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Actualités, enquêtes à Lyon et dans la région

Rue89Lyon célèbre 10 ans d’enquête et d’information à Lyon

Rue89Lyon célèbre 10 ans d’enquête et d’information à Lyon

Dix ans ! On le croit à peine, ici, avec nos profils peu enclins à s’auto-célébrer. Pourtant, il est l’heure de prendre du champ. Et de se remémorer que l’un des tous premiers commentaires postés sous notre tout premier article lançait, bien aimable : « nul, je vous donne pas un an ! ». On répondra à notre cher lecteur et sans (trop de) fanfaronnade que l’avenir n’aime pas être insulté. 

Chère audience, amis des internets et fans de presse locale ; chers détracteurs habituels et motivants ; lecteurs et lectrices exigeantes, si vous ne le faites pas déjà, soutenez votre média d’investigation et d’info à Lyon. Pour les dix ans passés à vous informer, pour les 10 ans qui arrivent, pour poursuivre et développer ce travail d’investigation unique, votre implication est nécessaire.

Accessible gratuitement dans sa majeure partie, Rue89Lyon propose toutefois une offre permettant d’accéder à ses articles réservés. Pour notre anniversaire, c’est en effet nous qui faisons le cadeau : 2 euros le premier mois (puis 4,90 euros chaque mois avec possibilité de se désengager n’importe quand). 

Ce kiosque payant a pour principal objectif de vous rappeler que le journalisme indépendant a un coût. Nous le pratiquons depuis dix ans avec un modèle économique unique, que l’on détaillera un peu plus tard dans cet article. Et la participation des lecteurs à financer leur média est bien sûr fondamentale.

10 ans d’enquête à Lyon et dans la région

Replonger dans dix années d’information, c’est fouiller parmi des milliers d’articles (plus de 8000), des enquêtes longues, des reportages, des témoignages, des applis web qui ont proposé un nouveau récit de la ville ; et même un recueil de fictions sur ce que pourrait être la ville en 2050

Difficile de ne citer que quelques articles ou objets web ; cela ne rendrait que partiellement hommage aux nombreuses plumes, aux reporters, aux photographes et aux développeurs qui accompagnent et font Rue89Lyon depuis le début.

Parmi nos enquêtes les plus récentes, l’une d’elles a révélé une situation d’emprise et de potentat au sein du département cinéma de l’université Lyon 2, avec suspension de l’enseignant, ponte dans sa discipline. Une autre raconte le calvaire de familles vivant sur la zone d’une ancienne usine, polluée depuis 50 années passées quasi sous silence. Rue89Lyon veut poursuivre son travail dans ce que l’on appelle le journalisme d’impact. Quelles conséquences ont nos informations dans la ville, qui s’en empare et jusqu’où pouvons-nous jouer un rôle ? 

Dans un débat politique (c’est-à-dire portant sur la cité) polarisé comme rarement il l’a été, notre ligne de conduite reste la même qu’il y a dix ans : travailler de manière honnête et transparente, ne pas céder plus aux a priori qu’aux pressions exercées. Ne “rouler” pour personne. Rester un média indépendant.

Le modèle économique d’un pure player à Lyon

La société éditrice de Rue89Lyon, Six Neuf Médias, est détenue à 100% par ses deux journalistes cofondateurs, gérants. Son modèle économique repose sur les annonces publicitaires à moins de 40%, les abonnements, des subventions versées au titre de nos opérations d’éducation aux médias (par la Drac ou directement par le ministère de la Culture), la publication d’annonces légales.

La pluralité de nos leviers économiques n’a jamais remis en cause notre engagement et notre indépendance qui nous coûte cher. Le site d’info existe depuis 10 ans et si les succès éditoriaux sont remarqués, la structure reste fragile. C’est pourquoi le soutien des lecteurs est fondamental, afin de conserver un équilibre dans nos ressources et afin de ne pas dépendre d’un unique mécène, annonceur ou actionnaire.

Rue89Lyon fonctionne avec une petite équipe de journalistes que nous souhaitons vivement grossir. Avec votre aide, il nous sera possible d’embaucher des reporters et de fournir davantage d’enquêtes sur un territoire que l’on connaît bien et qui mérite d’être raconté mais aussi sondé, labouré. 

Rue89Lyon a 10 ans ! Et autant d'années consacrées à l'info, l'enquête, à Lyon et dans la région. ©AC/Rue89Lyon
Rue89Lyon a 10 ans ! Et autant d’années consacrées à l’info, l’enquête, à Lyon et dans la région.Photo : AC/Rue89Lyon

Offrons-nous de l’info indé à Lyon

Plonger dans l’histoire de Rue89Lyon, c’est aussi se remémorer sept éditions d’une fête du vin naturel (“Sous les pavés la vigne à Lyon”), coproduite avec l’éditeur ami Nouriturfu. Cet événement fait de découvertes et de débats permet chaque mois de novembre de mettre en avant des vignerons, véritables fer de lance d’une nouvelle agriculture. Il entre pour petite partie dans le modèle économique du média, en même temps qu’il nous donne un autre rôle dans la ville, autour de questions de consommation et d’environnement.

C’est aussi parler de nos ateliers d’éducation aux médias, que l’on a multipliés depuis 2015, devant la demande croissante qui nous a été formulée par de nombreux acteurs de la jeunesse. Nous intervenons dans le milieu médico-social, éducatif, pénitentiaire, etc. Notre métier consiste au moins autant aujourd’hui à informer qu’à parler de la méthode d’information, afin de convaincre de la nécessité d’une presse indépendante.

Il y avait comme une forme d’inconscience à lancer un nouveau média dans une ville qui en a vu naître et mourir beaucoup ; à dire, il y a dix ans de cela, “écoutez-nous”, mais aussi “écoutez-vous”. Très tôt et bien avant d’autres, Rue89Lyon a eu l’ambition de faire remonter des voix et de travailler à hauteur du quidam, de respecter le témoignage et le récit au point de lui donner une place importante, sans jamais omettre le travail journalistique de vérification.

Aidez-nous à le poursuivre, faites le relais des infos que vous estimez intéressantes, vous pouvez même les offrir pour Noël.

Pour finir, souhaitons longue vie à la presse investie sur son territoire, vous avez le droit d’exiger qu’elle soit de qualité !

Et joyeuses fêtes !
#indépendance

Clap de fin pour l’« Amazon régional » de Laurent Wauquiez

Clap de fin pour l’« Amazon régional » de Laurent Wauquiez

[Droit de suite] Pensée par Laurent Wauquiez comme un véritable Amazon local, la plateforme Jachetedansmaregion.fr a fermé début décembre. Le président de la Région Auvergne-Rhône-Alpes avait pourtant investi 80 000 euros dans ce site de vente en ligne.

En novembre 2020, Laurent Wauquiez annonçait le lancement d’une plateforme d’achat en ligne de produits vendus par des commerçants et artisans locaux, baptisée « Jachetedansmaregion.fr » : « Un Amazon régional, 100% Auvergne-Rhône-Alpes » pour reprendre les termes du président de Région. Un an plus tard, le projet semble avoir coulé.

Jachetedansmaregion.fr sur écran de téléphone portable
J’achetedansmarégion.fr sur écran de téléphone portable – 21 juillet 2021.

Pour lancer cet « Amazon régional », la Région de Laurent Wauquiez a investi environ 80 000 euros comme nous l’indiquions cet été dans une enquête publiée sur le sujet. A cette époque, déjà, la plateforme d’achats accumulait les ratés : un référencement quasiment inexistant sur le web, un site peu attrayant et mal ficelé, des vendeurs pas du tout locaux voire malhonnêtes et même des libertés prises avec le RGPD… « Jachetedansmaregion.fr » est un échec.

