actuellement pompée. La question des « micropolluants ». Ces substances (de l’ordre du microgramme ou du nanogramme par litre) peuvent provenir d’activités industrielles ou agricoles (par exemple des pesticides), de nos modes de transport (hydrocarbures…) ou des activités domestiques (produits ménagers,…). Et même à de très faibles doses, elles sont susceptibles d’avoir des effets toxiques sur l’environnement, la biodiversité et la santé humaine (par exemple agir comme des perturbateurs endocriniens). La Métropole doit désormais s’attaquer à se problème après avoir largement réglé le problème des « macropolluants » (nitrates et matière organique) que l’on trouvait dans l’eau.
A ces enjeux environnementaux, les écolos ajoute un enjeu social d’accès pour les plus pauvres à la ressource. Cette tarification sociale passera par la gratuité des premiers m3 et une tarification progressive pour que les plus gros utilisateurs payent proportionnellement plus au litre.
Un chantier de la filiale de Veolia "Eau du Grand Lyon" dans le 8e arrondissement de Lyon en avril 2015. ©LB/Rue89Lyon
Un chantier de la filiale de Veolia « Eau du Grand Lyon » dans le 8e arrondissement de Lyon en avril 2015. ©LB/Rue89Lyon

Les héritiers de Collomb et les Républicains votent contre

Tous ces chantiers à venir, une gestion sous la forme d’une délégation de service public aurait pu les mener. C’est ce que les différents groupes d’opposition se sont efforcés de rappeler, ce lundi, pointant le « dogmatisme » ou « une décision idéologique » du nouvel exécutif. Le plus remonté, le collombiste Louis Pelaez, a fait une longue intervention au nom du groupe « Inventer la Métropole de demain ». A lui tout seul, il a rassemblé toutes les interventions de l’opposition, parlant d’une « délibération lunaire » :
« Il fallait en passer par des études évaluant les différents modes de gestion. Vous agissez en dépit du bon sens. Avec un contrat à 600 millions d’euros, il faut prendre quelques précautions. On ne joue pas avec l’argent des Grands Lyonnais. Vous êtes persuadé d’avoir raison sans jamais le démontrer. »
Malgré les votes contre ou les abstentions des membres de l’opposition, la délibération est passée sans difficulté. Prochaine étape, la définition du périmètre et de la gouvernance de la future régie. Un groupe de travail devrait, cette fois-ci, associer l’opposition. Ambiance garantie.
#Eau du Grand Lyon

[Podcast] Réflexions sur les enfants dans la ville post-Covid

[Podcast] Réflexions sur les enfants dans la ville post-Covid

L’École urbaine de Lyon propose une série de conférences intitulées « Les Mercredis de l’anthropocène ». Elles sont données à l’Hôtel 71 à Lyon. Rue89Lyon en est partenaire et publie les tribunes des invité-es et intervenant-es qui poursuivent les échanges à distance. La séance de cette semaine porte sur la relation entre l’enfant et la ville, après l’épidémie de Covid-19.

Clément Rivière est maître de conférences en sociologie à l’Université de Lille et membre du Centre de recherches Individus, épreuves, sociétés. Il travaille sur les dimensions spatiales de la socialisation des enfants et des parents en milieu urbain. Il est par ailleurs co-directeur de rédaction de la revue en ligne Métropolitiques.

La conférence sera tenue avec Stéphanie Cagni, créatrice de l’Atelier Pop Corn, qui développe des outils d’accompagnement participatifs, pédagogiques et interactifs de compréhension de la fabrique de la ville. Peu avant, elle fut fondatrice et coordinatrice de Chic de l’archi !, association dédiée à la sensibilisation des enfants à l’urbanisme et l’architecture.

L’animation de la conférence sera effectuée par Lou Herrmann, post-doctorante à l’École urbaine de Lyon. Le podcast des échanges sera disponible dès ce jeudi.

L’épidémie de Covid-19 et les usages enfantins de la ville

De nombreux commentateurs se sont intéressés aux conséquences, notamment d’ordre psychologique, de la crise sanitaire sur les enfants. Le mot d’ordre de « rester chez soi » pour « sauver des vies » les a de fait concernés au premier titre, de manière particulièrement radicale en Espagne où ils se sont vus interdire de sortir de leur domicile pendant plusieurs semaines.

