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Actualités, enquêtes à Lyon et dans la région

À Lyon, sixième samedi de manifestation contre le pass sanitaire

À Lyon, sixième samedi de manifestation contre le pass sanitaire

Ce samedi 20 août, deux nouvelles manifestations vont avoir lieu à Lyon contre le pass sanitaire. Le premier cortège sera mené par le collectif « contre la Coronafolie ». Le deuxième rassemblement aura lieu dans les jardins de la Métropole.

C’est un rendez-vous qui tient bon depuis plus d’un mois. Pour la sixième semaine consécutive, deux manifestations vont avoir lieu à Lyon contre la mise en place du pass sanitaire.

Un premier rassemblement est prévu dans les jardins de la Métropole, au 10 rue du Lac à Lyon 3e.

Pour le retrait du pass sanitaire, pour le retrait de l’obligation vaccinale, pour la levée des brevets sur les vaccins, pour l’arrêt des réformes des retraites et de l’assurance-chômage… Ce rassemblement, qui avait eu lieu à la Confluence la semaine dernière, se déporte donc.

L’heure de départ reste, elle, inchangée, avec un rassemblement à 14 h. Ce rassemblement n’a pas été déclaré en préfecture.

Manifestations à Lyon : Un rassemblement de gauche et un autre de droite ?

A coté de ce cortège considéré comme étant plutôt « à gauche », un autre cortège, souvent décrit comme étant plutôt « à droite », avec notamment la présence du mouvement Les Patriotes, de Florian Philippot, s’élancera lui, comme chaque semaine, des Brotteaux.

Comme le soulignait Lyon Capitale, ce mouvement a souvent été plus relayé sur les réseaux sociaux par des mouvements d’extrême droite ou droite extrême comme Les Patriotes et Debout la France. Une affiliation à laquelle s’oppose son porte-parole, Dominique Garret. Il défend un mouvement a-politique comptant en son sein des membres de partis de droite et de gauche.

« Bien sûr, il y a des membres des Patriotes, commente-t-il. Mais on voit mal comment ils pourraient infiltrer le mouvement, sachant qu’ils doivent être une centaine sur Lyon. »

UPR, République Souveraine (mouvement lancé par Georges Kuzmanovic, un ancien proche de Mélenchon se qualifiant aujourd’hui de « souverainiste de gauche »)… Celui qui se dit ancien Gilet jaune assure voir tout le monde.

« Le tout est de venir sans signe politique distinctif », marque-t-il.

Comme le premier cortège, il se positionne plus comme anti-pass qu’anti-vax. Une manière de rappeler la complexité des profils retrouvés dans ces manifestations.

À partir de 14h, il manifestera contre le « marquage » du pass sanitaire sur un parcours allant des Brotteaux à la Place Jean-Macé. Des sketchs seront joués de 15h30 à 17h place Jean-Macé.

Woodstower près de Lyon : « à cause du Covid-19, on a complètement réadapté le festival »

Woodstower près de Lyon : « à cause du Covid-19, on a complètement réadapté le festival »

Le festival Woodstower se tiendra du 24 au 29 août, à deux pas de Lyon, au lac de Miribel-Jonage. En un an, cet événement majeur dans les festivités estivales de l’année a dû s’adapter à des annonces gouvernementales, parfois contradictoires. Retour sur la difficulté à organiser un tel événement en temps de pandémie.

Avec la fin du Fest Bouc en 2016, du festival Démon d’Or en 2019 ou encore du festival Melting Potage, Woodstower est l’un des derniers festival d’été dans son genre autour de Lyon. Balloté par la crise sanitaire, il a dû s’adapter pour accueillir son public. Cette année, il s’étend sur cinq soirées, contre trois habituellement, pour accueillir le plus de monde possible.

En charge de la communication de Woodstower à Lyon, Émilie Daub est revenue pour nous sur une année complexe en terme d’organisation.

Rue89Lyon : Généralement, les programmations de festivals se préparent presque une année à l’avance. Comment cela s’est-il passé pour Woodstower avec la crise sanitaire ?

Émilie Daub : Le travail a été complexe. En décembre, nous avions commencé à travailler, comme beaucoup, sur un format classique en nous disant que le Covid-19 serait derrière nous cet été. Nous avons alors reprogrammé 75 % des artistes prévus initialement pour 2020. Il s’agissait donc plutôt de report. Puis, au vu du début 2021, nous avons dû construire un tout autre projet.

« Nous allons chercher à toucher un public plus familial »

Plutôt que de faire des soirées de 18h à 5h du matin, nous avons raccourci les soirées, allant de 18h à 23h [N.D.L.R : sauf le week-end, jusqu’à 1 h du matin]. Nous avons normalement un public plutôt jeune. Là, avec un format de début de soirée, nous allons chercher à toucher un public plus familial. Nous avons préparé le festival comme si le public allait devoir être assis. Puis, le 7 juillet, nous sommes repassés en mode « debout ».

Dans les deux cas, la difficulté a été de faire avec le fait que beaucoup moins d’artistes étaient en tournée. Certains n’étaient pas pour des formats « assis », d’autres ont souffert lors de la crise du Covid-19. Nous avons réussi cependant à conserver notre programmation, 100 % francophone. Nous en sommes plutôt fiers.

Emilie Daub
Emilie Daub, en charge de la communication pour le festival Woodstower.Photo : Erol Gum

« Les ventes ne répondent pas de la même manière »

Comment cela se passe-t-il sur place ?

Concrètement, nous passons d’un lieu avec cinq scènes et quatre bars à une scène et deux bars. Le festival s’étend sur cinq soirées contre trois habituellement.

De même, normalement, nous avons des jauges à 12 000 personnes et nous espérons cette fois-ci accueillir entre 4 000 et 5 000 festivaliers chaque soirée. On a complètement réadapté le festival.

Comment cela s’est-il passé avec les bénévoles ?

Comme tout le monde, nous n’avons pas pu avoir les temps forts de notre vie associative. D’habitude, sur le festival, nous sommes autour de 500 bénévoles. Cette année, ils seront autour de 300. Avec la mise en place de soirées en semaine, on doit un peu plus jouer sur les emplois du temps. Mais le planning différent (avec des soirées moins longues le week-end) mobilise moins de monde.

Le Covid-19 a-t-il eu une influence sur le nombre de ventes ?

Habituellement, nous vendons en grande partie nos billets durant le mois d’août. Cela étant dit, la période est assez complexe. Les ventes ne répondent pas tout à fait de la même manière.

En même temps, c’est compréhensible, il n’est pas simple pour les gens de se projeter. 

« Le pass sanitaire n’est (pour l’instant) pas obligatoire sur la plage »

Les habitués sont peut-être découragés par la mise en place du pass sanitaire ?

Nous sommes souvent interrogés à ce sujet sur les réseaux sociaux. Ceci étant, le pass sanitaire n’est (pour l’instant) pas obligatoire sur la plage de Miribel-Jonage où se trouvent des activités gratuites.

Elles comptent l’éco-village et la partie gratuite du Woodscomedy club. La plage sera ouverte au public du vendredi au dimanche. C’est un moment important. C’est tout l’enjeu de notre projet d’offrir ce moment à ceux qui n’ont pas pu partir en vacances.

Woodstower Lyon Miribel
En 2019, le festival Woodstower avait rassemblé près de 35 000 personnes.Photo : Woodstower

Usul, le youtubeur de Lyon devenu chroniqueur pour Médiapart

Usul, le youtubeur de Lyon devenu  chroniqueur pour Médiapart

[Série « Youtubeurs de Lyon »] En 2014, Usul se lance dans l’analyse politique avec une websérie, « Mes chers contemporains », visible sur sa chaîne YouTube. Repéré par Médiapart, il endosse ensuite pour le site d’info le rôle de chroniqueur vidéo dans « Ouvrez les guillemets ». Un moyen pour le « youtubeur radical » qui a le verbe haut de partager un regard (très) politisé sur l’actualité.

Youtubeur chroniqueur Mediapart Usul Lyon
En 2014, Usul quitte la Bretagne pour s’installer à Lyon où il tourne ses vidéos YouTube.Photo : ED/Rue89Lyon

« Le mépris de classe laisse des traces qui ne partent jamais complètement »

Rue89Lyon : Quel a été votre parcours avant de commencer les vidéos sur YouTube ?

