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Actualités, enquêtes à Lyon et dans la région

L’été en cinémascope à Lyon avec l’Institut Lumière 

L’été en cinémascope à Lyon avec l’Institut Lumière 

A la fraîche, sous les étoiles, se faire une bonne toile. C’est le principe de « L’été en cinémascope » proposé par l’Institut Lumière, chaque été place Ambroise Courtois (Lyon 8e). 

Ce mardi 5 juillet, c’est le chef-d’œuvre de Fred Zinnemann, « Le Train sifflera trois fois », qui sera projeté. Pour rappel, on y voit Gary Cooper et Grace Kelly menant la barque d’un suspense haletant ; le film a été récompensé par 4 Oscars en 1952 (dont celui du meilleur acteur pour Gary Cooper).

Mardi 13 juillet, vous pourrez voir le magnifique film noir « Les Diaboliques » de Henri-Georges Clouzot, dans lequel s’illustrent les deux actrices Simone Signoret et Véra Clouzot…

Le mardi 19 juillet, on s’envole dans les cieux avec « Porco Rosso », un des meilleurs métrages de Hayao Miyazaki si l’on tente de les classer, où ce cochon aviateur part en quête de l’amour, de son identité et d’une gloire éventuelle, dans un contexte d’entre-deux-guerres rendu de façon magique.

Lyon Porco Rosso Miyazaki
Porco Rosso, héros éponyme du film d’animation japonais réalisé par Hayao Miyazaki en 1992.Photo : DR

Toutes les infos sur le site de l’Institut Lumière.

#Hayao Miyazaki

A l’ENM de Villeurbanne, un conflit larvé entre des enseignants et la direction

A l’ENM de Villeurbanne, un conflit larvé entre des enseignants et la direction

Depuis le 4 avril dernier, un préavis de grève a est en cours à l’École Nationale de Musique (ENM) de Villeurbanne. Des enseignants s’opposent aux méthodes de management mises en place par la direction. Pour cette dernière, cette fronde est menée par une « extrême minorité » d’individus. 

Mais que se passe-t-il à l’ENM de Villeurbanne ? Derrière les baies vitrées de l’École nationale de musique de danse et d’art dramatique, rien ne semble attirer le regard en cette fin juin. Ni tract, ni banderoles… La plupart des étudiants sont partis en vacances l’esprit tranquille. Pourtant, depuis le 4 avril 2022, un préavis de grève a été déposé par l’intersyndicale (CGT, CFDT, SUD) de l’établissement.

Nous avons rencontré dix enseignants, six syndiqués et quatre autres professionnels. Ces derniers se plaignent de problèmes de management récurrents au sein de l’établissement. En face, la direction nous a donné sa version des faits. Des vérités qui semblent parallèles. Quand l’un dit blanc, l’autre dit noir. Une chose est sûre : le conflit est bien là.

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« La transition écologique à Lyon, ça ne peut pas être que des ingénieurs qui deviennent paysans »

« La transition écologique à Lyon, ça ne peut pas être que des ingénieurs qui deviennent paysans »

Wafae Kerzazi, habitante d’Écully, près de Lyon, a choisi de changer de vie, alors que son salaire au sein du cabinet de conseil international Accenture atteignait près de 5000 euros. À 38 ans, elle accompagne dorénavant des projets « à impacts positifs », à Lyon, en lien avec la transition écologique et sociale. Et veut montrer qu’il n’y a pas qu’une manière de « bifurquer ».

Wafae Kerzazi a travaillé un tiers de sa vie chez Accenture, une entreprise mondiale de conseil. Au plus fort de sa carrière, elle empochait près de 5000 euros par mois, « hors primes », précise cette mère de deux enfants, une infusion de rooibos framboise-cassis à la main. Mais cette période est derrière elle. Aujourd’hui, sur son profil LinkedIn comme dans la vie réelle, Wafae se présente comme « artisane de la transition écologique et solidaire ».

Que s’est-il passé ? Elle donne rendez-vous au Sans Filtre, un salon de thé au centre-ville d’Écully, pour en parler.

« J’y ai mes habitudes lorsque je télétravaille. Et puis j’aime bien la démarche, ils proposent des produits locaux et bio », détaille-t-elle, en s’excusant de passer éventuellement pour une « bobo ».

« Le métro, boulot, dodo était assez réaliste à l’époque »

Lorsqu’elle et son mari s’installent à Écully, en 2018, Wafae travaille encore pour Accenture, chez qui elle a démarré en 2006. Avec deux enfants, les deux parents rêvent d’une surface plus grande que ce que permettent les appartements à Paris et arrivent en région lyonnaise à la suite d’une mutation du conjoint.

« L’expression métro-boulot-dodo était assez réaliste à l’époque. Je travaillais énormément, le soir jusqu’à 20h minimum, avec des heures supplémentaires. Mais je sentais petit à petit que j’étais à la fin de quelque chose, particulièrement en 2016, au retour de mon deuxième congé maternité. Je me suis payée un bilan de compétences. Je me sentais de moins en moins légitime à gagner autant d’argent. Ce n’était pas la vraie vie. »

La rupture conventionnelle arrive finalement en juillet 2019.

« Dès lors, je n’avais plus d’excuses pour ne pas m’engager. L’intérêt pour l’écologie m’avait gagné petit à petit, d’abord par le prisme de la consommation. La question de la justice sociale, elle, était ancrée depuis toute petite. »

Depuis sa naissance, au Maroc, Wafae baigne dans les discussions politiques. Ses deux parents sont engagés à gauche et font partie de la classe moyenne. Son père, décédé il y a deux ans, a été syndiqué et adhérent du PPS, le Parti du progrès et du socialisme.

wafae kerzazi transition
Wafae Kerzazi, habitante d’Ecully, se présente comme une « artisane de la transition écologique et solidaire ».Photo : Lucas Martin-Brodzicki/Rue89Lyon

Leur fille exprime petit à petit le souhait de venir étudier en France et débarque finalement à Amiens pour deux ans de prépa scientifique. Elle aura la certitude d’être embauchée par Accenture avant même d’avoir terminé son cursus.

C’est pour cela que Wafae évoque un « parcours de non-choix » :

« Une bonne élève, de bonnes notes, une prépa, un emploi bien payé… C’est comme si à aucun moment je m’étais demandée ce que je voulais réellement faire de ma vie. »

Une formation à Lyon pour s’engager dans la transition écologique

À Écully, elle s’implique d’abord au sein de l’association d’éducation Imagineo, dont elle est devenue présidente. L’ex-employée d’Accenture découvre aussi la pépinière d’initiatives d’Anciela, qui agit pour une société plus écologique et solidaire. Pendant le confinement, elle suit les webinaires de l’Institut Transitions, un organisme de formation cofondé par Anciela. C’est là qu’elle se dit bingo.

