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Actualités, enquêtes à Lyon et dans la région

Julie Siboni, ex-étudiante à l’Université Lyon 2 : « Ce prof a cassé ma vie »

Julie Siboni, ex-étudiante à l’Université Lyon 2 : « Ce prof a cassé ma vie »

[Enquête en trois volets – 3/3] Julie Siboni fait partie des anciennes étudiantes qui ont décidé de témoigner des faits de harcèlement sexuel dont elle accuse le principal professeur de cinéma de l’Université Lyon 2. Elle raconte être restée sous son emprise pendant trois ans et avoir dû quitter la fac pour lui échapper.

En avril 2021, plusieurs anciennes étudiantes de l’Université Lyon 2 décident de briser le silence sur le comportement abusif d’un de leurs enseignants de cinéma, toujours en poste. Il s’agit de Jacques Gerstenkorn, une figure incontournable du monde universitaire du cinéma à Lyon, professeur à l’Université Lyon 2 depuis une trentaine d’années.

Ces anciennes étudiantes ont ainsi voulu raconter à Rue89Lyon la stratégie rodée de l’enseignant, pour se rendre indispensable dans leur cursus scolaire et leur avenir professionnel. Elles témoignent d’une véritable emprise, qui a débouché sur des situations de harcèlement sexuel voire d’agression sexuelle.

Rencontre avec l’une de ces ex-étudiantes de l’Université Lyon 2, Julie Siboni. A 38 ans, elle est aujourd’hui réalisatrice de films. Le harcèlement sexuel qu’elle accuse Jacques Gerstenkorn de lui avoir fait subir pendant ses trois ans à l’Université Lyon 2 a laissé des traces indélébiles dans sa vie.

Julie Siboni à l'automne 2006, juste après avoir quitté l'Université Lyon 2 pour échapper à son professeur de cinéma
Julie Siboni à l’automne 2006, juste après avoir quitté l’Université Lyon 2 pour échapper à son professeur de cinéma. DR

« J’ai conservé les mails de Jacques Gerstenkorn par crainte qu’il dépasse un jour les bornes »

Julie Siboni fait la connaissance de Jacques Gerstenkorn dès ses premiers jours à l’Université Lyon 2, en septembre 2001, à l’occasion d’une intervention du professeur pour présenter le cursus cinéma. Deux années plus tard, en troisième année de licence, elle le retrouve en cours. Au printemps 2004, l’étudiante ne trouve pas de stage, pourtant indispensable pour valider sa licence.

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Lyon Antifa fest : une attaque « politique » pour les organisateurs

Lyon Antifa fest : une attaque « politique » pour les organisateurs

Après la polémique déclenchée par une de leur vidéo promotionnelle, dans laquelle un groupe insulte les forces de l’ordre, le Lyon Antifa fest a pris la parole. Ses organisateurs s’étonnent de la fermeté de la sanction (coupure de subvention de la Région). Et dédouanent la salle de concert, le CCO de Villeurbanne, de toute responsabilité.

Les réactions s’enchaînent à la suite de la polémique autour du Lyon Antifa fest. Initialement programmé à Villeurbanne en décembre, ce festival, créé en 2013 à la suite de la mort du militant antifasciste Clément Meric, est sous le feu des projecteurs. A circulé une vidéo promotionnelle dans laquelle le groupe Lax & Orginal Tonio fait chanter au public le refrain : « Tous les flics c’est des bâtards [sic]. »

Monté au créneau, le président de la Région Auvergne-Rhône-Alpes Laurent Wauquiez (LR) a décidé de supprimer la subvention régionale accordée au CCO de Villeurbanne, salle qui accueille l’événement. Une réaction très ferme qui a fait réagir, pour son aspect jugé « disproportionné ». Après les réactions du mairie PS de Villeurbanne, du CCO et de l’opposition socialiste de Laurent Wauquiez à la Région, les organisateurs de l’événement et principaux intéressés ont répondu à Rue89Lyon, ce mardi 7 septembre.

Pour le Lyon Antifa fest : une attaque avec un « dessein politique »

En préambule, ces derniers annoncent que la vidéo a été retirée des réseaux sociaux, comme nous l’avions remarqué. Ils reviennent ensuite sur le retrait de la subvention de 45 000 euros au CCO, décidé par Laurent Wauquiez et annoncé dans les colonnes du Progrès.

« Si les propos tenus dans cette vidéo agitent et offensent la sphère politique, le CCO ne saurait en aucune façon être tenu pour responsable, marque l’organisation. Nous ne pouvons au contraire que nous interroger quant au dessein politique qui anime cette décision à l’approche des futures élections. » 

De même, ils rappellent qu’aucun incident n’est à déplorer sur le festival au cours des sept dernières années. En revanche, le CCO a subi, en 2019, des menaces et une attaque avec tentative d’incendie afin « de nous la dissuader de nous accueillir. » Une affaire qui avait alors créé peu d’émoi, selon eux.

Sur la vidéo en question, ils s’étonnent d’une réaction disproportionnée.

« L’extrait utilisé afin de nous nuire est un habile procédé d’opposition politique car aucune violence n’y était réclamée. »

Maintien du festival ? Une décision attendue dans la semaine

Dans le même temps, ils regrettent la fermeté de la sanction annoncée quand d’autres groupes, situés à l’extrême droite, semblent mieux s’en sortir, selon eux.

« Nous nous interrogeons quant à la fermeté annoncé à notre encontre et notre appel supposé à la haine lorsqu’en parallèle, les locaux d’organismes dissous par le gouvernement (Génération identitaire) ont encore pignon sur rue, au sein même de notre ville »

Pour l’ensemble de ces raisons, les organisateurs demandent à ce que cesse « l’acharnement politico-médiatique » contre eux et contre le CCO. La mairie de Villeurbanne s’est donné jusqu’à la fin de semaine pour statuer sur la programmation, ou non, de l’événement. 

Après la polémique déclenchée par une de leur vidéo promotionnelle insultant les forces de l’ordre, le Lyon Antifa fest a pris la parole.
Dans la vidéo de présentation du festival, la phrase « tous les flics sont des bâtards » a créé la polémique. Capture d’écran.

