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Le festival de cinéma queer Écrans Mixtes à l’assaut des toiles à Lyon

Le festival de cinéma queer Écrans Mixtes à l’assaut des toiles à Lyon

Du 23 juin au 1er Juillet, le festival de cinéma queer Écrans Mixtes revient pour sa 11e édition à Lyon. Au programme : longs métrages, courts métrages, documentaires, rétrospectives, avants premières, classiques restaurés et même un show, le festival Écrans Mixtes présente une onzième édition solide.

Les cinémas de la métropole projetant les films du festival sont nombreux : Pathé Bellecour, Institut Lumière, cinéma Opéra, Comoedia, Ciné Toboggan (Décines), Lumière Bellecour, Aquarium Ciné-Café, Ciné Rillieux, Goethe-Institut, Lumière Terreaux… De quoi s’accorder une chouette soirée ciné.

Cette année, le festival rend hommage à Delphine Seyrig : la marraine bonne fée de l’extravagant « Peau d’Âne » réalisé par Jacques Demy. La carrière irrévérencieuse de l’actrice est une ode à la libération des femmes (SCUM Manifesto en 1965, ou encore Sois belle et tais-toi en 1975) que le festival de cinéma queer Écrans Mixtes compte mettre sous le feu des projecteurs.

Extrait du film Peau d'Âne de Jacques Demy, avec Delphine Seyrig, à laquelle le festival de cinéma Ecran Mixtes rend hommage.
Extrait du film Peau d’Âne de Jacques Demy, avec Delphine Seyrig, à laquelle le festival de cinéma queer Écrans Mixtes rend hommage.

Deux rétrospectives sont prévues, l’une présentant le travail du lyonnais Gaël Morel, réalisateur d’ »À toute vitesse », « Après lui » ou encore « Famille tu me hais ». Il sera présent pour rencontrer le public après chacune des projections de ses films.

L’autre rétrospective est celle d’Ulrike Ottinger, figure majeure du nouveau cinéma allemand, sept de ses oeuvres seront présentées durant le festival : « Jeanne d’Arc de Mongolie », « Dorian Gray dans le miroir de la presse à sensation » (dans lequel joue Delphine Seyrig) ou encore « Madame X ». L’heure sera à la célébration de la femme, et peut-être même un peu à l’absurde.

Célébrer le cinéma queer féminin

Pour ne pas changer de thème, le « Focus New Queer Cinéma » de cette année est consacré au « Female Gaze », qui se place en opposition avec le Male Gaze (vision masculine) : culture visuelle dominante qui imposerait d’adopter une perspective d’homme hétérosexuel lorsqu’on regarde des fictions.

Image du film High Art par Lisa Cholodenko, présenté au festival de cinéma queer Ecrans Mixtes.
Image du film « High Art » par Lisa Cholodenko, présenté au festival de cinéma queer Écrans Mixtes.

Même dans le cinéma queer, les réalisateurs sont plus nombreux que les réalisatrices, et tendent parfois à les invisibiliser. Le festival Écrans Mixtes propose donc de rappeler à notre bon souvenir qu’existent des légendes du cinéma queer féminin : Lizzie Borden avec « Born in Flames », Rose Troche avec « Go Fish », Cheryl Dunye avec « The Watermelon Woman », Sally Potter avec « Orlando » ou encore le sulfureux « High Art » par Lisa Cholodenko.

Le programme complet à découvrir sur le site du festival.

#Ecrans mixtes

A Villeurbanne, le Tonkin en mal de médecins

A Villeurbanne, le Tonkin en mal de médecins

A deux pas du 6e arrondissement de Lyon, le quartier du Tonkin, à Villeurbanne, où vivent quelque 20 000 personnes, serait-il en passe de devenir un désert médical ? S’inquiétant de la baisse du nombre de médecins généralistes, un collectif d’habitants n’est pas loin de le penser et réclame l’ouverture d’une maison de santé pluridisciplinaire. Une solution qui n’a pas les faveurs de la municipalité.

médecins Villeurbanne
Etienne Coudié, membre du collectif d’habitants « Tonkin Pai(x)sible », et Guillemette Guillermin, pharmacienne : « Le nombre de généralistes dans le quartier s’est réduit comme peau de chagrin au cours des dernières années, notamment dans sa partie nord. »Photo : Hervé Pupier/Rue89Lyon

Au Tonkin, à Villeurbanne, des médecins partis à la retraite sans être remplacés

« Chaque jour, parmi les clients de la pharmacie, deux ou trois personnes me demandent si je connais un généraliste acceptant de nouveaux patients. »

Dans son officine, au cœur du Tonkin à Villeurbanne, Guillemette Guillermin se livre, non à des comptes d’apothicaires, mais à un décompte  qu’elle juge préoccupant.

« Au cours des dernières années, déplore-t-elle, plusieurs médecins de ce secteur de Villeurbanne ont pris leur retraite sans être remplacés, deux autres ont rejoint la maison de santé « Clos Caroline » située aux Buers, à plusieurs kilomètres d’ici. La problématique devient aiguë, notamment dans la partie nord du quartier. »

En écho, Etienne Coudié, qui réside à deux pas de la pharmacie, assure :

« C’est devenu un vrai casse-tête de trouver un généraliste. On en recense seulement quatre sur l’ensemble du Tonkin où vivent plus de 20 000 habitants. Et certains d’entre eux ne sont pas loin de la retraite. Faute de médecin référent, ma fille a été contrainte de se rendre dans le 6e arrondissement de Lyon. »

Au regard de la raréfaction de l’offre de proximité,  le quartier est en passe de devenir un désert médical.

La clinique du Tonkin a quitté le quartier fin 2018

D’autant que depuis fin 2018, la clinique du Tonkin, « une structure qui était à taille humaine »‘, regrette Guillemette Guillermin, a fermé ses portes pour se fondre, « rationalisation des soins oblige »,  au sein de Médipôle, un centre hospitalier privé où ont été regroupés, près du périphérique, sept  établissements de santé.

« Il est certain que le métier attire de moins en moins. Les problèmes de sécurité n’incitent pas à s’installer ici.

Denis Leblanc, médecin généraliste.

Exerçant depuis 27 ans  à proximité du campus de la Doua, « j’ai succédé au médecin de ma grand-mère », confie-t-il, Denis Leblanc a-t-il le sentiment d’appartenir à une espèce en voie de disparition ?

À cette question,  le généraliste répond par une autre question :

« De quel périmètre parlons-nous ?  Les frontières du Tonkin, où j’ai longtemps habité, n’ont jamais été simples à déterminer. Mais il est certain que le métier attire de moins en moins et que plusieurs de mes confrères sont partis récemment sans être remplacés. Les problèmes de sécurité, la présence de dealers notamment, n’incitent pas à s’installer ici. »

Une question de sécurité et un effet repoussoir ?

Un constat partagé par son confrère et voisin, Stéphane Béréni :

« Selon mon décompte, le quartier a perdu au moins cinq médecins au cours des cinq dernières années et finit par être sous-médicalisé. Cette évolution renvoie à la frilosité des jeunes praticiens devant l’exercice libéral de  la profession. Leur formation ne les y prépare pas et les charges non-médicales sont dissuasives. Mais cette désaffection est aussi liée aux problèmes de délinquance.

En témoigne ma vaine recherche d’un successeur depuis quatre ans. J’ai enregistré plusieurs désistements accompagnés de réflexions du  type : « le centre-ville me correspond mieux’.  Il existe donc un problème plus spécifique d’attractivité pour le Tonkin, même si toutes les banlieues semblent concernées. »

Aide à l’installation des généralistes : la course à l’échalote

médecins Villeurbanne
Après 40 ans d’exercice, Philippe Buffler a dû se résoudre, fin 2020, à fermer son cabinet sans avoir trouvé de repreneur. Crédit Hervé Pupier/Rue 89 Lyon

Philippe Buffer, quant à lui, a stoppé son activité fin 2020, sans avoir trouvé de repreneur (lire son témoignage livré par ailleurs à Rue89Lyon). Il donne un jugement nuancé :

« Même si le départ de la clinique et de plusieurs confrères ont effectivement créé un vide, l’accès aux soins m’apparaît encore possible pour tous. Un ‘effet repoussoir’ du quartier peut jouer mais à la marge. En revanche, les facilités d’installation offertes ici ou là ont des effets pervers. Il y a une concurrence malsaine et une forme de surenchère. »

Et de citer l’exemple récent d’une commune des environs de Vienne (Isère) ayant obtenu l’arrivée d’un médecin après lui avoir déroulé le tapis rouge.

Au-delà, il rappelle un élément de l’équation qui n’est pas propre au Tonkin :

« À la différence de ses devancières qui plaçaient l’activité professionnelle au-dessus de tout, la nouvelle génération n’est pas prête à sacrifier vie familiale et loisirs pour le travail. »

Une évolution prise en compte par Etienne Coudié. Membre du collectif d’habitants « Tonkin Pai(x)sible » né l’été dernier après la fusillade entre dealers (5 blessés) s’étant déroulée au pied de son immeuble, le retraité note :

« Les jeunes médecins ne veulent plus exercer en solo pour des raisons de confort de vie et de sécurité, en particulier au Tonkin.  La solution réside donc dans la création, avec le concours de la municipalité, d’une maison de santé pluridisciplinaire. A l’instar de celle fonctionnant aux Buers [autre quartier de Villeurbanne, ndl]. En novembre, nous avons adressé un courrier dans ce sens au maire de Villeurbanne, Cédric Van Styvendael (PS), en soulignant que des locaux sont disponibles, par exemple en face de la pharmacie Guillermin.   Nous avons également interpellé l’Agence régionale de santé (ARS). »

Et de poursuivre :

« Quatre mois plus tard, nous avons été conviés à une visioconférence au cours de laquelle Agathe Fort, adjointe au maire (LFI) déléguée à la santé, et Pascale Colom, directrice de la santé publique de Villeurbanne, nous ont dit en substance être conscientes du problème mais dépourvues de solution. »

Pas de quoi satisfaire Etienne Coudié ni Guillemette Guillermin qui exhortent la municipalité à agir pour stopper la désertification  médicale du quartier.

A Villeurbanne, 12 médecins généralistes au Tonkin pour 20 000 habitants

 « Je comprends la position des habitants mais on pousse dans le même sens », affirme Agathe Fort.

Laquelle élue réfute tout fatalisme de la part des élus comme des services de la Ville face à une problématique bien réelle. Le secteur Charpennes-Tonkin compte ainsi, selon l’élue, une douzaine de généralistes pour 20 000 habitants environ. Et la « fragilité » d’accès aux soins concerne l’ensemble de Villeurbanne où sont recensés 119 praticiens pour 150 000 habitants, soit 79 pour 100 000 habitants.

Villeurbanne
Agathe Fort (LFI), adjointe au maire de villeurbanne déléguée à la santé : « Je comprends la position des habitants mais les services de la ville poussent dans le même sens. » Crédit DR/Rue 89 Lyon

Ce niveau insuffisant d’offre médicale a conduit, en mai 2018, l’Agence régionale de santé (ARS) à classer la seconde ville de l’agglomération en Zone d’action complémentaire (Zac). 