« Je ne voulais pas d’une formation diplômante, plutôt creuser différents champs. Sur l’intitulé d’une formation de l’Institut Transitions, je retrouve cette expression, « parcours de non-choix ». Je me suis dit OK, on parle de moi. D’autant qu’il n’y avait pas de sélection, mais des échanges avec les responsables afin de savoir si c’était le bon format pour moi. Ça m’a plu. »

Pendant un an, en parallèle de ses engagements associatifs, Wafae suit des cours deux jours par semaine, comme une petite cinquantaine d’autres personnes qui constitueront la première promotion de l’institut de formation. Elle débourse pour cela 4800 euros.

Et depuis le mois de mai dernier, formation en poche et nouveau départ en ligne de mire, elle travaille pour un nouvel employeur, le Centsept, en accord avec ses envies de changements et sa quête de sens. À la fois association et « laboratoire d’innovation sociale », ce lieu du 7e arrondissement de Lyon accompagne divers projets dont les impacts seraient positifs. En tant que nouvelle cheffe de projet, Wafae avance sur le sujet du recyclage des vêtements professionnels.

« L’écologie, ce sont aussi des sujets très concrets, détaille-t-elle avec un sourire sincère et une joie non dissimulée. Je peux réutiliser certaines compétences de mon précédent métier. Mais c’est beaucoup plus vertueux que ce que je faisais avant. »

La transition écologique, une multitude de métiers à inventer

Avec ce nouvel emploi, son niveau de rémunération prend un sacré coup, même si Wafae continue de gagner plus que le salaire médian français qui se situe autour de 1800 euros net.

« En gros, j’ai divisé mon salaire par deux. Mais lorsque mon conjoint et moi avons déménagé, nous avions déjà en tête de vivre avec moins. Par ailleurs, j’ai beaucoup évolué sur mes habitudes de consommation. Auparavant, à chaque promotion, je me payais un sac à main de grande marque. Aujourd’hui, ça ne m’intéresse plus. »

Dorénavant, la cheffe de projet achète surtout de la seconde main. Pour les fêtes, ses deux enfants ne demandent jamais plus d’un cadeau, ce qui la rend fière. Mais elle souhaite tordre le cou à une idée reçue, liée selon elle à l’imaginaire autour de l’écologie punitive.

« Quand on change de métier pour devenir acteur ou actrice de la transition écologique, ce n’est pas forcément pour gagner un SMIC et des heures supplémentaires. Il y a un vrai travail à faire autour de la désirabilité. D’autant qu’il y a plein de métiers à imaginer, il faut laisser l’opportunité à chacun de le créer. »

Et de compléter :

« La transition écologique, ça ne peut pas être que des ingénieurs qui deviennent paysans. Et puis, tout ne doit pas être marchand. J’en veux pour preuve mes engagements associatifs, c’est aussi une source d’épanouissement. »

Pas vraiment optimiste par rapport à la capacité de nombreux pays à faire face à l’effort que demande la lutte contre le dérèglement climatique, Wafae salue tout de même « toutes ces voix qui s’élèvent dans des secteurs qui font tourner le système capitaliste dans lequel on vit ».

Derniers exemples en date, les étudiants d’AgroParisTech et leur appel à « déserter » et « bifurquer » en mai dernier, vu des millions de fois, ou plus récemment cette diplômée d’HEC (vidéo à voir ci-après). Autant de manières possibles de mener la transition écologique et sociale, veut croire Wafae.

Une sélection sorties et culture en juillet 2022 à Lyon

Une sélection sorties et culture en juillet 2022 à Lyon

Voilà l’été, voilà l’été. Trompettes, chill et boissons fraîches, c’est tout ce que l’on vous souhaite pour ce mois de juillet 2022. Si vous avez des idées de sorties et des bons plans, n’hésitez pas à les partager en commentaire.

Un solo théâtre ou Hamlet dans sa cuisine

Le spectacle est programmé par le festival des Nuits de Fourvière, mais il sera donné au théâtre de la Comédie Odéon (Lyon 2e). « John a-dreams » est une pièce écrite par Serge Valletti, mis en scène par Syvlie Orcier avec le comédien qui en joue l’unique personnage, Patrick Pineau.

Taillé sur mesure pour son jeu vif et concentré, John a-dreams est une variation autour du Hamlet de Shakespeare.

Patrick Pineau a commandé ce texte à Serge Valletti, mettant en scène un homme qui se trouve dans sa cuisine et ne parvient pas à répéter Hamlet.

Le jeune prince, dans la pièce de Shakespeare, dit à un moment qu’il n’est pas un « John a-dreams », une expression qui est difficilement traduisible… Sauf à en faire ce personnage hors norme que Patrick Pineau sait jouer en virtuose.

Du 5 au 10 juillet à 20h30, toutes les infos pratiques sur le site des Nuits de Fourvière.

Radio Cargo, du gros son envoyé depuis un vélo

Ce sont des vélos cargos équipés d’un système son maousse, pour que la fête soit transportable à peu près partout. Radio Cargo, projet musical et festif monté par un duo, Jay et Danski, peut par exemple transformer à vos yeux les titres d’ABBA en leur rajoutant de grosses basses essentielles ; c’est bête comme chou mais ça fonctionne parfaitement.

Sous un air nonchalant voire derniers de la classe, ces deux-là bossent leur DJ-set au cordeau pour faire danser la foule dignement.

A l’origine, Radio Cargo a eu envie de rendre mobiles ses concerts, en « open-air » (en extérieur autrement dit), pour faire face aux interdictions de pousser le son et autres entraves à la fête collective.

En cas d’amendes de la police, le duo lance des plaisanteries en direction de son public, lui demandant de se cotiser dans une cagnotte.

Le vélo + la fête = parfait combo estival.

« Encore » présente Radio Cargo. Le 9 juillet à partir de 18h jusque 23h. Au CCO La Rayonne, à Villeurbanne. Tarif : 10€.

Intérieur Queer, 5ème édition à Lyon

De la fête dans la nuit mais aussi un propos tenu contre toutes les formes de discrimination. Pour démarrer cette 5ème édition du festival qui durera cinq jours, Intérieur Queer, vous pouvez assister, mercredi 13 juillet, à cette conférence clairement intitulée conférence « Documenter l’histoire des cultures queer à Lyon », qui se tiendra au Centre LGBTI Lyon.

Elle sera suivie de dj-sets et du live de Lësterr (à La Madone, rue des Capucins, Lyon 1er).

Un personnage du cabaret de Madame Arthur. DR

Le jeudi 14 juillet, apprenez ce qu’est l’art du « voguing » avec un de ses meilleurs ambassadeurs, The Legendary Vinii Revlon, qui organise un « ball » dans lequel les danseur·s·es, débutant·es ou confirmé·es, s’affronteront face à un jury. Le dresscode est simplement « orange et blanc » pour, dit-on, « célèbrer toutes les identités » et allier mode, esthétique, danse et performance.

