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Actualités, enquêtes à Lyon et dans la région

La liberté d’expression aujourd’hui : une conférence de la Bibliothèque de Lyon avec Rue89Lyon

La liberté d’expression aujourd’hui : une conférence de la Bibliothèque de Lyon avec Rue89Lyon

La Bibliothèque municipale de Lyon (BM) propose une conférence-débat sur la liberté d’expression ce vendredi à 12h30, avec Charles Girard, maître de conférences en philosophie.

Cette conférence est animée par Laurent Burlet, journaliste à Rue89Lyon.

> Débat à suivre sur Zoom. La vidéo est à voir ci-dessous.

Charles Girard est maître de conférences en philosophie à Lyon 3 et membre de l’Institut de Recherches Philosophiques de Lyon. Il dirige le programme de recherche EGALIBEX « Liberté d’expression et égalité de participation ».

Avec lui, on sera plongé au cœur des questions actuelles autour de la liberté d’expression et de ses limites.

Tout d’abord, l’arrivée d’Internet dans le paysage médiatique et, surtout, des réseaux sociaux, a créé de nouveaux espaces de discussions dont les limites sont imposées essentiellement par les plateformes numériques.

Lorsque Twitter ferme un compte, comme celui de Donald Trump, est-ce de la censure ? Faut-il laisser aux plateformes le soin de réguler la liberté d’expression ?

Ensuite, les réactions à la suite de l’attaque contre Charlie Hebdo et, plus récemment, à la suite de l’assassinat de Samuel Paty montrent qu’il y a une tendance à vouloir restreindre la liberté d’expression au nom de la liberté de conscience pour ne pas offenser certaines religions. Faut-il alors restreindre la liberté d’expression actuelle pour ne pas offenser les croyants ?

Autrement dit, pourquoi Eric Zemmour et aujourd’hui CNews sont-ils condamnés par la justice et pas Charlie Hebdo lorsque le journal a reproduit les caricatures de Mahomet ?

>> Cette conférence-débat « RDV Médias » sur la liberté d’expression fait partie du cycle « la Fabrique de l’info » de la BM de Lyon.
Pour suivre le débat et y participer, c’est ici.

La vidéo sera mise en ligne ici prochainement

La banderole de tête de la marche républicaine du 11 janvier 2015 à Lyon. "Je suis Charlie - Pour la liberté d'expression". ©Rue89Lyon
La banderole de tête de la marche républicaine du 11 janvier 2015 à Lyon. « Je suis Charlie – Pour la liberté d’expression ».Photo : Rue89Lyon
#Liberté d'expression

Marche des jeunes pour le climat et contre la précarité étudiante à Lyon

Marche des jeunes pour le climat et contre la précarité étudiante à Lyon

Vendredi 19 mars 2021, à l’occasion de la journée mondiale de mobilisation pour le climat et la justice sociale, une manifestation débutera à 14h, place de la Comédie. C’est la troisième année consécutive que cette marche de la jeunesse pour le climat a lieu à Lyon.

Organisée par Youth for Climate Lyon, la manifestation gagnera place du Maréchal Lyautey, longera les quais du Général Sarrail, passera par la rue Garibaldi, Bloch et Roy pour se terminer au parc Blandan (7ème arr.).

2 ans après la première marche scolaire pour le climat à Lyon

L’événement avait été partiellement annulé l’année passée. La grève pour le climat du vendredi avait été maintenue mais la marche du samedi avait été empêchée à cause de la situation sanitaire. En mars 2019, entre 12 000 et 15 000 jeunes avaient défilé.

En dépit de la situation sanitaire, il est toujours aussi important pour les jeunes de Youth for Climate « de rappeler l’urgence climatique, d’écouter les scientifiques, celle d’une transition radicale et socialement juste, et celle d’un système plus démocratique. »

Selon Youth for Climate, le gouvernement français est responsable des catastrophes écologiques passées et à venir :

« Le saccage des mesures de la Convention Citoyenne pour le Climat, dont plus de 80% ont été modifiées ou tout simplement supprimées, n’est qu’une illustration de plus de l’absence de volonté du gouvernement à prendre des mesures réelles. »

Marche pour le climat Lyon
Marche lors de la première grève des jeunes pour le climat le 15 mars 2019 à LyonPhoto : AD / Rue89Lyon.

Une marche pour le climat et la situation des étudiants à Lyon comme en France

Les participants des éditions précédentes étaient surtout lycéens et étudiants. Vendredi 19 mars 2021, le mot d’ordre sera donc aussi de se mobiliser contre la précarité étudiante, qui sévit particulièrement en ces temps de pandémie. Deux syndicats de personnels de l’éducation nationale ont appelé à faire grève avec les organisations de jeunesse : la SNES ainsi que Sud Education.

Les communiqués de la manifestation rappellent les chiffres qui font état du malaise étudiant : 23% des étudiants disent avoir eu des pensées suicidaires durant le premier confinement, 42% des jeunes de 18-25 ans déclarent avoir eu des difficultés à financer des actes médicaux durant les 3 derniers mois, et 52% avoir eu des difficultés à payer leur logement, selon une étude pour la fédération des associations générales étudiantes (Fage) réalisée par Ipsos.

grève pour climat Lyon
La « grève pour le climat » du 15 mars 2019 à LyonPhoto : AD/Rue89Lyon
#Lycéens

Commune de Lyon : comment la Guillotière est devenue le « quartier des luttes »

Commune de Lyon : comment la Guillotière est devenue le « quartier des luttes »

Ce jeudi 18 mars, une partie de la France commémore le début de la Commune de Paris. Moins sanglante, la Commune de Lyon à la Guillotière a cependant été plus précoce et connue plusieurs étapes. Géographiquement, elle a décalé le terrain « de la lutte sociale » de la Croix-Rousse à la Guillotière. 150 ans plus tard, l’actuelle majorité veut effectuer un « devoir d’histoire » sur cet événement « symbole des luttes sociales. »

Nous sommes au matin du 1er mai 1871. Après une après-midi et une nuit de combat, le calme commence à revenir sur la rive gauche lyonnaise. Les forces gouvernementales ont fini par reprendre la place du Pont (actuelle place Gabriel-Péri). Les derniers restes de la Commune de Lyon se sont éteints. 

