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Actualités, enquêtes à Lyon et dans la région

Encadrement des loyers : feu vert pour l’expérimentation à Lyon et Villeurbanne

Encadrement des loyers : feu vert pour l’expérimentation à Lyon et Villeurbanne

La Métropole de Lyon avait déposé un dossier pour faire entrer Lyon et Villeurbanne dans le dispositif d’encadrement des loyers. Il a été officiellement accepté par décret ce jeudi 2 septembre. La mesure pourrait entrer en vigueur en novembre 2021.

C’était une des promesses de campagne des écologistes et de la gauche lors des élections métropolitaines de 2020. En octobre de la même année, la Métropole de Lyon avait adopté une délibération proposant les territoires de Lyon et Villeurbanne pour intégrer le dispositif expérimental d’encadrement des loyers. La Loi Élan du 23 novembre 2018 permet en effet aux collectivités de demander au gouvernement de l’aide pour un meilleur encadrement des loyers.

Le périmètre concerné comprend les communes de Lyon et Villeurbanne uniquement, les deux villes les plus touchées par cette hausse des loyers.

La demande a été officiellement validée par le gouvernement et publiée dans un décret jeudi 2 septembre. Dans un communiqué, Bruno Bernard, président écologiste de la Métropole de Lyon indique vouloir mettre en place le dispositif à partir de novembre 2021.

À Lyon et Villeurbanne, des montants de loyer maximum vont être fixés

Comment cela va-t-il fonctionner concrètement ? Ce n’est pas la Métropole de Lyon qui va instaurer officiellement la mesure mais la préfecture du Rhône. Il faudra en effet attendre un arrêté préfectoral pour que l’encadrement des loyers soit effectif. C’est dans cet arrêté que seront fixées les dispositions et notamment le loyer médian de référence qui servira de base au calcul.

Celui-ci pourra être différent selon les secteurs de Lyon et de Villeurbanne. En clair, le loyer médian de référence sera différent dans le 6e arrondissement ou en Presqu’île, à Gerland ou La Duchère.

Les loyers vont-ils alors baisser à Lyon et à Villeurbanne ? L’encadrement des loyers permet de freiner l’augmentation des loyers à défaut de les faire baisser. Le principe de l’encadrement des loyers consiste à fixer une limite maximale des loyers. Les propriétaires ne pourront pas dépasser un niveau de loyer supérieur au loyer médian de référence du secteur + 20%.

À quels niveaux de loyers s’attendre ?

Pour donner une idée des bases de calculs à venir, l’Observatoire local des loyers a établi le loyer médian 2020 à Lyon et Villeurbanne à 12,6 euros/m2. Dans un secteur où le loyer médian de référence serait sensiblement égal, cela signifie donc qu’un propriétaire ne pourrait théoriquement pas loué un logement plus de 15,12 euros/m2.

Pour un logement de 25m2 cela représente un loyer maximum de 378 euros/mois hors charges ou de 605 euros/mois pour un logement de 40m2. Ces chiffres sont purement indicatifs, il faudra donc attendre les indices fixés par arrêté préfectoral.

Les mesures d’encadrement à venir ne seront pas rétroactives. À leur entrée en vigueur, elles s’appliqueront donc uniquement en cas de renouvellement de bail ou de future location.

Comment contrôler le respect de l’encadrement des loyers ?

La mesure d’encadrement des loyers est prévue pour une durée de trois ans. L’indice des loyers de chaque secteur sera mis à jour durant cette période. À partir de la publication de l’arrêté préfectoral, un délai d’un mois doit être respecté et la mesure ne peut démarrer qu’au premier jour d’un mois.

La Métropole de Lyon espère une mise en place pour novembre 2021. Pour un démarrage au 1er novembre 2021, l’arrêté de la préfecture du Rhône instaurant l’encadrement des loyers doit donc être pris courant septembre.

L’expérimentation de l’encadrement des loyers a déjà été tentée en France, par la Métropole de Lille et la Ville de Paris notamment. En raison d’une absence de contrôle, un constat d’échec a été dressé dans les deux cas. Pour cette raison, au moment du dépôt de candidature, Bruno Bernard souhaitait mettre en place des « brigades des logements ». À savoir des équipes territoriales chargées d’interpeller la préfecture en cas de manquement aux règles.

La Métropole indique ce vendredi 3 septembre qu’une « équipe du logement et l’habitat » sera en charge des contrôles. Cette équipe, dont l’effectif n’est pas encore connu et pour laquelle le recrutement doit encore intervenir, sera également en charge de la lutte contre le logement insalubre et indigne.

#Hausse des loyers#prix des loyers

Extrême droite à Lyon : l’ISSEP, l’école de Marion Maréchal s’affiche en grand dans les rues

Extrême droite à Lyon : l’ISSEP, l’école de Marion Maréchal s’affiche en grand dans les rues

Depuis quelques jours, une campagne de publicité pour l’ISSEP est en cours sur de nombreuses « sucettes » Decaux dans les rues de Lyon. L’école, fondée par l’ancienne députée du Front national, Marion Maréchal, a pour but de former des futurs « cadres de droite » et s’est lancée avec de nombreuses personnes affiliées ou proches du Rassemblement national et de l’extrême droite.

Après la publicité dans les pages du Progrès et de CNews/Matin Lyon en 2019, l’ISSEP s’affiche en ville. Depuis plusieurs jours, une grande campagne de publicité via de nombreuses « sucettes » Decaux est en cours dans les rues de Lyon. Pour la rentrée scolaire et universitaire, l’école fondée par Marion Maréchal (ex-Marion Maréchal Le Pen) fait sa pub.

L’ISSEP, une école au service de « l’union des droites »

Un annonceur bien particulier. L’école, lancée en 2018 à Lyon, sert un projet politique. Elle se situe sur le terrain classique d’un enseignement de science politique, d’histoire des idées politiques, de management ou encore d’économie. Mais avec une orientation pédagogique bien précise et orientée : « l’enracinement dans son identité culturelle ».

« L’objectif est de former une génération de jeunes gens connectés au monde qui les entoure, qui parlent anglais, qui comprennent les enjeux économiques ou géopolitiques mondiaux mais qui se montrent en même temps attachés au cadre national et décidés à tenir compte de celui-ci dans leur activité. Cela pour les empêcher de devenir ces « émigrés spirituels » qui, en sortant des grandes écoles, ont déjà quitté la France : dans leur tête ou dans leur portefeuille, sinon physiquement », indiquait-elle au Figaro Magazine du 8 juin 2018 avant son lancement.