Le vendredi 15 juillet sera dédié à la culture « drag ». Et le samedi, bouclage en beauté, la désormais très courue à Lyon soirée « Garçon sauvage » se gonfle en format XXL, soit une série de concerts qui démarrera dès 23h au Transbordeur avec Pablo Bozzi (live), Marvin & Guy, Lucy, Fais Le Beau b2b Vieira, Azo, Le Saint & Sœurs Malsaines et Agathe Bonin…

Enfin, c’est au cabaret parisien de Madame Arthur qu’a été confié le closing du festival dimanche 17 juillet.

Du 13 au 17 juillet. Toutes les infos et la programmation sur le site du festival Intérieur Queer.

« Summer in République » ou le chill dans le quartier Grôlée en juillet

Le projet d’animations « Summer in République » revient en plein cœur de la presqu’île de Lyon pour une troisième édition, avec un terrain de pétanque, des concerts gratuits, des bals les vendredis soir, deux samedis électro avec le DJ lyonnais Pablo Valentino (habitué du Sucre à Lyon et du Rex à Paris) et un trio de jazz manouche. Pas mal pour un mois de juillet caniculaire.

Notez également la programmation de cours d’initiation à la danse, les jeudis et samedis après-midis, avec une école du 8ᵉ arrondissement ; des ateliers de jeux de société avec « The White Rabbit » (pionnier des cafés ludiques à Lyon) de 15h à 17h ; des blind tests de 16h à 17h, etc.

Un ensemble de propositions que l’on retrouvera donc sur la place de la République (Lyon 2e). L’idée est aussi d’apporter au quartier « Grôlée », longtemps resté fantôme, un air de fête et de guinguette.

Jusqu’au 16 juillet, du mercredi au samedi de 12h à 19h.

Dernier concert des « Summer sessions » au Transbordeur

Pour clore le mois de juillet avec une certaine motivation, cette affiche multiple devrait vous faire danser encore une fois dans les extérieurs décidément accueillants de la salle de concert du Transbordeur.

Dark disco et garage rock, n’en jetez plus : voilà les excellents cow-boys de Warmduscher, mais aussi Fantastic Twins, Société Étrange et Soyoon réunis un même soir, qui pourraient encore faire monter les températures.

Si vous ne connaissez pas tout, allez-y les yeux fermés mais les oreilles grandes ouvertes ; vous ne prenez pas de risque. Et c’est gratuit avant 20h !

Le samedi 23 juillet, ouverture des portes à 18h. Au Transbordeur, Villeurbanne.

L’été en cinémascope avec l’Institut Lumière

A la fraîche, sous les étoiles, se faire une bonne toile. C’est le principe de « L’été en cinémascope » proposé par l’Institut Lumière, chaque été place Ambroise Courtois (Lyon 8e).

Ce mardi 5 juillet, c’est le chef-d’œuvre de Fred Zinnemann, « Le Train sifflera trois fois », qui sera projeté. Pour rappel, on y voit Gary Cooper et Grace Kelly menant la barque d’un suspense haletant ; le film a été récompensé par 4 Oscars en 1952 (dont celui du Meilleur acteur pour Gary Cooper).

Mardi 13 juillet, vous pourrez voir le magnifique film noir « Les Diaboliques » de Henri-Georges Clouzot, dans lequel s’illustrent les deux actrices Simone Signoret et Véra Clouzot…

Le mardi 19 juillet, on s’envole dans les cieux avec « Porco Rosso », un des meilleurs métrages de Hayao Miyazaki si l’on tente de les classer, où ce cochon aviateur part en quête de l’amour, de son identité et d’une gloire éventuelle, dans un contexte d’entre-deux-guerres rendu de façon magique.

Toutes les infos sur le site de l’Institut Lumière.

Grosses chaleurs et piscine éphémère à Gerland

Que vient faire un bassin municipal dans une sélection sorties à Lyon ? Quelques brasses valent parfois mieux que la purge d’une pièce de théâtre ratée. Et comme on aime beaucoup nager à la rédaction de Rue89Lyon, que la question du nombre de bassins par habitant dans la métropole nous a souvent occupés, on vous (re-)cause de la nécessité de se rafraîchir en période de grosses chaleurs.

La Ville de Lyon duplique cette opération de piscine éphémère (qui s’était installée l’an dernier au parc de la Tête d’Or) ; elle se trouve dans le parc de Gerland cette fois, dans le 7e arrondissement.

Le déficit en bassins de Lyon est important, davantage encore depuis que la piscine de l’architecte Tony Garnier a cessé de fonctionner l’été dernier. Seules cinq piscines sont ouvertes en été à Lyon.

Attention, si l’on promet l’accueil de 700 personnes par jour sur ce lieu ouvert tout l’été à Gerland, il faut penser à réserver son créneau pour y accéder.

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Un sentier GR (grande randonnée) en plein dans la métropole de Lyon

Après la piscine éphémère, autre sortie d’été qui peut permettre de prendre l’air en marchant cette fois. On pense donc au sentier GR (grande randonnée) 169, qui vient juste d’être inauguré en juin 2022. Il vous fera cheminer à travers la métropole de Lyon et passer par 12 de ses forts.

Il a fallu pas moins de deux ans pour tracer ce parcours long de 170 kilomètres, qui correspond à une boucle partant de la gare d’Irigny jusqu’à celle de Feyzin.

Le GR169 en chiffres :

    Distance : 169,81 kmAltitude maximum : 570 mAltitude minimum : 155 mDénivelé cumulé positif : 2 205 mTemps : entre 8 et 10 jours

Il est possible de le parcourir en marchant 8 à 10 jours d’affilée, pas moins de 80 lieux d’hébergement sont même listés si l’idée est de randonner comme en pleine nature, loin de chez soi. Sinon, il est bien entendu possible d’en parcourir quelques tronçons à la journée puis de rentrer chez soi via les transports en commun de Lyon.

Le sentier GR169 peut donc se prendre au départ d’Irigny jusqu’Feyzin. Il passe par les communes de Saint-Genis-Laval, Brignais, Chaponost, Craponne, Francheville, Saint-Genis-les-Ollières, La Tour-de-Salvagny, Dardilly, Lissieu, Limonest, Poleymieux-au-Mont-d’Or, Curis-au-Mont-d’Or, Neuville-sur-Saône, Rochetaillée-sur-Saône, Fontaines-sur-Saône, Cailloux-sur-Fontaines, Sathonay-Village, Rillieux-la-Pape, Miribel, Meyzieu, Chassieu, Bron, Saint-Priest, Mions, Chaponnay et Corbas.

Jeunes migrants à la Croix-Rousse : vers une nouvelle situation de crise ?

Jeunes migrants à la Croix-Rousse : vers une nouvelle situation de crise ?