L’armée a dû s’y reprendre à plusieurs fois. La veille, deux colonnes ont été lancées. Une première est partie du Pont Gallieni et est remontée par la rue de Marseille. La deuxième, basée à Perrache, devait rejoindre la place du Pont en passant par l’actuel pont de la Guillotière. 

« Par deux fois, des troupes ont été changées car les appels à « lever la crosse en l’air » ont fonctionné. La troisième a été la bonne. »

Matthieu Rabbe, auteur du livre Les communards à Lyon – Les insurgés, la répression, la surveillance

Bilan : entre trente et une centaine de morts, suivant les sources, pour le dernier soubresaut de la Commune de Lyon. 

Une plaque commémorative à la Guillotière ?

« La commémoration de la Commune de Lyon a aujourd’hui une importance pour la ville. Elle est un événement symbolique de luttes sociales fondamentales. Or, ces questions sociales sont importantes pour une mairie écologiste. Il n’y a pas de transformations fortes, sans prise en compte de la question sociale. Plus qu’un devoir de mémoire, il y a un vrai devoir d’histoire à faire sur le sujet. » 

Florence Delaunay, adjointe au maire de Lyon, en charge des questions de Droits et égalités, mémoire, culte et spiritualité, pour Rue89Lyon

(suite…)

#Canuts#Révolte

Dispel : une friche artistique sous pression près de Grenoble

Dispel : une friche artistique sous pression près de Grenoble

À Saint-Martin-le-Vinoux, une ville limitrophe de Grenoble, Dispel est une friche artistique installée depuis 1998. Elle est aujourd’hui menacée d’expulsion et de destruction. Ses résidents luttent pour la survie du lieu et tentent de faire entendre leurs voix auprès des collectivités, qui se renvoient la balle quant aux responsabilités.

Dispel, c’est une humble demeure d’artistes. Il y a un parking, un bâtiment industriel de béton, bas et blanc, des arbres dénudés par l’hiver. Le lieu est dominé par la montagne, et la Casamaures, un bâtiment du XIXe siècle dont le style — oriental, coloré est grandiloquent. Le tout tranche avec Dispel, ancienne laiterie installée à Saint-Martin-le-Vinoux (accolée à Grenoble).

Au sein du bâtiment, on trouve cinq associations, aux compétences multiples.

Les artistes de Dispel sont masqués mais déterminés.

Ils s’appellent MTK, Laps, Culture Ailleurs, Cinex ou Octobre et sont héritiers d’une histoire artistique de l’agglomération.

Certains travaillent depuis plus de 20 ans ici, autour de l’expérimentation sur de la pellicule pour film nécessitant l’emploi d’imposantes machines, sur la pratique de la sérigraphie et de la risographie, et la réalisation de documentaires. Mais ce creuset de culture est menacé :

« On a appris par surprise que la Métropole (à qui appartient le lieu) mettait en demeure la Ville de Grenoble (qui nous délivrait une convention) de vider les lieux », explique Richard Bokhobza, un des résidents.

« Tout se décide dans une période compliquée pour les artistes »

Pourquoi ce coup de pression ? La question est d’abord d’ordre administratif et, pour démêler cela, il faut revenir en 1998. À cette époque, la Métropole signe une convention d’occupation avec la Ville de Grenoble, qui la répercute sur les associations qui occupent Dispel.

« Aujourd’hui, il n’y a pas de lien contractuel entre Dispel et la Ville de Grenoble. La convention s’est achevée en 2015 sans être reconduite », explique au téléphone Lucille Lheureux, élue « aux Cultures » qui fait suite à Corinne Bernard, à la Ville .

Depuis, les artistes de Dispel sont dans les locaux, sans que personne n’y trouve rien à redire. Ce n’est qu’à la fin de l’année 2020 que les choses commencent à bouger, négativement pour Dispel. Se met alors en place une mobilisation — affiches collées un peu partout dans la métropole de Grenoble, lancement d’une pétition de soutien (qui recueille plusieurs centaines de signatures) afin de défendre le lieu, et ses artistes.

Lorsque Rue89Lyon les rencontre sur place, début janvier, le collectif est toujours présent, l’esprit combatif. La menace n’a pas été mise à exécution, mais elle pèse toujours sur les épaules des résidents.

« Nous passons beaucoup de temps et d’énergie à essayer de se sortir de cette situation. Mais tout cela se décide dans une période compliquée pour les artistes », atteste Julien Lobbedez.

De son côté, Lucille Lheureux fait remarquer :

« Cela ne concerne pas la Ville de Grenoble, car le lieu est à Saint-Martin-le-Vinoux. Mais je n’ai pas entendu de voisins, d’écoles ou d’associations proches défendre le maintien sur place du collectif. Je pense que ça aurait été intéressant ».

Un maire et des photos

2020, c’est aussi le moment où le nouveau maire de Saint-Martin-le-Vinoux (aussi vice-président à la Métropole, chargé des espaces publics, de la voirie), Sylvain Laval, décide de rendre une visite à Dispel. Ce dernier a déjà une carrière — il a été chef de cabinet de plusieurs ministères de 2013 à 2017 — et s’intéresse soudainement au bâtiment. Les résidents rapportent :

« Il voulait constater, avec la police municipale, que le bâtiment était dégradé. Il n’est resté que 20 minutes, et a pris quelques photos à la sauvette », revient Fabien Fischer, autre résident des lieux.

Il conclut :

« Il a ensuite envoyé cela à la préfecture qui s’est saisie du dossier, ce qui a abouti à la première décision de la métropole, fin décembre ».