La nièce de Marine Le Pen entend mener avec cette école un projet « méta-politique ». Elle affirme ne pas vouloir se placer aux services des partis politiques mais des idées dans un combat culturel. Au moment de son lancement, Marion Maréchal ne s’en cachait pas vraiment :

« Le paysage à droite est en état de décomposition sans que s’amorce la recomposition. A certains égards, si mon initiative permet de faire bouger les lignes parce que c’est la démonstration qu’on peut faire de l’excellence, du débat réel entre les droites, tant mieux », affirmait-elle au Figaro Magazine.

Une certification mise en avant mais pas de formation diplômante reconnue

Elle assure pourtant que son école est apolitique et détachée des partis politiques. Pour constituer son équipe enseignante et sa direction, elle s’est toutefois tournée vers des personnes affiliées ou proches du Rassemblement National ou de droite tendance milloniste. L’union des droites, qu’a symbolisé Charles Millon en 1998 devenant président du conseil régional de Rhône-Alpes avec les voix du Front National.

Malgré sa nature particulière, l’annonceur n’a donc pas rencontré de problème de la part de la régie de JC Decaux. Ces espaces publicitaires relèvent par ailleurs d’une délégation de service public passée par la Métropole de Lyon. Interrogées sur cette campagne publicitaire de l’ISSEP, ni l’entreprise JC Decaux ni la Métropole de Lyon ne nous ont pour l’instant répondu.

Pub Issep Lyon école extrême droite JC Decaux
Publicité pour l’école de Marion Maréchal sur une « sucette » JC Decaux quai Augagneur, devant l’université Lyon 2.Photo : LB/Rue89Lyon

Sur cette publicité, l’ISSEP fait clairement apparaître la mention d’une certification Qualiopi. Avec le logo de la République française, à côté des niveaux des formations proposées. Cette certification, au titre de l’action de formation, atteste de la reconnaissance de l’école comme organisme de formation. Il certifie qu’un projet pédagogique est établi dans le but d’atteindre un projet professionnel.

Cette certification ne signifie pas en revanche qu’il s’agit d’une formation initiale diplômante reconnue par l’État. Ce statut, l’ISSEP ne l’a pas obtenu malgré des tentatives de rapprochement avec l’université Lyon 3. Certains des intervenants de l’ISSEP officiaient en effet à l’université. Cette dernière, présidée à l’époque par Jacques Comby, avait toujours refusé. Les formations de l’ISSEP ne sont d’ailleurs pas à ce jour répertoriées au Répertoire national des certifications professionnelles.

Contactée par Rue89Lyon, l’université Lyon 3 a tenu a apporté la précision suivante via son président, Eric Carpano :

« L’Université Jean Moulin Lyon 3 n’entretient et n’entretiendra aucun lien institutionnel et académique avec l’ISSEP dont les valeurs sont aux antipodes de celles portées par notre établissement. Nous avons effectué des vérifications à partir des informations rendues publiques par l’ISSEP (le site internet) : aucun des enseignants mentionnés n’appartient aujourd’hui à l’Université Jean Moulin Lyon 3. Patrick Louis a fait valoir ses droits à la retraite et n’est plus un personnel de l’Université Lyon 3 depuis le 1er septembre 2021. »

#Marion Maréchal

Ateliers pour parents à Lyon : « Je suis retourné à l’école pour apprendre à être père »

Ateliers pour parents à Lyon : « Je suis retourné à l’école pour apprendre à être père »

[Série] On ne naît pas parent, on le devient. Un père de famille d’une quarantaine d’années défend la nécessité pour les parents d’apprendre le métier de père ou de mère. A Lyon, de nombreux ateliers, rencontres, conférences et autres formations existent pour les parents. Jérôme (prénom d’emprunt) a, lui, suivi durant quatre mois, les ateliers du cycle « Vivre et grandir ensemble ». Il témoigne.

« Je suis un papa de quarante ans, heureux avec ma compagne et notre fille de cinq ans. J’exerce un travail, certes un peu stressant, mais qui me plaît.
J’ai lu quelques livres sur les enfants : Marie Thirion, Isabelle Filliozat, notamment.
Je ne donne pas de fessée à ma fille, je ne l’humilie pas en la mettant au coin et je ne considère pas qu’elle fait un caprice quand elle est en colère.
Bref, je me considérais comme un père moderne qui sait faire.

« Je parle de politique et de sport plutôt que d’enfants avec mes potes »

Ce bel agencement s’est grippé quand ma fille a commencé à ne plus vouloir que la prenne dans mes bras :

« – Est-ce que je peux te faire un câlin ?

– Non »

Ça m’a rendu immensément triste.

Je voyais ma compagne la dorloter, l’entourer, la protéger. Et moi, chaque jour, j’essuyais un non catégorique.
Je n’allais pas la forcer. Comment faire pour être heureux avec ma fille ?
Quand ma compagne m’a parlé d’ateliers pour échanger entre parents à Lyon, ça m’a intéressé. Mais c’était loin de moi.

Je suis un mec qui parle de politique et de sport plutôt que d’enfants avec ses potes.
J’ai finalement franchi le pas. Et je ne le regrette pas. Bien au contraire.

« Avant ces ateliers pour parents, je ne m’étais jamais posé cette question basique : comment satisfaire au mieux tous les besoins de ma fille ? »

Evidemment, j’étais le seul papa au milieu de cinq mamans.
La première séance était consacré à l’art de l’écoute. En binôme, il fallait particulièrement répondre à la question « Quelle est la phrase de votre enfant qui vous fait souffrir ? » Pour moi, c’était ma fille qui disait « non » à mes câlins.

Pour la semaine suivante, nous devions observer les besoins de notre enfant et aussi les nôtres et les noter.
Je ne m’étais jamais posé cette question basique : comment satisfaire au mieux ses besoins physiologiques et affectifs ? En tant que parent, comment être à l’écoute de ses besoins et que ma fille soit connectée aux siens ?
Pour être bien, mon enfant et moi, on a besoin de quoi ? Comment on remplit notre « réservoir affectif » ? J’ai listé, listé et encore listé.

Lors de l’atelier sur le jeu, j’ai appris que c’est un moment essentiel dans la relation parents/enfants. J’ai alors compris que quand ma fille venait davantage me chercher pour jouer que ma compagne, elle me témoignait une forme d’affection aussi importante que les câlins que je mendiais. C’était une autre façon de manifester son amour.

Aux ateliers sur les colères, les limites et les règles, j’ai pris conscience que je criais trop sur ma fille. Par exemple, quand elle tardait à venir manger et qu’elle repoussait les légumes que j’avais préparés.
Après une journée de boulot pour moi, et d’école pour elle, la colère montait. Je criais et parfois je l’envoyais « réfléchir dans sa chambre ».
J’ai appris qu’on appelle cela des « violences éducatives ordinaires ».