Contactée à l’époque de notre enquête, la Région avait assuré que le site web serait améliorée à la rentrée de septembre. Quelques mois plus tard, le site web n’a pas été remanié mais tout simplement fermé.

Capture du site Jachetedansmaregion.fr le 3 décembre 2021.
Capture du site Jachetedansmaregion.fr le 3 décembre 2021.

Ce lundi 6 décembre, la plateforme n’est plus présentée comme « un annuaire des commerces en ligne qui facilite l’accès à l’achat local », mais comme un dispositif mis en place de manière exceptionnelle pendant la crise sanitaire comme l’indique un message qui s’affiche désormais quand on tente d’aller sur la plateforme :

« Ce site constituait l’une des mesures d’urgence mises en place par la Région Auvergne-Rhône-Alpes pendant la période de fermeture des commerces. Il laisse aujourd’hui place à d’autres dispositifs. »

Le site web propose par exemple aux personnes souhaitant faire des achats chez leurs commerçants de proximité… de se rendre directement dans leur boutique ou sur leur site web. Astucieux.

Capture d'écran de la plateforme Jachetedansmaregion.fr le 6 décembre 2021.
Capture d’écran de la plateforme Jachetedansmaregion.fr le 6 décembre 2021.

La vallée du Gier, une oubliée entre Saint-Etienne et Lyon ?

La vallée du Gier, une oubliée entre Saint-Etienne et Lyon ?

La vallée du Gier est une entaille étroite dans la bordure orientale du Massif Central, mais aussi une limite historique entre Lyonnais et Forez. Aux XIXe et XXe siècles, les eaux du Gier furent utilisées comme force motrice pour l’industrialisation massive de ce territoire.

Cette longue artère post-industrielle est aujourd’hui questionnée : entre usines désertées et coteaux verdoyants, comment accompagner ce territoire en mutation ?

Rue89Lyon est partenaire de l’école urbaine et publie chaque semaine une tribune proposée par des intervenant·es du cycle de conférences « les Mercredis de l’anthropocène« . Ci-après, un texte signé Christelle Morel Journel (qui sera présente à la conférence de ce 8 décembre) et Georges Gay.

« Haut-lieu » du développement industriel passé, aujourd’hui partie intégrante du système métropolitain, sans toutefois en bénéficier, la « vallée du Gier » fait l’objet d’un intérêt renouvelé de la part des acteurs de la métropole lyonno-stéphanoise, praticiens et chercheurs. L’Ecole urbaine de Lyon et son directeur Michel Lussault y voient un « révélateur des problématiques anthropocènes ».

Remettre en perspective historique l’évidence géographique que constitue la vallée du Gier permet d’en montrer une complexité qui conduit à plaider pour une démarche prospective résolument métropolitaine, inscrite dans un référentiel d’anticipation anthropocène.

La rivière Gier et sa vallée : une « création » industrielle

A la fin du 18ème siècle, la vallée du Gier est constituée de deux espaces productifs nettement différenciés : à l’est, un territoire minier centré sur Rive de Gier, dépendant de Lyon ; à l’ouest, autour de Saint-Chamond, un pays de fabriques (rubans, clous) concurrencé par Saint-Etienne. Les échanges et les flux transforment déjà la vallée : l’ouverture de la Loire à la navigation alimente un flux méridien depuis le Rhône, à travers le massif du Pilat, tandis qu’en 1780, l’ouverture du canal de Givors stimule l’extraction charbonnière et une première industrialisation (verreries) de Rive de Gier.

Au début du 19ème siècle, dans un contexte politique et économique renouvelé, le bassin stéphanois revêt un intérêt stratégique qui conduit des ingénieurs des Mines à élaborer un « projet industriel », basé sur les ressources minérales locales et le chemin de fer.

La « vallée du Gier », intégrée par le chemin de fer, se couvre de grandes usines métallurgiques, d’établissements industriels divers et d’agglomérations nouvelles, qui lui confère une homogénéité paysagère, qui la fait « exister ». A la fin du 19ème siècle, les systèmes productifs s’intègrent dans un ensemble régional plus vaste où la vallée du Gier devient l’aile orientale du bassin stéphanois. C’est cette situation qui est frappée de plein fouet par la désindustrialisation et les logiques de globalisation.

Une mise à l’agenda discontinue de la vallée dans les politiques d’aménagement métropolitaines

Le Gier. © Photo : Christelle MOREL JOURNEL.
Le Gier.Photo : Photo : Christelle MOREL JOURNEL.

Dans les années 1960, l’aire métropolitaine de Lyon et Saint-Etienne est promue « métropole d’équilibre » mais la vallée du Gier est peu investie par les projets d’aménagement. Par la suite, cette vision métropolitaine s’affaiblit : le Schéma directeur d’aménagement et d’urbanisme (SDAU) « Lyon 2010 » projette le développement vers l’est. Saint-Etienne Métropole, créé en 1995, doit composer avec la méfiance de certains maires de la vallée qui ne la rallient que tardivement, et peine à élaborer une planification stratégique).

En 2007, l’Etat, par la directive territoriale d’aménagement (DTA), actualise sa vision, privilégiant une limitation de la consommation d’espace et le recyclage urbain. Ce nouveau paradigme remet la vallée du Gier à l’agenda. Il faut attendre 2014 pour que le Pôle métropolitain, créé en 2012, en fassent un sujet de réflexion, malheureusement déconnectée de la prospective développée par la Région urbaine de Lyon qui disparait en 2015. Cette réflexion est alors prise en charge par les Conseils de développement des quatre établissements publics de coopération intercommunale (EPCI).

La stratégie repose principalement sur une « néo-industrialisation » (Conseil de développement de Saint-Etienne Métropole, 2013) qui, bien qu’articulée à d’autres secteurs d’activités et à d’autres échelles, n’en perpétue pas moins une vision étriquée de ce territoire.

Une incontournable prospective d’échelle métropolitaine

À la fin des années 2010, le Pôle métropolitain commande aux deux agences d’urbanisme de Lyon et Saint-Etienne une étude sur la vallée du Gier, « territoire d’intérêt métropolitain » qui donne la priorité à l’amélioration de la « condition métropolitaine » des habitants de la vallée.

Cela suppose une démarche ambitieuse de prospective autour de la vallée du Gier, dans une perspective résolument anthropocène. L’enjeu est d’en dépasser les représentations fonctionnalistes de territoire « subalterne » ou « servant » pour prendre au mot l’attention portée à la « condition urbaine » promise par l’actualisation du projet politique de la Métropole de Lyon.

Dans cette perspective, l’association du fond de vallée, encore enfermé dans une approche sectorisée de l’aménagement, et de l’urbanisation collinaire, qui organise le quotidien des habitants, ferait de la vallée du Gier le laboratoire d’une urbanité diffuse fondée sur des territorialités multiples, applicable à l’ensemble de l’aire métropolitaine.

« La vallée du Gier, territoire-prospective ». Cette séance des « Mercredis de l’anthropocène » se déroulera exceptionnellement à l’Université Jean Monnet, Saint-Etienne (Bâtiment des Forges). Infos mises à jour et conférence disponible en ligne.

Avec :

– Ludovic Meyer, Directeur adjoint de l’Epures, Agence d’urbanisme de la région stéphanoise.

