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Actualités, enquêtes à Lyon et dans la région

Une fromagerie coopérative à moins d’une heure de Lyon

Une fromagerie coopérative à moins d’une heure de Lyon

À moins d’une heure de route de Lyon, quatre fermes ont décidé de créer leur propre fromagerie coopérative, transformant elles-mêmes leur lait en fromage, dans des conditions choisies. La crise sanitaire leur a apporté un éclairage inattendu.

Les vaches de la ferme du Val Fleury (Chazelles-sur-Lyon)Photo : Moran Kerinec

Dans les Monts du Lyonnais, quatre fermes laitières ont décidé de mettre leurs efforts en commun pour créer une fromagerie coopérative. À moins d’une heure de route de Lyon, la ferme du Val Fleury et le GAEC de la Brumagne (Chazelles-sur-Lyon), la ferme Besson (Saint-Galmier) et la ferme des Deux Hélices (Duerne) ont pour objectif de prouver que « un autre fromage est possible ». Comme le clame le slogan inscrit sous le nom justement donné à la fromagerie : AlterMonts.

Du fromage produit et transformé à 50 km de Lyon

Leur aventure a démarré en 2015, lorsque Adrien Mazet, de la ferme du Val Fleury, songe à reprendre la main sur le devenir du lait de ses vaches. Comme pour toutes les fermes laitières bio, c’était Biolait qui se chargeait de la collecte jusqu’ici. Mais voilà, le lait est ensuite envoyé bien loin des collines verdoyantes des Monts du Lyonnais. Adrien rêve d’une filière bio qui correspondrait plus à sa philosophie, explique-t-il à Reporterre :

« Biolait revend le lait à tous les industriels qui ont une gamme bio, dans toute la France. Cette filière bio est de moins en moins crédible. À quoi ça sert de produire un lait de qualité si c’est pour qu’il soit réduit en poudre dans l’Est ou en Chine ? Pour moi, faire du bio, c’est relocaliser, créer de l’emploi et arrêter de saccager la planète. »

Il n’est pas le seul. Trois autres fermiers laitiers du coin rejoignent avec enthousiasme le projet : relocaliser l’agriculture paysanne, à commencer par leur production laitière. Après quelques années d’échanges et de formations, de dossiers de subvention et de tâtonnements pour mettre au point leur futur fromage, la première pierre de la fromagerie coopérative AlterMonts est posée à la fin de l’année 2019.

Fidèles à leur objectif, les paysans choisissent de l’établir à Saint-Denis-sur-Coise, à quelques kilomètres seulement de chacune de leurs fermes et à 50 km de Lyon. L’épicentre, en quelque sorte, de cette relocalisation de l’agriculture paysanne dans les Monts du Lyonnais.

« Le confinement nous a permis de nous implanter ultra-localement »

C’est alors que la pandémie de Covid-19 a pointé le bout de son nez en France. Au printemps, les écoles ferment leurs portes et la ferme du Val Fleury, qui travaille avec les cantines scolaires de la ville de Lyon, se retrouve avec 35 000 pots de yaourts sur les bras…

Sur les réseaux sociaux, les internautes font circuler l’info et plusieurs centaines de personnes débarquent à la ferme pour acheter les yaourts. Depuis, AlterMonts a mis en place un marché hebdomadaire qui rencontre du succès encore aujourd’hui. Un coup de pouce inattendu, explique Adrien à Reporterre :

« Il y avait une vraie demande des gens du coin. Nous n’étions pas très connus dans les monts du Lyonnais, maintenant si. Le confinement nous a permis de nous implanter ultra-localement. »

12 000 crèmes desserts à la vanille à écouler

Ironie du sort, près d’un an plus tard, la ferme du Val Fleury se retrouve dans une situation presque identique. Le président de la République, Emmanuel Macron, a annoncé le 31 mars la fermeture des écoles, crèches, collèges et lycées pour tenter de juguler la circulation du coronavirus, toujours bien présent sur le territoire français. La ferme se retrouve à nouveau avec la production destinée aux cantines sur les bras, s’agissant cette fois-ci de 12 500 crèmes desserts à la vanille.

Tirant les leçons de leur expérience du premier confinement, les paysans ont parié sur la demande locale pour écouler leur stock sur leur petit marché à AlterMonts. Et encore une fois, les critères locaux et bio de leur travail a plu, au moins autant que la saveur vanille.

#Circuit court

Pesquet décolle en direct ce vendredi avec le planétarium de Vaulx

Pesquet décolle en direct ce vendredi avec le planétarium de Vaulx

Le départ de Thomas Pesquet et de trois autres astronautes pour l’espace a été reporté à ce vendredi 23 avril en fin de matinée. A cette occasion, le planétarium de Vaulx-en-Velin propose de suivre le décollage en direct, via sa chaîne twitch.

Après la mission Proxima en 2016, Thomas Pesquet va s’envoler une seconde fois, cette fois-ci pour la mission Alpha. Il ne quittera pas la terre seul, mais avec trois autres astronautes : le japonais Akihiko Hoshide ainsi que les américains Megan Mc Arthur et Shane Kimbrough. Initialement prévu ce jeudi 22 avril, le départ a finalement été reporté à ce vendredi 23 avril à 11h49 précisément. Le planétarium de Vaulx-en-Velin propose de suivre l’événement en direct dès 10h.

Si vous décidez de suivre le décollage avec le planétarium de Vaulx-en-Velin, d’autres mordus de l’espace se joindront à cette équipée : Pierre, le médiateur scientifique du planétarium de Vaulx en Velin, Michel Tognini, ancien astronaute et parrain du planétarium ainsi qu’Eric Bottlaender, journaliste spatial.

Ces trois derniers resteront à terre mais commenteront ce décollage historique et répondront aux questions des internautes qui suivent le live.

Le planétarium de Vaulx-en-Velin fait du rab pour Thomas Pesquet

Ils se remettront au service des internautes 23h après le décollage (qui n’est toujours pas précisément planifié), pour commenter cette fois-ci, l’amarrage du vaisseau spatial à l’ISS, la station spatiale internationale. D’ordinaire le planétarium aurait organisé cet échange dans ses locaux, non loin de la mairie de Vaulx-en-Velin, comme ils en ont l’habitude. Pandémie oblige, le moment sera partagé à distance.