« Lors du mandat précédent (2014-2020), souligne l’adjointe Agnès Thouvenot, élue alors en charge de la Santé, cela avait ‘pesé’ pour obtenir ce zonage ». Il est synonyme de mesures incitatives de la part de l’assurance maladie et de l’ARS : soutien à l’installation, aides contractuelles et conventionnelles, exonérations fiscales, etc.

« En tant que collectivité, précise l’adjointe au maire, nous accompagnons les médecins dans leurs démarches : montage de dossier, recherche de locaux…  Nous les mettons en lien avec l’ARS et pouvons, au cas par cas, subventionner des travaux. »

A en croire Clément Prat, l’huile manque quelque peu dans les rouages. En compagnie d’un associé, cet ostéopathe lyonnais a ouvert, sur l’agglomération, une dizaine de lieux pluridisciplinaires (70 professionnels) dont le « pôle santé Museum Tête d’Or », à la lisière du Tonkin. Il s’étonne :

« Nous avons aménagé six cabinets médicaux. La mairie de Villeurbanne nous a demandé de réserver deux d’entre eux à des généralistes. Mais la recherche de locataires traîne en longueur depuis un an. Nous sommes renvoyés d’un interlocuteur à l’autre. Est-ce lié au fait qu’il s’agit d’un projet privé ? Nous n’attendons pas un soutien financier de la Ville mais qu’elle joue son rôle d’intermédiaire, comme ce fut par exemple le cas à Craponne où la commune nous a permis d’entrer en contact avec plusieurs jeunes praticiens. »

A cet égard, l’élue villeurbannaise Agathe Fort rappelle :

« Nous utilisons tous les leviers pour renforcer l’attractivité de nos quartiers mais nous sommes attachés à l’identité populaire de Villeurbanne. Les médecins s’inscrivent dans un cadre libéral, ils disposent de la pleine liberté d’installation et sont libres de juger le 6e arrondissement de Lyon plus attirant.

Le numérus clausus n’est pas de notre fait et la mise en concurrence des territoires ne joue pas en notre faveur. En outre, au regard de l’évolution des pratiques, on sait que lorsqu’un généraliste part à la retraite, deux doivent s’implanter pour retrouver le même nombre de consultations. » 

Un nouveau centre de soins d’ici fin 2021 ?

Sans oublier que la population de Villeurbanne continue d’augmenter : + 3 500 habitants au cours des cinq dernières années.

médecins Villeurbanne Tonkin
Le secteur Charpennes-Tonkin compte 12 généralistes pour un peu plus de 20 000 habitants.Photo : Hervé Pupier/Rue 89 Lyon

Pour améliorer la situation du Tonkin, l’élue écarte l’idée d’une maison de santé soutenue par Etienne Coudié et « son » collectif d’habitants.

« Aux Buers, observe-t-elle, le projet du « Clos Caroline » a été très chronophage puisque huit ans de concertation entre les professionnels et la Ville avaient été nécessaires avant d’aboutir. Ce n’est donc pas une réponse très adaptée à l’urgence des besoins. »

 En revanche, le classement en Zac (Zone d’action complémentaire) a attiré plusieurs investisseurs.

« Nous n’avons pas donné suite à toutes les sollicitations car certaines relevaient d’une démarche exclusivement lucrative », indique Agathe Fort.

Laquelle mentionne une opération en voie de finalisation : un centre de soins « Inwe’care »  qui devrait réunir, sur le boulevard Stalingrad, généralistes, spécialistes, infirmières, paramédicaux et dont l’ouverture est annoncée d’ici la fin de l’année.

Mais l’adjointe au maire ne cache pas une certaine inquiétude :

« Notre identification en tant que Zac commençait à porter ses fruits. Mais le zonage avait été établi par l’ARS pour une période de trois ans. Sa révision est en cours et au regard des implantations récentes, elle pourrait nous être défavorable et faire, par exemple, capoter l’installation de deux généralistes que nous accompagnons actuellement. »

22 000 habitants vivent au Tonkin qui compte 28% de logements sociaux.Photo : HP/Rue89Lyon

[PODCAST] Repolitiser la gestion des déchets

[PODCAST] Repolitiser la gestion des déchets

Comment sont gérés nos déchets à Lyon et ailleurs ? Quel impact sur notre environnement ? Souvent invisibilisée, la gestion des déchets présente des enjeux sociaux et techniques au cœur des défis d’une économie plus circulaire.

La question sera abordée dans le cadre de cette session des « Mercredis de l’anthropocène », depuis la galerie Michel Descours ce mercredi 23 juin de 18h30 à 19h30. A écouter ensuite en podcast. Cette édition est en partenariat avec Radio Bellevue Web et Frigo&co.

Dans le texte ci-dessous, Yann Brunet – doctorant à l’Université Lyon 2 rattaché au Laboratoire d’études rurales et Environnement ville société – nous parle de la dimension politique des déchets.

Du 12 au 15 octobre 2021 se tiendra à Eurexpo (Lyon) la 29e édition du salon Pollutec relatif aux technologies de protection de l’environnement ou « éco-industries ». Il accueillera 2200 exposants, 70 000 professionnels de 128 pays et proposera 400 conférences. De l’eau a coulé sous les ponts depuis les premiers salons professionnels spécialisés sur l’environnement des années 1970 en France qui ne réunissaient que quelques dizaines d’exposants .

La protection de l’environnement rapporte et cela doit beaucoup aux institutions et pouvoirs publics. Depuis les années 1960-1970, les politiques de protection de l’environnement reposent sur des solutions technologiques. Les réflexions se concentrent sur les moyens de concilier développement et environnement en accompagnant les industriels dans cette transition.

Une affiche des années 1970 prônant une industrie moins polluante et qui produit moins de déchets.
Une affiche des années 1970 prônant une industrie moins polluante et qui produit moins de déchets. Une image issue des Archives départementales du Rhône mobilisée par Yann Brunet.

Par exemple, le gouvernement a développé une politique contractuelle avec les industries les plus polluantes telles que la production de pâte à papier, la pétrochimie, la cimenterie etc. Entre 1972 et 1993, l’Etat a conclu une vingtaine d’accords. Dans ce cadre, il peut accorder une aide financière si les échéances du programme établi sont respectées.

L’idée étant d’inciter les industriels à moderniser leurs installations. En décembre 1975, lors de l’organisation à Toulouse d’un congrès national sur les « technologies propres », un article du Monde rapporte que « pour encourager les « capitaines [d’industrie] courageux » le ministre de la qualité de la vie leur accorde des aides financières. Parfois 50 % des investissements nécessaires. Cela représentait cette année, y compris les aides à la recherche, un effort de 10 millions de francs ».

Hier, c’était les « technologies propres », aujourd’hui on parle de « GreenTech »

De la même manière, en 1982, les directeurs d’Agence Financière de Bassin (AFB) ainsi que le directeur de l’Agence pour la qualité de l’air (AQA), diffusent une brochure d’appel à proposition intitulée : « Produire mieux – Polluer moins » qui vise à promouvoir les « technologies propres ».

Cette politique est aussi soutenue par les institutions européennes via des programmes de recherches et des séminaires dès les années 1970.

Près de cinquante ans plus tard, cette politique n’a pas fondamentalement changé. Les problématiques environnementales doivent être solubles dans les avancées et innovations technologiques. On parle aujourd’hui de « GreenTech », de « French Tech for the Planet » et de « licornes » associées ou « start-up à haut potentiel » .

Force est de constater que cette ancienne politique, qui alimente un marché de l’environnement prospère, peine à se montrer convaincante à la lumière de la crise environnementale actuelle. Par ailleurs, cette focalisation sur une résolution technologique des problématiques environnementales tend à dépolitiser les enjeux associés et doit nous questionner.

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La vita e Bella (Life is Beautiful). Garbage on the street corner in Sicily. CC Etienne Girardet/Unsplash

La matière comme point de départ : la question des déchets

L’une des façons de rester critique envers ces discours quelque peu éthérés est de considérer la matière comme point de départ, ses transformations dans les procédés industriels et sa répartition géographique.

Par exemple, l’incinération des ordures ménagères dans un contexte de protection de la qualité de l’air produit des mâchefers (matières imbrûlées) et des REFIOM (Résidus d’Epuration des Fumées d’Incinération des Ordures Ménagères).

L’épuration des fumées elle-même fait intervenir des produits chimiques tels que de la chaux et de l’ammoniaque. L’incinération des ordures ménagères est un procédé industriel qui produit des déchets (industriels).

En 2019, 7 7750 tonnes de REFIOM produits par les deux unités de traitement de la Métropole de Lyon (Lyon-Gerland et Rillieux-la-Pape), chargées en substances toxiques, ont été envoyées soit vers une Installation de Stockage de Déchets Dangereux (ISDD) à Bellegarde (Gard), soit à Drambon (Côte d’Or), ou encore pour combler les cavités des mines de sel en Allemagne.

Ces sites de stockage français sont tous exploités par Suez, « géant des déchets », et en dehors du département.

Ajoutons que malgré les discours des acteurs publics et privés relatifs à la « stabilisation » des déchets (perméabilité et tenue mécanique), leur évolution à long terme reste très incertaine.

Comme le montre la géographe canadienne Myra J. Hird dans son dernier ouvrage (2021), le point de départ de l’élaboration de nos politiques de gestion des déchets devrait être l’incertitude. Celle-ci permet de repolitiser cet enjeu. La matérialité de nos rebuts, support de cette incertitude, est un agent de cette mise en politique.

« Sur les traces de nos déchets » une conférence en direct le 23 juin de 18h30 à 19h30 puis disponible en podcast.

Une conférence en partenariat avec avec Radio Bellevue Web et Frigo&Co. Avec en invités :

Yann Brunet. Doctorant à l’Université Lyon 2, lauréat d’une bourse de thèse de l’Ecole urbaine de Lyon, il est rattaché au Laboratoire d’études rurales et Environnement ville société. Ses recherches portent sur l’étude historique des flux de déchets de trois métropoles au XXe (Lyon, Montréal et Manchester).

– Rémy Gourdon. Professeur à l’Insa de Lyon, rattaché au laboratoire Déchets Eaux Environnement Pollutions (DEEP), il est spécialiste de biophysicochimie environnementale et des traitements biologiques.

Le débat est animé par :

– Lucas Tiphine. Chargé du développement de la plateforme éditoriale de l’École urbaine de Lyon Anthropocene2050 et coordinateur scientifique de l’Abécédaire de la ville Le Monde Cities/École urbaine de Lyon.

> Le titre et les intertitres sont de Rue89Lyon

La nouvelle politique agricole de la Métropole de Lyon : le changement dans la continuité

La nouvelle politique agricole de la Métropole de Lyon : le changement dans la continuité

Ce 21 juin, le conseil de la Métropole de Lyon a adopté à l’unanimité « une nouvelle stratégie agricole ». Cette politique agricole version écolo constitue un « changement d’échelle » dans la lutte contre la bétonisation des terres agricoles, visant le développement de l’autonomie alimentaire du territoire.

