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À la Part-Dieu, les écologistes enterrent les rêves de skyline de Collomb

À la Part-Dieu, les écologistes enterrent les rêves de skyline de Collomb

La Métropole et la Ville de Lyon ont présenté leur version du projet du quartier Part-Dieu. Elle propose davantage de logements, notamment sociaux, et de place pour les vélos. Un changement qui n’est pas anodin. Les anciens élus à la tête de ces collectivités, porteurs d’un projet initial, Gérard Collomb comme David Kimelfeld, jugent le projet « déséquilibré » et parlent de « tour de magie ».

Gérard Collomb portait en bandoulière, de salon du bâtiment en visite de chantier, sa volonté de voir une « skyline » naître à la Part-Dieu. Une ligne de crête formée de tours dans ce quartier de bureaux autour de la gare. Bruno Bernard et Grégory Doucet ont voulu ce mardi 1er juin, dans un exercice de communication politique et en partie symbolique, lui mettre un coup d’arrêt -au moins temporaire.

« C’est la fin des tours », a ainsi déclaré Bruno Bernard, le président EELV de la Métropole de Lyon.

Mais pas en totalité.

Les écologistes réorientent une partie du projet Part-Dieu

Le projet To Lyon par exemple verra bien le jour. Situé à l’emplacement des anciens hôtels Athena et Novotel à l’entrée de la gare Part-Dieu, il devait initialement comporter deux immeubles de grande hauteur. Des tours devant accueillir un nouvel hôtel et des bureaux. Il s’appelait alors Two Lyon. Une tour a toutefois été rabotée et le projet est devenu To Lyon. Celle qui s’élèvera égalera l’actuelle tour InCity.

Sur la forme, tout le monde parle la même langue : « il faut faire de la Part-Dieu un quartier à vivre ». Ces mots étaient dans la bouche de Gérard Collomb, ancien maire et président de la Métropole de Lyon comme de son successeur David Kimelfeld. Ils le sont toujours dans ceux de Grégory Doucet, maire de Lyon et de Bruno Bernard.

Sur le fond, les orientations divergent quelque peu. Même si les écologistes n’ont pas présenté une révision de fond en comble du projet de rénovation du quartier de la Part-Dieu. Les travaux ont d’ailleurs commencé depuis longtemps et sont actuellement en cours pour de nombreux projets. Comme ceux concernant la gare SNCF, la place Béraudier ou d’une partie du boulevard Vivier-Merle.

Les écologistes souhaitent diminuer la part et donc les surfaces de bureaux dans les projets à venir. En faveur notamment de celles dédiées aux logements. C’est là, sûrement et sur le papier pour l’heure, la différence notable entre le projet vu par Gérard Collomb/David Kimelfeld et la réorientation des écologistes.

Projet Part-Dieu 2018-2023
Plan de masse du projet Part-Dieu version 2018-2023. DR

Diminution d’un quart des surfaces de bureaux à construire à la Part-Dieu

Sur les 650000 m2 de bureaux prévues, près de la moitié ont déjà été réalisés ou en cours de construction. Les écologistes souhaitent réduire d’un quart environ la surface de bureaux restante à construire. Soit 85000 m2 environ de bureaux en moins, représentant un quart des surfaces de bureaux à construire initialement prévues. 250000 m2 environ seront tout de même réalisés.

C’est une baisse non négligeable. Le quartier de la Part-Dieu est un secteur de la Métropole de Lyon qui attire des entreprises (20% des implantations en 2019 selon l’Aderly). Cette réduction des surfaces de bureaux à venir représente la très grande partie des constructions abandonnées dans la réorientation du projet Part-Dieu (environ 100000 m2).

C’est là donc la différence majeure entre les deux « visions » du quartier entre les précédentes et l’actuelle majorité. Exit donc la tour « Swiss Life » ou le projet M+M (215m de haut, le long de l’avenue Garibaldi) ou et d’autres tours envisagées par Gérard Collomb place de Milan à la place des logements. Dont la démolition a d’ailleurs été suspendue. De quoi éteindre les ambitions des promoteurs et constructeurs, qui observent de façon mitigée .

Projet Part-Dieu 2029
Présentation des principales opérations à venir dans le quartier de la Part-Dieu réorienté par les écologistes pour la période 2021-2029. Photo DR

Un peu plus de logements sociaux envisagés

L’autre différence réside justement du côté de l’offre de logement. Et particulièrement dans la place réservée aux logements sociaux plus que dans la quantité. Comme dans le projet initial, 2200 logements sont programmés à termes d’ici 2030. Il en reste environ 1500 à réaliser. Ils seront notamment visibles dans la rénovation complète à venir de l’actuelle cité administrative. Ou du secteur occupé par les locaux de France 3 Auvergne-Rhône-Alpes.

Bruno Bernard et Grégory Doucet souhaitent que la part des logements sociaux représente 25 à 40% des réalisations à venir. Avec une répartition annoncée de 45% de logements sociaux et 55% d’accession à la propriété.

L’offre de logement social n’était pas absente du projet précédent. Les écologistes ont toutefois souhaité l’amplifier et diminuer, légèrement, la part des logements en accession à la propriété. En faveur donc de logements sociaux destinés à des locataires aux ressources moindres.

Plus de voitures rue Bouchut et passage Pompidou

Au rayon des différences : la fermeture à la circulation automobile de la rue Bouchut, du boulevard Viver-Merle à la rue des Cuirassiers. Celle-ci, actuellement réservée au camp de vie du chantier, devait être revue dans le projet initial sans être fermée à la circulation automobile. Elle ne sera plus accessible qu’aux piétons et mode doux. Sa surface végétalisée sera ainsi augmentée. Reliée au cheminent déjà en partie végétalisé le long de la bibliothèque de la Part-Dieu.