Les quatre astronautes que le planétarium de Vaulx en Velin suivra lors d'un live twitch ©SpaceX
Les quatre astronautes que le planétarium de Vaulx en Velin suivra lors d’un live twitchPhoto : SpaceX
#Planétarium de Vaulx-en-Velin

Comment Laurent Wauquiez fait de la vaccination un support de communication

Comment Laurent Wauquiez fait de la vaccination un support de communication

Laurent Wauquiez a décidé de s’investir sur le front de la lutte contre la pandémie de Covid-19 -et comment le lui reprocher ? Le président de la région Auvergne-Rhône-Alpes participe donc à la mise en place de quelques centres de vaccination localement. Et il tient à le faire savoir.

Mais la méthode de communication, très offensive, tend à éclipser les partenaires principaux.

La compétence santé, qui appartient à l’État, se déploie au niveau local par le biais de l’ARS (agence régionale de santé). La mise en œuvre de la campagne de vaccination, démarrée en France, lui incombe donc, avec les préfectures.

Les soignants, les doses vaccinales, le matériel médical sont les postes de dépenses principaux. Les partenaires sanitaires tels que les centres universitaires hospitaliers, ou encore les pompiers, jouent aussi leur rôle. Les collectivités locales sont à leur tour impliquées de façon à ce que des centres puissent être ouverts rapidement.

Partie prenante de ce maillage, Laurent Wauquiez a annoncé début avril qu’il comptait « mettre 12 millions d’euros » sur la table, dans le but d’« accélérer la campagne de vaccination ».

À ce stade, ce sont trois lieux inoccupés ou non utilisés que la collectivité a mis à disposition : Rochexpo à la Roche/Foron, la Grande Halle à Cournon-d’Auvergne, Alpexpo à Grenoble ouvert en grande pompe avec le ministre de la Santé Olivier Véran.

D’autres sites sont à l’étude ou proposés. Si la communication s’est faite sur le mode de la grosse cavalerie, avec conférence de presse très relayée, la Région a en fait participé à l’ouverture de seulement 3 centres sur les 159 qui sont à ce jour en activité sur le territoire Auvergne-Rhône-Alpes.

Centres de vaccination : les logos disproportionnés de la Région

Où vont donc les 12 millions d’euros annoncés, puisque les postes les plus lourds restent les personnels soignants, les vaccins, le matériel ? Il s’agit notamment du gardiennage, des tables et chaises… Dans l’entourage de Laurent Wauquiez, on nous répond :

« Ce n’est pas 12 millions d’euros injectés d’un seul coup. La somme servira au moins jusqu’à cet été. Si dans trois ou quatre mois certaines intercommunalités de la région n’arrivent plus à faire tenir dans la durée les centres de vaccination ouverts chez elles, on sera prêt à prendre le relais ».

Autre mission confiée aux collectivités par les partenaires de santé, dans la mise en place des centres de vaccination : la production de la signalétique. Les affiches et autres matériels de communication, servant à indiquer qu’il s’agit d’un centre officiel, doivent faire apparaître les logos de tous les acteurs en jeu.

Mais sur les centres où Laurent Wauquiez est intervenu, cette signalétique est devenue un objet de promotion d’envergure. Kakémonos aux couleurs de la Région et logo disproportionné sur les affiches.

Le message audible est le suivant : « la Région protège ses habitants ». C’est donc la collectivité et son président qui apparaissent comme les opérateurs principaux de la vaccination à ces endroits.

La signalétique devant un centre de vaccination, avec le logo large de la Région et ceux, minuscules, des partenaires. DR
La signalétique devant un centre de vaccination, avec le logo large de la Région et ceux, minuscules, des partenaires (Twitter de Laurent Wauquiez).

Campagnes vaccinale et électorale

Dans l’entourage de Laurent Wauquiez, on estime qu’il s’agit plus d’un défaut de communication de la part des partenaires. On ne voit donc pas le problème : « tout le monde est invité aux conférences de presse ». Et à l’image, sur les télés locales, le président de Région prend en effet la pose aux côtés des partenaires, devant bâche et marée de logos bleus.

Des éléments graphiques peuvent-ils créer la brouille ? Ils revêtent en tout cas une importance toute particulière en cette période. Parallèlement à la campagne de vaccination s’en mène une autre, sur le terrain politique cette fois. S’il ne s’est toujours pas officiellement déclaré candidat aux élections régionales de juin prochain, il ne fait pas de doute que Laurent Wauquiez se présentera à sa propre succession à la tête de Région.

« Pour le moment, on travaille. Notre seule préoccupation, c’est les habitants de la région, leur santé. Aujourd’hui, la question des élections ne se pose pas du tout », nous déclare un proche du président.

Et pour cause. La campagne électorale ne peut que patiner dans un contexte sanitaire ne permettant quasi pas d’action de terrain pour les candidats.

« Le vélo comme unique totem à Lyon peut être contreproductif »

« Le vélo comme unique totem à Lyon peut être contreproductif »

Reno Bistan, qui se présente comme éco-anxieux et tient, à ce titre, une chronique sur Rue89Lyon, nous parle cette semaine du risque pris par la Métropole écologiste de Lyon, à favoriser le vélo sans accompagner cette politique d’une offre complète et accessible de transports en commun. Colonnes ouvertes.

R.E.V et R.E.M

Dans la communication de la Métropole, à travers les pages de son journal notamment, comme dans l’image que les élu.e.s aiment donner d’elles/eux mêmes : il y a le vélo !

Un certain contraste bien appréciable par rapport à une ancienne mandature où les « vroomers » étaient plutôt légion, mais qui peut laisser craindre que cette manière d’utiliser la bicyclette comme unique totem ne devienne contre-productive si elle n’est pas assortie d’une réflexion, de projections et d’une communication au moins aussi importante concernant les transports en commun.

Il ne s’agit évidemment pas de dire qu’on en fait trop pour le vélo. Lyon reste, malgré tout, loin d’être une ville réellement « cyclable » en terme de continuité des pistes et il demeure beaucoup de chantiers à mettre en route notamment pour le stationnement, l’accès aux établissements scolaires, la promotion auprès des entreprises et des plus jeunes, les rues entièrement cyclables, voire l’aide à l’acquisition d’un cycle pour les personnes sans ressources…

Ajoutons que transports en commun et vélos ne sont pas en concurrence en terme d’infra-structures et même bien souvent des alliés, le vélo pouvant bénéficier, par exemple, des aménagements en « site propre » pour le bus ou le tramway.