Depuis mai 2021, le collectif soutien/migrants de la Croix-Rousse accueille et loge de jeunes migrants en attente d’être reconnus mineurs. Avec la fermeture de plusieurs lieux d’hébergement dans le 1er et 4e arrondissements à partir de ce lundi 4 juillet, une quarantaine d’entre eux pourraient se retrouver à la rue, sans solution.

Quelques tentes ont déjà réapparues dans la montée de la Grande Côte à la Croix-Rousse. Le lieu avait servi de campement pour plusieurs dizaines de jeunes migrants fin 2021. Alors que la plupart avaient fini par trouver refuge dans des squats gérés par un collectif de citoyens et l’association Coordination Urgence Migrants, une nouvelle crise se dessine pour ces jeunes.

Une partie d’entre eux vont être pris en charge par les pouvoirs publics, mais les exilés restants pourraient se retrouver obligés de s’installer dans sous une toile de tente dès la semaine du 4 juillet.

Les militants qui portent le suivi et l’hébergement de ces exilés depuis plus d’un an, se disent à bout de force et ne pourront pas assurer le relogement citoyen de ces jeunes.

Une quarantaine de jeunes migrants sans solution d’hébergement à la Croix-Rousse

L’un des deux squats qui les accueillait, le Chemineur, va être évacué dans moins d’une semaine. Ses habitants vont être relogés par la préfecture du Rhône et la Métropole de Lyon.

L’autre, « chez Gemma« , est fermé depuis plusieurs semaines suite à un incendie. Ses habitants, ainsi que d’autres jeunes qui dormaient dans une salle municipale ont trouvé refuge dans un gymnase ouvert en urgence par la Ville et la préfecture. Il devait cesser de les accueillir ce lundi 4 juillet, date finalement repoussée ce mercredi 6 juillet. Une partie d’entre eux devraient trouver une place en hébergement d’urgence à la fermeture du gymnase.

Malgré ces relogements, le collectif soutien/migrants de la Croix-Rousse dénombre entre 40 et 50 jeunes qui n’auraient aucune solution. Nicole, membre du collectif, se montre pessimiste :

« Au collectif, on n’a plus les forces de faire ce qu’on a fait jusqu’à présent, surtout qu’on a fait le travail des institutions. On n’est pas capables de repartir pour une ouverture de squat, de la livraison de repas ou de la gestion des nouveaux arrivants. C’est très dur, moi je n’en dors plus la nuit. »

Une situation qui pourrait amener à ce qu’un campement se reforme « probablement » sur les Pentes de la Croix-Rousse, car le centre d’évaluation de minorité de Forum réfugiés est situé non loin dans le 1er arrondissement.

Le collectif appelle à un rassemblement, ce lundi 4 juillet à 13h devant l’Hôtel de Ville pour alerter sur cette situation et interpeller les pouvoirs publics.

Des pouvoirs publics sollicités par le collectif pour reloger les jeunes migrants

Particulièrement mobilisé depuis mai 2021, le collectif a obtenu une première avancée : l’ouverture d’une quarantaine de places, dans un dispositif financé par la Métropole et la préfecture, pour loger et accompagner ces jeunes en recours. La création de cette « Station 2 » a été conditionné à la fin de l’occupation du squat Le Chemineur, où un diagnostic social des jeunes présents a été réalisé. Mais une quinzaine d’entre eux, qui dorment sous un barnum, n’ont pu en bénéficier.

Chemineur jeunes migrants croix rousse
Le barnum où dorment une quinzaine de jeunes migrants en recours, dans la cour du squat Le Chemineur, à la Croix-Rousse (Lyon 4e).Photo : Facebook du Chemineur

Mais qui doit prendre en charge ces jeunes, dont la plupart pourraient être mineurs ? La réponse est floue car leur situation administrative est à cheval entre la minorité et la majorité : mineurs, ils devraient être pris en charge par la Métropole de Lyon, majeurs, ils relèvent du droit à l’hébergement d’urgence de la préfecture.

Ce jeudi 30 juin, une réunion s’est tenue entre les collectifs, les mairies des 1er et 4e arrondissements, la Ville de Lyon et la Métropole pour faire un point sur la situation. Sandrine Runel, adjointe à la Ville en charge des solidarités et de l’inclusion, acte :

« Aujourd’hui, nous n’avons pas de solutions à proposer, ce qui ne veut pas dire qu’on ne continue pas à en chercher. Peut-être que d’ici lundi on pourrait y arriver. On reste en lien avec les collectifs et on voit au jour le jour »

Elle soutient que la Ville de Lyon ne peut pas faire plus que ce qu’elle n’a déjà fait. Elle évoque la mise à disposition de 37 places d’hébergement en 2021 dans son patrimoine vacant pour des jeunes en recours, avec une prise en charge des repas.

Quelle solution pour les jeunes migrants de la Croix-Rousse ?

Le collectif plaide, a minima, pour une ouverture d’un gymnase le temps de l’été. Les militants s’inquiètent, car l’été, les audiences auprès du juge sont moins nombreuses. Moins de jeunes sont reconnus mineurs et pris en charge, et donc, ils sont plus nombreux à rester à la rue pendant plusieurs mois. Du côté de la préfecture, chargée de l’hébergement d’urgence, on affirme :

« On est en train de trouver une solution pour que tous puissent être relogés, pour anticiper la fermeture du squat et du gymnase ».

Pour le plus long terme, le collectif souhaiterait voir l’ouverture d’un plus grand nombre de place au sein du dispositif « Station ». Selon les militants, environ 150 places supplémentaires seraient nécessaires pour que les nouveaux arrivants ne se retrouvent pas à la rue. Ils plaident également pour l’ouverture d’un lieu d’accueil de jour. Nicole explique :

« Si on n’avait pas été obligés de faire centre d’accueil, la situation aurait été plus facile à gérer. Au Chemineur, on recevait une dizaine de jeunes par semaine, refusés par Forum réfugiés, paumés et qui n’avait pas d’endroit où dormir. Ce qui manque c’est un lieu d’accueil pour qu’ils se posent, rechargent leurs téléphones, prennent une douche, etc ».

Pour le collectif comme les pouvoirs publics, la semaine à venir s’annonce compliquée, avec l’évacuation du gymnase et celle du Chemineur. Surtout, pour les jeunes migrants qui pourraient se retrouver sans toit, c’est synonyme d’une forte inquiétude.

Piqûres à Lyon : état des lieux d’un phénomène anxiogène

Piqûres à Lyon : état des lieux d’un phénomène anxiogène

Depuis début avril 2022, on compte plusieurs dizaines de personnes se déclarant victimes de piqûres intempestives à Lyon, données dans un cadre festif mais aussi dans les transports. Le phénomène, qui touche des hommes et des femmes, inquiète. Aucun élément si ce ne sont les traces corporelles de piqûres ne permet d’expliquer leurs origines. Rue89Lyon fait le tour de ce que l’on sait de ces piqûres à l’heure actuelle.

