Tic-tac nous sommes quelques jours avant Noël, et avant d’éventuels marathons de repas plus ou moins contraints. Autant s’aérer un peu l’esprit.
Il s’avère qu’au Transbordeur, salle de concerts à Villeurbanne, la fête n’est pas tout à fait finie.
Soyons même suffisamment dingos pour aller écouter des rythmiques électroniques fabriquées dans le sud, par les inimitables Massilia Soud System.
Mais oui, c’est bien d’eux dont on parle, qui avaient édité un premier album en 1992 et qui en propose un neuvième, pas moins, en 2021.
Ce même soir, une invitée qui commence à avoir l’habitude du terrain lyonnais pour y passer régulièrement, la brésilienne Flavia Coelho. Passionnante dans sa capacité à absorber les styles, à faire du sien quelque chose de polymorphe et pointu…
Elle proposera des titres remixés par des DJs dont Mo Laudi (Afrique du Sud), Tom Fire ou Torvatz, mais aussi sur des riddims roots ou cumbia. Transpirez maintenant, masqués.
[Du foie gras au Sytral] Les élus siégeant dans l’opposition, au sein de la Métropole de Lyon, s’escriment depuis quasi le début du mandat à démontrer que le président du conseil, l’écologiste Bruno Bernard, se comporte comme un tyran, qui plus est doté de pouvoirs immenses.
Jusque là, les invectives et javelots lancés dans sa direction ont tendance à se perdre dans la nature. Pourquoi si peu d’écho ? Sans doute parce que cette collectivité comme la fonction de son président restent terriblement méconnues et que, de son côté, Bruno Bernard n’en fait guère la promotion.
Bruno Bernard (au centre), président de la Métropole de Lyon et Grégory Doucet, maire de Lyon, au lancement de l’installation de bacs de collecte des déchets alimentaires en vue de leur compostage à Lyon 7e. Photo BE/Rue89Lyon
Dire « Lyon » n’a que peu de sens lorsqu’on veut évoquer cette entité territoriale avec sa logique de services et son réseau de structures. Dans cette acception, c’est alors plutôt de la Métropole de Lyon dont il faut parler, qui forme bien plus qu’une communauté de communes classique.
Depuis 2015 et une refonte institutionnelle alors imaginée par Gérard Collomb et Michel Mercier, elle est en effet dotée de super-pouvoirs réunissant les compétences d’une agglo et celles d’un département. On l’a souvent expliqué sur Rue89Lyon, cette collectivité est unique en France et, en 2020, son président a été élu pour la première fois au suffrage direct. Comme pour la mairie de Lyon, c’est un écologiste qui a gagné ces élections locales.
La question du débat démocratique dans cette organisation institutionnelle est fondamentale et n’est pas réglée, au moins du point de vue des élus d’opposition. Si elles sont légitimes, leurs inquiétudes et interrogations ont toutefois du mal à être entendues. C’est ce qui explique sans doute la violence des termes qu’ils choisissent d’employer (Bruno Bernard est désormais systématiquement qualifié de « dictateur »), comme seul moyen d’attirer un peu de lumière médiatique sur la Métropole.
Il faut noter que Gérard Collomb en son temps avait lui aussi été critiqué pour le non-partage d’information et encore moins de pouvoir décisionnel par les maires des communes composant la Métropole de Lyon qu’il présidait. Ce sont entre autres ses partisans désormais élus d’opposition qui, aujourd’hui, subissent le fonctionnement établi de la collectivité et le reprochent au nouveau président.
Entre le foie gras et le Sytral, quels choix médiatiques ?
Bruno Bernard, président de la Métropole de lyon, avec Grégory Doucet (masqué), maire de LyonPhoto : Houcine Haddouche/Rue89Lyon
Alors que Bruno Bernard pilote un budget de 3,6 milliards d’euros, des compétences quasi générales (sociales, économiques, urbanistiques, culturelles, etc.), mais aussi des organes périphériques on ne peut plus stratégiques tels que le Sytral (autorité organisatrice des transports en commun lyonnais), c’est sur Grégory Doucet que la presse (nationale, particulièrement) focalise avec régularité. C’est lui l’écologiste de Lyon, l’élu à qui les questions sont posées à tout propos.