Le Réseau Express Vélo devrait être accompagné d’un réseau de transports collectifs global

Le vélo a, en outre, cet avantage de dessiner des parcours à « hauteur de personnes », de matérialiser, en quelques sortes, ce qui, dans une société écologique et conviviale, pourrait être souhaitable en termes de distances pour nos déplacements quotidiens de travail, de loisir, de courses…

La création d’un Réseau Express Vélo semble portée par une réflexion globale sur l’usage, qui concerne l’ensemble des communes et des liaisons, et qui serait à même de sortir la pratique cycliste de cette niche de « nantis » de centre ville à laquelle elle est souvent associée.

Un vélo à Meyzieu. ©LS/Rue89Lyon
Un vélo à Meyzieu.Photo : LS/Rue89Lyon

On sent dans cette réflexion un apport important des associations de promotion du vélo, mais, si ce Réseau Express Vélo peut faire rêver, il est fort dommage de ne pas percevoir un même enthousiasme à parler d’un réseau de transports collectifs global sur la Métropole en s’appuyant notamment sur les réflexions menées par les associations comme Darly qui planchent depuis des années sur la question.

Le tram-train réalise déjà le trajet Tassin – Lyon en 10 minutes

Des réflexions qui recoupent peu ou prou l’incompréhension d’usager.e.s quand au fait que ne soit pas opéré un réel rapprochement entre tous les modes de transports collectifs à disposition (tram-trains, TER, cars du Rhône, Rhônexpress voire cyclopolitains…) pour qu’ils soient entièrement accessibles sur le territoire de la Métropole avec un seul et même ticket, renseignées comme le reste des lignes, en terme d’horaires, sur le site TCL, et surtout intégrés à la réflexion globale sur le développement des transports dans la Métropole.

Ainsi, pendant qu’élu.e.s de l’ouest lyonnais arc-boutés sur la construction d’un métro E et promoteurs du téléphérique s’empoignent, il est étonnant que ne soit quasiment jamais évoquée cette ligne pratique et confortable de tram-train qui rejoint Sain Bel d’un côté et Brignais de l’autre.

Etonnant que ne soit pas rappelé à l’ex-président de la Métropole qui défendait cette ligne de métro E au prétexte qu’elle relierait « Tassin au centre de Lyon en 10 minutes », qu’en fait le tram-train réalise déjà cette performance sans qu’il y ait à attendre plusieurs décennies et que les aménagements qui permettraient de le rendre plus cadencé et usité encore seraient certainement bien moins lourds que ceux nécessaires à la construction d’une ligne de métro.

Le train cher pour des communes qui se ressentent déjà reléguées

De même, il semble absurde que pour se rendre dans le centre de Lyon depuis Givors, pourtant partie intégrante de la Métropole, les TCL proposent un trajet aller-retour de… 4h.

Dans le même temps, on peut consulter la SNCF, constater qu’un train relie les deux villes plusieurs fois par heure pour un temps de trajet d’une vingtaine de minutes. Malheureusement cette solution qui fait largement préférer le train coûte plus de 10 euros aller-retour (alors même que la portion d’autoroute sur ce tronçon est gratuite).

Rappelons que Givors est une commune particulièrement déshéritée, excentrée et que cette situation ne peut qu’aggraver le sentiment de relégation.

Evidemment cet exemple n’est pas isolé et concerne nombre de villes de l’agglomération qui sont connectées à un réseau ferroviaire qui semble totalement ignoré des aménagements en termes de transports collectifs, quand des lignes ne sont pas carrément doublées par le métro alors que d’autres endroits manquent cruellement de modes de desserte pratiques.

Cette subsidiarité souhaitée entre toutes les lignes de transports ne représente pas une innovation incroyable. Elle est même la règle dans de nombreuses villes européennes. En France, on la connaît à Paris bien sûr avec le R.E.R mais elle sera bientôt une réalité à Strasbourg, à Lille le ticket unique est acté dans la Métropole… Et globalement, l’idée que l’optimisation de lignes de trains existantes est une alternative intéressante à la construction longue et laborieuse de nouvelles lignes de métros a plutôt le vent en poupe.

« Une politique des petits pas »

Dans les quelques projets de transports en commun qui ont été rendus publics pour ce mandat, les lignes de tramway proposées pour relier notamment des quartiers de Villeurbanne ou Vaulx-en-Velin ont, bien sûr, toute leur utilité, tout comme les lignes de bus HQS sur les M6/M7 qui auraient tout lieu d’être largement développées un peu partout.

Pour autant lorsque, pour beaucoup de trajets encore, le temps de parcours à l’intérieur même de la Métropole est jusqu’à trois fois plus long en transports en commun qu’en voiture, il semble urgent d’envisager tout ce qui existe comme options pour faciliter ces trajets vers le centre mais également d’un point à l’autre de l’agglomération.

Et lorsque des élu.e.s EELV, pourtant plutôt au fait de ces questions, n’évoquent « que » les 4 lignes de tram supplémentaires, le prolongement du métro voire le transport par câble comme alternative à la voiture individuelle, il reste comme une impression d’une politique des petits pas.

« La Région présidée par le fort peu écologiste Wauquiez ne facilite pas les choses »

Un des arguments opposés à la mutualisation des réseaux est, évidemment, le fait que les TER dépendent de la Région présidée par le fort peu écologiste Wauquiez, ce qui ne facilite pas les choses. Mais bien des équipements sur le territoire associent les deux collectivités et nécessitent une concertation entre la Région et la Métropole. Et puis, dans la perspective très prochaine d’élections régionales, un projet de ce type pourrait être d’autant plus un argument en faveur d’une Région passant au main des écologistes.

Libérer nos vies de l’omniprésence de la voiture est un formidable défi écologique, non seulement par ce qu’elle est une considérable source directe et indirecte de pollution atmosphérique et d’émissions de gaz à effets de serre mais aussi par ce que son usage inconsidéré est étroitement lié à l’artificialisation des sols, à un étalement accéléré des zones d’habitations, commerciales de plus en plus loin de bourgs souvent réduits à peau de chagrin.

A l’inverse, tout comme la présence de pistes de vélo sécurisées, celle de gares et lignes de train régulières, pour peu qu’on encadre cet étalement urbain, peuvent contribuer à rendre le centre des communes plus vivants et « désirables », elles ajoutent une possibilité de déplacement non seulement vers la ville centre mais aussi vers d’autres destinations et notamment les communes voisines.