Vue de la rue Bouchut depuis le place Béraudieur devant la gare Part-Dieu. Non fermée aux voitures dans le projet initial, elle ne sera finalement accessible qu’aux piétons et vélo. Photo DR

Par ailleurs, le passage de l’avenue Pompidou sous les voies ferrées sera lui aussi interdit à la circulation automobile. Actuellement fermé en raison des travaux de réalisation d’un futur accès direct aux quais, il ne sera empruntable que pour les transports en commun, les piétons et les vélos.

Passage Pompidou gare Part-Dieu
Dans le projet initial le passage Pompidou sous les voies de la gare Part-Dieu restait accessible aux voitures. Les écologistes ont souhaité en 2021 le fermer aux voitures. DR

Côté commerces, les écologistes ont redit que le principe des « socles actifs » en pied d’immeuble serait la norme. Pas de changement avec le projet initial. Le terme, quelque peu marketing, désigne tout simplement les espaces en rez-de-chaussée d’immeuble de bureaux ou d’habitation réservés l’installation de commerces.

Le projet Part-Dieu des écologistes coûtera-t-il plus cher aux collectivités ?

Le projet Part-Dieu et sa « skyline », c’est un peu le précieux de Gérard Collomb. Son projet phare lancé lors de son troisième et dernier mandat, après avoir lancé auparavant celui des berges du Rhône. L’ancien maire de Lyon (PS puis LREM) a évidemment dit tout le bien qu’il pensait du projet de ses successeurs écologistes. Revendiquant de nouveau la paternité de l’esprit général et de nombreuses réalisations encore à venir.

Comme lors des derniers conseils municipaux de Lyon, il met en garde les écologistes sur les finances publiques. Pour lui, réduire les surfaces de bureaux et abandonner des projets de tours, ce n’est pas seulement mettre à mal ses rêves de skyline mais plutôt l’équilibre financier du projet.

« Le problème de l’équilibre économique de toute l’opération Part-Dieu est d’ailleurs ce qui va constituer à moyen terme la principale difficulté pour la collectivité. On peut vouloir réduire de 100 000 m2 la constructibilité de la ZAC mais évidemment le déficit n’est alors pas le même. »

communiqué de Gérard Collomb

David Kimelfeld, conseiller métropolitain et ancien président de la Métropole de Lyon, ne dit pas autre chose que son ancien « mentor » (contre lequel il s’est toutefois présenté lors des élections municipales et métropolitaines de 2020) :

« Ces annonces nécessiteront des avenants au contrat de concession. Avenants qui auront forcément un impact sur le bilan de cette opération pour lequel, les collectivités devront augmenter leur participation à l’équilibre du bilan, quand bien même un effort de financement supplémentaire sera demandé aux opérateurs immobiliers. Avenants qui devront être délibérés par les assemblées de la Métropole et de la Ville de Lyon »

La majorité écologiste de la Métropole de Lyon assure de son côté que l’équilibre financier du projet n’est pas remis en cause.

Métropole de Lyon : une première ligne pour le réseau express vélo

Métropole de Lyon : une première ligne pour le réseau express vélo

C’était une des promesses de campagne des écologistes. Entamer la construction d’un Réseau Express Vélo (REV), maillage de plusieurs grandes voies de circulation réservées au vélo. La première ligne a été présentée par la Métropole de Lyon ce vendredi 4 juin. Elle reliera Vaulx-en-Velin à Saint-Fons en passant par la Doua et les berges du Rhône. Les travaux devraient débuter en octobre 2021 et la ligne L1 longue de 17 kilomètres livrée à l’horizon 2024-2025. Découvrez le tracé en détail.

Il s’agit de pouvoir traverser la métropole et de relier certains de ses secteurs avec ces « autoroutes à vélo ». Un maillage conçu par grandes lignes, à l’image des transports en commun. La majorité écologiste à la tête de la Métropole de Lyon a prévu un budget de 100 millions d’euros pour ce mandat, jusqu’en 2026, uniquement pour le REV.

17 kilomètres de voies cyclables de Vaulx-en-Velin à Saint-Fons

Ce vendredi 4 juin 2021, Bruno Bernard, président de la Métropole de Lyon et Fabien Bagnon, vice-président en charge des mobilités, ont présenté la première de ces lignes. Dénommée L1, elle reliera Vaulx-en-Velin à Saint-Fons en traversant une partie de Villeurbanne et de Lyon. Longue de 17 kilomètres, la ligne L1 suivra ce tracé :

    Mas du Taureau à Vaulx-en-Velinelle longera la Doua par l’avenue Einstein puis le boulevard du 11 novembre 1918arrivée au Parc de la Tête d’Or, elle permettra de la contourner soit par le Nord pour rejoindre la Cité Internationale et le Rhône, soit par le Sud par le boulevard Stalingrad puis l’avenue Verguin et des Belges pour retrouver le Rhônela ligne L1 traversera ensuite Lyon le long du Rhône où certains secteurs sont déjà réalisés et seront modifiés (du Pont Churchill à l’entrée du Parc de la Tête d’Or au pont de l’Université notamment)puis elle passera à côté de la Halle Tony Garni et continuera le long l’avenue du même nom, croisant la station Gerland de la ligne B à côté du stade, jusqu’au boulevard Chambaud de la Bruyère (prolongement de l’avenue Tony Garnier après les laboratoires Sanofi)après l’intersection avec le périphérique elle se dirigera en direction de la gare SNCF de Saint-Fons, non loin du site de Solvay.
Ligne L1 Réseaux Express Vélo Lyon
Le tracé de la ligne L1, première ligne du Réseau Express Vélo (REV)de la Métropole de Lyon. DR

La ligne L1 du REV connectée aux futures lignes T9 et T10 du tramway

Ces voies cyclables seront donc réservées aux vélos et séparées de la circulation automobile. À l’image de quelques tronçons déjà réalisés le long du Rhône à Lyon. Certains aménagements spécifiques seront réalisés en matière de sécurité (aux intersections avec d’autres voies notamment) ou de confort (gonfleur, repose pied aux feux vélos par exemple).