Bruno Bernard, qualifié d’ »inconnu le plus puissant de France »
Il y a donc légitimement de quoi rager chez les élus d’opposition du conseil métropolitain. Lors de la dernière séance du conseil de métropole, ce début de semaine, c’est autour du Sytral que le débat s’est enflammé. Rappelons que ce syndicat mixte en charge des transports en commun de Lyon va devenir en 2022 un « état dans l’état », transformé en établissement public très puissant (lire notre analyse).
Les élus d’opposition se sont étranglés devant la délibération défendue par Bruno Bernard, pour désigner les prochains représentants de la Métropole dans ce Sytral qui sera devenu « autorité organisatrice des mobilités et des territoires lyonnais » (AOMTL). Ils pourraient ne plus y siéger qu’à 4 au lieu de 7 actuellement -ce qui correspond selon leurs termes à une manière d’être « bâillonnés ».
Louis Pelaez, élu d’opposition LREM et proche de Gérard Collomb (ancien maire de Lyon qui avait réglé l’éventuel problème de notoriété de l’agglomération en étant aussi son président), lui a ainsi adressé une formule assez juste, le qualifiant d’ »inconnu le plus puissant de France« .
Partout sur la planète, à quelques rares exceptions, les espaces et les paysages sont anthropisés, transformés, dessinés par les actions humaines. Interroger le territoire en regardant toutes ses composantes, en intégrant toutes ses traces, en assumant ses potentiels et ses risques, ses interrelations avec tous les vivants, convoque-t-il de nouveaux outils exploratoires, d’enquête, de nouvelles compétences ?
Rue89Lyon est partenaire de l’école urbaine et publie chaque semaine une tribune proposée par des intervenant·es du cycle de conférences “les Mercredis de l’anthropocène“. Ci-après un texte intitulé « Construire encore », signé par Alexis Stremsdoerfer, architecte associé de « Commune », un atelier d’architecture à Lyon.
GivorsPhoto : Commune
Qu’ont en commun les zones commerciales, les lotissements ou les immeubles qui poussent comme des champignons à travers la ville ?
Personne ne désire les visiter. Aucun touriste ne se hasarde à flâner dans les pimpantes extensions urbaines de Chaponost, Neuville ou Chassieu. Aucun voyageur ne vient photographier la pourtant bien nommée et prometteuse « porte des alpes ».
Le diagnostic de l’appareil photo est sans appel : il existe une dichotomie formidable entre les lieux en lesquels nous vivons et ceux qui suscitent notre intérêt ou notre admiration. Le quotidien a cessé d’être magnifié par les lieux en lesquels nous menons nos existences : il nous reste alors le temps des vacances pour faire le plein de pittoresque et d’authenticité dans des ailleurs toujours plus lointains.
La zone commerciale a pilonné l’inattendu. Le lotissement a disséqué le paysage périurbain productif en de petits mondes individuels et fats. Aucun bombardement n’a détruit notre ville avec autant d’intensité que les opérations d’aménagement visant à faire naître de nouveaux « cœurs de ville » à Gerland, Vaise ou ailleurs.
Ces espaces fonctionnels sont la part émergée de l’anthropocène (ou capitalocène ; les deux termes visent à décrire le même phénomène, bien que l’un mette en avant la responsabilité de l’humain et l’autre la responsabilité d’un système économique). Grâce aux formidables quantités de déchets que leur construction a engendré, aux terres qu’ils ont contribué à artificialiser ou à stériliser, ils ont fait de nous-même une force géologique.
« Exercer le métier d’architecte aujourd’hui relève du défi »
L’architecte n’est peut-être pas le plus responsable, mais il est très certainement complice de ce vaste mouvement de destruction. Exercer ce métier aujourd’hui relève alors du défi. Comment faire de la terre notre alliée et valoriser les lieux plutôt que continuer à considérer la création comme une dent creuse en attente d’être comblée ?
Retrouver la terre n’est seulement pas une chose facile. Cela relève à la fois d’une cure de désintoxication et d’une leçon de construction. La liste des addictions est longue. Sans jeter l’opprobre sur un matériau (comme le fait Anselm Jappe à propos du béton), une utilisation excessive de ce dernier tient de l’aberration. Il existe heureusement chez les jeunes architectes un vif intérêt pour les matières naturelles.