Ce dernier, contacté, n’a finalement pas souhaité répondre à nos questions.

C’est aussi la position de la métropole, que les membres de Dispel rencontrent :

« La collectivité nous dit qu’on ne travaille pas dans de bonnes conditions. Ils veulent nous mettre dehors pour notre bien », soupirent encore les résidents.

Les membres de Dispel contestent la vétusté de leur lieu de travail.

« Plusieurs architectes différents sont passés et attestent de la non-dangerosité des lieux. Ici ce n’est pas vétuste », atteste Richard Bokhobza.

Pour sa part Christophe Cardoen, de l’association Laps regrette :

« Lors de sa visite, nous avons essayé de discuter avec le maire, mais il a répété à plusieurs reprises qu’il se moquait de ce que l’on faisait ici. Seul le bâtiment l’intéresse ».

Un «relogement heureux»

Le bâtiment est en effet intéressant : il fait partie de l’histoire industrielle de la ville, avec ses deux toits pointus, et les baies vitrées à l’étage. De plus, les discussions avec les collectivités sont lancées depuis longtemps. « Voilà trois ans qu’on parle de notre relogement », explique Fabien Fischer, qui se souvient de la formule de la précédente municipalité grenobloise : faire « un relogement heureux ».

Lucille Lheureux, la nouvelle élue aux Cultures à Grenoble, évoque :

« On a des pistes avec la Métropole, et on continue de faire notre part pour trouver une solution. Mais on dispose de peu de friches de ce type. Maintenant, on espère que des bâtiments pourraient convenir dans d’autres villes de la métropole. »

Le blanc de la laiterie Peldis (devenue Dispel) vient trancher avec les couleurs de la Casamaures.

De son côté, Dispel désespère : « Ici, on a 750 m2. On peut s’adapter, mais on ne nous a rien fait visiter. À la fin, la Ville veut nous reloger association par association, alors qu’il y a une synergie, un travail en commun. Le problème, c’est qu’on nous demande de le quantifier, mais c’est impossible. » 

Ces liens ont eu le temps de se tisser en presque un quart de siècle de collaboration et de voisinage artistique. Des productions qui essaiment à l’extérieur. Comme MTK, qui dans les années 90, va développer un réseau (de Paris, à Nantes et Strasbourg) de laboratoires d’expérimentations sur le développement de films.

« Nos projets sont dirigés vers l’extérieur, que ce soit Grenoble ou plus loin. Nous ne sommes pas dans la « culture vitrine », on est moins visible, mais on se produit tout le temps », confirme Djamila Daddi-Addoun, réalisatrice à Dispel.

Elle poursuit : « Dispel, ce sont trois associations au départ. Mais depuis, il y a eu des transmissions au sein de ces structures, que ce soit des connaissances ou des outils ». Dispel est aussi l’une des dernières héritières de l’époque où les friches artistiques étaient mises en valeur. À Grenoble, plusieurs lieux s’ouvrent dans les années 90 — Polder, le Brise-Glace. Depuis, ils ont tous disparu, ou presque, pour être remplacés par des projets urbains imposants.

Un départ de Dispel, pour quoi à la place?

Reste à savoir ce qui pourrait remplacer Dispel ? Les regards des résidents se tournent vers la Casamaures, le bâtiment historique. Dans Libération, la propriétaire milite pour que les « abords de la Casamaures soient respectés en vertu des lois et mesures dédiées aux monuments historiques classés ». Comprendre : elle aimerait bien que le bâtiment industriel disparaisse pour laisser place nette à « sa » Casamaures.

Christophe, dans son atelier.

D’autant que la Casamaures a gagné une petite enveloppe de la part du Loto du patrimoine, porté par Stéphane Bern (pour 11 000euros) et tente d’en lever encore plus pour rénover un bâtiment qui a subit des infiltrations d’eau. « On nous dit que notre bâtiment est moche. Et puis le Loto du Patrimoine de Stéphane Bern, ça semble beaucoup intéressé les décideurs locaux. On nous mettrait dehors avec cet argument », regrette Richard Bokhobza.

Du coup, le bâtiment « moche » laisserait la place à un beau jardin, ce qui ne manque pas de faire sourire le collectif  : « Il y a quelques mois à peine, étaient rasés 5000 m2 de jardins ouvriers à la Buisserate, à quelques centaines de mètres d’ici, et l’on envisagerait de détruire le Peldis pour y mettre des jardins … (ouvriers ?!). »

D’après Lucille Lheureux, qui est aussi élue à la métropole, « il n’y pas de calendrier de chantier qui justifie la sortie des locaux », ajoute-t-elle.

Du reste, le cas de Dispel pourrait être instrumentalisé dans le cadre de la guerre des gauches. Depuis les élections métropolitaines de 2020, une tension fait jour entre le maire de Grenoble Éric Piolle, et le président de la Métropole, Christophe Ferrari. Un combat qui s’étend sur différents fronts : autour d’une piste cyclable, d’une clinique, et peut-être donc, Dispel.

Après le premier coup de pression en décembre 2020, la nouvelle échéance est fixée en mars 2021. Mais aucune solution de ne semble émerger. Alors que le secteur culturel, en pleine crise de covid, est au plus bas. « On a eu plein de dates repoussées à février ou mars. On n’aura pas le temps de préparer le déménagement », assure Christophe Cardoen. Recontacté fin février, la situation n’avait toujours pas évoluée, et la métropole restait mutique. Les artistes n’ont pas fini de se battre.

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Covid-19 : l’épidémie continue de progresser dans le Rhône

Covid-19 : l’épidémie continue de progresser dans le Rhône

Dans le Rhône et la Métropole de Lyon, la dynamique épidémique semble progresser. Alors que la situation reste globalement stable en Auvergne-Rhône-Alpes, le nombre de patients hospitalisés et en réanimation dans le Rhône continue d’augmenter légèrement.