Ligne L1 Réseaux Express Vélo Lyon
Détail du tracé de la ligne L1 dans sa traversée de Lyon, première ligne du Réseau Express Vélo (REV)de la Métropole de Lyon. DR

Cette première ligne du REV entend également assurer la jonction avec des lignes structurantes des TCL. Elle longera les lignes existantes du T1 à La Doua ou à Gerland ainsi que la ligne B du métro.

Elle devrait également assurer la connexion avec les futures lignes T9 et T10 du tramway. La ligne T9 reliera Vaulx-en-Velin la Soie à La Doua à Villeurbanne, via le Mas du Taureau notamment. La ligne T10 quant à elle reliera la gare de Vénissieux à Gerland en passant par Saint-Fons.

Le REV dans la métropole de Lyon, « un plan sur trois mandats »

Le REV pourrait à terme atteindre les 260 kilomètres au total. Pour Fabien Bagnon, en charge du projet à la Métropole de Lyon, cela se fera sur trois mandats :

« On a un véritable principe d’équité sur la Métropole qu’on doit respecter, mais clairement on ne pourra pas desservir toutes les communes. Nous mettons la première pierre d’un réseau, qui va se constituer sur 3 mandats »

cité par Lyon Mag

Le vélo et son développement fait plutôt consensus dans la métropole de Lyon. Malgré des passes d’armes politiques de façade, de nombreux maires de droite travaillent en tandem avec les écologistes métropolitains. Il fait même des déçus, comme le laisse entendre Fabien Bagnon.

Le Réseau Express Vélo de la Métropole de Lyon fait des déçus

Certains communes regrettent de ne pas être concernées par les futures voies cyclables du REV. Et le jugent donc insuffisant.

« Le REV comme Fabien Bagnon nous l’a présenté, ça nous a plu. Mais ce n’est pas suffisant. Il ne prend pas en compte le maillage des communes : il faut qu’il y ait des portes d’entrée entre communes, comme des liens entre Saint-Cyr, Saint-Didier et Limonest. Il s’agit d’une demande forte qu’on lui a exprimée, reste à savoir ce qu’il en fera. »

Patrick Guillot, maire de Saint-Cyr-au-Mont-d’Or, à Rue89Lyon

D’autres, craignent que le REV leur soit imposé. Et aimeraient que certains lignes ne traversent pas leur commune. Ou bien suivant un tracé différent de ceux envisagés pour l’heure. C’est le cas de Clotilde Pouzergue, à Oullins, qui jure « n’avoir pas attendu les écolos pour faire la promotion du vélo ». Et ne veut pas du tracé envisagé qui doit traverser le centre de la commune.

« Il n’y a pas la place de faire passer le REV par la grande rue d’Oullins comme c’est prévu. Il est question de mettre les voitures en sens unique, ou de raccourcir les trottoirs, et ça, ça ne me va pas. »

Clotilde Pouzergue, maire d’Oullins, à Rue89Lyon

Après des travaux débutés en octobre 2021, les premières livraisons de tronçons devraient intervenir à partir de mars 2022. Notamment le long des berges du Rhône à Lyon.

Rhône : le projet de liaison A89-Amplepuis remis en cause au sein de la droite locale

Rhône : le projet de liaison A89-Amplepuis remis en cause au sein de la droite locale

Au nord-ouest du département du (nouveau) Rhône, on croyait la droite unie au sujet du projet de route entre l’A89 et Amplepuis. Bruno Peylachon (divers droite), premier-vice président de la Communauté d’agglomération de l’Ouest rhonadien (COR), s’est montré dubitatif sur le devenir de cette route qui vise notamment à éviter sa ville, Tarare. Une prise de position qui intervient en pleine campagne pour les élections départementales et alors que ce projet est porté par son président, Patrice Verchère (LR), également candidat dans le Rhône.

C’est une chose assez rare pour être soulignée. Dans la communauté de l’ouest rhodanien (COR), des avis divergents viennent d’apparaître au sein même de l’exécutif sur un projet de route pour l’Ouest lyonnais. Les deux protagonistes concernés ? Le président de la COR, Patrice Verchère (LR), et son premier vice-président, Bruno Peylachon (divers droite).

Arrivé aux manettes d’une des plus grosses communautés d’agglomération du nouveau Rhône en 2020, Patrice Verchère s’est toujours prononcé pour la création d’une route permettant de rejoindre Amplepuis et l’A89. Une « nécessité » pour le président de la COR, afin de désenclaver un secteur avec un bassin, selon lui, de plus de 5000 emplois.

Sur sa route, l’élu a rencontré de nombreuses difficultés. Géographiques d’abord, avec une topographie difficile, le secteur étant fortement vallonné. Sociales ensuite, avec l’opposition d’habitants et de paysans via l’association contre le projet de route de Les Sauvages à l’A89 (Acrosa).

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Dans l’Ouest lyonnais, des mobilisations fleurissent contre la bétonisation des terres agricoles

Dans l’Ouest lyonnais, des mobilisations fleurissent contre la bétonisation des terres agricoles

[Série] Dans la campagne de l’Ouest lyonnais, une bataille se joue entre deux visions du développement d’un territoire. Plusieurs collectifs s’opposent aux projets d’artificialisation des terres agricoles. En face, les élus jouent la carte de l’emploi pour expliquer ces choix.