Ce dernier est non seulement motivé par une fascination retrouvée pour des matières brutes, sauvages et poétiques (dont l’industrie nous a écarté), que par les savoir-faire rigoureux et les aventures collaboratives que la mise en œuvre de matériaux naturels porte en son sein. Ici un mur de terre, là une charpente en bois massif, ailleurs un enduit singulier ou une construction de pierre : il s’expérimente à la marge sur le territoire des choses modestes qui ont cependant l’audace des recommencements.
L’ensemencement de la culture architecturale par une culture constructive décarbonée, artisanale et locale décontenance : elle est une forme de réappropriation du réel, un moyen de renouer avec la terre et l’audace des entreprises complexes.
Construire vertueusement n’est seulement pas suffisant. Un bâtiment bardé de labels écologiques peut en réalité faire beaucoup de mal à son environnement, au-delà de son empreinte carbone. L’architecte ne peut pas uniquement être nourri d’intentions louables, il lui faut également se munir d’outils, de méthodes et de garde-fous : il porte la responsabilité des tracés.
« La ville a moins besoin de chefs-d’œuvre que de ré-enchanter l’ordinaire »
En tant qu’architectes, nous pratiquons le dessin à la main pour plusieurs raisons. Par plaisir, pour son extraordinaire souplesse, son efficacité, sa frugalité, mais également parce qu’il est un formidable mode d’enquête. Le dessin implique d’avoir à passer du temps avec son sujet d’étude. Le dessin révèle ce qui est sous nos yeux et que nous ne voyons plus. Le dessin nous permet d’éduquer notre regard, comme de partager aux autres le fruit de nos découvertes.
Dessiner un lieu, c’est déjà ne pas le faire disparaître. Le dessin sélectionne les aspérités à partir desquelles construire, pourquoi pas, de nouveaux récits. Le crayon est en quelque sorte l’ennemi du bulldozer. Le crayon invite à la prudence, au recommencement, au mille griffonnages susceptibles de faire émerger la moins pire des solutions.
Que serait-elle ? Une architecture qui jamais ne détruirait l’essence d’un lieu, mais participerait au contraire à son épanouissement, son métissage. Il en va de l’architecture comme de la musique. Il y a de la musique pour combler le vide de sens des galeries commerciales et de la musique qui transfigure l’espace. Nous cherchons dans la mesure du possible à faire de toutes nos interventions non pas des additions ou des soustractions, mais des conjugaisons avec ce qui est.
Nous pourrions nous tenir pour satisfaits si, dans une dizaine d’année, nos bâtiments donnent l’impression d’avoir toujours existé. Soyons lucides, la ville a moins besoin de chefs-d’œuvre que de ré-enchanter l’ordinaire.
Il n’est pas simple d’être banal. « Rien ne satisfait davantage l’homme que participer à des processus qui dépassent la durée de vie de l’individu » (extrait d’une conversation avec le professeur Keijo Petäjä au début de 1980 ; source non identifiée).
– Bertrand Vignal, architecte paysagiste associé de l’agence de paysage « Base » fondée en 2000, qui propose un rapport à la nature renouvelé : le paysage est immersif, vecteur de connaissance et d’expérimentation, empreint de forces naturelles et anthropiques transformées en langage de projet.
– Alexis Stremsdoerfer, architecte associé de « Commune », société de maîtrise d’œuvre et de recherche, qui envisage le territoire non comme un espace à remplir mais comme un lieu à valoriser.
Animation : Lou Herrmann, chargée de mission « Edition et Dessin » à l’Ecole urbaine de Lyon.
[Info Rue89Lyon] Là où les prix de l’immobilier s’envolent, la taille des logements baisse, particulièrement à Lyon et Villeurbanne. Pour limiter cette logique et la création de petits logements dans de l’ancien, les élus de la Métropole, de la Ville de Lyon et de Villeurbanne comptent mettre en place, dans les prochains mois, une série d’outils pour durcir la réglementation en matière d’urbanisme. Particulièrement ciblées, les locations et les ventes à la découpe.
Les familles quittent le centre de la métropole de Lyon pour se loger. La hausse vertigineuse de l’immobilier n’est pas seulement en cause. A Lyon, à Villeurbanne voire en première couronne au sein de l’agglomération lyonnaise, les appartements neufs deviennent de moins en moins grands. Dans l’ancien, un autre phénomène inquiète : des maisons et des immeubles sont achetés pour être découpés en plusieurs lots, afin d’être revendus ou louer au prix fort.
En matière d’immobilier, la métropole de Lyon n’est pas Paris. Mais elle en prend le chemin.