Dans le Rhône, pas vraiment d’amélioration. La circulation du virus et de ses variants reste forte. La semaine passée, le taux d’incidence (nombre de cas pour 100 000 habitants) connaissait une évolution stable. Il est reparti à la hausse (+18% sur une semaine au 12 mars). Dans la Métropole de Lyon, il affichait près de 290 cas pour 100 00 habitants, un niveau plus atteint depuis la mi-novembre 2020, en plein deuxième confinement.

Difficile toutefois de dire si elle progresse dans un contexte de hausse assez soutenue du dépistage (+22% en une mois). Dans le même temps le taux de positivité (proportion de tests positifs dans l’ensemble du dépistage) est resté relativement stable (+0,8 point).

Dans le Rhône, le variant anglais progresse encore

La semaine passée, selon les chiffres de Santé Publique France, le variant anglais représentait au moins 65% des tests positifs analysés dans le Rhône. Au 13 mars, il représentait près de 75% des tests positifs. La souche « classique » ne représentait à cette date que 11% des cas positifs.

Le variant anglais est désormais majoritaire dans l’ensemble des départements d’Auvergne-Rhône-Alpes. La semaine passée, seule la Haute-Loire comptait encore une majorité de cas positifs à la souche classique. Une semaine plus tard ce n’est donc plus le cas.

Patients Covid-19 : hospitalisations toujours en légère hausse dans le Rhône

Le Rhône connait une évolution des indicateurs hospitaliers quelque peu différente du reste de la région Auvergne-Rhône-Alpes. Depuis le 25 février, le nombre de patients Covid-19 hospitalisés dans le Rhône en moyenne sur une semaine est en hausse constante.

Selon les données de Santé Publique France, ils étaient 790 au 25 février contre 876 au 15 mars (en moyenne sur une semaine). Soit une augmentation de 11% environ en une vingtaine de jour. Dans l’ensemble de la région, les hospitalisations en simultané de patients Covid-19 diminuent sans arrêt depuis début janvier. Sur la même période, elles ont ont diminué de 8% environ.

Depuis la semaine dernière, les patients Covid-19 hospitalisés en réanimation ou soins intensifs est restée stable dans le Rhône. Dans la région Auvergne-Rhône-Alpes, le taux de tension sur les services de réanimation avoisinait les 80% au 16 mars. Cela signifie que 80% de la capacité initiale des lits de réanimation de la région étaient occupés par des patients Covid-19. Ce nombre de lits étant ajusté au fil du temps, la capacité a été augmentée. A cette date, dans les établissements des HCL à Lyon et dans le Rhône par exemple, les patients Covid-19 occupaient environ 45% des lits de réanimation actuellement ouverts (dont la capacité est 30% supérieure par rapport à la normale).

Si la circulation épidémique progresse, logiquement elle devrait se traduire par une tension encore forte dans les jours à venir dans les hôpitaux du Rhône.

Pas de progression de l’épidémie en Auvergne-Rhône-Alpes

À l’échelle de la région, la lecture des indicateurs de l’épidémie de Covid-19 est plus rassurante que dans le Rhône. Comme lors de notre précédent point hebdomadaire, l’évolution semble toujours stable dans la région. Malgré la présence majoritaire du variant anglais.

Le taux d’incidence sur une semaine glissante est bien en hausse depuis une semaine (208 cas au 12 mars contre 180 cas pour 100 000 habitants au 6 mars, soit +15%). Toutefois, cette hausse s’inscrit dans un contexte de forte hausse du dépistage. Dans le même temps, la proportion de tests positifs est restée stable.

Le nombre de patients Covid-19 hospitalisés continue de diminuer dans la région. Longtemps stabilisé autour des 4000 hospitalisations en simultané en décembre et janvier, il pourrait bientôt atteindre les 3000 hospitalisations depuis une baisse plus marquée au cours du mois de février.

On observe d’ailleurs une baisse assez significative du nombre de personnes âgées hospitalisées. Une baisse légère des 70-79 ans et bien plus forte au-delà de 80 ans. Une tendance en cours depuis le mois de janvier mais qui là aussi semble s’accélérer ces dernières semaines. Peut-être sont-ce là les premiers signes de la campagne de vaccination qui cible en priorité ces tranches d’âge.

Rhône, Drôme et Isère, les départements où l’épidémie circule le plus ces derniers jours

Vous pouvez également visualiser l’évolution du taux d’incidence par communes sur cette carte (zoomez ou recherchez la commune par son nom) :

Loi « sécurité globale » à Lyon : la préfecture du Rhône interdit une manifestation

Loi « sécurité globale » à Lyon : la préfecture du Rhône interdit une manifestation

La préfecture du Rhône a interdit la marche aux flambeaux qui devait avoir lieu ce mardi soir à Lyon, au moment où les débats sur la loi « sécurité globale » commencent en séance publique au Sénat.

Les organisations réunies au sein du collectif « NON à la loi sécurité globale » ne désarment pas. Après un rassemblement samedi dernier réunissant environ 500 personnes et amputé des intermèdes musicaux sur décision de la préfecture du Rhône, une nouvelle manifestation était prévue ce mardi soir à 18h30 au départ du palais de justice du Vieux Lyon pour rallier la préfecture.

Mais ce lundi, le préfet a signé un arrêté d’interdiction de cette manifestation qui devait se dérouler sous forme de marche aux flambeaux.

Dans cet arrêté, la préfecture met en avant la situation sanitaire – variants anglais dominants et taux d’incidence qui dépasse le seuil d’alerte de 250 cas pour 100 000 habitants – et les violences qui ont émaillé des manifestations précédentes contre la loi « sécurité globale ». On peut lire notamment dans les arguments :

« Considérant que par leur violence, leur caractère radical et répétitif, les agissements illégaux et violents survenus dans le cadre de mouvements sociaux ou contestataires pour dénoncer la loi sur la sécurité globale, excédent le cadre de la liberté de manifestation et les désagréments qu’un mouvement revendicatif peut entraîner, de manière générale, à l’égard des usagers ».