Des champs, des vaches et des chèvres. Dans la commune de Les Sauvages, où cohabitent une vingtaine de producteurs, le décor d’une campagne tranquille inspire le calme. Ici, le chant des oiseaux est roi, loin de la furie de l’autoroute A89, à une quinzaine de kilomètres. Au travail, Sylvain Morel, habitant des lieux, aimerait bien que cela reste le cas.

« On a une belle nature, on se bat pour la préserver », marque-t-il.

Dans ce village de 650 habitants situé dans l’Ouest lyonnais, à une cinquantaine de kilomètres de Lyon, cet éleveur de vaches et chèvres est un membre actif de trois regroupements : l’association Quicury, le collectif des paysans du Val-de-Turdine et l’association contre le projet de route de Les Sauvages à l’A89 (Acrosa).

« Et ce n’est pas parce que j’ai du temps, lâche-t-il. C’est parce que je veux préserver mon environnement. » 

Les associations Quicury et Acrosa s’opposent chacune à un projet urbain spécifique. Mais toutes ont un but commun : protéger cette campagne de l’Ouest lyonnais de projets d’artificialisation des sols.

A89 : le début de grands changements pour l’Ouest lyonnais

Pour comprendre la situation, il faut légèrement rembobiner. En 2013, la dernière portion de l’autoroute A89 est inaugurée à l’ouest du département du Rhône. Son mot d’ordre ? « A89, une autoroute qui nous rapproche. » Permettant de se rendre en campagne en vingt minutes de Lyon, elle est vue par les élus comme un moyen parfait de promouvoir l’économie du territoire.

« Une autoroute sans l’attractivité économique du territoire qui va avec, ce serait la double peine »

commente à Rue89Lyon Bruno Peylachon (divers droite) maire de Tarare, conseiller départemental di RHône et vice-président de la communauté d’agglomération de l’ouest rhodanien (COR), en charge du développement économique.

Côté pile : des emplois dans une zone de l’Ouest lyonnais souffrant d’un fort taux de chômage depuis les débuts de la désindustrialisation. Côté face : des projets menaçant des hectares de terres agricoles et détruisant les paysages de Saint-Romain-de-Popey, Les Olmes, Sarcey et Les Sauvages. De plus, du fait de cette activité, ces projets risquent d’amener un nombre importants de camions. 

Autoroute A89 Ouest lyonnais
L’autoroute A89 a apporté beaucoup de changements à l’ouest de Lyon. Photo PL/Rue89Lyon.

Rapidement, les habitants ont vu les conséquences de l’arrivée et des modifications du territoire avec l’installation des laboratoires Boiron. Grand bâtiment logistique blanc et gris de 18 000 m2, haut d’une quinzaine de mètres, il est venu se poser au milieu d’un territoire de verdure en 2019.

Pour empêcher que ce type d’installation se reproduise, plusieurs mouvements se sont organisés. L’association « Collectif Quicury, prenons soin de notre territoire », du nom d’un lieu-dit de Sarcey menacé par l’installation d’une zone logistique, a été créé à la suite de l’installation de Boiron, en mai 2019.

« Les quatre premiers mois, notre travail a surtout été d’informer les habitants, reprend Alain Chizat, membre de l’association Quicury. Personne n’y connaissait rien. » 

À la suite de Quicury, un collectif paysan s’est constitué début 2020. D’abord nommé « collectif paysan contre le projet de zone logistique de l’ouest rhodanien » (Ozlor), il a été rebaptisé « collectif paysan du Val-de-Turdine ». Une manière de montrer que ces derniers ne sont pas seulement « contre » un projet industriel, mais défendent aussi une autre vision du territoire, plus agricole. Florence Subrin, vigneronne du domaine le Crêt de Bine, en fait partie. Pour elle, la présence de Boiron est centrale dans la mobilisation :

« Pourquoi on n’exproprie pas Boiron qui a constitué une réserve foncière de 16 ha alors que des paysans cherchent des terrains ? Les élus écoutent une grande entreprise comme Boiron mais pas les paysans locaux. »

L’installation de la plateforme logistique des laboratoires Boiron a surpris beaucoup d’habitants de l’Ouest lyonnais. Photo LB/Rue89Lyon.

« Nous ne voulons pas garder trois morceaux de verdure au milieu des camions »

Outre la question de Boiron, les collectifs d’opposants sont surtout focalisés sur les projets d’urbanisation du syndicat mixte d’études d’aménagement et de développement économique de l’Ouest rhodanien, le Smadeor. Regroupant les deux communautés de communes, la COR et la CCPA (communauté de communes des pays de l’Arbresle), cette entité cherche à développer une zone d’activité de 47 ha. Un temps, ID logistics devait s’installer sur place sur une zone de 20 ha. L’entreprise est finalement allée voir ailleurs. 

Actuellement, Quicury et le collectif paysan se battent particulièrement contre la construction d’une plateforme logistique de 20 000 m2. Portée par le promoteur Argan, elle est destinée à la Smad, entreprise spécialisée dans la dialyse. 

Futur terrain de la Smad
Une photo d’une partie du terrain que devrait occuper la Smad en mai 2020.Photo : PL/Rue89Lyon.

À la clef encore une fois, 22 emplois mais aussi la destruction de lieux de vies de nombreuses espèces comme l’oiseau le petit gravelot, le triton crêté, etc. Plus largement, c’est un territoire dans son ensemble qui serait détruit. 

« Les élus locaux veulent qu’on devienne comme Lentilly avec de grosses entreprises, de grosses taxes foncières et de grosses écoles. Nous, nous revendiquons une vision alternative du développement du territoire basée sur l’agriculture, l’autonomie alimentaire et le tourisme, explique Florence Subrin, vigneronne du domaine le Crêt de Bine, qui fait partie du collectif paysan. Nous ne voulons pas être des paysagistes du territoire qui gardent trois morceaux de verdure au milieu des camions ».