Pour tenter de contenir ces effets pervers de l’augmentation des prix de l’immobilier, les exécutifs gauche/écologistes de la Métropole, de Lyon et de Villeurbanne vont durcir leurs réglementations en matière d’urbanisme.
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Dans le 8e arrondissement de Lyon, l’année 2021 correspond à une explosion des signalements au procureur de la République, pour des travaux illégaux impliquant des promoteurs immobiliers. Un phénomène qui concerne particulièrement les ventes et locations à la découpe de maisons, encore nombreuses dans cette partie excentrée de Lyon.
Les prix de l’immobilier flambent à Lyon et toutes les culbutes sont possibles. C’est dans ce contexte qu’un phénomène prend de plus en plus d’ampleur dans le centre de la métropole de Lyon : la vente ou la location de maisons à la découpe.
Sous l’effet de l’augmentation des prix et du vieillissement de la population, de petits promoteurs achètent des maisons, y réalisent des travaux et les revendent en plusieurs lots, ou encore louent ces T1 ou studio. D’un logement on passe ainsi à cinq, sept voire dix, qui sont soit vendus, soit loués à des prix très élevés.
Ce phénomène inquiète particulièrement la Ville de Lyon qui y voit un détournement du Plan local de l’urbanisme et de l’habitat (PLU-H), lequel garantit l’habitat pavillonnaire dans certains quartiers, notamment dans le 8e arrondissement de Lyon. Un détournement qui peut être facteur de création de logements indignes et de nuisances avec, notamment l’augmentation du nombre de véhicules sur la voie publique.
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Créé en 2007, le journal « Le Pipin Déchaîné » est tenu par des élèves de l’Ecole des Pupilles de l’Air, le seul lycée de l’armée de l’Air placé sous tutelle du Ministère de la Défense. Et pourtant, en quatorze ans d’existence, le Pipin Déchaîné est devenu une enclave autonome où règne la liberté de ton et d’expression.
« La Métropole de Lyon c’est chic, l’intercommunalité c’est freak », c’est le sens de cette récente tribune signée par des élus et élues écologistes de toute la France qui demandent plus de démocratie dans les intercommunalités. Ici, la Métropole de Lyon est pointée comme le bon exemple à suivre. Pourtant, ce modèle de collectivité unique en France ne fait pas rêver tout le monde, à Lyon comme ailleurs.
La tribune a été publiée le jeudi 9 décembre sur le site du Journal du dimanche. Elle est signée en majorité par des élus et élues écologistes, ou apparentés, de différents territoires. On trouve ainsi le maire de Bordeaux, Pierre Hurmic, celui de Grenoble, Eric Piolle, ainsi que plusieurs parlementaires.
Parmi ces signataires, de nombreux « Lyonnais » : le député Hubert Julien-Laferrière (Génération Écologie), le sénateur Thomas Dossus et la sénatrice Raymonde Poncet, les conseillers métropolitains Benjamin Badouard et Vinciane Brunel-Vieira (co-présidents du groupe EELV à la Métropole de Lyon) et les élus d’arrondissements Patrick Odiard (Lyon 8e) et Philomène Récamier (Lyon 3e) ainsi que l’élu municipal de Villeurbanne Jacques Vince.
Dans ce texte, ils rappellent que « la loi Engagement et Proximité du 27 décembre 2019 a fixé au gouvernement l’échéance du 31 décembre 2021 pour l’adoption de mesures renforçant la parité dans les intercommunalités ».
Pour les signataires, le moyen de plus efficace d’y parvenir est d’instaurer l’élection des assemblées au suffrage universel direct. Cela concernerait donc les communautés de communes, d’agglomérations, urbaines et les métropoles (statut différent de la Métropole de Lyon). Les membres des assemblées des différentes intercommunalités sont pour l’heure fléchés sur les listes aux élections municipales de leur commune d’origine.