Une interdiction d’une manif contre la loi « sécurité globale » à Lyon : « un diktat jamais subi »

Après les périmètres d’interdiction de manifester systématiquement mis en place, la dispersion d’une manifestation avant son terme, la préfecture du Rhône a franchi un cran supplémentaire dans le contrôle du mouvement contre la loi « sécurité globale » en interdisant totalement une manifestation.

Dans un communiqué, le collectif « NON à la loi sécurité globale », qui avait déposé cette manifestation, dénonce « un diktat jamais subi ». Il s’étonne que l’arrêt préfectoral ne contienne « pas un mot sur le rassemblement de samedi dernier » :

« Se serait-il trop bien déroulé aux yeux des autorités pour servir d’exemple là où les violences de toutes parts viennent au contraire quasi systématiquement reléguer nos revendications au second plan ? Toujours est-il qu’en voulant simplement protester contre des mesures que nous considérons comme liberticides, « la manifestation projetée est de nature à troubler l’ordre public ». Rien de moins ».

Autre argument développé par la préfecture, l’impossibilité lié à l’horaire de la manifestation – 18h30 – alors que le couvre-feu est à 18h. Les organisateurs n’acceptent pas non plus cet argument :

« Notre marche était prévue après 18 heures et cela ne serait pas possible en temps de couvre-feu ? Sur la base du même décret d’urgence sanitaire, la préfecture des Pyrénées-Orientales n’a pourtant jamais interdit de telles manifestations nocturnes à Perpignan.
Le département du Rhône est en surveillance renforcée face à la propagation du virus ? Exercer une liberté fondamentale comme le droit de manifester après 18 heures, c’est justement éviter le moment où il y a le plus de monde dans la rue et permettre le respect des gestes barrière ».

Et de conclure :

« Etat d’urgence ou pas, la préfecture a en tout cas une conception extrêmement encadrée de la liberté. Ce n’est pas la nôtre. Cette loi [« sécurité globale »] et toutes les restrictions à nos libertés qu’elle contient devrait ainsi poursuivre son parcours législatif en catimini ? Certainement pas ».

Ce samedi 20 mars, le collectif « NON à la loi sécurité globale » de Lyon annonce s’associer aux marches Vérité et Justice dans le cadre de la journée internationale contre le racisme et les violences policières.

La marche des libertés à Lyon.
Entre 1000 et 2000 personnes ont manifesté samedi 30 janvier à Lyon contre la loi « sécurité globale »

Occupation de l’Opéra de Lyon, « pour les précaires de la culture et les autres »

Occupation de l’Opéra de Lyon, « pour les précaires de la culture et les autres »

Dans l’agglomération de Lyon, où le mouvement social a mis du temps à être lancé, deux structures culturelles sont désormais occupées. Après le TNP (théâtre national populaire), c’est l’Opéra de Lyon qui est désormais investi par plusieurs acteurs culturels et notamment des étudiants en arts. Ailleurs en région, l’initiative a aussi fait des petits.

 

Opéra de Lyon occupé depuis le 15 mars. ©DD/Rue89Lyon
Opéra de Lyon occupé depuis le 15 mars 2021. ©DD/Rue89Lyon

Pas simple de s’installer dans l’Opéra de Lyon où la direction n’a pas vu d’un bon œil arriver une petite foule d’étudiants (en arts, en théâtre, en musique), pour élire domicile sur place. Un lieu central et emblématique de la ville, qui s’est par ailleurs trouvé sous les projecteurs de la presse locale récemment, avec une baisse de ses subventions municipales. Mais ce n’est pas cette coupe que sont venus critiquer les occupants.

Les matelas et les cafetières ont été installées, malgré l’accueil un peu froid. « Pour un petit moment », promet-on. Dans l’agglomération de Lyon, le principe d’occupation des lieux culturels a démarré la semaine dernière au TNP à Villeurbanne, faisant suite à l’Odéon à Paris notamment.

John, contrebassiste et membre du Collectif unitaire 69 à la manœuvre, entre autres, insiste sur le fait qu’il ne s’agit pas d’une revendication sectorielle :

« On veut faire entendre la voix de tous les précaires. Il ne s’agit pas que des intermittents du spectacle, même si les occupations se font dans des lieux culturels. La situation sociale actuelle très grave concerne aussi bien les extras de la restauration que les artistes ou les techniciens de la culture. »

Et d’avancer, pour tenter de « corriger ce que la plupart des médias disent » :

« La réouverture des lieux culturels, c’est presque la dernière de nos revendications. »

Reste en tête de liste la demande de la reconduction d’une année blanche, pour les intermittents du spectacle qui ont pu en bénéficier en 2020 mais pour qui rien n’est acté en 2021. Le régime indemnitaire est suspendu à la réalisation d’heures -mission quasi impossible en période de crise sanitaire.

Motif de circulation après couvre-feu : « manifestation »

Opéra de Lyon occupé en mars 2020. ©DD/Rue89Lyon
Opéra de Lyon occupé en mars 2021. ©DD/Rue89Lyon

À l’Opéra de Lyon, ce sont principalement depuis ce lundi des étudiants du conservatoire, de l’École nationale de musique ou encore de l’ENSATT, qui ont organisé des roulements pour qu’il y ait « constamment une dizaine de personnes sur place, de jour comme de nuit ». Ils estiment tomber sous le couperet d’une double-peine, ainsi résumée sur les banderoles : « étudiants + futurs intermittents du spectacle ».

L’organisation portée par les occupants du TNP et de l’Opéra doit rendre prochainement « plus homogènes » les groupes de personnes mobilisées.

« On voudrait évidemment soutenir tous les autres étudiants, hors du secteur culturel, qui sont dans une grande souffrance actuellement », exprimait ce mardi matin Mathieu, apprenti comédien à l’ENSATT, après sa première nuit à l’Opéra.

