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Occupation de l’Opéra de Lyon, « pour les précaires de la culture et les autres »

Dans l’agglomération de Lyon, où le mouvement social a mis du temps à être lancé, deux structures culturelles sont désormais occupées. Après le TNP (théâtre national populaire), c’est l’Opéra de Lyon qui est désormais investi par plusieurs acteurs culturels et notamment des étudiants en arts. Ailleurs en région, l’initiative a aussi fait des petits.

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Opéra de Lyon occupé depuis le 15 mars. ©DD/Rue89Lyon

 

Opéra de Lyon occupé depuis le 15 mars. ©DD/Rue89Lyon
Opéra de Lyon occupé depuis le 15 mars 2021. ©DD/Rue89Lyon

Pas simple de s’installer dans l’Opéra de Lyon où la direction n’a pas vu d’un bon œil arriver une petite foule d’étudiants (en arts, en théâtre, en musique), pour élire domicile sur place. Un lieu central et emblématique de la ville, qui s’est par ailleurs trouvé sous les projecteurs de la presse locale récemment, avec une baisse de ses subventions municipales. Mais ce n’est pas cette coupe que sont venus critiquer les occupants.

Les matelas et les cafetières ont été installées, malgré l’accueil un peu froid. « Pour un petit moment », promet-on. Dans l’agglomération de Lyon, le principe d’occupation des lieux culturels a démarré la semaine dernière au TNP à Villeurbanne, faisant suite à l’Odéon à Paris notamment.

John, contrebassiste et membre du Collectif unitaire 69 à la manœuvre, entre autres, insiste sur le fait qu’il ne s’agit pas d’une revendication sectorielle :

« On veut faire entendre la voix de tous les précaires. Il ne s’agit pas que des intermittents du spectacle, même si les occupations se font dans des lieux culturels. La situation sociale actuelle très grave concerne aussi bien les extras de la restauration que les artistes ou les techniciens de la culture. »

Et d’avancer, pour tenter de « corriger ce que la plupart des médias disent » :

« La réouverture des lieux culturels, c’est presque la dernière de nos revendications. »

Reste en tête de liste la demande de la reconduction d’une année blanche, pour les intermittents du spectacle qui ont pu en bénéficier en 2020 mais pour qui rien n’est acté en 2021. Le régime indemnitaire est suspendu à la réalisation d’heures -mission quasi impossible en période de crise sanitaire.

Motif de circulation après couvre-feu : « manifestation »

Opéra de Lyon occupé en mars 2020. ©DD/Rue89Lyon
Opéra de Lyon occupé en mars 2021. ©DD/Rue89Lyon

À l’Opéra de Lyon, ce sont principalement depuis ce lundi des étudiants du conservatoire, de l’École nationale de musique ou encore de l’ENSATT, qui ont organisé des roulements pour qu’il y ait « constamment une dizaine de personnes sur place, de jour comme de nuit ». Ils estiment tomber sous le couperet d’une double-peine, ainsi résumée sur les banderoles : « étudiants + futurs intermittents du spectacle ».

L’organisation portée par les occupants du TNP et de l’Opéra doit rendre prochainement « plus homogènes » les groupes de personnes mobilisées.

« On voudrait évidemment soutenir tous les autres étudiants, hors du secteur culturel, qui sont dans une grande souffrance actuellement », exprimait ce mardi matin Mathieu, apprenti comédien à l’ENSATT, après sa première nuit à l’Opéra.

Contrairement au TNP, aucune loge n’a été mise à disposition. Le directeur de l’Opéra, Serge Dorny, invoque en effet une activité au sein de la structure toujours intense (avec des créations, répétitions, etc.).

Les occupations semblent toutefois parties pour durer, avec des assemblées générales quotidiennes dans les deux lieux. Les acteurs du mouvement ont rempli des attestations de sortie (nécessaires pendant le couvre-feu fixé à 18h) avec, pour motif, « manifestation ». Et cela, jusqu’au 30 juin.

Dans la région, la salle de concert Le Fil de Saint-Étienne est également occupé, tout comme l’Espace Malraux à Chambéry (scène nationale) et la Comédie de Valence.


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