« Victime de piqûre dans la nuit du 11 au 12 juin ! Partagez un maximum 💉 ». Sur son compte Tiktok, Élise témoigne dans plusieurs courtes vidéos, photos à l’appui. Elle affirme avoir été piquée derrière la jambe lors d’une soirée en boîte de nuit, au Loftclub à Lyon, en juin dernier.

Comme elle, sur les réseaux sociaux Facebook, Twitter et Tiktok, des témoignages émergent depuis avril 2022, souvent vite repris par différents médias lyonnais. Des hommes et des femmes disent avoir subi des « piqûres sauvages » à Lyon.

Certain·es – mais pas toutes – décrivent des symptômes divers et variés allant du mal de crâne aux vertiges, en passant par des blackouts. D’autres expliquent s’être rendu compte plus tard qu’un point rouge ou un hématome était présent sur leur corps.

Le premier cas connu à Lyon remonterait au 2 avril, lors d’un concert au Transbordeur (Villeurbanne). Depuis, une quarantaine de plaintes ont été déposées auprès de la police lyonnaise, détaille le parquet de Lyon. Rue89Lyon a répertorié un peu plus d’une vingtaine de cas déclarés via les médias, dont certains ont mené à une plainte. Il peut bien entendu exister d’autres personnes qui ne se sont pas signalées à la police.

Des piqûres mais pas d’interpellations, ni de traces de drogue à Lyon

Le phénomène semble toucher presque indifféremment des hommes et des femmes, surtout dans un contexte festif, dans des boîtes de nuit, des salles de concert ou des bars. Plusieurs témoignages de piqûres dans les transports ont aussi émergé, comme celui de Nils Marzlof, dans plusieurs médias.

Le jeune homme affirme avoir été piqué près du métro aux alentours de la gare Part-Dieu, lors d’une brève altercation avec deux hommes. Il explique ne rien avoir senti sur le moment mais s’être rendu compte le lendemain – photos à l’appui – qu’une trace de piqûre était apparue sur son bras, confirmée par des médecins. Mais ses analyses toxicologiques sont revenues négatives et il n’a ressenti aucun symptôme.

Ce cas illustre bien le flou qui entoure le phénomène des « piqûres sauvages ». Les victimes, leurs témoignages, et des traces physiques de piqûres existent. Mais les éléments d’enquête ne sont pas plus nombreux. Aucune seringue n’a été retrouvée selon nos informations.

Aucun suspect interpellé ni aucune trace toxicologique n’a été retrouvée dans le sang et les urines des personnes piquées, explique le parquet de Lyon.

Au niveau national, à la mi-juin, 800 plaintes avaient été déposées et 1098 victimes identifiées. Quelques personnes ont été interpellées mais les gardes-à-vue ont été levées en l’absence d’éléments à charge. Les victimes recensées n’ont pas fait état d’actes « d’agression sexuelle ou de vol consécutifs à la piqûre », a affirmé la Direction générale de la police nationale à l’AFP.

Piqûres à Lyon : un phénomène difficile à cerner

À partir de là, la question qui se pose est celle du motif ou des motivations des possibles auteurs des piqûres. Une volonté de « soumission chimique » par l’injection de drogue, difficile à prouver en l’absence d’agressions ou de vols ? La volonté de créer une psychose en piquant simplement sans injecter de drogue ni un quelconque produit ?

Les résultats négatifs de toutes les analyses toxicologiques interrogent. Plusieurs hypothèses peuvent l’expliquer. Les analyses doivent être réalisées dans les quelques heures qui suivent l’injection pour pouvoir déceler une trace de drogue, notamment en ce qui concerne le GHB, et peuvent donc être faites trop tardivement. Une autre explication pourrait être que la drogue qui serait injectée n’est pas celle recherchée dans les tests toxicologiques. On peut aussi imaginer que les seringues, ou tout autre objet utilisé pour piquer, ne contiennent pas de drogue.

Dans plusieurs médias, des spécialistes du domaine médical et de la psychologie se sont exprimés, recensés par Arrêt sur images. Ils relevaient notamment la quasi-impossibilité d’injecter du GHB, aussi appelée « drogue du violeur », car cela nécessiterait une grande aiguille et une piqûre d’une quinzaine de secondes, accompagnée de douleurs.

À Lyon comme ailleurs, des imprudences médiatiques anxiogènes

Dès l’apparition des premiers cas à Lyon, la presse a relayé des témoignages, les traitant comme des faits-divers et sur le ton du sensationnalisme qui va avec. « Un étudiant infecté au VIH après une piqûre sauvage à la gare de Lyon Part-Dieu ? » ou « Les piqûres au GHB, nouveau danger dans les soirées? », ne sont que deux exemples de titres d’articles parus au début du phénomène. Des titres anxiogènes, alors que l’on n’en savait encore pas grand chose.

Mi-mai, coup de tonnerre, France 3 révèle qu’un homme a été arrêté en possession d’une seringue et de GBL (drogue proche du GHB) au Ninkasi Gerland (Lyon 7e). Plusieurs titres de presse locale s’empressent de relayer et de titrer sur la seringue retrouvée. Sauf que la seringue est en réalité une pipette, sans aiguille, et servait à la consommation personnelle de l’homme interpellé. L’information se trouve dans les articles, mais les titres sont trompeurs.

Depuis, les articles sont devenus plus prudents et davantage de précautions sont prises. On parle dorénavant plus volontiers de « suspicions » de piqûres. GHB et VIH ont disparu des titres et les difficultés à identifier le phénomène sont aussi évoquées.

Un protocole en cours d’élaboration pour la prise en charge de futures victimes

Les autorités locales prennent le sujet au sérieux, même si la Direction générale de santé n’a pour l’heure pas mis en place de stratégie nationale. Le parquet de Lyon explique à Rue89Lyon :

« Des instructions [ont été données par le parquet] pour que chacune des plaintes donne lieu à l’ouverture immédiate d’une enquête pénale avec orientation de la victime vers les HCL pour procéder à des analyses toxicologiques ».

Plusieurs acteurs, politiques, sanitaires et du monde de la nuit nous ont affirmé qu’un protocole était en train de se mettre en place pour endiguer au mieux le phénomène, et accompagner les personnes qui signaleraient un cas de piqûre.

La préfecture invite les établissements de nuit et leurs clients à s’en référer à la campagne de prévention lancée en mars 2022, autour du GHB dans les établissements de nuit. De leur côté, les salles de concert affirment avoir renforcé les contrôles à l’entrée de leurs lieux et les dispositifs de prise en charge de potentielles victimes. Difficile de savoir si cela pourra permettre d’endiguer ce phénomène si nébuleux.

#Soirées

Métro, vélo, voiture : où subit-on le plus la pollution aux particules fines à Lyon ?