La colère, c’est ma colère qu’il faut que je gère et que j’évacue. C’est moi qui doit me calmer et pas ma fille.
J’ai aussi appris à lâcher prise : à l’âge de ma fille, on ne contracte pas de mauvaises habitudes, elle aura le temps de se fondre dans la norme sociale.

ateliers parents Lyon
Photo d’illustration. CC Volodymyr Hryshchenko/Unsplash

« En réactivant un traumatisme de notre propre enfance, les enfants nous donnent la possibilité de guérir nos blessures »

Ces ateliers pour parents que j’ai suivis à Lyon ne sont pas des séances de psy.

J’ai avant tout appris que les plus grands psys, ou tout du moins les plus nombreux, sont les enfants, car ils ont le don de mettre le doigt là où ça fait mal. Ce qui nous pousse à regarder notre passé. En réactivant un traumatisme de notre propre enfance, ils nous donnent la possibilité de guérir nos blessures, petites ou grandes, qui peuvent nous pourrir la vie.

J’ai aussi appris un brin de physiologie et un soupçon de psychologie. J’ai compris qu’un enfant de moins de huit ans a généralement peu de contrôle sur ses émotions et qu’il a besoin de décharger, par des pleurs et des colères que l’on doit accueillir. Si son comportement est inapproprié, il faut chercher le besoin non satisfait qui est derrière.

Cette démarche demande beaucoup d’observation, d’écoute et d’imagination.
Car, naturellement, il n’y a pas de mode d’emploi distribué à la fin des ateliers.
C’est par les échanges avec les autres parents qu’on avance.

« Pourquoi je me mets en colère quand ma fille renverse son jus de pomme à l’apéro alors que pour Christelle ça ne lui fait rien ? Pourquoi Christelle ne supporte pas quand son fils rote à table alors que moi ça me fait rigoler ? »

Nous réagissons différemment en fonction de notre histoire.
On peut faire ce travail réflexif en échangeant avec Pierre, Paul ou Jacques. Mais le mec que je suis a peu d’espace de discussion pour ça.

Et puis, c’est mieux d’avoir une personne qui propose des thématiques, anime les échanges et apporte des notions de psychologie et des conseils de lecture.

« Papa va à l’école des parents pour apprendre à être père. »

Ces ateliers ont été essentiels pour moi.
Quand les mercredis, j’annonçais à ma fille que le soir, je serais pas là, je lui disais :

« Papa retourne à l’école, celle des parents, pour apprendre à être père. »

Je ne sais pas si je suis un « meilleur papa ». Mais j’ai montré à ma fille que je faisais des efforts. Ça permet certainement de réparer le lien.

Aujourd’hui, quand je sens la colère qui monte, je crie dans un oreiller ou je sors sur le balcon prendre du recul.

Surtout, je ne suis plus à cran sur les marques d’affection que ma fille ne me donne pas.
Et, ô miracle, elle me fait beaucoup plus de câlins.

#Parents

À Lyon, huitième samedi de manifestation contre le pass sanitaire

À Lyon, huitième samedi de manifestation contre le pass sanitaire

A Lyon, deux cortèges défileront contre le pass sanitaire ce samedi 4 septembre, rassemblant un patchwork de manifestants. C’est le huitième week-end de mobilisation.

De nouvelles mobilisations contre le pass sanitaire sont prévues ce samedi 4 septembre à Lyon. Comme les semaines précédentes, deux manifestations sont prévues, mais avec, encore, des configurations différentes.

D’un côté, le retour du collectif contre la « Coronafolie » ainsi qu’une partie des soignant·es ; de l’autre les Gilets jaunes. Tout ce petit monde partira au même moment ce samedi, dans deux cortèges distincts qui traverseront Lyon d’ouest en est.

tags pass sanitaire Lyon 7e manifestation contre pass sanitaire
Des tags faits contre le pass sanitaire à Lyon 7e.Photo : OM/Rue89Lyon

Le collectif contre la « Coronafolie » et les soignant.es à la Croix-Rousse

« Coronafolie », c’est le petit nom donné par des militant·es d’horizons politiques variés à la crise sanitaire. Depuis le début de l’année, ils et elles se réunissent les vendredi soir pour protester contre les mesures prises par le gouvernement pour endiguer l’épidémie de coronavirus et leurs répercussions économiques et sociales.

Sur les réseaux sociaux, le collectif partage avec enthousiasme les annonces et prises de position publiques de Florian Philippot, le leader des Patriotes, un parti politique très à droite. Contacté par Rue89Lyon à l’occasion de la dernière mobilisation contre le pass sanitaire, la semaine dernière, Dominique Garret, un des organisateurs des manifestations « Contre la Coronafolie », insiste cependant sur le caractère apartisan du mouvement.

Fans de Florian Philippot ou non, ce samedi, les militant·es du collectif contre la « Coronafolie » seront au rendez-vous pour défiler dans les rues de Lyon contre le pass sanitaire. Des soignant.es du collectif « les soignants résistants » seront également de la partie.

Du côté de la préfecture, on nous indique que deux manifestations ont été déclarées, chacune par un de ces deux collectifs, mais leurs parcours sont identiques : les deux cortèges partiront ensemble à 14h de la place de la Croix-Rousse puis emprunteront la Montée de la Boucle pour rejoindre la place des Charpennes, à Villeurbanne.

Le retour des Gilets jaunes pour la « rentrée des luttes » à Lyon

Une autre manifestation a été déclarée au même moment, cette fois-ci de l’autre côté de la Saône. Les Gilets jaunes ainsi que les soutiens de l’Insoumis François Ruffin et de son journal Fakir se réuniront à 14h également, au pied du palais de justice des 24 colonnes (dans le Vieux Lyon). Ils et elles traverseront ensuite la Presqu’île jusqu’au quartier du nouveau palais de justice pour atteindre l’Auditorium, dans le 3e arrondissement de Lyon.

D’après l’événement relayé sur les réseaux sociaux, cette mobilisation a été organisée pour protester contre le pass sanitaire, mais également pour fêter la « rentrée des luttes » à Lyon. Le mois de septembre s’annonce chargé du côté des mobilisations avec la réforme des retraites et celle de l’assurance chômage qui doit entrer en vigueur le 1er octobre prochain.

Deux périmètres d’interdiction de manifester

Dans l’après-midi du 3 septembre, la préfecture du Rhône a annoncé la mise en place de deux périmètres d’interdiction de manifester pour la Presqu’île et le Vieux Lyon (à l’exception du quai Bondy où se déroulera une des manifs) ainsi que pour le secteur de la préfecture. Ils sont effectifs de 12h à 21h.

