1er mois à 1€

Actualités, enquêtes à Lyon et dans la région

Randonnée : un sentier GR en plein dans la métropole de Lyon 

Randonnée : un sentier GR en plein dans la métropole de Lyon 

Cet été, pour prendre l’air en marchant à Lyon, on pense au sentier GR (grande randonnée) 169, qui vient juste d’être inauguré en juin. Il vous fera cheminer à travers la métropole de Lyon et passer par 12 de ses forts. 

Il a fallu pas moins de deux ans pour tracer ce parcours long de 170 kilomètres, qui correspond à une boucle partant de la gare d’Irigny jusqu’à celle de Feyzin.

Le GR169 en chiffres :

    Distance : 169,81 kmAltitude maximum : 570 mAltitude minimum : 155 mDénivelé cumulé positif : 2 205 mTemps : entre 8 et 10 jours

Il est possible de le boucler en marchant 8 à 10 jours d’affilée. Il est bien entendu possible d’en parcourir quelques tronçons à la journée puis de rentrer chez soi via les transports en commun de Lyon.

Le sentier GR169 peut donc se prendre au départ d’Irigny jusqu’Feyzin.

Il passe par les communes de Saint-Genis-Laval, Brignais, Chaponost, Craponne, Francheville, Saint-Genis-les-Ollières, La Tour-de-Salvagny, Dardilly, Lissieu, Limonest, Poleymieux-au-Mont-d’Or, Curis-au-Mont-d’Or, Neuville-sur-Saône, Rochetaillée-sur-Saône, Fontaines-sur-Saône, Cailloux-sur-Fontaines, Sathonay-Village, Rillieux-la-Pape, Miribel, Meyzieu, Chassieu, Bron, Saint-Priest, Mions, Chaponnay et Corbas.

Sur le parcours, 12 des 33 forts de la métropole de Lyon sont à visiter. Construits au 19e siècle, certains de ces forts proposent des visites guidées.

Un panneau du GR de la métropole de Lyon derrière la mairie de Chassieu. ©LB/Rue89Lyon
Un panneau du GR de la métropole de Lyon derrière la mairie de Chassieu.Photo : LB/Rue89Lyon
#Randonnée

À Lyon, les écologistes tentent le volontarisme en matière de sécurité

À Lyon, les écologistes tentent le volontarisme en matière de sécurité

Alors qu’ils sont critiqués depuis le début de leur mandat à la mairie de Lyon sur le thème de la sécurité, les élus écologistes voudraient modifier leur com’ et se montrer engagés sur la question à Lyon. Passage en revue des initiatives sur lesquelles Grégory Doucet, maire EELV, compte pour convaincre.

Depuis son élection en 2020, l’équipe autour de Grégory Doucet est régulièrement accusée de négligence à l’égard de la question de la sécurité à Lyon. Au cours du conseil municipal de ce jeudi 7 juillet, et de la conférence de presse qui l’a précédé, le maire Grégory Doucet et sa majorité ont tenté un énième numéro d’équilibristes, promettant à la fois la mise en place de nombreuses politiques sociales et inclusives sur le territoire, tout en s’engageant à multiplier la présence policière à Lyon.

La place Gabriel Péri à la Guillotière, au cœur de toutes les polémiques, en est un bon exemple : dès que la thématique de la sécurité affleure, les écologistes sont attendus sur leur droite (quelles sanctions sur les actes de délinquance ?) ainsi que sur leur gauche (quels moyens mis en place pour les jeune en déshérence ?).

Grégory Doucet, maire de Lyon. Il était présent à la conférence de presse préambule au conseil municipal dont le thème était la sécurité à Lyon. ©LS/Rue89Lyon©LS/Rue89Lyon
Grégory Doucet, maire de Lyon. Il était présent à la conférence de presse préambule au conseil municipal dont le thème était la sécurité à Lyon.Photo : LS/Rue89Lyon

En ouverture du conseil municipal, le maire de Lyon a tenu à rappeler qu’il s’essaye depuis 2020 à une synthèse entre répression et accompagnement. Grégory Doucet a évoqué la mise en place à l’automne prochain du dispositif « Jeunes en errance » sur la place Gabriel Péri. Un principe qui a pour objectif la prise en charge de jeunes souvent non francophones en leur prodiguant premiers soins, aide à l’orientation, accompagnement en cas d’addictions…

« Demain, un policier de proximité à Lyon pourra gagner 2500 euros par mois »

Puis, comme à l’accoutumée, il a mis le cap sur la « tranquillité de l’espace public » en soulignant la présence accrue des forces de l’ordre sur zone, police municipale le matin et brigade spécialisée de terrain l’après-midi. Le maire a vanté un recul des mésusages et une multiplication des opérations de contrôle chaque mois.

C’est dans la continuité de cette synthèse « social et sécurité », que la Ville de Lyon veut faire la promotion de sa campagne de revalorisation du métier de policier de proximité.

C’est 50 000 euros qui seront alloués à la police municipale afin de recruter les 78 policiers qui manquent à la Ville.

En janvier 2022 déjà, un peu plus de la moitié des effectifs ont été revalorisés à hauteur de 1400 euros par an. Cette fois-ci, d’après Laurent Bosetti, adjoint délégué à la promotion des services publics, c’est plus d’une centaine de policiers de la Ville qui verront une augmentation nette de leur salaire notamment par une amélioration de leur régime d’indemnités :

« Demain, si on additionne primes et indemnités, un policier de catégorie C à temps complet pourra gagner 2500 euros net par mois. »

Les écologistes misent sur « la sécurité à visage humain »

Laurent Bosetti, adjoint écologiste à la Ville de Lyon en charge de la promotion des services publics. Il était présent à la conférence de presse préambule au conseil municipal dont le thème était la sécurité à Lyon. ©LS/Rue89Lyon
Laurent Bosetti, adjoint écologiste à la Ville de Lyon en charge de la promotion des services publics.Photo : LS/Rue89Lyon

L’adjoint annonce aussi des mesures d’assouplissement du travail le dimanche, de conservation des jours de repos, de rachat de nouveaux équipements, ainsi que la création d’unités de soutien de proximité sur les secteurs « en tension » comme la place Gabriel Péri à la Guillotière.

La majorité écologiste souhaite aussi attribuer un point d’indice supplémentaire (passer certains policiers de catégorie C en catégorie B) comme cela a été le cas pour les auxiliaires puéricultrices de la Ville de Lyon l’année passée.

La Ville de Lyon s’est aussi associée avec « France Urbaine » afin d’ouvrir d’avantage de places aux candidats du concours de police. Un autre projet serait d’ouvrir une école nationale de préparation à ces concours, à Lyon.

La « course à l’échalote » des écologistes pour se doter en sécurité à Lyon

Au travers de ces mesures, la majorité écologiste tente de dessiner une police du lien humain, bienveillante, pour éviter une image répressive, notamment dans la rhétorique. Grégory Doucet les nomme « fonctionnaires qui réparent » tandis que Mohamed Chihi, l’adjoint au maire de Lyon délégué à la sûreté, la sécurité et à la tranquillité, parle de « police du lien » et d’un « métier humain ».