« La Métropole de Lyon a permis des avancées sur le plan de la parité et de la démocratie locale»
Ils demandent donc de changer la loi :
« Nous appelons le législateur à instaurer l’élection au suffrage universel direct de tout ou partie des élus communautaires et métropolitains ; à imposer la parité au sein des exécutifs communautaires, ainsi qu’au sein du binôme Président·e-1er Vice-président·e. »
Ainsi, la Métropole de Lyon est présentée comme un modèle plutôt vertueux par les signataires. Alors qu’en moyenne, « en 2020, les conseils communautaires ne comptent que 35,8% de femmes élues », la Métropole de Lyon montre qu’une modification du mode de scrutin permettrait de changer les choses :
« De ce point de vue, la Métropole de Lyon a bel et bien permis des avancées sur le plan de la parité et de la démocratie locale. Son assemblée, qui compte 47,3% de femmes, est la seule élue en France au suffrage universel direct dans un scrutin séparé, au terme d’une campagne qui a permis la confrontation des projets politiques. Son exécutif, volontariste en matière de parité, compte 12 femmes parmi ses 23 membres.»
Difficile d’être contre « davantage de démocratie »
La tribune fait évidemment la promotion de la majorité métropolitaine écologiste. En effet, cette dernière est allée plus loin que la loi actuelle en matière de parité.
C’est de bonne guerre.
Derrière cette nécessité de parité, elle demande ainsi, et plus largement, davantage de « démocratie dans les intercommunalités » avec l’élection directe des élus par les citoyens. Afin qu’ils ne soient plus des élus de « second degré » ou « indirects ».
Demander davantage de démocratie dans des instances locales, difficile d’être contre. D’ailleurs, tout le monde est d’accord ou presque sur le sujet à Lyon : un retour en arrière pour ce qui est du suffrage universel direct serait impossible.
C’est un « effet cliquet démocratique ».
Il y a toutefois quelque chose de cocasse à voir ces écologistes vanter ce modèle inventé par leurs prédécesseurs, très éloignés d’eux politiquement, Gérard Collomb alors président du Grand Lyon et Michel Mercier alors président du Département du Rhône.
Élire au suffrage universel direct ? Oui mais comment ?
Toutefois, et bien que ce ne soit pas le cœur de son propos, la tribune pourrait laisser paraître la Métropole de Lyon comme un modèle en la matière. Elle passe sous silence certaines conséquences du mode de scrutin envisagé, sur le modèle de celui de la Métropole de Lyon :
« Le Haut conseil à l’égalité propose, dans son rapport remis en 2018, de revoir les modalités d’élection dans les conseils communautaires, posant l’élection des conseillères et conseillers au suffrage universel direct comme l’une des solutions possibles, via un scrutin de liste composée alternativement de candidates et de candidats (scrutin intercommunal distinct du scrutin municipal, sur des circonscriptions dédiées).»
Voire, dans certains cas, favorisent le cumul des mandats municipaux et métropolitains. Le découpage du territoire en circonscriptions, évoqué dans la tribune, n’aide pas à mieux s’approprier un territoire déjà mal identifié par les électeurs.
L’apparition de cette nouvelle légitimité démocratique au sein de l’assemblée métropolitaine ne va pas de soi pour tous. Derrière l’avancée démocratique incontestable qu’elle représente, elle questionne les relations entre les communes, leurs élus, et la Métropole de Lyon.
Elle ne permettra pas forcément à elle seule de rapprocher ces établissements communautaires ou collectivités avec la population. Et les détails « techniques » du scrutin, entre autres questions, ne sont pas à négliger.
Photo : OM/Rue89Lyonexpérimentation est encours jusqu’au 30 novembre pour réintroduire les chiens sur le réseau de transports en commun de Lyon.
Ce vendredi 10 décembre, le Sytral, autorité organisatrice des transports en commun de Lyon, a autorisé de manière définitive la présence des chiens et des vélos sur le réseau TCL. Sous certaines conditions.
Réuni en comité ce vendredi 10 décembre, le Sytral a adopté plusieurs mesures pour étoffer l’offre de transport des TCL.
Les expérimentations portant sur l’autorisation des chiens de taille moyenne et des vélos sur le réseau TCL semblent avoir donné des résultats encourageants. Cette autorisation des chiens et des vélos à bord a donc été pérennisée, sous certaines conditions toutefois.
Il a également été question des deux nouvelles lignes de tramway T9 et T10, qui doivent desservir les banlieues au nord-est et au sud-est de Lyon.