À Lyon comme dans les autres métropoles, l’agriculture recule. Tout naturellement, les écologistes à la tête de la Métropole depuis un an, ont échafaudé un plan pour lutter contre la bétonisation des sols et développer les circuits courts.

L’essentiel de la production agricole locale exportée hors de Lyon

Présentée ce lundi en conseil de Métropole, cette politique agricole locale s’appuie sur de nombreux indicateurs qui ont viré au rouge depuis quelques années. Voici les principales difficultés listées par la Métropole sur son périmètre :

    Le foncier agricole qui disparaît d’année en année : 10 000 ha ont été artificialisés en 10 ans (dont 90% de terre agricole) dans le Rhône. C’est 1 ha de terre agricole qui disparaît tous les jours depuis dix ans dans le Rhône.44% d’agriculteurs en moins en 20 ans entre 2000 et 20108% seulement de surfaces en bio.70% de l’eau consommée est à des fins agricoles

Par ailleurs, les exploitations agricoles de la région de Lyon ne suffisent pas à nourrir les habitants. Pis, l’essentiel de la production est exportée hors de Lyon.

« À l’échelle du territoire métropolitain étendu dans un rayon de 50 km, l’autonomie alimentaire n’atteint que 4,6 % et près de 95 % des produits agricoles sont aujourd’hui exportés », expose la délibération du 21 juin 2021.

Autrement dit, notre assiette de Grand Lyonnais est composé à 95,4% de produits en provenance d’autres régions de France ou d’autres pays.

Une politique agricole de la Métropole de Lyon pour « plus d’autonomie alimentaire »

Cette politique agricole de la Métropole de Lyon version écolo se décline en cinq axes, pour « plus d’autonomie alimentaire » et « lutter contre la précarité alimentaire ».

« Préserver et gérer durablement les terres agricoles ». La Métropole va « mettre en place une stratégie de maîtrise foncière agricole », visant à préserver le foncier agricole. L’objectif est ambitieux puisqu’il vise un « zéro artificialisation nette ». Cette politique passera notamment par la préemption et l’acquisition de terrains.

« Augmenter la population agricole ». Face à la diminution du nombre d’agriculteurs et au vieillissement de cette population, « la stratégie foncière agricole de la Métropole devra permettre de mettre à disposition du foncier public ou privé pour les agriculteurs, et de donner la priorité à l’installation ».

    « Développer l’agroécologie et l’agriculture biologique ». Le constat, connu, est rappelé dans la délibération : « les pratiques agricoles intensives ont pour conséquences la dégradation de l’environnement – destruction des milieux naturels, émissions de gaz à effet de serre, pollution des eaux et des sols par les nitrates ». La Métropole entend «  limiter les externalités négatives » par la « promotion de l’agriculture biologique » notamment via la commande publique et aider les exploitations « à réduire leur dépendance aux énergies fossiles (…) en encourageant le développement d’outils agricoles de basse technologie ou low-tech sur le territoire ».
    « Adopter une gestion intégrée de la ressource en eau et préserver sa qualité ». Il s’agit de développer l’agriculture bio pour, surtout, « garantir la qualité de l’eau des captages d’alimentation en eau potable, aussi bien en ce qui concerne les nitrates que les pesticides ». Par ailleurs, la Métropole veut « inciter » à la mise en place de cultures peu gourmandes en eau et la généralisation de pratiques agronomiques économes en eau (telles que l’irrigation au goutte-à-goutte) permettront de limiter la gravité des crises liées à l’eau ».

Les leviers d’action identifiés par la Métropole sont essentiellement la mise en place d’incubateurs de paysans pour tester la viabilité économique du projet d’installation. Ces « espaces test agricoles » devraient fonctionner comme des pépinières d’entreprises, surtout à destination de « porteurs de projets souvent non issus du monde agricole », avec la mise à disposition de foncier et de matériel agricole.

La Métropole va également créer une « régie agricole » dont le statut n’est pas encore défini. Ce qui a fait bondir de joie l’élu communiste Pierre-Alain Millet qui a pu lancé un « vive les kolkhozes ! », lors de son intervention.

    « Développer une agriculture nourricière tournée vers les circuits courts et de proximité ». C’est toujours le levier de la commande publique qui est avancé pour « relocaliser le système alimentaire et renforcer sa résilience » : « la commande publique de la restauration collective, notamment les cantines des collèges, sera utilisée pour soutenir les productions en circuits courts ou de proximité et les filières de territoire de qualité (agriculture biologique notamment).

Par ailleurs, « la Métropole poursuivra sa politique en matière de jardins collectifs, familiaux, partagés et d’insertion, en accordant une attention plus particulière aux projets visant une autoproduction nourricière ».

Politique agricole Lyon ferme urbaine
La micro-ferme urbaine du quartier des Etats-Unis (8ème arr.). La Métropole de Lyon soutient déjà ces projets d’agriculture urbaine, notamment dans la mise à disposition du foncierPhoto : PL/Rue89Lyon

Une politique agricole écolo dans la continuité du « Projet alimentaire du territoire lyonnais » de David Kimelfeld

Cette « nouvelle stratégie agricole » se situe dans la continuité du « Projet alimentaire du territoire lyonnais » (PATLY) lancé en juin 2019. C’était sous la majorité précédente dirigée par David Kimelfeld (LREM).

La politique agricole écologiste, comme le « PATLY » de David Kimelfeld, vise à développer une agriculture plus « soutenable et de proximité » et une « justice alimentaire ».

Ce n’est donc pas une révolution mais un « changement d’échelle » comme le reconnaissait le vice-président Jérémy Camus, en charge de « l’agriculture, alimentation et résilience du territoire ». Ce dernier, pour conclure les débats, a insisté sur l’effort financier de la collectivité : un « budget multiplié par quatre » à 12 millions d’euros de 2021 à 2026 « contre 3,2 millions » pour le mandat précédent.

L’élu Jean-Luc Da Passano – qui siège dans le groupe d’opposition de David Kimelfeld et qu’on n’attendait pas sur le sujet de la défense des terres agricoles – a vanté ce « Projet alimentaire du territoire lyonnais ».

« Ne croyez pas que vous avez le monopole de cette politique », a-t-il lancé.

Il s’est félicité de ce nouveau tournant, en suggérant des ajouts à cette politique. Selon lui, il faudrait développer :

– « Le logement des agriculteurs sur place ». Car, dans l’agglomération, trop souvent les agriculteurs n’arrivent pas à trouver un bâtiment qui puisse faire office de lieu de stockage et d’habitation.
– « La cohabitation entre les urbains en balades et les agriculteurs qui travaillent ». En travaillant notamment les itinéraires de randonnées et, pourquoi pas en posant des barrières.
– « La sécurité ». Selon l’élu d’opposition, vols et chapardages nuisent à l’équilibre des exploitations. Dans son esprit, il faudrait même mettre en place des dispositifs de vidéosurveillance ou des rondes menées par une police métropolitaine (qu’il faudrait aussi créer).

L’agriculture dans un rayon de 50 km autour de Lyon

Que ce soit sous David Kimelfeld (LREM) ou sous Bruno Bernard (EELV), le développement de la production agricole locale est envisagé à un périmètre plus large que celui de la Métropole.

L’objectif à court terme est toujours de passer de 4,6% à 15% d’autonomie alimentaire comme le suggérait le Schéma de cohérence territoriale de l’agglomération lyonnaise (Scot – qui définit les grands axes d’aménagements du territoire jusqu’en 2030) repris par le « PATLY » en 2019 et sur lequel les écologistes ne sont pas revenus.

Cette objectif se situe dans un périmètre qui va au-delà du Scot de l’agglomération lyonnaise :

« Dans un périmètre de 50 km autour de Lyon – qui correspond globalement au périmètre de l’aire métropolitaine Lyon Saint-Etienne -, la production agricole permettrait de couvrir en théorie 93 % de la consommation alimentaire des habitants ».

Politique agricole Lyon
La politique agricole envisagée par la Métropole de Lyon entend se déployait également à une échelle qui va au-delà de ses frontières, dans un rayon de 50 km autour de la ville centre. Capture d’écran Mappy.

Dans la définition de leur politique agricole, les écologistes ont repris ce rayon de 50 km autour de Lyon comme périmètre d’action. Sans plus de précisions sur les mesures qui seraient déclinées à cette échelle-là. Et pour cause.

Ce rayon de 50 km signifie aller en dehors des limites de la collectivité et entrer en discussion avec les communautés de communes, le Département du Rhône et les communes.

Ce ne sera pas sans difficulté. Nous avons déjà rapporté que dans l’Ouest lyonnais, la communauté d’agglomération de l’ouest rhodanien (COR) rechignait à devenir le « grenier » de la Métropole de Lyon et continue des projet d’artificialisation des sols.

Comment la Métropole de Lyon pourra-t-elle imposer ses vues au-delà de ses frontières ? C’est le non-dit de cette « nouvelle stratégie agricole ».

Régionales en Auvergne-Rhône-Alpes : l’abstention massive à la loupe

Régionales en Auvergne-Rhône-Alpes : l’abstention massive à la loupe

En Auvergne-Rhône-Alpes, le premier tour des régionales a été marqué par un taux d’abstention massif. Une abstention si forte qu’elle n’épargne personne ou presque et touche tous les territoires. Un niveau qui invite à relativiser les victoires ou les défaites.

C’est la seule certitude des résultats du premier tour des élections régionales : l’abstention a été massive dimanche 20 juin. En Auvergne-Rhône-Alpes comme ailleurs. Dans notre région, 62,8% des électeurs ont décidé de ne pas prendre part au scrutin. Un niveau d’abstention proche de la moyenne nationale.

Une abstention en hausse de 20% par rapport au premier tour des régionales 2015

Abstention régionales Auvergne-Rhône-Alpes
Taux d’abstention par communes au premier tour des régionales 2015 en Auvergne-Rhône-Alpes. Graphique Rue89Lyon

(Pour voir cette carte de l’abstention au premier tour des régionales 2015 en Auvergne-Rhône-Alpes en version interactive c’est par ici)

Une carte qui ferait presque rêver. Il y a six ans, au premier tour des régionales 2015 en Auvergne-Rhône-Alpes, l’abstention s’était élevée dans la région à 51,09% des inscrits. Soit environ 22% de moins que dimanche 20 juin au premier tour des régionales 2021. Elle était tombée à 42% des inscrits au second tour en 2015.

Dimanche 20 juin 2021, six ans après, la carte de l’abstention au premier tour par commune s’est assombrie. L’abstention massive n’a épargné aucun territoire d’Auvergne-Rhône-Alpes.

Abstention régionales Auvergne-Rhône-Alpes 2021
Taux d’abstention par communes au premier tour des régionales 2021 en Auvergne-Rhône-Alpes. Carte Geoffrey Brossard/Rue89Lyon

(Pour voir cette carte de l’abstention au premier tour des régionales 2021 en Auvergne-Rhône-Alpes en version interactive c’est par ici)

Toujours plus d’abstention en en Rhône-Alpes qu’en Auvergne

L’abstention progresse fortement sur tout le territoire. Une rapide comparaison des cartes semble indiquer qu’elle garde sa répartition « traditionnelle » dans la région. Seule l’ampleur s’est accrue. On retrouve une abstention forte à l’est de la Haute-Savoie et de la Savoie, dans la partie ouest de l’Ain, le Nord-Isère, le long du Rhône de Lyon jusqu’à la Drôme et l’Ardèche ainsi que dans la Loire. Là, l’abstention dépasse souvent les 70% des inscrits.

