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Dans quel parking garer sa voiture à l’aéroport de Lyon-Saint-Exupéry ?

Dans quel parking garer sa voiture à l’aéroport de Lyon-Saint-Exupéry ?

P0, P1, P6… Réserver une place dans un parking officiel de l’aéroport Lyon-Saint-Exupéry coûte cher. Toutefois, il est possible de trouve une place dans un parking « non-officiel » aux tarifs plus attractifs situés sur les communes voisines. Voici la liste exhaustive de tous les lieux où garer sa voiture à proximité de l’aéroport de Lyon.

Se garer dans un parking situé au sein l’aéroport Lyon-Saint-Exupéry coûte très cher. Par ailleurs, il est nécessaire de réserver sa place longtemps à l’avance car ces derniers sont rapidement saturés. C’est dans ce contexte qu’un business des parkings « non-officiel » a vu le jour ces dernières années, aux alentours de l’aéroport.

Ces places sont nettement moins onéreuses mais nécessitent que des moyens soient mise en œuvre pour rallier l’aéroport : navette, taxi, transports en commun… A noter, la possibilité d’opter pour un service de voiturier : le fait de déposer sa voiture au dépose-minute de l’aéroport à un tiers. Celui-ci se charge de la stationner et de vous la rapporter, au retour. Ce service optionnel est proposé à la fois par l’aéroport et par d’autres sociétés.

Par ailleurs, la société d’autopartage Leo&go dispose de places réservées à proximité de l’aéroport. Il peut ainsi être intéressant de se rendre à Lyon-Saint-Exupéry en empruntant un véhicule de cette société dans une rue de la métropole.

1/ Garer sa voiture dans un parking officiel de l’aéroport de Lyon

Les parkings officiels sont situés aux abords de l’aéroport. Ils sont étudiés pour rejoindre tous les terminaux à pied en seulement quelques minutes. Il est possible d’y stationner de quelques heures à plusieurs mois en toute sécurité : un service de surveillance opérationnel est mobilisé 24h/24 et 7j/7.

▶ P0

Le parking PO est couvert. Il est situé sous les terminaux 1 et 2, pour un stationnement conseillé de 0 à 3 jours.

Tarifs : l’heure est à 11€50, le premier jour à 29€, le deuxième à 57€ et le troisième à 81€.

▶ P1

Ce parking couvert a les mêmes caractéristiques que le P0 si ce n’est qu’il est exploité par la société Lyon Parc Auto (LPA). Il est donc situé sous les terminaux 1 et 2, pour un stationnement de 0 à 3 jours.

Tarifs : l’heure est à 11€50, le premier jour à 29€, le deuxième à 57€ et le troisième à 81€.

▶ P2

Situé en face du terminal 2, ce parking extérieur est conseillé pour un stationnement d’une durée de 24 heures.

Tarifs : l’heure est à 9€50, le premier jour à 23€, le deuxième à 50€ et le troisième à 73€.

▶ P3

Le parking à étages P3 est localisé en extérieur à proximité du terminal 1 et de la gare TGV. Le stationnement conseillé est de 0 à 3 jours. Par ailleurs, 20 bornes de recharge électrique sont disponibles.

Tarifs : le premier jour est à 24€.

▶ P4

Ce parking extérieur est situé juste en face de la gare TGV. A noter, les terminaux peuvent être ralliés en seulement quelques minutes, à pied. Le stationnement conseillé est de 0 à 3 jours.

Tarifs : l’heure est à 8€40, le premier jour à 23€, le deuxième à 46€ et le troisième à 68€.

▶ P5

Le P5 est éloigné de l’aéroport. En effet, ce parking extérieur est pensé pour les stationnements de longue durée : à partir de 3 jours. Des navettes gratuites se relaient toutes les 15 minutes pour conduire les voyageurs au niveau des terminaux.

Tarifs : l’heure est à 8€, le premier jour à 22€, le deuxième à 42€ et le troisième à 55,50€, le quatrième à 58,50€ et le cinquième à 61,80€ contre une centaine d’euros dans les autres parkings.

▶ Voiturier Alyse Prenium et Ector

Ce service consiste à déposer son véhicule au dépose minute de son terminal à un voiturier. Celui-ci se chargera de stationner la voiture dans un parking. Au retour, le voiturier vous attendra au même point qu’à l’aller.

Tarifs : environ 40€ le premier jour.

parking aéroport Lyon
Le parvis de la gare TGV de Lyon Saint-ExupéryPhoto : BE/Rue89Lyon

2/ Garer sa voiture dans un parking « non-officiel » près de l’aéroport de Lyon-Saint-Exupéry

Depuis quelques années, des services de stationnement fleurissent aux alentours de l’aéroport pour faire face à la flambée des tarifs des parkings officiels dans l’enceinte de l’aéroport. Voituriers et parkings se multiplient donc à des tarifs abordables car plus éloignés des pistes. Des navettes sont notamment mise en place pour assurer les liaisons avec Saint-Exupéry.

▶ Blue Valet

Blue Valet est un service de voiturier. La réservation se fait en ligne via une application. Une fois votre réservation faite, il vous suffit de retrouver votre voiturier au dépose-minute de l’aéroport qui se chargera d’aller stationner votre véhicule dans un parking Blue Valet puis de vous le remettre à votre retour, au même point. Ce service est disponible 7 jours sur 7 de 4h30 à 23h30, à l’aéroport Lyon Saint Exupéry. Par ailleurs, des options d’entretien du véhicule peuvent être ajoutées lors de votre absence.

Tarifs : 50€ pour 2 jours, 80€ pour 3 jours et 105€ pour 10 jours (voiturier inclus).

Informations et réservations sur le site Blue Valet.

▶ Elit Parking

Elit Parking se situe sur la commune de Grenay. Commune proche de l’aéroport puisqu’elle est à 7 min en navette. Le parking est sécurisé et accessible 24h sur 24, 7 jours sur 7. Il y a possibilité d’obtenir une place en extérieur ou bien en intérieur. Elit Parking met à disposition une navette gratuite qui vous conduira jusqu’à votre terminal, à l’aéroport. Par ailleurs, des lavages sont également proposés en supplément.

Tarifs : 1 jour : Extérieur 20,00 € – Intérieur 45,00 € – 7 jours : Extérieur 42,00 € – Intérieur 67,00 € – 15 jours : Extérieur 65,00 € – Intérieur 90,00 € – 30 jours : Extérieur 125,00 € – Intérieur 150,00 €

Informations et réservations sur le site Elit Parking.

▶ Car Park Travel Parking

Ce parking privé, qui bénéficie d’une zone extérieure et d’une zone couverte, est situé à environ 2 minutes en navette de l’aéroport Lyon-Saint-Exupéry. Ces navettes gratuites se relaient toutes les 2 minutes. A savoir que ce parking, ouvert 24h sur 24 et 7 jours sur 7, est entièrement sécurisé. Par ailleurs, un service de voiturier est également disponible sur réservation.

Tarifs : 18€ le premier jour pour le parking en extérieur contre 22€ pour le parking en intérieur. Le deuxième jour est à 30€ pour le premier et 38€ pour le second.

Informations et réservations sur le site Car Park Travel.

▶ Parking futé

Ce parking extérieur est situé à Janneyrias : à dix minutes de l’aéroport en navette. Parking futé dispose de 2 navettes à ces fins. Il est ouvert 24h sur 24, 7 jours sur 7. Tout le parking est assuré pour les véhicules et lors des transferts.

Tarifs : 34€ du premier au troisième jour.

Informations et réservations sur le site parking futé.

▶ Alyse Parc Auto Lyon

Alyse parc auto est situé à 7 minutes en navette électrique de l’aéroport à Grenay. Il est possible de stationner son véhicule soit dans une zone couverte soit dans une zone extérieure 24h sur 24, 7 jours sur 7. Par ailleurs, des services optionnels peuvent être ajoutées comme un service nettoyage.

Tarifs : 56€ pour 8 jours dans le parking extérieur contre 88€ pour le parking en intérieur.

Informations et réservations sur le site Alyse Parc Auto.

▶ Saint-Exu parking

Le Saint-Exu parking se situe 59 chemin des 7 chênes à Saint-Bonnet-de-Mure. Localisé à seulement 5 minutes en navette gratuite, ce service propose une alternative intéressante à un parking officiel de l’aéroport de Lyon. Il garantie en effet la sécurité des véhicules loués à des tarifs abordables et dégressifs. A noter que le parking est accessible 7 jours sur 7 de 05h00 à 00h00.

Tarifs : Pour un stationnement de 24h, il faut compter environ 22€, pour un forfait de 2 jours : 18€ et pour 7 jours 38€.

Informations et réservations sur le site Saint-Exu Parking.

▶ Parking Ector

Ector est un service de voiturier. C’est-à-dire qu’un employé de la société Ector prendra en charge votre véhicule aux déposes-minutes de l’aéroport puis se chargera d’aller le stationner dans un parking situé à quelques minutes de là. Au retour, vous retrouverez votre véhicule au même point qu’à l’aller.

