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Lyon et sa région : le territoire le plus infesté par l’ambroisie

La concentration de pollens d’ambroisie a atteint son pic mercredi 11 août à Lyon. Auvergne-Rhône-Alpes reste la région la plus touchée par l’infestation de cette plante particulièrement allergisante. Les dépenses de santé liées aux allergies à l’ambroisie sont déjà importantes dans la région.

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ambroisie Lyon

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L’Ambroisie peut pousser en pleine zone urbaine comme à Lyon.Photo : Observatoire des ambroisies – Fredon France

Nez qui coule, palais qui démange, yeux qui grattent… Le mois d’août marque le retour des symptômes de l’allergie à l’ambroisie.

Mercredi 11 août, la concentration dans l’air de pollen d’ambroisie dans la région lyonnaise était suffisante pour provoquer des réactions allergiques. Les mois d’août et de septembre correspondent à la floraison et l’émission du pollen d’ambroisie : le principal pic de pollen est attendu au cours de la première semaine de septembre.

La Métropole de Lyon a enregistré 373 signalements d’ambroisie depuis le début de l’année. La commune faisant l’objet du plus grand nombre de signalement est Saint-Priest (87 signalements), suivie par Lyon (62 signalements) et Décines (32 signalements).

« Le développement de l’ambroisie est exponentiel »

L’ambroisie est une plante herbacée envahissante originaire d’Amérique du Nord, présente en Europe depuis le 18e siècle. Elle pousse généralement sous l’exposition directe au soleil, en bords de routes, sur les zones en travaux ou encore dans les terrains en friche.

« Le développement de l’ambroisie est exponentiel : une seule plante produit en moyenne 3000 graines », explique Marie-Lou Mottet, coordinatrice de l’Observatoire des ambroisies mis en place par le Ministère chargé de la Santé en 2011.

La propagation de l’ambroisie est favorisée par le réchauffement climatique et la concentration de CO2. Selon un rapport de l’agence nationale de sécurité sanitaire (ANSES) publié en 2020 :

« À l’horizon 2060, il est attendu une augmentation des quantités annuelles de pollen d’ambroisie dans l’atmosphère et un élargissement de la zone touchée par ces pollens. »

L’ambroisie prolifère à Lyon et dans la région

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Photo : Atmo Auvergne-Rhône-Alpes (2021) Bilan de d’exposition de la population aux pollens d’ambroisie – 2020

L’Auvergne-Rhône-Alpes est la région la plus touchée par l’ambroisie. 67 % de la population est exposé à un risque allergique lié à l’exposition au pollen (RAEP) supérieur à 3 plus de 20 jours par an. Le niveau 5 est considéré comme un risque élevé pour le Réseau National de Surveillance Aérobiologique (RNSA).

Si elle est en hausse à l’échelle régionale, la présence de l’ambroisie n’est toutefois pas homogène. Un constat détaillé par l’Atmo Auvergne-Rhône-Alpes en 2020 :

« La zone la plus touchée reste le sillon rhodanien et le nord de l’Auvergne. Sur ces territoires, la quasi-totalité de la population est exposée à un RAEP ≥ 3 plus de 20 jours par an. La durée d’exposition à l’ambroisie est également en hausse sur le bassin lyonnais et la vallée du Rhône. »

40,6 millions d’euros de dépenses de santé liées aux allergies à l’ambroisie en Auvergne-Rhône-Alpes

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Le pollen d’ambroisie peut provoquer des allergies graves.Photo : Observatoire des ambroisies – Fredon France

La région Auvergne-Rhône-Alpes concentre aussi une forte proportion de personnes allergiques. En 2014, 13% à 21% de la population régionale présentait une allergie à l’ambroisie d’après une étude menée par l’Observatoire Régional de la santé.

« De plus en plus de personnes deviennent allergiques à l’ambroisie, souligne Marie-Lou Mottet. Il s’agit d’une allergie spécifique : plus nous sommes exposés au pollen d’ambroisie et plus nous avons de probabilité de développer une allergie à l’ambroisie. »

Le pollen d’ambroisie étant très allergisant, quelques grains suffisent pour provoquer des rhinites, des conjonctivites de l’asthme ou de l’eczéma. D’après l’ORS et l’ARS :

« À l’échelle de la région, le coût global de la consommation de soins relative à l’allergie à l’ambroisie (incluant les arrêts de travail) est estimé à plus de 40,6 millions d’euros en 2017. »

La législation autour de l’ambroisie

La réglementation nationale de lutte contre l’ambroisie concerne trois espèces :

  • l’Ambroisie à feuilles d’armoise,
  • l’Ambroisie trifide
  • et l’Ambroisie à épis lisses.

Les préfets de départements sont chargés de déterminer et de mettre en œuvre les mesures visant à éradiquer l’ambroisie.

Dans le département du Rhône, un arrêté préfectoral mis en place en 2019 encadre la lutte contre l’ambroisie. Les propriétaires, locataires, exploitants et gestionnaires de terrain ont l’obligation de prévenir l’apparition de l’ambroisie et de détruire les plants déjà développés.

La présence d’ambroisie peut être signalée sur la plateforme nationale signalement-ambroisie. A Lyon et ses environs, les signalements sont transmis aux référents affectés à chaque commune par la Métropole. Les référents sont chargés de vérifier la présence d’ambroisie et de coordonner les actions d’élimination.

Si l’apparition de l’ambroisie ne peut pas être empêchée, la plante doit être détruite une fois sortie de terre. Marie-Lou Mottet, coordinatrice de l’Observatoire des ambroisies fournit quelques explications :

« L’arrachage est la meilleure solution lorsqu’il s’agit de petites populations d’ambroisies. Mais il faut faire attention à la présence de pollen sur les plantes, le risque étant de le respirer. Sur des grandes surfaces comme les bords de route, une machine permettant de faucher l’ambroisie doit effectuer plusieurs passages afin d’arracher la plante. »


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