La partie auvergnate de la région a, comme en 2015, davantage participé que la moitié rhônalpine. Une partie des départements de l’Allier, du Cantal et de la Haute-Loire présentent des taux de participation supérieurs à (ou proches de) 50%. Une rareté lors de ce premier tour des régionales en Auvergne-Rhône-Alpes.

Plus de 80% d’abstention par endroits en Auvergne-Rhône-Alpes

L’amplification de l’abstention dans des territoires déjà concernés par ce comportement électoral se mesure par des taux très haut. En 2015, aucune commune n’avait dépassé les 80% d’abstention au premier tour. Elles ont été une quinzaine à dépasser cette barre dimanche 20 juin 2021. Parmi les 10 villes qui se sont le plus abstenues, la moitié sont dans la Métropole de Lyon :

    Vaulx-en-Velin : 88,3%Saint-Fons : 86%Givors : 84%Vénissieux : 83%Feyzin : 80,7%

Lyon ne fait pas exception à la règle. Avec un taux d’abstention de 65% environ, elle se situe légèrement au-dessus de la moyenne régionale et nationale. Les 8e et 9e arrondissements ont été, comme aux élections locales de 2020, les plus marqués par l’abstention.

Pour mesurer davantage encore l’ampleur de l’abstention, on peut le dire aussi à l’inverse. À Vaulx-en-Velin, seuls 11% des électeurs sont allés voter. Par rapport à 2015, on note que l’abstention s’est déplacée vers des seuils très élevés. Nous avons réparti les quelque 4000 communes de la région par niveau d’abstention. On remarque alors qu’un nombre équivalent de communes ont connu une abstention comprise entre 50 et 60% des inscrits en 2015 comme en 2021 au premier tour des régionales. En revanche, le nombre de communes où l’abstention a dépassé les 70 et 80% a explosé par rapport à 2015.

(Pour voir ce graphique de l’abstention au premier tour des régionales 2021 en Auvergne-Rhône-Alpes en version interactive c’est par ici)

Quel sens donner aux résultats de ce premier tour des régionales ?

Les élections municipales et métropolitaines du printemps et de l’été 2020 avaient donné le ton. L’abstention, dans un contexte de premier confinement, avaient été forte. Plutôt inhabituel pour des élections locales généralement mobilisatrices. Et où les enjeux locaux, comme à Lyon et dans la métropole, étaient parfois forts.

Avec une abstention de 62% au niveau régional, sur un territoire où dans près qu’un quart des communes elle dépasse les 70%, quel sens donner aux résultats de ce premier tour des régionales ? Humblement, nous ne savons pas bien. Si ce n’est qu’ils invitent à la prudence dans l’analyse des « replis» ou « percées » des forces politiques en présence.

Les scrutin a toutefois livré son premier verdict : la victoire de Laurent Wauquiez et de la droite est très nette, avec près de 44% des voix. Le bloc de gauche, composée des écologistes, socialistes et communistes qui ont fusionné ce lundi pour le second tour, a représenté environ 31% des voix dimanche 20 juin.

Mais on parle ici de peu de voix. La liste de Laurent Wauquiez, président LR sortant, pourtant largement en tête représente environ 14% des électeurs inscrits de la région. Le bloc de gauche à peine 10%.

Le Rassemblement National, a vu son score en valeur absolu divisé par deux. Son candidat, Andréa Kotarac, n’a eu de cesse de mettre ce très mauvais score pour son parti sur le compte de l’abstention et du défaut d’acheminement de la propagande officielle. On avait pu noter un fort vote Front National en 2015 le long de la vallée du Rhône notamment. Là où justement cette année l’abstention a été particulièrement forte au premier tour. Mais elle l’était déjà aussi en 2015.

Des régionales qui n’en étaient pas

Difficile d’expliquer les mécanismes pluriels et complexes de l’abstention. Toutefois, peut-être existe-t-il quelques pistes d’analyse. Comme le manque d’enjeu local d’un scrutin phagocyté par des thématiques nationales et souvent présenté comme un échauffement avant la présidentielle de 2022.

En Auvergne-Rhône-Alpes, on avancerait pour l’illustrer un exemple : la Haute-Loire. Fief électoral de Laurent Wauquiez, elle avait très largement voté en 2015 : 63% de participation au premier tour. Et très largement voté pour l’ancien maire du Puy-en-Velay.

Six ans plus tard, la Haute-Loire ne semble pas moins aimer Laurent Wauquiez. Il y arrive très largement en tête au premier tour avec près de 70% des suffrages exprimés. Mais si en 2015 existait l’enjeu de le voir ravir la région à la gauche, en 2021 celui de le maintenir à son poste lors d’un scrutin décrit comme joué d’avance a peut-être moins mobilisé. En Haute-Loire, seuls 40% des électeurs ont voté au premier tour dimanche 20 juin. 23 points de moins qu’en 2015.

A Lyon, la Fête de la musique fait son retour en format réduit

A Lyon, la Fête de la musique fait son retour en format réduit

L’an dernier, la Fête de la musique avait été annulée à cause du Covid. Cette année, l’événement qui signe le coup d’envoi de l’été est de retour. Mais dans un format réduit. DJ, groupes et orchestres vont quand même se produire à certains endroits de Lyon mais devant un public compté et assis. Masques, jauges et gestes barrières restent d’actualité.

Les transports en commun lyonnais se sont organisés pour que la Fête de la musique à Lyon, premier événement post couvre feu, se déroule sous de bons hospices. Les métros seront plus réguliers et circuleront jusqu’à 2 heures du matin. De plus, il est possible de prendre un « ticket journée » pour la modique somme de 3,20 euros, contre 6,20 euros d’habitude.

Fête de la musique Lyon
Fête de la musique de Lyon, en 2019.

Une prog’ éclectique pour la Fête de la musique 2021 à Lyon

Musique électronique, urbaine, contemporaine, classique… Il y en aura pour tous les goûts, mais peut-être pas pour tout le monde. Les concerts sont publics et gratuits mais ne pourront pas accueillir toutes les personnes qui souhaiteraient y assister car les établissements doivent respecter des jauges et un nombre de places restreint. Pour un certain nombre d’événements, il est nécessaire de réserver sa place. Certains concerts sont déjà complets ou sur le point de le devenir.

Y aura-t-il quand même des concerts au chapeau dans la ville ? Les « concerts impromptus de musiciens sur la voie publique » ont en effet été formellement interdits, de même que les spectacles avec du public debout ou la distribution d’alcool après 20 heures.

Les premières réjouissances de la fête de la musique commencent à 14 heures, avec la verve de Cyril Boccara et Simon Orlandi, suivis de Ac2duo et DJ Peydge au Musée de l’Imprimerie et de la Communication Graphique (Lyon 2è).

De 16 heures à 22 heures 15, Charles Dairey, maître carillonneur, Orkestra Percussion, Un Petit Prince, L’artisanat Furieux (saxophones), Quintet Tango Experience, Jacques Loucel (chanson française) se succèderont à l’Hôtel de Ville (Lyon 1er).

Aux Subsistances (Lyon 1er), les concerts se dérouleront de 18 heures à 22 heures 30 : Wugo, Kcidy live band, Johnnie Carwash et Somaticae qui clouera la soirée.

Au HEAT (Lyon 2e), les DJs qui se produisent régulièrement au Sucre ou qui y ont résidé enflammeront micros et platines : Pamela Badjogo, OBI et Pedro Bertho.

Le temps incertain pourrait gâcher la fête. Depuis hier, la météo est orageuse et des averses sont attendues dans la soirée.

> Voir la programmation sur le site de la Ville de Lyon.

#fête de la musique

Élections régionales : second épisode de la campagne en Auvergne-Rhône-Alpes

Élections régionales : second épisode de la campagne en Auvergne-Rhône-Alpes

Une abstention historique dont se sont désolé·es les candidat·es, une (énorme) prime au président sortant. Que retenir de ce premier dimanche de vote ? Malgré le manque de bulletins, les différents partis vont tirer au niveau local bien des leçons de ce premier tour des élections régionales 2021. La dernière semaine de campagne démarre donc dès ce lundi.

Laurent Wauquiez ou la bataille interne chez Les Républicains

Xavier Bertrand, président sortant LR dans les Hauts-de-France, a fait mieux que lui et de quelques minutes seulement en termes de rapidité de prise de parole publique ce dimanche soir. Laurent Wauquiez n’a pas attendu davantage, faisant vers 20h10 une déclaration calibrée pour les médias, pour se satisfaire d’un score qui n’était pas encore définitif mais qui le prédisait très haut placé.

Le président sortant d’Auvergne-Rhône-Alpes a en effet récolté 43,79% des voix en Auvergne-Rhône-Alpes lors de ce premier tour des élections régionales. Pour lui, c’est le « cap clair » qui a fonctionné auprès des électeurs, avec la « lutte contre l’insécurité » comme credo principal. Reste à relever qu’ils ne sont que 15% à s’être exprimés. Laurent Wauquiez n’a donc pas pu ignorer cette abstention et a appelé, comme les autres candidat·es, à se mobiliser pour le second tour qui se tiendra le dimanche 27 juin prochain.

Dans l’équipe de campagne de Laurent Wauquiez, difficile de cacher une certaine joie, malgré le peu de suffrages exprimés.

« Il fait le meilleur score de France. »

Comprendre : il se situe devant Xavier Bertrand et Valérie Pécresse, dans les chiffres. Laurent Wauquiez est donc dans une position confortable pour prétendre jouer un rôle dans la quête du présidentiable au sein de son parti LR. Après une « traversée du désert » post-élections européennes, l’actuel président d’Auvergne-Rhône-Alpes va pouvoir militer pour l’adoption générale par LR d’une stratégie politique plaçant la barre très à droite.

Bruno Bonnell sorti du jeu : l’humiliation du parti présidentiel

Dans les salons de la préfecture ce dimanche soir, Bruno Bonnell a tenté de faire bonne figure. Son score a oscillé entre 9,6% et 10,4% des voix, passant alternativement au fil du dépouillement la barre des 10% et le qualifiant puis l’excluant du second tour. Les montagnes russes jusque près de 1h du matin. Il est arrivé à 9,85%.

Le député et tête de liste pour LREM ne s’est pas fait d’illusion et, assez tôt dans la soirée, verre de jus de fruit à la main, il a commencé à plaider pour les élections présidentielles de 2022. « Travail de terrain » à mener, pas de concurrence démesurée avec les adversaires politiques selon la stratégie du « en même temps », etc.

Bruno Bonnell le dimanche 20 juin à Lyon. ©Eric Soudan pour Rue89Lyon
Bruno Bonnell le dimanche 20 juin à Lyon.Photo : Eric Soudan pour Rue89Lyon

Pas d’alliance avec une autre liste, Bruno Bonnell a rappelé s’y être engagé. Il pourra donc se reposer pendant cet entre-deux-tours ou se rappeler au bon souvenir de son travail législatif.