Usul : J’ai un profil d’étudiant littéraire qui a abandonné ses études en cours de route. Avant YouTube, j’ai passé huit ans de ma vie a faire tous les petits boulots du précariat. McDonald’s, télémarketing, intérim, manutention : quand les autres faisaient des études, moi je travaillais la nuit dans des usines.

Maintenant que je suis à Mediapart et que je vis dans le centre-ville de Lyon, je suis un peu plus déconnecté de cette réalité. Mais se lever à 5 heures du matin pour aller travailler, je sais ce que c’est. J’en ai gardé une certaine colère, une certaine méfiance vis-à-vis de la bourgeoisie progressiste de gauche. Car même à gauche je ressens le mépris de classe, notamment envers ceux qui n’ont pas de diplôme.

Le mépris de classe laisse des traces qui ne partent jamais complètement.  

Comment est né votre engagement politique ?

L’extrême droite me qualifie parfois de bourgeois ou présume que je suis fils de professeur. En réalité mon père était ouvrier et ma mère secrétaire médico-sociale. Je ne viens pas d’une famille communiste, mes parents votaient pour les socialistes.

L’usine de mon père a été délocalisée. Il fallait s’adapter car c’était « la marche forcée de la mondialisation ». Les ouvriers ont été abandonnés par les socialistes. La Ligue Communiste Révolutionnaire (LCR) était le seul soutien présent à l’époque.

Les militants venaient parfois à la maison, ils me prêtaient des livres. A 15 ans, j’ai découvert Marx. En classe de seconde, je suis devenu militant à la LCR.

Votre public vous a d’abord découvert à travers vos contenus dédiés aux jeux vidéos. Pourquoi êtes-vous passé à des vidéos plus politiques ?

En 2008, j’ai commencé à faire des petites vidéos de jeux vidéos sur Dailymotion. Ce n’était pas payé du tout, c’était vraiment un loisir. Le site jeuxvidéos.com recrutait des chroniqueurs vidéos. J’avais plein de complexes et je ne pensais pas y arriver, mais j’ai postulé.

Je ne suis pas un self-made man, heureusement que j’ai été entouré, encouragé et que grâce à cela j’ai pu apprendre à filmer et à monter. Je me suis retrouvé à faire des vidéos pour le premier site de jeux vidéos de France, tout en étant rémunéré.

Après deux années à réaliser une vidéo par semaine pour ce site, je savais mieux écrire mais aussi poser ma voix et monter des vidéos. Sauf que jouer aux jeux vidéos, c’est mon loisir. Alors j’ai eu envie de mettre ces compétences au service de ma vraie passion : la politique.

J’essayais déjà de faire passer des messages politiques dans certaines de mes vidéos : j’ai pu évoquer le taux de syndicalisation dans la sphère du jeu vidéo, le sexisme envers les joueuses….

Je recyclais mes angoisses et mes combats, en me servant des jeux vidéos comme cheval de Troie. Ensuite, je n’ai plus eu besoin de ce prétexte.

« Je n’ai pas toujours l’assurance qu’il faudrait derrière un micro »

Quels enseignements vous tirez de la création de votre chaîne YouTube et de votre série « mes chers contemporains » ?

C’était du tâtonnement. Au début j’étais mal à l’aise car je n’ai pas été énormément formé en politique. Je n’ai pas de diplôme, je n’ai pas fait Sciences Po.

J’avais l’assurance que je savais monter et écrire. Mais concernant mes jugements politiques, parfois je n’ai pas eu le nez creux. J’ai fait des erreurs, beaucoup même.

C’était une époque de prise de risques, qui a bien marché malgré tout. J’ai beaucoup appris. Maintenant je sais faire une bonne voix off et j’ai une meilleure élocution.

Chaque semaine, vous réalisez une vidéo sur l’actualité pour la série « Ouvrez les guillemets » de Médiapart diffusée sur YouTube. Qu’est ce que vous avez envie d’apporter au débat public avec cette chronique ?

Je me base sur l’actualité et la volonté d’ajouter quelque chose qui n’est pas encore dans le débat public. Quitte à prendre le contre-pied de la pensée des gens de gauche.

Si c’est des sujets qui peuvent particulièrement diviser la gauche, alors c’est encore plus intéressant.

La critique que je propose part du principe que nous ne sommes pas impuissants. L’espace médiatique et l’espace électoral sont les espaces liés à la bourgeoisie, mais ce ne sont pas les seuls dans lesquels nous pouvons agir.

J’essaye de mobiliser et de dire que la gauche n’a pas perdu d’avance. Le mouvement pour le climat et les luttes féministes : il y a plein de combats portés par les jeunes générations. C’est à nous, la gauche, de les soutenir et de les intégrer.

C’est pour ça que la gauche réactionnaire, qui se prétend de gauche, mais qui combat les féministes ou les anti-racistes est un contre-sens. La gauche doit être capable d’autocritique. En interne, elle doit aussi faire face aux éléments et aux discours qui justifient l’ordre patriarcal et raciste. Elle doit être capable de les virer.

« Mediapart, c’est la gauche sérieuse, mais quand même bourgeoise. C’est normal vu les études qu’ils ont faites »

Comment se passe votre collaboration avec Médiapart pour « Ouvrez les guillemets » ?

C’est la sixième année que je travaille avec eux donc ça se passe bien. Il y a malgré tout une distance géographique puisque je suis à Lyon et eux à Paris et aussi une distance sociale. Mediapart, c’est la gauche sérieuse, mais quand même bourgeoise. C’est normal vu les études qu’ils ont faites. Ce n’est pas rempli de gens comme moi à Mediapart.

Mais à Mediapart, ils ne m’ont jamais supprimé un sujet. J’ai toujours eu une liberté importante.

Ils ont aussi une bonne influence sur moi. J’ai pu acquérir une certaine rigueur grâce à eux. C’est très formateur et je suis fier de travailler avec une rédaction qui a tant apporté à l’espace public français. Dans les moments critiques, Médiapart arrive à fournir un bon travail.

Par exemple avec les Gilets jaunes. En allant sur le terrain, en discutant longtemps avec les manifestants et en écrivant des papiers longs, les journalistes ont pu saisir les logiques sociales complexes et contradictoires du mouvement. Cela leur a évité de tomber dans l’écueil qui consisterait à penser « c’est des beaufs qui ne veulent pas payer l’essence ».

« Avant je pensais que la violence était nécessaire, maintenant je fais tout pour l’éviter. Alors je dirais que je ne suis plus d’extrême-gauche »

La critique politique est au centre de vos vidéos et vous assumez ouvertement votre positionnement à gauche. Comment décririez-vous plus précisément vos engagements politiques actuels ?

Je suis un homme de gauche et un militant a-partisan. Pourtant, j’ai été formé au marxisme-léninisme à l’ancienne. Je suis rentré dans la politique par l’extrême-gauche, mais je ne suis plus d’extrême-gauche.

La situation actuelle ne permet pas de plaquer certains modèles de Marx, Lénine ou Trotski. Le contexte a beaucoup changé. Nous sommes dans une société où les valeurs démocratiques et de liberté sont largement implantées. La dictature du prolétariat ne passerait pas, par exemple. On ne fera pas la révolution en prenant les armes.

Je persiste à penser que l’assentiment de la population est nécessaire pour le changement. Si cela peut passer par les urnes alors tant mieux.

Le dérèglement climatique est un catalyseur qui peut aider à la prise de conscience politique. Il y a aussi un sentiment anti-élitaire mobilisable.

Des choses peuvent être changées dans le cadre démocratique sans avoir besoin de « fusiller Macron ». Moi je n’ai pas envie que ça dégénère. Je trouve aussi que le dégoût des citoyens envers la violence est sain.

Vous avez parfois témoigné une forme de soutien à Jean-Luc Mélenchon. Quel est votre lien avec son mouvement La France Insoumise (LFI) ?