Beaucoup ont insisté, à juste titre, sur leurs conditions très inégales de « confinement » : citons pêle-mêle et de manière non-exhaustive l’exposition différenciée aux violences intra-familiales, l’accroissement sensible des inégalités scolaires, et bien sûr les inégalités de logement (taille du logement, densité d’occupation, accès éventuel à un jardin ou à un « extérieur ») qui ont confirmé si besoin en était que les espaces publics sont une ressource d’autant plus précieuse que les conditions de logement sont moins confortables.

Au-delà de ce rôle de révélateur et de renforcement d’inégalités pré-existantes, on peut s’interroger sur la marque que la crise sanitaire liée à l’épidémie de Covid-19 laissera sur les usages enfantins des espaces publics urbains. Alors que la thématique des enfants dans la ville a gagné en légitimité et en visibilité depuis une bonne dizaine d’années, quelle sera donc la place des enfants dans la ville post-Covid ?

Les réflexions qui suivent, au caractère nécessairement spéculatif, s’appuient sur une certaine connaissance de la littérature scientifique sur les enfants et la ville (notamment les travaux de sociologues dont je suis, mais aussi de géographes, de psychologues ou encore d’historiens) et sur une enquête de terrain par entretiens conduite auprès de parents à Paris et Milan au début des années 2010 en vue d’étudier le travail de régulation de l’accès des enfants aux espaces publics qu’ils mettent en œuvre au quotidien.

Ces pratiques ordinaires d’encadrement du passage des enfants à l’autonomie dans le « monde d’étrangers » qu’est la ville seront-elles impactées par le fait que les passants, mais aussi peut-être le mobilier urbain, sont désormais susceptibles d’être perçus comme autant de vecteurs de contamination ?

En miroir, des consignes spécifiques seront-elles désormais transmises aux enfants pour qu’ils ne risquent pas à leur tour de contaminer les autres usagers des espaces publics ?

Le caractère ambivalent de l’expérience de la fréquentation de ces espaces, arènes de sociabilité mais aussi d’exposition à l’imprévu et au danger, n’avait sans doute pas été aussi visible et manifeste depuis longtemps (même si le risque d’attentat et sa perception pourraient conduire à nuancer cette affirmation).

Le risque des « indoor children »

DR

Alors que les niveaux de mobilité autonome des enfants sont partout en recul en Europe au cours des dernières décennies, on peut faire l’hypothèse que le processus de retrait des enfants des espaces publics des villes occidentales, décrit par un ensemble de recherches, ne risque pas d’être remis en cause par l’épidémie et ses conséquences.

Au contraire, dans des sociétés qui se caractérisaient déjà par une inquiétude diffuse pour la sécurité des enfants, le risque que ces derniers deviennent encore davantage des indoor children – une formule proposée par des géographes néerlandais pour rendre compte du passage d’une époque où la présence non supervisée des enfants dans les espaces publics était perçue comme allant de soi, à une époque où ils ne peuvent plus les fréquenter que sous certaines conditions – n’est pas négligeable.

Soutenues par un ensemble de sanctions symboliques, financières et même pénales, la promotion et l’imposition de nouvelles normes d’usage et d’interaction dans les espaces publics (comme le port du masque, les règles d’hygiène et de distanciation physique, la limitation du rayon géographique d’action ou encore du temps que l’on est autorisé à passer dans la rue) conduiront-elles à redéfinir la façon dont les parents enseignent à leurs enfants « comment se conduire dans les lieux publics » ?

De nouvelles lignes de partage entre parents vont-elles faire leur apparition (peut-être sont-elles d’ailleurs déjà en train de le faire), en lien avec les nouvelles préoccupations sanitaires (hygiénistes, diront certains) et la définition de nouveaux comportements (ir)responsables ?

A court-terme, la diminution probable du nombre de commerces, bars et autres restaurants, du fait des conséquences économiques de la crise, pourrait affecter de manière significative les modalités et l’intensité du contrôle informel exercé au quotidien par les « yeux sur la rue » décrits par l’urbaniste américaine Jane Jacobs, qui jouent un rôle central dans la confiance et la réassurance des parents. Une telle évolution jouerait un bien mauvais tour à la présence autonome de leurs enfants dans la ville.