Contrairement au TNP, aucune loge n’a été mise à disposition. Le directeur de l’Opéra, Serge Dorny, invoque en effet une activité au sein de la structure toujours intense (avec des créations, répétitions, etc.).

Les occupations semblent toutefois parties pour durer, avec des assemblées générales quotidiennes dans les deux lieux. Les acteurs du mouvement ont rempli des attestations de sortie (nécessaires pendant le couvre-feu fixé à 18h) avec, pour motif, « manifestation ». Et cela, jusqu’au 30 juin.

Dans la région, la salle de concert Le Fil de Saint-Étienne est également occupé, tout comme l’Espace Malraux à Chambéry (scène nationale) et la Comédie de Valence.

[Podcast] Rencontre autour de l’érosion de l’obscurité nocturne en ville

[Podcast] Rencontre autour de l’érosion de l’obscurité nocturne en ville

Autour d’une thématique commune, la revue annuelle DÉPLI fait dialoguer trois regards : analytique, artistique et littéraire. La possibilité de ce dialogue est portée par un format singulier : un jeu de dépliages progressifs et une lecture circulaire. Son sujet est la ville : Lisières urbaines, Ville en chantier, Nuit(s). Comment simultanément déplier un sujet, la ville aujourd’hui, sur le fond et la forme ?

Une conversation à écouter en ligne, en direct, puis disponible en podcast. Le texte ci-après est signé par l’une des intervenant.es, Lou Herrmann (docteure en urbanisme, chargée de mission dessin et édition à l’École urbaine de Lyon, dessinatrice et éditrice de la revue DÉPLI).

 

Même dans les heures les plus avancées du soir, la nuit n’est pas toujours noire de partout. L’obscurité nocturne s’érode en certains lieux, surtout en ville. Une lumière artificielle l’élime, celle de l’éclairage urbain. Avec lui se posent alors d’importants défis environnementaux et sociaux.

C’est autour de ce constat que la revue DÉPLI a organisé, dans son dernier numéro #1.3. Nuit noire, la rencontre entre trois regards : celui de Samuel Challéat, géographe spécialiste de la nuit, celui de Grégoire Damon, écrivain poète urbain et celui Sophie Fernandez, illustratrice scientifique, dessinatrice de fougères disparues.

Ensemble, ils explorent ce qui est ébranlé dans la remise en cause de l’alternance lumineuse du jour et de la nuit, chaque membre du trio portant sa sensibilité, son vocabulaire, son intelligence propre. Observant les effets de l’éclairage urbain sur le vivant en ville, le trio s’engage dans un échange analytique, poétique et illustré sur la nuit urbaine, ses couleurs, ses habitants, ses frontières, les outils pour l’appréhender, la représenter et la préserver. Au cœur de cette rencontre, la nuit y apparaît comme une expérience spatiale, temporelle, sensorielle complexe, éclairée et en danger.

Pour donner à voir le processus créatif multi-mains générateur de ses pages, DÉPLI a tenu une chronique l’été de sa création, dont voici quelques morceaux choisis, rendant visibles le bricolage, les aller-retours, les échanges, les questions et les matières qui ont construit ce numéro.

13.08.20_Chronique 2 // Les nuances de la nuit

La nuit héberge une multitude d’autres couleurs que le noir. Il y a d’abord l’heure bleue qui ouvre, pour quelques instants, le bal symphonique des oiseaux mais aussi le large panel de couleurs jaunes et orangers qu’offre la lumière artificielle, dans lequel Grégoire propose de nous faire voyager.

C’est aussi cette trame à décomposer, comme autant de couches de temps superposés, que Sophie tente de sculpter par diffraction.

#1.3. fait donc l’expérience quasi magique de s’approcher des différentes sources lumineuses disséminées dans la nuit urbaine pour désolidariser les couleurs et révéler l’étendue du spectre. Le noir n’étant plus du tout une absence de couleur.

Lyon by night. DR
Lyon by night. DR

31.08.20_Chronique 3 // Frontière épaisse

#1.3 propose de suivre Samuel, là où les luttes convergent. Quand penser et construire le réseau écologique sombre ne signifie pas toujours « débrancher » les territoires mais aussi revégétaliser les villes pour créer de l’ombre. Démultiplier la nuit à travers ces milliers de nuances.

La frontière entre le jour et la nuit n’est pas une ligne inframince mais un espace-temps irisé dans lequel Grégoire se plonge en éclaireur (presque éclairé ?) explorant pour nous le flou des limites.

04.09.20_Chronique 4 // Les habitants de la nuit

Quand vient la nuit, partout sur le territoire, on entend d’autres chants. Est-ce qu’ils apparaissent à la tombée du jour ? Ou sommes-nous seulement devenus, à ce moment-là, assez silencieux pour pouvoir les entendre ?

Chaque son, chaque bruissement, chaque cri ajoute à la liste de ce bestiaire nocturne qui occupe Samuel dans ses recherches, que tente de capturer Sophie sur le papier et qui se déplie au sens propre comme au figuré dans les descriptions en déluge de Grégoire. Mais peut-être que dans ce #1.3 se cachent aussi d’autres présences.

Les fantômes ne sont pas toujours ce/ceux que l’on croit.

08.09.20_Chronique 5 // Totems

Un flash et tout le monde disparaît. Dans la lutte contre la pollution lumineuse, il y a des animaux totems : la chouette, le grand paon de nuit, le ver luisant…

Ils peuplent les logos des associations, les discours des scientifiques et des militants à mesure qu’ils disparaissent de leurs milieux de vie. Si l’on n’essaie pas d’éteindre la lumière, c’est eux qui glisseront vers l’extinction.

Mais à travers les pages nocturnes de #1.3, on rencontre également d’autres espèces qui, elles, sont capables (parfois à leurs dépends) d’exploiter la manne de l’éclairage, renvoyant ainsi à une plasticité comportementale du vivant. Un numéro comme une fenêtre sur un monde en pleine mutation. Vers quels futurs urbains ?