Covid : l’épidémie ralentit mais le niveau reste élevé dans le Rhône

Covid : l’épidémie ralentit mais le niveau reste élevé dans le Rhône

Le ralentissement de l’épidémie de Covid se confirme dans le Rhône et la métropole de Lyon. Les entrées en réanimation commencent désormais elles aussi à diminuer. La vaccination progresse toutefois très lentement dans le département.

Au 7 septembre, le recul de de l’épidémie de Covid est confirmé. Les indicateurs hospitaliers évoluent désormais positivement eux aussi. Toutefois, le niveau de l’épidémie demeure relativement élevé. Notamment dans un contexte de rentrée scolaire et de ses possibles conséquences.

Le taux d’incidence passe sous les 200 cas dans la métropole de Lyon et dans le Rhône

Après avoir connu un pic au 21 août 2021, le dépistage décroît depuis lors dans le Rhône. Il reste toutefois encore élevé, avec près de 134 000 tests (PCR et antigéniques) réalisés sur une semaine au 3 septembre. Par comparaison, le niveau de dépistage actuel est plus élevé que lors de la deuxième vague de l’automne 2020.

Le taux d’incidence poursuit son ralentissement dans le Rhône. Au 3 septembre, il était de 176 cas positifs pour 100 000 habitants (sur une semaine), contre 216 cas une semaine plus tôt. Soit une baisse de près de 20%.

Malgré cette évolution positive, le niveau de circulation de l’épidémie reste élevé. Chez les personnes les plus à risques, au-delà de 65 ans, il avoisine en moyenne les 100 cas pour 100 000 habitants.

Ces derniers jours, le taux de positivité (part des tests positifs dans l’ensemble du dépistage) a cessé de ralentir. L’évolution est minime et le niveau actuel relativement bas (proche de 2,5%). Cette évolution est en partie imputable au ralentissement du dépistage. Le fort pic de dépistage autour du 15 août à participer à faire chuter l’indicateur. Son évolution dans les semaines à venir sera toutefois à surveiller dans l’optique d’un possible rebond à la faveur de la rentrée scolaire.

Dans la métropole de Lyon, le taux d’incidence est lui aussi descendu sous la barre des 200 cas pour 100 000 habitants. Au 3 septembre il s’élevait à 193 cas pour 100 000 habitants (sur une semaine) contre 251 au 27 août. Soit une baisse de près de 25%. Avec moins de 200 cas pour 100 000 habitants dans le Rhône comme dans la métropole de Lyon, le préfet du Rhône devrait lever l’obligation de pass sanitaire pour accéder aux grands centres commerciaux du département.

Le recul de l’épidémie de Covid se ressent en réanimation dans le Rhône

Jusqu’ici, les indicateurs hospitaliers connaissaient une évolution légèrement décalée de celle de la dynamique de l’épidémie. Si les hospitalisations avaient baissé depuis une dizaine de jours, les entrées en réanimation continuaient d’augmenter.

Désormais, le recul de l’épidémie se ressent également en réanimation. Au 6 septembre, 86 patients Covid avaient été hospitalisés en réanimation en moyenne sur une semaine dans le Rhône, selon les chiffres de Santé Publique France. Ils étaient 90 une semaine plus tôt. La baisse est légère mais réelle.

Les hospitalisations, elles, continuent de baisser. Ce qui devrait mécaniquement permettre de poursuivre cette baisse des admissions en réanimation. Au 6 septembre, 301 patients Covid avaient été hospitalisés en moyenne sur une semaine dans le Rhône. Ils étaient 312 une semaine plus tôt.

L’amélioration des indicateurs hospitaliers se confirme également à l’échelle régionale.

Près de la moitié des 12-17 ans vaccinés avant la rentrée

Le rythme de vaccination n’a pas évolué à la hausse depuis une semaine. Il a même encore ralenti depuis la semaine dernière. Passant de 3 500 à près de 3 000 premières injections par jour en moyenne sur une semaine. Au 2 septembre, 75% de la population du Rhône avait reçu une première injection et près de 70% était complètement vaccinée.

Avec la rentrée des classes, le taux de couverture vaccinale des plus jeunes pourrait être un élément important dans la circulation du virus. Au 2 septembre, 48% des 12-17 ans du Rhône étaient complètement vaccinés (2 doses ou parcours complet) et 63% avaient reçu une première dose.

À cette date, la part de primo-vaccination en Auvergne-Rhône-Alpes atteignait 73% de la population en âge d’être vaccinée. Le taux de vaccination complète atteignait lui 67,5% de la population.

Harcèlement sexuel à l’Université Lyon 2 : 15 ans d’omerta

Harcèlement sexuel à l’Université Lyon 2 : 15 ans d’omerta

[Enquête en trois volets – 2/3] Quatre anciennes étudiantes de Lyon 2 ont décidé de briser le silence sur le harcèlement sexuel dont elles ont été victimes, auprès de Rue89Lyon. Il semblerait que l’université ait été alertée dès 2006 des problèmes systématiques rencontrés avec Jacques Gerstenkorn, enseignant bien en place considéré comme le « monsieur cinéma » de la fac.

« J’ai pris conscience que Jacques Gerstenkorn avait quasiment une technique standardisée avec les étudiantes, pour abuser d’elles physiquement et psychologiquement. Ce qui m’a poussé à témoigner, à soutenir cette démarche et à encourager d’autres victimes de parler, c’est qu’il a fait ça toute sa carrière. Et qu’il continue aujourd’hui. J’ai de la colère contre lui et contre tout un système. En fait, je me rends compte que beaucoup de gens étaient au courant. »

Marianne Palesse est remontée. Elle fait partie des quatre ex-étudiantes de l’Université Lyon 2 qui ont décidé de témoigner du harcèlement sexuel dont elles auraient été victimes de la part de Jacques Gerstenkorn, un professeur du département de cinéma, dont il a aussi assuré la direction.

Aujourd’hui, elle est en colère contre Jacques Gerstenkorn mais aussi plus largement contre le « système universitaire français ». Un avis partagé par les trois autres victimes présumées, Julie Siboni, Louise Hémon et GASH (initiales de la jeune femme, que nous utilisons à sa demande).