Tarifs : à partir de 49€ pour 2 jours et 99€ pour 7 jours.

Informations et réservations sur le site Parking Ector.

▶ Parking Hôtel Martinez Grenay

Ce parking situé chemin de Montmurier à Grenay est mis à disposition par l’hôtel Martinez Grenay. Il est ouvert 24h sur 24, 7 jours sur 7. Une navette gratuite est affrétée pour les clients du parking. Elle permet de rallier l’aéroport en 7 minutes.

Tarifs : le premier jour est à 20€, la semaine à 45€.

Informations et réservations sur le site de l’hôtel Martinez.

▶ Parking Profil Car

Ce parking situé à Grenay est à 8 minutes de l’aéroport en navette. Cette dernière est gratuite. Le parking est accessible 7 jours sur 7, de 6h à 21h.

Tarifs : 12€ le premier jour, 7 jours à 30€ et 31 jours à 95€.

Informations et réservations sur le site Profil Car.

▶ Parking EcoPark Lyon

EcoPark est situé à Saint Bonnet de Mure, il est ouvert 24h sur 24, 7 jours sur 7. Des navettes font les voyages jusqu’à l’aéroport.

Tarifs : 1 jour 9€, 7 jours 28€ et 15 jours 52€.

Informations et réservations sur le site Onepark.

▶ Parking Hôtel Campanile

Ce parking est situé à l’hôtel Campanile de Saint-Laurent-de-Mûre. Il est accessible 7 jours sur 7, de 8h à 22h pour les clients Onepark. Un bus public permet de rallier l’aéroport en 20 minutes.

Tarifs : à partir de 17€, 7 jours à 54€/

Informations et réservations sur le site Onepark.

▶ Parking discount Fly Park

Ce parking est situé à Saint-Laurent-de-Mûre, soit à 4km de l’aéroport. Par ailleurs, des navettes gratuites permettent de rallier votre terminal.

Tarifs : à partir de 17€ pour un jour, 45€ pour 7 jours et environ 105€ pour un 1 mois.

Informations et réservations sur le site Fly Park.

▶ Parking My-Parking

My-Parking se trouve à 5 minutes de l’aéroport en navette, à Saint-Laurent-de-Mûre. Ce parking extérieur est sécurisé par vidéosurveillance et disponible 24 heures sur 24, 7 jours sur 7.

Tarifs : les 8 jours sont à 56€.

Informations et réservations sur le site Onepark.

▶ Parking Hôtel Mercure Lyon Genas Eurexpo (taxi)

Le parking de l’hôtel Mercure à Genas est situé à 15 minutes en bus public de l’aéroport et quelques minutes en taxi.

Tarifs : environ 38€ pour 7 jours.

Informations et réservations sur le site Onepark.

▶ MDS Parc

MDS Parc est localisé à Saint-Laurent-de-Mûre. Le parking met à disposition des navettes pour rejoindre l’aéroport. A savoir, il faut débourser 20€ de supplément pour obtenir une place couverte.

Tarifs : 30€ le premier jour, 35€ pour deux jours et 60€ la semaine.

Informations et réservations sur le site MDS Parc.

Vous êtes exploitant d’un parking ou vous êtes familier à ce type de service, vous pouvez nous écrire un commentaire sous l’article ou envoyer un message à hello@rue89lyon.fr

Ces écrivains qui dénigrent Lyon : une ville longtemps mal-aimée ?

Ces écrivains qui dénigrent Lyon : une ville longtemps mal-aimée ?

[Série] Lyon, ville aimée  ? Au fil de l’histoire quelques grands écrivains sont passés à Lyon. Stendhal, Flaubert, Daudet, Camus, de Beauvoir, Dickens… Pour beaucoup l’expérience n’a pas toujours été au rendez-vous et le livre d’or qu’ils ont laissé est parfois dur et acerbe.

Malgré la renommée et la virtuosité de leur plume, ces grands esprits ont donné dans le cliché. Des clichés qui trahissent malgré tout une part de vérité sur ce que donnaient à voir d’elles-mêmes la ville de Lyon et son industrie par le passé.

Ville bourgeoise, fermée, froide et aimant tellement le travail ou la messe qu’elle en oublierait de s’amuser. Cette image colle à la peau de Lyon depuis le XIXe siècle au moins. Avant que les choses finissent par changer et que la ville parvienne à acquérir l’image d’une « ville en mouvement », à défaut d’être celle où on demande à se faire enterrer pour être plus près du paradis.

(suite…)
#Clichés Lyon Paris

11 spots de baignade où se rendre depuis Lyon sans voiture

11 spots de baignade où se rendre depuis Lyon sans voiture

À la recherche d’une baignade agréable et accessible depuis Lyon sans voiture ? Voici 11 idées de baignades accessibles en transports en commun, plus ou moins loin de Lyon et plus ou moins naturelles. Plongez !

1. La Piscine du Rhône

Une baignade à Lyon dans la piscine du Rhône vous permettra de vous rafraîchir. Aussi appelé centre nautique Tony Bertrand (Lyon 7è), le site offre une vue sur Fourvière et est bien équipé avec des bains bouillonnants et des jeux d’eau. Ouverte de 12h à 20h du lundi au vendredi et de 12h à 18h le week-end, la piscine d’ordinaire réputée pour être la piscine la plus chère de France, est accessible cet été entre 2,60 euros et 3,40 euros.

La réservation et le paiement en ligne sont obligatoires.

Pour beaucoup, ils viennent cette fois-ci pour tester, la prochaine fois ils iront ailleurs.
La piscine du Rhône bénéficie d’un bassin modulable long de 50 mètres. DR.

À noter que d’autres piscines sont également ouvertes cet été pour des baignades à Lyon. Parmi elles, la piscine de la Duchère et la piscine Jean Mermoz, dont l’accès se réserve directement ici.

En raison de travaux, la piscine du 7e arrondissement, à côté du Stade de Gerland, sera fermée cet été. En revanche, une piscine éphémère a ouvert jusqu’au 28 août pour l’été 2022 au niveau de la Plaine des jeux. Il est obligatoire de réserver sur le site internet de la Ville de Lyon pour une baignade. Les tarifs sont les mêmes que pour la piscine du Rhône, entre 2,60 euros et 3,40 euros.

Juste à côté de Lyon, le Centre nautique de Vénissieux et le parc de loisirs Aquavert sont aussi ouverts. Du côté de Villeurbanne, le centre nautique Etienne Gagnaire est également ouvert tout l’été entre 9h et 14h du lundi et mercredi, et jusqu’à 19h le reste de la semaine. Ses bassins – dont un olympique – sont même accessibles au public en nocturne de 20h à 22h les mardis et jeudis lors de la saison estivale.

2. Le lac de Miribel-Jonage

Envie de vous rafraîchir sans faire 2 heures de trajet ? Allez au lac de Miribel-Jonage (Rhône), situé à 20 minutes de bus (n°83) de Lyon. C’est un basique, tout bon Lyonnais qui se respecte y a déjà mis les pieds.

La fiche des horaires d’été de la ligne est disponible sur le site de TCL.

Le lac de Miribel-jonage. CC
L’une des plages du lac de Miribel-Jonage. DR.

Avec ses trois plages gratuites et sa plage privée (8,50 euros pour un adulte et 4 euros pour le tarif enfant), le lac de 350 hectares est agréable pour pique-niquer entre amis ou passer une après-midi en famille.

Aquaparc, locations (paddle, vélo trimaran…)… il est possible d’y passer la journée. Attention toutefois, le lieu est rapidement pris d’assaut par les gônes en été et le manque de propreté y est souvent dénoncé. Depuis quelques années de nombreuses algues y ont proliféré. L’Agence Régionale de Santé juge cependant l’eau de bonne qualité dans tout le lac. Une baignade à 25 minutes de Lyon.

3. Le lac d’Aiguebelette

Vous rêvez d’une après-midi au calme entre potes ou d’un moment de détente avec votre bien-aimé(e), foncez au lac d’Aiguebelette (Savoie). Pour y parvenir, prenez un train en direction de Chambéry arrêt Aiguebelette-le-Lac ou Lépin-le-Lac La Bauche. Une navette dessert ensuite tout le tour du lac dont les 8 plages (payantes) sont surveillées.

Le lac d'aiguebelette. CC
L’eau vert émeraude du lac d’Aiguebelette. DR.

Pour chaque plage, comptez entre 2,50 euros et 6 euros par adulte ainsi que 1 à 5 euros par enfant. Le prix de la tranquillité et de l’espace : le lac s’étend sur 545 hectares. À vous les trempettes pépères en amoureux ou les parties de water-polo entre potes.

Des activités comme le canoë/kayak, le pédalo ou le mini-golf sont aussi possibles. Bonus : l’eau vert émeraude est en moyenne à 27 degrés l’été. Parfait pour une après-midi sans prise de tête ! À 1h30 de Lyon en partant de la gare Part-Dieu.