Si la Ville s’engage aussi vigoureusement sur la question, c’est aussi et surtout à cause de la crise durable dans la profession : les effectifs de la police ont baissé depuis le dernier mandat. Laurent Bosetti pointe du doigt de nombreux départs en retraite et une crise nationale de l’embauche :

« On compte 24 000 policiers municipaux en France, on a besoin de 4 000 à 6 000 fonctionnaires en plus. On est tous dans la même situation, c’est la course à l’échalote pour piquer les policiers des autres [villes ndlr]. »

Pour Ludovic Hernandez (conseiller municipal d’opposition du 6e arrondissement, Groupe Pour Lyon) qui chiffre à 15% la baisse des policiers municipaux, la majorité est en partie responsable de ces départs :

« La sécurité n’a jamais été la priorité de votre mandat, et votre scepticisme à l’égard de l’insécurité a provoqué une crise de confiance avec les forces de l’ordre. »

« À Lyon, vous avez laissé s’installer une défiance de fond entre vous et la police »

Il souligne par la même occasion la dégradation des relations avec la police nationale. Des propos appuyés par Béatrice Gailliout (conseillère municipale d’opposition du 5e arrondissement, groupe « Progressistes et Républicains ») :

« L’impression qui règne dans la police municipale est celle de ne pas être écoutée par votre majorité, vous avez laissé s’installer le fait qu’une défiance de fond existe entre vous et la police. »

Mohammed Chihi, adjoint écologiste à la Ville de Lyon en charge de la sûreté, sécurité et tranquillité. Il était présent à la conférence de presse préambule au conseil municipal dont le thème était la sécurité à Lyon. ©LS/Rue89Lyon
Mohamed Chihi, adjoint écologiste à la Ville de Lyon en charge de la sûreté, sécurité et tranquillité. Il était présent à la conférence de presse préambule au conseil municipal.Photo : LS/Rue89Lyon

Finalement, le maire du 2e arrondissement, Pierre Oliver (LR) en a profité pour insinuer que les mesures de revalorisation du métier de policier de proximité n’auraient pu voir le jour sans le départ pour « raisons personnelles » de Marine Chastan. Cette ex-élue EELV du 8e arrondissement avait déclaré sur Twitter qu’il existait de la « culture du viol » et du « victim blaming » dans la police.

Le syndicat de police Alliance avait porté plainte pour propos injurieux et l’ex-élue a été relaxée. Une décision de justice que Marie-Noëlle Fréry (élue écologiste dans le 5e arrondissement) n’a pas manqué de rappeler avec émotion au cours du conseil municipal.

Une youtubeuse de Lyon porte plainte pour harcèlement sexuel contre Léo Grasset

Une youtubeuse de Lyon porte plainte pour harcèlement sexuel contre Léo Grasset

Le youtubeur Léo Grasset (DirtyBiology) est accusé de violences sexuelles et psychologiques par plusieurs femmes dont une, youtubeuse à Lyon, qui a porté plainte. Il y a un an, Clothilde Chamussy racontait à Rue89Lyon la difficile place des femmes sur Youtube.

Dans une enquête publiée le 23 juin, Mediapart révèle que le youtubeur Léo Grasset, dont la chaîne « DirtyBiology » est bien connue dans le petit monde de la vulgarisation scientifique sur YouTube, est accusé de violences sexuelles et psychologiques par huit femmes, et de viol par l’une d’entre elles.

D’après les informations révélées, l’une de ces femmes a porté plainte contre le youtubeur pour harcèlement sexuel le 30 juin. Il s’agit de Clothilde Chamussy, qui réside à Lyon. Cette archéologue de formation est derrière la chaîne « Passé sauvage » qui fait de la vulgarisation historique depuis 2016 et compte aujourd’hui 120 000 abonnés.

Clothilde Chamussy, youtubeuse à Lyon, a porté plaine contre Léo Grasset (DirtyBiology) pour harcèlement sexuel.
Clothilde Chamussy, youtubeuse à Lyon, a porté plaine contre Léo Grasset (DirtyBiology) pour harcèlement sexuel. DR

Il y a tout juste un an, Rue89Lyon l’avait rencontrée dans le cadre de notre série sur les youtubeurs et youtubeuses de Lyon, pour parler de son travail ainsi que de la place des femmes dans ce microcosme.

Déjà, à l’époque, elle avait raconté avoir rencontré « des grosses difficultés avec des hommes qui se comportaient mal » sur des tournages, par exemple en regardant des vidéos pornographiques à table lors de la pause déjeuner. Sans compter le boy’s club en vigueur.

« En tant que femmes sur YouTube, nous n’avons que les miettes d’un festin », résumait Clothilde Chamussy.

Dans les colonnes de Mediapart, la youtubeuse a expliqué avoir longtemps songé à porter plainte contre Léo Grasset, sans réussir à franchir le pas. Grâce à la vague de soutien reçue suite à l’enquête du site d’info, c’est désormais chose faite.

Elle espère maintenant « une condamnation, qui répare, qui a une valeur pédagogique et qui protège les jeunes », et encourager d’autres personnes à témoigner.

#Clothilde Chamussy#Léo Grasset

Particules fines à Lyon : cauchemar en cuisine (et en intérieur)

Particules fines à Lyon : cauchemar en cuisine (et en intérieur)

[Série 3/3] Plus de particules fines avec un poulet rôti au four ou des gaufres qu’en voiture sur le périphérique ? La pollution aux particules fines ne concerne pas que l’air extérieur ou celui du métro de Lyon. Dans nos habitations elles sont aussi là et ne viennent pas seulement de sources extérieures. Cigarettes, bougies et papier d’Arménie ne seront peut-être plus vos amis.

Encore un titre d’article racoleur ? Oui, mais au moins êtes-vous là. Alors maintenant restez encore un peu.

Il y peu de risque que vous développiez un cancer du poumon en préparant des gaufres dans votre cuisine. En revanche, vous n’imaginez peut-être pas que cela vous expose à une concentration de particules fines potentiellement plus importante que lors de votre trajet en voiture ou en métro un peu plus tôt dans la journée. Et pourtant, vous auriez sûrement imaginé l’inverse.

On associe souvent pollution de l’air à celui extérieur, de la ville ou de son environnement. Pourtant, l’air intérieur de votre habitation n’est pas toujours très pur. Regardez un peu nos (vos) petites expériences.

Plus de particules fines avec un poulet rôti au four ou des gaufres qu’en voiture sur le périphérique ?

Oui, c’est possible. D’ailleurs, ce n’est pas nous qui le disons, si vous ne nous croyiez toujours pas :

« On peut être à 150 μg/m3 pour un poulet rôti au four dans sa cuisine alors qu’on a passé 20 minutes en voiture avec des niveaux de concentration de particules fines moins importants. »

Atmo Auvergne-Rhône-Alpes

En effet, faire fonctionner son four ou cuire des aliments à la poêle peut générer une concentration de particules fines importantes. Sur le site de la Captothèque, le projet de mesures ouvertes au public d’Atmo Auvergne-Rhône-Alpes, on trouve des mesures effectuées en intérieur. Et notamment en cuisine. Les niveaux de concentration de particules fines sont parfois très élevés et quelque peu insoupçonnés (pour nous autres en tout cas).

Voici une mesure réalisée par une des utilisateurs de la Captothèque, lors d’une cuisson à la poêle. On dépasse les 1000 μg/m3 pour les PM10, quand la recommandation de l’OMS pour une exposition d’une heure est fixée à 45 μg/m3. Pour les autres tailles de particules fines, les niveaux sont très élevés également.