Les villes pro-vélo en Hollande ou au Danemark sont fortement motorisées

On cite souvent les villes du Nord de l’Europe comme des modèles écologiques du fait de leur grande cyclabilité, mais plus que la seule part modale du vélo, il est intéressant de regarder dans chaque agglomération la part de la voiture dans les déplacements, ce que propose de manière très pratique la plateforme Epomm.

On se rend alors compte que les villes où la voiture est la moins présente ne sont pas forcément celles que l’on pourrait croire et que celles très cyclables de Hollande ou du Danemark sont finalement aussi assez fortement motorisées.

Une autoroute à vélo à Copenhague. ©DR
Une autoroute pour vélos à Copenhague.Photo : DR

En revanche, les agglomérations européennes les plus « vertes » en terme de déplacements sont celles qui combinent le mieux toutes les alternatives à la voiture individuelle : transports publics, cyclabilité et marchabilité.

Le vélo est évidemment une alternative plus que crédible à la voiture dans beaucoup de cas, il permet souvent dans la Métropole un temps de parcours intermédiaire entre l’auto et les transports en commun, sans compter ses effets bénéfiques pour la santé voire la sociabilité.

Un risque à se complaire dans une posture uniquement vélo

Ainsi, le développement de la cyclabilité est un objectif qui doit rester permanent. Pour autant, il y a clairement un risque à se complaire dans une posture uniquement cycliste, à même de prêter le flanc à la caricature, et à ne pas exprimer d’aussi grandes ambitions pour les transports en commun qui incarnent plus que toute autre chose l’équité et l’accessibilité pour tou.te.s.

Et pour concrétiser cette ambition, outre des mesures vraiment ambitieuses en terme de fréquence, de prix et de fiabilité, l’utilisation exhaustive de l’existant dans le cadre d’un réseau métropolitain semble incontournable.

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#éco-anxieux

« Cette répartition droite/gauche entre Lyon 3 et Lyon 2 n’a plus de sens »

« Cette répartition droite/gauche entre Lyon 3 et Lyon 2 n’a plus de sens »

Étudiant à Lyon 3 puis enseignant dans cette université, Eric Carpano en est le nouveau président depuis décembre 2020. Entre la crise sanitaire qui a bouleversé la vie universitaire et exacerbé la précarité étudiante, le passé lié à l’extrême droite de l’université et les violences sexistes et sexuelles, Eric Carpano a du pain sur la planche. Entretien.

Le 7 décembre dernier, la tête de l’Université Jean Moulin Lyon 3 a changé de visage. Après des années sous la présidence de Jacques Comby, c’est Eric Carpano, professeur de droit, qui a repris les rênes de l’université. Cette élection s’est déroulée dans un contexte bien particulier.

Le projet de fusion des universités lyonnaises et stéphanoise, connu sous le nom d’IDEX, a capoté suite au refus de l’Université Jean Monnet de Saint-Etienne d’en voter les statuts. Rapidement, la crise sanitaire du coronavirus s’est imposée, bousculant la vie universitaire française et lourde de séquelles psychologiques et économiques pour ses étudiants.

En parallèle, le passé de Lyon 3, entaché par sa proximité avec l’extrême-droite, semble toujours bien présent dans les esprits malgré les efforts de Jacques Comby, le président de l’Université sortant, pour redorer l’image de la fac.

Pour compléter le tableau, des étudiantes ont ouvert grand les placards de leurs grandes écoles, témoignant de violences sexistes et sexuelles endémiques et d’une réponse tardive voire inexistante de leurs établissements.

Rue89Lyon fait un tour d’horizon des chantiers d’envergure qui attendent son successeur, Eric Carpano.

Rue89Lyon. Vous avez été élu dans un contexte compliqué, entre l’IDEX et la crise sanitaire. Quelle était votre position sur l’IDEX ?

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L’affaire du cardinal Barbarin prend fin mais ouvre un dossier sociétal

L’affaire du cardinal Barbarin prend fin mais ouvre un dossier sociétal

Ce mercredi 14 avril, la cour de Cassation a relaxé le cardinal Barbarin, ex-archevêque de Lyon, accusé de ne pas avoir dénoncé les violences sexuelles commises par le père Preynat sur des enfants. Pourquoi ?

La cour de cassation a pris une décision lourde de conséquences ce mercredi 14 avril en relaxant le cardinal Barbarin. Car au-delà de l’affaire dite « Barbarin », c’est le cadre légal concernant la non-dénonciation de violences sexuelles commises sur des enfants de moins de 15 ans qui était concernée. Et la justice a tranché définitivement en faveur du cardinal, provoquant la consternation des parties civiles.

Le point final de quatre ans de feuilleton judiciaire

Le cardinal Philippe BarbarinPhoto : Pierre Maier/Rue89Lyon

Pour rappel, le cardinal Barbarin était accusé de ne pas avoir dénoncé les violences sexuelles commises par le père Preynat sur des mineurs de 15 ans, alors même qu’il avait été mis au courant. En 2019, le tribunal correctionnel de Lyon avait condamné le cardinal à six mois de prison avec sursis, puis l’homme d’église avait été relaxé en appel début 2020, après quatre ans de feuilleton judiciaire. 

L’association La Parole libérée, qui regroupe les victimes du père Preynat, partie civile dans cette affaire, avait alors formé un pourvoi en cassation, dans l’espoir que la plus haute juridiction française casse le jugement rendu en deuxième instance. Le laborieux parcours des victimes pour que les deux hommes d’église soient sanctionnés avait été adapté début 2019 par François Ozon dans un film intitulé « Grâce à Dieu ». Ce mercredi 14 avril, le dernier espoir des victimes en confirmant la décision de la cour d’appel est parti en fumée.

Les membres de "la parole libérée" Pierre-Emmanuel Germain-Thill , François Devaux, et Alexandre Hezez lors de l'avent-première du film "Grâce à dieu" de François Ozon qui retrace leurs parcours. Au cinéma "Comoedia" le 11 février 2019.©MG/Rue89Lyon
Les membres de « la parole libérée » Pierre-Emmanuel Germain-Thill , François Devaux, et Alexandre Hezez lors de l’avent-première du film « Grâce à dieu » de François Ozon qui retrace leurs parcours. Au cinéma « Comoedia » le 11 février 2019.Photo : MG/Rue89Lyon

Les victimes assez grandes pour dénoncer les faits elles-mêmes

En janvier 2020, la cour d’appel avait estimé que les agressions sexuelles commises par le père Preynat dans les années 80 et 90 étaient prescrites et que lorsque le cardinal Barbarin en avait eu connaissance, en 2010, 2014 et 2015, les victimes étaient alors assez âgées pour porter plainte elles-mêmes. La Cour de cassation a confirmé ce mercredi cette vision des choses, arguant dans un communiqué que seuls « l’âge ou la fragilité de la victime » pouvaient justifier le maintien de l’obligation de dénoncer les violences sexuelles, qu’elles soient prescrites ou non.