Najat Vallaud-Belkacem ou « Mick Jagger » qui fait un petit score

Très observée pendant cette campagne électorale, l’ancienne ministre de l’Education de François Hollande n’est arrivée qu’en quatrième position avec 11,4% des voix. Pour autant, son arrivée à la préfecture du Rhône s’est faire sous les crépitements des flashs, les caméras rivés sur elle et une nuée de journalistes sur le qui-vive dans l’escalier principal. Sur le plan du succès d’image, Najat Vallaud-Belkacem a remporté la mise. Un photographe nous a lâché ce dimanche soir :

« On croirait Mick Jagger qui arrive. On dirait presque qu’elle a remporté ce premier tour. »

élections régionales Najat Vallaud-Belkacem
Najat Vallaud-Belkacem à la préfecture du Rhône ce dimanche 20 juin.Photo : Eric Soudan pour Rue89Lyon

On a même remarqué des militants LR se saisissant de leur téléphone pour la prendre en photo à son arrivée. Pour autant, le choix d’une figure médiatique et de la marque NVB n’a pas permis au Parti socialiste de décoller. Ni de remporter sa véritable bataille, celle de se placer devant l’adversaire-partenaire que représente EELV. Najat Vallaud-Belkacem n’a donc pas tourné autour du pot annonçant très vite son ralliement à la liste de Fabienne Grébert.

Elle a parlé d’un « bloc de la social-écologie » qui, en incluant également les listes PC-LFI, afficherait un score en capacité de gagner les élections.

L’écologiste Fabienne Grébert en position de force dans les négociations à gauche

Bruno Bernard, président écologiste de la Métropole de Lyon, s’est montré dès le début de la soirée et les premiers bulletins ouverts très satisfait. Être devant le Parti socialiste, avec lequel il a refusé toute alliance avant le premier tour, l’a conforté dans sa stratégie. Une campagne solo a permis à EELV d’être en position de force face au PS voire de prétendre au rôle du parti de gauche présidentiable. Pour autant, le fort taux d’abstention n’aide pas aux analyses locales ni nationales.

Si Bruno Bernard nie prendre part aux négociations de composition des listes avec les partenaires socialistes et communistes, un lieu a toutefois été loué par EELV, qui se trouve tout près de la Métropole de Lyon, pour que s’y déroulent les discussions.

EELV a envie également de se féliciter des scores réalisés dans les grandes villes. Laurent Waquiez reste en tête à Lyon, mais Fabienne Grébert y réalise plus de 22% des voix. Et plus de 24% à Villeurbanne.

La candidate écologiste a conservé dimanche soir sur une tonalité offensive vis-à-vis de Laurent Wauquiez. Aux côtés de Najat Vallaud-Belkacem, elles ont posé sourires aux lèvres, parlant même de rapports amicaux les concernant.

élections régionales Grébert Najat Vallaud-Belkacem
Fabienne Grébert et Najat Vallaud-Belkacem, à la préfecture du Rhône, dimanche 20 juin 2021.Photo : DD/Rue89Lyon

Cécile Cukierman, la candidate PC-LFI, doit également rejoindre la liste d’union qui doit être déposée d’ici ce mardi 18h à la préfecture.

Élections régionales : pour le Rassemblement national, la fausse bonne idée Andréa Kotarac

Comme ailleurs en France, le RN a fait quasiment 10 points de moins que ce qu’annonçaient les derniers sondages. Andréa Kotarac s’est positionné troisième en Auvergne-Rhône-Alpes, derrière la candidate écologiste, avec 12,33% des voix. Il a dans la soirée repris les les éléments de langage que Marine Le Pen a diffusés avec colère sur les télés nationales, appelant lui aussi à un « sursaut patriote » face à des listes qualifiées d’ »islamogauchistes », etc.

La figure d’Andréa Kotarac, transfuge de LFI, semble ne pas tellement prendre au niveau local auprès des électeurs du RN, puisque le conseiller régional ne cesse d’afficher des scores décevants pour son parti, aux différentes élections auxquelles il se présente.

Andréa Kotarac élections régionales
Andréa Kotarac, pas en grande forme le dimanche 20 juin à la préfecture du Rhône.Photo : Eric Soudan pour Rue89Lyon.
#Elections régionales 2021

Résultats régionales 2021 : le premier tour en Auvergne-Rhône-Alpes

Résultats régionales 2021 : le premier tour en Auvergne-Rhône-Alpes

Les résultats des régionales placent Laurent Wauquiez très largement en tête au premier tour avec près de 44% des suffrages en Auvergne-Rhône-Alpes. Les écologistes de Fabienne Grébert devancent la liste socialiste de Najat Vallaud-Belkacem. Le Rassemblement National est en repli de 10 points par rapport à 2015.

Le chiffre marquant des résultats de ce premier tour des élections régionales en Auvergne-Rhône-Alpes concerne l’abstention. Elle est énorme. 67,4% des inscrits n’ont pas voté dans la région dimanche 20 juin.

Ou pour le dire autrement : le grand vainqueur de ce premier, le sortant Laurent Wauquiez (LR), avec un score très important (44% des suffrages exprimés) a rallié à lui à peine 15% des inscrits.

Une triangulaire au second tour en Auvergne-Rhône-Alpes

Les résultats des régionales 2021 en Auvergne Rhône-Alpes ont déjoué les sondages. Le président sortant Laurent Wauquiez réalise 10 points de plus que ces derniers lui prédisaient. Une possible quadrangulaire n’aura pas lieu. Le candidat macroniste, le député LREM de Villeurbanne Bruno Bonnell, n’atteint pas les 10% lui permettant de se maintenir (9,87% ses suffrages exprimés). Dans le « match » entre les forces de gauche, les écologistes de Fabienne Grébert (14,4%) devancent les socialistes de Najat Vallaud-Belkacem (11,4%). Le Rassemblement National, annoncé en deuxième place, est en net repli par rapport à 2015 (12,3%).

Retrouver le live de la soirée électorale du premier tour des régionales :

Une triangulaire au second tour

Les résultats sont désormais définitifs. Avec près de 44% des voix, le président sortant du conseil régional, le LR Laurent Wauquiez, arrive très largement en tête de ce premier tour. Il est en ballotage très favorable pour le second tour le 27 juin. En l’absence de la liste LREM, c’est une triangulaire qui se profile au second tour entre :

    la liste de Laurent Wauquiez (LR),une liste d’union de la gauche issues des listes de Fabienne Grébert (EELV), Najat Vallaud-Belkacem (PS) et Cécile Cukierman (PCF-LFI)la liste du RN d’Andréa Kotarac

Merci de nous avoir suivis lors de cette soirée électorale et à demain pour les analyses de ce premier tour et les infos de l’entre-deux tours.

Bonne nuit !

Résultat définitif pour la commune de Saint-Etienne :

Résultat définitif pour la commune de Chamalières :

Résultat définitif pour la commune de Meylan :

Résultat définitif pour la commune de Riom :

Résultat définitif pour la commune de Cluses :

Résultat définitif pour le canton de Canton de Villefranche-sur-Saône :

Résultat définitif pour la commune de Bourg-lès-Valence :

Résultat définitif pour le canton de Canton de Vaugneray :

Résultat définitif pour la commune de Albertville :

Résultat définitif pour le canton de Canton de Thizy-les-Bourgs :

Résultat définitif pour la commune de Echirolles :

Bruno Bonnell pas au second tour ?

A cette heure-ci, il reste une dernière inconnue : le score final de Bruno Bonnell. Le député de Villeurbanne, tête de liste LREM, flirte avec le seuil des 10% depuis le début de la soirée. Il faut attendre les derniers résultats définitifs pour connaître son score définitif. Avec 9,87% des voix à l’heure actuelle, il n’est pas qualifié pour le second tour.

Résultat définitif pour le canton de Canton de Tarare :

Résultat définitif pour la commune de Grenoble :

Résultat définitif pour le canton de Canton de Saint-Symphorien-d'Ozon :

Résultat définitif pour la commune de Tassin-la-Demi-Lune :

Résultat définitif pour le canton de Mornant :

Résultat définitif pour la commune de Le Puy-en-Velay :

Résultat définitif pour le canton de Gleizé :

Résultat définitif pour la commune de Aurillac :

Résultat définitif pour le canton de Genas :

Résultat définitif pour la commune de Thonon-les-Bains :

Résultat définitif pour le canton de Brignais :

Résultat définitif pour la commune de Villefontaine :

Résultat définitif pour le canton de Val d'Oingt :

Résultat définitif pour la commune de Moulins :

Résultat définitif pour le canton de Belleville-en-Beaujolais :

Parti socialiste et EELV en cours de négociation cette nuit

Fabienne Grébert et Najat Vallaud-Belkacem devant les journalistes ce dimanche 20 juin au soir.Photo : DD/Rue89Lyon

Résultat définitif pour la commune de Villeurbanne :

Résultat définitif pour le canton de L'Arbresle :

Résultat définitif pour la commune de Bourg-en-Bresse :

Les résultats provisoires à Lyon, Laurent Wauquiez en tête

Comment a-t-on voté à Lyon ? À cette heure de la soirée, les résultats non définitifs placent Laurent Wauquiez, candidat LR et président sortant, en tête, avec 31,21% des voix.

Derrière, en deuxième position, l’écart se réduit avec Fabienne Grébert, la candidate écologiste, qui atteint le score 22,66%. Bruno Bonnell, ici, fait 16,5% des voix. Najat Vallaud-Belkacem a pu compter sur 13,8% des voix ; Andréa Kotarac 7,7% et Cécile Cukierman 5,87%.

Najat Vallaud-BelkacemPhoto : Eric Soudan pour Rue89Lyon.

Résultat définitif pour la commune de Saint-Genis-Laval :

Résultat définitif pour le canton de Anse :

Résultat définitif pour la commune de Lyon :

Résultat définitif pour la commune de Fontaine :

Résultat définitif pour la commune de Bourgoin-Jallieu :

Résultat définitif pour la commune de Clermont-Ferrand :

Résultat définitif pour la commune de Décines-Charpieu :

Résultat définitif pour la commune de Oullins :

Najat Vallaud-Belkacem : « Il faut convaincre les électeurs d’aller déloger Laurent Wauquiez »

Najat Vallaud-Belkacem a entamé sa prise en déplorant le taux d’abstention « historique ».

Malgré un faible score au soir du premier tour, la candidate socialiste et son entourage font preuve d’optimisme.

Certes, s’il y avait eu « l’union de la gauche, la dynamique aurait été plus importante ». Mais selon Najat Vallaud-Belkacem le fait d’avoir qualifié la liste PS pour le second tour est un succès.

L’union avec les écologistes et la liste PCF-LFI ne faisant aucun doute, elle se projette dès ce soir pour le second tour :

« Il faut convaincre les électeurs d’aller déloger Laurent Wauquiez ».