Difficile d’imaginer le développement d’un tourisme viticole, par exemple, dans un paysage parsemé de bâtiments gris sur son territoire et sur les terres environnantes. 

Ouest lyonnais
A l’automne 2020, les opposants ont semé du blé sur la parcelle où pourrait s’implanter la Smad. Photo de mai 2021Photo : LB/Rue89Lyon.

Un projet de route entre l’A89 et Amplepluis  

Un peu plus à l’ouest, c’est contre des projets similaires que se mobilise l’association contre le projet de route qui passerait par Les Sauvages. Depuis 2013, l’association se bat contre la construction d’une route départementale qui permettrait de faire la liaison entre l’A89 et Amplepuis. Cette dernière pourrait emprunter la route « Napoléon », ancienne voie mise en place sous l’empire, détruisant au passage un écosystème important. 

« 30 à 40 hectares de terres agricoles pourraient disparaître sur les Sauvages, selon Sylvain Morel, membre actif de l’association. Cela va conduire à des expropriations et sûrement couper des fermes en deux. Tout ça alors que nous sommes une vingtaine de producteurs sur la commune. » 

De même, le projet de carrière à Joux, situé à l’ouest de Tarare, pose problème (lire par ailleurs). 

Malgré l’avis défavorable d’une enquête publique en 2015, le projet de route est revenu sur le devant de la scène avec l’arrivée de Patrice Verchère (LR), à la tête de la COR. Ancien député, ce dernier a remplacé l’ancien ministre Michel Mercier (UDI), déjà défenseur de cette route, à la présidence de la COR. 

En jeu pour les tenants du projet : développer économiquement la zone, mais aussi alléger la circulation dans Tarare. L’ancienne capitale textile est saturée par la circulation de poids lourds en tout genre. Pourtant, le maire de la ville, Bruno Peylachon, également bras droit de Patrice Verchère à la COR, est revenu sur ce projet. Pour lui, cette dernière n’est plus d’actualité. 

« Je suis lucide. Il paraît certain que l’État ne financera pas ce projet et ce n’est pas les collectivités qui mettront les 15 millions manquants, précise-t-il. Je ne dis pas qu’il n’y a pas de problème de circulation. Ma position se veut seulement pragmatique. » 

Selon l’élu, les trois tracés à l’étude n’ont également pas apporté satisfaction. Un étonnant point de désaccord avec Patrice Verchère (LR), président de la COR. Pour lui, ce projet reste central pour le développement économique du nord du territoire.

Deux visions opposées du territoire

Concernant les projets portés par le Smadeor, Bruno Peylachon s’oppose à la vision défendue par les collectifs. Président du syndicat mixte depuis 2014, il se pose comme le défenseur « d’un territoire équilibré » avec du maraîchage, de l’agriculture mais aussi des emplois industriels.

« C’est un tout, il n’y a pas qu’une seule option », veut-il appuyer.

Selon lui, l’artificialisation des terres serait plus liée aux logements qu’à l’activité économique. Il insiste aussi sur le fait que le projet ne fera que 47 hectares.

« Après, de toute façon, nous n’aurons plus de place ».

Un élément qui ne convainc pas l’association Quicury. Cette dernière estime que ce chiffre pourrait monter jusqu’à 70 ha. Elle pointe ainsi des projets parallèles, comme l’extension d’un Intermarché sur 4 ha, sur la commune de Les Olmes.

Des membres des collectifs
Des membres de Quicury et du collectif paysan en lutte contre les projets de bétonisation dans l’ouest lyonnais lors d’une réunion en mai 2020. PL/Rue89Lyon

Quicury comme le collectif paysan s’agacent d’une vision centrée sur l’emploi industriel. 

« On ne lutte pas contre le développement économique, mais contre l’apport de zones logistiques », commente Sylvain Morel. 

Pour lui, le secteur agricole peut être le fournisseur principal d’emplois. Des membres du collectif estiment ainsi qu’il serait possible de créer cinq à six emplois par hectare. Ce chiffre prend en compte le travail agricole mais aussi la transformation de produits.

Faire de l’Ouest lyonnais le grenier de la métropole

Entre tourisme, agriculture locale, artisanat, etc. Les associations travaillent sur un vrai projet « local » d’emploi. Pour cela, Quicury va à la rencontre de porteurs de projets ou de coopératives agricoles comme Bio à pro. Objectif : faire en sorte que l’Ouest lyonnais devienne le grenier alimentaire de la métropole de Lyon afin de favoriser des cultures locales, en circuit-court. Pour cela, ils veulent développer le maraîchage.

Or, beaucoup de paysans ne trouvent pas de terrains, en raison de l’urbanisation et des projets en cours, selon Sylvain Morel.

« Si la COR ou la CCPA en ont la volonté, cela pourrait aussi servir pour les cuisines locales », commente-t-il. 

Sur ce point, la mise en place de la loi EGalim sur la restauration collective joue en leur faveur. Via son application, les établissements devront proposer d’ici le 1er janvier 2022 50% de produits locaux ou issus du commerce équitable, et 20% de produits bio.

« L’industrie locale aussi est importante, marque de son côté Bruno Peylachon (UDI). On aimerait bien pouvoir de nouveau produire en France ! »

Sur l’activité logistique non voulue par les habitants, il rappelle que le nouveau centre d’Action à Belleville-sur-Saône aurait créé 500 emplois. Cette plateforme logistique de la chaîne de hard-discount Action permet d’alimenter près de 180 magasins.