Mobilisation des soignants contre le pass sanitaire et l’obligation vaccinale jeudi prochain à Lyon

Concernant les syndicats de soignant·es, aucun n’appelle à rejoindre la manifestation aux côtés du collectif contre la « Coronafolie ». Les syndicats Sud et FO de l’hôpital Edouard Herriot, dans le 3e arrondissement de Lyon, ainsi que les « collectifs hospitaliers résistants 69 » annoncent en revanche une mobilisation le 9 septembre prochain.

A 9h, les soignant.es se rassembleront devant l’hôpital puis se rendront au siège des Hospices civiles de Lyon (HCL) qui se situe quai des Célestins, dans le 2e arrondissement de Lyon. Ils et elles exigent le retrait de l’obligation vaccinale pour les soignant·es et du pass sanitaire, la fin des mesures de suspension pour leurs collègues non vacciné·es et réclament l’embauche de personnel.

À Lyon, pourquoi les écologistes ne luttent pas contre les bouchons

À Lyon, pourquoi les écologistes ne luttent pas contre les bouchons

Problématique récurrente à Lyon, les bouchons font leur grand retour en ce mois de septembre. Une situation qui ne devrait pas s’améliorer pour les automobilistes. Pour les écologistes, les embouteillages sont simplement « inhérents » à la voiture. Analyse.

C’est la rentrée. Fini le calme aoûtien de la ville, les écoles rouvrent (dans le respect des contraintes sanitaires), le travail reprend et, avec lui, les bouchons de Lyon.

Seront-ils plus importants cette année ? Depuis l’arrivée des écologistes à la tête de la Métropole de Lyon, cette crainte semble sur les lèvres de beaucoup d’automobilistes. Même si, dans un contexte marqué par la crise sanitaire, aucune augmentation ne semble avoir été observée jusqu’à présent.

Selon des données fournies par la Métropole, le trafic routier général n’est pas encore revenu au niveau de celui d’avant crise sanitaire, mais la congestion, en heure de pointe, atteint déjà à peu près les mêmes scores. « Une baisse du trafic ne se traduit pas toujours par une baisse de la congestion », met en garde la Métropole. Ils dépendent également des travaux pouvant être en cours.

Bref, à l’heure de la rentrée, il semble difficile de juger d’une augmentation quelconque cet fin août liée à l’action l’exécutif.

L'échangeur entre l'autouroute 46 et l'autoroute 43.
La majorité métropolitaine se positionne contre la création de nouvelles voiries.

Bouchons à Lyon : les écologistes contre le développement de la voirie

La question étant : les Verts veulent-ils mettre fin aux bouchons à Lyon ? Pour beaucoup d’élus, améliorer le trafic n’ira pas sans une augmentation du nombre de routes. À l’Est, certains comme Gilles Gascon (LR), maire de Saint-Priest, réclament la construction d’un grand contournement Est pour décongestionner le périphérique. Pendant longtemps, Gérard Collomb a, lui, défendu le bouclement du périphérique à l’Ouest, avec la construction de l’Anneau des sciences.

Un vœu pieux. Visiblement, aucune nouvelle voie ne devrait être construite prochainement. Seul le passage en 2 x 3 voies de l’autoroute A46 est en cours. Et celui-ci réussi à fâcher tout le monde, même les pro route.

En tout cas, la Métropole écologiste ne fera rien pour construire de nouvelles voiries. Elle assure que cela ne changera rien aux bouchons lyonnais, au contraire.

Interrogé sur le sujet par Rue89Lyon, le vice-président en charge de la voirie et des mobilités à la Métropole de Lyon, Fabien Bagnon, met en avant, une fois de plus, le phénomène d’ »aspirateur à voiture » :

« Jusqu’à présent, on a toujours été dans la théorie « One more line and we fix it » [N.D.LR : encore une ligne et nous n’aurons plus de bouchons], note-t-il. Avec ce genre de raisonnement, on se retrouve avec une entrée de ville avec 24 voies, comme à Atlanta. »

En gros : ce n’est pas en essayant de régler les bouchons, qu’on va… les régler. Plus on propose de place à la voiture, plus les habitants prendront le volant, plus la ville sera remplie de voitures.

« Les embouteillages sont inhérents à la voiture », lâche le vice-président de la Métropole.

Selon les écologistes, « la voiture est un outil de mobilité très efficace, victime de son succès »

Entre le passage de Lyon et d’autres villes de la Métropole en ville 30, la pérennisation des coronapistes… La circulation des automobilistes ne sera pas facilité. Ces différentes mesures devraient plutôt augmenter les bouchons, que le contraire. Un résultat logique, pour Fabien Bagnon, quand on sait que les voitures ne transportent qu’une personne, ou deux maximum, en heure de pointe.

« La voiture est un outil de mobilité très efficace, victime de son succès », affirme l’élu.

Selon lui, entre 60 et 70 % de l’espace public à Lyon et Villeurbanne est dévolu à cette mobilité. Or, selon une enquête ménage de 2015 pour le plan de déplacement urbain, les habitants de la zone centre ne sont plus que 26 % à utiliser ce moyen de locomotion pour leur trajet. « Il s’agit de partager l’espace ! »

D’accord. Sauf que, les habitants de la périphérie s’en servent toujours pour venir en ville. L’étude citée par Fabien Bagnon mentionne ainsi que le reste de la métropole (hors Lyon et Villeurbanne) est caractérisé par « un usage plus important de la voiture ».

Vers une évaporation des bouchons de Lyon ?

Alors quoi, les bouchons vont-ils s’évaporer ? C’est une des thèses portées par l’exécutif écologiste. Pour expliquer son opposition au projet de grand contournement Est, Jean-Charles Kohlhaas (EELV), le vice-président en charge des déplacements, intermodalités et de la logistique urbaine à la Métropole, nous avait déjà fait part de ce raisonnement.

À chaque fois, l’exemple choisi, par lui, comme par Fabien Bagnon, est le même : la fermeture du tunnel sous la Croix-Rousse durant neuf mois. 

« Lyon a continué de tourner malgré ça », râle Fabien Bagnon. 

Redirection vers les transports en commun, covoiturage… Les solutions pour réduire la place de la voiture en ville sont multiples. Reste à les mettre en place.

« Si les Grands Lyonnais étaient deux par véhicule plutôt qu’un et demi, tout le monde serait à l’heure au travail », affirme Fabien Bagnon. 

Autrement dit : si vous ne voulez plus de bouchons, arrêtez de prendre votre voiture. L’exécutif écologiste n’a jamais caché son désir de réduire sa place en ville (il a même été élu pour cela), rappelle l’élu. Donc, si les écolos ne disent pas clairement assumer les bouchons, ceux-ci peuvent être quand même pratique. Ils peuvent être une manière de dissuader les habitants de prendre le volant. 