Chacune à leur manière et à leur échelle, elles racontent avoir tenté de signaler les comportements inadéquats du professeur. Aujourd’hui, on découvre que le harcèlement sexuel de cet enseignent vis-à-vis de ses étudiantes a quasiment toujours été un secret de Polichinelle dans l’enceinte de l’Université Lyon 2.

université Lyon 2 harcèlement sexuel
L’université Lyon 2, campus de Bron.

Un premier signalement dès 2006

Parmi les victimes présumées de Jacques Gerstenkorn qui ont accepté de témoigner auprès de Rue89Lyon, c’est Julie Siboni qui a, la première, donné formellement l’alerte. Au terme des trois ans de harcèlement sexuel dont elle accuse Jacques Gerstenkorn, elle a décidé de renoncer à son doctorat et de quitter l’Université Lyon 2.

Rue89Lyon a pu consulter le mail qu’elle a envoyé le 23 septembre 2006 à son directeur de recherche, Martin Barnier, également directeur du département Arts de la scène de Lyon 2 à l’époque :

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À Villeurbanne, polémique autour de propos anti-police et de la subvention coupée au CCO

À Villeurbanne, polémique autour de propos anti-police et de la subvention coupée au CCO

Depuis ce lundi 6 septembre, les réactions s’enchaînent autour de la légitimité ou non du « Lyon Antifa fest ». Un événement musical qui se tient de tradition dans la salle de concert du CCO, à Villeurbanne, en décembre. Des propos anti-police tenus par un groupe de rap et repris par l’équipe organisatrice, lors d’une vidéo de présentation, ont entrainé l’annonce d’une suppression de la subvention régionale octroyée à la salle par Laurent Wauquiez (LR), via le journal Le Progrès.

Pas certain que ce soit le type de bras de fer qui réconcilie Laurent Wauquiez (LR) avec le monde de la culture. Ce lundi 6 septembre, le président de la Région Auvergne Rhône-Alpes est monté au créneau dans les colonnes du Progrès. L’élu Les Républicains a annoncé la suppression d’une subvention de 45 000 euros qui étaient versée jusqu’alors au CCO, une association dont les locaux – qui comprennent une salle de concert – sont installés à Villeurbanne depuis 1963.

En cause ? Des propos anti-police tenus par un groupe de musique dans une vidéo de présentation de l’Antifa fest, un évènement généralement accueilli par le CCO, en décembre. 

Dans ce clip de deux minutes, relayé par plusieurs groupes activistes et antifas lyonnais comme la Gale, le « groupe antifasciste Lyon et environs » (qui l’a retiré depuis), on entend une insulte adressée aux forces de l’ordre. C’est elle que pointe Laurent Wauquiez. Il s’agit de l’extrait d’une vidéo de 2015, dans laquelle le groupe Lax & Orginal Tonio fait chanter au public, sur un air de supporter de foot, le refrain « Tous les flics c’est des bâtards [sic]. »

« Ce concert était toléré jusque-là par respect pour la diversité d’opinions, mais ils ont clairement franchi la ligne rouge en insultant ouvertement les forces de l’ordre dans un contexte très lourd, indique Laurent Wauquiez dans les colonnes du quotidien régional. C’est inacceptable de dénoncer les violences dans un sens alors que nos policiers se font agresser tous les jours. »

Capture d'écran Vidéo rap
Dans la vidéo de présentation du festival, la phrase « tous les flics sont des bâtards » a créé la polémique. Capture d’écran.

À Villeurbanne, le CCO se « désolidarise » mais rappelle que le festival n’était pas encore programmé

À sa suite, ces propos ont été condamnés de manière très générale, par des élus de tous bords. La sanction, en revanche, a été parfois jugée abusive. Par communiqué, le maire PS de Villeurbanne, Cédric Van Styvendael, a ainsi exprimé :

« Ces insultes sont inacceptables et dangereuses. Je condamne fermement ces propos. Pour autant, il est utile de rappeler qu’en démocratie, la liberté d’expression est un droit fondamental et l’expression artistique doit être protégée […] Je serai toujours vigilant à ce que toutes les expressions artistiques, dès lors qu’elles respectent la loi, puissent avoir droit de cité.  » 

Les gérants de la salle de concert restent dubitatifs. Après s’être désolidarisé de ces insultes anti-police, le CCO de Villeurbanne a annoncé que le festival n’était, pour l’heure, pas annoncé et qu’aucune convention n’avait été signée. De même, elle dénonce la confusion entretenue par le titre du Progrès (« Des rappeurs insultent la police, Wauquiez coupe la subvention du festival antifa »). Et rappelle la destination de cette subvention :

« Les subventions octroyées par la région n’impactent pas l’association Culture de classe [organisatrice du festival]. Cette dotation n’est en aucun cas utilisée par le CCO pour ce type d’évènement dont nous ne sommes pas l’organisateur », indique l’équipe de la salle. 

Le CCO et le festival attaqués par le passé par l’extrême droite

Autrement dit, la punition paraît disproportionnée pour cette salle qui accueille chaque année plus de 50 000 personnes. Un point que n’a pas manqué de souligner le vice-président du groupe socialiste, écologiste et démocrate à la Région, Johann Cesa. 

« Une polémique sur les propos tenus par un groupe de rap, fussent-ils intolérables, ne peut servir de prétexte pour affaiblir une structure culturelle reconnue de longue date et dont les actions n’ont jamais éveillé le moindre soupçon », s’agace-t-il dans un communiqué. 

Créé en 2013, le « Lyon Antifa fest » devait tenir sa huitième édition cette année. Jusqu’à présent, il avait fait parler de lui notamment pour avoir été menacé par des groupuscules d’extrême droite. En 2019 notamment, les locaux du CCO avait été vandalisés deux jours avant l’événement.

Organisatrice de l’événement, l’association Culture de classe s’est donnée quelques jours avant de communiquer sur la question. Contactée, elle précise simplement être indépendante et ne pas être affiliée à des groupes d’actions politique comme la Gale ou comme la Jeune garde. 