– Christelle Morel Journel, maîtresse de conférences en géographie-aménagement à la faculté de sciences humaines et sociales de l’Université Jean-Monnet de Saint-Étienne et chercheure à EVS-Isthme. Elle est membre du Comité d’orientation stratégique du LabEx « Intelligences des mondes urbains » (Université de Lyon). Ses recherches portent sur les stratégies de (re)développement des villes industrielles, les transformations des outils et politiques d’aménagement urbain et les processus de dévalorisation territoriale.

Animation : Quentin Dassibat, doctorant en sciences de l’environnement urbain à l’École urbaine de Lyon/École des Mines de Saint-Étienne.

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Métropole de Lyon : une gestion publique de l’eau pour quels changements ?

Métropole de Lyon :  une gestion publique de l’eau pour quels changements ?

Le 13 décembre prochain, la Métropole de Lyon va acter le passage de la gestion de l’eau en régie publique. La fin effective et progressive d’un marché confié jusqu’ici à Véolia via Eau du Grand Lyon. Pour quels changements sur la facture des usagers, à l’autre bout du robinet ?

C’était une promesse de campagne des écologistes. Un vœu acté dès leur prise de fonction et qui se matérialisera officiellement lundi 13 décembre. Au cours de la prochaine séance du conseil de la Métropole de Lyon, une délibération actera le passage de la gestion de l’eau en régie publique. Une transition qui se fera en deux temps. La reprise sera effective à partir du 1er janvier 2022 mais la régie publique ne sera opérationnelle réellement qu’à partir du 1er janvier 2023.

Ce retour en régie publique est donc pour demain. Ses effets seront en revanche plus longs à concrétiser. La majorité écologiste à la Métropole de Lyon souhaite avant tout fixer un cadre général à l’approvisionnement, la gestion, l’acheminement et l’utilisation de l’eau sur son territoire. Et laisse encore pas mal de questions sans réponse.

Pourquoi une régie publique de l’eau dans la métropole de Lyon ?

En décidant d’un retour en régie publique, la majorité métropolitaine fait aussi (ou avant tout) un choix politique. Bruno Bernard, président EELV de la collectivité, l’avait clairement annoncé il y a un an au moment du vote d’une résolution de principe pour enclencher le processus de création de cette régie publique. Il souhaite que tout le processus de gestion de l’eau, de sa captation à sa distribution, soit gérée par l’autorité publique.

C’est donc la fin de la délégation qui confiait cette mission au privé. En l’occurrence à Veolia Eau, via sa filiale Eau du Grand Lyon.

Face aux enjeux climatiques, la majorité écologiste entend reprendre la maîtrise de ses ressources en eau. Pour l’heure, l’essentiel de l’eau que consomme les habitants de la métropole de Lyon vient du Rhône. Une eau principalement captée en amont de Lyon, sur le secteur de Crépieux-Charmy.

Pour Anne Grosperrin, vice-présidente déléguée à l’eau et à l’assainissement, l’eau du Rhône est un enjeu dans les années à venir :

« La diversification de nos sources en eau est essentielle. Selon les perspectives, le débit du Rhône pourrait diminuer de 10 à 40 % d’ici 2050. L’apport via la fonte glacière des Alpes est prévue pour 2070. Et la nappe phréatique de l’Est Lyonnais est fortement polluée aux herbicides notamment », a-t-elle affirmé lors d’une conférence de presse mardi 7 décembre.

Qui va gérer la production de l’eau dans la métropole de Lyon ?

Ce sera la future régie publique de l’eau de la Métropole de Lyon. Un établissement public qui sera l’autorité organisatrice de la gestion de l’eau. Une sorte de Sytral de l’eau, sous l’autorité de la Métropole de Lyon.

Cette décision politique met surtout fin à la délégation de ce service public à la société Veolia. Cette dernière gère ce marché via sa filiale Eau du Grand Lyon.

Une trentaine d’agents de la Métropole de l’eau du service de l’eau potable devrait rejoindre cette future régie. Cette dernière a aussi vocation à reprendre les 280 agents de « Véolia – Eau du Grand Lyon ». Au total, elle devrait accueillir 350 salariés environ.

Les négociations sont actuellement en cours pour définir ce transfert des salariés. En clair, l’eau du robinet sera probablement produite par les mêmes agents qu’aujourd’hui qui changeront simplement d’employeur.

Quel périmètre d’action pour cette régie de l’eau ?

La volonté de la majorité métropolitaine est donc de fixer un cadre global à la gestion des ressources en eau dans l’agglomération de Lyon. Elle souhaite donc mener des actions en matière de préservation des sources d’eau, de diversification aussi et d’optimisation de son utilisation.

Dans ce cadre général, la Métropole de Lyon pourra ainsi préempter des zones autour des champs captants. Dans quel but ? Sanctuariser des zones d’espaces naturels ou favoriser l’implantation d’exploitations en agriculture biologique pour diminuer la pollution dans les nappes souterraines où l’eau est puisée. En matière de diversification des sources en eau, elle annonce le lancement d’études pour des captations dans le lac des Eaux-Bleues à Miribel ou dans la Saône.

Elle souhaite également poursuivre un travail sur la meilleure perméabilité des sols pour que les eaux de pluie puissent plus facilement rejoindre les nappes phréatiques.

Le prix de l’eau va-t-il changer pour le consommateur ?

Siège de Eau du Grand Lyon
Siège de l’Eau du Grand LyonPhoto : Thomas Sévignon/Rue89Lyon

Certains espèrent peut-être une diminution du prix du m³ d’eau avec ce retour en gestion publique. Ce ne sera pas nécessairement le cas. Du moins pas tout de suite.

« On est dans l’idée d’avoir le même coût de revient qu’actuellement pour Véolia », a indiqué Bruno Bernard.

En clair, produire de l’eau potable coûtera la même chose à la régie publique qu’à Véolia. Il est donc peu probable que le prix du m³ diminue. Alors quel intérêt ? La Métropole de Lyon souhaite, par ce retour en gestion publique, utiliser les marges dégagées par Véolia notamment pour l’entretien du réseau.

« La marge de Véolia était officiellement de 6,5% sur la durée du contrat. Avec les marges officieuses, ça faisait des marges relativement confortables», a indiqué Anne Grosperrin.

Bruno Bernard a appuyé :

« L’objectif de la régie est de bénéficier des marges du privé pour gérer et entretenir le réseau. Le taux de renouvellement du réseau est actuellement de 0,75 %. Nous avons pour objectif de passer à 1 %».

Une tarification sociale possible mais pas avant 2024 ?

Si la récupération des marges de l’actuel délégataire pourrait davantage servir à l’entretien du réseau, le prix du m³ d’eau pourrait changer pour les plus précaires.

La Métropole de Lyon envisage d’installer un panel citoyen pour réfléchir à la question d’une tarification sociale de l’eau. Il interviendrait fin 2022 pour un travail étalé sur l’année 2023 et une éventuelle entrée en vigueur d’un tarif social de l’eau au 1er janvier 2024.

La majorité écologiste a déjà évoqué une piste : la gratuité des premiers m³ d’eau pour les bénéficiaires. Sans plus de détails pour l’instant.

Gérer l’eau en en consommant moins, mais comment ?

La majorité métropolitaine entend gérer la ressource en eau en limitant la consommation. Pour l’heure, beaucoup de mesures restent théoriques ou échappent à la compétence de la Métropole de Lyon.