Or, dans l’affaire Barbarin, lorsque le cardinal a connaissance des faits. La cour d’appel précise que : 

« Les victimes, âgées de 34 à 36 ans, insérées au plan familial, social et professionnel, sans maladie ou déficience les empêchant de porter plainte, étaient en mesure de dénoncer les faits. » 

Et estime donc que les victimes pouvaient porter plainte elles-mêmes, que le cardinal Barbarin n’avait aucune obligation de le faire à leur place. Il est donc relaxé le 30 janvier 2020.

Les questions posées à la cour de cassation

Ce mercredi, la cour de Cassation s’est alignée sur le jugement rendu en deuxième instance, définissant ainsi le cadre légal concernant la non-dénonciation d’agressions sexuelles commises sur des enfants de moins de 15 ans.

A la question de savoir si l’obligation de dénoncer ce type d’actes s’arrêtait avec leur prescription, la cour de cassation a répondu par la négative. La deuxième question posée à cette juridiction portait sur le fait de savoir si cette obligation de dénoncer les faits cesse lorsque les victimes sont « en état » de le faire elles-mêmes. Là, la cour a répondu oui, relaxant au passage le cardinal Barbarin.

Il appartient donc aux victimes de dénoncer les faits si elles sont en capacité physique et mentale de le faire à l’âge adulte, car une fois la majorité franchie, l’obligation de dénonciation cesse d’exister pour les témoins et adultes mis au courant.

« Cette décision est une faillite sociétale fondée sur le déni des abus sexuels sur mineurs »

Un véritable coup de massue pour François Devaux, une des victimes du père Preynat et président de La Parole libérée, dissoute en mars dernier, qui confie son désarroi aux médias

« Cette décision a le poids d’un choix de société. En tant que victimes, nous voulions que la République s’affirme et arrête de faire semblant devant toutes ces agressions sexuelles sur mineurs. Malheureusement, la République n’aide pas beaucoup et fait encore obstacle. […] Comment laisser l’appréciation de sa vulnérabilité à cette victime qui, précisément, n’arrive pas à dénoncer !

Cette décision est une faillite sociétale encore fondée sur le déni des abus sexuels sur mineurs. Ce combat là n’est donc pas terminé. »

PLU-H à Lyon : une visioconférence à 400 personnes et autant d’idées

PLU-H à Lyon : une visioconférence à 400 personnes et autant d’idées

La Métropole de Lyon a lancé ce mardi 13 avril une concertation publique au sujet d’une modification à venir du PLU-H (plan local d’urbanisme et d’habitation). Près de 400 personnes ont participé mardi soir à une réunion publique organisé par les élu·es, en visioconférence. Une première expérience de « démocratie participative », brouillonne et enthousiaste.

Perspective de la rue des Girondins depuis l’avenue Jean-Jaurès. La rue sera prolongée depuis la rue Félix Brun jusqu’à la station de métro. C’est sur cette portion que des commerces devraient être implantés en pied d’immeubles.

Ce mardi 13 avril, la Métropole de Lyon a ouvert une concertation publique autour de la dernière modification en date du Plan local d’urbanisme et d’habitat (PLU-H). Cet épais document fixe les règles en vigueur et les orientations du schéma d’urbanisme des 59 communes de la métropole de Lyon, jusqu’en 2026.

Il s’agit cette année de la 3ème modification du PLU-H, auquel le nouvel exécutif à majorité écologiste de la Métropole souhaite donner une direction plus cohérente avec son projet politique : du logement social, des modes doux, plus de nature en ville et alentour.

Cette dernière modification doit être soumise aux critiques des habitant·es jusqu’au 20 mai. Et ils comptent bien se saisir de l’occasion pour faire entendre leurs voix.

Près de 400 personnes connectées une visioconférence

Ce mardi soir, pour le lancement de cette concertation publique en visio, ils et elles sont près de 400 à vouloir faire entendre leurs doléances aux vice-présidents de la métropole présents : Pierre Athanaze pour l’environnement, Renaud Payre pour le logement, Béatrice Vessiler pour l’urbanisme et enfin Laurence Boffet chargée justement de la participation citoyenne.

Dans le public, quelques professionnels de l’immobilier mais, en très grande majorité, des habitant.es d’horizons divers : retraité·es du centre-ville de Lyon, jeunes du 3ème ou du 7ème arrondissement, habitant·es de toujours du quartier États-Unis, personnes âgées de Lissieu… Tous soudés par l’envie de s’impliquer dans des décisions qui les concernent.

Béatrice Vessiller, vice-présidente à l’urbanisme, ouvre le bal en présentant les deux axes principaux de cette 3ème modification du PLU-H : la solidarité et l’environnement. Alors que ses collègues détaillent brièvement ce qu’impliquent ces deux termes, à côté de la caméra, le chat s’enflamme. Sur la préservation de l’environnement, les habitant·es seront particulièrement vigilant.es. A l’instar d’un certain Saïd, qui trouve visiblement cet engagement un peu mou :

« Sur Meyzieu, il y avait un magnifique champ qui a été remplacé par des immeubles et le centre de formation de l’OL ! »

Yannick, un autre habitant, a trouvé la solution :

« Peut-on garder les arbres où il y en a ? »

En lettres capitales et nombreux points d’exclamation, Anton prévient d’emblée le nouvel exécutif :

« L’écologie sans lutte des classes, c’est du jardinage ! »

Pendant ce temps, plusieurs personnes demandent sans cesse comment se connecter et tentent de régler leurs webcams. Des têtes apparaissent les unes après les autres sur les écrans, souvent coiffées de cheveux blancs et aux visages ridés.