La mairie de Villeurbanne a, elle, déclaré qu’une réflexion était en cours sur la tenue, ou non, du festival. La prochaine édition était initialement prévue les 10 et 11 décembre 2021.

À Lyon, de nouvelles places en crèches près de chez vous ?

À Lyon, de nouvelles places en crèches près de chez vous ?

De nouvelles crèches ou nouveaux relais d’assistantes maternelles seront-ils construits à Lyon ? Entre poursuite de projets et nouveaux investissements, voici ce qui pourrait voir le jour dans les arrondissements de Lyon en matière de politique pour la petite enfance.

Pour son mandat jusqu’en 2026, le maire de Lyon Grégory Doucet et son équipe municipale, prévoient un budget d’environ 62 millions d’euros pour le secteur scolaire. Une large partie (59 millions) venant d’autorisations de programmes impulsées par l’actuelle majorité.

Les arrondissements de Lyon 3e et Lyon 7e pourraient être les plus concernés par des ouvertures de nouvelles structures (dont certaines déjà programmées précédemment).

Les constructions et travaux prévus dans les crèches par arrondissement de Lyon :

Lyon 1er arrondissement

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    Crèche Augustins : finalisation de l’aménagement

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Lyon 2e arrondissement

    Acquisition et aménagement d’une nouvelle crèche – Projet ICFAcquisition et aménagement de deux nouvelles crèchesCréation d’un Relais d’assistantes maternelles : lieu mutualiséCrèche Quivogne : relocalisation des « Cocons de Blandine »

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Lyon 3e arrondissement

    Crèche ZAC Part Dieu Ouest : acquisition et aménagement d’une 2ème crècheCrèche Les Montchatons Acacias – Reconstruction ou réhabilitationMaternelle Dolet et Crèche Boileau – Terrasse et rénovation thermiqueAcquisition et aménagement de deux nouvelles crèchesCrèche Montbrillant – Travaux de conservation et d’améliorationCréation d’une Maison de la Parentalité site RochaixCrèche Rochaix 1 – Travaux de conservation et d’améliorationCréation de deux Relais d’assistantes maternelles

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Lyon 4e arrondissement

    Création d’un Relais d’assistantes maternellesCrèche Saint-Bernard : rénovation de locaux

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Lyon 5earrondissement

    Acquisition et aménagement d’une nouvelle crèche, possiblement dans le secteur Charcot

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Lyon 6e arrondissement

    Acquisition et aménagement d’une nouvelle crèche Crèche Masséna : relocalisationCrèche Pierre Corneille : rénovation de locauxCréation d’un Lieu d’Accueil Enfants-Parents et d’un Relais d’assistantes maternelles

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Lyon 7e arrondissement

    PUP Duvivier Cronstadt : Nouvelle crèche (poursuite de projet)PUP Ginkgo : Nouvelle crèche (poursuite de projet)Acquisition et aménagement de deux nouvelles crèches (à déterminer)Crèche les P’tits Pas : Fin de la restructurationCréation d’un Relais d’assistantes maternelles (à déterminer)Crèche Chevreul : Travaux de conservation et d’améliorationAnnexe Saint-Lazare : Travaux d’adaptation des locaux et augmentation d’effectif

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Lyon 8e arrondissement

    Crèche Dumont : Acquisition et aménagementAcquisition et aménagement d’une nouvelle crèche et Relais d’assistantes maternellesCrèche Weill : Travaux de conservation et d’améliorationCrèche Barbusse : Travaux de conservation et d’amélioration

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Lyon 9e arrondissement

Enfance

    Crèche Gorge de Loup : Acquisition et aménagementCrèche La Duchère : Travaux de conservation et d’améliorationCrèche La Sauvagère : Travaux de conservation du patrimoineCrèche Champvert : Mise en accessibilité et amélioration des conditions d’accueil

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Enfants dans une crèche
À Lyon, comme dans d’autres grandes villes, les places en crèches municipales sont parfois insuffisantes par rapport à la demande. Photo CC by BBC Creative via Unsplash

Sous l’emprise du « monsieur cinéma » de l’Université Lyon 2

Sous l’emprise du « monsieur cinéma » de l’Université Lyon 2

[Enquête en trois volets – 1/3] Rue89Lyon a recueilli les témoignages de plusieurs femmes qui racontent le comportement abusif d’un professeur de l’Université Lyon 2, qualifié de « monsieur cinéma » de la fac car il y exerce des fonctions incontournables, en études de cinéma, depuis une trentaine d’années. Les faits rapportés vont du harcèlement à l’agression sexuelle.

Les ondes de choc d’octobre 2017 se font encore sentir, modifiant sans doute définitivement le regard médiatique et sociétal sur les situations d’emprise. Pour rappel, cet automne-là, le New York Times rapporte qu’une douzaine de femmes accusent de harcèlement et d’agressions sexuelles le producteur de cinéma Harvey Weinstein.

Quelques jours après ces révélations faites par la presse, de nombreuses autres femmes accusent à leur tour le producteur. Sur les réseaux sociaux, le désormais célèbre #MeToo signe la naissance d’un vaste mouvement de libération de la parole.

A Lyon, une histoire comparable, dans une moindre mesure, se déroule depuis de nombreuses années dans ce milieu clos qui touche à la fois au cinéma et à l’université. Un professeur du département cinéma de l’Université Lyon 2, Jacques Gerstenkorn, est mis en cause. Comme pour le producteur américain, il aurait fait miroiter à de jeunes étudiantes des débouchés alléchants, sur le plan universitaire comme professionnel.

Petit à petit, celles-ci se sont trouvées dans des situations de dépendance vis-à-vis du professeur, jusqu’à ce qu’une forme d’emprise s’installe, donnant lieu à des situations de harcèlement sexuel voire d’agression sexuelle.

Un enseignant en situation de potentat à l’Université Lyon 2

En avril 2021, quatre anciennes étudiantes de cinéma de l’Université Lyon 2 et de Nanterre ont tiré la sonnette d’alarme concernant le comportement de ce professeur. Elles ont décidé de témoigner auprès de Rue89Lyon du harcèlement sexuel, des abus de pouvoir ou encore de l’agression sexuelle que Jacques Gerstenkorn leur aurait fait subir.