Bruno Bernard a mis en avant le fait que 70 % de l’eau produite dans la métropole est utilisée par l’agriculture. Il souhaite aider les exploitations agricoles du territoire à se tourner davantage vers des cultures moins consommatrices en eau. Et en agriculture biologique pour limiter l’utilisation d’intrants phytosanitaires.

« L’utilisation de pesticides relève du niveau national et des normes européennes. La France, principale bénéficiaire de la PAC (Politique Agricole Commune, versée par l’Europe, ndlr) doit prendre ses responsabilités», a-t-il répété.

Quid des usagers au bout du robinet ? La Métropole entend également mener des actions pour sensibiliser à la maîtrise de la consommation d’eau des usagers. De quelle manière ? Pas de détail pour l’instant sur ce point.

Pour Louis Pelaez, conseiller métropolitain d’opposition et président du groupe « Inventer la Métropole de demain » réunissant les élus « collombistes », il n’y a presque rien de nouveau. Il reconnaît toutefois une démarche nouvelle et intéressante : envisager l’eau dans son cycle complet et non plus seulement comme un service de production et d’assainissement.

Il regrette toutefois que la majorité ne fasse, à ses yeux, que fixer un cadre général.

« Aucune de ces actions n’est accompagnée d’un cadre budgétaire avec les moyens financiers qui y seront associés sur le mandat et les 15 ans à venir. Cela est d’autant plus paradoxal que les Verts avaient assuré que la « fin de la logique marchande » permettrait de dégager des moyens financiers supplémentaires réinvestis dans la protection de la ressource. Or, si on regarde la PPI votée en janvier dernier, l’enveloppe annoncée de 270 millions d’euros est équivalente au réalisé du mandat précédent.»

 

Accusé de violences, le maire de Rillieux-la-Pape Alexandre Vincendet dans la tourmente

Accusé de violences, le maire de Rillieux-la-Pape Alexandre Vincendet dans la tourmente

Suite à un article paru ce lundi dans la presse locale, c’est sur son divorce houleux que le maire LR de Rillieux-la-Pape, Alexandre Vincendet, a dû prendre la parole. Mais aussi sur une condamnation datant de novembre 2020 pour « violences » commises sur son fils alors âgé de 4 ans. L’édile a choisi les réseaux sociaux pour donner sa version des faits.

C’est l’émoi à Rillieux-la-Pape et dans le microcosme politique, autour de casseroles judiciaires que traîne le maire LR de la commune, Alexandre Vincendet. Et pas n’importe lesquelles : le maire et patron de la fédération Les Républicains du Rhône se serait rendu coupable de violences sur un enfant, en l’occurrence son fils.

Médiacités a dévoilé ce lundi que le maire de Rillieux-la-Pape avait été reconnu coupable en novembre 2020 de « violences sur mineur par ascendant » pour des faits datant de mars 2020. L’enfant est aujourd’hui âgé de 5 ans.

Faits de violence reconnus par Alexandre Vincendet et stage de parentalité

Sur les réseaux sociaux, Alexandre Vincendet affirme avoir accepté de suivre un stage de parentalité « pour sauver [son] couple et de préserver [sa] cellule familiale ». Le maire affirme l’avoir effectué en juillet 2020. Le tribunal judiciaire de Lyon, sollicité par Rue89Lyon, ne parle pas de ce stage optionnel, mais bien d’une obligation faite dans le cadre d’une condamnation et d’un stage parental réalisé en mars 2021.

Le parquet de Lyon nous écrit ainsi ce mardi 7 décembre :

« Je vous confirme que Monsieur Alexandre Vincendet a été condamné le 18 novembre 2020 par le tribunal correctionnel de Lyon – dans le cadre d’une procédure de comparution sur reconnaissance préalable de culpabilité – à effectuer, à ses frais, un stage de parentalité pour avoir commis le 6 mars 2020 des faits de violences n’ayant entrainé aucune incapacité totale de travail sur mineur de 15 ans par ascendant.

Dans le cadre de cette procédure, l’intéressé a reconnu avoir commis ces faits de violences sur son fils âgé de 5 ans, à la suite d’une altercation l’ayant opposée à son épouse.

Le stage de parentalité a été réalisé par l’intéressé le 23 mars 2021. »

Alexandre Vincendet Rillieux-la-Pape
Le maire de Rillieux-la-Pape Alexandre Vincendet est accusé de « violences sur mineur ». Préfecture du Rhône, le 24 juillet 2020.Photo : AG/Rue89Lyon

Mais sa femme l’accuse d’avoir récidivé et a déposé plainte le 13 octobre 2021. Une nouvelle enquête a donc été ouverte pour des chefs de violences volontaires par ascendant sur mineur de 15 ans. Le parquet indique à Rue89Lyon que, « en l’absence d’éléments permettant de confirmer la réalité des faits dénoncés, la procédure a fait l’objet d’une décision de classement sans suite le 30 novembre 2021 ».

Le parquet de Lyon, contacté par Rue89Lyon, affirme qu’il y a bien eu deux enquêtes : une procédure ayant donné lieu au jugement en CRPC rendu le 18 novembre 2020 ; puis cette enquête préliminaire ouverte à la suite de la plainte déposée par l’épouse et classée sans suite.

Médiacités a évoqué une enquête toujours en cours, ce qui a rendu furieux Alexandre Vincendet. Dans son long post Facebook, qu’il a intitulé « Pourquoi je porte plainte contre Médiacités », le maire de Rillieux-la-Pape a donc annoncé vouloir « déposer plainte pour diffusion de fausses informations, diffamation et atteinte à la vie privée ».

« Contraint d’aborder publiquement une situation qui doit relever de l’intime »

Dans ce même post Facebook, le maire de Rillieux-la-Pape ne dit pas un mot sur sa condamnation du 18 novembre 2020 ; il affirme toutefois que son divorce avec son épouse, Morgane Vincendet, « se passe mal ».

Alexandre Vincendet se défend au passage, expliquant que la plainte de son épouse a donné lieu à de nombreuses auditions (« amis, nounou, famille, enseignants… »).

Pris dans la tourmente, le maire de Rillieux-la-Pape explique s’être « senti contraint d’aborder publiquement une situation qui doit normalement relever de l’intime ». De nombreux soutiens se scandalisent, via des commentaires, de ce que ces informations aient été diffusées par la presse ce début de semaine.

Mais Alexandre Vincendet lui-même semble avoir du mal à conserver certains éléments secrets. Au point d’ouvrir des guillemets et de citer ce qu’aurait déclaré son enfant au cours d’une audition judiciaire.

Capture d’écran de la page Facebook d’Alexandre Vincendet

Municipales à Givors : Mohamed Boudjellaba en pôle position avant le second tour

Municipales à Givors : Mohamed Boudjellaba en pôle position avant le second tour

Les élections municipales de 2020 ayant été invalidées, Givors doit retourner aux urnes. Le premier tour de ces nouvelles élections municipales, ce dimanche, a vu Mohamed Boudjellaba, maire écologiste depuis un an, arriver largement en tête. Il est même en bonne position pour retrouver son fauteuil.

Ces nouvelles élections sont consécutives à l’annulation du scrutin municipal de 2020 à Givors. Cette décision du tribunal administratif de Lyon prise en février 2021 avait été rendue suite à un recours déposé par l’ancienne maire, Christiane Charnay (PCF), battue au second tour avec 29 voix d’écart.

Le juge avait notamment retenu des faits d’intimidation de la part de soutiens de Mohamed Boudjellaba dans certains bureaux de vote de cette commune proche de Lyon. La décision avait été entérinée par le Conseil d’État le 21 octobre dernier.