4. Le lac des sapins et la piscine biologique à Cublize

Pour les amoureux de la nature et les plus écolos n’hésitez pas une seule seconde, ce spot est celui dont vous avez toujours rêvé. Il s’agit du lac des sapins à Cublize (Rhône) et sa piscine biologique. Ouverte en juillet 2012, les 8 000 m2 de cette piscine naturelle en font d’ailleurs la plus grande d’Europe.

Lac des Sapins
Le lac des Sapins Crédits : site de l’office de tourisme du Beaujolais vert

La baignade au sein du bassin biologique est surveillée, mais payante (5 euros pour un adulte et 4 euros pour un enfant) contrairement à celle du lac des sapins qui est gratuite. La piscine est ouverte tous les jours de 12h à 19h.

Pour y accéder, saisissez votre maillot de bain et montez dans un train à destination de Roanne, arrêt Amplepuis. Puis, pour arriver jusqu’aux deux espaces aquatiques louer des vélos électriques au niveau de la gare ou prenez le bus de la ligne 348. 6 kilomètres à parcourir et vous aurez les pieds dans l’eau. Le jeu en vaut la chandelle ! À 1h25 de Lyon en partant de la gare Part-Dieu.

5. La Piscine d’Oullins

Vous n’avez pas les moyens de prendre le train, mais vous souhaitez tout de même vous rafraîchir ? Pas de panique, vous allez pouvoir piquer une tête. La piscine d’Oullins, située à 500 mètres du métro ligne B (arrêt gare d’Oullins) est ouverte tous les jours de 10 heures à 19 heures sauf le lundi.

En période estivale, elle offre un accès à deux bassins en plein air et à une pataugeoire chauffés, ainsi qu’à un sauna ouvert toute l’année – si certains ne sont pas encore lassés des épisodes caniculaires.

Pour les habitants de la commune, des tarifs préférentiels sont également proposés. 4 euros l’entrée simple pour un résident contre 7 euros pour un non-résident. Un bon plan pour ne pas se ruiner. À 15 minutes du centre de Lyon.

6. Le plan d’eau du Colombier

C’est sûrement l’un des lieux de baignade les moins connus, celui du plan d’eau du Colombier (Anse, Rhône). Cette ancienne gravière a été totalement réaménagée pour la baignade et les loisirs. Au menu : plage gratuite et surveillée, sentier pédestre qui borde le plan d’eau et petite guinguette.

Des enfants sur des structures gonflables de l'aquapark Beluga
L’aquapark Beluga au plan d’eau Colombier. Crédits : page facebook de l’Aquapark.

Pour l’été 2022, l’Aquapark Beluga est ouvert jusqu’au 31 août avec des sessions sur les structures gonflables d’environ 45 minutes. On peut aussi y louer des paddles et des canoës.

La baignade est interdite en dehors de la zone dédiée à cause des grands fonds et de l’instabilité des berges. 

Tentés par l’expérience ? Montez dans un car du Rhône ou un train direction Anse, avant de poursuivre avec un petit train touristique qui effectue la liaison entre le village et le plan d’eau. L’aller-retour pour le train touristique est respectivement de 3 et 6 euros pour les enfants et les adultes. À 35 minutes de Lyon depuis la gare de Vaise.

7. Le lac de Bordelan

Amateur de château de sable, le lac de Bordelan (Rhône) est fait pour vous. Sa petite plage de sable entourée d’un grand espace pelouse vous permettra de varier entre concours de château-fort et match de beach-volley.

Lac du bordelan. CC
Le lac de Bordelan dispose d’une buvette ainsi que d’un snack. DR.

Les dix hectares d’eau douce du lieu offrent également de quoi barboter tranquillement (2 euros et gratuit après 17h pour les enfants et 3 euros pour les adultes). Par ailleurs, le lac est surveillé lors des mois de juillet et d’août.

Pour en bénéficier, tracez votre chemin jusqu’à Villefranche-sur-Saône en train ou en car, direction Mâcon. Une fois à la gare, prendre un bus qui vous dépose à 500 mètres de l’espace aquatique, plus précisément le bus 2, en direction de la route de Frans jusqu’à l’arrêt Théodore Braun. À 25 minutes de Lyon en partant de la gare Part-Dieu.

8. Le lac de Paladru

C’est l’un des meilleurs spots pour se détendre et changer d’air. L’eau bleu turquoise du lac de Paladru (Isère) vous donnera l’impression de débarquer sur une île paradisiaque, le tout à 1h15 de Lyon.

L'une des plages du lac de Paladru entouré de son eau turquoise pour se baigner. CC
L’une des plages du lac de Paladru entourée de son eau bleu turquoise. DR.

Envie d’en profiter ? Plongez dans le premier train en partance pour Voiron puis enchaînez avec un bus à destination de Charavines. L’arrêt de bus Office du Tourisme vous laisse juste en face de la plage municipale qui est gratuite et surveillée. Trois autres plages surveillées sont disponibles, mais payantes.

Les prix varient de la gratuité pour les enfants à 4,60 euros pour les adultes. À 1h25 de Lyon en partant de la gare Part-Dieu.

9. Le lac de Nantua

Le lac de Nantua. CC
Le lac de Nantua est d’origine glaciaire. DR.

Enlacé de falaises de calcaire, le lac de Nantua (Ain) offre aux baigneurs des eaux variant du bleu au vert foncé. Pour s’y rendre, il vous suffit de monter dans un train à destination de Bourg-en-Bresse avant de continuer en bus ou TER jusqu’à Brion-Montréal-La Cluse. Un arrêt situé à deux kilomètres du plan d’eau. Et pour les plus flemmards pas de stress ! Un bus effectue la liaison jusqu’au lac (arrêt Nantua Esplanade).

Entièrement gratuite, la baignade est aussi surveillée tout au long de l’été. Cependant, elle n’est réalisée qu’au niveau du stade nautique. Les plus sportifs pourront également apprécier les activités proposées : ski nautique, planche à voile ou encore le canoë. À 1h35 de Lyon en partant de la gare Part-Dieu.

10. Le lac du Bourget

C’est le plus grand lac naturel de France ! Le lac du Bourget (Savoie) allie à la fois plage et côte sauvage. Ce n’est pas moins de dix plages qui sont dédiées aux baigneurs d’un jour, toutes entièrement surveillées. Les prix varient de 2,50 euros à 5 euros par personne.

Vous aurez alors le choix entre farniente, lecture et loisirs. En effet, le centre aquatique Aqualac, jouxtant du lac, met à disposition plusieurs toboggans et trampolines.

Le lac de Nantua. CC
Les jolies eaux du lac du Bourget. DR.

Pour profiter de ce lieu de baignade, prenez un train à Lyon en direction d’Annecy et descendez à Aix-les-bains-le-Revard. Un bus payant effectue ensuite trois arrêts autour du lac du Bourget. Une liaison réalisée uniquement l’été. Une baignade à 1h15 de Lyon en partant de la gare Part-Dieu.

11. Le lac d’Annecy

baignade sans voiture lyon
Les abords du lac d’Annecy. DR.

Vous pouvez bel et bien profiter du lac d’Annecy (Haute-Savoie) sans voiture. Rien de plus simple : prenez simplement un train en direction d’Annecy, la gare de la ville se situant à une dizaine de minutes à pied du bord du lac. Largement jouable !

Vous trouverez très certainement votre bonheur parmi la douzaine de plages qui se présente devant vos yeux. Quelques unes offrent même une jolie vue sur les montagnes comme celles de Talloires et de Saint-Jorioz. La majorité des plages et des piscines du lac sont en accès libre et ouvertes tout au long de l’été. De quoi se baigner sans modération. À 2h de Lyon en TER, en partant de la gare Part-Dieu.

Cet article est une mise à jour d’un papier publié en 2018. Si vous avez d’autres bon plans de baignade sans voiture et que vous souhaitez les partager, n’hésitez pas à écrire un commentaire au bas de l’article ou à nous envoyer un mail à hello@rue89lyon.fr

« Lyon n’est plus » : quand la Révolution prévoyait de rayer Bellecour de la carte

« Lyon n’est plus » : quand la Révolution prévoyait de rayer Bellecour de la carte

C’est un épisode sanglant de l’histoire lyonnaise. En 1793, durant la Révolution française, le gouvernement parisien décida de détruire Lyon. Une destruction qui devait commencer par la place Bellecour. Retour sur un événement qui a profondément marqué l’identité politique de la ville.

« Lyon n’est plus ».

La sentence est martiale, sans retour possible. Nous sommes le 12 octobre 1793, ou le 21e jour du premier mois de l’an II, selon le calendrier républicain de l’époque. Dans un procès verbal, la Convention nationale à la tête de la France décrète, dans son article 5, la fin de Lyon, qui devient une ville « affranchie ». 

« Tous les habitants de Lyon seront désarmés. Leurs armes seront distribuées sur-le-champ aux défenseurs de la République. »

Le décret stipule que « tout ce qui fut habité par le riche sera démoli. Il ne reflétera que la maison du pauvre ». Avant d’asséner :

« Le nom de Lyon sera effacé du tableau des villes de la République ».