Près de quinze ans après les faits pour certaines, elles souhaitent témoigner avant tout pour « protéger les étudiantes actuelles ». Le 19 avril dernier, l’Université Lyon 2 a de son côté ouvert une enquête administrative, toujours en cours.

Jacques Gerstenkorn est une figure bien connue de l’Université Lyon 2 où il enseigne depuis une trentaine d’années. Il est aujourd’hui professeur des universités en études cinématographiques et audiovisuelles, directeur du laboratoire Passages Arts & Littératures (XXe-XXIe) et directeur du festival lyonnais de films documentaires Doc en courts, qu’il a fondé.

Par le passé, il a également été directeur du département d’études cinématographiques de l’Université Lyon 2 dans les années 90 et responsable du master professionnel Diffusion des arts et des savoirs par l’image (DASI). Dans le monde universitaire lyonnais du cinéma, Jacques Gerstenkorn semble incontournable. Physiquement, on parle d’un homme lambda à la cinquantaine bien tassée, dont on oublierait le visage sitôt croisé dans la rue.

A Lyon 2 et dans son champ d’études, Jacques Gerstenkorn ferait la pluie et le beau temps, à en croire les étudiantes et ex-étudiantes qui ont témoigné auprès de Rue89Lyon.

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A Lyon, le silure à l’apparence monstrueuse : « On lui attribue tous les maux »

A Lyon, le silure à l’apparence monstrueuse : « On lui attribue tous les maux »

[Série] Pour cet épisode, plongeons dans les abîmes du Rhône et de la Saône, à la rencontre d’un des plus vieux – et paradoxalement récent- habitant des environs de Lyon : le silure. Bête mal aimée du fait de son apparence monstrueuse, son énormité et sa réputation de prédateur sanguinaire, il semblerait pourtant que le poisson joue un rôle plus que bénéfique pour la biodiversité (et qu’en prime, il ne soit pas si mauvais dans l’assiette).

Tous les étés ou presque, la bête fait -à ses dépens- la une de la presse locale. Portée à bout de bras par un, deux ou parfois même trois pêcheurs, le silure est le graal de ceux qui ont le goût du défi. Le poisson d’eau douce peut peser jusqu’à 150 kg et mesurer 2,75 mètres en France. Sa pêche représente donc un exploit d’endurance et de force physique.

Yoan Job a 35 ans, il travaille dans la logistique et le transport. Il a tenu sa première canne à pêche à l’âge de 10 ans, en compagnie de son grand-père :

« J’ai longtemps pêché les petits poissons de friture, je me suis mis aux carnassiers comme le brochet ou la sandre un peu plus tard. »

À Lyon, « La pêche au silure provoque des sensations uniques »

silure Lyon
Un silure à ventre blanc pêché par Yoan Job près de Lyon. Photo : Yoan Job

La passion de Yoan Job pour le silure lui est venue il y a un peu moins de 5 ans :

« La pêche au silure provoque des sensations uniques, de l’adrénaline. L’an dernier j’ai pêché un silure de deux mètres près de Condrieu, j’ai mis une demie-heure à le remonter. »

Un beau silure pêché par Jean-Claude Tanzilli
Un silure pêché par Jean-Claude Tanzilli en 1992

Comme la plupart des pêcheurs de silure, Yoan Job a remis sa prise à l’eau après une petite photo de rigueur. Le carnassier a probablement eu vite fait de regagner les profondeurs du Rhône.

Yoan Job admire l’animal et s’indigne de la réputation de nuisible qu’on lui donne souvent. Une indignation partagée par l’expert et le pionnier de la pêche au silure français : Jean-Claude Tanzilli. Auteur d’un ouvrage à ce sujet : « L’homme silure », il considère que l’acceptation de l’animal est une question de temps et d’habitude :

« On a dit les mêmes choses sur la sandre dans l’après-guerre, qu’elle décimait les populations aquatiques. Pour le silure, c’est sans doute une question de temps. »

Effectivement, on entend souvent dire de lui qu’il est « invasif », qu’il bouleverse la biodiversité et les écosystèmes. Pourtant, il semblerait que le silure ait toute sa place dans le Rhône et la Saône, près de Lyon.

Le silure était présent dans le Rhône il y a 8 millions d’années

Une petite rétrospective s’impose. D’après une étude de 2016 chapeautée par Jean-Pierre Faure, directeur technique à la Fédération de Pêche du Rhône, le silure est en réalité l’un des plus vieux habitants des eaux de la région :

« Historiquement, le genre Silurus était présent dans le bassin du Rhône à la fin de l’époque géologique du Miocène (-8 millions d’années), comme en attestent les fossiles découverts en Ardèche sur le site de la montagne d’Andance dans le massif du Coiron, ancien lac d’origine volcanique. »

Pourquoi parle-t-on d’espèce « invasive » alors que le silure était déjà présent dans la région ? Parce que les premiers silures n’ont probablement pas subsisté aux grandes glaciations :

« Les silures glanes, poissons thermophiles, ont besoin d’une eau aux environ de 20°C pour leur reproduction. Leurs ancêtres ont donc probablement disparu du bassin du Rhône avec les glaciations quaternaires. »

Comment la bête est-elle donc revenue en terres lyonnaises ? Elle a tout simplement été réintroduite. Les silures apparaissent à plusieurs reprises au cours de l’histoire dans les descriptions de la faune du Rhin et du Danube. Pour autant, les mastodontes des rivières ne reviennent pas dans la région Auvergne-Rhône-Alpes avant 1950, raconte Jean-Pierre Faure :

« En 1956, 29 sujets originaires du Danube furent acclimatés dans un étang de la commune de Lescheroux (Ain). Fin 1968, l’introduction de leur descendance dans la Sâne morte, dans le bassin versant de la Seille, fût le point de départ de la recolonisation de l’ensemble du bassin hydrographique du Rhône. »

Deux millions d’années après sa disparition, le silure a donc conquis tout le département en moins de trente ans. Et les bêtes carnivores croissent et se multiplient. Jean-Claude Tanzilli temporise :