Reste que la logistique à mauvaise presse et suscite parfois l’opposition des élus, notamment dans l’Ain. En cause : l’arrivée de poids lourds. Quicury estime à 800 le nombre « minimum » de passages par jour de poids lourds au rond-point de la Croisette, situé près de la potentielle zone d’activité. D’après le quotidien Le Progrès, l’installation de la Smad amènerait 128 passages de camions supplémentaires. Avec des projets d’implantations similaires, ce chiffre pourrait vite grimper. Concernant la plateforme Action de Belleville, une centaine de camions circulent chaque jour entre les différents magasins et le site de stockage.

La Smad : un projet en pause à Saint-Romain-de-Popey

En attendant, plusieurs de ces projets sont à l’arrêt.

« Pour que le projet de la Smad avance, il faut déjà que le plan local d’urbanisme de Saint-Romain-de-Popey soit modifié », rappelle Bruno Peylachon.

Par ailleurs, les opposants multiplient les recours. Dernièrement, Quicury a été suivi par la Dreal (Direction régionale de l’environnement, de l’aménagement et du logement) après un recours gracieux porté contre l’aménagement d’un carrefour giratoire et de l’élargissement d’une route à Saint-Romain-de-Popey. 

« Le préfet a répondu favorablement en disant qu’il fallait une évaluation environnementale globale sur l’ensemble du projet du Smadeor, ce que nous demandons depuis le début », se satisfait Alain Chizat, membre de Quicury.

Selon lui, les travaux ne pourront pas commencer tant que cette étude ne sera pas faite. En attendant, les élus ont le temps de retrouver le collectif. De son poste de vice-président, Bruno Peylachon regrette que l’association Quicury ne lui réponde pas. L’association assure, elle, avoir voulu se rendre à une réunion du Smadeor le 24 février mais que celle-ci n’a pas pu se tenir en public. Au dernier moment, cette dernière s’est tenue à huis-clos, en raison de la crise sanitaire.

Le collectif paysan a rencontre ses élus. Florence Subrin, membre du collectif, dénonce des élus qui « campent » sur leurs positions.

« Les élus ne remettent jamais en cause le projet d’implantation de la Smad. Leur discours est toujours : ‘laissez nous faire ce projet et on s’occupe de vous’. On ne les croit pas. On veut des actes concrets également sur le Plan d’alimentation territoriale ou le tourisme visant à la préservation des terres agricoles. Ils ne garantissent aucune terre et l’urbanisme continue, notamment à Saint-Romain-de-Popey ».

Autant dire que, dans l’Ouest lyonnais, ce combat contre l’artificialisation des terres agricoles n’est pas prêt d’être terminé.

Téléphérique à Lyon : de nouvelles hypothèses de tracés sous tension

Téléphérique à Lyon : de nouvelles hypothèses de tracés sous tension

Après avoir étudié trois tracés pour le téléphérique lyonnais et s’être arrêté sur un seul à la fin de l’année 2020, voilà que le Sytral, syndicat mixte qui gère les transports en commun à Lyon, propose trois nouveaux itinéraires de passages pour son hypothétique transport par câble.

Les trois itinéraires proposés ce mercredi 2 juin par le Sytral, syndicat mixte présidé par Bruno Bernard (par ailleurs président écologiste de la Métropole de Lyon) ont provoqué la surprise. Alors qu’il était attendu de Bruno Bernard qu’il dévoile de nouvelles informations sur le seul trajet jusqu’ici retenu pour le téléphérique, il n’en a rien été. L’élu a plutôt préféré proposer deux nouveaux itinéraires inexploités. Tentative pour susciter l’adhésion sur un projet déjà très controversé ?

Les trois différents itinéraires vont être soumis à une concertation citoyenne de mi-novembre 2021 à mi-février 2022. Le dossier de presse du Sytral précise :

« Ce moment privilégié d’information et de dialogue […] servira à soumettre à l’avis des citoyens l’opportunité du projet, les hypothèses de tracé ainsi que les principes d’insertion des stations et pylônes. »

Les trois trajets proposés relient tous Lyon à Francheville. C’est donc l’itinéraire et le choix des stations d’arrêt qui sont au cœur du débat.

Le premier itinéraire relie la gare de Francheville à l’arrêt de métro Jean Jaurès (Lyon 7e) ou de Perrache (Lyon 2e) en passant par Gravière/Taffignon et le haut de la commune de Sainte-Foy-lès-Lyon. Cet itinéraire, jamais abordé jusqu’ici a fait entrer la gare Perrache dans l’équation. Ce qui est étonnant. Le téléphérique remonterait alors bien plus haut dans la ville de Lyon que tout ce qui avait été prévu auparavant.

Carte des fuseaux de téléphérique à l'étude par le Sytral.
Carte des fuseaux de téléphérique à l’étude par le Sytral.

Le second itinéraire proposé part toujours de la gare de Francheville mais relierait l’arrêt de métro Gerland (Lyon 7e) en passant par Gravière/Taffignon, le centre de Sainte-Foy-lès-Lyon et la Mulatière. Il s’agit de l’itinéraire le plus proche de l’hypothèse initialement choisie par le Sytral.

Le dernier itinéraire relierait la Gare de Francheville à l’arrêt Gerland (Lyon 7è) en passant aussi par la Mulatière, mais cette fois-ci en empruntant une route longeant par le sud la ville de Sainte-Foy-lès-Lyon.

Abandon de l’arrêt Confluence ?

L’arrêt Confluence, qui était beaucoup discuté en fin d’année 2020, semble avoir été abandonné. Quelques hauts bâtiments du quartier posaient des problèmes techniques, d’évitement ou de survol, comme celui de la chaîne télé Euronews. De plus, il n’y a pas d’arrêt de métro sur la presqu’île.