Rien que ça.

La Convention décide d’ériger sur les ruines de Lyon une colonne qui marquera les « crimes » royalistes de cette ville, avec cette inscription :  « Lyon fit la guerre à la liberté, Lyon n’est plus. »

Après avoir été détruite à l’époque romaine par l’Empereur Septime Sévère, la capitale des Gaules est de nouveau en (très) mauvaise posture. Elle va connaître une répression sanglante qui la marquera à jamais son histoire politique.

Comment en est-on arrivé là ? Pour comprendre ce chaos, il faut se replonger dans la période trouble de la Révolution française.

À Lyon, la Révolution divisée entre républicains montagnards et girondins

À la fin du XVIIIe siècle, les révolutionnaires se battent, de partout. Depuis le 20 avril 1792, la guerre a été déclarée au roi de Bohème. La Prusse, les Pays-Bas, le Royaume-Unis, l’Espagne, le Portugal et une partie des états italiens sont entrés dans la bataille. Lyon, deuxième plus grande ville du pays, avec plus de 100 000 habitants, est sur un axe stratégique. En haut de la vallée du Rhône, elle contrôle la route d’Italie, voire, la route du Rhin.

Dans le même temps, les Révolutionnaires « Montagnards », arrivés au pouvoir en juin, à Paris, mènent la guerre contre les ennemis de l’intérieur : les Vendéens. Ces derniers, royalistes, sont entrés en conflit contre ces révolutionnaires réputés plus « rouges » que leurs prédécesseurs, les « Girondins ». Une partie de ces « centristes » se sont, en partie, enfuis. L’un des leurs, Louis Vitet, dirige Lyon. Maire de la ville, il est démis par les partisans de la nouvelle majorité parisienne.

Une nouvelle équipe, proche des Montagnards, prend alors le contrôle de la ville. Son nouveau maître à à penser, Marie-Joseph Chalier, est perçu comme une version plus sanglante de Jean-Paul Marat, leader montagnard assassiné. Il est peu apprécié par une partie de la population lyonnaise plus « modérée ».

Chalier, le révolutionnaire « exagéré » de Lyon guillotiné

Ce fils de notaire est un révolutionnaire « exagéré », pour reprendre les termes de l’historien Bruno Benoit, auteur de Lyon, la Révolution, le Consulat et l’Empire. Il fait parti des politiques les plus violents et radicaux. Un temps, il parle ainsi d’installer la guillotine sur le pont de bois du Rhône afin que les têtes tombent directement dans le fleuve. Pratique.

Leader de l’aile montagnarde lyonnaise, c’est l’un des siens (un « Chalier ») qui devient maire de Lyon en remplaçant Louis Vitet en mars 1793. Ils créent un tribunal révolutionnaire, décrètent la taxation sur les riches et la répression, notamment, des prêtres réfractaires et des aristocrates.

L’expérience est de courte durée. Le 29 mai, les modérés renversent « les Chalier ». Celui qui veut être « le Christ de la Révolution » est arrêté. Le 16 juillet, il est guillotiné place des « Libertés » – l’actuelle place des Terreaux. Du fait d’un mauvais réglage de l’appareil, le bourreau devra s’y reprendre à quatre fois pour faire sont travail correctement. La tête finit par tomber devant la foule venue en masse assister au supplice.

La Guillotine n’en est déjà pas à sa première tête coupée. Elle n’a pas fini d’être utilisée.

Le siège de Lyon Bellecour
Les forces de la révolution assiègent Lyon après la chute de Chalier.Photo : Wikicommons

« Lyon n’est plus » ou le massacre des Brotteaux

Face à cette « insurrection fédéraliste », Paris organise la reprise de Lyon. Même si elle est tenue par des Républicains, girondins, elle est vue comme une ville « blanche », une petite Vendée à tendance royaliste.

En cause notamment ? Des conspirations de partisans de la couronne comme celle fomentée par Jacques Imbert-Colomès, dont une rue des pentes de la Croix-Rousse porte aujourd’hui le nom. Un temps, ce dernier tentera d’organiser un retour des royalistes, sans succès. N’empêche, le prétexte est tout trouvé pour les Républicains parisiens.

La Convention nationale, menée par les Montagnards, assiège la ville à partir d’août. À l’intérieur, elle sera défendue notamment par un partisan de la monarchie, Louis-François Perrin de Précy. Une aide qui finit de faire de Lyon une ville favorable à la monarchie pour les révolutionnaires.

« L’histoire du soulèvement de Lyon, à cause de Précy est marquée du sceau du royalisme, gommant les réels fondements du soulèvement lyonnais », estime ainsi Bruno Benoit.

Après plusieurs mois de siège, la ville est reprise par Joseph Fouché, figure de la répression.

Le 12 octobre, Paris peut officiellement écrire « Lyon n’est plus ». La conséquence de ce décret sera, notamment, les exécutions dans la plaine des Brotteaux des 4 et 5 décembre, commandités par Jean-Marie Collot-d’Herbois. Par la suite, celui-ci expliquera n’avoir fait qu’appliquer le fameux décret.

En tout, 1600 personnes sont tuées lors d’une répression s’étalant sur plusieurs mois.

Crypte des brotteaux
La crypte des brotteaux accueille une partie des Lyonnais tués par l’armée de la Révolution.Photo : DR

Bellecour sauvée par… la crise économique

Mise à part la crypte des Brotteaux, les traces de cet épisode sanglant sont rares. Initialement, les révolutionnaires avaient prévu de détruire Bellecour et ses alentours. Le quartier était réputé pour loger une grande partie de l’aristocratie lyonnaise.

Les façades orientales et occidentales de la place commenceront ainsi à être démontées. Objectif : tout raser pour installer une colonne. Celle-ci devait commémorer les péchés anti-révolutionnaires des Lyonnais. Elle ne verra jamais le jour.

« Ils ont dû arrêter le chantier, car ils n’avaient pas l’argent pour payer les démolisseurs », relate l’historien Bruno Benoit.

La destruction de la ville s’arrêtera donc aux dégâts causés par le siège. À la mort de Robespierre, en août 1794, un calme très relatif reviendra dans cette période des plus troublées. Puis, la ville reprendra son développement, une fois de plus.

La Révolution : un traumatisme fondateur pour l’identité politique de Lyon

La crypte des Brotteaux
Devant la crypte des Brotteaux où reposent des Lyonnais massacrés.Photo : DR

Pour l’historien Bruno Benoit, cet épisode marque profondément la mentalité lyonnaise.

« C’est un traumatisme pour les Lyonnais alors que ces derniers n’étaient pas contre-révolutionnaires, assure-t-il. Elle va marquer l’identité politique de la ville. »

Difficile de situer politiquement Lyon par la suite. Perçue comme une commune « blanche », royaliste, elle est aussi vue comme le berceau de la révolution ouvrière durant le XIXe siècle avec, notamment, le soulèvement des Canuts. Le révolutionnaire anarchiste Mikhaïl Bakounine s’y rendra même durant la Commune (1870 – 1871), persuadé que la ville est prête pour les luttes ouvrières.

Finalement, la ville restera dirigée « ni à droite, ni à gauche », selon Bruno Benoit. Il faudra attendre Édouard Herriot pour qu’un maire prenne la mesure de cet extrême centrisme. Maire de Lyon de 1905 à 1957 (avec une pause durant la Seconde Guerre mondiale), le président du Cartel des gauches, à Paris, sera le premier à faire une différence importante entre politique nationale et locale.

« A Paris, il bouffait du curé comme un bon laïcard. Mais à Lyon, il bouffait avec eux », continue Bruno Benoit.

Un héritage direct du traumatisme de 1793, selon lui. Le même Herriot dénoncera d’ailleurs dans son livre Lyon n’est plus la boucherie des Brotteaux. Une preuve de plus de l’importance de l’événement pour l’histoire des lyonnais.

#brotteaux#Edouard Herriot#Guerre

Intérieur Queer, 5ème édition à Lyon

Intérieur Queer, 5ème édition à Lyon

C’est pour le long week-end qui s’annonce. A partir de ce mercredi 13 juillet démarrera à Lyon la 5ème édition du festival Intérieur Queer. De la fête dans la nuit, mais aussi un propos tenu contre toutes les formes de discrimination.

Pour démarrer cette 5ème édition du festival qui durera cinq jours, Intérieur Queer, vous pouvez assister, mercredi 13 juillet, à cette conférence clairement intitulée conférence « Documenter l’histoire des cultures queer à Lyon », qui se tiendra au Centre LGBTI Lyon. 

Elle sera suivie de dj-sets et du live de Lësterr (à La Madone, rue des Capucins, Lyon 1er).

Un personnage du cabaret de Madame Arthur. DR

Le jeudi 14 juillet, apprenez ce qu’est l’art du « voguing » avec un de ses meilleurs ambassadeurs, The Legendary Vinii Revlon, qui organise un « ball » dans lequel les danseur·s·es, débutant·es ou confirmé·es, s’affronteront face à un jury. Le dresscode est simplement « orange et blanc » pour, dit-on, « célèbrer toutes les identités » et allier mode, esthétique, danse et performance.