<< Des échanges à écouter ci-après >>

Salle Arena de l’OL : Bruno Bernard fracture sa majorité écologiste

Salle Arena de l’OL : Bruno Bernard fracture sa majorité écologiste

Ce lundi 15 décembre, le conseil de métropole examine une délibération concernant la poursuite du projet d’Arena, la salle de spectacle de l’Olympique Lyonnais et de son patron, Jean-Michel Aulas. Le président de la Métropole de Lyon, Bruno Bernard (EELV) veut-il passer en force contre sa majorité et sa famille d’élus de l’Est lyonnais ?

Ce lundi au matin, peu de temps avant le début de la séance du conseil métropolitain, Bruno Bernard feignait de ne pas voir où était le problème.

« Ce n’est qu’un point d’étape qui fait le bilan de la concertation, nous avons obligation d’inscrire à l’ordre du jour les conclusions des garants dans un délai de deux mois après leur dépôt », a tenté d’évacuer le président Bruno Bernard.

Dans la soirée, les élu·es métropolitains se prononceront sur une délibération concernant le projet d’Arena de l’OL, salle de spectacle de 15 000 personnes qui doit être construite aux abords du Grand Stade de l’OL. Elle doit notamment accueillir les matchs de coupe d’Europe de l’ASVEL (équipe de basket de Lyon-Villeurbanne) et des spectacles.

Les élus écologistes majoritairement contre l’Arena

Le texte en question prend acte du bilan de la concertation préalable s’étant déroulée du 15 juillet au 15 octobre 2020 et entérine la poursuite de la procédure devant aboutir à une révision du PLU-H (Plan local de l’urbanisme et de l’habitat), indispensable à la réalisation de l’équipement, future composante d’ « OL City ».

En clair, pas de débat sur la réalisation ou non de l’Arena. Et, sur ce point, tous les écologistes ne sont pas en accord avec le président Bruno Bernard. Loin de là.

Derrière cette délibération règlementaire se jouent toutefois les premières fractures au sein de la majorité écologiste. Et avec elles, le mode de gouvernance du nouveau président de la Métropole de Lyon.

Pilotées par Béatrice Vessiller (EELV), vice-présidente de la Métropole de Lyon déléguée à l’urbanisme, deux réunions (en visioconférence) « animées » ont été organisées sur le sujet, il y a une semaine, à destination des conseillers écologistes de Lyon et de la Métropole. Un vote des conseillers métropolitains écologistes a dégagé une majorité opposée à ce projet d’Arena.

Dans le prolongement, les écologistes lyonnais (élus municipaux et métropolitains des circonscriptions lyonnaises) ont mis en place une consultation interne qui, selon nos informations, a confirmé que l’opposition à l’Arena est très majoritaire dans leurs rangs (38 contre, 5 pour, 21 ne se prononçant pas). L’hypothèse d’une demande de retrait de la délibération controversée étant approuvée par 29 conseillers (14 contre , 21 ne se prononçant pas).

Ce lundi, Bruno Bernard a confirmé qu’elle ne serait pas retirée.

« Ce n’est pas un passage en force et je n’ai pas à convaincre. Vous verrez le vote ce soir », a-t-il balayé.

Une gouvernance de Bruno Bernard « très ancien monde », « à la hussarde »

Sur le fond, les conseillers frondeurs épinglent la gouvernance à leurs yeux « très ancien monde » de Bruno Bernard. Son attitude « à la hussarde » et celle jugée par certains « agressive » de son adjointe à l’urbanisme, Béatrice Vessiller, ne passent pas auprès de tous les élu·es écologistes.

Le conseil fédéral d’EELV a même été interpellé sur cette « affaire ».

« Nous sommes conscients de la nouveauté et de la difficulté de la tâche, soulignent-ils. On ne néglige pas non plus l’inertie des services. Mais si les projets arrivent alors que les arbitrages sont rendus, on contrevient aux principes fondateurs de l’écologie politique. Nous sommes pour la plupart issus du monde associatif, du terrain.