Mesure particules fines cuisine
Mesure de concentration de particules fines durant une cuisson à la poêle en cuisine sur la Captothèque d’Atmo Auvergne-Rhône-Alpes. Capture

Même chose ici, avec cet autre expérimentateur, lors de la réalisation et la cuisson de gaufres :

Mesure particules fines cuisine gaufres
Mesure de concentration de particules fines durant une cuisson de gaufres en cuisine sur la Captothèque d’Atmo Auvergne-Rhône-Alpes. Capture

Cuisiner peut générer pas mal de particules fines

C’est un constat un peu troublant. Certaines mesures effectuées lors de cuisson à la pôle ou au four par des utilisateurs de la Captothèque montrent des niveaux parfois plus élevés que ceux que nous avons rencontrés lors de nos trajets en extérieur en métro ou en voiture.

La cuisson de « fritures pour l’apéro » réalisée par cet utilisateur le montre :

Mesure particules fines cuisine friture
Mesure de concentration de particules fines durant une cuisson de friture en cuisine à la poêle sur la Captothèque d’Atmo Auvergne-Rhône-Alpes. Capture

Y compris quand la concentration en particules fines ne perce pas le plafond. Comme ici, lors d’une session de cuisson à la poêle :

Mesure particules fines cuisine
Mesure de concentration de particules fines durant une cuisson à la poêle en cuisine sur la Captothèque d’Atmo Auvergne-Rhône-Alpes. Capture

Les niveaux sont par moment supérieurs à ceux rencontrés lors de notre trajet en voiture entre Perrache et le parc de la Tête d’Or.

Captothèque PM10 voiture Perrache Tête d'Or
Mesures de concentration de pollution aux particules fines PM10 dans l’air sur le trajet entre Perrache et Tête d’or en voiture. Graphique Captothèque – Atmo Rhône-Alpes

Lors de nos mesures effectuées dans nos habitations, nous n’avons pas rencontré de niveaux de concentration problématiques. Nous avons notamment effectué des mesures lors de cuisson au four. Le niveau de concentration est à peu près équivalent à celui de la pièce en temps normal. Légèrement supérieur, à peine.

Mesure particules fines cuisine four
Mesure de concentration de particules fines durant une cuisson au four en cuisine, réalisée par Rue89Lyon. Capture Captothèque d’Atmo Auvergne-Rhône-Alpes. Capture

Mais pour d’autres, ce n’est pas toujours le cas, comme pour cet utilisateur :

Mesure particules fines cuisine four
Mesure de concentration de particules fines durant une cuisson au four en cuisine sur la Captothèque d’Atmo Auvergne-Rhône-Alpes. Capture

Alors, faire la cuisine c’est dangereux ?

Évidemment, la conclusion n’est pas qu’un poulet rôti en train de cuire serait forcément plus nocif pour votre santé que rester dans les bouchons.

Comme le rappelle Atmo Auvergne-Rhône-Alpes :

« Les niveaux de concentrations doivent toujours être remis en perspective par rapport au temps d’exposition ».

Un pic, même élevé, aura moins d’impact (s’il dure peu de temps ou si notre temps d’exposition est faible) qu’un niveau de concentration moyen et une pollution de fond subie quotidiennement.

Par ailleurs, la concentration de particules fines dans votre intérieur dépendra aussi des sources émettrices. On l’a vu plus haut avec les exemples de cuisson au four, les niveaux de concentration entre utilisateurs peuvent différer radicalement. Le type d’équipement et la capacité de dispersion de l’habitation jouent également un grand rôle dans le niveau de concentration.

Enfin, dans nos habitations, l’aération et la capacité de dispersion peuvent être plus aisées et efficaces qu’au fond de la station de métro très enterrée de Vieux Lyon.

« Le pire en intérieur c’est la cigarette »

La cigarette émettrice de particules fines ? Là aussi, pas vraiment de surprise. Mais avec un capteur de particules fines entre les mains, on prend mieux conscience du niveau de concentration généré.

Nous avons fait un petit test en allumant une cigarette en intérieur. Puis, nous avons lancé notre capteur et voilà le résultat :

Mesure particules fines cigarette
Mesure de concentration de particules fines en intérieur avec une cigarette allumée, réalisée par Rue89Lyon, sur la Captothèque d’Atmo Auvergne-Rhône-Alpes. Capture

Au départ de la mesure (quand les courbes sont encore en vert), la cigarette n’est pas allumée. À partir du début de la combustion, la concentration en particules fines, notamment les plus petites (PM1), s’élève fortement. On voit notamment que près de de 20 minutes après, les niveaux sont encore très élevés.

Tout comme la cigarette, allumer un papier d’Arménie dans votre intérieur ne purifiera pas vraiment votre air. En revanche, il va le charger en particules fines.

Chez cet utilisateur on a atteint les 700 μg/m3 pour les PM10.

Mesure particules fines papier d'arménie
Mesure de concentration de particules fines en intérieur au moment de la combustion d’un papier d’Arménie, réalisée sur la Captothèque d’Atmo Auvergne-Rhône-Alpes. Capture

Là aussi, on voit qu’il faut un certain temps, une bonne vingtaine de minutes en moyenne, pour que les niveaux de concentration, avec aération de la pièce, redeviennent acceptables.

«La pollution intérieure est souvent négligée. Notamment celle provenant de l’activité en cuisine, de certains modes de cuisson ou de la fumée de cigarettes »

Thomas Coudon, chercheur au centre Léon Bérard de lutte contre le cancer à Lyon

Atmo Auvergne-Rhône-Alpes en remet même une couche :

« On voit qu’en dehors de sources industrielles pour l’air extérieur, la pire source de pollution aux particules fines est la cigarette en intérieur »

Atmo Auvergne-Rhône-Alpes

Rappelons que la pollution atmosphérique (aux particules fines et autres sources) est responsable de décès prématurés. Entre 2015 et 2017, une étude a été menée à Lyon par l’Inserm, le CNRS, l’Inra, l’université Grenoble-Alpes et Atmo Auvergne Rhône-Alpes. Elle a conclu à la mort prématurée de près de 500 personnes due aux particules fines. Par ailleurs, en raison des dépassements de seuils répétés et des niveaux de pollution de l’air de plusieurs de ses métropoles, la France a été condamnée en 2019 par la Cour de Justice de l’Union Européenne (CUEJ).

La règle d’or contre la pollution intérieure : l’aération

L’aération. C’est la conclusion que rappelle Atmo Auvergne-Rhône-Alpes. Une règle connue mais que les mesures effectuées au fil du temps par les expérimentateurs de la Captothèque viennent renforcer.

« On voit qu’il faut au moins 20 minutes d’aération pour revenir à des niveaux de concentration acceptables.»

Une règle que confirme Thomas Coudon :

« On ne fait pas toujours attention à la dispersion chez nous, à l’intérieur ».

Faut-il alors ouvrir nos fenêtres en toutes circonstances ? En plein épisode de pic de pollution aux particules fines ou de Sirocco, ouvrir vos fenêtres pourrait augmenter la concentration de particules fines dans votre intérieur.

En dehors de ces moments, Atmo Auvergne-Rhône-Alpes le conseille : il est en général préférable d’aérer ses pièces intérieures pour éviter le phénomène de concentration et permettre une meilleure dispersion des particules.