Métro, vélo, voiture : où subit-on le plus la pollution aux particules fines à Lyon ?

[Série 1/3] En métro, à Vélo, ou en voiture, quelle pollution de l’air aux particules fines subit-on ? Trois journalistes de Rue89Lyon ont mené l’expérience à l’aide d’un capteur.

Que l’on se déplace à vélo, en métro ou en voiture à Lyon, l’exposition aux particules fines n’est pas la même. Nous avons voulu faire une petite expérience en situation grâce aux capteurs mis à disposition par Atmo Auvergne-Rhône-Alpes à travers son projet de Captothèque (lire par ailleurs).

Après avoir échangé avec l’équipe d’Atmo mais aussi Thomas Coudon, chercheur au centre Léon Bérard à Lyon, nous avons arrêté un mode opératoire simple. Nous avons effectué des mesures au même moment sur un trajet identique mais réalisé selon différents modes de transports. Nous avons choisi deux trajets :

    Échangeur de Perrache –> Parc de la Tête d’Or Parc de Parilly –> place Bellecour

Le choix a suivi une logique simple : une diversité d’environnements (parc, périphérique, centre-ville, quais…) et des parcours réalisables quasiment à l’identique par tous les modes de transport. Nous avons réalisé ces trajets au même moment en vélo, en métro et en voiture.

Capteur Atmo Pollution Air
Capteur de particules fines dans l’air d’Atmo Auvergne-Rhône-Alpes utilisé pour mesurer l’exposition sur un trajet Perrache-Tête d’Or, ici à l’entrée du parc.Photo : BE/Rue89Lyon

Des concentrations de particules fines plus importantes dans le métro de Lyon

Qu’avons-nous pu constater ? Si le trafic routier est souvent associé à la pollution aux particules fines ce n’est pas le cas dans les faits. Nos mesures n’ont rien découvert de nouveau mais ont permis de le confirmer.

Concernant la pollution aux particules fines, c’est dans le métro que vous serez très probablement le plus exposé. Les mesures au cours de nos deux trajets le montrent : la concentration de particules fines (PM1, PM2,5 et PM10) est plus élevée dans le métro.

Sur le trajet Perrache-Tête d’Or, la concentration moyenne de particules fines est presque deux fois plus importante dans le métro. Celles des trajets à vélo et à voiture sont quasiment équivalentes :

PolluantMétroVéloVoiture
PM 1015.5 μg/m³8,5 μg/m³8,3 μg/m³
PM 2,510.3 μg/m³6 μg/m³5,9 μg/m³
PM 15.5 μg/m³3,4 μg/m³3,1 μg/m³

Les mesures lors du trajet à vélo (en haut à gauche), en métro (en bas à gauche) et en voiture (en bas à droite) (pour voir les mesures complètes et détaillées sur la Captothèque : trajet vélo, trajet métro et trajet voiture.)

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    Captothèque PM10 vélo Perrache Tête d'Or
    Captothèque PM10 voiture Perrache Tête d'Or
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Mesures de concentration de pollution aux particules fines dans l’air sur le trajet entre Perrache et Tête d’or en vélo (en haut àgauche), métro (en bas à gauche) et voiture (en bas à droite). Graphiques Captothèque – Atmo Rhône-Alpes

Sur le trajet Parilly-Bellecour, même chose. La concentration moyenne en particules fines est supérieure au cours du trajet en métro. La différence entre vélo et voiture est ici plus marquée :

PolluantMétroVéloVoiture
PM 1023,1 μg/m³15,7 μg/m³9,8 μg/m³
PM 2,514,4 μg/m³11,3 μg/m³7,5 μg/m³
PM 18 μg/m³8 μg/m³4,4 μg/m³

Les mesures lors du trajet à vélo (en haut à gauche), en métro (en bas à gauche) et en voiture (en bas à droite). (Pour voir les mesures complètes et détaillées sur la Captothèque : trajet vélo, trajet métro et trajet voiture.)

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    Mesure particiles fines Lyon Parilly Bellecour vélo
    Mesure particiles fines Lyon Parilly Bellecour
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Mesures de concentration de pollution aux particules fines dans l’air sur le trajet entre Parrily et Bellecour à Lyon en vélo (en haut à gauche), métro (en bas à gauche) et voiture (en bas à droite). Graphiques Captothèque – Atmo Rhône-Alpes

En voiture, comme ailleurs, l’importance de la ventilation pour disperser les particules fines

Capteur Atmo Pollution Air
Capteur de particules fines dans l’air d’Atmo Rhône-Alpes utilisé en voiture pour mesurer l’exposition sur un trajet Perrache-Tête d’Or.Photo : BE/Rue89Lyon

L’air du métro, plus chargé en particules fines que l’air extérieur ou dans sa voiture ? Oui. C’est assez logique et surtout pas nouveau. La pollution atmosphérique n’est pas forcément associée aux transports en commun et au métro. Le trafic routier davantage.

Le Sytral a mené une étude, avec Atmo Rhône Alpes, concernant la pollution aux particules fines dans les stations de métro du réseau TCL. Elle avait permis de voir que la concentration y était bien plus importante que dans l’air extérieur, en moyenne.

Même si ce n’est pas (encore) su du grand public, c’est assez logique. Dans le métro, la capacité de dispersion est bien moindre qu’en surface.

« Il faut une capacité de dispersion importante de l’environnement dans lequel on se trouve pour que les particules fines s’évacuent. Sinon, la concentration augmente. La concentration de particules fines dépend de la source ou des sources d’émissions et de la capacité de dispersion. Le principe de dispersion se retrouve quelle que soit l’échelle à laquelle on se place : notre habitat intérieur, dans la rue, dans le métro ou dans une vallée de montagne »

Atmo Auvergne-Rhône-Alpes

En voiture, moins de particules fines mais pas moins de pollution

Est-ce à dire que prendre le métro nous expose finalement à davantage de pollution atmosphérique à Lyon ? Pas forcément. Nous parlons ici d’une seule source de pollution atmosphérique : les particules fines. Il en existe d’autres comme le dioxyde d’azote notamment (NO2). Ce dernier est davantage un marqueur de pollution de l’air induite par le trafic routier que les particules fines.

Si la voiture semble bien moins exposer aux particules fines que le vélo, la marche et surtout le métro, deux limites existent. La première concerne les capteurs utilisés. Ils analysent uniquement la concentration en particules fines. Impossible alors de dire que les trajets effectués en voiture ont moins exposé le conducteur à une pollution atmosphérique globale.