Les trois itinéraires proposés par le Sytral le 2 juin dernier relient tous Francheville à des stations de métro. Ce qui n’est pas pour rassurer les anti-téléphériques -comme le collectif Touche pas à mon Ciel– qui y voient un stratagème visant à substituer le transport par câble au projet de métro E.

Difficultés du passage du téléphérique à Confluence. Image extraite du dossier de "pré-faisabilité du téléphérique" daté de novembre 2020 du Sytral, réalisé par le bureau Egis. Dossier complet disponible ici. ndlr : le 3S est le téléphérique dit "tricâble" qui résiste à des vents de plus de 110 km/h.
Difficultés du passage du téléphérique à Confluence. Image extraite du dossier de « pré-faisabilité du téléphérique » daté de novembre 2020 du Sytral, réalisé par le bureau Egis. Dossier complet disponible ici. ndlr : le 3S est le téléphérique dit « tricâble » qui résiste à des vents de plus de 110 km/h.

Une levée de boucliers des « anti-téléphérique »

Le projet a été instantanément décrié par les maires, politiques et associations détracteurs du projet. D’après Alain Bavozet, qui a longtemps été élu à Sainte-Foy-lès-Lyon et préside désormais l’association « Touche pas à mon Ciel » :

« Je ne vois qu’une proposition d’élargissement de la nuisance. Le projet n’est pas remis en question et le même trajet de base est toujours présent [celui qui passe au-dessus du centre de Sainte-Foy-lès-Lyon]. »

Il précise :

« Aujourd’hui le Sytral dit nous proposer deux autres fuseaux qui régleraient les inconvénients du premier, mais je crois qu’ils se trompent. »

Il illustre :

« Le trajet qui passerait par le nord de Sainte-Foy-lès-Lyon survolerait l’avenue Valioud. Il passerait au-dessus d’un groupe d’immeubles dont le Mont Blanc. C’est 700 ou 800 personnes de plus qu’en passant par le centre de Sainte-Foy-lès-Lyon qui seraient enquiquinées par un passage de navette toutes les 34 secondes. »

A Oullins, la maire Clotilde Pouzergue (LR) s’est sentie menacée par l’hypothèse d’un passage du téléphérique en terres oullinoises :

« Au-delà du soulagement que représente cette décision [de ne pas faire passer le téléphérique par Oullins], j’apporte tout mon soutien aux maires des villes de Sainte-Foy-lès-Lyon et La Mulatière dans la poursuite de leur combat pour préserver le cadre de vie de leurs communes. »

Le maire LR du 2e arrondissement de Lyon, Pierre Oliver, s’est joint au concert de critiques. Il est aussi très défavorable au projet et a fait part de son mécontentement de n’avoir pas été convié à participer au comité de pilotage. Deux des tracés proposés par le Sytral concernent le quartier Sainte-Blandine, et le quartier Perrache dans le 2e arrondissement.

Il semble qu’au sud de Lyon, le téléphérique est donc toujours très impopulaire. En plus de la maire d’Oullins, Clotilde Pouzergue, et de celle de Sainte-Foy-lès-Lyon, Véronique Sarselli, la maire de la Mulatière, Véronique Déchamps, s’y est aussi fermement opposée. Le seul qui reste en faveur du projet est Michel Rantonnet, le maire de Francheville (droite). Des territoires concernés par le projet, Francheville est la ville la plus excentrée de Lyon qui demande à être désenclavée.

Le téléphérique de Lyon : se fera, se fera pas ?

Pour Alain Bavozet, président du collectif Touche pas à mon Ciel :

« Quand nous avons échangé quelques mots avec Bruno Bernard [président du Sytral], il nous a confié qu’il était lui-même à la recherche de solutions alternatives. Moi j’ai envie de comprendre ‘alternatives au téléphérique’. »

Au cours d’une interview donnée à Rue89Lyon en février dernier, Jean-Charles Kohlhaas, vice-président de la Métropole de Lyon mais aussi vice-président au Sytral a déclaré que le projet ne se ferait pas à marche forcée, mais uniquement si le résultat de la concertation y est favorable. Le téléphérique de l’agglo de Lyon n’est donc pour l’instant pas assuré de voir le jour.

Le téléphérique des Capucins, à Brest ©Jérémy Kergoulay
Le téléphérique des Capucins, à BrestPhoto : Jérémy Kergoulay

Grève et rassemblement des AESH à Lyon et Saint-Étienne

Grève et rassemblement des AESH à Lyon et Saint-Étienne

À la suite des deux premiers rassemblements du 11 février et 8 avril, les AESH (Accompagnant·es d’élèves en situation de handicap) et leurs soutiens se mobilisent une fois de plus ce jeudi 3 juin, à Lyon, Saint-Étienne et Bourg-en-Bresse.

L’appel à la grève a été lancé par la CGT Éduc’action, mais d’autres syndicats seront de la partie, ainsi que le collectif de soutien aux AESH. À l’instar des mobilisations précédentes, le rassemblement lyonnais se tiendra rue de Marseille à 14h30, devant le rectorat.

À 10h à Bourg-en-Bresse, c’est devant l’Hôtel de ville que la mobilisation est organisée. Tandis qu’à Saint-Étienne, le rendez-vous est prévu à 11h devant la Direction des Services départementaux de l’Éducation Nationale, située rue du Docteur Charcot. L’appel à manifester est national et sera suivi dans toute la France.