Le vendredi 15 juillet sera dédié à la culture « drag ». Et le samedi, bouclage en beauté, la désormais très courue à Lyon soirée « Garçon sauvage » se gonfle en format XXL, soit une série de concerts qui démarrera dès 23h au Transbordeur avec Pablo Bozzi (live), Marvin & Guy, Lucy, Fais Le Beau b2b Vieira, Azo, Le Saint & Sœurs Malsaines et Agathe Bonin…

Enfin, c’est au cabaret parisien de Madame Arthur qu’a été confié le closing du festival dimanche 17 juillet.

Du 13 au 17 juillet 2022. Toutes les infos et la programmation sur le site du festival Intérieur Queer.

Près de Lyon, des graines résistantes au dérèglement climatique

Près de Lyon, des graines résistantes au dérèglement climatique

Installé à Collonges-au-Mont-d’Or, au nord de Lyon, le maraîcher bio Vincent Galliot teste des semences qui pourraient répondre aux enjeux liés au dérèglement climatique : résistance à la chaleur, au manque d’eau et aux maladies.

C’est à 350 m d’altitude, sur une parcelle des hauteurs de Collonges-au-Mont-d’Or, que poussent aujourd’hui les céréales et les légumes « de demain ». Ceux qui seront peut-être capables, malgré le changement climatique, de finir dans les assiettes des habitants de la métropole de Lyon.

Vincent Galliot mène l’expérience depuis une dizaine d’années, d’abord en tant que particulier puis comme maraîcher professionnel. Il s’est installé en 2016 à Collonges-au-Mont-d’Or pour y créer sa ferme maraîchère, Le Champ des Saveurs.

L’accueil mélodieux réservé par le coq, les grillons et les oiseaux est annonciateur d’un champ plutôt vivant. Le bientôt quinquagénaire n’utilise aucun pesticide, même ceux tolérés en bio.

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Gardien de l’écluse de Rochetaillée-sur-Saône : « Non, je n’ai pas le pouvoir de noyer Lyon »

Gardien de l’écluse de Rochetaillée-sur-Saône : « Non, je n’ai pas le pouvoir de noyer Lyon »

[Portrait] Du haut de son « mirador », Christophe Dandrieu est le gardien de l’écluse de Rochetaillée-sur-Saône depuis 30 ans. A 49 ans, ce fils d’éclusier-barragiste est un témoin de l’évolution de la vie sur la Saône. Il est aussi l’un des derniers professionnels d’un métier en voie de disparition.

La Saône est calme ce mardi matin à Rochetaillée-sur-Saône. L’écluse de Voies navigable de France (VNF) vient de laisser partir le « Pierre et Paul », un bateau « avec une barge », comme on dit dans le jargon. Sur les quais, quelques badauds ont observé la manœuvre. Après un léger stop, ils reprennent leurs activités.

Dans son « mirador », Christophe Dandrieux se gausse : « Vous l’avez raté de peu ».

Avec son point de vue en hauteur, l’éclusier-barragiste a tout ce qu’il faut pour observer cette petite prouesse technique. Onze caméras lui permettent de voir les différents points critiques des lieux. Une télé représente l’écluse et montre la hauteur d’eau sur chacune de ses parties, en aval, en amont et dans le sas.

La salle de contrôle écluse Rochetaillée-sur-Saône
Dans la salle de contrôle de l’écluse et du barrage de Rochetaillée-sur-Saône et Couzon.Photo : PL/Rue89Lyon.

Sur un écran, c’est le barrage et les niveaux d’eau qui sont représentés. Un autre montre les cinq clapets de cet édifice. Ces derniers s’ouvrent et se ferment pour réguler le flux d’eau. Il gère le niveau en amont du barrage.

Le « bief » du barragiste va jusqu’à l’écluse de Dracé, 45 kilomètres plus haut. En aval, le niveau est régulé par celui de Pierre-Bénite, une trentaine de kilomètres plus loin. Le professionnel veille. Avec ses deux casquettes, le quadra est un des derniers « éclusier-barragiste » du secteur.

Sur l’écluse de Rochetaillée-sur-Saône : « Quand ça cogne, ça fait trembler le mirador »

Quand un bateau approche, c’est l’écluse qu’il regarde. Longue de 190 mètres, large de 12, elle est capable de faire passer des bateaux gros gabarits de 185 mètres de long et 11 mètres de large.

Pendant longtemps, la Saône a été assaillie de petits navires de 38 mètres de long, type Freycinet. Aujourd’hui, des mastodontes empruntent la rivière. Ces convois sont capables de transporter 5 000 tonnes de marchandises, soit l’équivalent de 220 camions.

Pour prendre en compte leur taille, l’écluse a été rallongée de neuf mètres en 2017. Mais le passage reste technique. Sans surprise, les bateaux tapent parfois les bords avec leur inertie.

« Quand ça cogne en bas, ça tremble dans le mirador », affirme l’éclusier.

L'écluse de Rochetaillé-sur-Saône
L’écluse de Rochetaillé-sur-Saône.Photo : PL/Rue89Lyon.

Pas de quoi inquiéter ce grand gaillard. Avec sa boucle sur l’oreille gauche et ses cheveux très courts coupés à la militaire, Christophe Dandrieux a la tête du marinier qui ne craint pas les intempéries. Le 1er avril 2022, il a célébré 30 ans passés à travailler sur l’écluse. Alors, la Saône, il connaît.

A Rochetaillée-sur-Saône : un éclusier fils d’éclusier, petit-fils de marinier

Comme souvent, chez les « gens du fleuve », la voie d’eau fait partie de sa vie depuis le plus jeune âge.

« Mon père était déjà éclusier-barragiste, note-t-il. Je crois que dans ma famille, on est marinier depuis sept générations. »

Né à Valenciennes, son père travaillait à l’écluse de Drancé, 45 kilomètres plus haut. Depuis 30 ans, il est sur un passage obligé pour descendre en direction de Lyon et Marseille. Résultat, il connaît « tout le monde ». Les mariniers, les touristes, mais aussi les restaurateurs des bords de Saône. Ces derniers l’appellent souvent pour savoir s’il y a des risques d’inondations avec les crues. Et évaluer s’il faut annuler un événement, un mariage, ou non.

« L’éclusier est entre les gens de la terre et les gens du fleuve », résume-t-il.

Le barrage de Couzon
Le barrage de Couzon-au-Mont-d’Or.Photo : PL/Rue89Lyon.

De l’écluse de Rochetaillée-sur-Saône, une surveillance de la Saône à temps plein

Avec les années, l’éclusier a vu arriver les nouvelles technologies. Initialement, son travail se faisait « à vue », en remplissant le « carnet de l’éclusier » pour indiquer les niveaux d’eau. Puis, il y a eu le minitel et, aujourd’hui, les écrans et le téléphone portable qui sonne directement en cas d’urgence.

Avec son gilet, il est avant tout la vigie des lieux, surveillant le passage des bateaux, réparant des pièces au besoin. Avec trois autres collègues, ils tournent de manière à être opérationnels 24 heures sur 24. Les bateaux passent de jour comme de nuit.

« Souvent, les bateaux touristiques naviguent de nuit, pour permettre à leurs clients de se réveiller dans un autre endroit », indique-t-il.

Pour être là en cas de pépin, les éclusiers sont logés juste à côté, dans la grande maison jaune aux volets rouge de VNF. Par sécurité, un groupe électrogène tourne afin d’être toujours ravitaillé en cas de problème. L’équipe peut toujours reprendre les commandes de façon manuelle.

En moyenne, ce sont 20 bateaux qui passent chaque jour le barrage. Avec des pics d’activité suivant les saisons. « Parfois, on en a sept ou huit qui se suivent à la suite », sourit l’éclusier. L’été, les paquebots débordant de touristes débarquent. Ils sont parfois accompagnés de quelques bateaux de plaisance.

« On est jamais seul, commente le grand marinier, très sociable. J’ai vu passer des Australiens, des Japonais… Il y a de tout ici ».

Au barrage de Couzon-au-Mont-d'Or et à l'écluse de Rochetaillé-sur-Saône.
L’éclusier-barragiste Christophe Dandrieux devant le barrage de Couzon.Photo : PL/rue89Lyon

A Rochetaillée-sur-Saône, un point de vue sur le fleuve et sur l’activité économique

Puis, le reste du temps, ce sont des convois de marchandises. Plus de 1,6 million de tonnes de marchandises transitent chaque année par l’écluse de Couzon-Rochetaillée. Pendant la période des récoltes, des bateaux remplis de céréales redescendent la Saône. En hiver, ils descendent du sel en prévision du gel… Chaque période a ses spécificités.

L’éclusier a aussi le sentiment de voir défiler toute la vie économique du secteur par bateau.