Triangulaire et non quadrangulaire comme en 2020 au second tour des municipales à Givors

Cette année, et comme en 2020, six listes étaient en lice au premier tour de ce nouveau scrutin municipal à Givors dimanche 4 décembre. Les résultats sont cette fois bien moins serrés.

Mohamed Boudjellaba (apparenté écologiste), vainqueur des élections en 2020, arrive largement en tête avec 40,5% des suffrages exprimés. Sa liste devance celle de sa prédécesseure Christiane Charnay (PCF), deuxième avec 25,1% et celle de Fabrice Riva (RN), troisième avec 17,8% des voix. Ces trois listes se retrouveront au second tour dimanche 12 décembre pour une triangulaire.

Cette année, pas de quadrangulaire contrairement à 2020, les autres listes n’ayant pas obtenu un score leur permettant de se maintenir. La liste centriste de Razika Dali n’a obtenu que 7,4% des voix, celle de Sébastien Berenguel (liste citoyenne) a récolté 6,6% des voix alors que celle de Mohamed Benoui a recueilli 2,7%.

Toujours faible, la participation a toutefois été légèrement supérieure à celle de 2020 : près de 40% contre 35% en 2020.

L’ancien maire a donc de grandes chances de retrouver son fauteuil. Avec 15 points d’avance, il est en position de ballotage très favorable. L’issue du scrutin semble bien moins indécise qu’en 2020. Et le Rassemblement National quant à lui ne semble plus en mesure de ravir la ville.

Six listes mais un casting différent

Il faut dire que le casting des têtes de liste a changé en l’espace d’un an.

Au Rassemblement National, Antoine Mellies, n’a pas mené de nouveau la liste du parti d’extrême-droite. Elle avait obtenu à peine 150 voix de moins que celle de Mohamed Boudjellaba au second tour en 2020. Responsable départemental du RN en 2020, il a depuis été écarté de ses fonctions au sein du parti pour sa proximité avec Marion Maréchal-Le Pen.

Il est par ailleurs devenu directeur de cabinet du maire de Charlieu-Chavagnieu (Isère) et a fait partie de l’équipe de campagne d’Eric Zemmour dans le Rhône. Il avait obtenu près de 23% des voix au premier tour en 2020. Cette fois, la liste du RN menée par Fabrice Riva n’obtient que 18% environ des suffrages, perdant 100 voix par rapport à l’an dernier.

Dans le camp centriste, les cartes avaient été légèrement rebattues. Pour un résultat encore moins positif. Le candidat Laurent Decourselle, soutenu en 2020 par David Kimelfeld ancien président LREM de la Métropole de Lyon, avait décidé de s’allier avec Razika Dali.

Elle avait elle aussi mené sa propre liste au premier tour en 2020 et avait obtenu 4,13% des voix. À la tête de cette unique liste centriste, elle ne sera pas présente au second tour. Contrairement à Laurent Decourselle en 2020.

Entre Christiane Charnay et Modemed Boudjellaba, on se reproche de ramasser les voix de droite

Les résultats de ce premier tour constituent une victoire pour l’ancien maire. Dans un climat politique plutôt tendu dans la ville, c’est une victoire sur l’ancienne maire Christiane Charnay. Après l’annonce des résultats, il ne l’a d’ailleurs pas épargnée :

« En 2020, je tiens à rappeler que Christiane Charnay avait appelé les listes républicaines arrivées derrière elle à se retirer pour faire front contre l’extrême-droite. Après 15 mois à la tête de notre Ville, preuve est faite que le changement que nous avons impulsé a permis de faire reculer tous les extrêmes et qu’une politique enfin au service de l’intérêt général est capable de rassembler l’ensemble des Givordines et des Givordins. »

Dans ce duel de listes de gauche, l’accusation de moissonner les voix de droite est largement partagée. Christiane Charnay estime ainsi que :

« Après les Macronistes en 2020, le reste de l’électorat de droite de Givors s’est rallié en grande majorité à la liste Boudjellaba (la liste Benhoui soit-disant soutenue par LR ne réunissant que 2,6%), dans un front hétéroclite à la fois sécuritaire, communautariste et ‘tout sauf la gauche’, au sein duquel on se demande toujours ce que font les Verts [qui soutiennent Mohamed Boudjellaba, ndlr]. »

Sa liste progresse en voix par rapport à 2020 (+160 voix) mais une troisième liste de gauche était présente cette année. La liste menée par Sébastien Berenguel, un de ses anciens adjoints, a obtenu un peu moins de 10% des voix. Elle estime qu’elle lui a coûté cher :

« La liste Berenguel qui prétendait représenter l’avenir de la gauche a uniquement contribué à diviser l’électorat des forces progressistes sans élargir la base électorale de la gauche.»

Ces reproches n’avaient pas empêché Christiane Charnay et Mohamed Boudjellaba de se retrouver sur la même liste en 2020 pour les élections métropolitaines sur la circonscription Lônes-et-Coteaux. Leur victoire avait d’ailleurs permis à Christiane Charnay d’être élue conseillère métropolitaine.

#Christiane Charnay

T9 et T10 : les tracés définitifs des tramways reliant les banlieues de Lyon

T9 et T10 : les tracés définitifs des tramways reliant les banlieues de Lyon

Le Sytral (autorité organisatrice des transports en commun lyonnais) a dévoilé ce lundi les itinéraires définitifs des nouvelles lignes de tramway T9 et T10, qui doivent notamment desservir les banlieues du Nord et du Sud-Est de Lyon.

Tramway T1 T2 T3 T4 T5 T6 T7 T8 T9 T10
Une rame de tramway. DR

Les deux nouvelles lignes de tramway, le T9 et le T10, doivent permettre aux banlieues lyonnaises de rejoindre plus facilement Lyon. Ainsi, le T9 doit relier Vaulx-en-Velin et Villeurbanne en desservant notamment le quartier du Mas du taureau et le T10, plus au Sud, doit circuler entre Gerland et Vénissieux via Saint-Fons.

Si l’itinéraire de chacune de ces nouvelles lignes était déjà planifié, des incertitudes demeuraient pour certains arrêts. Des concertations avaient donc été réalisées cet été et à l’automne pour trancher. Ce lundi 6 décembre, le Sytral a dévoilé les options retenues, qui devront être validées lors du conseil métropolitain de la semaine prochaine.

Pour le T9 comme pour le T10, la concertation doit se poursuivre dans le courant de l’année 2022. Les travaux devraient débuter en 2023 pour une mise en service début 2026.

A Villeurbanne, le T9 suivra l’avenue Albert Einstein

Le futur tracé du T9 entre Villeurbanne et Vaulx-en-Velin issu de la concertation. Capture d'écran du dossier de presse du Sytral.
Le futur tracé du T9 entre Villeurbanne et Vaulx-en-Velin issu de la concertation. Capture d’écran du dossier de presse du Sytral.

Pour le T9, au Nord de Lyon, l’incertitude portait sur le tronçon entre le terminus du T1 et la poursuite de la nouvelle ligne. D’après le Sytral, plus de 1400 personnes se sont prêtées au jeu de la concertation pour déterminer le futur tracé sur cette portion. Il en est ressorti une préférence pour le passage du T9 sur la rue de la Feyssine et l’avenue Albert Einstein.