Les chiens autorisés à voyager sur le réseau TCL
Depuis la mi-juin et jusqu’au 30 novembre dernier, ils étaient acceptés à bord des bus, métros et tramways de Lyon à titre expérimental. Au terme de ces six mois, l’expérimentation s’est avérée concluante, indique Bruno Bernard, président écologiste de la Métropole de Lyon mais aussi du Sytral :
« Les retours d’expérience partagés entre les utilisateurs du service, les voyageurs, les personnels du réseau TCL et les associations sont très positifs et témoignent d’une volonté commune de pérenniser ce dispositif. Plus de 1300 titres « Waf » ont été utilisés depuis le début de l’expérimentation et aucun incident n’est à déplorer sur le réseau. »
Si les chiens de taille moyenne sont désormais admis sur le réseau TCL, il leur faut remplir plusieurs conditions : être tenus en laisse et muselés, et détenir un « ticket Waf ». Le bien nommé.
Une attestation comportant le nom du chien, son numéro d’identification et le nom de la personne qui voyagera avec lui. Le ticket est pour le moment difficile d’accès, devant être acheté le jour même, dans une agence TCL ou en ligne, pour la somme de 1 euro pour un jour, 5 euros à la semaine et 10 euros par mois.
« Le canal d’acquisition de ce titre sera également amélioré dans le cadre du renouvellement complet de la billettique prévu en 2022 », précise Bruno Bernard à ce sujet.
Sky attend le tramway pour aller chez le vétérinaire. Une expérimentation s’est déroulée du 15 juin au 30 novembre pour réintroduire les chiens sur le réseau TCL de transports en commun de Lyon.Photo : OM/Rue89Lyon
Les vélos autorisés dans les tramways de Lyon uniquement
Les chiens ne sont pas les seuls à pouvoir désormais voyager sur le réseau TCL : les vélos, qui ont aussi fait l’objet d’une expérimentation à peu près sur la même période, sont désormais autorisés. Mais uniquement à bord des rames de tramways et à des créneaux horaires bien précis.
Ainsi, en semaine il est possible d’embarquer son vélo du lundi au vendredi, sauf entre 7h et 9 h et entre 16h et 19h, heures de forte affluence. Le week-end et les jours fériés, aucune restriction d’horaire ne s’appliquera aux cyclistes. Contrairement aux chiens, le vélo, lui, ne devra pas se munir d’un titre de transport.
Une pérennisation logique, pour la Métropole de Lyon, dans la continuité de son plan général pour réduire la place de la voiture en ville. Bruno Bernard voit d’ailleurs déjà les habitant.es du Grand Lyon troquer leur voiture contre un vélo, grâce à cette nouvelle mesure :
« Faire du vélo un complément évident des transports collectifs devient une priorité du Sytral. Si le vélo a connu un essor sans précédent dans la métropole ces derniers mois, la combinaison avec les transports en commun n’est toutefois pas suffisamment exploitée. […] L’accessibilité du réseau TCL à vélo est un enjeu important, notamment pour permettre aux habitants vivant en périphérie de rejoindre les lignes fortes à vélo plutôt qu’en voiture individuelle. »
Pour rappel, ce comité était le dernier du Sytral, qui deviendra un établissement public local à partir du 1er janvier 2022. Soit un organisme indépendant et doté de pouvoirs importants -lire notre enquête sur ce changement de statut du Sytral.
Dix ans… Difficile de se replonger dix ans en arrière. 2011, Rue89 a quatre ans d’existence, une place à part dans le paysage médiatique français : site participatif, fondé par des journalistes professionnels sans être adossé à un média existant, une reconnaissance d’un public important de « riverains » mais une économie encore précaire.
Pierre Haski, photo par Audrey Cerdan/Rue89
Voilà à quoi nous ressemblions il y a dix ans, quand Laurent Burlet, journaliste lyonnais que nous connaissions pour ses enquêtes et son incontestable indépendance d’esprit, nous proposa de créer un Rue89 à Lyon ! Sa proposition rejoignait une réflexion qui nous accompagnait depuis le début : Rue89 ne pouvait pas rester un média national -et donc « parisien »…- sans perdre une partie de son âme et de son projet.
Il nous semblait que l’information locale était l’une des citadelles les mieux gardées de la presse française, et à laquelle, avec un incontestable « donquichottisme », nous devions nous attaquer. Nous avions fait une première tentative à Marseille, méritoire mais inconcluante en raison de nos faibles moyens et, sans doute, de notre « innocence ». Et voilà que Lyon sonnait à notre porte !