« Ça devient verbeux, ça parle pour ne rien dire »

Souriant derrière son masque, Renaud Payre, vice-président à l’habitat, au logement social et à la politique de la ville, tente de calmer les esprits :

« Il va peut-être y avoir des questions un peu vives, c’est le but. »

Et d’embrayer sur les enjeux et le rôle de la métropole de Lyon, ainsi que sur sa volonté de « développer une politique de solidarité et de logement social ». Peu réceptif à un cours de politiques publiques, sur le chat, Philippe grogne à l’intention du vice-président :

« Ça devient verbeux, ça parle pour ne rien dire. »

D’autres proposent de mettre en place une université citoyenne pour les aider à décrypter ce fameux PLU-H, qu’ils jugent trop complexe pour le moment. Laurence Boffet, vice-président à la participation et aux initiatives citoyennes en convient, c’est une première en matière de démocratie participative :

« C’est la première fois qu’on met ce document à la concertation des Grands Lyonnais, la première fois qu’on met en place une plateforme de participation. On s’engage à reprendre toutes vos propositions et à les regarder. Là aussi, c’est une première. »

Des idées en pagaille

L’exécutif va avoir du pain sur la planche : pour peu qu’on se donne la peine de les écouter, les citoyen·nes ont beaucoup à dire. Sur le chat, les doléances défilent. Nombre d’entre elles sont très précises et concernent une commune ou un quartier précis. Certain·es réclament des mesures pour lutter contre les voitures, d’autres contre les vélos, c’est selon. Des habitants du centre-ville de Lyon s’inquiètent de la présence de nombreuses locations Airbnb qui fait perdre son âme à leur quartier, estiment-ils. A plusieurs kilomètres de là, les ruraux insistent sur le fait que « la métropole, ce n’est pas que Lyon ! ».

Les habitant·es ne sont pas non plus en manque d’idées pour résoudre ces problèmes : créer davantage d’espaces verts et de parcs canins, planter des arbres dans les trous du goudron, mieux répartir les logements sociaux sur la métropole, jeter en prison les gens qui coupent des arbres, mieux encadrer les loyers sur la Presqu’île…

Les vice-président·es tentent de ramener la discussion sur l’aspect environnemental de cette 3ème modification du PLU-H. Béatrice Vessiller annonce que les zones agricoles censées être transformées en zones d’activité resteront des zones agricoles, qu’il faut favoriser l’urbanisation autour des gares des communes périphériques de Lyon et des dessertes de transports en commun, qu’il faut privilégier les modes doux en augmentant la part de stationnements vélo dans les nouvelles construction tout en diminuant les places de parking des voitures…

Plus de nature, de WC et de bancs publics

De son côté, Pierre Athanaze, en charge de l’environnement justement, tente d’insister sur la nécessité de rendre la ville perméable à l’eau avec des espaces boisés classés et de nouveaux espaces verts en pleine terre. Il enfonce également le clou sur la pollution atmosphérique et sonore dans la métropole de Lyon.

Mais certain·es habitant·es, comme Marie-France, ont d’autres préoccupations, plus concrètes :

« Il faut davantage de WC, de fontaines et de bancs publics ! »

Et un certain Romain d’enchaîner :

« A quand une réglementation sur les climatiseurs qui rejettent l’air chaud sur les voisins ? »

Toutes et tous sont d’accord pour prendre soin de la planète, mais estiment qu’on ne leur en donne pas les moyens. De nombreux·ses habitant·es fustigent les parking-relais pleins ou les espaces verts détruits pour construire des immeubles à la place. A Lissieu, une vieille dame pleure un chêne centenaire coupé récemment près de chez elle.

6000 logements abordables d’ici 2026

Renaud Payre essaye de réorienter le débat sur le logement. Il annonce la construction de 5000 logements sociaux d’ici 2026, ainsi que le passage de 1000 autres en « bail réel solidaire » (BRS), qui permet de dissocier le foncier du bâti. En clair, les ménages sous plafond de ressources peuvent devenir propriétaire d’un logement sans débourser le prix du terrain, dont ils restent locataires.

Au passage, Renaud Payre pointe du doigt les communes carencées en logements sociaux (-25 % de logements sociaux) et frileuses à l’idée d’en faire construire davantage. Il met également en avant sa volonté de lutter contre le logement indigne, « en particulier sur les communes d’Oullins, de Saint-Fons et de Givors ».

Christine, une habitante, prend la parole pour promouvoir l’habitat coopératif comme moyen de lutte contre la spéculation immobilière. Sans s’engager sur le sujet, Renaud Payre affirme que la métropole y est « très favorable ».

Pour Anton, toujours en lettres capitales, cette présentation de la politique du logement de la métropole ne suffit pas :

« Comment allez-vous encourager la réhabilitation des logements existants ? »

La question vise les « passoires thermiques », ces immeubles vétustes et mal isolés comme ces HLM de Lyon 9ème, véritables gouffres financiers et écologiques. Renaud Payre l’a bien compris :

« Pour lutter contre les passoires thermiques, nous avons un outils qui s’appelle Ecoréno’v. Nous allons aussi être attentifs à la végétalisation des toitures… »

Anton ne semble pas convaincu :

« Ça, c’est du jardinage ! »

« De bonnes orientations générales » et des « incantations »

Il n’est pas le seul à être sceptique. Alors que la fin de la visio approche, les questions s’enchaînent dans le chat :

« Pourrait-on saisir les mètres carrés de bureaux inutilisés ? »

« La Petite Guille a besoin qu’on s’intéresse à elle. »

« Et le boulevard des États-Unis ?? »

Dans le chat, un certain Bernard résume l’état d’esprit des participants à cette visio de lancement de la concertation publique :

« Pour l’instant, beaucoup de bonnes orientations générales et incantations exprimées avec des périphrases un peu complexes à comprendre, mais peu d’explications concrètes des actions qui vont être menées. »

Resté·es sur leur faim, les habitant·es se renseignent sur la suite des événements : comment s’assurer que leurs propositions soient remontées et prises en compte ? Laurence Boffet joue l’apaisement : celles-ci seront affinées lors d’ateliers prévus le 6 mai et toutes seront remontées jusqu’au 20 mai, date de fin de la concertation publique. Un bilan des modifications retenues sera fait à l’automne 2021, puis une enquête publique sera ouverte dans la foulée.

En attendant, les habitant·es, enthousiasmé·es par cette première expérience de démocratie participative, ont montré un grand désir de démocratie participative. Au point d’être entendu·es ? Affaire à suivre.

Entre Najat Vallaud-Belkacem et Laurent Wauquiez la guerre sur Wikipédia

Entre Najat Vallaud-Belkacem et Laurent Wauquiez la guerre sur Wikipédia

À l’approche des élections régionales maintenues en juin 2021, plusieurs candidats ont vu leurs pages Wikipédia être enjolivées ou au contraire vandalisées par des internautes anonymes. Dont celles de Laurent Wauquiez et de Najat Vallaud-Belkacem.