« Elles ne croissent pas si vite que ça. J’ai pêché l’un des premiers grands silures dans la Seille en 1992. Il faisait 1 mètre 93. »

« Les silures ont l’avantage d’être cannibales »

Pour Simon Gaillot, chargé d’étude à la Fédération de Pêche du Rhône, à Lyon, cette colonisation de toute la région par le silure aurait pu être un problème :

« Mais les silures ont l’avantage non négligeable d’être une espèce cannibale. »

bébé silure Rhône Lyon
Un bébé silure. Photo : Fédération de Pêche du Rhône

Cet « avantage » se vérifie à partir des années 2000 :

« On a eu une explosion des densités dans les années 1990 à 2000, mais à partir du moment où on a eu des spécimens qui faisaient 2 mètres, ils se sont auto-régulés. »

En bref, les gros ont mangé les petits. Au point même d’avoir engagé une raréfaction de l’espèce sur ces dernières années. D’après l’étude de 2016 de Jean-Pierre Faure :

« La tendance est clairement à la baisse des effectifs de silure capturés. »

pêche Lyon silure Rhône Lyon
Une belle pêche au silure près de Lyon. Photo, et sur la gauche : JC Tanzilli

D’après Jean-Pierre Faure, la densité de silure est divisée par 2,5 en cinq ans sur le territoire. Les silures envahissent donc finalement assez peu les eaux de la région. Qu’en est-il des « dégâts » qu’ils causeraient à l’équilibre de la biodiversité ?

On lui reproche surtout de manger les espèces migratrices comme le saumon, l’anguille ou la lamproie. Pour Simon Gaillot, chargé d’étude à la Fédération de Pêche du Rhône, le silure est à nouveau le coupable idéal :

« Les silures se mettent à la sortie des barrages, et ils attendent que les poissons passent. »

Les poissons migrateurs remontent le courant des rivières et passent par des passes-à-poissons, des petits escaliers aménagés.

Simon Gaillot poursuit :

« Le vrai fond du problème ce n’est pas le silure, mais l’ouvrage en lui-même. »

Dans les environs de Lyon, le problème des barrages se pose moins que sur la Garonne par exemple, entre Toulouse et Bordeaux :

« Nous n’avons pas ce soucis car nous n’avons pas (ou très exceptionnellement) de grands migrateurs (autrement dit des espèces dont le cycle de vie s’effectue en mer et en eau douce, avec d’importantes migrations) dans le département. Nous avons en revanche quelques barrages dont celui de Pierre-Bénite, de Jons ou encore de Cusset. Le barrage de Jons est équipé d’une passe à poisson, avec un système de vidéocomptage permettant d’évaluer les poissons transitant dans l’ouvrage (enregistrement vidéo de chaque poisson utilisant l’ouvrage). Nous réalisons ce suivi vidéo et nous n’avons par ailleurs pas observé de comportement de prédation par le silure spécifiquement dans cet ouvrage. »

« Le silure représente un vrai intérêt en termes de gestion des espèces invasives à Lyon »

Le poisson chat est aussi au (vaste) menu du silure. Simon Gaillot ajoute :

« Le silure représente un vrai intérêt pour la biodiversité en termes de gestion des espèces invasives, on soupçonne qu’il ait eu un réel intérêt dans la gestion du poisson chat par exemple. »

Dans son étude, Jean-Pierre Faure a étudié le contenu stomacal des silures. Simon Gaillot les commente :

« Au final, on ne trouve que 40% de poissons dans l’estomac du silure, et dans ces 40%, il y a des poissons chats, qui sont, comme je disais, des espèces carnivores invasives. »

On trouve aussi 28% de gastéropodes et de bivalves (des moules et des escargots) :

« Pour la plupart, il s’agit d’espèces envahissantes. »

pêche Rhône Lyon
La photo de rigueur, avant de remettre le silure à l’eau, par Yoan Job

Ensuite, en moyenne, il y a 20% d’écrevisses américaines dans les estomacs des silures du département du Rhône. Simon Gaillot déclare :

« Ça aussi, au risque de me répéter, c’est une bête invasive qui pose vraiment problème. »

Finalement, on trouve 1% de mammifères, 1% d’oiseaux, 1% de reptiles… Les pourcentages restants sont, en proportions variées, des ordures ménagères, des morceaux de plastique, des restes de nourriture humaine…

« Il y en a encore qui tranchent la gorge aux silures avant de les remettre à l’eau »

Difficile donc, de justifier le procès d’intention fait au silure. Pour Yoan Job, pêcheur passionné de 35 ans, on peut expliquer cette méfiance à l’égard des silures par une mauvaise lecture des pêcheurs de la région lyonnaise :

« Dans les années 1980 à 1990, les mailles (lire encadré) étaient moins strictes et tout le monde pêchait pour manger. Au point qu’il y avait de moins en moins de brochets, de sandres, et de truites. Il a été décrété que c’était de la faute des silures, qui faisaient de la concurrence aux pêcheurs. »

Un décalage générationnel facile à comprendre pour Jean-Claude Tanzilli :

« Les pêcheurs d’entre-deux guerres et d’après-guerre, c’est sûr qu’ils pêchaient pour manger, et qu’il fallait qu’ils ramènent du poisson au dîner. A l’époque, c’est presque tous les Lyonnais qui se rendaient sur la Saône chaque week-end. »

pêche silure Gérard Collomb Jean-Michel Aulas Olympique Lyonnais
La pêche au silure annuelle de Gérard Collomb, ancien maire de Lyon et Jean-Michel Aulas, président de l’Olympique Lyonnais. Près de Lyon, en 2009. Photo : JC Tanzilli

Il conclut :

« Ces pêcheurs-là attribuent tous les maux au silure. Il y en a encore qui leur tranchent la gorge avant de les remettre à l’eau. »

Yoan Job poursuit :

« Dans la nouvelle génération de pêcheurs, il y en a beaucoup qui pêchent pour l’exploit, pas pour manger. Moi, je relâche toujours les poissons que je pêche, je prends une photo, je passe un bon moment et ça me suffit. »

Il y aurait du changement dans les pratiques de la pêche française selon Yoan Job :

« Cette nouvelle génération de pêcheurs a à cœur les questions de biodiversité et de protection de la nature. Au point qu’on voit apparaître de plus en plus de « pêcheurs sentinelles » qui balancent à la police les braconniers qui pêchent des poissons illégalement. C’est pas très cool, mais c’est utile. »

Il semblerait donc que le silure n’est ni invasif, ni particulièrement destructeur pour la biodiversité. Reste donc un dernier cliché : a-t-il un goût vaseux ?