Si je me retrouve dans beaucoup de positions de ce parti, je veux aussi rester dans une posture critique. Je ne suis pas un militant LFI, je n’ai pas d’attaches. Il y a des gens que j’admire dans d’autres partis de gauche, comme Sandrine Rousseau. Il y a des gens biens dans tous les partis… de gauche ! Du Nouveau Parti Anticapitaliste (NPA) à Europe Ecologie les Verts (EELV).

Est-ce que vous envisagez de vous consacrez un jour à la politique en tant qu’élu ?

Jamais de la vie. Le pouvoir ne m’intéresse pas.

J’ai tendance à dire que les politiques, ça va et ça vient. Jean-Pierre Elkabbach et Alain Duhamel les ont vu passer et sont toujours là. La position qui vise à produire des commentaires est confortable, mais ces gens-là ont tout de même un effet sur le débat public depuis une dizaine d’années.

La politique n’est pas un milieu que j’aime. C’est un milieu de requins qui peut être très violent. Bien plus violent que les clashs entre youtubeurs.

Dans votre première vidéo de présentation en 2017 pour « Ouvrez les guillemets » vous évoquez votre rapport à la presse. Vous vous présentez avec ironie comme une « merdialope ». Quelle est votre posture face au journalisme et aux médias aujourd’hui ?

Même si je ne me définis pas comme journaliste, mon rôle est assez similaire. Dans la division de travail journalistique, je me situe entre le présentateur télé et l’éditorialiste, entre David Pujadas et Christophe Barbier.

Je me considère plutôt comme un éditorialiste. Mais j’ai certaines exigences qui collent à celles du journalisme et je travaille avec des journalistes pour « Ouvrez les guillemets » .

Mon cheminement a fait que, maintenant, je suis beaucoup plus proche des journalistes. Cela ne m’empêche pas d’être toujours très dur à l’égard des médias dominants. Mais j’ai affiné ma critique.

Aujourd’hui, au lieu de dire qu’il y a un problème avec les journalistes, je dirais qu’il y a un problème avec le champ journalistique et certaines de ses logiques, plus qu’avec des individus.

Expliquer n’est pas excuser, mais cela permet de ne pas tenir pour responsable des individus qui sont pris dans des dynamiques.

A tel point que lorsqu’on me traite de « journalope », je trouve ça injuste. Quand je vois une manifestation qui prend à parti un pauvre journaliste avec sa propre caméra, je n’apprécie pas qu’on s’en prenne à lui de cette façon là. Oui, il y a des gens très biens qui travaillent chez BFMTV !

La notion de « champ journalistique » que vous venez d’évoquer est issue des analyses du sociologue Pierre Bourdieu. En quoi ses théories nourrissent votre réflexion politique ?

C’est le penseur qui m’a le plus influencé et bouleversé. Je découvre Bourdieu à 16 ans, après avoir intégré le lycée du centre-ville. Issu des classes populaires, je me retrouve parmi les enfants de la petite bourgeoisie de centre-ville.

Moi qui vient de la campagne périphérique, je suis confronté à de nouvelles pratiques culturelles. Lorsque une personne de ce milieu me conseille de lire Bourdieu, je lis ses livres et je comprends mieux.

C’est mon penseur de référence, ma grille de lecture principale. Je suis marxiste-bourdieusien. Les logiques que ce sociologue dévoile me paraissent difficilement contestables.

Pour être anti-bourdieusien, il faut être sacrément de droite ou alors de mauvaise foi.

« A Lyon je n’ai jamais subi de violences physiques mais j’ai déjà été pris à parti »

Vous habitez à Lyon depuis 2014, quel intérêt portez-vous à l’actualité politique lyonnaise ?

Je suis un peu la politique lyonnaise. Il m’arrive de croiser certains politiques à des évènements, d’échanger avec d’autres.

J’ai été présenté parfois à des élus. Mais Bruno Bernard [président EELV de la Métropole de Lyon, ndlr] par exemple, je pense qu’il n’était pas vraiment au courant de mon existence. Un youtubeur radical, ce n’est pas passionnant.

Le seul sujet à Lyon que je suis avec une grande attention, c’est les fachos. On a une réputation nationale sur ce sujet. Dans les milieux de gauche, tout le monde sait qu’à Lyon c’est relativement préoccupant.

C’est pour ça que je me suis rapproché de la Jeune Garde Lyon et des antifascistes lyonnais, pour être au courant de ce qui se passe.

Dans certains quartiers, comme le Vieux-Vieux (5e), je ne me sens pas tranquille. Un jour un inconnu s’est approché de moi en me traitant de « grosse merde ». Une autre fois, un autre homme a fait un salut nazi devant moi en déclarant « le fascisme vaincra ».

Au cours des derniers mois, une librairie libertaire a été attaquée par l’extrême droite radicale lyonnaise, également impliquée dans les violences rue Mercière après le match France-Suisse. Rue89Lyon traite de la question de longue date. Quelle analyse apportez-vous sur ces violences dans l’espace public lyonnais ?

La dissolution de Génération identitaire a fait que ses anciens membres n’ont plus de vitrine médiatique et d’image publique à maintenir.

Donc ils sont revenus aux fondamentaux sur le terrain : bagarre, ratonnade et occupation physique de certains quartiers. Leur objectif est d’aller défoncer des militants de gauche, des noirs et des arabes.

Ces groupes d’extrême droite ont toujours un important pouvoir d’attraction. Ce ne sont pas des petites brutes débiles qui les composent : ce sont des jeunes hommes issus la bourgeoisie lyonnaise radicalisée.

Ils veulent défendre et justifier un société d’ordre hiérarchisée et un système inégalitaire. Ces groupes étant en grande majorité masculin, ils sont confrontés au virilisme des jeunes années et à une certaine volonté de prouver qu’il sont des « bonshommes » .

Quels sont vos prochains projets politiques en dehors de YouTube ?

J’ai commencé à animer l’émission politique « Backseat » sur Twitch avec Jean Massiet et Léa Chamboncel. Pour ce projet, nous avons pu rassembler plus de 75 000 euros grâce au financement participatif.

Nous voulons en faire le rendez-vous politique de la rentrée sur Twitch tous les jeudis.

Pour la première émission, nous avons accueilli Clémentine Autain. La semaine dernière c’était Mathilde Imer, de la Primaire Populaire. Nous aimerions aussi recevoir les futurs candidats et candidates à la présidentielle.

L’inconvénient de la plateforme Twitch c’est qu’on touche moins de monde que sur YouTube. Twitch permet néanmoins de créer un rendez-vous régulier. Lors de la dernière émission de « Backseat », 8 000 personnes étaient connectées simultanément.

L’avantage sur cette plateforme c’est la possibilité de créer une petite communauté avec un public qui peut réagir en temps réel.

J’ai aussi une chaîne personnelle sur Twitch. Les gens recherchent une contre-discours. N’étant pas encore invité sur les plateaux mainstream, je fais mon truc de mon côté.

L’étendue des opinions qu’il est possible de partager à la télévision est très étroite, tout comme les sujets sélectionnés. Ce sont souvent les sujets qui préoccupent la bourgeoisie.

Vous envisagez de nouvelles activités en dehors des réseaux sociaux ?

J’ai 35 ans, je ne peux pas être « le jeune » toute ma vie. Sans doute qu’à un moment je vais me tourner vers des positions plus « traditionnelles ». Lesquelles, je n’en sais rien.

Pour l’instant tout ce que j’ai à dire, j’ai l’espace pour le dire.

Écrire un livre dans ma situation serait un accomplissement personnel un peu narcissique. Je ne sais pas si j’ai vraiment besoin de ça.

Intégrer une autre rédaction un jour, être sur un plateau télé, pourquoi pas. On m’a déjà proposé une place sur une grande chaîne d’information en continu, mais il y avait trop de contraintes. En plus il faut être à Paris. J’ai déjà donné, je ne veux pas retourner dans cette ville.

« A Paris j’aurais peut-être peur de devenir trop mondain »

Rester vivre à Lyon pour le moment est dans vos prévisions ?

Oui, j’aime le fait que Lyon soit une ville à taille humaine. J’y ai mes habitudes, un appartement sympathique et pas trop cher. Je suis fait pour vivre en ville, j’aime sortir, aller boire des verres dehors.