Place de la voiture à Lyon : une baisse continue depuis Raymond Barre

Un raisonnement qui fait, logiquement, bondir leur opposition. En mai dernier, dans un tweet largement commenté (et moqué), l’ancien président de la Métropole, Gérard Collomb, s’était agacé « d’embouteillages monstres » en ville soulignant le développement de « plus en plus de bouchons » à Lyon. Une réalité que dément l’exécutif écolo à la Métropole et dont il est, en partie, responsable. 

Aménagement des quais du Rhône, mise en place des coronapistes sous David Kimelfeld, abandon, au final du projet d’anneau des sciences après 30 ans d’atermoiements, déclassement de l’A6-A7… Le sens de l’histoire est, depuis une trentaine d’années, à la réduction de la place de la voiture dans la seule grande ville française longtemps traversée par l’autoroute.

« Quand les écolos auront enlevé les voitures du centre-ville, personne n’ira les remettre », nous confiait un élu PRG, en évoquant la Zone à faibles émissions (ZFE).

Ainsi, les écologistes mentionnent, pour le plaisir, le mandat de Raymond Barre pour acter le début du retrait de la voiture. Ce dernier avait remis au goût du jour le tramway, un transport en commun particulièrement consommateur de voirie, qui a pris de la place à la voiture. 

« Quand Christian Philip, son premier adjoint, a fait cette proposition, ça n’a pas été simple », commente Jean-Charles Kohlhaas, qui « tire son chapeau », à l’ancien élu.

Et Fabien Bagnon ajoute :

« Cela fait 20 ans qu’on a une politique de réduction de la place de la voiture en ville ». 

L’exécutif écolo accélère un mouvement. Trop rapidement ? L’alternative n°1 pour encourager les habitants à abandonner leur véhicule personnel reste les transports en commun. Pour que la transition se fasse, ces derniers doivent être plus efficaces et moins chers que la voiture.

Malgré les forts investissements annoncés dans le plan de mandat du Sytral, ceci n’est pas encore d’actualité dans de nombreuses zones de la métropole. Et le retard pris par le « RER à la lyonnaise » ne va pas arranger les choses. Or, tant que les TER, les tramways ou les bus ne présentent pas une alternative à la voiture, les bouchons risquent de rester une réalité lyonnaise. 

#bouchons lyonnais

Parent d’élève à Lyon 7ème, « je vis cet abandon du collège public par certaines classes sociales »

Parent d’élève à Lyon 7ème, « je vis cet abandon du collège public par certaines classes sociales »

La fille de Floriane (le prénom a été changé) entre en sixième dans un collège public du 7ème arrondissement. Alors que, en élémentaire, les camarades de sa fille issus de classes moyennes ou supérieures étaient encore scolarisés dans le public, nombreux sont les élèves à partir dans le privé en sixième. Floriane se demande « si le public, pour l’entrée au collège, est devenu un vrai choix ». Nous publions son témoignage.

« Depuis plus de 10 ans j’habite, avec ma fille, un agréable quartier dans le 7ème arrondissement de Lyon. Alors que le collège de secteur pour l’entrée en sixième me semblait être la suite logique d’une scolarité de primaire dans le public dans ce quartier, il apparait qu’il n’en est rien pour la majorité des enfants et parents que je côtoie depuis la petite section de maternelle.
En effet moins d’un tiers des élèves de CM2 de l’école primaire se retrouveront dans cet énorme collège du 7ème qui traine une mauvaise réputation depuis longtemps.

« Discrètement ont commencé les discussions sur les collèges privés du quartier »

A vrai dire jusqu’en CM2, je ne me posais pas la question du « choix » du collège pour ma fille tant la scolarité dans l’école primaire du quartier avait répondu à toutes mes attentes : belle équipe pédagogique, mixité sociale et parents d’élèves devenus des ami·e·s…

Et puis discrètement ont commencé les discussions sur les collèges privés du quartier et leurs délais d’inscriptions très courts ou sur les rumeurs d’insécurité portant sur le collège de secteur. Et petit à petit j’ai vu mes ami·e·s et parents proches, pour des tas de raisons différentes, pas toujours avouées, inscrire leurs enfants à l’entretien d’entrée des collèges privés.

C’est plus souvent l’éloignement de ce fameux collège de secteur du lieu d’habitation, l’encadrement des enfants, ou plus rarement, l’absentéisme dans le public qui sont évoqués, mais jamais celle de la qualité de l’enseignement ou de sa « mauvaise » fréquentation ou autres questions d’insécurité.

« Comme si le collège public, à Lyon 7ème, qui aurait dû être l’option majoritaire devait faire, comme les collèges privés, les preuves de sa qualité »

J’ai passé aussi des mauvaises nuits à me demander si mon choix du public par conviction personnelle n’aurait pas des conséquences pour le bien être de ma fille au collège (dont je garde personnellement des souvenirs plutôt mitigés comme beaucoup semble-t-il) et sa scolarité, me retrouvant plutôt isolée dans ce choix dans mon cercle de parents-amis.

Et puis nous sommes allées aux portes ouvertes d’avant Covid de ce collège où des élèves de 3ème rayonnants et motivé·e·s nous ont fait visiter le collège. J’ai interrogé les voisins et leurs enfants en cours de scolarité dans ce collège, tou·te·s satisfait·e·s. Seule revenait la critique de la taille de cet énorme paquebot aux 11 sixièmes. L’institutrice de l’école primaire elle aussi s’étonnait de cette réputation faite à ce collège dont elle voyait pourtant revenir ravi·e·s ses anciens élèves.

Des parents d’élèves étaient également présents à la réunion de présentation du collège dans l’école primaire pour attester que, oui, il était possible de survivre, et même heureux dans le collège du secteur, comme si l’obligation de la preuve s’était inversée et que le public qui aurait dû être l’option majoritaire devait faire, comme les collèges privés, les preuves de sa qualité.

collège Gisèle Halimi Lyon 7ème
Le collège Gisèle Halimi, dans le 7e arrondissement de Lyon va ouvrir ses portes avec une semaine de retard. En comptant la Cité scolaire internationale, ce nouveau collège sera le quatrième collège public du 7ème.Photo : OM/Rue89Lyon

« Nous considérons que l’apprentissage d’un enfant à vivre en société se fait dans des lieux de mixité sociale et ethnique »

Alors, avec deux autres familles motivées (militantes ?) nous avons décidé de mettre nos enfants dans le collège du quartier, et histoire de rassurer nos enfants (et nous aussi par la même occasion ?) de demander à ce qu’ils et elles soient dans la même classe, histoire de faire ce fameux trop long trajet (on parle de 20 minutes !) ensemble par exemple.