Sur ce dossier majeur et stratégique de l’Arena, c’est une faute politique que de vouloir passer en force, sans tenir compte de l’avis des adhérents, des élus. Les engagements environnementaux de la délibération sont par trop lacunaires. Il faut trouver un compromis sur le fond qui permette d’avancer… collectivement. Il appartient à Bruno Bernard d’entendre de faire des propositions.»

Dans l’Est lyonnais, on veut croire, contrairement à ce que suggère l’exécutif métropolitain, que la messe n’est pas dite. Vent debout contre « un projet privé inutile, consommateur d’espace », les adhérents EELV de la circonscription Rhône Amont (Meyzieu, Décines, Vaulx-en-Velin, Jonage) ont formulé leur opposition dans une motion adoptée à la quasi-unanimité.

Selon eux, la faible mobilisation lors de la phase de concertation en pleine crise sanitaire ne saurait être interprétée comme une validation de l’Arena par la population (l’association « Agir pour l’environnement jonageois » vient de créer un collectif citoyens visant à proposer une alternative au projet d’OL Vallée, dans l’Est lyonnais.).

Le ton est davantage policé chez les voisins écologistes de Porte-des-Alpes (avec les villes de Bron, Saint-Priest, Chassieu, Mions) qui ont rédigé un texte réclamant à la Métropole de renoncer à la révision du PLU-H tant que des « garanties sérieuses » n’auront pas été obtenues en matière de « pollution de l’air liée aux déplacements routiers, de tranquillité urbaine des riverains, de protection de la biodiversité »…

« Comme fonctionnait Collomb »

Bien sûr, cette prise de position de quelques dizaines de militants de terrain directement impactés par les activités présentes ou futures d’OL City, peut apparaître comme un simple baroud d’honneur. Mais dans les rangs des élus EELV de l’agglomération, le malaise aussi est palpable. Une réflexion sur le projet d’Aréna avait bien été engagée, en octobre, au niveau de la Métropole, mais, assure un participant, « on a vite compris que la question de réaliser ou pas cette salle multifonctions n’était pas sur la table ».

Pour un autre, cette délibération est un vrai risque de fracture :

« Le principal souci dans cette histoire, c’est Bruno Bernard et la gouvernance du groupe. Cela donne l’impression de faire comme fonctionnait Collomb. Cela va laisser des traces. Certains ont trouvé l’attitude très méprisante.

Ce ne sont pas des machines à entériner les votes. Mais cette question met en faiblesse au-delà de la métropole de Lyon. Notre candidate aux élections régionales sera attaquée sur le sujet »

On croit alors revivre la scène avec des acteurs différents. Et à mots couverts pour l’instant. « Le président d’OL Groupe propose, la Métropole s’exécute. » Le 16 décembre 2019, lors d’un conseil métropolitain, Jean-Paul Bret (PS), maire de Villeurbanne, avant de quitter la scène politique, avait, à l’occasion d’une délibération ouvrant la voie à la construction de l’Aréna à Décines, étrillé David Kimelfeld (LREM), président de la Métropole de Lyon de l’époque après avoir succédé à Gérard Collomb .

L’Arena de l’OL malgré le « passif avec le Grand stade »

« Un président qui déroule le tapis rouge » à Jean-Michel Aulas, avait taclé l’édile socialiste. Tout juste un an plus tard, certains élus et militants écologistes de l’agglomération ne sont pas loin de reprendre à leur compte la punchline de l’ancien patron socialiste de Villeurbanne à l’endroit « leur » président Bruno Bernard (EELV). Un président qui a malgré tout pris soin de redire son opposition à l’esprit plutôt qu’à la réalisation du projet :

« Ce modèle de culture n’est pas celui défendu par les écologistes. Et nous avons clairement un passif avec le Grand Stade. Le projet doit être encore amélioré et être plus éco-responsable ». Et c’est un projet privé sur un terrain privé qui ne bénéficiera pas de financement public ou de garantie bancaire publics », a-t-il indiqué comme pour se dédouaner.