Lors de notre session de prêt de capteurs de particules fines, nous n’avons pas eu l’occasion de prendre des mesures en faisant le ménage ou dans certaines pièces peu aérées. L’activité de ménage peut en effet provoquer une hausse du niveau de concentration en remettant en suspension des particules fines par exemple. Une chambre fermée durant toute une nuit peut également présenter des niveaux de concentration relativement élevés du fait du peu de dispersion.

Maintenant, si ça vous dit, à vous de jouer ! Comment faire ? Les explications sont ici ⬇️

Retour à la case départ pour 40 jeunes migrants de la Croix-Rousse ?

Retour à la case départ pour 40 jeunes migrants de la Croix-Rousse ?

Malgré l’ouverture d’un nouveau lieu d’hébergement, une quarantaine de jeunes migrants de la Croix-Rousse (Lyon 4e) se trouvent toujours sans solution d’hébergement. Comme au printemps 2021, ils campent pour l’instant dans le square Ferrié.

La situation a un triste goût de déjà-vu. Ce mercredi 6 juillet, environ 90 jeunes migrants de la Croix-Rousse ont pu obtenir une place d’hébergement. Ils étaient jusque-là logés dans le squat dit du Chemineur et dans un gymnase ouvert en urgence suite à l’incendie récent du deuxième squat (Chez Gemma).

Restent les derniers arrivés, soit une quarantaine de jeunes qui se retrouvent sans toit depuis la fermeture de ces deux refuges mercredi 6 juillet. Ce mardi 5 juillet au soir, ils ont monté un campement improvisé dans le square Ferrié, à la Croix-Rousse (Lyon 4e).

Une situation qui rappelle celle de mai 2021, quand le collectif de Lyonnais baptisé « collectif de soutiens/migrants de la Croix-Rousse » avait installé des jeunes à la rue, pour la plupart venus d’Afrique subsaharienne, sous des tentes dans ce même jardin public.

Jeunes migrants campement croix rousse
Une quarantaine de jeunes migrants, en recours pour être reconnus mineurs, se sont installés dans des tentes au square Ferrié à Hénon, mardi 5 juillet, avec l’aide de collectifs et associations.

Une Station numéro 2 pour reloger les jeunes migrants de la Croix-Rousse

Sur les 90 jeunes des squats du Chemineur ou de Chez Gemma qui ont pu trouver une place d’hébergement ce mercredi, certains ont été pris en charge par les services de la préfecture, d’autres ont pu intégrer la Station 2.

Il s’agit d’un dispositif inédit, financé par la préfecture et la Métropole de Lyon. Les jeunes migrants y sont logés et accompagnés le temps de leur recours devant un juge des enfants. Ce nouveau lieu vient compléter la Station numéro 1 ouverte en 2021 par la Métropole de Lyon. En tout, les deux dispositifs comportent 92 places.

« Ce qu’on a réussi à faire ce matin, c’est un travail de l’État et de la Métropole qui a bien fonctionné, se félicite le sous-préfet Julien Perroudon. Je ne veux pas qu’on réduise cela à « on a laissé 40 jeunes dans un square ». Aujourd’hui, près de 100 jeunes ont pu être pris en charge à la Station, on peut en être fiers. »

Quelles solutions pour les jeunes migrants sans toit à la Croix-Rousse ?

Seul bémol, il y a en effet « 40 jeunes dans un square », celui du général Ferrié, à la Croix-Rousse, depuis hier au soir. Ces jeunes migrants, arrivés plus récemment, n’ont pas été pris en compte lors du diagnostic social réalisé dans les deux squats en amont de l’opération de relogement. Cette situation de crise est aussi lié à l’incendie du squat « Chez Gemma » le 12 juin dernier.

« À l’origine, l’évacuation des deux squats ne devait pas se faire en même temps. Nous devions évacuer l’un puis l’autre et on ne devait pas avoir à prendre en charge autant de personnes », explique Julien Perroudon.

Qui doit prendre en charge ces jeunes qui se retrouvent à la rue ? Comme l’année dernière, la réponse est floue car leur situation administrative est à cheval entre la minorité et la majorité : mineurs, ils devraient être pris en charge par la Métropole de Lyon ; majeurs, ils relèvent du droit à l’hébergement d’urgence de la préfecture.

Dans ce dernier cas, Julien Perroudon évoque « une telle tension » dans les dispositifs d’hébergement d’urgence actuellement, que la priorité est donnée aux familles, et notamment aux femmes seules avec des enfants en bas âge.

Tous les jeunes migrants se disent mineurs, et relèvent donc de la Métropole de Lyon, mais leur âge a été contesté lors d’une évaluation réalisée par Forum Réfugiés. Ils ont alors entamé un recours devant le juge des enfants, qui reconnaîtra leur minorité dans 80% des cas d’après les chiffres du collectif de soutien.

Le collectif de soutien de la Croix-Rousse à bout de souffle

Les membres dudit collectif assurent le suivi quotidien des jeunes migrants depuis plus d’un an, depuis les tentes plantés dans le square Ferrié au printemps 2021 jusqu’à l’ouverture du squat du Chemineur, puis de celui baptisé Chez Gemma et enfin du gymnase en urgence. Accompagnement social et juridique, soins médicaux, repas, activités ludiques… Ces Lyonnais bénévoles s’occupent de tout. Aujourd’hui, ils disent ne plus pouvoir assurer ce travail. Nicole, membre du collectif, se montre pessimiste :

« Au collectif, on n’a plus les forces de faire ce qu’on a fait jusqu’à présent, surtout qu’on a fait le travail des institutions. On n’est pas capables de repartir pour une ouverture de squat, de la livraison de repas ou de la gestion des nouveaux arrivants. C’est très dur, moi je n’en dors plus la nuit. »

Le collectif demande, a minima, l’ouverture d’un gymnase pour accueillir leurs protégés la nuit, le temps que leurs recours auprès d’un juge des enfants aboutissent.

De son côté, le sous-préfet assure que ces jeunes ont vocation à entrer dans le dispositif de la Station, une fois que des places se seront libérées. Or, pour que des places se libèrent, des jeunes migrants doivent être reconnus mineurs par le juge des enfants, puis pris en charge par l’aide sociale à l’enfance, une compétence de la Métropole de Lyon.

Mais en été, les audiences et les décisions de justice se font plus rares, et les places se libèrent encore moins vite que le reste de l’année. Pendant ce temps-là, la situation de la quarantaine de jeunes sous tente dans le square Ferrié n’a rien de vacances au camping.

La pollution aux particules fines dans le métro de Lyon va-t-elle baisser ?

La pollution aux particules fines dans le métro de Lyon va-t-elle baisser ?

[Série 2/3] En métro, à vélo ou en voiture, quelle pollution de l’air aux particules fines subit-on ? Trois journalistes de Rue89Lyon ont mené l’expérience à l’aide de capteurs. Sans surprise, la réponse est dans le métro mais les chosent pourraient s’améliorer.

Où est-on le plus exposé à la pollution aux particules fines lors de nos déplacements à Lyon ? Selon le trajet, il y a de grandes chances que ce soit dans le métro. Souvent associée au trafic et grands axes routiers, la concentration en particules fines est plus importante en sous-sol, dans le réseau du métro.