Sur la partie villeurbannaise, le T9 doit suivre l’itinéraire du T1 et donc les mêmes stations. En revanche, des arrêts restaient à déterminer sur le reste de la ligne. D’après les résultats de la concertation, ils se situeront donc au croisement de la rue de Verdun à Villeurbanne, au niveau de la place Carmellino à Vaulx-en-Velin, à proximité du centre culturel Charlie-Chaplin et vers la piscine du Mas du Taureau. Pour franchir le canal de Jonage, un nouveau pont devra être construit au niveau de Croix-Luizet.

Les habitant.es ont également profité de ces rencontres pour demander au Sytral une amélioration de la desserte en bus des quartiers de Saint-Jean et des Buers à Villeurbanne, du Pont des Planches et de Vaulx-Village à Vaulx-en-Velin.

A Vénissieux, le T10 passera par l’avenue Jean-Jaurès

Le futur tracé du T10 entre Lyon Gerland et Vénissieux issu de la concertation. Capture d'écran du dossier de presse du Sytral.
Le futur tracé du T10 entre Lyon Gerland et Vénissieux issu de la concertation. Capture d’écran du dossier de presse du Sytral.

Du côté du sud de Lyon, la concertation sur le T10 a réuni un millier de participant.es, presque autant que pour le T9. Là aussi, l’enjeu était de trancher entre les deux tracés proposés sur un tronçon de la ligne, à proximité de son terminus au niveau de la gare de Vénissieux. Les résultats de la concertation ont plaidé en faveur d’un passage du tramway sur l’avenue Jean-Jaurès et la rue Emile-Zola.

Des travaux devront être réalisés sous le boulevard Laurent-Bonnevay pour permettre le passage des modes doux et du T10.

Que veut faire Grégory Doucet, le maire de Lyon, à la Guillotière ?

Que veut faire Grégory Doucet, le maire de Lyon, à la Guillotière ?

[Entretien] Depuis plusieurs mois, le quartier de la Guillotière, dans les 3e et 7e arrondissements de Lyon, attire l’attention des médias locaux et nationaux, devenu le théâtre de polémiques ultra politisées. Les adversaires de Grégory Doucet, maire écologiste de Lyon, appuient leur opposition sur les difficultés et les colères qui se sont amplifiées ces dernières années à la Guillotière, et plus particulièrement sur la place Gabriel-Péri.

Décembre 2021, place Gabriel-Péri, dans le quartier de la Guillotière (Lyon 7e). L’activité illicite s’y est intensifiée, les prises de position radicales aussi ; des camions de CRS y sont désormais postés toute une partie de la journée. La Guillotière, ce quartier cosmopolite de Lyon qui, historiquement, est un point de rendez-vous des nouveaux arrivants, constitue le dossier le plus chaud sur le bureau de Grégory Doucet. Le maire de Lyon a même décidé de le traiter sur un mode « projet », qu’il pilote lui-même, sollicitant sur un mode transversal plusieurs de ses adjoint·es.

Quels sont les ménagements envisagés (ou écartés) ; quels dispositifs de sécurité déployés et pour combien de temps ; quel travail sur l’image du quartier ? Nouveaux éléments de réponse dans l’entretien ci-après, réalisé en décembre 2021.

Grégory Doucet dans son bureau à l'Hôtel de Ville de Lyon, le 3 décembre 2021. ©DD/Rue89Lyon
Grégory Doucet dans son bureau à l’Hôtel de Ville de Lyon, le 3 décembre 2021.Photo : DD/Rue89Lyon

« Au moment du déconfinement, on a vu se développer le trafic de cigarettes et le marché à la sauvette sur la place Gabriel-Péri » 

Rue89Lyon : Le premier communiqué qui a montré chez vous un positionnement politique, depuis votre élection, a été publié tout récemment, sur la venue de CNews accompagné de l’élu RN Jordan Bardella, place Gabriel-Péri. Grégory Doucet, est-ce que vous vous attendiez à ce que le sujet de la Guillotière devienne aussi central dans votre début de mandat de maire de Lyon ?

Grégory Doucet : Oui, je suis à Lyon depuis assez longtemps pour assez bien connaître le quartier de la Guillotière et j’ai des amis qui y habitent. J’ai bien vu qu’à la faveur des confinements-déconfinements, s’y sont intensifiées certaines activités, notamment illicites. On a vu se développer le trafic de cigarettes de contrebande et le marché à la sauvette a pris une ampleur importante. 

Honnêtement, je pensais même que ça allait être pire, et pas seulement à la Guillotière. Il y avait une telle pression avec les confinements. Je m’attendais à ce qu’il y ait plus de volonté de relâchement. Finalement, oui il y a eu ici et là une recrudescence de l’utilisation des mortiers, des rodéos, des voitures brûlées, mais pas au point qu’on aurait pu craindre compte tenu de la pression des confinements.

Que ce soit sur le déficit de présence policière ou sur les questions d’urbanisme, on en avait conscience avant d’être élus. C’est la raison pour laquelle on a vite décidé, avec les deux maires des 3e et 7e arrondissements, de lancer une concertation sur la Guillotière. Très tôt, certains groupes qui se disent « énervés » ont posé des diagnostics très tranchés sur la place. Rappelons que tout ça s’est fait en pleine crise sanitaire, on n’a donc pas pu réunir les gens physiquement et ça n’a pas facilité la communication et la baisse des tensions.

La Guillotière est traitée sous l’angle de la problématique sécuritaire par l’ensemble de la presse nationale. Quel discours sur la sécurité vous semble pertinent à tenir ?

En arrivant, on a fait le constat qu’il y avait un déficit de plusieurs centaines de policiers sur la zone de défense et de sécurité sud-est dans laquelle se trouve Lyon. Il en manquait plus de 200 pour Lyon. Il y a aussi un déficit de policiers municipaux : il y en a 365 en principe pour la Ville de Lyon mais ça fait des années que l’effectif diminue. Fin octobre, il y en avait 302.

Il n’y a pas assez de policiers nationaux non plus, c’est pour ça que je suis allé voir Gérald Darmanin [ministre de l’Intérieur, ndlr]. Il a répondu favorablement tout de suite et s’est engagé à ce qu’on ait 300 policiers nationaux en plus sur trois ans.

Sur cette place Gabriel Péri, on a des problématiques de flux et on a une problématique d’occupation d’un espace public de manière privative. On a certaines personnes qui, et en plus pour des activités illicites, occupent cet espace public et empêchent d’autres personnes d’en bénéficier. Et comme il y a énormément de flux de personnes sur cette place avec le tramway, le métro et les commerces, il y a des conflits d’usages.

« En tant qu’écologiste, casser n’est pas naturel. Dans le Clip, on a des mètres carrés qui servent aujourd’hui, avec des logements, des bureaux… »

La PPI [programmation pluriannuelle d’investissements, voir encadré ci-après] de ce mandat ne mentionne pas un projet que Gérard Collomb a souvent évoqué et souhaitait faire pour régler en partie les problèmes de la place Gabriel Péri : la démolition du bâtiment du Clip qui, depuis 1994, coupe en deux la Guillotière, la séparant du quartier Moncey, et enclave peut-être aussi la zone. Que va-t-il advenir du Clip ?

Il y a plusieurs scénarios possibles : la destruction du petit Clip, du grand, ou bien des deux, ou la conservation du Clip et sa réhabilitation. Dans tous les cas on ne peut pas laisser ses façades dans cet état-là.

On a conscience que le sujet du Clip n’est pas traité depuis des années. C’est hallucinant d’avoir ce bâtiment qui ne fait pas fini en plein cœur de la ville ! Derrière, l’aménagement de la place Ballanche n’a pas permis au quartier de respirer véritablement comme ça aurait dû être le cas.