Sophie, Grégoire et Samuel parlent et se parlent. La possibilité de leur dialogue repose sur le format origamique de la revue. La dimension matérielle de DÉPLI porte ainsi ce projet de rencontre. DÉPLI s’éloigne du format livresque classique, porteur d’un risque – celui de la juxtaposition des points de vue.

Au contraire, la revue se découvre par un jeu de cadavre-exquis, de dépliages progressifs, de découvrement/recouvrement mettant sans cesse en regard les pages et donc les propositions du trio.

Illustration, Renard. ©Sophie Fernandez
© Sophie Fernandez

« Fond et forme : déplier l’appréhension de la ville », ce mercredi 17 mars, de 18h30 à 19h30.

Avec :

Samuel Challéat. Docteur en géographie, chercheur invité au laboratoire Géode (Géographie de l’environnement, unité mixte de recherche CNRS-Université de Toulouse 2) et coordinateur du Collectif Renoir (Ressources environnementales nocturnes et territoires).

Grégoire Damon. Ecrivain, il a publié un premier roman, « La Rue de la soif », en 2007 (ArHens), en 2018 il publie « Fast-Food » (Buchet Chastel).

Lou Herrmann. Docteure en urbanisme, elle est chargée de mission dessin et édition à l’École urbaine de Lyon. Parallèlement, elle est dessinatrice et éditrice de la revue DÉPLI.

Animation :

– Valérie Disdier, responsable du pôle programmation et diffusion de l’École urbaine de Lyon.

Pour écouter le débat, mercredi 17 mars à partir de 18h30 ci-après :

Tout le programme du mois du mars des Mercredis de l’Anthropocène saison 5.

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#Revue

Le « Revenu de Solidarité Jeunes » adopté par la Métropole de Lyon comble-t-il des vides ?

Le « Revenu de Solidarité Jeunes » adopté par la Métropole de Lyon comble-t-il des vides ?

Le Conseil de Métropole a adopté un « revenu de solidarité jeunes ». Sorte de « RSA » à destination de jeunes non pris en charge par d’autres aides, le dispositif sera effectif dès le mois de juin prochain dans l’agglomération de Lyon. C’est entre 300 et 400 euros qui doivent être distribués chaque mois à 2 000 jeunes précaires -dont on ne sait pas encore comment ils seront choisis exactement.

Bruno Bernard, le président écologiste de la Métropole l’a annoncé : le « revenu de solidarité jeunes » (RSJ) verra le jour dans l’agglomération.

Pas moins de 10 millions d’euros vont être investis dans le dispositif qui concernera dans un premier temps 2 000 jeunes qui pourront bientôt déposer leurs dossiers de candidature pour bénéficier du dispositif. Comme l’a précisé Bruno Bernard à l’occasion du conseil de métropole de ce lundi :

“C’est expérimental.”

Bruno Bernard à la conférence de presse sur la ZFE du 12/03/2021 ©LS/Rue89Lyon
Bruno Bernard en conférence de presse, le 12/03/2021.Photo : LS/Rue89Lyon

Une expérience coûteuse donc, mais qui pourrait tendre une main secourable à des jeunes précaires, âgés de 18 à 24 ans, plus que jamais affaiblis par la crise sanitaire.

L’aide doit être attribuée pour trois mois avec une réévaluation de la situation de chacun, avec une durée maximale de deux ans. Les 2 000 jeunes sélectionnés pourront recevoir 400 euros s’ils n’ont aucun revenu, 300 euros s’ils touchent quelques revenus.

Combler un vide d’accompagnement ?

Il s’agit donc d’une déclinaison à la sauce locale d’un « RSA Jeunes ». En effet, Revenu de Solidarité Active (RSA) habituel est un dispositif gouvernemental qui n’inclut pas les personnes de moins de 25 ans, ou alors seulement ceux qui ont déjà travaillé plus de deux ans.

La plupart des aides économiques à destination de la jeunesse précaire sont débloquées par des institutions qui gravitent autour du monde universitaire, comme les bourses du Crous par exemple. Et qui s’adressent donc aux étudiants.

En France, il existe une seule aide pour les jeunes qui sont sortis de tous les dispositifs de formation ou d’emploi. En anglais, on les appelle les NEET : « Neither in Employment nor in Education or Training ». Cette aide a vu le jour en 2013, sous le quinquennat de François Hollande, et s’appelle la Garantie Jeune.

Le Revenu de Solidarité Jeunes, un dispositif « Garantie Jeunes » bis ?

Cette aide s’adresse aux jeunes de 16 à 25 ans révolus et en situation de précarité, qui sont exclus des dispositifs cités plus haut, qui n’habitent plus chez leurs parents et qui ne sont pas aidés par ceux-ci.

Au début de l’année scolaire, 100 000 personnes bénéficiaient de cette aide en France. Le Premier ministre Jean Castex a annoncé le 26 novembre 2020 l’ouverture d’une rallonge budgétaire afin d’ouvrir la garantie jeunes à 200 000 personnes en 2021, contre 150 000 initialement.

Le montant maximal de cette allocation s’élève à 484,82 euros. Pour en bénéficier, il ne faut pas toucher de revenus, d’allocation, de pension ou de prime d’activité. Elle est cumulable à d’autres revenus s’ ils n’excèdent pas 300 euros.

La Garantie Jeunes ne peut être obtenue que pendant douze mois, et prolongée pour six de plus. Ce sont les missions locales qui accompagnent les jeunes encadrés par ce dispositif. Elles ont vocation à les aider à retrouver un emploi ou une formation.

« Une aide d’urgence pour palier un angle mort »

Severine Hemain (EELV), vice-présidente à la Métropole de Lyon chargée des politiques d’insertion et de l’emploi, rapporteuse du projet, s’est cantonnée à dire que :

“La Garantie Jeunes a une durée limitée et des critères limités. Le « Revenu de Solidarité Jeunes » quant à lui est une aide d’urgence pour pallier un angle mort.”