Rappelons que la pollution atmosphérique (aux particules fines et autres sources) est responsable de décès prématurés. Entre 2015 et 2017, une étude a été menée à Lyon par l’Inserm, le CNRS, l’Inra, l’université Grenoble-Alpes et Atmo Auvergne Rhône-Alpes. Elle a conclu à la mort prématurée de près de 500 personnes due aux particules fines. Par ailleurs, en raison des dépassements de seuils répétés et des niveaux de pollution de l’air de plusieurs de ses métropoles, la France a été condamnée en 2019 par la Cour de Justice de l’Union Européenne (CUEJ).

Nous avons mené une modeste expérience à l’aide de capteurs de particules fines. Nous avons effectué différents trajets au même moment avec trois modes de transport : en vélo, en voiture et en métro. Sans surprise, c’est dans le métro que les concentrations en particules fines ont été les plus importantes.

Deux fois plus de particules fines dans le métro de Lyon qu’en surface

C’est une situation connue. En sous-sol, dans le réseau du métro à Lyon (comme ailleurs) la concentration en particules fines est donc très importante. Une situation qui est assez logique. En effet, dans ce milieu confiné, la dispersion de ces particules est moins possible qu’en surface. Or, les rames de métro et notamment leurs systèmes de freinage génèrent des particules fines, notamment métalliques.

Sur le trajet Perrache-Tête d’Or, la concentration moyenne de particules fines est presque deux fois plus importante dans le métro. Celles des trajets à vélo et à voiture sont quasiment équivalentes :

PolluantMétroVéloVoiture
PM 1015.5 μg/m³8,5 μg/m³8,3 μg/m³
PM 2,510.3 μg/m³6 μg/m³5,9 μg/m³
PM 15.5 μg/m³3,4 μg/m³3,1 μg/m³

Les mesures lors du trajet à vélo (en haut à gauche), en métro (en bas à gauche) et en voiture (en bas à droite). (Pour voir les mesures complètes et détaillées sur la Captothèque : trajet vélo, trajet métro et trajet voiture – nécessitent d’avoir un compte).

    Mesure particiles fines Lyon Perrache Tête d'or
    Captothèque PM10 vélo Perrache Tête d'Or
    Captothèque PM10 voiture Perrache Tête d'Or
Mesures pollution air particules fines lyon
Mesures de concentration de pollution aux particules fines dans l’air sur le trajet entre Perrache et Tête d’or en vélo (en haut àgauche), métro (en bas à gauche) et voiture (en bas à droite). Graphiques Captothèque – Atmo Rhône-Alpes

Sur le trajet Parilly-Bellecour, même chose. La concentration moyenne en particules fines est supérieure au cours du trajet en métro. La différence entre vélo et voiture est ici plus marquée :

PolluantMétroVéloVoiture
PM 1023,1 μg/m³15,7 μg/m³9,8 μg/m³
PM 2,514,4 μg/m³11,3 μg/m³7,5 μg/m³
PM 18 μg/m³8 μg/m³4,4 μg/m³

Voici les mesures lors du trajet à vélo (en haut à gauche), en métro (en bas à gauche) et en voiture (en bas à droite). (Pour voir les mesures complètes et détaillées sur la Captothèque : trajet vélo, trajet métro et trajet voiture – cela nécessite d’avoir ou d’ouvrir un compte).

    Mesure particiles fines Lyon Parilly Bellecour voiture
    Mesure particiles fines Lyon Parilly Bellecour vélo
    Mesure particiles fines Lyon Parilly Bellecour
Mesures pollution air particules fines lyon
Mesures de concentration de pollution aux particules fines dans l’air sur le trajet entre Parrily et Bellecour à Lyon en vélo (en haut à gauche), métro (en bas à gauche) et voiture (en bas à droite). Graphiques Captothèque – Atmo Rhône-Alpes

Plus de particules fines sur les quais que dans les rames du métro

Nos mesures dans le métro ont par ailleurs permis de faire un constat : la concentration en particules fines est plus importante sur les quais du métro. Elle a tendance à baisser une fois dans les rames et le métro en circulation.

Au cours des deux trajets effectués en métro, les phases de mesure en station ont correspondu aux niveaux maximum relevés. Nous avons annoté nos mesures au fil du trajet afin de noter les moments d’entrée et d’attente sur les quais, de montée dans les rames et de sortie.

Lors du trajet entre Parilly et Bellecour, nos mesures montrent clairement que la concentration maximum en particules fines se situe lors de l’attente du métro sur les quais de la station Parilly.

Mesures pollution air particules fines lyon
Mesures de concentration de pollution aux particules fines dans l’air sur le trajet entre Parrily et Bellecour à Lyon en vélo, métro et voiture. Graphiques Captothèque – Atmo Rhône-Alpes

Regardons de plus près. Jusqu’à 8h51, nous sommes en surface. Les niveaux sont « dans le vert ». À 8h51, nous entrons dans la station de métro Parilly. Nous montons dans la rame à 8h55. On note qu’ensuite les courbes (pour les trois tailles de particules mesurées) baissent pour la suite du trajet une fois dans la rame. Jusqu’à la sortie du métro et le retour en surface à 9h09.

mesures particules fines metro lyon parilly bellecour
Mesure de la concentration en particules fines dans le métro de Lyon entre les stations Parilly et Bellecour sur la ligne D. Mesures Rue89Lyon via Captothèque-Atmo Auvergne Rhône Alpes

Même chose lors du trajet entre Perrache et Massena sur la ligne A. De 8h30 à 8h40, nous sommes à l’extérieur de la station de métro. Nous sommes pourtant à l’entrée des différentes trémies sous la gare de Perrache, aux abords de la brasserie Georges. À 8h40, nous entrons dans la gare de Perrache au niveau du métro et de tramway.

Non enterrée, la station Perrache de la ligne A du métro de Lyon, permet de mieux disperser les particules fines. Les niveaux sont relativement peu élevés sur le quai (entre 8h40 et 8h44). Ils augmentent par la suite lors du trajet dans la rame.

À 8h52 nous arrivons à la station Massena où nous descendons pour rejoindre le parc de la Tête d’Or. Nous restons quelques instants sur le quai de la station. Là, les niveaux augmentent fortement.

On relève ainsi un niveau de près de 50 μg/m³ pour les PM10, soit 10 fois plus qu’au début du trajet.

mesures particules fines metro lyon perrache massena
Mesure de la concentration en particules fines dans le métro de Lyon entre les stations Perrache et Massena jusqu’au Parc de la tête d’Or sur la ligne A. Mesures Rue89Lyon via Captothèque-Atmo Auvergne Rhône Alpes

La concentration redescend quelque peu. Nous attendons quelques minutes l’arrivée d’une nouvelle rame. Elle arrive à 8h56. On constate alors une augmentation des niveaux de concentration, certainement due en partie à la remise en suspension de particules fines générée par l’arrivée en station de la rame.

Une fois revenu en surface, on constate que les niveaux de concentration de particules fines diminuent fortement (voir sur le graphique de de 8h56 jusqu’à 9h09, heure d’arrivée à l’entrée du parc de la Tête d’Or).

Des niveaux de particules fines « pas alarmants » dans le métro

Nous avons analysé nos mesures avec Atmo Auvergne-Rhône-Alpes. Avec toutes les limites de notre expérience, les niveaux mesurés dans le métro « ne sont pas alarmants » selon les techniciens.