Comme le rappelle Atmo Auvergne-Rhône-Alpes :

« En voiture on a un cocktail de polluants, pas seulement les particules fines. Lors du confinement, on a ainsi constaté une baisse de près de 70% de la concentration de NO2 »

Par ailleurs, lors de ces trajets notre conducteur (Bertrand) a roulé avec une fenêtre légèrement ouverte. Ce qui peut avoir eu comme effet de faire baisser la concentration dans l’habitacle, comme l’explique Atmo :

« La ventilation joue un grand rôle. Elle participe à la dispersion des particules. Même si on sait que dans les zones de congestion du trafic, avec davantage de phases de freinage et d’accélération, les sources de particules fines augmentent »

Un exemple lors du trajet en voiture entre Perrache et le parc de la Tête d’Or. À l’approche du pont Roosevelt, notre véhicule est resté stationné quelques instant juste derrière un bus TCL. Une phase de freinage puis de redémarrage. Quelques secondes après, la concentration en particules fines augmente dans le véhicule. Ce sera d’ailleurs « le pic » de ce trajet vers 9h.

Captothèque PM10 voiture Perrache Tête d'Or pollution air Lyon
Mesures de concentration de pollution aux particules fines PM10 dans l’air sur le trajet entre Perrache et Tête d’or en voiture. Graphique Captothèque – Atmo Auvergne-Rhône-Alpes

Travaux, bateaux sur les quais du Rhône et autres évènements de pollution aux particules fines à Lyon

Les niveaux relevés lors de nos séances de captations « ne sont pas alarmants » nous indique Atmo Auvergne-Rhône-Alpes. Si les concentrations peuvent être parfois importantes, c’est « la pollution de fond » et le « temps d’exposition » qui comptent.

Si elles n’ont pas la prétention ni les moyens de mesurer cette pollution de fond, nos captations hiérarchisent en quelque sorte la pollution aux particules fines selon les modes de transport. Elles permettent également d’identifier des sources de pollution aux particules fines.

Comme des travaux sur la voirie. Ici, lors du trajet en vélo entre Perrache et Tête d’Or, les travaux d’aménagement de première ligne du Réseau express vélo, sur le quai Claude Bernard, a engendré un pic de concentration de particules fines :

Captothèque PM10 vélo Pollution air Lyon
Mesures de concentration de pollution aux particules fines PM10 dans l’air sur le trajet entre Perrache et Tête d’or en vélo. Graphique Captothèque – Atmo Auvergne-Rhône-Alpes

Ou sur ce même quai, sur les berges cette fois, lors d’un trajet vélo entre le parc de la Tête d’Or et notre bureau de Gerland (Lyon 7e). Au niveau des bateaux de croisière sur le Rhône, les niveaux de particules fines s’élèvent brusquement. C’était Le 15 avril vers 10h du matin. Deux camions citernes de 16 000 et 15 000 litres remplissent le bateau l’Émeraude avec du fioul GTL.

Le plein dure environ 45 minutes, selon un employé, et « ça leur dure deux semaines ». Les moteurs tournent en continue.

« Ça ne pollue pas »

selon un employé du fournisseur de fioul

Pourtant, la concentration en particules fines s’élève.

Pollution air particules fines Lyon bateau croisière Rhône
Un pic de concentration de particules fines au moment du remplissage des cuves de fioul d’un bateau de croisière sur les quais du Rhône en avril 2022 à Lyon. Photo LB/Rue89Lyon
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Mesure de concentration de particules fines lors du remplissage de cuves de fioul d’un bateau de croisière sur les berges du Rhône, réalisée par Rue89Lyon le 15 avril 2022. Capture Captothèque Atmo Rhône-Alpes

« 1h30 dans les bouchons ce n’est pas pareil que passer le bouchon à vélo »

La concentration en particules fines moins importante en voiture que dans la métro ou pour les piétons peut être trompeuse. Elle n’est qu’une partie de la pollution atmosphérique. Elle ne signifie pas que la voiture est le mode de transport exposant à la plus faible pollution de l’air.

Comme le rappelle Atmo Rhône-Alpes :

« En vélo ou à pied, on peut s’écarter plus facilement d’un axe congestionné par exemple. Passer 1h30 dans les bouchons en voiture, ce n’est pas pareil que traverser le bouchon à pied ou à vélo. La durée d’exposition à la pollution n’est pas du tout la même. Et c’est elle qui compte.»

Par ailleurs, l’activité physique générée par la marche ou à vélo est un facteur important. Thomas Coudon, chercheur au centre Léon Bérard à Lyon, étudie notamment les liens entre pollution atmosphérique et le risque de développer certains cancers.

« On sait maintenant que le fait d’être actif, par la marche ou à vélo, a un impact extrêmement fort sur la santé et l’espérance de vie. Si l’exposition à la pollution peut diminuer l’espérance de vie, l’activité physique va largement compenser le ratio coût-bénéfice »

Avec une équipe du centre, il a d’ailleurs réalisé une série de mesures de la pollution de l’air à Lyon. Aux particules fines mais aussi au dioxyde d’azote, à l’ozone et aux monoxyde de carbone. Elles seront analysées au cours de l’année 2022. Cette étude sur les liens entre pollution et développement de certains cancers s’inscrit dans le cadre d’un projet plus vaste sur leurs origines.

« Les liens entre pollution de l’air et cancer du poumon sont aujourd’hui actés. Ils sont presque actés pour le cancer de la vessie. On a des suspicions concernant le cancer du sein chez la femme, qui est un cancer hormonaux-dépendant. On suit un groupe de femmes depuis 1990. Désormais on les soumet également à un questionnaire sur leurs modes de transport.»

Rappelons que la pollution atmosphérique (aux particules fines et autres sources) est responsable de décès prématurés. Entre 2015 et 2017, une étude a été menée à Lyon par l’Inserm, le CNRS, l’Inra, l’université Grenoble-Alpes et Atmo Auvergne Rhône-Alpes. Elle a conclu à la mort prématurée de près de 500 personnes due aux particules fines. Par ailleurs, en raison des dépassements de seuils répétés et des niveaux de pollution de l’air de plusieurs de ses métropoles, la France a été condamnée en 2019 par la Cour de Justice de l’Union Européenne (CUEJ).

A Lyon, des marchandises arrivent dans le centre-ville par bateau

A Lyon, des marchandises arrivent dans le centre-ville par bateau

Ce mercredi, un bateau moteur puis des vélos-cargos ont livré le centre-ville de Lyon en marchandises. Une opération qui va désormais se répéter chaque jour, marquant le début d’une petite révolution logistique au cœur de la métropole.

Après les annonces de fin d’année, c’est maintenant officiel. Ce mercredi 29 juin, la société alsacienne ULS (Urban Logistic Solutions) a lancé son dispositif de logistique fluviale à Lyon après l’avoir lancé à Strasbourg en 2020. 

Des fûts de bière ont été transportés via un bateau moteur du port Édouard Herriot de Lyon au pont Morand, au niveau des Terreaux. Des vélos-cargos ont ensuite chargé leur livraison pour l’amener dans les commerces du secteur. Une logistique visible des quais, que les curieux pourront désormais observer six jours sur sept.

bateau à Lyon
Les marchandises vont arriver par bateaux sur un quai VNF du Pont Morand, à Lyon.Photo : PL/Rue89Lyon.