Jean-François Débat, maire de Bourg-en-Bresse et chef de l’opposition socialiste au conseil régional, livre une explication de texte :

« Sur le plan national, le pôle socialiste et écologique totalise 32% des voix au niveau national. On nous annonçait mort, on est toujours là. Le PS et les écologistes sont complémentaires. Nous ne sommes pas au niveau d’avant 2017 mais l’alliance de nos de formations pèsent toujours ».

Il ajoute :

« Bien sûr Laurent Wauquiez fait un score important dû à une prime au sortant, une forte abstention et une politique du chéquier qui a généré des obligés.
Mais aujourd’hui, comment fait-on pour changer la donne ? Il faut mobiliser les électeurs qui n’ont pas voté et ceux qui n’auront plus leur parti qualifié [en pensant aux électeur de la liste LREM menée par Bruno Bonnell, nldr]. »

La soupe à la grimace chez LREM

Avec un peu plus de 9% pour le moment, la suite des événements s’annonce compliquée pour Bruno Bonnell et ses soutiens. Pendant ce temps, Laurent Wauquiez caracole en tête, suivi des écologistes et du PS au coude à coude.

Au QG LREM, l’ambiance n’est pas à la fête. Sarah Peillon, porte-parole de la liste Bonnell, ne cache pas la déception générale :

« C’est sûr que pour l’instant il y a une part de déception, dans les derniers sondages on nous donnait 15%. La campagne s’est très bien passée, on était toujours bien accueillis, nos électeurs ne se sont pas mobilisés. »

Résultat définitif pour la commune de Aix-les-Bains :

Résultat définitif pour la commune de Meyzieu :

Résultat définitif pour la commune de Rillieux-la-Pape :

La campagne d’entre-deux-tours de Laurent Wauquiez

Laurent Wauquiez pourrait être le candidat qui affichera le meilleur score en France. « Il reste concentré », lâche-t-on au sein de son équipe de campagne. Le président sortant d’Auvergne-Rhône-Alpes peut se satisfaire de voir la candidate (Fabienne Grébert) placée en deuxième position à plus de trente points derrière lui.

« Les marqueurs pour Laurent Wauquiez seront les mêmes : la sécurité, la santé et la relocalisation », nous dit-on.

Le Rassemblement national, sur ce mode, passe donc en troisième position.

Résultat définitif pour la commune de Romans-sur-Isère :

Résultat définitif pour la commune de Annecy :

Résultat définitif pour la commune de Caluire-et-Cuire :

Résultat définitif pour la commune de Vienne :

Résultat définitif pour la commune de Villefranche-sur-Saône :

Pour Najat Vallaud-Belkacem, la « social-écologie n’a pas dit son dernier mot »

La candidate socialiste à la préfecture a d’ores et déjà annoncé son ralliement à la candidate Fabienne Grébert,en se plaçant derrière elle. Dans le match PS vs EELV, Najat Vallaud-Belkacem a donc perdu. Elle est annoncée à environ 11% des voix, contre environ 14% pour l’écologiste. « NVB » a voulu se montrer amicale, alors même que les négociations ne lui sont pas favorables :

« Je l’apprécie et j’aurai plaisir à faire campagne à ses côtés ».

Najat Vallaud-Belkacem entourée par une nuée de journalistes.Photo : Eric Soudan pour Rue89Lyon

Résultat définitif pour la commune de Valence :

Résultat définitif pour la commune de Saint-Martin-d'Hères :

Bruno Bonnell (LREM) déception et campagne présidentielle en ligne de mire

Le candidat du parti présidentiel n’a pas caché ce dimanche 20 juin une certaine « déception ». À cette heure de la soirée, il estime (espère) qu’il passera la barre des 10% des voix qui lui permettra de se maintenir pour un second tour. S’il ne la dépassait pas, il serait alors disqualifié, car il n’envisage aucune alliance. A cette heure, il reste à 9,6% des voix.

« C’est bizarre quand même cette question ! Je ne m’allierais avec personne car ce serait renier ce que j’ai dit et ce que j’ai fait avec toutes les personnes engagées dans cette campagne. »

Pour lui, il s’agit donc de se lancer de nouveau sur le terrain, « pour le Président [Emmanuel Macron], pour les élections présidentielles et les législatives, voire les métropolitaines ».

Bruno Bonnell, candidat LREM, à la préfecture du Rhône. Il se dit « déçu » mais ça n’empêche pas de rigoler un coup.Photo : Eric Soudan pour Rue89Lyon.

Bruno Bonnell a exprimé des regrets pour la Région Auvergne-Rhône-Alpes :

« Elle sera présidée encore six ans par quelqu’un qui ne s’occupe pas de développement économique. C’est comme ça, c’est la vie. »

Il a même lâché :

« Je souhaite bon courage à la Région. »

Résultat définitif pour la commune de Bron :

Fabienne Grébert (EELV) : « Ce soir nous pouvons renverser le clientélisme »

La candidate écologiste a fait mine d’y croire même si les jeux semblent faits pour la victoire finale. Les écologistes ont toutefois remporté leur face-à-face avec les socialistes. En réaction à l’abstention, la candidate EELV s’est fendue d’un petit cours d’histoire sur le droit de vote.

« 2021, 65% des français refusent ce droit. Ils sanctionnent un système cynique ou tout est écrit d’avance. Ce soir rien n’est joué. Ce soir nous pouvons renverser le clientélisme. Nous pouvons changer la donne en aura. »

« Nous devons aux abstentionnistes de nous unir pour montrer que nous contournerons ce système politique. Pour leur offrir une alternative politique, pour la justice sociale, pour le climat… Pour ne pas laisser la région à la droite extrême et à la droite du RN. »

« Nous avons besoin de vous qui voulez respirer dans la vallée de l’Arve comme à Villeurbanne. Vous qui ne voulez pas être fichés par la reconnaissance faciale. Vous qui voulez un avenir. »

Résultat définitif pour la commune de Montluçon :

Résultat définitif pour la commune de Saint-Priest :

La nuit des négociations entre les trois listes de gauche dans deux lieux différents

Selon nos informations, les écologistes ont réservé un appart-hôtel à la Part-Dieu alors que le PS et le PCF vont se retrouver dans un hôtel du 2e arrondissement de Lyon.

Deux lieux pour des négociations qui vont durer toute la nuit et peut-être un peu plus pour fusionner les 3 listes.

Comme pour les élections métropolitaines et municipales à Lyon, les écologistes vont assurer le leadership.

Avec un lieu de négociation à proximité bureau du président de la Métropole, on sait qui aura le dernier mot chez les écologistes dans la constitution de la liste pour le second tour : Bruno Bernard.

Chez les écologistes on chante « C’est la lutte finale !»

Les écologistes derrière Fabienne Grébert sont en passe de gagner leur match face aux socialistes. Grégory Doucet, maire EELV de Lyon, était au QG des écologistes ce soir où on partageait quelques bières. Et où on chantait « C’est la lutte finale ! »

QG écologistes régionales
Militants écologistes au QG des élections régionales 2021 à Lyon. Photo OM/Rue89Lyon
QG écologistes régionales
Militants écologistes au QG des élections régionales 2021 à Lyon. Photo OM/Rue89Lyon
Grégory Doucet et Fabienne Grébert
Grégory Doucet dans les bras de Fabienne Grébert tête de liste écologiste aux régionales le soir du premier tour. Photo OM/Rue89Lyon

Résultat définitif pour la commune de Roanne :

Résultat définitif pour la commune de Vaulx-en-Velin :

Résultat définitif pour la commune de Vénissieux :

Pour Andrea Kotarac du RN, les élections régionales sont un « premier tour des présidentielles »

Le candidat du Rassemblement national estime, avec sa troisième position annoncée, que le scrutin est « insincère ». Pour lui, elle ne correspond pas aux sondages successifs de ces dernières semaines. En effet. L’ancien militant LFI qui claqué la porte pour rejoindre Marine Le Pen appelle à un « sursaut patriote ».

Pour Andréa Kotarac, ces élections régionales doivent être considérées comme un « premier tour des élections présidentielles » -pas moins. Et pour taper fort, son objectif est donc de lutter contre toutes les « listes islamo-gauchistes ».

Difficile pour le RN de batailler dans ces conditions. Son électorat habituel a lui aussi boudé les urnes. Comme tous·tes les autres candidat·es il appelle donc les abstentionnistes à se mobiliser dimanche 27 juin.

Andréa Kotarac, dépité à la préfecture du Rhône.Photo : Eric Soudan pour Rue89Lyon

Résultat définitif pour la commune de Sainte-Foy-lès-Lyon :

Résultat définitif pour la commune de Annemasse :

Résultat définitif pour la commune de Firminy :

Résultat définitif pour la commune de Montélimar :

Chantal Gomez : « quelques milliers de voix de plus qu’en 2015 »

Avec 1,61% des voix, Chantal Gomez, tête de liste de Lutte ouvrière, enregistre un score légèrement plus élevé qu’aux élections régionales de 2015 (1,25%). Et ce malgré une abstention massive.

« Cette abstention était prévisible, elle marque le dégoût des classes populaires pour ces politiques qui se succèdent. On a quand même quelques milliers de voix de plus qu’en 2015. Dans ce contexte, des travailleurs conscients se sont déplacés car ils n’ont pas du tout l’intention de faire les frais de cette crise. »

Quant aux écologistes, qui grimpent dans les résultats avec 15% pour Fabienne Grébert d’après les dernières estimations, la candidate Lutte ouvrière estime que ce sont « des politiciens comme les autres ».

Résultat définitif pour la commune de Voiron :

André Kotarac (RN) rejette la faute sur le gouvernement

Andréa Kotarac, tête de liste du Rassemblement National, ferait environ 10 points de moins que la liste FN de Christophe Boudot en 2015. Au micro de France 3, il a rejeté la faute sur le gouvernement et le président sortant :

« Ce qui est net c’est l’abstention. C’est un triste jour pourla démocratie. Le gouvernement a tout fait pour que l’abstention soit forte. Les professions de foi ne sont pas arrivées partout. Alors que dans le même temps le clientélisme de Laurent Wauquiez a fonctionné et il a pu faire envoyer des courriers de soutien par des maires. Il y a un second tour et le RN est qualifié »

Cécile Cukierman (PCF) : « que la diversité de la gauche soit représentée à la Région »

Avec un peu plus de 5% des voix (selon les dernières estimations), la tête de liste PCF-LFI, Cécile Cukierman s’est montrée satisfaite de son résultat :

« Je reproduis mon score d’il y a six ans alors que la gauche recule dans la région ».

Avec plus de 5%, la sénatrice communiste peut en effet, comme en 2015, fusionner avec les autres listes de gauche qui ont fait plus de 10%, PS et EELV :

« Il faut que toute la diversité de la gauche soit représentée à la Région. Ce serait désastreux si certains [en parlant du PS ou d’EELV, ndlr] jouent à des jeux politiciens. Il faut prendre de la hauteur et tous se retrouver pour le second tour « .