Débattue et mise au vote dans la soirée de ce lundi 15 décembre, la délibération ne devrait pas connaître de souci à obtenir une majorité avec les voix de l’opposition « collombiste » des LREM et celles des Républicains. Dans le reste de la majorité, les socialistes ont annoncé qu’ils voteraient favorablement cette délibération. Les élus communistes voteront contre et ceux de Lyon en commun (Gram) s’abstiendront.

 

#aréna

Foyers à Saint-Étienne : « Ces enfants ont besoin d’un cadre fixe, avec le Covid tout change chaque jour »

Foyers à Saint-Étienne : « Ces enfants ont besoin d’un cadre fixe, avec le Covid tout change chaque jour »

Les confinements et le Covid ont bousculé le quotidien déjà compliqué des adolescents placés dans les foyers et familles d’accueil à Saint-Étienne. C’est le cas de celui des 54 adolescents placés dans les foyers de l’association de protection de l’enfance Sauvegarde 42.
Entre crainte des retours en famille et angoisses qui remontent, retour sur cette année pas comme les autres au cœur des foyers Bel-Air et Parot.
Une joyeuse cacophonie, des éclats de rires qui résonnent dans les couloirs du foyer non mixte de Bel-Air à Saint-Étienne. Ceux de trois jeunes d’à peine 16 et 17 ans, Ulrich, Florian et Nathanaël.

« C’est nous les princes de Bel-Air ! », fanfaronne l’un d’eux, analogie à la sitcom des années 1990, d’une autre génération.

Et puis un rappel à l’ordre. Une voix féminine. Celle d’Amandine, leur éducatrice :

« Un peu moins fort les garçons ! »

Des airs d’internat. Tous reprennent leur sérieux en un instant pour la photo, au pas de la chambre d’Ulrich.

« Attends, on va passer dans le journal c’est pas tous les jours qu’on parle de nous ! », clame un autre à son acolyte, arborant sa grimace avec autant d’assurance que son pyjama polaire, à l’effigie de Rudolphe le renne.

Foyers à Saint-Étienne : « Il y avait moins d’embrouilles entre nous, ça nous a ressoudés »

Si la jeune femme lâche parfois un peu de lest parfois c’est parce qu’elle sait qu’au fond, ce tumulte, c’est un peu leur façon d’exprimer leur timidité et leur trop plein d’émotions.
Leur façon de se protéger des difficultés de la vie auxquelles ils font face. Et aussi de la situation sanitaire actuelle qui a aussi bien bousculé le quotidien et l’avenir de ces ados placés sous la protection de l’aide sociale à l’enfance.

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#protection

Le Grand contournement Est de Lyon : un projet d’autoroute en panne sèche

Le Grand contournement Est de Lyon : un projet d’autoroute en panne sèche

Alors que la transformation progressive de l’ex A6-A7 (aujourd’hui M6-M7) en boulevard urbain risque d’envoyer plus de véhicules sur les autres autoroutes de l’agglomération de Lyon, le Grand contournement Est s’éloigne. Selon nos informations, le projet autoroutier n’est plus dans les cartons de l’État.
Quant à la nouvelle majorité écologiste à la tête de la Métropole, elle mise sans surprise sur le développement des transports en commun pour régler le problème du « bouchon lyonnais ». Une position qui fait bondir Gilles Gascon (LR), maire de Saint-Priest et ardent défenseur du projet.
La nouvelle était tombée pendant les fêtes de fin d’année, un 27 décembre 2016. Par décret, l’État actait le transfert à la Métropole du bout d’autoroute A6-A7 qui traverse Lyon. C’était le début du déclassement (lire par ailleurs).
 
Grâce à cette évolution réglementaire, la Métropole pouvait commencer à faire évoluer cette route (devenue M6-M7) en boulevard urbain. Et ainsi mettre fin à une aberration lyonnaise : le passage d’une autoroute au cœur de Lyon. C’était Noël pour Lyon, pas nécessairement pour les communes de l’Est lyonnais.
Le président de la Métropole d’alors, Gérard Collomb détaillait les étapes de cette transformation majeure : interdiction du trafic de poids lourds, créations de voies dédiées au transport en commun…
À l’époque, Gérard Collomb s’était voulu rassurant en direction des élus de l’Est qui craignent  un report du transit sur leurs routes : ce déclassement s’accompagnerait de la réalisation d’un Grand contournement autoroutier à l’Est, préféré au COL (Contournement Ouest de Lyon).