Nous considérons, entre autres, que l’apprentissage d’un enfant à vivre en société se fait dans des lieux de mixité sociale et ethnique.

En cette rentrée, il m’arrive encore d’être traversée par des doutes, mais plus furtifs, et j’attends donc de voir ce que l’avenir nous réservera.

Il me reste, aussi, une sorte de tristesse de vivre cet abandon de l’école publique par certaines classes sociales, dans un quartier et une ville où il fait plutôt bon vivre. Je suis peinée par ce clivage qui se fait de plus en plus tôt, me semble-t-il, nous éloignant un peu plus d’un mirage du vivre ensemble…

Rentrée scolaire à Lyon : les cantines fermées dans 26 écoles ce jeudi

Rentrée scolaire à Lyon : les cantines fermées dans 26 écoles ce jeudi

Cette rentrée scolaire du jeudi 2 septembre commencera avec des cantines fermées dans de nombreuses écoles de la Ville de Lyon en raison d’une grève des agents municipaux.

Ce jeudi 2 septembre, la rentrée scolaire s’annonce compliquée dans les écoles de la ville de Lyon. Pour protester contre l’augmentation de leur temps de travail ainsi que contre la modification de leur droit de grève, de nombreux agents municipaux seront en grève pour ce premier jour d’école.

D’après la mairie, le service de restauration des élèves ne pourra être assuré dans toutes les écoles maternelles et élémentaires. Ce jeudi, les cantines de 26 écoles de la Ville de Lyon seront fermées, certaines assurant toutefois un accueil des élèves avec un pique-nique fourni par les parents :

Lyon 2e :

    La cantine de l’école élémentaire Alphonse de Lamartine (Lyon 2e) sera fermée.

Lyon 3e :

    Les cantines des écoles maternelle et élémentaire Paul Bert (Lyon 3e) seront fermées.Les cantines des écoles maternelle et élémentaire Meynis (3e) seront fermées. Les parents sont invités à fournir un pique-nique froid aux élèves de l’école élémentaire uniquement.La cantine de l’école maternelle Montbrillant (3e) sera fermée, les parents sont invités à fournir un pique-nique froid aux élèves. Celle de l’école élémentaire restera ouverte normalement. Les cantines des écoles maternelle et élémentaire Gabriel Nové-Josserand (3e) seront fermées. Les parents sont invités à fournir un pique-nique froid aux élèves.

Lyon 4e :

    La cantine de l’école maternelle Commandant Arnaud (Lyon 4e) sera fermée, les parents sont invités à fournir un pique-nique froid aux élèves. Celle de l’école élémentaire restera ouverte normalement.

Lyon 5e :

    La cantine de l’école maternelle des Battières (Lyon 5e) sera fermée.La cantine de l’école élémentaire Albert Camus (5e) sera fermée, les parents sont invités à fournir un pique-nique froid aux élèves.Les cantines des écoles maternelle et élémentaire Irène Joliot-Curie (5e) seront fermées.

Lyon 7e :

    Les cantines des écoles maternelle et élémentaire Marc Bloch (Lyon 7e) seront fermées.La cantine de l’école élémentaire Jean-Marie Chavant (7e) sera fermée, les parents sont invités à fournir un pique-nique froid aux élèves. Celle de l’école maternelle restera ouverte normalement.

Lyon 8e :

    La cantine de l’école élémentaire Marie Bordas (Lyon 8e) sera fermée. Celle de l’école maternelle restera ouverte normalement.Les cantines des écoles élémentaire et maternelle Alain Fournier (8e) seront fermées. Les parents sont invités à fournir un pique-nique froid aux élèves de maternelle uniquement.Les cantines des écoles élémentaire et maternelle Louis Pasteur (8e) seront fermées, les parents sont invités à fournir un pique-nique froid aux élèves.Les cantines des écoles maternelle et élémentaire Charles Péguy (8e) seront fermées.La cantine de l’école élémentaire Philibert Delorme (8e) sera fermée.

Lyon 9e :

    Les cantines des écoles maternelle et élémentaire Jean Zay (Lyon 9e) seront fermées.

En ce qui concerne le périscolaire, l’accueil du matin et du soir (Après la classe et La fin d’aprèm) pourront être assurés normalement.

Ce jeudi 2 septembre, les cantines seront fermées dans 26 écoles de la ville de Lyon. CC Note Thanun/Unsplash
Ce jeudi 2 septembre, les cantines seront fermées dans 26 écoles de la ville de Lyon. CC Note Thanun/Unsplash

Covid : ralentissement de l’épidémie et de la vaccination dans le Rhône

Covid : ralentissement de l’épidémie et de la vaccination dans le Rhône

Dans le Rhône, l’épidémie de Covid semble ralentir en cette fin de mois d’août. Les indicateurs hospitaliers commencent eux aussi à s’améliorer lentement. Dans le même temps le rythme de vaccination a chuté durant le mois d’août.

Autour de la mi-août, le dépistage dans le Rhône a atteint un niveau record. Au 21 août, près de 10% de la population du département a été dépistée sur une semaine. Un niveau plus atteint depuis Noël 2020 et sûrement même dépassé du fait des modifications intervenues depuis dans le traitement statistique.

Une incidence en baisse dans la métropole de Lyon et dans le Rhône

Signe que l’épidémie semble ralentir dans le Rhône, ce haut niveau de dépistage ne s’est pas traduit par une hausse du taux d’incidence. Ni du taux de positivité.

Le taux d’incidence, un des indicateurs de la dynamique de l’épidémie, est en baisse depuis le 15 août. Il s’établissait à 223 cas pour 100 000 habitants au 27 août contre 271 cas au 21 août et 316 cas au 15 août. Soit une baisse d’environ 30% en sur la seconde quinzaine d’août.

Le taux de positivité (part des tests positifs dans l’ensemble du dépistage) a lui perdu près de deux points depuis de le 7 août, passant de 4,4% à 2,7%. La hausse importante du dépistage, notamment due à des « test de confort » en raison du pass sanitaire, peut toutefois expliquer en partie cette baisse.

Signe aussi que cette nouvelle vague épidémique n’a pas épargné les plus jeunes, le taux de positivité chez les 0-9 ans atteint les 16% dans le Rhône au 27 août. Il était de 1% début juillet. Alors que dans le même temps le dépistage était relativement bas pour cette tranche d’âge. Le taux d’incidence reste toutefois inférieur à celui de l’ensemble de la population dans le Rhône : 146 cas pour 100 000 habitants chez les 0-9 ans contre 223 cas dans l’ensemble de la population.

Dans la métropole de Lyon, le taux d’incidence s’élevait à 251 cas pour 100 000 habitants au 27 août. Contre 300 cas au 20 août et 335 cas au 13 août. Soit une baisse de 25% en quinze jours.