Cécile Cukierman, tête de liste PCF-LFI

Résultat définitif pour la commune de Cournon-d'Auvergne :

Le président écologiste de la Métropole, Bruno Bernard, s’est montré particulièrement satisfait de la deuxième position annoncée, à ce stade du dépouillement des bulletins, de la candidate EELV Fabienne Grébert (derrière Laurent Wauquiez, à environ 14% des voix). Dans les salons de la préfecture du Rhône, il a pu apprécier ce que prédisent les 100 premiers bulletins de vote à Villeurbanne : la liste écologiste en tête dans la ville voisine de Lyon. Pour Bruno Bernard, la campagne s’est faite de manière « très bizarre », dans « l’incompréhension de ce que sont les Régions ».

« Je me demande ce qu’a proposé Laurent Wauquiez qui concerne vraiment la Région et ses compétences. »

En l’état, la liste écologiste est donc positionnée devant ses partenaires du Parti socialiste et du PC-LFI. Les négociations avec les équipes de Najat Vallaud-Belkacem et Cécile Cukierman démarrent donc dès ce soir et seront favorables aux écologistes. Le président de la Métropole n’a pas voulu trompetter sur la question, estimant qu’il allait falloir « respecter tout le monde ».

Vers un grand chelem de la droite et du centre-droit ?

En 2015, la droite et le centre largement désuni, avaient permis la victoire de la gauche dans le canton de l’Arbresle. Perdant ainsi les deux seuls sièges de l’assemblée départementale.

Cette année, on se dirige vers un grand chelem pour la droite et le centre-droite. Dans le canton de l‘Arbresle, le binôme de la sortante Sheila McCarron arriverait en troisième position et selon les résultats définitifs possiblement pas qualifié pour le second tour. Le droite et l’union du centre et de la droite s’affronteraient au second tour.

Ailleurs, l’union de la droite et du centre de la majorité sortante est très largement en tête. C’est le cas dans le canton de Villefranche-sur-Saône, de Vaugneray, de Thizy-les-Bourg et de Tarare. Christophe Guilloteau, président sortant du conseil départemental du Rhône, est en bonne voie pour être réélu dans son canton de Brignais.

Ils pourraient être élus dès le premier tour. Mais il faudra attendre les résultats définitifs. Notamment pour mesurer l’abstention et s’assurer que les binômes ayant recueilli plus de 50% des voix représentent bien au moins 25% des inscrits.

Résultat définitif pour la commune de Rive-de-Gier :

Résultat définitif pour la commune de Vichy :

Résultat définitif pour la commune de Montbrison :

Résultat définitif pour la commune de Annonay :

Résultat définitif pour la commune de Ecully :

Laurent Wauquiez à 48% après 60% des bulletins dépouillés

À plus de la moitié des bulletins de vote dépouillés en Auvergne-Rhône-Alpes, Laurent Wauquiez, président sortant et candidat Les Républicains, dépasse les 48% de voix en sa faveur. Il n’a pas attendu davantage pour prendre la parole depuis un bar de Lyon et afficher sa satisfaction (« un choix net pour un cap clair », des « valeurs » pour la Région, partagées également). Il a toutefois appelé les abstentionnistes à se rendre aux urnes dimanche 27 juin, date du second tour de ces élections régionales. Il faudra attendre plus tard dans la soirée pour connaître les scores définitifs.

Résultat définitif pour la commune de Oyonnax :

Laurent Wauquiez : « un choix net pour la sécurité »

Grand gagnant de ce 1er tour avec entre 44% et 49% des voix (selon les premières estimations, le président sortant d’Auvergne-Rhône-Alpes a fait une première déclaration.

« Avec mon équipe, nous avons proposé un projet clair : la sécurité. Le choix est net ».

Comme pendant sa campagne, Laurent Wauquiez a re-déroulé son programme :

« Une Région bien gérée avec la préférence régionale. C’est un choix net, celui d’agir fermement contre l’insécurité. Nous continuerons demain. Vous pouvez compter sur nous ».

Bruno Bonnell (LREM) : « Bien sûr je suis déçu mais nous serons au second tour »

Pour l’heure, le candidat LREM le député Bruno Bonnell serait sous la barre des 10% et pas qualifié pour le second tour. Au micro de France 3 Auvergne-Rhône-Alpes il assure que rien n’est joué :

« On va attendre la fin de la soirée. Mais bien sûr je suis déçu. Je suis surtout déçu par l’abstention. Ce soir j’ai mal à ma démocratie en Auvergne-Rhône-Alpes. On voit que la prime au sortant est exagéré. Au moins cela écrase le Rassemblement National qui se retrouve à sa juste place. Mais nous serons au second tour »

Premières tendances à 20h : le carton annoncé de Laurent Wauquiez

Selon les premières estimations dévoilées sur France 3 Auvergne-Rhône-Alpes :

    Laurent Wauquiez (LR) : 43,7% des suffragesFabienne Grébert (EELV) : 14%Andréa Kotarac (RN) : 12,9%Najat Vallaud-Belkacem (PS et alliés) : 11,6%Bruno Bonnell (LREM) : 9%Cécile Cukierman (PCF-LFI) : 5%Chantal Gomez (Lutte Ouvrière) : 1,7%Shella Gill (Union Essentielle) : 0,7%Farid Omeir (Union des démocrates musulmans français) : 0,5%

Le gros problème des professions de foi

Dans plusieurs bureaux de vote de Lyon, les présidents ont noté dans les PV que de nombreux électeurs ont déclaré qu’ils n’avaient pas reçu les professions de foi. Un président d’un bureau de vote dans le 7ème arrondissement :

« Certains électeurs ont découvert ce dimanche qu’il y a une élection. Les professions de foi jouent le rôle de piqûre de rappel. Ce qui peut expliquer aussi l’énorme taux d’abstention « .

Et d’ajouter :

« Ça va alimenter le tous pourri et le complotisme ».

Lire notre article sur le sujet.

23% de participation à 17 heures dans le Rhône

Le taux de participation aux élections, départementales et régionales, reste sensiblement bas, ce dimanche 20 juin, date du premier tour de vote. Dans le Rhône et la Métropole de Lyon, il est de 22,80% à 17h. Il est encore plus bas qu’à l’échelle nationale (26,7%).

Les bureaux de vote sont ouverts dans les grandes villes jusque 20h, et jusque 18h dans les communes plus petites.

À peine 12% de participation à midi à Lyon et dans le Rhône

À midi, la participation aux élections départementales et régionales s’élevait à 11,86% dans le Rhône et la Métropole de Lyon. Il était de 17,95% en 2015. Le taux de participation national s’élève lui à 12,22% des inscrits.

Rappelons que la Métropole de Lyon n’est pas concernée par les élections départementales. Dans le reste de la région, la participation est en baisse par rapport à 2015.

À midi, c’est en Ardèche que le taux de participation était le plus fort (16,72% des inscrits). C’est en Haute-Savoie qu’on s’était le moins déplacé au bureau de vote avec un taux de participation de 10% des inscrits.

En Auvergne-Rhône-Alpes, des résultats aux régionales courus d’avance ?

Quels sont les autres enjeux de ces élections régionales en Auvergne-Rhône-Alpes ?

À en croire les sondages, la victoire finale ne devrait pas échapper au président sortant, le LR Laurent Wauquiez. Toujours animé d’une ambition nationale et présidentielle, son score sera toutefois analysé à la lumière de son possible nouveau destin national. Lui, l’ancien ministre de François Fillon et Nicolas Sarkozy.

Pour ce premier tour, une large union de la gauche ne s’est pas opérée en Auvergne-Rhône-Alpes. Le Parti Socialiste, principale force de gauche de l’hémicycle régional, a rallié quelques petites formations à lui. Forts des résultats des élections municipales et métropolitaines de 2020 dans la région, les écologistes ont décidé de partir seuls au premier tour. Même s’ils ne comptent que quatre élu·es sortant·es. Le Parti Communiste et La France insoumise ont toutefois fait liste commune.

Au second tour, la liste socialiste et celle des écologistes devraient, en cas de qualification, parvenir à s’unir. Le premier tour servira donc de « primaires » afin de savoir autour de quelle force se fera l’union. Des résultats qui détermineront également la répartition des sièges. Le Parti socialiste espère, à défaut de reprendre la région, rester la principale force de gauche au conseil régional.

Le Rassemblement National tentera lui de conserver voire d’augmenter sa présence actuelle. Il compte actuellement 34 élu·es régionaux en Auvergne-Rhône-Alpes. Les sondages indiquent jusqu’ici qu’il lui sera difficile d’y parvenir.

Les enjeux thématiques de ces régionales 2021 en Auvergne-Rhône-Alpes

La campagne, comme ailleurs, a beaucoup tourné autour du thème de la sécurité. Et bizarrement, la question de la ligne de train Lyon-Turin n’a pas été centrale. Alors même que certains partenaires du second tour, comme les socialistes et les écologistes, ne sont pas sur la même ligne.

Malgré tout, d’autres thèmes, plus en correspondance avec les compétences de la région, ont (timidement) émergé. C’est le cas notamment des transports. Notamment autour de la mise en place qu’un quasi-serpent de mer : le RER à la Lyonnaise. Dans la foulée des élections métropolitaines de 2020 où les écologistes, désormais à la tête de la Métropole de Lyon, ont remis le sujet sur la table. Beaucoup de candidats se sont engagés sur le sujet. Dont le président sortant, Laurent Wauquiez. Ses adversaires en ont profiter pour rappeler qu’il avait été peu actif sur le sujet jusqu’ici.

Dans une période de crise sanitaire et économique, certains candidats ont insisté sur la formation professionnelle. Un terrain jugé abandonné et mis à mal par les adversaires de Laurent Wauquiez. La santé occupe également une bonne place dans les programmes. À grands de renforts de promesses de dizaines ou centaines de création de maison de santé ou de parcours de soin pour les séquelles du Covid.

L’écologie semble avoir eu du mal à s’incarner dans cette campagne. Elle transpire toutefois en filigrane de certains programmes, parfois englobée dans de grands plans à plusieurs milliards d’euros.

Les candidats aux élections régionales en Auvergne-Rhône-Alpes

La répartition des sièges à l’assemblée du conseil régional d’Auvergne-Rhône-Alpes

La majorité sortante de Laurent Wauquiez compte 113 sièges sur les 204 de l’assemblée du conseil régional d’Auvergne-Rhône-Alpes. Sa formation, Les Républicains, domine largement la majorité (60 sièges) composée par ailleurs d’élu·es Modem (11 en 2015), UDI (21 sièges) et autres divers droite (20 sièges).

À gauche, les socialistes dominent l’opposition de gauche au conseil régional (26 sièges sur 57). Une opposition formée d’élu·es d’ EELV (4), du Parti Radical de Gauche (5), du PCF (7), du Parti de Gauche (3 sièges en 2015) et autres divers gauche (14 sièges). Le Rassemblement National compte actuellement 34 sièges.

Résultats départementales 2021 : le premier tour dans le Rhône

Résultats départementales 2021 : le premier tour dans le Rhône

Les résultats du premier tour des élections départementales 2021 dans le Rhône n’ont pas réservé de surprise. La majorité sortante de droite et centre-droit n’est pas menacée. Mieux, elle pourrait l’emporter dans les tous cantons du département. L’abstention massive a empêché l’élection dès le premier tour de plusieurs de ces candidats.