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Ce samedi, 4ème manifestation contre la loi « sécurité globale » à Lyon

Ce samedi, 4ème manifestation contre la loi « sécurité globale » à Lyon
[Article mis à jour le 12 décembre à 19h] Pour le troisième samedi consécutif, on manifestait à Lyon contre la loi « sécurité globale « . Entre 2000 et 4000 personnes ont marché de la place Maréchal Lyautey à la place Bellecour. Des affrontements ont eu lieu avec la police, essentiellement rive gauche du Rhône. > (Re)lire le live tweet de notre journaliste Laurent Burlet. Après deux grosses « Marche des libertés » les samedis 28 novembre et 5 décembre, et une petite manifestation le 8 décembre, une nouvelle manif a été déposée ce samedi 12 décembre. Il s’agissait toujours d’une réponse à l’appel lancé par la coordination nationale #StopLoiSécuritéGlobale visant à organiser des manifestations « sur le territoire national » mais pas à Paris.

Nouvelle interdiction partielle de Presqu’île

La préfecture du Rhône a entendu, à moitié, l’appel des commerçants qui souhaitaient que les manifestants ne puissent pas rejoindre la place Bellecour. Comme la semaine dernière, le départ de la place des Terreaux a été interdit. En revanche, la manifestation (déclarée) a bien pu se terminer à Bellecour. L’arrêté préfectoral est un copier-coller de celui de la semaine dernière. Le parcours de la manifestation était donc identique : à partir de la place Maréchal Lyautey (6ème arrondissement), le cortège a longé le Rhône sur les quais de la rive gauche jusqu’au pont de la Guillotière, où il a rejoint la place Bellecour via la place Antonin Poncet. Le passage devant l’Hôtel Dieu étant toujours interdit. Le 5 décembre, des projectiles avaient été lancés sur les forces de l’ordre postées à chaque intersection de rue. La police avait répondu avec des gaz lacrymogènes, des charges et le canon à eau. Pour ce 12 décembre, le scénario a été quasi identique. A la différence que devant la banderole de tête, un black bloc d’environ 200 personnes (contre une cinquantaine la semaine précédente) a pris pour cible les forces de l’ordre et des panneaux publicitaires ainsi qu’une vitrine. Gendarmes mobiles et policiers ont répliqué à grand renfort de grenades lacrymogènes. Ils ont également chargé à plusieurs reprises, utilisant parfois des tirs de LBD. Au moins cinq personnes ont été interpellées selon la préfecture. Nous avons pu constaté deux manifestants légèrement blessés.

Le retrait total de la loi « sécurité globale »

Ce troisième samedi de mobilisation en autant de semaines est une nouvelle réaction à la proposition de loi « sécurité globale ». La coordination nationale réclame toujours le retrait complet de la loi et pas seulement de l’article 24, comme expliqué dans le communiqué ci-dessous.
« Le gouvernement mène une entreprise de démolition des libertés publiques fondamentales en France, à travers la proposition de loi Sécurité globale et ses articles 21, 22 et 24, votés le 24 novembre dernier par 388 député.e.s, ainsi que le nouveau Schéma national de maintien de l’ordre. […] Elle n’est pas dupe et observe que l’article 24 risque d’être réintroduit avec l’article 25 du projet de loi dite « Séparatisme ».
La manifestation du samedi précédent avait rassemblé entre 5 000 et 10 000 personnes (selon les chiffres de la préfecture ou des organisateurs).
Une grande confusion a régné sur les quais du Rhône pour ce 3ème samedi de mobilisation contre la loi "sécurité globale" à Lyon. ©LB/Rue89Lyon
Une grande confusion a régné sur les quais du Rhône pour ce 3ème samedi de mobilisation contre la loi « sécurité globale » à Lyon. ©LB/Rue89Lyon

A Lyon, une affaire de corruption au sein du service des étrangers de la préfecture

A Lyon, une affaire de corruption au sein du service des étrangers de la préfecture

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#Service des étrangers