J’aime aussi le fait qu’à Lyon j’ai des amis, youtubeurs pour certains. Mais à Lyon je ne fais pas trop de mondanités. Je me contente de suivre, de loin, les mondanités « youtubesques » de mes amis parisiens.

Un collectif « pour des cirques sans animaux » créé à Vaulx-en-Velin : une première dans la métropole de Lyon

Un collectif « pour des cirques sans animaux » créé à Vaulx-en-Velin : une première dans la métropole de Lyon

Début août, un groupe militant s’est constitué pour le bien-être animal à Vaulx-en-Velin. Son nom ? Le Collectif citoyen pour des cirques sans animaux : une première dans la métropole de Lyon.

C’est sûrement le passage le plus tumultueux qu’il ait connu à Vaulx-en-Velin. Le 11 août, le cirque Zavatta a quitté la ville après deux semaines de représentations. Connu pour ses lions, ses girafes… Ce cirque historique, fondé par le clown Achille Zavatta, a rencontré cette année une opposition nouvelle : celle du « Collectif citoyen pour des cirques sans animaux à Vaulx-en-Velin. »

« Citoyennes et citoyens, écologistes et animalistes de Vaulx-en-Velin, nous sommes profondément choqués par les pratiques de ce cirque », indiquait ainsi le collectif dans un communiqué signé par les associations Eco Défense, Paris Animaux Zoopolis et Code Animal.

En les enfermant et en les promenant de façon itinérante, l’équipe du cirque va contre les besoins biologiques des animaux, selon eux. Reprenant une position de la fédération des vétérinaires d’Europe de 2015, ils soulignent que cette pratique peut représenter des risques graves pour la santé des animaux.

« On peut faire rêver nos enfants autrement qu’en montrant des animaux en cage », s’agace une membre du collectif.

Membre d’Extinction Rebellion et de plusieurs associations écologistes, cette militante de 33 ans dénonce une captivité qui peut avoir des conséquences « pathologiques » pour les félins et autres animaux. « Certains vont jusqu’à la dépression, voire au suicide », s’inquiète-t-elle.

Bien-être animal à Vaulx-en-Velin : la mairie dans le viseur

Au-delà du cirque, ils reprochent à la mairie de Vaulx-en-Velin de ne pas agir sur cette question du bien-être animal. Pour eux, cette dernière pourrait, au moins, faire voter un vœu contre l’installation de ce type de cirques. « Villeurbanne l’a fait », affirme Mathieu, un autre membre du collectif.

En ce sens, le Vaudais, proche de plusieurs associations animalistes, appelle à prendre les devants sur une possible interdiction nationale. En septembre 2020, la ministre de la transition écologique Barbara Pompili avait annoncé une fin « progressive » des animaux sauvages dans les cirques itinérants. Une loi qui n’est toujours pas en vigueur, rappelle le cirque Zavatta.

Du côté du collectif, on indique avoir contacté l’élu délégué au bien-être animal à Vaulx-en-Velin, sans réel retour de sa part. Une pétition en ligne. « pour que la Mairie de Vaulx-en-Velin s’engage pour l’interdiction des animaux dans les cirques ». Au soir du 18 août, cette dernière avait été signée par près de 22 700 personnes.

Pour certains élus : un mouvement mené par des Lyonnais plus que des habitants de Vaulx-en-Velin

Contacté par Rue89Lyon, le cabinet de la maire (PS) Hélène Geoffroy n’a pour l’instant pas donné suite.

Le communiqué du collectif avait déjà provoqué l’ire de Stéphane Gomez, premier adjoint de la ville, sur Facebook. Dans des échanges houleux avec un soutien du collectif, ce dernier s’emporte contre un groupement « non-vaudais » qui vient donner des leçons dans sa ville.

« Le temps des colonies est fini : les pères blancs de la Métropole n’ont pas à venir expliquer aux sauvages des banlieues comment se comporter, écrit-il. Créez un mouvement local militant et lui aura une crédibilité pour interpeller la Ville, et sans cacher son objectif. »

Outre le débat sur les conditions d’accueil des animaux, l’élu pointe ce qui est pour lui un phénomène hors-sol, loin des préoccupations des Vaudais. 

« Qui est Vaudais dans le collectif ? Pas ceux qui s’adressent à la presse en même temps qu’ils envoient un mail sans dire qui ils sont et sans évoquer le sujet sur lequel ils construisent une polémique, marque encore l’élu. Donc oui, c’est une logique coloniale : des extérieurs viennent faire leur beurre sur la ville tout en nous faisant la leçon ! [sic] »

Par ce discours, l’adjoint d’Hélène Geoffroy revient sur une question récurrente dans ces débats : celle de la localité, ou non, du groupe militant. En janvier 2020, la mairie de Bourg-en-Bresse, sur un sujet similaire, avait également mis en avant un « réseau national » pour parler de la réussite d’une pétition pour le bien-être animal dans sa commune. 

« Comme si à Vaulx, les gens n’en avaient rien à faire du bien-être animal »

« Nous sommes une majorité de Vaudais dans le collectif, affirme Mathieu qui souhaite rester anonyme comme tous les membres de se collectif que nous avons contacté. Pour l’instant, on tourne autour d’une cinquantaine de membres. » Face aux accusations du 1er adjoint, il rappelle avoir été lycéen à Vaulx. Il est propriétaire dans la ville depuis sept ans et travaille sur place depuis 15 ans. 

« Comme si à Vaulx, les gens n’en avaient rien à faire du bien-être animal », s’énerve-t-il. 

Père de deux enfants, il souhaite que ces derniers soient éduqués au fait que « la privation de liberté n’est pas un spectacle. » 

Même constat pour une autre membre du collectif. Mère de famille, habitant Vaulx-en-Velin depuis huit ans, elle a rencontré Mathieu dans une marche pour le climat. Progressivement sensibilisée aux questions écologiques, elle a éduqué sa fille dans ces valeurs. 

« Le message est clair : quand un enfant sait ce qui se passe dans un cirque, il ne veut pas y aller, affirme-t-elle. Quand nous étions enfants, nous ne savions pas. Maintenant nous savons. » 

Sur ce point, Edmond Zavatta (lire par ailleurs) répond que ses animaux sont suivis par les services de la Direction départementale de protection des populations qui « effectuent des opérations de contrôle tous les trois mois ». 

Il se place lui-même en « défenseur du bien-être animal ».

« Quand ils reviennent dans leur milieu naturel, ces bêtes sont souvent victimes de braconnage », rappelle-t-il.

Dès que possible, les animaux sont mis dans des plus grands enclos, ils sont gardés, à leur retraite, dans des espaces plus grands, les véhicules sont aménagés pour eux… Bref, le maximum est fait, selon lui.

Pour le reste : « Nous n’allons pas contre la loi », rappelle-t-il. 

animaux cirques Zavatta Vaulx-en-Velin Lyon
Le cirque Zavatta qui s’est installé dans le quartier de la Thibaude à Vaulx-en-Velin une dizaine de jours au début du mois d’août.Photo : DR

Un potentiel nouveau sujet pour EELV à Vaulx-en-Velin

Là-dessus, le collectif rappelle qu’il ne cible pas le cirque Zavatta en particulier mais tous ceux faisant travailler des animaux. Dans cette optique, le collectif cherche à s’étoffer et à se structurer. Une page Facebook a été créé mardi 17 août en ce sens. Elle est gérée par quatre membres du collectif.

En attendant, leur message a déjà une répercussion dans la politique vaudaise. À Vaulx, une des rares villes où les socialistes et écologistes ne s’étaient pas alliés au deuxième tour des élections municipales de 2020, l’opposition EELV pourrait bien se saisir de la question lors d’un prochain conseil. Son ancienne tête de liste, et aujourd’hui conseiller municipal Richard Marion, n’a en tout cas pas manqué de partager le communiqué sur les réseaux sociaux. 