Comme pour les régionales, les résultats des élections départementales dans le Rhône ont été marqués par une très forte abstention. Dans le département, 67,65% des inscrits ne sont pas allés voter dimanche 20 juin. Deux électeurs sur trois.

Dans le Rhône, grand chelem de la majorité sortante ?

Cette abstention massive n’a pas desservi les candidat·es de la majorité sortante. Les binômes de droite et d’union avec le centre-droit sont largement en tête dans le Rhône.

En 2015, les partenaires de la majorité largement désunis avaient permis la victoire de la gauche sur un canton, celui de l’Arbresle. Laissant ainsi deux sièges à la gauche sur les 26 du conseil départemental. Cette année, ils sont en mesure de l’emporter dans la totalité des 13 cantons du Rhône. L’abstention massive a même retardé l’élection dès le premier tour de nombreux binômes. Ils ont largement dépassé les 50% des suffrages exprimés mais n’ont pas réussi à réunir les 25% des inscrits obligatoire pour une victoire au premier tour. C’est le cas pour le président sortant, le LR Christophe Guilloteau, sur son canton de Brignais.

Le Rassemblement National semble avoir davantage pâti de cette forte abstention. Il est mesure de se maintenir au second tour que dans 3 des 13 cantons.

Départementales 2021 : encore une victoire de la droite dans le Rhône ?

Le département du Rhône est géré par une majorité de droite et centre-droit dominée depuis 2015 par la droite du LR Christophe Guilloteau. Très longtemps au centre-droit, près le règne notamment de Michel Mercier, la collectivité a donc (légèrement) basculé lors des dernières élections. Droite et centre-droit étaient partis désunis dans bon nombre de cantons il y a six ans et la droite en avait tiré profit. Les élus de gauche avaient quasiment disparu de l’hémicycle départemental, ne conservant que deux élus.

Ces élections départementales 2021 dans le Rhône réserveront-elles une surprise ? C’est peu probable. Le territoire du Rhône, privé de sa métropole et de Lyon, est encore plus propice à la droite. Cette année, Les Républicains et l’UDI sont de plus davantage unis qu’en 2015. La présence de binômes de chacun des partenaires de la majorité sortante est plutôt rare dans les cantons du Rhône en 2021.

La gauche obtiendra-t-elle plus de sièges dans le Rhône ?

D’autre part, le Rassemblement National n’est pas au mieux dans le Rhône. Sa direction a connu des tumultes depuis les élections locales de 2020. Alors qu’il était présent dans tous les cantons du Rhône en 2015, il sera absent dans deux d’entre eux en 2021. Même si le mode de scrutin ne lui est pas favorable, c’est un petit souci en moins pour la majorité sortante.

La gauche elle aussi est partie plus unie qu’en 2015. Le PS et EELV présentent des binômes d’union de la gauche avec d’autres partenaires. Ils espèrent bien entendu conserver leurs élus dans le canton de l’Arbresle. Mais pourquoi pas améliorer leurs scores et le nombre de leurs élus. Notamment dans le canton du Val-d’Oingt. En 2020, la gauche a remporté la maire du Bois-d’Oingt (même si le résultat fut serré et la liste gagnante désignée à la plus forte moyenne d’âge). Les rapports de force au regard des dernières élections locales ou nationales ne semblent toutefois pas présager d’un renversement de majorité politique au conseil départemental du Rhône.

Candidats aux départementales 2021 par canton du Rhône

Voici les binômes candidats dans les 13 cantons du Rhône :

Rappel des résultats des départementales 2015 dans le Rhône

Résultats départementales Rhône
Résultats des élections départementales dans le Rhône en 2015. Par Titidu11 — Travail personnel, CC BY-SA 4.0

La répartition des sièges au sein conseil départemental du Rhône

Voici la composition et la répartition des sièges au sein du conseil départemental du Rhône

Grève du nettoyage à Lyon-Perrache : le premier conflit social géré par la Métropole écologiste

Grève du nettoyage à Lyon-Perrache : le premier conflit social géré par la Métropole écologiste

Alors que la grève des agents de nettoyage de la gare routière de Lyon-Perrache prend fin, retour sur le premier conflit social géré par les écologistes à la tête de la Métropole de Lyon. Un épisode qui aura duré dix jours.

En temps normal, une vingtaine d’agents se relaient à la gare de Lyon-Perrache pour frotter le sol, vider les poubelles ou nettoyer l’ascenseur quand quelqu’un vient d’y uriner. Mais ces dix derniers jours, les agents de nettoyage de la société Arc-En-Ciel se sont massivement mis en grève.

grève Perrache Lyon
La gare routière de Perrache au bout d’une semaine de grève du nettoyage. Crédit : GB.

En cause : le comportement d’un contrôleur qualité de la Métropole de Lyon, Monsieur H., qu’ils accusent de harcèlement. Ainsi, si les agents de nettoyage ne sont pas employés par la Métropole mais par le sous-traitant Arc-En-Ciel, la nouvelle majorité métropolitaine, directement mise en cause par les grévistes, aura eu à gérer son premier conflit social.

Harcèlement et ingérence à la gare routière de Lyon-Perrache

Sur leur piquet de grève, les employés d’Arc-En-Ciel s’accordent tous pour parler de harcèlement :

« Lorsque je suis à la douche après le karcher, il tape sur la porte pour me faire sortir plus vite, ou éteint la lumière. » « Il m’interdit d’avoir une chaise alors que je reste pendant six heures debout dans les sanitaires », « Nous n’avons pas le droit de parler aux usagers de la gare. » « On ne peut pas utiliser le parking des personnels, contrairement à tous les autres salariés en sous-traitance. »

« Monsieur H. veut tout savoir sur les agents : qui s’occupe des toilettes, qui parle avec qui, qui vient à quelle heure », explique M.Barchouchi, responsable du site pour Arc-En-Ciel et véritable supérieur des agents de nettoyage, lui aussi en grève à la garde routière de Lyon-Perrache.

Cet agent de maîtrise, qui effectue le contrôle qualité du nettoyage de la gare en binôme avec Monsieur H., explique avoir longtemps cédé aux injonctions du salarié de la métropole, qui, pour se faire obéir, agite une menace bien réelle : celle des pénalités financières pour soi-disant mauvaise tenue du lieu.

« Au début j’étais diplomate, j’ai cédé à son ingérence et j’ai consenti à ces amendes, ça me mettait dans une situation compliquée car je devais toujours dire aux agents de mieux travailler alors qu’ils travaillaient déjà bien. Et puis au bout d’un moment ça a été trop », explique M.Barchouchi.

grève Perrache Lyon
Les grévistes de la société Arc-En-Ciel sur leur piquet de grève. Crédit : GB.

Plainte pour racket 

D’autres faits graves sont rappelés par les grévistes. En 2017, alors que le marché du nettoyage de la gare n’appartient pas encore à la société Arc-En-Ciel, mais à l’entreprise Onet, un agent de nettoyage porte plainte contre Monsieur H, qu’il accuse de lui avoir racketté un smartphone et une montre. 

Dans la plainte, que Rue89 Lyon a pu consulter, l’employé de la Métropole est décrit comme un véritable manipulateur faisant chanter les salariés pour obtenir ce qu’il désire.

« À la fin de ma période d’essai, il ne voulait pas qu’Onet m’embauche car il me trouvait trop proche des usagers », déclare l’agent de nettoyage dans sa plainte.

Finalement embauché, Monsieur H. multiplie les brimades à l’encontre de l’agent de nettoyage : « Il me faisait travailler en extérieur en janvier alors que j’étais normalement affecté en intérieur. » Alors même qu’il n’a aucun pouvoir en la matière, il lui fait aussi subir un chantage à l’emploi :

« Il me promettait qu’il allait passer mon contrat à 35 h alors que j’étais en temps partiel ». Dans la crainte de voir son contrat prendre fin, il affirme lui avoir donné le téléphone portable de sa femme ainsi qu’une montre de luxe. »

L’agent n’aura pas de nouvelles de sa plainte. 

Si cette plainte demeure la seule plainte au pénal réalisée par un agent de nettoyage de la gare Perrache à l’encontre de Monsieur H, ce dernier aurait également été visé par trois plaintes aux prud’hommes émanant une fois encore d’agents de nettoyage entre 2019 et 2021, selon les informations de Médiacités. 

Le rôle central de la Métropole de Lyon

La Métropole de Lyon a été informée des plaintes concernant le comportement problématique de son salarié dès le mois de février 2020. A l’époque, la CNT-SO, syndicat auquel ont adhéré plusieurs agents de la gare de Perrache, lui communique une dizaine de témoignages dénonçant ses agissements.

La Métropole convoque M. Monteil, directeur d’Arc-En-Ciel, le 11 mars. A la suite de cette discussion, il est déconseillé à Monsieur H. de rentrer en contact avec les agents de nettoyage. Mais la mesure rate sa cible.

« Après cette réunion, ça a été encore pire, il ne nous parlait plus mais nous sifflait, nous prenait en photo. Il continuait à maintenir la pression », témoigne Mannaï Mehrez, agent de nettoyage en grève.

grève Lyon Perrache
Sabri M. et Mohammed G. agents de nettoyage de la gare de Perrache. Crédit : GB.

Relancée par la CNT-SO fin avril, la vice-présidente déléguée aux ressources humaines Zemorda Khelifi indique dans un courrier daté du 1er juin que le « positionnement » de Monsieur H. « nécessite une explication auprès des salariés d’Arc-En-Ciel qui ne semblent pas être bien informés des missions qui lui sont confiées ».

« La Métropole explique que les agents de nettoyage ne sont pas contents parce qu’un contrôleur qualité évalue leur travail… », analyse Marion Alcazar, juriste à la CNT-SO. Ces mots sont mal reçus par les agents de nettoyage qui se mettront en grève une semaine plus tard.

Mise en retrait de l’agent et sortie de conflit après dix jours de grève à Lyon-Perrache

En dix jours de grève, les agents de nettoyages ont été reçus deux fois à des réunions tripartites réunissant la direction de la société Arc-En-Ciel, la Métropole et les grévistes.

« Lors de ces réunions, la Métropole a semblé apprendre des choses, je pense qu’ils ne se rendaient pas vraiment compte de ce qu’il se passait », estime M.Barchouchi. « Pendant toute la première semaine de grève, nous avons tenté d’établir les faits », fait savoir la Métropole de Lyon.

Finalement, ce mercredi 16 juin, lors d’une réunion avec la direction d’Arc-En-Ciel, la Métropole communique à l’entreprise de nettoyage sa décision de « mettre en retrait » Monsieur H. afin d’apaiser la situation. Une décision « prise avec l’accord de celui-ci », fait-elle savoir, sans toutefois préciser la nature ni la durée de cette « mise en retrait ».

Les grévistes, non associés à cette réunion et peu au fait sur les conditions précises de cette fin de conflit reconduisent tout de même la grève le lendemain, le temps qu’un protocole de conflit clair puisse être établi.

Finalement, les agents de nettoyage obtiennent le retrait de Monsieur H. ainsi que le paiement de la totalité de leurs jours de grève : trois payés par la Métropole, le reste par la société Arc-En-Ciel. Les poubelles seront ramassées à partir de ce vendredi 18.