Légère baisse des hospitalisations, ralentissement en réanimation

Avec un temps de décalage habituel par rapport à la dynamique de l’épidémie, les indicateurs hospitaliers commencent doucement à s’améliorer. Le rythme des hospitalisations ralentit depuis le 21 août. La vitesse est relativement faible mais la tendance semble se confirmer.

Au 30 août, il y avait eu en moyenne 317 patients Covid hospitalisés dans le Rhône en simultané sur une semaine. Ils étaient 329 au 21 août. Soit une légère baisse de près de 4%.

En réanimation, pas de baisse encore constatée ces derniers jours. En revanche, les entrées en réanimation progressent moins vite. Au 30 août, 91 patients Covid avaient été hospitalisés en réanimation en moyenne sur une semaine. Ils étaient 80 une semaine plus tôt et 70 il y a deux semaines. Soit une progression de près de 14% par semaine. Toutefois, au début du mois d’août quand la reprise épidémique s’est traduite par des arrivées à l’hôpital, la progression des hospitalisations en réanimation a parfois atteint +40% par semaine (comme entre le 6 et le 12 août).

En comparaison, cette vague épidémique s’est pour l’heure traduite par un niveau d’hospitalisation bien plus faible que les précédentes. De 3 à 5 fois plus faible pour l’instant. Au printemps, le pic avait atteint 1200 patients Covid hospitalisés en simultané sur une semaine en avril. Surtout, le niveau était resté très haut et proche des 1000 hospitalisations durant une bonne partie de l’hiver après la vague épidémique de l’automne 2020 où le pic des hospitalisations dans le Rhône avait atteint près de 1800 hospitalisations.

Vaccination en baisse en août dans le Rhône, près de 45% des 12-17 ans vaccinés avant la rentrée

Après la reprise de la vaccination durant la seconde quinzaine de juillet, le rythme a de nouveau ralenti en août dans le Rhône. Après l’annonce à la mi-juillet de la mise en place du pass sanitaire, le rythme de la primo-vaccination a grimpé jusqu’à près de 11 000 injections quotidiennes en moyenne sur une semaine au 3 août. Depuis, ce rythme s’est effondré. Au 27 août, ce sont environ 3 500 premières doses qui ont été administrées en moyenne quotidiennement sur une semaine.

À l’approche de la rentrée des classes, le 2 septembre, le taux de couverture vaccinale des plus jeunes pourrait être un élément important dans la circulation du virus. Au 27 août, 43,4 % des 12-17 ans du Rhône étaient complètement vaccinés (2 doses ou vaccination complète) et 60% avaient reçu une première dose.

À cette date, la part de primo-vaccination dans le Rhône atteignait 74% de la population en âge d’être vaccinée. Le taux de vaccination complète atteignait lui 68% de la population.

Test de dépistage Covid : près de 10% de la population du Rhône testée en une semaine fin août

Test de dépistage Covid : près de 10% de la population du Rhône testée en une semaine fin août

Au 21 août, près de 171 000 personnes domiciliées dans le Rhône ont réalisé un test de dépistage Covid sur une semaine. Un niveau de dépistage équivalent à celui enregistré à Noël dernier et jamais égalé ou dépassé depuis.

Jusqu’alors, le plus fort niveau de dépistage dans le Rhône avait été enregistré à l’approche de Noël dernier. Le 23 décembre 2020, 171 844 tests de dépistage avaient été réalisés sur une semaine dans le département. Ce niveau a été quasiment atteint au 21 août 2021 avec 171 082 tests sur une semaine, selon les chiffres de Santé Publique France.

Des données affinées pour éviter les doublons

Depuis le mois de mai 2021, les doublons sont théoriquement absents des statistiques. Les remontées de données ne comptabilisent ainsi qu’une seule fois les personnes dépistées plusieurs fois sur un temps court, selon les mises à jour de Santé Publique France. Les chiffres du dépistage correspondent donc davantage aujourd’hui au nombre de personnes réellement dépistées. Un nettoyage des données qui n’était pas encore effectué en décembre 2020.

On peut donc estimer que le nombre de personnes qui ont réalisé un test Covid en cette fin de mois d’août 2021 est supérieur à celui de la fin d’année 2020.

Ce nombre représente le nombre de personnes qui ont réalisé un test Covid dont le domicile de référence est situé dans le Rhône. Il ne représente donc pas forcément le nombre de tests effectués dans le département.

Ce pic de 171 000 personnes dépistées signifie que 10% de la population du département ont été dépistés sur une semaine au 21 août, près de leur domicile ou sur leur lieu de vacances.

Test de dépistage Covid : une hausse dans le Rhône qui coïncide avec le variant delta et le pass sanitaire

Une hausse du dépistage qui peut s’expliquer par deux facteurs.

Le premier concerne la forte contagion du variant delta. Si sa circulation semble faiblir désormais, jusqu’à la troisième semaine d’août l’épidémie se propageait rapidement. Le nombre de personnes symptomatiques ou cas contact dépistées a donc logiquement cru.

Le second concerne la mise en place du pass sanitaire dans certains lieux publics au début du mois d’août. Elle a donc obligé les personnes pas encore (totalement) vaccinées à réaliser un test de dépistage Covid. Elle a par ailleurs coïncidé avec les départs en vacances du mois d’août.

Depuis, cette date, le dépistage a ralenti. Au 27 août, 156 000 personnes avaient été dépistées sur une semaine dans le Rhône. Signe que le rythme de l’épidémie faiblit, malgré ce fort niveau de dépistage, le taux d’incidence est en baisse depuis le 15 août. Il s’établissait à 223 cas pour 100 000 habitants au 27 août contre 271 cas au 21 août et 316 cas au 15 août.

dépistage test Covid Lyon Rhône
Le centre de dépistage Covid des HCL mis en place depuis juillet 2021 à l’hôpital Edouard Herriot.Photo : LB/Rue89Lyon

Aux Minguettes, une surveillante comme prof de maths : « Jamais ça ne serait arrivé dans un collège du 6ème »

Aux Minguettes, une surveillante comme prof de maths : « Jamais ça ne serait arrivé dans un collège du 6ème »

Depuis le début de la période de Covid, l’Éducation nationale rencontre des difficultés encore plus importantes pour remplacer les professeurs absents. Dans les zones dites « REP » ou « REP + » (Réseaux d’Education Prioritaires), là où la lumière n’est pas tournée, certaines directions n’hésitent pas à employer des surveillant·es en lieu et place des profs. C’est le cas de Chloé (nom d’emprunt), embauchée comme surveillante dans un collège des Minguettes à Vénissieux.