#Cirque

Lyon et sa région : le territoire le plus infesté par l’ambroisie

Lyon et sa région : le territoire le plus infesté par l’ambroisie

La concentration de pollens d’ambroisie a atteint son pic mercredi 11 août à Lyon. Auvergne-Rhône-Alpes reste la région la plus touchée par l’infestation de cette plante particulièrement allergisante. Les dépenses de santé liées aux allergies à l’ambroisie sont déjà importantes dans la région.

ambroisie Lyon
L’Ambroisie peut pousser en pleine zone urbaine comme à Lyon.Photo : Observatoire des ambroisies – Fredon France

Nez qui coule, palais qui démange, yeux qui grattent… Le mois d’août marque le retour des symptômes de l’allergie à l’ambroisie.

Mercredi 11 août, la concentration dans l’air de pollen d’ambroisie dans la région lyonnaise était suffisante pour provoquer des réactions allergiques. Les mois d’août et de septembre correspondent à la floraison et l’émission du pollen d’ambroisie : le principal pic de pollen est attendu au cours de la première semaine de septembre.

La Métropole de Lyon a enregistré 373 signalements d’ambroisie depuis le début de l’année. La commune faisant l’objet du plus grand nombre de signalement est Saint-Priest (87 signalements), suivie par Lyon (62 signalements) et Décines (32 signalements).

« Le développement de l’ambroisie est exponentiel »

L’ambroisie est une plante herbacée envahissante originaire d’Amérique du Nord, présente en Europe depuis le 18e siècle. Elle pousse généralement sous l’exposition directe au soleil, en bords de routes, sur les zones en travaux ou encore dans les terrains en friche.

« Le développement de l’ambroisie est exponentiel : une seule plante produit en moyenne 3000 graines », explique Marie-Lou Mottet, coordinatrice de l’Observatoire des ambroisies mis en place par le Ministère chargé de la Santé en 2011.

La propagation de l’ambroisie est favorisée par le réchauffement climatique et la concentration de CO2. Selon un rapport de l’agence nationale de sécurité sanitaire (ANSES) publié en 2020 :

« À l’horizon 2060, il est attendu une augmentation des quantités annuelles de pollen d’ambroisie dans l’atmosphère et un élargissement de la zone touchée par ces pollens. »

L’ambroisie prolifère à Lyon et dans la région

ambroisie Lyon Auvergne-Rhône-Alpes
Photo : Atmo Auvergne-Rhône-Alpes (2021) Bilan de d’exposition de la population aux pollens d’ambroisie – 2020

L’Auvergne-Rhône-Alpes est la région la plus touchée par l’ambroisie. 67 % de la population est exposé à un risque allergique lié à l’exposition au pollen (RAEP) supérieur à 3 plus de 20 jours par an. Le niveau 5 est considéré comme un risque élevé pour le Réseau National de Surveillance Aérobiologique (RNSA).

Si elle est en hausse à l’échelle régionale, la présence de l’ambroisie n’est toutefois pas homogène. Un constat détaillé par l’Atmo Auvergne-Rhône-Alpes en 2020 :

« La zone la plus touchée reste le sillon rhodanien et le nord de l’Auvergne. Sur ces territoires, la quasi-totalité de la population est exposée à un RAEP ≥ 3 plus de 20 jours par an. La durée d’exposition à l’ambroisie est également en hausse sur le bassin lyonnais et la vallée du Rhône. »

40,6 millions d’euros de dépenses de santé liées aux allergies à l’ambroisie en Auvergne-Rhône-Alpes

plante ambroisie lyon
Le pollen d’ambroisie peut provoquer des allergies graves.Photo : Observatoire des ambroisies – Fredon France

La région Auvergne-Rhône-Alpes concentre aussi une forte proportion de personnes allergiques. En 2014, 13% à 21% de la population régionale présentait une allergie à l’ambroisie d’après une étude menée par l’Observatoire Régional de la santé.

« De plus en plus de personnes deviennent allergiques à l’ambroisie, souligne Marie-Lou Mottet. Il s’agit d’une allergie spécifique : plus nous sommes exposés au pollen d’ambroisie et plus nous avons de probabilité de développer une allergie à l’ambroisie. »

Le pollen d’ambroisie étant très allergisant, quelques grains suffisent pour provoquer des rhinites, des conjonctivites de l’asthme ou de l’eczéma. D’après l’ORS et l’ARS :

« À l’échelle de la région, le coût global de la consommation de soins relative à l’allergie à l’ambroisie (incluant les arrêts de travail) est estimé à plus de 40,6 millions d’euros en 2017. »

La législation autour de l’ambroisie

La réglementation nationale de lutte contre l’ambroisie concerne trois espèces :

    l’Ambroisie à feuilles d’armoise,l’Ambroisie trifideet l’Ambroisie à épis lisses.

Les préfets de départements sont chargés de déterminer et de mettre en œuvre les mesures visant à éradiquer l’ambroisie.

Dans le département du Rhône, un arrêté préfectoral mis en place en 2019 encadre la lutte contre l’ambroisie. Les propriétaires, locataires, exploitants et gestionnaires de terrain ont l’obligation de prévenir l’apparition de l’ambroisie et de détruire les plants déjà développés.

La présence d’ambroisie peut être signalée sur la plateforme nationale signalement-ambroisie. A Lyon et ses environs, les signalements sont transmis aux référents affectés à chaque commune par la Métropole. Les référents sont chargés de vérifier la présence d’ambroisie et de coordonner les actions d’élimination.

Si l’apparition de l’ambroisie ne peut pas être empêchée, la plante doit être détruite une fois sortie de terre. Marie-Lou Mottet, coordinatrice de l’Observatoire des ambroisies fournit quelques explications :

« L’arrachage est la meilleure solution lorsqu’il s’agit de petites populations d’ambroisies. Mais il faut faire attention à la présence de pollen sur les plantes, le risque étant de le respirer. Sur des grandes surfaces comme les bords de route, une machine permettant de faucher l’ambroisie doit effectuer plusieurs passages afin d’arracher la plante. »

#Allergies

Logements sociaux à Lyon 6e : polémique autour de l’onéreuse opération immobilière de la Métropole

Logements sociaux à Lyon 6e : polémique autour de  l’onéreuse opération immobilière de la Métropole

Dans le 6e arrondissement, la Métropole de Lyon a déboursé plus de 13 millions d’euros pour un immeuble destiné à accueillir du logement social. L’opposition à droite dénonce « un fiasco immobilier et financier ».

En février 2021, la Métropole a voté en faveur de l’acquisition d’un immeuble rue Bugeaud (6e) afin de créer des logements sociaux. La collectivité a déboursé la somme de 13,6 millions euros pour ce bien immobilier, composé de 33 logements et de 40 garages. L’immeuble a ensuite été revendu moitié prix par la Métropole à la SA d’HLM lmmobilière Rhône-Alpes. Soit une différence de 6,8 millions d’euros entre le prix d’achat et le prix de revente.

L’opposition LR de la Métropole ne décolère pas et le fait savoir dans un communiqué intitulé : « cahiers de vacances à la Métropole de Lyon : Renaud Payre apprend à calculer » :

« Dans leur quête de symbole, la majorité verte, socialiste, communiste et d’extrême gauche a voulu faire croire qu’elle pouvait créer du logement social facilement dans le 6e arrondissement de Lyon ».

Les élus rassemblés au sein du groupe « Rassemblement de la Droite, du Centre et de la Société civile » indiquent avoir saisi la Chambre régionale des comptes.

Ils dénoncent une opération qui se serait soldée selon eux par « un fiasco immobilier et financier » et qui démontre « l’incapacité des écologistes à réaliser leurs promesses de campagne de mettre sur le marché 6 000 logements sociaux » :

« – le bien a été revendu à 50% de sa valeur soit une perte nette de 6 773 600 € pour le budget métropolitain ;

– les logements ne peuvent pas être immédiatement transformés en location sociale car ils sont occupés par des locataires dont les baux sont en cours ;

– la revente du bien procure une aide économique indirecte à une société sans contrepartie réelle pour la Métropole. »

Logement social logements sociaux Lyon 6 rue Bugeaud
L’immeuble du 100, rue Bugeaud (Lyon 6ème) acheté par la Métropole de Lyon et qui doit accueillir des logements sociauxPhoto : LB/Rue89Lyon

« Mauvaise foi » à propos des logements sociaux selon la Métropole de Lyon

Dans un argumentaire écrit que nous a fait parvenir la Métropole de Lyon, l’exécutif défend sa volonté de transformer des logements existants en logements sociaux, notamment dans le 6ème arrondissement. Selon la collectivité l’arrondissement présente un taux de logement social de 11% en légère augmentation « bien loin des 25% imposé par la loi pour les communes ».