Des bateaux d’une capacité de 122 tonnes pour amener des marchandises au centre de Lyon

Après une série d’expérimentations, c’est la première fois qu’un système de livraison fluvial, prenant en compte la livraison du dernier kilomètre, se met en place de façon pérenne entre Rhône et Saône. Grâce à des grues 100 % électriques et 15 vélos, de 15 à 20 tonnes de marchandises (de la bière, des palettes, etc.) seront transportées chaque jour vers les commerces du centre-ville avec un aller-retour quotidien. Un bâtiment logistique de 2800 m² va être construit sur le port de Lyon pour le stockage. Il recevra également des « déchets » des commerces (des fûts vides notamment) qui reviendront également par le Rhône.

A terme, ULS souhaite faire tourner deux bateaux fonctionnant au gaz naturel liquéfié (GTL) sur le Rhône avec des barges d’une capacité de 122 tonnes. Bien que produisant du CO2, ces derniers sont très peu émetteurs de particules. Un avantage incontournable pour les habitants.

« Il s’agit d’une révolution logistique et d’un changement porteur d’espoirs pour le transport de marchandises lyonnais », s’est réjouit le maire de Lyon, Grégory Doucet.

Moins polluants, moins bruyants… Les bateaux moteurs vont permettre d’éviter, pour l’instant, la circulation de 150 camionnettes en ville.

« Si ce type de projets peuvent aujourd’hui se développer, c’est bien parce que la ZFE a été voté en 2019 », met en avant, pour sa part, le président de la Métropole de Lyon, Bruno Bernard.

bateau à Lyon
L’entreprise alsacienne ULS est allée plus vite que des entreprises locales pour s’implanter avec ses bateaux à Lyon.Photo : PL/Rue89Lyon.

Vers de nouveaux bateaux et de nouvelles entreprises pour livrer dans le centre de Lyon ?

Dans les esprits depuis une dizaine d’années, ce dispositif pérenne est la première réalisation « concrète » de logistique fluviale à Lyon. Depuis 2015, le Toulousain Jean-Marc Samuel avait effectué plusieurs livraisons en bateau moteur avec son association Agir pour le fluvial. Plus récemment, une autre embarcation avait ramené des bouteilles de Beaujolais du port de Villefranche. Mais ces dernières restent des expérimentations.

L’idée pourrait bien faire des petits.

« Les villes ont été construites autour des voies d’eau, rappelle simplement Thierry Gimbaud, directeur général de VNF. La desserte urbaine par le fleuve n’en est que plus simple. »

Plusieurs entreprises seraient intéressés pour reprendre des créneaux afin de livrer en ville en associant vélo et transport fluvial. « Elles se marquent à la culotte », nous glisse à ce propos un connaisseur du fluvial. Si les volumes transportés restent faibles par rapport au transport routier, ils commencent à avoir une petite importance. 

A terme, la logistique d’ULS va permettre de transporter près de 40 000 tonnes de marchandises par an. Un premier pas pour retirer des camions et camionnettes du cœur de Lyon.

ULS à Lyon
ULS met en place un dispositif associant bateaux et vélo à Lyon.Photo : PL/Rue89Lyon.

A Lyon, une tentative de réponse face à la prostitution de mineures

A Lyon, une tentative de réponse face à la prostitution de mineures

[2/2] Depuis 2020, plusieurs dispositifs ont été mis en place pour lutter contre la prostitution des mineures dans la métropole de Lyon. Face à une réalité complexe, ils restent cependant loin d’être suffisants.

Démunis, perdus… Quand on interroge les professionnels du social sur la prostitution des mineures, ces mots reviennent en boucle dans leur bouche. Bien souvent peu voire pas formés à ces problématiques, ces derniers font « avec les moyens du bord » pour s’en sortir. Pour tenter de les aider et lutter contre ce phénomène qui tend à augmenter, des dispositifs commencent à être mis en place.

Lucie Vacher est la vice-présidente de la Métropole de Lyon, déléguée à « l’Enfance, la famille et la jeunesse ». C’est l’une des compétences que le Grand Lyon a récupérée en 2015 à la suite de la fusion de la communauté de communes et du Département du Rhône sur le territoire de l’agglomération lyonnaise. Interrogée par Rue89Lyon, elle donne des chiffres d’études réalisées par la Métropole de Lyon, « sous-estimés » à ses yeux, sur le nombre de mineures prises dans cet engrenage.

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Coupe de subventions de la Région à Lyon : le monde de la culture poursuit sa mobilisation

Coupe de subventions de la Région à Lyon : le monde de la culture poursuit sa mobilisation

Pour protester contre les coupes de subventions dans la culture, une intersyndicale appelle à un rassemblement ce jeudi 30 juin devant l’Hôtel de Région à Lyon, date de la prochaine assemblée plénière de la collectivité.

Dans un nouvel appel, plusieurs structures syndicales et associations de la culture à Lyon organisent un rassemblement ce jeudi 30 juin, contre « le saccage de la culture en Auvergne-Rhône-Alpes ». Elle demande à Laurent Wauquiez, président de Région LR, de suspendre sa décision de retirer tout ou partie de leurs subventions à plusieurs structures culturelles lyonnaises.

Un précédent rassemblement avait eu lieu le 7 juin devant l’Hôtel de Région, qui avait réuni plusieurs centaines de personnes. Les manifestants avaient demandé à être reçus, en vain.

« Notre demande pourtant très pacifique de délégation a été balayée d’un revers de la main car la forme fut jugée « outrancière »… En revanche, priver 142 structures de 4 millions d’euros en pleine saison, 6 mois après le début de l’année et de l’exercice comptable, (…) ne semble pas particulièrement outrancier aux yeux de l’exécutif régional ! »

Cette fois, le rassemblement est organisé à l’occasion d’une assemblée plénière à l’Hôtel de Région, pendant laquelle les conseillers régionaux se réunissent pour voter ou non les projets politiques de la collectivité.

Près de 4 millions d’euros supprimés pour la culture à Lyon

Laurent Wauquiez s’est jusque là justifié en expliquant vouloir « rééquilibrer » les budgets sur l’ensemble du territoire et faire bénéficier d’autres structures des générosités de la collectivité. Une explication qui ne passe pas auprès des acteurs culturels. Pour beaucoup, il s’agit d’un coup politique visant à affaiblir les structures situées à Lyon, une municipalité gérée par des élus écologistes -bord politique opposé.

Une tribune a été signée par une soixantaine d’entre ces acteurs pour demander à Laurent Wauquiez et à sa vice-présidente à la Culture de revenir sur cette décision. C’est près de 4 millions de subventions qui doivent être coupées à Lyon, dans une décision actée lors d’une commission permanente, qui s’est tenue à huis clos le 25 mai 2022.