« Le silure, c’est vraiment bon »

Jean-Claude Tanzilli se souvient, il en a mangé en Roumanie, et c’était délicieux :

« C’était des silures pêchés dans le Danube. J’en ai mangé en carpaccio, en goujonnette… C’était vraiment bon. »

En France, ils sont rares à savoir cuisiner la bête. Cependant, Lyon jouit d’un cuisinier de silure reconnu, Jean-Louis Manoa, chef depuis 41 ans au restaurant Le Mercière (Lyon 2è). Pour lui, la raison pour laquelle les français ne mangent pas de silure, c’est avant tout car il n’existe pas d’approvisionnement :

« Il n’y a aucun poissonnier qui vend du silure. Et puis, il y a des silures qui ont mauvais goût, on m’a dit un goût « vaseux » pour celui pêché en Saône. Mon silure, je le pêche moi-même dans la Loire. »

En effet, dépendant des cours d’eau dans lequel ils sont pêchés, les silures peuvent même être dangereux pour la santé, car il s’agit d’une espèce dite « bio-accumulatrice », qui peut s’imprégner de PCB. Jean-Louis Manoa poursuit :

« Quand le silure est bon, il a un goût assez neutre, une texture proche de la lotte. Il y a des gens qui disent qu’il a mauvais goût, qu’il faut le cuisiner avec une sauce au vin pour que ça passe… Mon silure, il est délicieux comme ça. »

Une belle pêche au silure près de Lyon /Photo (et à gauche du pêcheur) : JC Tanzilli
Une belle pêche au silure près de Lyon /Photo (et à gauche du pêcheur) : JC Tanzilli

Le poisson « délicieux comme ça » demande quand même plusieurs jours de préparation au chef :

« Il faut d’abord le faire dégorger dans l’eau douce pendant deux jours, et puis il faut le saigner. Il n’y a que les deux filets du dos qui se mangent, sur une bête de 20 kg, on ne récupère souvent que 2 kg. »

Tout un art donc. Le silure n’est pas proposé à la carte du restaurant Le Mercière, car Jean-Louis Manoa et son fils ne vont pas pêcher tous les week-ends :

« Il s’agit d’une surprise qui arrive de temps en temps pour les amis et les habitués. Ce n’est jamais à la carte et ce n’est jamais vendu. »

#Pêche#Série en cours#Silure

Sorties et culture à Lyon : la sélection du mois de septembre 2021

Sorties et culture à Lyon : la sélection du mois de septembre 2021

Petite sélection de sorties culture à Lyon durant le mois de septembre. L’occasion de prolonger l’été et de rattraper des événements volés par le Covid.

Festival Hallucinations collectives

Le festival « Hallucinations Collectives » revient au Comoedia du 31 août au 6 septembre. Au programme, des œuvres laissées en marge de l’histoire « officielle » du cinéma. Des films délicieusement surprenants voire dérangeants.

Cette année l’organisation du festival change afin de s’adapter aux contraintes sanitaires. La traditionnelle compétition de longs-métrages laisse sa place à une sélection de films n’ayant pas pu sortir en salle. Le « Cabinet des curiosités » regroupant les pépites hors thématiques est élargi et remplace exceptionnellement la catégorie « Carte blanche ».

Pour cette 14ème édition, deux thématiques sont à l’honneur.

    « Le Mysticisme par la face Est » explore les rituels, folklores et autres spiritualités de la Russie à Honk-Kong et de la Turquie au Japon. « Rêves en ricochets : entre avant-garde et exploitation » plonge les spectateurs dans trois rêveries en noir et blanc, liées les unes avec les autres.

« Dementia », « Cold fish », « Sur le globe d’argent »… Les films sélectionnés promettent d’être avant-gardistes, parfois horrifiques et toujours hypnotiques. Pour les cinéphiles les plus avertis, l’incontournable « soirée de la Provoc’ et du mauvais goût » en hommage à la nuit de Canal+, aura lieu vendredi 3 septembre.

Plus d’informations sur le site du festival « Hallucinations Collectives »

capture film "triangle" 2009 Christopher Smith festival Hallucinations collective
A l’affiche du festival « Hallucinations collective » de septembre 2021, le film « Triangle »(2009) de Christopher Smith.

« Raymond Depardon – Films, photos et voyages » 

Plein feu sur Raymond Depardon à l’Institut Lumière du 27 août au 2 octobre. Au programme, une rétrospective des films et une exposition photographique « Le Désert américain ».

Les événements en présence du célèbre photographe, cinéaste, journaliste et créateur d’agence de presse : 

Mardi 7 septembre. 18h30 : Rencontre avec Raymond Depardon animée par Thierry Frémaux (séance complète)

Le même jour. 20h30 : « Journal de France » (2012, 1h40), présenté par Raymond Depardon et sa femme Claudine Nougaret

Mercredi 8 septembre. 18h : Vernissage de l’exposition « Le Désert américain » à la Galerie Cinéma de l’Institut Lumière

Même jour. 19h30 : « Mon arbre » (2019, 24 min) suivi d’une discussion avec le public, puis « La Captive du désert » (1989, 1h38) présenté par Raymond Depardon

Retrouver l’ensemble de la programmation sur le site de l’Institut Lumière

Vinatier Lyon film 12jours Raymond Depardon
La cour d’une unité de l’hôpital psychiatrique du Vinatier à Lyon. Photo issue du film « 12jours » de Raymond Depardon

Festival Les Intergalactiques

Le festival lyonnais de science-fiction concocté par AOA Prod revient enfin pour une neuvième édition, du 9 au 14 septembre.