« Pendant le confinement, on a eu beaucoup de passages de bateaux remplis de bois, en provenance de Villefranche-sur-Saône, se rappelle-t-il. Ils descendaient la Saône et le Rhône [vers la papeterie de Tarascon, ndlr] pour produire des masques. »

Pour ces embarcations, l’éclusier sert de repère. Malgré les sites indiquant la montée des niveaux d’eau, il est assez régulier qu’ils l’appellent afin de connaître les « cotes » de la Saône plusieurs jours à l’avance. Une obligation quand on a une hauteur trop importante. A Lyon, il est déjà arrivé que des bateaux restent coincés devant un pont, bloqué par un niveau d’eau trop haut.

Ses informations, il les délivre aussi au reste du monde économique. Les agriculteurs, par exemple, qui peuvent pomper dans la Saône pour alimenter leurs plantations, ont plutôt intérêt à connaître le niveau de cette dernière.

La Saône avant l'écluse de Rochetaillé-sur-Saône.
La Saône après le barrage de Couzon-au-Mont-d’Or.Photo : PL/Rue89Lyon.

Eclusier-barragiste : un métier en voie de disparition

Du reste, le barragiste n’a pas le pouvoir de noyer Lyon. « Ça, c’est des conneries », rigole-t-il. Le barrage sert avant tout à réguler le courant. Comme à Pierre-Bénite, il alimente également une centrale électrique. Différence cependant : celle-ci n’appartient pas à VNF, mais à Engie (ex-EDF).

Bavard, Christophe Dandrieux aime à raconter son métier, ses rencontres avec les touristes, avec les mariniers… Loin du cliché de la vigie solitaire, il explique connaître tout le monde sur la Saône. Reste qu’il ne sait pas encore combien de temps cela durera.

« Dans trois ans, ce sera terminé », souffle-t-il, un brin inquiet.

Le métier, tel qu’il existe, devrait en effet bientôt disparaître. VNF projette de créer un centre de gestion de navigation, à l’image de celui de la Compagnie nationale du Rhône (CNR). À partir de Châteauneuf-du-Rhône, des techniciens de la CNR peuvent diriger les opérations en « téléconduites » sept jours sur sept, 24 h sur 24, sur les 14 écluses du Rhône.

Sur la « grande Saône », la plus grande partie de la rivière, ce centre pourrait permettre de commander à distance les cinq écluses. Un gain de productivité non négligeable pour l’entreprise. Mais, à terme, cela risque d’entraîner une perte de contacts humains pour les gens du fleuve. La fin d’une époque pour l’éclusier-barragiste qui semble, déjà, un peu nostalgique.

#Rivière#Rochetaillée-sur-Saône

L’histoire de l’underground à Lyon est celle de la transformation de la ville

L’histoire de l’underground à Lyon est celle de la transformation de la ville

Sébastien Escande, connu aussi sous le pseudo de Barbapop, est éditeur et organisateur de concerts à Lyon depuis quinze ans. Nous l’avons rencontré à l’occasion de la seconde édition de son livre : « À l’arrache – Portraits & récits de la scène musicale underground de Lyon, 1980-2020 ». Concerts, squats et tubes de colle, une somme à l’esthétique fanzine pour comprendre l’histoire des scènes souterraines de la ville. Entretien-fleuve avec celui qui a fait sortir l’underground lyonnais de l’ombre.

On connaissait Sébastien Escande sans le savoir. Acteur majeur et discret de la scène « indé » depuis une quinzaine d’années, impossible de compter les fois où on s’est retrouvé collé dans les concerts organisés par ce lyonnais à la voix douce.

On pouvait voir sa trace dans la ville, au gré des affiches qui annonçaient les concerts, dispersées aux quatre coins des rues, pour faire des ponts et créer du lien.

Victime de son succès, son livre « À l’arrache – Portraits & récits de la scène musicale underground de Lyon, 1980-2020 », vient d’être réimprimer une seconde fois. Avec cet ouvrage, Sébastien Escande nous ouvre les portes d’un monde à la fois discret et tapageur, secret, mais toujours ouvert, souterrain, mais bien présent.

« Il n’y avait pas d’orga de concerts d’indie-pop comme je les aimais alors je l’ai fait« 

Rue89 Lyon : Tu peux nous raconter comment tu as découvert la scène « indé » lyonnaise ?

Sébastien Escande : J’écoutais beaucoup de musique quand j’étais ado, mais des trucs pas très originaux : Nirvana, The Offsprings, les Foo Fighters. Les trucs des années 90 quoi. J’avais un ami qui faisait de la musique sur un petit label : Plastic Pancake. Grâce à lui j’ai découvert l’univers des petits labels, des 45 tours en série limitée. Je m’y suis intéressé d’une façon presque maniaque.

J’ai emménagé à Lyon en 2003. C’était un moment particulier, car c’était un moment de vide comme il y en avait eu assez rarement, le Pez Ner avait fermé, le Kafé Myzik aussi. En même temps ouvraient le Grrrnd Zero, le Sonic, l’Épicerie Moderne. Ces trucs ont émergé d’un coup. Mon pote voulait faire un concert et j’ai organisé ça. C’était le premier. Il n’y avait pas d’orga de concerts d’indie-pop comme je les aimais alors je l’ai fait.

Rue89 Lyon : Qu’est-ce qui te plaisait dans cette nouvelle activité ?

Sébastien Escande : Quand j’ai commencé, c’était la période MySpace. Il y avait un côté enthousiasmant à pouvoir contacter les artistes directement. Avant, il fallait passer par un tourneur, un label… Là je passais des heures sur MySpace et dès que j’aimais un truc j’écrivais à la personne et je disais que je pouvais aider à trouver un concert.

Tu commences à rentrer dans un réseau et puis tu es pris dans le truc. Tout le monde est un peu relié, tu connais les autres organisateurs, les salles. Tu as toujours plein de gens qui peuvent t’aider et, toi-même, tu aides les autres.

Ce côté communauté de passionnés est génial.

Tôle Froide, groupe de l’underground lyonnais, est mentionné dans le livre

« Gérard Collomb avait créé le service Écologie urbaine, un truc qui s’occupait des crottes de chien et des affiches illégales »

Rue89 Lyon : Dès le départ tu revendiques une forme de militantisme, mais très vite tu te retrouves aussi à faire face à la justice avec le « procès de l’affichage libre » en 2007. Avec d’autres militants, on vous reprochait de coller des affiches de manière sauvage.

Sébastien Escande : Ce procès a duré quatre ans. J’ai été mis en avant, mais en réalité il y avait plusieurs orgas de concerts qui recevaient des tas d’amendes. C’était la veille des élections municipales ; Gérard Collomb avait créé le service Écologie Urbaine, un truc qui s’occupait des crottes de chien et des affiches. Ils montraient un certain zèle pour mettre des amendes.

Finalement, l’amende a été annulée. C’est le moment où j’ai rencontré beaucoup de monde et j’ai perçu que de s’organiser comme ça, en autonomie, en dehors des circuits commerciaux, ça pouvait poser des questions sur notre rapport à la ville.

Rue89 Lyon : Quel était le contexte à l’époque ?

Sébastien Escande : Il y avait une certaine ironie. Au moment où on se prenait des amendes, le musée d’art contemporain de Lyon exposait Keith Harring, figure du street art, avec ses œuvres exposées dans le métro new-yorkais. De notre côté, on dénonçait le fait que les panneaux d’affichage libre étaient monopolisés par des agences de communication commerciale. C’est ce qui justifiait qu’on devait coller nos affiches à côté de ces panneaux plutôt que dessus.

« S’organiser en dehors d’une logique commerciale, ça peut engendrer des tensions »

Rue89 Lyon : Il y a forcément un rapport de force avec la ville ?

Sébastien Escande : Avec le procès, j’ai pris conscience de ce que le souhait d’une autonomie politique apporte. On revendique une liberté d’action et ça nécessite une négociation avec les normes qui encadrent la ville et le monde du spectacle. Ce qu’on voit dans le livre, c’est que le monde de la musique s’est professionnalisé et que, en parallèle, la tolérance s’est amoindrie. On n’a plus le droit de fumer dans les concerts, ce qui n’est pas forcément un mal, il y a des limites de sons, on impose des personnes en charge de la sécurité, etc. Donc, s’organiser en dehors d’une logique commerciale, ça peut engendrer des tensions.

Rue89 Lyon : Justement, revenons à ton livre. On sent que c’est un regard de passionné, mais aussi une boîte à idées pour les générations futures. Qu’est-ce qui t’a poussé à l’écrire ?

Sébastien Escande : À l’époque du procès, j’avais fait un livre avec des affiches de concerts. À chaque fois que je présentais le livre, des gens venaient me raconter des histoires parce que ça leur remémorait un moment important, une fête incroyable. Je trouvais ça très beau que ce livre touche beaucoup de monde.

Je me suis dit que c’était important de constituer des traces comme référentiel pour raconter une histoire commune.

Dans le même temps, je travaillais sur les pratiques des collectifs en marge. J’essayais de comprendre comment ils finançaient leurs activités, les limites aussi. Je trouvais que ce côté-là, cette mise à distance pouvait intéresser autant les générations qui ont vécu ces événements que les jeunes générations pour s’armer dans leurs envies à venir.