Confrontée aux critiques du groupe Rassemblement de la Droite sur sa gestion du logement social, la Métropole dit regretter le positionnement « jusqu’au-boutiste » de l’opposition de droite. Laquelle, selon les écologistes, « 

utilise tous les subterfuges et la mauvaise foi pour s’extraire de l’obligation de monter le taux de logements sociaux dans les quartiers les plus favorisés de la Métropole de Lyon. »

Concernant le prix d’achat de l’immeuble de la rue Bugeaud, la Métropole justifie « un montant qui semble très élevé » par différentes raisons telles que la superficie de l’immeuble, sa bonne facture et l’absence de travaux de réhabilitation à réaliser. Elle évoque également la position du bien dans « un quartier où les prix de l’immobilier sont parmi les plus élevés de l’agglomération. »

« La participation de la Métropole est de 2 550€/m², soit un peu supérieure à la moyenne que l’on observe sur la ville de Lyon autour de 2 200€/m² pour ce type d’opération, de cession ou de mise à bail auprès de bailleurs. »

Quant à la décote du prix dans la revente à un bailleur social, la Métropole assure qu’elle est « tout à fait habituelle dans la politique de production de logements sociaux ».

Contrairement à l’affirmation de l’opposition, d’après la collectivité, l’immeuble pourrait remplir dès à présent sa nouvelle vocation sociale :

« L’immeuble dispose de 2 600 m² habitables, 4 des appartements sont vides et 4 ont des occupants avec des revenus inférieurs aux plafonds de ressources. Ce sont donc dès à présent 8 appartements qui seront conventionnés logements sociaux dont 7 très sociaux (PLAI), soit le quart de l’immeuble ».

Covid : les hospitalisations toujours en hausse dans le Rhône

Covid : les hospitalisations toujours en hausse dans le Rhône

Le point actualisé de l’évolution des indicateurs de l’épidémie de Covid dans le Rhône, la métropole de Lyon ainsi que la région Auvergne-Rhône-Alpes. Au 18 août on constate un relatif tassement de la progression de l’épidémie mais les entrées à l’hôpital continuent d’augmenter. La vaccination a chuté durant la première quinzaine d’août dans le Rhône.

Les indicateurs de suivi de l’épidémie au 18 août indiquent une relative stabilisation de sa dynamique. Son rythme de progression n’est donc pas plus élevé. Toutefois elle continue de circuler. Et avec elle les hospitalisations et les admissions en réanimation qui demeurent en hausse.

Une relative stabilisation de l’épidémie en août dans le Rhône

Durant cette première quinzaine d’août, les indicateurs de la dynamique de l’épidémie montrent qu’elle est restée plutôt stable dans le Rhône. Après avoir atteint un peu plus de 320 cas pour 100 000 habitants sur une semaine au 1er août, le taux d’incidence dans le département est resté à cet étiage. Au 13 août, il s’établissait à 310 cas en moyenne sur une semaine. Cette stabilisation de l’indicateur intervient alors même que le dépistage est reparti à la hausse. Durant la deuxième semaine d’août, il a augmenté en moyenne de 20% dans le Rhône.

Une tendance qui semble se confirmer également dans la Métropole de Lyon. Au 13 août, sur une semaine, le taux d’incidence s’élevait à 335 cas pour 100 000 habitants. Un niveau légèrement supérieur à la moyenne nationale. Début août, l’indicateur avait atteint les 350 cas.

Dans le Rhône, la circulation du virus est la plus forte chez les plus jeunes. Ce sont les catégories d’âge de 10 à 40 ans qui connaissent les niveaux de circulation les plus élevés. Chez les 20-29 ans par exemple, le taux d’incidence dans le Rhône au 13 août était de 555 cas environ pour 100 000. Soit 80% de plus que la moyenne dans le département.

Le taux de positivité connaît une évolution assez semblable. Depuis la fin juillet dans le Rhône, il s’est stabilisé entre 4 et 5%. C’est tout derniers jours, il est même en légère baisse. Malgré la hausse du dépistage, il est passé sous les 4% de tests positifs.

Des hospitalisation en hausse de 25% dans le Rhône

Malgré cette relative stabilisation de la progression de l’épidémie observée durant la première quinzaine d’août, les hospitalisations continuent d’augmenter dans le Rhône. La période d’incubation de la maladie entraîne toujours un décalage entre l’évolution de l’épidémie et celui des entrées à l’hôpital.

Au 16 août, selon les données de Santé Publique France, 304 patients Covid en moyenne avaient été hospitalisés dans le Rhône. Soit une hausse de 25% sur une semaine. Parmi eux, 68 avaient été hospitalisés en réanimation. Un chiffre en hausse de 11% environ sur une semaine.

En Auvergne-Rhône-Alpes, les hospitalisations sont également en hausse : + 18% sur une semaine au 16 août. Près de 1 000 patients Covid avaient été hospitalisés dans la région sur une semaine à cette date. Parmi eux, 160 l’ont été dans des services de réanimation, un chiffre en augmentation de près de 25% sur une semaine.

Le niveau de pression sur les services de réanimation continue donc de se dégrader. Il reste encore faible par rapport aux pics enregistrés lors des précédentes vagues. Au 16 août, il s’établissait à 32% (cela signifie que 32% du nombre de lits de réanimation disponibles en temps normal dans la région Auvergne-Rhône-Alpes sont occupés par des patients Covid).

La vaccination en chute en août dans le Rhône

Le rythme de vaccination continue de ralentir en août dans le Rhône. Au 15 août, 5 900 premières injections avaient été administrées quotidiennement en moyenne sur une semaine. Un niveau de primo vaccination en baisse de 84% depuis le début du mois.

À cette date, environ 70% de la population du Rhône a reçu une première dose de vaccin et 60% présente un parcours vaccinal complet. Une couverture vaccinale équivalente à celle de la région.

Accueillir des jeunes migrants chez soi à Lyon : « Je n’héberge pas des idées, j’héberge des enfants »

Accueillir des jeunes migrants chez soi à Lyon : « Je n’héberge pas des idées, j’héberge des enfants »

A Lyon, les jeunes migrants qui attendent que leur minorité soit reconnue se retrouvent à la rue. L’association l’Appartage met en contact ces adolescents avec des habitants prêts à les héberger. Rencontre.

« Moi je n’héberge pas des populations ou des idées, j’héberge des enfants », affirme Gaspard avec aplomb. Depuis 2016, cet habitant de la périphérie de Lyon a accueilli neuf jeunes migrants âgés de 15 à 17 ans. Tous sont originaires d’Afrique subsaharienne. Après un périple éprouvant, ils trouvent dans ce pavillon avec jardin, situé à Oullins, un cadre à la fois sécurisant et bienveillant.

Gaspard ne s’attendait pourtant pas à ouvrir un jour sa porte à des migrants. Le quadragénaire au sourire franc et aux tempes grisonnantes « ne se considère ni comme un militant, ni comme un manifestant ». Il explique ne pas avoir d’opinion au sujet des politiques migratoires mais croire en « l’action locale » :

« Ce qui m’a fait réagir c’est qu’il s’agit d’enfants qui dorment dehors, à quelques kilomètres seulement de chez moi. Lorsqu’ils arrivent en France, ces enfants ne sont rien : ils n’ont aucune existence légale ».

Directeur régional d’une association, Gaspard a décidé avec sa famille, composée notamment de deux enfants de 13 ans et 10 ans, de faire partie d’une « boucle d’hébergement » mise en place par l’association l’Appartage.

Quatre foyers accueillent chacun à leur tour, une semaine par mois, un ou deux adolescents suivis par l’association. Cette mise à l’abri dure entre quatre et cinq mois en moyenne. Une fois reconnus comme mineurs isolés étrangers, les jeunes migrants sont logés et pris en charge par la Métropole de Lyon.