Rue Paul Bert, on a aussi un certain nombre de bâtiments qui ont besoin d’être remis en état.

Le Clip ne sera donc pas forcément détruit ?

En tant qu’écologiste, casser n’est pas naturel. Dans le Clip, on a des mètres carrés qui servent aujourd’hui, avec des logements, des bureaux… Ils sont plutôt bien situés, à un endroit extrêmement bien desservi par les transports.

Décider de le casser pour recréer de l’espace public, ça peut sembler une option séduisante dit comme ça, mais gagner de la place sur une place, est-ce que c’est la bonne option ?

Le Clip, bâtiment emblématique du quartier de la Guillotière, sur la place Gabriel Péri (Lyon 7e).
Le Clip, bâtiment emblématique du quartier de la Guillotière, sur la place Gabriel Péri (Lyon 7e).Photo : LS/Rue89Lyon

La destruction totale des deux bâtiments du Clip, c’est 35 millions d’euros. Derrière, un aménagement même simple va forcément encore coûter plusieurs millions d’euros. Si je détruis le Clip mais que je ne peux pas construire deux écoles… Quel est le meilleur choix pour la ville ?

Est-ce qu’on préfère construire deux écoles pour répondre aux besoins de certains quartiers, notamment dans le 7e, le 8e et le 9e ? Ou est-ce que je fais moins de places en crèches ?

Ce ne sera pas sur ce mandat dans tous les cas ?

Non, ce ne sera pas sur ce mandat. Le processus d’acquisition du bâtiment va prendre plusieurs années. Il faut aussi associer un certain nombre d’acteurs de la Métropole en cas de démolition par exemple.

On a déjà donné à la SACVL la consigne de racheter progressivement les lots du Clip, pour qu’on puisse ensuite arbitrer sur l’utilisation finale. J’attends de savoir combien coûterait sa réhabilitation.

« Ce que j’ambitionne, c’est de pouvoir mettre un service public dédié à la jeunesse sur cette place »

En dehors des aspects sécuritaires et d’urbanisme, que pouvez-vous faire pour apaiser le climat, place Gabriel Péri ?

Moi, ce que j’ambitionne, c’est de pouvoir mettre un service public sur cette place. J’aimerais voir là un service public dédié à la jeunesse. Aujourd’hui, il n’y a pas de lieu très clairement identifié pour les jeunes de 15 à 25 ans qui ont un projet, qui s’interrogent sur leurs études… Partout en France, c’est quelque chose qui est peu pris en compte par les villes.

Une mission locale, en quelque sorte ?

Non, j’ai travaillé en mission locale et ce n’est pas la même chose : les jeunes qui en poussent la porte, en général, ont terminé leurs études et ont besoin d’accompagnement. Là, je parle de quelque chose de beaucoup plus ouvert. Mais ça reste à construire, en fonction de l’avenir du Clip aussi.

Grégory Doucet lors de l'inauguration Maison des Projets Guillotière
Grégory Doucet lors de l’inauguration Maison des Projets, à la Guillotière, en juillet 2022.Photo : LS_Rue89Lyon

À partir de début 2022, on va travailler à un plan pour la jeunesse, qui n’existe pas aujourd’hui. C’est d’autant plus important, à la sortie d’une crise sanitaire et à une époque où la jeunesse a encore plus de raisons d’être victime d’éco-anxiété. Se préoccuper de son avenir aujourd’hui, c’est pas simple quand on est jeune. Regardez ces phénomènes où certains ne veulent pas avoir d’enfants. Je pense qu’il faut aider les jeunes à se projeter.

Il y a aussi la question de déplacer l’arrêt de tramway qui occupe le centre de la place Gabriel Péri.

Les rames de tramway vont être allongées, donc les quais devront l’être aussi. On va avoir plus de gens dans les rames, puis qui descendent et qui montent, dans un espace où on a déjà une problématique de gestion des flux. J’attends une étude du Sytral [syndicat mixte gestionnaire des transports en commun de Lyon] pour savoir si, techniquement, on peut déplacer uniquement le quai de la direction Sud-Nord.

Si on déplace les deux arrêts de tramway, on transforme complètement le cours de la Liberté. On est obligé de raser tous les platanes… Et ça, ça ne va pas. Mais déplacer un seul côté, ça permet de récupérer de l’espace sur la voirie dédiée à la voiture : c’est envisageable mais on ne sait pas encore si c’est possible techniquement pour que le tramway tourne.

Si on valide ce déplacement, les travaux seront faits au moment de ceux prévus pour rallonger les quais, donc plutôt en 2023.

« À la Guillotière, depuis le début de l’année 2021, il y a eu 4000 interpellations et 75 incarcérations »

Les gens qui viennent à Guillotière savent et apprécient le fait qu’il s’agit d’un quartier cosmopolite. Mais vous parliez d’une privatisation de l’espace public par de l’activité illicite. Qu’est-ce qu’on fait de ça ?

Aujourd’hui, les commerçants de la Guillotière sont extrêmement satisfaits de la présence des CRS, la maire du 7e arrondissement de Lyon a déclaré qu’elle ne serait pas éternelle et que ce n’était pas une solution pérenne. Qu’est-ce que vous pouvez faire ?

J’ai vu des représentants des commerçants il y a une dizaine de jours. S’ils sont apaisés du fait de la présence des cars de CRS quotidiennement l’après-midi et le soir et de la police municipale le matin, ils ont tout à fait conscience que ce n’est pas souhaitable de le pérenniser. Même pour le commerce, ce n’est pas très bon. Les cars de CRS n’attirent pas le chaland.

On a besoin de traiter les phénomènes de fond, et ça ne veut pas dire mettre un grand coup de balai.

Le dispositif policier était conséquent, pour l'émission de Jean-Marc Morandini, à la Guillotière. ©LS/Rue89Lyon
Le dispositif policier était conséquent, pour l’émission de Jean-Marc Morandini, à la Guillotière (Lyon 7e), le 24 novembre 2021.Photo : LS/Rue89Lyon

Avant les cars de CRS, je faisais passer la police municipale deux fois par jour et il y avait aussi des interventions de la police nationale, quotidiennement.

Depuis le début de l’année 2021, il y a eu 4000 interpellations et 75 incarcérations. Il n’y a pas d’autres quartiers de la métropole de Lyon où il y a une telle réactivité et présence.

Alors, pourquoi n’arrive-t-on pas à bout des activités illicites sur la place ?

Il y a une très grande complexité et une diversité des publics. On a des usagers de la place qui vendent des cigarettes de contrebande, qui vendent des médicaments psychotropes, qui vendent des fringues récupérées dans les bacs un peu partout dans la ville, qui viennent parce qu’ils savent qu’il y a des réseaux et que c’est un moyen de se faire des contacts.

On a des gens qui pourraient intégrer des parcours d’insertion classiques s’ils étaient accompagnés, mais ils sont un peu piégés dans ces réseaux. Il y a des jeunes types, beaucoup de jeunes Algériens, qui revendent des cigarettes mais certains voudraient faire autre chose mais ils sont dans des réseaux.

C’est dans vos colonnes que l’un d’entre eux a témoigné, pour dire qu’il aimerait faire autre chose s’il en avait la possibilité. Je n’en fais pas des victimes, attention, mais c’est la réalité.

« On a aussi des problématiques d’addiction sur la place Gabriel Péri. Qu’est-ce qu’on fait, on les balaie pour qu’ils aillent consommer plus loin ? Ce n’est pas une solution »

Qu’est-ce qu’il faut alors ? Un accompagnement social ?