La pollution aux particules fines dans le métro est désormais mesurée. Le Sytral Mobilités (nouveau nom du Sytral, autorité organisatrice des TCL) et Atmo Auvergne-Rhône-Alpes ont présenté en 2021 les premières mesures effectuées dans les stations du métro de Lyon.

Le rapport présente notamment la concentration de particules fines PM10 (parmi les plus grosses) sur les quais des stations de métro. Les mesures ont été effectuées durant 8 jours au mois de septembre 2020, durant les heures de pointe du matin et du soir et hors week-end. Elles permettent d’établir ce que le l’organisme appelle une hiérarchisation des stations par rapport à leur niveau de concentration de PM 10.

(Vous pouvez voir le classement toutes lignes confondues ou filtrer par ligne de métro)

Comment savoir si la pollution aux particules fines est importante ou non dans le métro ?

C’est un peu le problème. Des seuils règlementaires existent concernant la concentration en particules fines dans l’air extérieur. Pour le métro et les enceintes ferroviaires souterraines (EFS), il n’y avait jusqu’à très récemment que de simples recommandations. Notamment des valeurs de référence pour la concentration de PM10 définies par le CSHPF (Conseil Supérieur d’Hygiène Public de France) lors de plusieurs avis sur le sujet entre 2000 et 2001. :

    pour un temps de trajet de 1 heure : 395 μg/m3pour un temps de trajet de 30 minutes : 755 μg/m3.

Pourquoi aucune règlementation concernant la pollution de l’air dans les enceintes ferroviaires souterraines n’est actuellement en vigueur ? Le gouvernement français ne les avait simplement pas mis en place, jusqu’à très récemment.

L’ANSES (Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail) a établi des valeurs limites en la matière. Elle les a transmises au gouvernement en 2019. Sans action de sa part. Il avait même été sanctionné par le conseil d’état en 2020.

Depuis, les choses ont quelque peu bougé. En décembre 2021, un décret a fixé un cadre à la concentration de particules fines dans les EFS (enceintes ferroviaires souterraines) pour les salariés exposés. Il est applicable depuis le 1er janvier 2022.

Par ailleurs, l’ANSES a publié en mai 2022 un nouvel avis sur la pollution atmosphérique des EFS. Elles proposent de nouvelles recommandations, basées sur les valeurs guides de l’Organisation mondiale de la Santé. Elles sont bien plus strictes que les valeurs guide de CSHPF. Pour une 1h d’exposition, la concentration maximale de PM10 recommandée est ainsi quasiment divisée par 3 (140 μg/m3 contre 395 μg/m3) :

Particules fines ANSES EFS
Recommandations des seuils de niveaux de particules fines dans les établissements ferroviaires souterrains basés sur ceux de l’OMS. Capture rapport ANSES

Une pollution aux particules fines en baisse dans le métro B de Lyon ?

Au regard de ces toutes dernières recommandations, les niveaux de concentration de particules fines dans le métro de Lyon semblent plutôt convenables. Pour les usagers du moins.

Au regard de ces valeurs de référence, l’air dans les stations de métro de Lyon serait donc plutôt bon. La station où l’air était le plus mauvais en 2020, Vieux Lyon, affichait un niveau de (162 μg/m3 de PM10 en moyenne. Le Sytral Mobilités indiquait ainsi en avril dernier que « les données mesurées à la station Saxe-Gambetta relèvent une valeur de 124 μg/m3. »

Un niveau moyen qui, selon les dernières recommandations de l’ANSES, deviendrait problématique en cas d’exposition supérieure à 1 heure par jour.

« Ce qui est important, c’est le temps d’exposition. Pas forcément les pics. C’est la durée d’exposition chronique qui aura le plus d’impact sur la santé »

Atmo Auvergne-Rhône-Alpes

Les niveaux de concentration de particules fines vont-ils baisser à l’avenir dans le métro de Lyon ? C’est ce qu’on peut espérer. Le Sytral Mobilités a annoncé lancer une expérimentation concernant de nouveaux ventilateurs permettant de retenir, grâce à des filtres, les particules fines.

Par ailleurs, les nouvelles rames automatisées mises en service au 25 juin sur la ligne B du métro de Lyon pourraient participer à la baisse de la pollution aux particules fines. Grâce à de nouveaux systèmes de freinage notamment, elles ont été « vendues » par le Sytral Mobilités comme moins génératrices de particules fines. Grâce à la station de mesure installée à la station Saxe Gambetta on peut visualiser l’évolution de la concentration en PM10 et PM2,5.

Depuis le 25 juin et l’arrivée des nouvelles rames, la concentration en particules fines a effectivement nettement diminué dans la station.

Perquisition pour des tags à la craie chez Warren Dalle, candidat LFI aux législatives

Perquisition pour des tags à la craie chez Warren Dalle, candidat LFI aux législatives

Les gendarmes ont procédé à une perquisition au domicile de Brignais de Warren Dalle, qui a été candidat LFI aux législatives. Après 1h30 de fouille, les gendarmes y ont trouvé ce qu’ils cherchaient : six bombes de craie qui ont servi à la promotion de la Nupes durant la campagne électorale du candidat.

Ancienne figure de proue du mouvement Gilets jaunes à Lyon, Warren Dalle, candidat suppléant LFI (La France insoumise) de Michèle Edery (Parti socialiste) battue au second tour dans la 10e circonscription du Rhône, se souvient du choc à l’arrivée à son domicile qu’il partage avec sa grand mère, lundi aux alentours de 8h :

« Je rentrais de week-end et j’ai trouvé ma grand-mère de 89 ans en pleurs, dans un chaos difficile à décrire. Quatre gendarmes fouillaient méthodiquement mon appartement. »

Photo prise au domicile de Warren Dalle après la perquisition.
Photo prise par Warren Dalle à son domicile après la perquisition.

Présents sur les lieux depuis 7h30, les forces de l’ordre ont dans un premier temps refusé de dire ce qu’ils cherchaient dans l’appartement du militant.

« Je me doutais un peu que c’était à cause des tags à la craie que nous avions réalisés pendant la campagne électorale des législatives. Le maire de Chaponost [Damien Combet, divers droite, ndlr] m’a menacé à l’époque, il m’a dit qu’il allait m’arriver ‘des choses’. »

Le jeune homme explique ne s’être pas inquiété outre mesure à ce moment. Les tags incitant à voter pour la Nupes sont effectués avec des bombes à craie, les inscriptions sont donc censées disparaître après une averse. Il dit, acide :

« Si on me condamne pour des dessins à la craie, je me ferai le représentant de toutes les cours de maternelle de France. »

Perquisition chez Warren Dalle : « C’était lunaire »

Au bout d’une heure de perquisition, les gendarmes ont demandé à Warren Dalle où trouver son matériel pour taguer. Ce dernier a donc ouvert le coffre de sa voiture, dans lequel se trouvaient bombes à craie et pochoirs.

« J’ai tweeté pendant la perquisition, un gendarme a reçu un coup de fil et ils m’ont intimé de ne plus le faire. Ils m’ont dit ne pas aimer le fait que j’écrive ‘acte de répression politique’. »

Il pique :

« C’est normal, personne n’aime être instrumentalisé. »

Warren Dalle s’est par la suite rendu à la gendarmerie de Brignais pour une audition qui aurait duré trois heures :

« Ils m’ont montré les vidéos où j’apparaissais. Ils m’ont posé des questions qui n’avaient aucun sens. Pourquoi autant de couleurs, est-ce que le « V » de la Nupes est une incitation à la haine. C’était lunaire. »

Les équipes de militants (entre deux et trois personnes généralement) ont tagué à la craie des bancs, des trottoirs, des passages piétons ou des poubelles municipales.