Mais l’élément déclencheur du livre, c’est une exposition organisée par la ville de Lyon : 40 ans de musiques actuelles. Je ne me retrouvais pas du tout dans cette proposition. Celle et ceux que j’estimais et qui me semblaient les personnes les plus impliquées dans l’organisation de concerts n’étaient pas associés à cet évènement municipal.

Les membres du groupe Carte de Séjour sont originaires de Rillieux-la-Pape

« Carte de Séjour et Rachid Taha ont été super importants dans le développement de la scène underground »

Rue89Lyon : Plutôt que de commencer ton livre en parlant de Marie et les Garçons, Starshooters, etc., tu as préféré interroger les membres du groupe de Rachid Taha, Carte de Séjour.

Sébastien Escande : Je connaissais un peu les musiciens de Carte de Séjour. Quand Rachid Taha est mort (en septembre 2018, NDLR), j’ai trouvé ça fou à quel point aucun journaliste ne pensait à aller voir ces musiciens de l’ombre. Ça souligne bien comment l’écriture de l’histoire se fait sans les personnes concernées, et comment celle-ci est très politique.

Rue89 Lyon : Pourquoi c’était intéressant d’en parler ?

Sébastien Escande : On interroge le passé avec des raisonnements actuels. Par exemple les questionnements de genre, de racisme, de violences aussi. Carte de Séjour était pour moi vraiment intéressant à ce titre. C’était des ouvriers immigrés.

J’ai du mal à voir aujourd’hui des groupes d’immigrés. Ça m’a interpellé. J’avais la chance de connaître Mokhtar Amini (le bassiste) et je voulais l’interroger sur ce que c’est d’être un ouvrier immigré dans le monde du rock pendant les années 1980.

Carte de Séjour a été super important dans le développement de la scène souterraine. Ils avaient un local rue des Tables claudiennes qu’ils prêtaient à d’autres groupes. C’était un lieu de fête avec des concerts tout le temps.

Commencer mon livre avec Carte de Séjour, c’était montrer une continuité de certaines pratiques.

Rue89 Lyon : Tu parles de « pratiques », quelles sont-elles ?

Sébastien Escande: C’est la volonté de faire des concerts à prix libres ou peu chers tenus par des bénévoles. Pas de sécurité. Une attention à ce que les endroits soient safe avec une ligne antiraciste et antifasciste.

Sébastien Escande et son livre À l'Arrache dans le quartier de la Guillotière
Sébastien Escande et son livre À l’Arrache dans le quartier de la GuillotièrePhoto : AG/Rue89Lyon

« Avec la gentrification, on voit qu’il y a moins de tolérance par rapport aux bruits, moins d’espaces vacants »

Rue89 Lyon : On voit qu’entre les années 1980 et les années 2000, les lieux, les codes et les musiques changent, mais ces pratiques continuent d’exister.

Sébastien Escande : Certaines pratiques existaient déjà dans les années 1970, mais dans les années 1980, c’est marqué par une structuration du réseau underground. Beaucoup de gens qui font ça commencent à se relier dans la ville, à l’échelle nationale et européenne.

Il y a une question qui traverse le mouvement punk : un groupe peut-il jouer dans une grosse salle à but lucratif ? On n’en voit certains qui refusent et ça permet de faire émerger des lieux alternatifs. On a parlé du local de Carte de Séjour.

Vers 1986, il y a eu un lieu très important, le Wolnitza, dédié à l’orga de concerts punks, hardcores, mais dans une veine anarchiste. Il y a eu un autre squat très emblématique, rue Burdeau, le Rapetou.

Cet héritage de la culture punk se retrouve ensuite dans des sensibilités différentes.

Quand on voit ensuite le milieu hip-hop électro, le milieu des free parties, il y a un vrai bagage commun des manières à exister hors des sentiers battus.

L’ouvrage sur la scène underground vient d’être rééditer pour une seconde fois

Rue89 Lyon : On pourrait se dire que ces lieux étaient centrés autour de la Croix-rousse, mais il y avait aussi des îlots à Vaise, Oullins, etc.

Sébastien Escande : Jusqu’à la fin des années 1990, le monde de la musique était très centré sur les Pentes, la Croix-Rousse et la Guillotière. Avec la gentrification, on voit qu’il y a moins de tolérance par rapport aux bruits, moins d’espaces vacants.

Ces grands hangars qui existaient et qu’on pouvait occuper temporairement n’existent presque plus. Donc il y a de plus en plus de difficultés pour trouver des lieux.

Petit à petit, on s’éloigne du centre, mais on se rend compte que le public suit. Une amie me faisait cette réflexion que le public quitte aussi ces quartiers.

Aujourd’hui c’est à la Guillotière (Lyon 7e, NDLR), peut-être plus tard ce sera à Villeurbanne. L’histoire de la musique est reliée à l’histoire des transformations de la ville.

« La vision un peu hygiéniste de ce qu’est la ville provoque un découragement de l’affichage »

Rue89 Lyon : C’est un peu la trame de fond de ton livre. Tu fais le paysage d’une ville qui évolue. Tu as pu constater ces évolutions dans ta pratique ?

Sébastien Escande : Quand je suis arrivé à Lyon, le paysage, c’était vraiment les affiches partout. Pour moi c’était formidable. Les pentes ont commencé à être complètement rénovées à partir du milieu des années 1990. Les habitants ont commencé à changer en partie et la vie du quartier avec.

J’ai une anecdote : juste après le procès, on collait des affiches avec un ami et on rencontre un couple qui nous dit que ce qu’on fait est dégueulasse. Ils nous racontent qu’ils viennent du 6e arrondissement de Lyon et que Gérard Collomb (alors maire de la ville, NDLR) leur avait promis qu’ils seraient bien ici.

Je suis toujours okay pour discuter et j’essaie d’expliquer ma démarche (on fait des concerts, on colle des affiches, etc.). Mais le monsieur, visiblement très hermétique à l’échange, me dit : ‘Si je vous pisse dessus, ça vous fait quoi’. Ça ne servait plus à rien de discuter.

Suite au procès on a eu moins d’ennui avec la police, mais plutôt avec des personnes qui montraient moins de tolérance à ce qu’est la ville. Une vision un peu hygiéniste de ce qu’est la ville provoque un découragement de l’affichage.

Rue89 Lyon : Aujourd’hui il y a toujours une place pour les lieux underground ?

Sébastien Escande : Il y a une question qui se pose, c’est l’institutionnalisation de la musique. Il y a des gens passionnés qui ont commencé de façon militante et certains se professionnalisent. Est-ce un mal ou non, je n’ai pas d’avis, il faut éviter d’essentialiser, mais ça peut transformer les lieux.

Un endroit comme Grrrnd Zéro, on pourrait considérer qu’il s’institutionnalise, mais en même temps il est porté par une poignée de militants et ça ne pourrait pas en être autrement. Il y a un local mis à disposition par la ville (de Vaulx-en-Velin, NDLR), mais par rapport à ce qui s’y passe, c’est dérisoire. C’est toujours un lieu de militantisme.

Le Sonic reçoit des aides, mais ça reste un lieu de programmation assez radical avec des prix peu chers. C’est vrai qu’il y a de moins en moins de squats, que ceux qui restent sont de plus en plus excentrés et qu’on ne voit quasiment plus d’affiches dans les rues.

Est-ce que ces différents mouvements de la ville font que les rencontres entre les personnes de classes sociales différentes sont peut-être plus difficiles. Est-ce que ça ne crée pas plus d’entre-soi ? C’est une question qui se pose.

L’Orchestre Tout Puissant Marcel Duchamp lors d’un concert au squat Grrrnd Zéro à Vaulx-en-Velin

« L’underground, c’est finalement pas toujours très underground »

Rue89 Lyon : La façon dont tu as fabriqué ton livre est elle-même influencée par ces pratiques collectives dont tu parles.

Sébastien Escande : J’avais envie de rendre hommage à celles et ceux qui m’avaient aidé à faire tout ça. Au début, tu galères pour le moindre truc. Tu galères à faire à manger pour 20 personnes. Tu ne sais pas comment on fait une affiche, comment on colle une affiche. Je me souviens d’un artiste qui m’avait dit qu’il mangeait vegan et que je n’avais rien à lui faire bouffer. Tu te sens con parce que tu ne sais même pas ce que ça veut dire. Mais il y a plein de gens qui sont là pour aider.

Un concert on le fait jamais tout seul.

On est plusieurs à tenir le bar, la billetterie, à faire de la sérigraphie. Il y a du monde partout. C’est très collectif et j’avais envie de rendre hommage à cet aspect-là.

Une fois que j’ai eu l’idée du livre, je n’ai rien fait tout seul. On me recommandait des figures. Il y a une cinquantaine de contributeurs. C’est très varié : des entretiens, des articles, des essais critiques, du collage, de la poésie, des dessins et des collections d’affiches.