En pleine crise sanitaire, la campagne pour les élections régionales maintenues et fixées aux dimanches 20 et 27 juin prochains ne peut se faire quasi que sur le net. Les candidat·es et leurs soutiens l’ont bien compris. Les pages Wikipedia des têtes de liste, dans la région Auvergne-Rhône-Alpes comme dans le reste de la France, subissent les assauts répétés d’internautes (ou de militants) souhaitant supprimer un événement fâcheux ou en enjoliver un autre.

À Lyon, le journaliste Moran Kerinec a décortiqué pour Numerama les pages Wikipédia des 48 têtes de liste aux régionales qui en possèdent une. Un tiers d’entre elles ont déjà été caviardées. Le caviardage consistant à la suppression et, par extension, à l’ajout, de texte gênant dans un article. Comment s’est pris le journaliste pour faire ce pertinent repérage ? 

Laurent Wauquiez insulté, calomnié et même supprimé

Ces pratiques peu reluisantes de caviardage en période de campagne électorale ne sont pas nouvelles. Lors des élections législatives de 2012 déjà, les pages Wikipédia de certain.es candidat.es avaient été trafiquées. Par curiosité, Moran Kerinec est donc allé jeter un œil à celles de deux candidat.es de la région Auvergne-Rhône-Alpes, figures de la campagne, Laurent Wauquiez et Najat Vallaud-Belkacem. 

« Sur la page de Laurent Wauquiez, j’ai remarqué une modification étrange dans l’historique. Le 8 décembre, une adresse IP non inscrite sur Wikipédia et localisée à Vincennes avait rajouté 9856 signes à la page. Il s’agissait en fait d’un chapitre entier s’intitulant « Controverses et affaires judiciaires ». »

Moran Kerinec, journaliste

Le chapitre en question est loin d’être flatteur pour Laurent Wauquiez : l’internaute a listé toutes les affaires judiciaires le concernant et fustige son « opportunisme politique » ainsi que le « clientélisme politique » dont il ferait preuve. 

Laurent Wauquiez, président de la région Auvergne- Rhône-Alpes lors de ses voeux 2019. Le 28 janvier 2019 au musée des Tissus et des Arts Décoratifs. ©MG/Rue89Lyon
Laurent Wauquiez, président de la région Auvergne- Rhône-Alpes lors de ses voeux 2019. Le 28 janvier 2019 au musée des Tissus et des Arts Décoratifs.Photo : MG/Rue89Lyon

Des personnes engagées sur Wikipédia veillent

Pour identifier ces différentes modifications sur la page Wikipédia d’un candidat, rien de plus simple, explique Moran :

« Sur la page Wikipédia, il suffit de cliquer sur « voir l’historique » en haut à droite. On a une longue liste avec tous les ajouts ou les suppressions faites par les internautes. Ceux dont le nom s’affiche en bleu sont des Wikipédiens sûrs, engagés sur Wikipédia et qui participent souvent. Les noms en rouge sont ceux qui participent rarement et qui n’ont pas de fiche. Il y a aussi des séries de chiffres, ce sont les adresses IP des internautes qui ont fait des modifications sans s’inscrire. »

Ainsi, pas plus tard que le 2 avril dernier, une adresse IP a souhaité préciser que Laurent Wauquiez était « un menteur invétéré ». Si l’on remonte un peu dans le temps, le 6 novembre 2018, un internaute a tout simplement supprimé la page Wikipédia entière, ne laissant que « Wauquiez, pire président de France ».

Heureusement, les Wikipédiens veillent au grain. Ces modifications grossières ont été annulées dans les minutes suivantes. 

Des fleurs pour Najat Vallaud-Belkacem

Parfois, le caviardage se fait moins évident. Moran Kerinec a découvert que l’internaute utilisant l’adresse IP localisée à Vincennes avait également apporté des modifications sur la page Wikipédia de Najat Vallaud-Belkacem, tête de liste du PS en Auvergne-Rhône-Alpes et donc rivale de Laurent Wauquiez.

Sur la page de Najat Vallaud-Belkacem, pas d’ajouts calomnieux mais de nombreux passages lissés pour présenter la candidate sous son meilleur jour.

Par exemple, son passage dans l’émission « Le Supplément », en 2016, face au président de Barakacity, Idriss Sihamedi, qualifié de « musulman salafiste qui refuse de serrer la main des femmes et de condamner le État islamique », est ainsi décrit : « presque unanimement critiquée et jugée comme molle, manquant de fermeté, voire inexistante ». C’est devenu : « est critiquée comme manquant de fermeté, voire inexistante par des membres de l’opposition ».

L’IP anonyme a surtout ajouté en défense de la candidate : « Najat Vallaud-Belkacem réaffirme par la suite qu’elle condamne les positions de son interlocuteur. Il lui a semblé à ce moment-là inutile de débattre avec des personnes dont l’idéologie se situe en dehors du champ républicain, cela donnant du crédit à leur parole ».

Najat Vallaud-Belkacem à Villeurbanne au premier tour des élections législativesPhoto : HH/Rue89Lyon

Qui se cache derrière ces caviardages ?

Pour certain·es candidat.es, Moran Kerinec est parvenu à identifier les personnes en chair et en os qui se cachent derrière les pseudos et les adresses IP. Comme ces deux communicantes de l’agence Gantzer, qui ont utilisé leurs vrais noms et prénoms accolés en guise de pseudo.

« Je prends les pseudos Wikipédia et je regarde où ils ont déjà été utilisés avant, souvent sur Twitter. Je retrouve les internautes grâce à leur non-discrétion et à la bêtise humaine. »

Moran Kerinec, journaliste

Concernant l’internaute déterminé à descendre Laurent Wauquiez au profit de Najat Vallaud-Belkacem, Moran Kerinec a fait chou blanc. Pour le moment, car il est tout de même arrivé à le ou la localiser, à une adresse précise du 5ème arrondissement de Paris.

Nuits de Fourvière 2021 : ouverture de la billetterie le 4 mai

Nuits de Fourvière 2021 : ouverture de la billetterie le 4 mai

« Pas de dégradation du festival » pour le directeur des Nuits de Fourvière qui travaille à l’adaptation de l’édition 2021. Dominique Delorme a annoncé ce mercredi à la radio l’ouverture d’une billetterie ce 4 mai. Dans quelles conditions devrait alors se tenir le festival estival de Lyon ?