L’Appartage : « un vrai système de relais » pour les jeunes migrants à Lyon

Gaspard poursuit :

« Quand on héberge seul sans passer par une association, le problème est lorsqu’on n’en peut plus. On est celui qui a ouvert sa porte mais qui doit remettre à la rue. C’est un crève-cœur. »

Si Gaspard tout comme Julie-Anne ont décidé de franchir le pas, c’est parce que l’Appartage propose aux bénévoles de s’impliquer sans s’engager sur le long terme. Les hébergeur·ses peuvent décider d’arrêter l’expérience ou de faire une pause, sans avoir besoin de se justifier. L’accueil des jeunes est alors assuré par d’autres membres de l’association.

Une sécurité qui a rassuré Julie-Anne, chercheuse à l’hôpital Lyon Sud :

« Beaucoup de gens ont la volonté d’aider mais ne savent pas vraiment comment faire. L’avantage de l’Appartage c’est que la structure propose des conseils et un vrai système de relai. »

Avant de se lancer, l’accord des enfants a été indispensable :

« Nous avons dit à nos enfants qu’ils allaient parfois devoir partager leurs parents et leurs espace. Au début, ça leur a fait bizarre puis ils ont compris. »

Chambre adolescents lit superposé jeunes migrants Lyon
Au 2ème étage de leur maison, la famille a aménagé une pièce dédiée aux jeunes migrants en investissant dans un lit superposé.Photo : ED/Rue89Lyon

Saleh, 15 ans, du Tchad à Lyon en passant par la Libye

Privations, violences, esclavage… « Ces jeunes ont vu la mort en face », raconte Gaspard à propos de leur parcours migratoire. A Lyon, ils ont souvent été contraints de dormir dans la rue ou dans des squats comme celui de l’ancien collège Maurice-Scève, à la Croix-Rousse, ou celui baptisé « le Chemineur » qui se trouve actuellement à proximité du métro Hénon.

Lorsqu’ils arrivent pour la première fois chez la famille française, les jeunes migrants doivent réapprendre à faire confiance.

« Au départ cela peut être frustrant car ils sont timides, parfois prostrés et ils n’osent pas parler. Il ne faut pas les forcer, raconte Julie-Anne. »

A 15 ans, Saleh a été l’un d’entre eux. L’adolescent est originaire du Tchad, un pays qui selon lui « plonge chaque jour un peu plus et dans lequel il n’y a pas d’avenir ». Saleh est passé par la Libye et l’Italie, avant de se retrouver seul à Lyon début 2020. Face aux bras ouverts de la famille, le jeune garçon a d’abord été méfiant :

« Quand je suis arrivé chez Gaspard et Julie-Anne, je me suis demandé pourquoi ils voulaient m’héberger. Je pensais qu’ils étaient payés pour le faire, car durant mon voyage il fallait toujours payer les gens pour avoir quelque chose. »

Progressivement, les jeunes trouvent leurs marques et s’adaptent aux règles du foyer. L’opportunité pour eux de se remettre sur pieds :

« Notre maison n’est pas un point d’arrivée pour ces jeunes, précise Gaspard. C’est une étape pour reprendre leur souffle et se remettre. Ils peuvent ensuite peu à peu envisager un avenir. »

Des jeunes migrants « cabossés par leur passé »

Pendant plus d’un an, Saleh a vécu dans cette maison à Oullins, une semaine par mois :

« Petit à petit, j’ai compris qu’ils ne m’accueillaient pas pour l’argent. Ils étaient très à l’aise avec moi et je le suis devenu aussi. Tous les hébergeurs sont différents mais j’ai réalisé qu’ils veulent nous aider à nous intégrer et à trouver une vie meilleure. »

Gaspard ne cache pas non plus son admiration à l’égard de ceux qu’il surnomme affectueusement « les loulous » :

« Nous accueillons des enfants cabossés par leur passé. J’ai un respect infini pour eux car ils ont eu le courage de fuir et d’affronter l’inconnu pour sauver leur peau. Ces enfants sont des survivants. Ils sont déterminés. Sans cela ils n’en seraient pas là. »

Portrait Saleh jeunes migrants Lyon association Appartage
Baskets aux pieds, à 16 ans Saleh ressemble à un adolescent comme les autres.Photo : ED/Rue89Lyon

Du côté des jeunes, comme du côté des hébergeur·ses, la cohabitation se révèle source d’apprentissage. Des horaires aux loisirs, en passant par les habitudes alimentaires, nombreuses sont les découvertes. Saleh revient sur son expérience :

« Au Tchad on ne mange pas à table, il y a un plat unique pour tout le monde et on mange avec les mains. En France, il faut manger avec des couverts et il y a une entrée, un plat, du fromage, un dessert… Moi, je me suis mis en tête qu’il ne fallait pas que je considère comme bizarres ces choses simplement différentes. »

Après quelques tâtonnements culinaires, Julie-Anne explique quant à elle avoir pris l’habitude de cuisiner sans porc, car les jeunes sont généralement musulmans. « J’ai aussi acheté une quantité incroyable de sauce piquante », raconte-t-elle en riant. Elle remarque que les adolescents se montrent particulièrement « aidants » et participent spontanément aux tâches ménagères. « Une manière pour eux d’exprimer leur reconnaissance », estime Julie-Anne.

« Maman Julie-Anne », « Papa Gaspard »

Au fil des semaines, la confiance s’installe entre hébergeur·ses et hébergés. Gaspard et Julie-Anne, ainsi que d’autres familles, ont même décidé de prêter un double des clefs de chez eux :

« Avant, les jeunes devaient partir et revenir en même temps que nous lorsque nous allions au travail. S’ils ne pouvaient pas aller en cours, ils passaient la journée dehors. Leur donner les clefs évite qu’ils aillent trainer dans des endroits où il y a des risques de mauvaises rencontres. Ils sont encore jeunes et influençables, donc on préfère qu’ils restent à la maison. »

« Maman Julie-Anne », « Papa Gaspard », comme les appellent certains adolescents, font bien plus que fournir un toit à ceux qui ont souvent manqué de sécurité affective. Le père de Saleh est décédé lorsque qu’il était enfant. Quand le jeune migrant évoque la complicité qui s’est créée entre Gaspard et lui, il est enthousiaste :

« On jouait au basket ensemble, je n’en avais jamais fais avant. D’ailleurs, j’ai surnommé Gaspard « LeBron James ». On écoutait aussi de la musique et chacun a fait découvrir des rappeurs à l’autre. Gaspard m’a aussi beaucoup aidé pour mes devoirs, même si il fallait y passer la journée. »

Scolarisé en classe de première au lycée La Martinière Diderot, dans le 1er arrondissement de Lyon, Saleh a obtenu son bac de français cette année. Une réussite scolaire loin d’être isolée. Parmi les adolescents passés par l’Appartage, plusieurs ont décroché des diplômes puis des emplois stables. Une persévérance qui s’explique, selon Gaspard, par une volonté de s’intégrer :

« Ces jeunes ont une soif d’apprendre incroyable. Ils savent qu’ils jouent gros. C’est très satisfaisant d’avoir une oreille aussi attentive. »

Un lien qui perdure après le départ des jeunes

Reconnu mineur isolé étranger, Saleh a quitté la boucle d’hébergement en mars 2021. En l’espace d’une journée, il a dû déménager dans une colocation mise à disposition par la Métropole de Lyon. Un soulagement, mais aussi un déchirement, pour les familles d’accueil comme pour les jeunes :

« C’est difficile de les voir partir. Nous sommes très contents mais cela fend le cœur, reconnaît Julie-Anne. De leur côté, ils sont replongés dans l’inconnu alors qu’ils avaient trouvé un cocon familial. Donc on les rassure et on leur dit qu’on est toujours là pour eux. »

Julie-Anne continue d’échanger régulièrement avec les adolescents qu’elle a accueillis. Certains, à l’image de Saleh, rendent même quelques visites à Oullins :

« Revenir chez eux, c’est comme revenir dans ma maison auprès de ma famille », affirme l’adolescent.