Avec comme sous-titre, “La forme de l’Autre”, Les Intergalactiques aborde un des grands sujets de la science-fiction, comme le souligne la lettre d’intention du festival.

Pour ce cru 2020/2021, la programmation est encore plus éclectique. En plus des projections de films et d’une soirée d’ouverture comme AOA sait les mijoter, on note, notamment, le samedi 11 septembre à la MJC Monplaisir :

Le tout à prix libre.

Et le lendemain dimanche, se tiendra la deuxième Brocante Intergalactique, toujours à la MJC Monplaisir.

Toutes les informations sur le site du Festival Intergalactiques.

sélection culture septembre Lyon
Le film soviétique de 1972 « Solaris » projeté le dimanche 5 septembre à l’Aquarium-Café le dimanche 5 septembre

Les Invites de Villeurbanne

La nouveauté cette année : les Invites de Villeurbanne auront finalement lieu en ce mois de septembre du 15 au 18 septembre. Désignée capitale française de la culture 2022, la ville s’apprête à accueillir 85 représentations entièrement gratuites.

Le festival « pas pareil » entend faire la part belle à la créativité et l’imaginaire. Concerts, théâtre, danse, acrobaties… Plus de 400 artistes d’Europe, d’Afrique ou encore d’Amérique latine, animeront les rues de Villeurbanne.

Pour cette 17ème édition des Invites dans l’espace public, la jeunesse est à l’honneur dans la scénographie proposée en centre-ville et dans la programmation familiale du mercredi après-midi.

Les jeunes les plus motivés seront invités à se joindre à la préparation du spectacle participatif encadré par la troupe de danse hip-hop N’Soleh. Présenté le vendredi soir, le spectacle prévoit d’être un des temps forts du festival.

Plus d’informations sur le site des Invites de Villeurbanne.

festival Invites Villeurbanne 2021 sélection culture septembre Lyon
Les danseurs de la compagnie Cie Didier Théron proposent une chorégraphie urbaine et sans complexe.Photo : Holger

Festival 6ème continent

Le festival dédié aux « musiques du monde » réinvestit les rues de la Guillotière (7ème et du 3ème arrondissements).

L’objectif (toujours) : rassembler tous les publics, au-delà des différences et des frontières du 16 au 19 septembre.

La première soirée, « Tous à la Guill », est constituée d’une trentaine d’animations, expositions et activités culturelles dispersées aux quatre coins du quartier.

Le vendredi de 19h à 5h du matin, les « musiques du monde » rencontreront l’électro lors de la soirée « Ethnotek » au parc de Gerland.

Le samedi, place au village associatif, également au parc de Gerland, accompagné de spectacles de rue, danses, restaurants du monde et concerts à partir de 20h.

Prix libre. Plus d’informations sur la page Facebook de l’évènement.

Les Subs Session

Rendez-vous du 15 au 19 septembre sous la verrière des Subsistances sur le quai Saint-Vincent (1e). Les Subs Session sont de retour avec une série de concerts allongés. De quoi apprécier comme il se doit la session de musique live intitulée « Optimisme ambient ».

    Jeudi : Le duo Grive composé de la Féline et du musicien Mondkopf propose un voyage hors du temps avec sa musique inclassable à la croisée du rock atmosphérique et du shoegaze.
    Vendredi : Formé en 2012, le groupe Oiseaux-tempête réinvente le genre post-rock pour une expérience délicieusement enivrante.
    Samedi : Flore allie cérémonie sacrée à la performance artistique pour faire vibrer la verrière des Subs au son de la bass music.
    Dimanche : L’artiste Mischa Blanos d’origine roumaine et russe balaie les notes de piano classique au profit d’improvisations mêlant jazz et saillies électro-acoustiques.

Billetterie en ligne. Plus d’informations sur le site des Subs.

Festival Ninkasi

Le Ninkasi affiche son festival dans son réseau d’établissements, du 6 au 12 septembre. Au total, 21 lieux doivent accueillir les festivités.

Une trentaine d’artistes 100% locaux sont programmés : Uptown Lovers, Fabb, Ulysse Von Ecstasy, Kumbia Boruka, Brume… De la pop rock, à la soul music en passant par le jazz.

Afin de profiter des dernières soirées estivales, deux Open Air se tiendront le samedi 11 septembre :

    Au Ninkasi de Gerland, plusieurs artistes réunis au sein de l’Happiness Therapy feront danser une bonne partie de la nuit sur de la musique house.Au Ninkasi de la Guillotière, le groupe Dowdelin prévoit de faire voyager sur des sonorités aux influences caribéennes.

La vingtaine d’évènements proposés sont entièrement gratuites.

Plus d’informations sur le site du Ninkasi.

#Les invites#Ninkasi

Vélo : cinq circuits au Lyon Free Bike ce dimanche

Vélo : cinq circuits au Lyon Free Bike ce dimanche

C’est le rendez-vous historiques des amateurs de sorties à vélo à Lyon. Le dimanche 5 septembre, on peut découvrir (ou redécouvrir) la ville tout en pédalant.

Cinq circuits sont proposés à vélo dans Lyon, afin de s’adapter aux cyclistes débutants ou aux plus confirmés :

    Découverte : 20 km de balade à plat à travers les lieux emblématiques de Lyon de Gerland jusqu’à la Confluence.
    Rouler pour elles : 27 km de rando solidaire avec 8€ de l’inscription reversés à la prévention contre les cancers féminins, portée par l’association Courir pour elles.
    M : 30 km de route avec un léger dénivelé à affronter pour admirer la vue depuis la colline de Fourvière.
    L : 40 km à la découverte de l’ouest lyonnais avec un passage dans les lieux incontournables du centre-ville.
    XL : 60 km de Gerland jusqu’à Sathonay, dans un parcours sportif mêlant paysages urbains et parcs naturels.

Tarifs et inscriptions en ligne. Pass sanitaire requis pour les participants de plus de 18 ans. Plus d’informations sur le site de Lyon Free Bike.

vélo lyon Lyon Free Bike 2018
Lyon Free Bike 2018Photo : Extra Sports-Gilles Reboisson