Cet accompagnement existe déjà et il a été renforcé. On a plusieurs équipes de médiation et d’accompagnement social, notamment à destination des revendeurs à la sauvette. Mais ça se fait à bas bruit, pas de manière aussi ostentatoire que la présence policière. Il y a Pause Diabolo, l’ATF, on travaille aussi avec le centre social Bonnefoy.

On va utiliser le dispositif Tapaj [travail alternatif payé à la journée] pour proposer aux personnes toxicomanes des travaux rémunérés.

Un rapport doit être rendu au niveau métropolitain sur la présence de mineurs marocains sous l’emprise de la drogue. Est-ce une partie du problème de la Guillotière et que pouvez-vous en dire ?

On a aussi des problématiques d’addiction sur la place. Qu’est-ce qu’on fait, on les balaie pour qu’ils aillent consommer plus loin ? Ce n’est pas une solution.

On est sur des problématiques qui sont assez lourdes, il ne suffit pas de mettre un travailleur social en face et c’est réglé. Même les professionnels n’avaient pas nécessairement tous les outils, c’est pour ça qu’on est allés vers ce dispositif Tapaj. C’est une corde de plus à l’arc des travailleurs sociaux.

« Je ne veux pas qu’on dise de la Guillotière de Lyon que c’est comme les 4000 à La Courneuve ou Clichy-sous-Bois Montfermeil »

Dans le contexte de la campagne présidentielle, Lyon sera observée comme le prototype d’une ville tenue par des écologistes, comme le laboratoire de ce que vous pouvez déployer en termes de politiques publiques. Cette pression impacte-t-elle vos actions ?

C’est le cas depuis un an et demi ça déjà, vous n’avez pas remarqué ? [rires]

Vous êtes allé chercher une chargée de mission, technicienne, Anne-Laure Chantelot. Elle vient du 93 : doit-on voir un parallèle entre la banlieue parisienne et le quartier de la Guillotière à Lyon ? Quelle est la plus-value dans le fait qu’elle soit passée par ce territoire, pour Lyon ?

Vous parlez à quelqu’un qui a grandi en banlieue parisienne. Parler du « 9-3 » c’est stigmatisant. On a eu plusieurs candidatures, de différents horizons, mais elle aurait pu venir d’autres départements, du 44 ou du 62, pour moi ça n’aurait rien changé. Elle vient avec une expérience de gestion de situations complexes qui amènent à faire de la coordination multi-partenaires. C’est ça, la compétence qu’on cherchait.

« Les phénomènes de privatisation de l’espace public m’insupportent »

Comment parler de la Guillotière sans stigmatiser justement ? Vos adversaires politiques essaient de vous pousser à ça.

Ayant moi-même grandi en banlieue, je suis très vigilant à ce qu’on ne tombe pas dans les travers de la stigmatisation. C’est aussi un de mes objectifs avec les quartiers de la Guillotière et de Moncey.

Je ne veux pas qu’on dise de la Guillotière à Lyon que c’est comme les 4000 à La Courneuve ou Clichy-sous-Bois Montfermeil. Non, ce sont des problématiques qui sont particulières.

Mon objectif, ce n’est pas du tout de faire de la Guillotière – comme d’autres quartiers de Lyon, la Duchère ou Mermoz – des lieux où se concentreraient toutes les difficultés. Je ne les ignore pas, mais je veux aussi qu’on puisse les regarder en se disant que c’est d’une richesse incroyable.

Comment peut-on utiliser cette force, s’appuyer dessus pour faire de ce quartier un endroit où on a envie d’aller, pour ce qu’il possède de diversités ? Comment on valorise ça sans mettre la poussière sous le tapis, parce les phénomènes de privatisation de l’espace public m’insupportent.

Pour moi, c’est ça qui n’est pas normal mais il pourrait se passer la même chose place Carnot ou place Bellecour, on réagirait aussi.

« On ne peut pas installer ad vitam æternam des policiers en statique toute la journée. On est dans une situation exceptionnelle »

Beaucoup de vos adversaires politiques veulent vous taxer de laxisme concernant la situation de cette place Gabriel Péri.

Les déclarations à la volée, y compris de l’équipe municipale précédente, qui nous disent qu’il n’y a qu’à faire ceci ou cela… Je veux bien qu’on me donne des conseils, mais pas des leçons sur ce sujet. La situation sur ce quartier n’est pas nouvelle. L’état de la façade du Clip, ce n’est pas une affaire récente, ça fait au bas mot quatre mandats que ça traîne.

J’ai décidé de faire de la situation sur le quartier Guillotière – Moncey un projet, que je pilote moi-même. J’ai mis en place un comité de pilotage où j’ai mis quasiment la moitié de mon exécutif. Tout ça m’occupe déjà beaucoup de temps même si on ne l’a pas forcément donné à voir.

Je ne stigmatise pas ni je n’ignore les problématiques. Les incivilités, je sais les qualifier, les phénomènes de délinquance aussi, je regarde les chiffres régulièrement.

Je sais que la présence massive de polices est nécessaire, j’ai commencé par-là dans notre échange, parce qu’elle fait partie du mécanisme de prévention. Mais on ne peut pas installer ad vitam æternam des policiers en statique toute la journée. On est dans une situation exceptionnelle.

A très court terme, on va réoccuper l’espace public différemment. Pendant la Fête des lumières, on va installer des food trucks sur la place Gabriel-Péri. On veut aussi faire de cette place un espace où les gens en profitent pour aller se restaurer. Les commerçants ont prévu des animations dans la foulée et on fera aussi une opération de piétonisation temporaire sur le nord de la rue de Marseille.

Au premier trimestre 2022, les travaux pour enlever les places de stationnement vers la place Raspail vont commencer et on prévoit de piétonniser le nord de la rue de Marseille. On veut redonner de l’espace pour d’autres publics.

Comment accéder à la sobriété numérique ? Une conférence à Lyon

Comment accéder à la sobriété numérique ? Une conférence à Lyon

La « sobriété numérique », kesako et pourquoi ? Une conférence qui s’annonce très instructive, ce mardi à la BM de Lyon.

Vous ne vous êtes peut-être jamais posé la question en ces termes. Pourtant, les infrastructures et les technologies qui supportent notre usage des smartphones ont un coût environnemental très conséquent. Rue89Lyon avait d’ailleurs enquêté sur la gestion écologique des data centers encore plus que balbutiante à Lyon comme à Grenoble.

La bibliothèque de la Part-Dieu, qui présente chaque année une programmation admirable pour son ancrage à l’actualité, propose une conférence intitulée “Des nuages, du brouillard, des réseaux !”.

Laurent Lefèvre, chercheur en informatique à l’Institut National de Recherche en Informatique et en Automatique (INRIA), dressera un état des lieux des impacts environnementaux du numérique. Puis le chercheur intégré à l’ENS de Lyon proposera une plongée dans les coulisses des datacentres et des réseaux, avant d’explorer d’éventuelles solutions pour atteindre une forme de “sobriété numérique”.

« Des nuages, du brouillard, des réseaux ! » Le mardi 7 décembre à 18h30, à la bibliothèque de la Part-Dieu.

Super Demain à Lyon : l’éducation au numérique en mode festival

Super Demain à Lyon : l’éducation au numérique en mode festival

Pendant deux jours à Lyon s’est tenu le festival Super Demain, organisé par Fréquence Ecoles en collaboration avec de nombreuses associations et partenaires de l’éducation populaire. Un évènement à destination des familles pour questionner la place des écrans et les usages liés au numérique.