On ne savait pas trop à quoi ça allait ressembler. C’est Félicité Landrivon qui a trouvé comment relier tout ça.

Rue89 Lyon : C’est déjà la deuxième impression de ton livre. C’est presque curieux pour un livre sur la scène underground non ?

Sébastien Escande : On a écoulé les 1000 exemplaires de la première édition en dix jours. Ça souligne que l’underground, c’est finalement pas toujours très underground. C’est l’un des premiers livres qui existe sur cette histoire-là donc je pense que les gens étaient curieux.

Ce qu’on voit aussi, c’est que le punk devient un lieu de recherche.

On trouve un livre équivalent à Grenoble ; c’est étonnant le nombre de livres qui documentent la scène punk. Mais au-delà du livre, ce sont des dizaines de milliers de gens qui vont dans ces concerts. L’underground fait partie du monde de la musique.

Accès au service public : à quoi sert le Pimms de Lyon ?

Accès au service public : à quoi sert le Pimms de Lyon ?

Vous avez une question administrative et vous ne savez pas où vous rendre ? Le Point d’information médiation multiservices (Pimms) de la métropole de Lyon essaye de faire le lien entre population et services publics. Panorama du Pimms de Lyon et de ses services.

Au cours du Grand débat national, des Français ont demandé plus de proximité avec les services publics. Pour répondre à ce besoin, les Maisons France Services ont été créées. En réalité, ces lieux d’accueil et d’information existaient déjà avec les Points d’information médiation multiservices ou Pimms. 83 Pimms sont d’ailleurs labellisés « France Services ».

Depuis les années 1990 et le début de la dématérialisation commencée par les bureaux d’information des grandes entreprises de services publics (notamment La Poste), les Pimms essayent d’apporter une présence locale des services publics.

Le premier Pimms est né après les émeutes des années 1990 dans le quartier populaire des États-Unis (Lyon 8e).

Pimms Lyon
L’entrée du Pimms Médiation États-Unis, dans le 8e arrondissement de LyonPhoto : Marine Delrue, 5 juillet 2022.

Malgré cette demande sociale de proximité des services publics et l’accélération de la dématérialisation, le dernier rapport d’activité du Pimms de la métropole de Lyon indique une baisse des sollicitations, quasiment divisées par deux, passant de 384 756 à 175 901 dans la métropole de Lyon.

Le Covid, en partie responsable de cette baisse d’activité, a contribué à instaurer un fonctionnement principalement sur rendez-vous. Sur le site des États-Unis (Lyon 8e), le délai d’attente pour obtenir un créneau disponible atteint désormais un mois.

1/ Les 7 sites d’accueil du Pimms de Lyon :

L’association du Pimms de Lyon propose 7 sites d’accueil. Accessible à tous et gratuit, le Pimms est ouvert uniquement en semaine :

Dès lundi 11 juillet, le Pimms de Lyon lance un « Pimms mobile », sous forme de camion itinérant. À l’issue de cette initiative, l’Association espère élargir son rayon d’action, auprès des habitants des autres communes et quartiers de la Métropole.

2/ Quels services propose le Pimms de la métropole de Lyon ?

En plus d’informer et d’orienter les citoyens vers les structures compétentes, voici une liste des services proposés par le Pimms de Lyon : 

    Explications de courriers, factures et démarches en ligneRédaction de courriers administratifs Aide à la prise de rendez-vous (carte crise, titre de séjour,…)Aide au remplissage de formulaires, dossiers, demandes de prestationsAssistance numérique (impressions, photocopies…)Aide à la création de compteAide à la réalisation d’attestations (d’hébergement, de paiements…)Déclaration de ressourcesVérification des déclarations d’impôtsAide au recours aux fonds d’action socialeVente de produits : timbres, tickets de transports en commun… Gestion de conflits entre usagers dans un lieu publicGestion d’incivilités Prévention des coupures d’eau et d’électricité Sensibilisation aux éco-gestes Ateliers numériques et de mobilité SNCFSuivi de consommation

Pour toute demande particulière, vous pouvez contacter directement le Pimms de Lyon.

Le Pimms se décrit également comme un « Tremplin professionnel ». Les sites recrutent et forment des demandeurs d’emploi au métier de médiateur.

3/ Quels sont les secteurs d’intervention du Pimms de Lyon ? 

Le Pimms agit sur le territoire et auprès de ses habitants en offrant un accès aux services publics, de l’inclusion numérique, une médiation sociale et un tremplin professionnel.

Concrètement, il propose des prestations dans plusieurs secteurs

    Service public : démarches administratives, regroupement familial, dossier de naturalisation, inscriptions scolaires… Accès aux droits : aides sociales, santé, emploi, logement, retraite… 

Si près de la moitié des demandes concernent l’accès aux droits et au service public, le Pimms intervient aussi dans d’autres domaines : 

    Médiation, Sécurité et gestions d’incivilités, Inclusion et services numériques, Vente de produits de proximité (tickets de bus, timbres…), Aide contre la précarité énergétique, Gestion budgétaire, Aide à la mobilité.  

Les Pimms travaillent également avec 10 entreprises Françaises : EDF, Engie, Enedis, Veolia, Malakoff Humanis, Keolis, SNCF, Suez, La Poste, La banque Postale. 

Risques industriels dans le Rhône : quel bilan des inspections 2021 ?

Risques industriels dans le Rhône : quel bilan des inspections 2021 ?

Sur l’année 2021, 2630 inspections ont été réalisées dans des sites industriels de la région. Quelles sont les conclusions dans le Rhône et les risques industriels identifiés ?

La région Auvergne-Rhône-Alpes compte pas moins de 5000 sites industriels dits « installations classées pour la protection de l’environnement » (ICPE), dont la plupart se trouvent dans le Rhône et l’Isère. Il s’agit de sites classés Seveso en raison de leurs risques d’accident ou de sites relevant de la directive IED c’est-à-dire présentant des risques chroniques pour la santé et/ou l’environnement associés à des pollutions. On trouve aussi une poignée de mines, des carrières et des kilomètres de canalisations de transport.

Depuis la catastrophe Lubrizol de 2019, les ICPE sont censées être contrôlées par les services de l’État (les DREAL) de manière accrue. Régulièrement, des incidents ici et là remettent la sécurité de ces installations en question, comme par exemple la pollution aux perfluorées du secteur autour de l’usine Arkema de Pierre-Bénite, au sud de Lyon, révélée au terme d’une enquête d’un an menée par l’émission « Vert de Rage ».

Ce jeudi 7 juillet, le Préfet de région et du Rhône, le Préfet de l’Isère, la Préfète secrétaire générale de la préfecture du Rhône et le directeur de la Direction régional de l’environnement, de l’aménagement et du logement (DREAL) ont fait un point sur les résultats des dernières inspections.

Usine Arkema Pierre Bénite
L’usine Arkema à Pierre-Bénite dans la vallée de la chimie au sud de Lyon. Photo Frachet, CC BY-SA 3.0, via Wikimedia Commons

100 mises en demeure de sites industriels dans le Rhône

Dans le Rhône, il y a de quoi faire. Le département compte précisément 44 sites Seveso, 101 installations ICPE, 34 carrières et plusieurs centaines de kilomètres de canalisations de transport – notamment de gaz naturel. Les inspections menées de manière inopinée ou non sur l’année 2021 ont débouché sur :

    100 mises en demeure de prendre certaines mesures préconisées lors du contrôle2 amendes9 astreintes financières 19 procès-verbaux.

Au niveau régional, il s’agit de 315 mises en demeure, 8 amendes, 35 astreintes financières et 80 procès-verbaux dressés.

Les risques industriels relevés dans la région Auvergne-Rhône-Alpes

Parmi les points soulevés lors des inspections : le stockage des produits inflammables ou combustibles à côté d’engrais. C’est un cocktail qui peut être dangereux comme l’a brutalement montrée l’explosion du port de Beyrouth le 4 août 2020.

La gestion de crise sur les sites Seveso a également fait défaut lors de certaines des 16 inspections inopinées réalisées dans la région sur l’année 2021.

Quant aux émissions de particules polluantes par les sites industriels, les inspections ont montré que des progrès pouvaient être faits sur certains des 32 sites visités.

Cette années, la DREAL a décidé de faire un focus sur les défenses incendie sur 273 sites industriels de la région. Résultat : 33 d’entre eux ont été mis en demeure de prendre les mesures nécessaires pour se mettre rapidement en conformité. Les inspections notent :

« des écarts [sont] fréquents vis-à-vis des prescriptions réglementaires visant à prévenir la pollution de l’environnement par les eaux d’extinction et les matières stockées en cas d’incendie ».

Si la DREAL se félicite de l’augmentation du nombre de contrôles réalisés entre 2018 et 2021 (+33%), elle estime nécessaire une augmentation constante des inspections, en particulier en ce qui concerne les 181 sites Seveso de la région Auvergne-Rhône-Alpes, la défense incendie d’une manière générale, l’émission de polluants dans l’air et le stockage des déchets.