Pour Warren Dalle, « si des perquisitions se multiplient, les citoyens vont craindre de militer »

Les gendarmes finissent par annoncer que ce sont effectivement les maires de Chaponost et Brignais, respectivement Damien Combet (divers droite) ainsi que Serge Berard (divers droite) qui ont porté plainte contre lui pour délit de détérioration ou dégradation d’un bien culturel du domaine public mobilier commis en réunion.

Warren Dalle poursuit :

« Je n’en veux pas à la police. Eux-mêmes semblaient blasés, dans l’incompréhension. »

Une fois l’audition terminée, les pièces à conviction ont été mises sous scellés et Warren Dalle a pu rentrer chez lui.

« C’est honteusement exagéré. On ne peut pas laisser ces procédures disproportionnées avoir lieu sans rien faire. C’est une dérive très inquiétante de notre système judiciaire. »

Exemple d'un tag effectué à la bombe à craie. 6 ont été saisies durant la perquisition au domicile de Warren Dalle.
Exemples des tags de la NUPES réalisés à la bombe à craie. Photo par Warren Dalle.

L’ancien membre du groupe des gilets jaunes à Lyon dénonce une instrumentalisation des forces de l’ordre et imagine ensuite :

« Si ce type de procédures à l’aveugle se multiplient, les citoyens vont avoir peur de militer. Ça me rappelle les Gilets jaunes, beaucoup ont arrêté de manifester parce qu’ils avaient peur de perdre un œil, une main, ou de devoir endurer une comparution immédiate. »

« On ne fait pas de perquisition pour des tags »

Pour Ugo Ivanova, l’avocat du militant initialement spécialisé en droit de l’urbanisme et environnement, la perquisition était exagérée :

« Au début je n’ai même pas compris comment ils ont pu faire une perquisition sans consentement pour de la détérioration de bien public. »

Sauf dérogation du juge des libertés et de la détention, on ne peut se passer de l’accord d’une personne pour réaliser une perquisition : une dérogation ne peut pas être demandée pour un délit passible de moins de trois ans de prison. Et la détérioration ou dégradation d’un bien public n’est passible que de deux ans de prison.

L’avocat de Warren Dalle expose :

« Comme ils étaient plusieurs, il s’agit d’un délit commis en réunion. Ce qui est passible de cinq ans de prison, mais dans ce cadre là, on parle de faits bien plus graves, de la destruction pure et simple par exemple. »

L’avocat se remémore les peines dont les tagueurs de mairie écopent généralement :

« C’est souvent un rappel à la loi, au pire une amende, mais on n’ouvre pas une enquête qui nécessiterait une perquisition. Et ce, même si ça avait été de la peinture. »

D’après Ugo Ivanova, il est peu probable que la procédure débouche sur une condamnation du militant :

« Ils se sont trompés sur le matériel de base, ils pensaient que c’était indélébile. Le contenu des messages ne pose pas de problème non plus normalement. »

« Même si c’est de la craie, on n’a pas à faire ça car demain ce sera de la peinture ! »

En revanche, il évoque la possibilité pour Warren Dalle de poursuivre les maires à l’origine de la plainte :

« On peut par exemple penser à une plainte pour dénonciation calomnieuse. »

Interrogé dans les colonnes du Progrès, le maire de Chaponost Damien Combet soutient que les zones de tags choisies par les militants LFI n’étaient pas adéquates :

 « Les règles sont les mêmes, quel que soit le parti. Pour nous, craie naturelle ou pas, c’est pareil, on respecte le code électoral. »

Il en va de même pour son homologue de Brignais, Serge Bérard :

« Même si c’est de la craie, je considère qu’on n’a pas à faire ça. Car demain ce sera de la peinture ! »

#Brignais#Perquisition

Radio Cargo, du gros son envoyé depuis un vélo à Villeurbanne

Radio Cargo, du gros son envoyé depuis un vélo à Villeurbanne

Radio Cargo, projet musical et festif monté par un duo, Jay et Danski, est programmé à Villeurbanne ce samedi 9 juillet.

Ces vélos cargos équipés d’un système son maousse, sont pensés pour que la fête soit transportable à peu près partout. Radio Cargo peut par exemple transformer à vos yeux les titres d’ABBA en leur rajoutant de grosses basses essentielles ; c’est bête comme chou mais ça fonctionne parfaitement. 

Plus de 3 000 personnes s’étaient déplacées à Paris le samedi 21 mai pour se rendre à l’évènement de Radio Cargo. ©Le Parisien

Sous un air nonchalant voire « derniers de la classe », le duo formé par Jay et Danski bosse son DJ-set au cordeau pour faire danser la foule dignement.

A l’origine, Radio Cargo a eu envie de rendre mobiles ses concerts, en « open-air » (en extérieur autrement dit), pour faire face aux interdictions de pousser le son et autres entraves à la fête collective.

En cas d’amendes de la police, le duo lance des plaisanteries en direction de son public, lui demandant de se cotiser dans une cagnotte. 

Le vélo + la fête = parfait combo estival.

« Encore » présente Radio Cargo. Le 9 juillet à partir de 18h jusque 23h Au CCO La Rayonne, à Villeurbanne. Tarif : 10€.

À Lyon, un solo théâtre ou Hamlet dans sa cuisine

À Lyon, un solo théâtre ou Hamlet dans sa cuisine

« John a-dreams » est une pièce écrite par Serge Valletti, mis en scène par Syvlie Orcier avec le comédien qui en joue l’unique personnage, Patrick Pineau. Le spectacle est programmé par le festival des Nuits de Fourvière, mais il sera donné au théâtre de la Comédie Odéon (Lyon 2e).

Taillé sur mesure pour son jeu vif et concentré, John a-dreams est une variation autour du Hamlet de Shakespeare. 

Patrick Pineau a commandé ce texte à Serge Valletti, mettant en scène un homme qui se trouve dans sa cuisine et ne parvient pas à répéter Hamlet. 

Patrick Pineau Lyon festival des Nuits de Fourvière Hamlet
Patrick Pineau dans le rôle de « John a-dreams », du 5 au 10 juillet pour le festival des Nuits de Fourvière au théâtre de la Comédie Odéon (Lyon 2e). (c)DR

Le jeune prince, dans la pièce de Shakespeare, dit à un moment qu’il n’est pas un « John a-dreams », une expression qui est difficilement traduisible… Sauf à en faire ce personnage hors norme que Patrick Pineau sait jouer en virtuose.

« Certaines espèces de poissons se raréfient dans les eaux du Rhône »

« Certaines espèces de poissons se raréfient dans les eaux du Rhône »

[Série 4/4] Préserver la biodiversité du Rhône est un objectif défendu par nombre d’associations de la région depuis une dizaine d’années. Cependant, il reste difficile de contrer certaines tendances comme le réchauffement du fleuve, le ralentissement des courants ou l’artificialisation générale des cours d’eau.