Après leur départ, les anciens hébergés ont l’opportunité de devenir référents auprès des jeunes migrants arrivant à l’Appartage. Un véritable « maillage » qui perdure dans le temps, remarque Julie-Anne :

« Nous n’hésitons pas à rappeler les anciens pour qu’ils expliquent aux nouveaux comment se passe le système d’hébergement. Ils s’épaulent et une forme de fraternité naît entre eux. »

L’Appartage en quête de bénévoles à Lyon

L’aîné des enfants de la famille évoque le « lien fort » qu’il continue d’entretenir avec certains des jeunes :

« Je me suis très bien entendu avec Saleh, qui était plus jeune que les autres. Il faut apprendre à les connaitre, la plupart sont très sympas. La seule chose qui change lorsqu’ils sont là, c’est qu’il y a plus d’animation à la maison. »

A cause de la pandémie de Covid-19, le nombre d’hébergeur·ses au sein de l’association a diminué. De nouvelles personnes, motivées par la volonté d’être utiles, sont devenues bénévoles lors des confinements. Mais l’Appartage est toujours à la recherche de référent.es et d’hébergeur·ses, rappelle Gaspard, alors que de nouveaux jeunes migrants arrivent chaque jour à Lyon et se retrouvent à la rue.

« Essayer juste une nuit, c’est déjà formidable. Il faut avoir confiance en cette voix qui vous dit que ça va bien se passer. Et si ça ne va pas, vous pourrez arrêter. »

Malgré un quotidien bien rempli, Gaspard souhaite continuer d’ouvrir sa porte, aussi longtemps que possible :

« Dans un monde où nous sommes encouragés à avoir peur des uns et des autres, cela fait du bien de voir que la solidarité existe : c’est un carburant. Lorsqu’on s’entraide, nous arrivons à faire des choses pour ces jeunes qui peuvent changer leur vie. »

Ces écrivains qui dénigrent Lyon : Daudet et Dickens dans le brouillard

Ces écrivains qui dénigrent Lyon : Daudet et Dickens dans le brouillard

[Série] Au fil de l’histoire quelques grands écrivains sont passés à Lyon. Stendhal, Flaubert, Daudet, Camus, de Beauvoir, Dickens… Pour beaucoup l’expérience n’a pas toujours été au rendez-vous et le livre d’or qu’ils ont laissé est parfois dur et acerbe.

Malgré la renommée et la virtuosité de leur plume, ces grands esprits ont donné dans le cliché. Des clichés qui trahissent malgré tout une part de vérité sur ce que donnaient à voir d’elles-mêmes la ville de Lyon et son industrie par le passé.

Ville bourgeoise, fermée, froide et aimant tellement le travail ou la messe qu’elle en oublierait de s’amuser. Cette image colle à la peau de Lyon depuis le XIXe siècle au moins. Avant que les choses finissent par changer et que la ville parvienne à acquérir l’image d’une « ville en mouvement », à défaut d’être celle où on demande à se faire enterrer pour être plus près du paradis.

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#Alphonse Daudet#Charles Dickens#Haters

Baignades à Lyon : des drames récurrents entre Rhône et Saône

Baignades à Lyon : des drames récurrents entre Rhône et Saône

Avec les beaux jours et les fortes chaleurs, la crainte d’une augmentation du nombre de noyades est importante à Lyon. Entre le Rhône, la Saône et les piscines, les plongeurs des pompiers de la Métropole de Lyon comptent autour de 100 noyades chaque année. Le point chiffré avec eux.

La scène a eu lieu le 8 août, à Oullins. En tentant de sauver son neveu, tombé dans le Rhône, à la jonction avec l’Yzeron, un homme d’une quarantaine d’années est décédé. Dramatique, ce fait-divers rappelle une triste réalité : les noyades restent fréquentes autour de Lyon.

Les pompiers de la Métropole de Lyon interviennent, en moyenne, une centaine de fois sur l’année pour des cas de noyade.

« Nous étions à 100 en 2019, une année significative », commente le lieutenant Luc David.

Coordinateur des actions des plongeurs des Sapeurs-pompiers de la Métropole de Lyon et du Rhône (SDMIS), il s’est spécialisé dans la plongée en 2006, après huit ans comme plongeur « de loisir ». Depuis, il observe un phénomène qui ne faiblit pas.

« Les plongeons suivent la courbe du soleil, note-t-il. Dès que l’ensoleillement augmente, il y a potentiellement plus de plongeurs. Et donc, plus de potentielles interventions. »

Du fait du confinement, 2020 a été plus calme pour les plongeurs. En 2021, l’activité s’est accentuée, un temps. « La météo du mois de juillet a été salvatrice », remarque le pompier. Mais pour combien de temps ? Au 11 août, près de 80 noyades avaient été relevées entre 2020 et 2021. À l’heure où la chaleur revient, un pic d’activité n’est pas à exclure.

Noyades : le risque de mauvaises surprises sous les ponts de Lyon

Avec l’arrivée des beaux jours, la crainte d’une augmentation du nombre de noyades est importante à Lyon.
Les risques de noyades sont nombreux autour de Lyon.Photo : PL/Rue89Lyon.

Principal problème pour les équipes de pompiers, la topographie accidentée au fond des fleuves.

« Presque tous les ponts de Lyon ont été bombardés durant la Seconde Guerre mondiale. Résultat, les restes des anciens édifices sont encore sous l’eau, reprend Luc David. Or, du pont dont sautent certaines personnes, il n’y a pas de visibilité. Il est donc impossible de connaître la profondeur. »

Ainsi, il arrive que les apprentis plongeurs tombent dans 10 cm d’eau. Des chutes fatales quand on saute d’un pont lyonnais.

Ces accidents peuvent aussi être liés au sol, comme du côté du parc de la Feyssine.

« Tous les ans, nous avons des morts là-bas », commente l’officier.

Le sol, en galets, a tendance à se dérober sous les pieds des nageurs de passage, souvent peu expérimentés. Entrainés par les courants, ces derniers ne reviennent parfois jamais sur la rive. Depuis dimanche 15 août, un homme d’une quarantaine d’années est d’ailleurs porté disparu dans le secteur de la Feyssine.

26 décès en 2018 en Auvergne-Rhône-Alpes

Lors de la dernière étude approfondie de référence de Santé Publique France, en 2018, 1649 noyades accidentelles ont été recensées par les autorités entre le 1er juin et le 30 septembre à l’échelle nationale, contre 1266 sur la même période en 2015, soit une hausse d’environ 30 %.

Selon cette même étude, la région Auvergne-Rhône-Alpes serait la quatrième région la plus touchée, avec 127 événements (11 % du chiffre national) dont 26 suivis d’un décès. Dans ces cas, les victimes sont souvent jeunes. Il s’agit la plupart du temps d’une population moins expérimentée et moins éduquée à la nage.

« Nous craignons aussi qu’avec le Covid-19, des jeunes, n’ayant pas pris des cours de natation du fait du confinement, tentent leur chance », s’inquiète Luc David.

Selon la campagne de prévention gouvernementale contre les noyades accidentelles de 2020, le phénomène cause « environ 1 000 décès chaque année et constitue la première cause de mortalité par accident de la vie courante chez les moins de 25 ans »

Trois arrêtés d’interdiction pour les baignades dans les fleuves

À Lyon et Villeurbanne, trois arrêtés municipaux datant de 2001, 2005 et 2007 interdisent toute baignade dans le Rhône, dans la Saône, dans le canal de Jonage ainsi que dans les parcs de la Tête d’Or et celui de Gerland. La police fluviale est en charge du respect de cette réglementation. Les pompiers, de leur côté, tentent de faire de la prévention lors de leurs entrainements quotidiens. Sentiment de liberté, adrénaline… Pour plusieurs raisons, certains préfèrent cette baignade interdite, malgré ses dangers.

Du reste, il existe aussi des points où il est possible de se baigner en toute légalité. Dans ces derniers cas, les règles de sécurité classique (ne pas laisser les enfants sans surveillance, éviter de prendre des risques, etc.) s’appliquent toujours. Les noyades au lac de Miribel-Jonage, par exemple, sont également fréquentes.

De même, les fleuves et lacs ne sont pas les seuls points dangereux. Les pompiers rappellent intervenir régulièrement dans des piscines de particuliers.

#Fleuve Rhône#noyade