Il ne fallut pas longtemps pour nous entendre : Laurent Burlet et ses audacieux cofondateurs, Dalya Daoud en tête, étaient porteurs des mêmes valeurs journalistiques, et de la même envie de « faire » que nous. Notre accord fut simple et désintéressé : ils entraient dans l’univers de Rue89, logo, charte graphique, échanges rédactionnels et techniques, sans rien nous devoir tant qu’ils n’avaient pas atteint l’équilibre financier – nous savions que ça ne serait pas simple…
Par la suite, Strasbourg et Bordeaux se sont joints à l’aventure, un cousinage qui s’est poursuivi même lorsque nos chemins se sont séparés en raison des vicissitudes de la vie complexe d’une aventure de média…
La ténacité et l’esprit d’initiative dont ces Rue89-là ont fait preuve légitiment leur démarche journalistique exigeante et, surtout, indépendante.
Ils sont l’honneur d’une profession contrainte de se réinventer sans rien lâcher des principes fondateurs. Bravo les amis, votre chemin m’impressionne, bon anniversaire, mais surtout longue vie à Rue89Lyon !
Alors qu’il se tenait depuis plusieurs années dans la salle de concert du CCO de Villeurbanne, le Lyon Antifa Fest aura lieu au Grrrnd Zero, à Vaulx-en-Velin, ces 10 et 11 décembre. Un déménagement forcé suite à une polémique récente, initiée par le président de Région Laurent Wauquiez.
Depuis 2013, chaque année se tient à la mi-décembre le Lyon Antifa Fest, un festival de musique organisé par le milieu antifasciste. L’événement se tient d’ordinaire au CCO de Villeurbanne mais, pour cette 8e édition, c’est au Grrrnd Zéro, une association et autre salle de concert alternative, près du Carré de Soie à Vaulx-en-Velin, qu’il se tiendra.
Cette entorse à la tradition fait suite à une polémique récente. Le 6 septembre dernier, Laurent Wauquiez est monté au créneau contre le festival antifasciste dans les colonnes du Progrès.
En cause, une vidéo de présentation du festival, dans laquelle les rappeurs Original Tonio et Lax scandent que « tous les flics sont des bâtards ». Un slogan qui circule dans les mouvements militants, traduction française d’un acronyme anglais, ACAB, que le président de Région a prétexté pour annoncer via le journal Le Progrès la suppression de la subvention de 45 000 euros versée au CCO.
« Ils nous ont proposé de décaler le Lyon Antifa Fest après l’élection présidentielle »
En réaction à cette menace de coupure de subsides, le CCO a annoncé se désolidariser de la vidéo incriminée et a rappelé que le Lyon Antifa Fest n’était, à ce stade, pas encore programmé dans sa salle.
« Ils nous ont proposé de décaler la date après l’élection présidentielle, racontent les organisateurs du festival antifasciste. Ils avaient peur de se faire couper d’autres subventions aussi et préféraient se faire petits pendant un an. »
Hors de question de décaler le Lyon Antifa Fest toutefois.
« Pour nous, accepter un report de la date, c’était plier devant Laurent Wauquiez. En plus, ça n’avait aucun sens que notre festival se déroule après les élections. C’est maintenant qu’on doit se rassembler, se mobiliser. On n’en veut pas au CCO, mais on est déçu de leur réaction. «
C’est donc le Grrrnd Zero qui accueillera l’Antifa Fest cette année, affirmant lui apporter « tout son soutien ».
Du côté du CCO, on attend encore de voir si Laurent Wauquiez va mettre sa menace de suppression d’enveloppe à exécution.
Vin’s et Los Tres Puntos pour la 8e édition du Lyon Antifa Fest
En attendant, les amateurs et amatrices de rap, de ska et de punk pourront se faire plaisir les 10 et 11 décembre prochain à Vaulx-en-Velin pendant cette édition de l’Antifa Fest.
Le 10 décembre, pour la soirée rap, la salle du Grrrnd Zero accueillera la prometteuse Juste Shani, le Montpelliérain Vin’s et les deux frères qui composent le groupe Ärsenik, orignaires du Val-d’Oise.
Le lendemain soir, place au punk avec le groupe parisien Cartouche, le ska punk de Resaka Sonora, le groupe de oi! Brigada Flores Magon et l’incontournable ska punk des Tres Puntos qui fêtent au passage leurs 25 ans.
entrée de la salle de concert de Grrrnd Zero à Vaulx-en-VelinPhoto : Emma Delaunay/Rue89Lyon