Les travaux d’artificialisation du Rhône ont commencé dans les années 1890, d’abord pour obtenir une voie navigable sécurisée jusqu’à la Méditerranée, puis pour y bâtir des barrages hydroélectriques. Aujourd’hui, le Rhône a été altéré sur presque toute sa longueur, faisant obstacle au développement d’une biodiversité équilibrée, capable de s’autoréguler.

Différents acteurs associatifs et institutionnels se mobilisent depuis plusieurs années pour donner une nouvelle respiration au fleuve.

Dans un premier volet, Rue89Lyon s’est penché sur les différentes pollutions du Rhône : pesticides en provenance du Beaujolais, microplastiques ou encore les substances pharmaceutiques qu’on avait du mal à déceler jusqu’à récemment. Un second volet a été consacré à l’impact des barrages sur la biodiversité dans le Rhône, puis un troisième aux « grandes chasses » du lac Léman.

Une autre difficulté qui découle de cette artificialisation du Rhône par des barrages successifs est celle d’un ralentissement du courant, couplée avec une baisse du niveau de l’eau du fleuve. Les deux facteurs ayant pour conséquence un réchauffement rapide des températures du Rhône :

Jean-Pierre Faure, président de la Fédération de pêche du Rhône, le voit très clairement :

« Autour de Lyon, on a des espèces d’eaux chaudes qui se développent beaucoup plus : comme le barbeau, le chevesne, le silure. En revanche, on ne voit presque plus d’espèces d’eaux froides. »

« Quand les glaciers du Rhône auront fondu, je ne vois pas comment ça sera gérable »

Il rappelle aussi qu’une bonne partie de l’eau du Rhône est ponctionnée pour refroidir les industries et arroser les terres agricoles du territoire :

« Le Rhône est la ressource la plus abondante sur le bassin, les autres cours d’eau autour sont devenus trop fragiles. On pense notamment à ceux de la vallée du Gier : ils souffrent de manière assez spectaculaire. Toutes les retenues collinaires sont maintenant réalisées à partir de l’eau du Rhône. »

Un bébé silure Photo : Fédération de Pêche du Rhône
Un bébé silure. On en trouve dans le Rhône. Photo : Fédération de Pêche du Rhône

Les retenues collinaires sont des ouvrages qui servent à stocker l’eau. L’eau qui y transite est utilisée pour l’agriculture, les prélèvements des industries ainsi que la protection incendie.

Jean-Pierre Faure explique :

« Quand les glaciers du Rhône auront fondu, je ne vois pas comment ça sera gérable. Le Rhône sert notamment de source de refroidissement pour les centrales nucléaires. Si on n’a plus assez de débit, ça va augmenter la chaleur drastiquement. »

« Les bras du fleuve risquent de devenir lentiques »

Paul Monin est directeur du Centre d’observation de la nature, à l’île du Beurre, une réserve naturelle située à une quarantaine de kilomètres au sud de Lyon. Il complète :

« On observe un manque de courant, pas forcément en terme de débit, en termes de vitesse qui a baissé à cause des aménagements, des captations. Certaines zones naturelles comme la nôtre font face à une dernière contrainte : on a assez peu de pente, accentué par le barrage de Saint-Pierre-le-Bœuf. »

Les espaces consacrés à la biodiversité qui sont situés au sud de Lyon sont donc dès aujourd’hui en souffrance, car le manque de courants empêche la continuité de la vie du fleuve :

« Si on ajoute à cela le fait qu’on a empêché l’hydromorphologie du Rhône : le fleuve a perdu sa capacité à  »s’auto-curer’ et l’entrée des lônes se bouchent toutes peu à peu. »

L’hydromorphologie, c’est la capacité pour un fleuve de se déplacer, d’année en année au gré des intempéries, modifiant sa trajectoire et l’obligeant à refaire son lit. Avant son artificialisation pour la navigation notamment, les lônes du Rhône se fermaient et s’ouvraient constamment :

« Aujourd’hui, le Rhône est trop corseté, il ne peut plus ouvrir de nouveaux bras, ils se referment seulement. »

Il conclut :

« Si on ne fait rien, les anciens bras morts du Rhône seront tous voués à devenir des milieux lentiques, proches des étangs. Ce n’est pas mauvais, mais les milieux courants sont plus rares et plus fonctionnels, nécessaires pour la reproduction des poissons. »

« A Lyon, le Rhône est sur la roche mère : c’est le pire pour un fleuve »

Cela fait déjà plusieurs années que la CNR, en partenariat avec l’Agence de l’eau ainsi que tous les acteurs du maintien de la biodiversité dans le fleuve, s’est emparée du problème. Le projet est de curer les sédiments à l’entrée des lônes avec une drague aspiratrice.

La Fédération de pêche du Rhône participe aussi avec la CNR à la création de ce que certains appellent des « annexes hydroliques » sur le Rhône. Jean-Pierre Faure explique :

« Il s’agit de restaurer des zones de frayères, qui sont en fait les bras morts du Rhône. Par exemple, au niveau du vieux Rhône à Pierre-Bénite, les restaurer va aider des espèces qui commencent à souffrir de la chaleurs : c’est urgent de diversifier les zones de refuge. »

Il ajoute :

« Ça permettra aussi aux poissons de se protéger des crues ou des « lâchers de barrage ». »

Paul Monin complète :

« Pour chaque lône, le curage doit être très réfléchi : il est important que le fleuve ait un lit de sédiments car il abrite aussi beaucoup de vie, on doit éviter à tout prix de se retrouver sur de la roche mère dans le Rhône. »

Paul Monin donne un exemple parlant, où le Rhône est très pauvre en biodiversité :

« Au niveau de Lyon, les sédiments du fleuve ne se posent pas au fond de l’eau. Il est possible que certains aménagements aient totalement artificialisé le cours d’eau. C’est le pire. »

Le Rhône est figé : « C’est compliqué de trouver un équilibre pour le fleuve »

Un fleuve en pleine santé doit connaître des variations, contrairement au passage du Rhône à Lyon :

« Il faut que le courant puisse déplacer des bancs de graviers, des bancs de sédiments, c’est comme ça qu’on bâtit ce qu’on appelle des milieu pionniers, vides de biodiversité visible mais qui renouvellent un fleuve. »

Eric Divet, directeur régional de la Compagnie nationale du Rhône (CNR) qui est concessionnaire du Rhône pour la production d’hydroélectricité, le transport fluvial et les usages agricoles, ne contredit pas les dégâts causés sur les zones les plus urbanisées du Rhône, notamment Lyon :

« Cette artificialisation date d’il y a une centaine d’années. On a posé des épis Girardon au fond du fleuve pour qu’il y ait assez de fond pour naviguer. »

Aujourd’hui, la CNR ôte peu à peu les épis qui empêchent les sédiments de se poser sur le lit du fleuve :

« On a dû faire plus de 13 kilomètres d’opérations dans le Rhône, et il y en d’autres prévues. »

Eric Divet reconnaît qu’il y a eu une longue période durant laquelle il n’était pas question de tenir compte des enjeux de biodiversité fluviale. Il insiste sur le fait qu’aujourd’hui, les choses ont un peu changé :

«  C’est un consensus : il faut revenir à un état plus naturel du Rhône, lui laisser la possibilité de se déplacer par exemple. Mais on a pris l’habitude d’utiliser les fleuves dans énormément de domaines. C’est compliqué de trouver un équilibre. Pour l’instant, avec nos aménagements nous avons figé la situation et nous essayons de voir comment améliorer les choses. »