Il peut s’agir, selon la description de l’élue, d’une aide qui viendrait après la Garantie Jeunes, quand le délai d’un an et demi aura été dépassé. Il devrait pouvoir être mis en place très rapidement, dans des situations urgentes, contrairement à la Garantie Jeune.

Elle a particulièrement insisté sur le fait que le « Revenu de Solidarité Jeunes » ne serait pas mis en opposition ou en concurrence avec les autres aides :

“Il s’agit d’une aide complémentaire, un deuxième filet de sécurité pour les jeunes qui n’ont le droit à rien.”

Une gauche accordée

Contrairement aux débats sur la ZFE (zone à faibles émissions), l’accueil du Revenu de Solidarité Jeunes par les élus a été bien plus consensuel.

Idir Boumertit du Groupe Métropole Insoumise Résiliente et Solidaire, Léna Arthaud du Groupe Communiste et Républicain, Joëlle Séchaud du groupe des Socialistes, ont pris la parole pour se déclarer en faveur du RSA Jeunes.

David Kimelfeld, prédécesseur de Bruno Bernard à la Métropole et chef de file du groupe Progressistes et Républicains s’est aussi prononcé positivement, mais a émis des réserves intéressantes.

Il a notamment remis en question la qualité du suivi des jeunes qui toucheront le RSA Jeunes :

“Les jeunes en déshérence ne connaissent pas les missions locales. Là, il est prévu huit rendez-vous maximum sur 24 mois. Au regard du public visé, c’est trop faible.”

Il a aussi remis en question la capacité de la Métropole à évaluer les critères d’attribution du RSA Jeunes, et l’impact de cette mesure :

“Comment allez-vous établir qu’un jeune n’a pas de ressources familiales ?”

L’incapacité de la Métropole à évaluer l’impact de ses dispositifs et à distribuer équitablement ses aides avait déjà été dénoncée par les représentants étudiants dans un article de Rue89lyon consacré aux étudiants.

David Kimelfeld a conclu :

“Cet outil ne doit pas devenir un moyen d’affichage politique.”

En effet, plusieurs élus de l’opposition ont critiqué une mise en branle du RSA Jeunes jugée précipitée, “mal documentée et très opportune” (Pierre Chambon de la Métropole pour Tous) en vue des élections régionales approchantes.

Pour la droite, c’est « vivre dans l’assistanat »

Pour Louis Pelaez, à la tête d’Inventer la Métropole de Demain (LREM), le mot même de “RSA Jeunes” est stratégique et ne correspond pas au dispositif proposé par la Métropole :

“Pour le prix d’une Garantie Jeunes bis, vous vous payez un « RSA jeunes » dans la tête de nos concitoyens. A part les jeunes concernés, peu de personnes feront la démarche de regarder ce que contient réellement le dispositif et ça, vous le savez bien […]”

Pour le Rassemblement de la Droite, le RSA Jeunes reviendra à

“Appauvrir la société toute entière. Vivre dans la dépendance et l’assistanat nuit à tous. Cette nouvelle aide est une dépense de fonctionnement qui témoigne du recours massif et systématique à la dette de cette majorité.”

Tram T6 à Villeurbanne : quel tracé pour relier les banlieues de Lyon ?

Tram T6 à Villeurbanne : quel tracé pour relier les banlieues de Lyon ?

La ligne de tram T6 circule entre Lyon 7e  (Debourg) et Bron (Hôpitaux Est), depuis novembre 2019. Son prolongement jusqu’au campus de la Doua à Villeurbanne doit entrer en service en 2026. L’autorité organisatrice des transports en commun, le Sytral, met en place une concertation sur ce projet, du 15 mars au 12 avril.

Deux tracés sont soumis à l’avis des habitants, usagers et acteurs locaux, sur fond de débat à fleurets mouchetés entre le maire PS de Villeurbanne et les écologistes, membres de la majorité municipale.

Où passera, dans le centre de Villeurbanne, le tramway arrivant des Hôpitaux Est pour rejoindre le campus de la Doua ?

En 2018, l’affaire paraissait entendue : le  prolongement du T6 (section nord) – la partie sud de la ligne « Debourg Lyon 7e/Hôpitaux Est-Bron » est en service depuis 15 mois – emprunterait, conformément au souhait du maire, Jean-Paul Bret (PS), l’emblématique avenue Henri Barbusse, au cœur des Gratte-Ciel.

Et poursuivrait sa route, entre Zola et Pressensé, sur la même avenue Barbusse prolongée, en traversant les sept hectares de la Zac (zone d’aménagement concerté) où seront réalisés, dans la décennie à venir, 900 logements, 20 000 m2 de commerces et services, 20 000 m2 d’équipements publics….

Un chantier majeur qui doublera la superficie du quartier des Gratte-Ciel et dotera Villeurbanne d’un centre-ville à l’échelle d’une commune de 150 000 habitants. 

Au printemps 2019, la première concertation préalable a abouti à l’abandon du passage du T6 sur l’avenue Henri-Barbusse, principale artère de Villeurbanne.Photo : HP/Rue89Lyon

Mais la concertation préalable organisée au printemps 2019 par le Sytral a plombé le scénario envisagé. La perspective de voir le tram T6 mettre à mal le caractère « unique » de la principale artère de la ville, « espace convivial et apaisé », a en effet déclenché une levée de boucliers de la part d’habitants, d’associatifs (Déplacements citoyens, Droits du piéton…). Et de politiques (EELV, LFI, LR).

Des militants pour qui le passage dans l’hypercentre n’allait pas de soi et qui réclamaient l’étude d’un tracé un peu plus à l’est, via la rue des Bienvenus ou la rue Flachet. Avec à la clé un rétropédalage de Jean-Paul Bret et du Sytral. Exit le T6 sur les « Champs-Elysées » villeurbannais.

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