Diplômée en sciences politiques, cette jeune femme d’une trentaine d’années s’est pourtant retrouvée à enseigner les mathématiques, puis le français alors qu’elle était embauchée avec un contrat d’assistante d’éducation. Elle témoigne.

« Début mars 2021, j’ai été embauchée par un collège des Minguettes à Vénissieux comme surveillante. Les choses étaient présentées de la sorte et rien ne m’a au départ fait penser que cela allait en être autrement.

J’ai signé mon contrat d’assistante d’éducation un mercredi, et le vendredi j’étais déjà convoquée dans le bureau du principal. Il m’a expliqué que le professeur de mathématiques ne pouvait plus assurer ses cours en présentiel, qu’il fallait donc quelqu’un présent sur place. Mon cursus est bien loin du domaine scientifique, ils le savaient. J’ai proposé une solution : le professeur étant en télétravail, ne pouvait-il pas assurer ses cours via une webcam pendant que je surveillais la classe ? La réponse fut simple : le prof ne possédait pas de webcam.

J’étais alors en période d’essai, impossible pour moi de perdre ce travail. Je me suis sentie obligée d’accepter.

Voilà comment j’ai commencé à enseigner les mathématiques à 6 classes d’élèves allant de la 6ème à la 3ème, soit de 12 à 15 heures de cours par semaine, de mars à mai.

« Des décisions qui leur ferment les portes de l’école, de l’éducation et de l’instruction »

Le professeur de mathématiques en télétravail se chargeait de fournir les polycopiés, il n’avait aucune obligation d’effectuer un travail minimum. Moi, je devais assurer le cours, et les polycopiés évidemment ne suffisaient pas. Parfois, je me trouvais obligée de faire les exercices moi-même, sur mon temps de pionne, afin d’avoir des corrigés.

L’idée générale était “Je remplace votre professeur, mais il voit tout, il corrige vos copies et je fais des compte-rendus“. Sauf qu’au vu des délais pour rendre les copies, les élèves ont rapidement compris que j’étais un peu seule aux commandes. Il m’a fallu parfois corriger moi-même les contrôles. Et lorsque le professeur venait récupérer les copies, difficile d’expliquer aux élèves pourquoi ce dernier ne pouvait pas leur faire cours alors qu’ils le croisaient dans les couloirs de ce collège des Minguettes.

Pour le remplissage des bulletins du dernier trimestre, le professeur a mis lui-même les appréciations. Il n’avait pourtant quasiment pas été là du trimestre et ne m’avait posé aucune question sur les élèves. A ce moment-là, je n’ai même pas été concertée.

Au bout d’un mois de remplacement, après les mathématiques, ce fut le français. Le principal m’a enlevé quatre classes de maths. Et je me suis retrouvé avec quatre classes de français et deux de mathématiques. La professeure, en prolongation de son arrêt maternité, avait besoin d’une remplaçante. Là encore, j’ai pris la place sans dire mot. Cette fois-ci, je me retrouvais carrément sans aucun cours.

Alors que dans ces deux matières, je me devais de préparer au mieux les 3ème pour le brevet.

« Dans ce collège des Minguettes, on se fiche de vous, on ne prend même pas la peine de vous mettre de vrais professeurs, voilà le message transmis »

Comment expliquer à des gamins difficiles à gérer, parfois en perdition, cette différence de statut. Il était complexe d’instaurer un rapport de confiance avec eux lorsque d’une heure à une autre j’étais pionne, puis prof. Surveillante, il pouvait dès lors me tutoyer et m’appeler Chloé. Professeure, il fallait me vouvoyer et m’appeler Madame. Instaurer le respect ne fut pas une mince affaire. Cette alternance de statuts me discréditait de facto.

On se fiche d’eux, on ne prend même pas la peine de leur mettre de vrais professeurs. Les élèves le comprennent bien.

Cette situation a duré trois mois au total. J’ai bien tenté de demander un salaire en conséquence, mais n’ayant pas le statut de professeur je n’y avais évidemment pas droit. Je travaillais 41 heures/semaine, avec des horaires bien différents de ceux prévus initialement. La charge mentale et émotionnelle était toute autre. J’exerçais comme professeure avec un salaire de surveillante de 1230 euros, sans aucun droit à la prime REP +. 

Lors de ma première semaine, j’ai été convoquée par le principal qui m’a fait une proposition plus qu’étrange. Afin de faciliter la gestion des classes, il souhaitait en exclure quelques-uns de manière préventive. Des profils qui sont selon lui impossibles à canaliser. Je me suis opposée radicalement à cette idée qui me semblait profondément injuste. Pour moi, ils ne devraient être exclus que s’ils franchissaient la ligne. Sinon, c’est considérer que ce sont des gamins irrécupérables, sans possibilité d’avenir.

Minguettes collèges Vénissieux
Ville dans la ville, le plateau des Minguettes (146 hectares) compte 23 000 habitants et trois collègesPhoto : HP

« Jamais cette situation ne se serait passée dans un collège du 6ème arrondissement »

J’aurais pu choisir de ne rien faire et de ne faire que du gardiennage, personne n’en aurait rien dit. Mais, il m’était inconcevable de léser davantage ces enfants. Personne n’avait véritablement l’air de se soucier d’eux, à part une partie de l’équipe pédagogique qui se montrait plus investie. Les parents n’étaient même pas avertis du fait qu’une surveillante faisait la classe à leurs enfants. Soyons honnête, jamais cela ne se serait passé dans un collège du 6ème arrondissement. Un collège se situant au cœur des Minguettes, à Vénissieux, n’intéresse pas grand monde.

La plupart de ces enfants connaissent déjà des difficultés, et évoluent dans un environnement bien souvent défavorisé. L’école pourrait, devrait être, une chance pour eux, c’est donc ici qu’il faut mettre le personnel compétent. J’ai conscience d’avoir perdu au moins quatre ou cinq élèves en cours de route. Des élèves qui n’auraient peut-être pas décroché s’ils avaient pu recevoir une scolarité digne ce nom. Pour beaucoup, il est inenvisageable d’avoir une scolarité ailleurs que dans leur quartier.

Lorsque j’ai arrêté mes fonctions, il restait 3 semaines de cours. Trois semaines durant lesquelles les 3ème n’ont eu aucun professeur en mathématiques, juste avant le brevet. Pour les 5ème, il n’y a eu aucun cours français et de mathématiques lors du dernier mois. Sans compter les absences avant mon arrivée.

Ma crainte est qu’en septembre la situation se reproduise avec d’autres surveillants dans ce collège de Vénissieux ou d’ailleurs. Si tout le monde s’en contente, pourquoi arrêteraient-ils d’employer des surveillants en guise de professeur ? »

Propos recueillis par Camille Brenot