Le nombre de scènes, en passant de douze à quatre, sera divisé par trois. Le nombre de représentations sera lui aussi divisé par deux. La jauge -nécessairement assise- est pour l’heure fixée à 2000 personnes et se contentera du seul Grand Théâtre, à Fourvière. Tandis qu’une perspective fixée au 15 mai est annoncée par le gouvernement, pour une réouverture des terrasses des restaurants, les événements et les acteurs culturels tentent de leur côté de se préparer aussi. La ministre de la Culture, Roselyne Bachelot, avait déclaré ne pas imaginer un été sans festival.

Économiquement, le montage des Nuits de Fourvière, événement lyonnais phare, soutenu par la Métropole de Lyon, est complexe. « On ne s’attend pas à des pertes », affirme Dominique Delorme :

« On a travaillé main dans la main avec les artistes, les producteurs, pour que le coût des spectacles soit calibré sur le budget du festival, sur ces nouvelles jauges. »

Pour lui, « contrairement à ce qui a pu être dit, il n’y a pas de dégradation » du festival. Il promet que chaque spectacle sera de qualité malgré « le périmètre un peu réduit ».

Quelle programmation pour les Nuits de Fourvière 2021 ?

Pomme, artiste programmée aux Nuits de Fourvière 2021. ©EmmaCortijo
Pomme, artiste programmée aux Nuits de Fourvière 2021.Photo : EmmaCortijo

La programmation est donc stratégique et un casse-tête tout à la fois. Difficile d’adopter la ligne « internationale » des Nuits de Fourvière, dans un contexte de pandémie mondiale, avec arrêts possibles des échanges entre pays.

Pour l’heure, Pomme, Louis Chedid, Woodkid ou Alain Souchon sont des noms cités, qui auraient dû se produire à Lyon en 2020 (édition annulée).

La billetterie sera ouverte ce mardi 4 mai sur une jauge de 35% seulement de la capacité habituelle des théâtres romains. Et le directeur du festival imagine pouvoir prétendre à une jauge de 65% à partir de fin juin.

Piscines, sports : quoi de neuf à Lyon ?

Piscines, sports : quoi de neuf à Lyon ?

Lyon aura-t-elle de nouvelles piscines ? De nouveaux équipements sportifs vont-ils voir le jour près de chez vous ? Réponse par arrondissement de Lyon.

Pour son mandat jusqu’en 2026, le maire de Lyon Grégory Doucet et son équipe municipale, prévoient un budget d’environ 85 millions d’euros pour les équipements sportifs. 80 millions ont été votées par l’actuelle majorité municipale tandis qu’environ 5 millions proviennent d’autorisations de programmes des précédents mandats.

Quels sont les grands axes de l’actuelle majorité d’ici 2026 en matière de sports à Lyon ? Très peu de nouveaux équipements devraient voir le jour. Ils sont, il est vrai, relativement coûteux et pour certains parfois difficiles à implanter dans une ville où les terrains disponibles sont rares.

Lyon aura-t-elle une nouvelle piscine ? On sait Lyon sous-dotée en la matière par rapport à d’autres grandes villes de France. Une piscine est prévue à Lyon 8e dans le cadre de la reconstruction du complexe scolaire Kennedy (secteur États-Unis).

Rien ne bouge dans le 7e arrondissement de Lyon. La piscine de Gerland, passée dans le périmètre du LOU Rugby devrait être rénovée par ce dernier. Un futur bassin était promis par la précédente majorité. La municipalité écologiste de Lyon n’a rien prévu de particulier la concernant pour ce mandat.

Parcourez le plan d’investissements par arrondissements de Lyon :

Lyon 1er arrondissement

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    Complexe sportif Duplat Généty : travaux de rénovation

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Lyon 2e arrondissement

    Construction d’un nouveau gymnase à ConfluencePatinoire Charlemagne : travaux de rénovation des installations techniques et des vestiaires

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Lyon 3e arrondissement

    Salle Jeanne d’Arc : démolition et reconstructionPiscine Garibaldi : travaux de rénovation et d’améliorationStade Marc Vivien Foë : démolition de la friche et réaménagement du terrain secondaire, fin de réaménagement et rénovation du gazonComplexe sportif Charial : réhabilitation et aménagement pour ouverture estivalePatinoire Baraban : travaux de rénovation des installations techniquesTennis club du 3e : nouveaux locaux de boxe en sous-sol et accessibilitéGymnase Lamy : travaux de rénovation

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Lyon 4e arrondissement

    Gymnase Maurice Scève : travaux sur la toiture

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Lyon 5earrondissement

    Gymnase Dodille : rénovation complète

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Lyon 6e arrondissement

    Complexe sportif Tronchet : rénovation de locaux et d’installations techniquesGymnase Bellecombe : travaux de rénovationStade Anatole France : réfection de la clôture d’enceinte

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Lyon 7e arrondissement

Le bassin de 50 mètres de la piscine de Gerland. le plongeoir et les gradins sont classés. ©LB/Rue89Lyon
Le bassin de 50 mètres de la piscine de Gerland. le plongeoir et les gradins sont classés.Photo : LB/Rue89Lyon
    Centre nautique Tony Bertrand : Mise en sécurité inondation et traitement de l’eauPalais des Sports : travaux de rénovationParc de Gerland  : travaux sur Toitures du Skate parc et TennisPlaine des jeux de Gerland : Construction de vestiaires, rénovation gazon et réseauxComplexe sportif Delessert : Travaux de rénovationGymnase Clémenceau : Réhabilitation

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Lyon 8e arrondissement

    Groupe scolaire Kennedy : Nouvelle piscine et nouveau gymnaseStade Dumont : Réaménagement completComplexe sportif Saez : Couverture de deux courts de tennis et création d’un espace de vieGymnase Grignard : Démolition et reconstruction vestiairesStade Bavozet : Réhabilitation des vestiaires et Club HouseStade Georges Vuillermet : Aménagement de jeux sportifs

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Lyon 9e arrondissement

    Piscine de Vaise : Réhabilitation et performance énergétiqueStade de la Rhodia : RéhabilitationStade des Deux Amants : Rénovation et extension des vestiairesPiscine Duchère : RéhabilitationTennis club du Fort : réhabilitation terrains, éclairage, club house

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