A Lyon comme ailleurs, des revendications inchangées pour les AESH

Le rassemblement revendique encore et toujours une augmentation du salaire des AESH, faire bénéficier celles-ci d’un statut d’employées de la fonction publique et enfin, l’abandon de la réforme des PIALS. En sus, les professionnelles ont déclaré avoir vu la situation se dégrader tout au long de l’année, et craindre pour la rentrée prochaine :

« Jean-Michel Blanquer, fidèle à sa posture, ignore totalement les revendications urgentes et légitimes des AESH. Aucun calendrier de concertation pouvant laisser croire à une intention de tenir ses engagements, sur l’amélioration des conditions d’emploi et la valorisation salariale des AESH n’est prévu. »

Au cours de la dernière mobilisation, le recteur d’académie de Lyon à reçu quelques représentants du mouvement, sans pour autant promettre de changement significatif en faveur des AESH.

AESH Lyon
Rassemblement de soutien aux AESH du 24/03/21 devant la Direction des Services Départementaux de l’Éducation nationale du Rhône.Photo : LS/Rue89Lyon

Sûreté nucléaire : des fragilités qui persistent dans la région de Lyon

Sûreté nucléaire : des fragilités qui persistent dans la région de Lyon

Dans son bilan 2020 présenté mercredi 2 juin, l’Autorité de sûreté nucléaire (ASN) a constaté 31 événements significatifs survenus dans des sites autour de Lyon. 

L’Autorité de sûreté nucléaire (ASN) a présenté ce mercredi 2 juin son bilan de l’année 2020 concernant l’inspection des sites industriels, de recherche ou encore des utilisations médicales du nucléaire à Lyon ainsi que dans l’ensemble de la région Auvergne-Rhône-Alpes. Les conclusions de l’ASN sont contrastées avec des appréciations globalement satisfaisantes entachées de fragilités qui persistent sur certains sites.

31 événements significatifs en 2020 dans la région

Caroline Coutout, cheffe de la division Lyon de l’ASN, le rappelle d’emblée : la division de Lyon est la plus importante de part la taille et la diversité du parc nucléaire. On y trouve en effet quatre centrales nucléaires exploitées par EDF, celle du Bugey (Ain), celle de Saint-Alban (Isère), celle de Tricastin (Drôme) et celle de Cruas (Ardèche). S’y ajoutent les nombreux sites industriels et de recherche de la région, la gestion des déchets nucléaires, le transport des substances radioactives et les établissements hospitaliers, nombreux là aussi, qui utilisent la technologie nucléaire pour effectuer certains soins.

Le secteur du nucléaire a également été impacté par la crise sanitaire et les confinements successifs. Les inspections de terrain de l’ASN ont de ce fait été moins nombreuses et parfois remplacées par le transfert de documents et des interviews à distance. Malgré ça, pour cette année 2020 l’ASN a recensé 31 événements significatifs, détaille Laurent Albert, chef du pôle du nucléaire de proximité :

« Ce chiffre est similaire aux années précédentes. Nous n’avons pas repéré de défaillance majeure en 2020. Nous avons recensé 31 événements significatifs dont un qui concerne un patient traité en radiothérapie sur une jambe et dont la deuxième jambe a été mal calée ce qui a lui provoqué un dermite sur un orteil, sans conséquence pour la personne. Les 30 autres événements de niveau 1 sont relatifs à des fragilités sur le respect des spécifications techniques d’exploitation. »

Des fragilités persistantes dans les centrales nucléaires de la région

Pour la centrale de Cruas, par exemple, l’ASN note « des fragilités dans les domaines de l’exploitation des réacteurs par rapport aux domaines de fonctionnement autorisés ». En clair, le site n’a pas entièrement suivi ce qui correspond au « code de la route » du nucléaire et a pu mal respecter, par exemple, les températures ou les pressions de rigueur. Le constat de l’ASN est identique pour la centrale du Bugey, pour celle du Tricastin et pour celle de Saint-Alban, dans une moindre mesure. Au Bugey et à Tricastin, ces « fragilités sur le respect des spécifications techniques d’exploitation » avaient déjà été pointées du doigt en 2019 par l’ASN.

Si l’Autorité de sûreté nucléaire note des améliorations, des progrès sont encore attendus concernant la gestion des déchets et la prévention de la pollution sur certains sites, explique Richard Escoffier, du pôle des réacteurs à eau pressurisée :

« Pour la centrale nucléaire du Bugey, les performances de sûreté nucléaire restent contrastées. Les fragilités déjà observées en 2019 persistent en 2020. Il y a des améliorations sur la prévention de la pollution de l’environnement mais encore des fragilités. Par exemple, il y a eu un déversement de substances qui ont pu être récupérées avant de contaminer l’environnement. »

centrale nucléaire Bugey Lyon
La centrale du Bugey à Saint-Vulbas, à 30 km de Lyon et 70 km de Genève. Crédits : IG/Rue89Lyon.

Concernant les sites les plus anciens, en cours de démantèlement, les chantiers ont pris du retard à cause de la crise sanitaire. Le réacteur Superphénix par exemple, situé en bordure du Rhône à 30 km en amont de la centrale nucléaire du Bugey et arrêté définitivement en 1997, a donné quelques frayeurs avec un départ de feu signalé sur un chantier de démantèlement en 2020.

Un établissement hospitalier de la Loire mis en demeure

Un établissement hospitalier de la Loire a été mis en demeure par l’ASN cette année 2020. Il s’agit de l’Institut de cancérologie Lucien Neuwirth, situé à Saint-Priest-en-Jarez, à côté de Saint-Etienne. L’établissement est spécialisé dans la lutte contre le cancer et utilise la radiothérapie et la curiethérapie. L’institut avait éveillé l’intérêt de l’ASN en 2017 puis avait été mis en demeure fin 2019 « de se conformer à certaines dispositions réglementaires en matière d’organisation de moyens humains et de gestion des risques ».

En 2020, l’institut a présenté un plan d’action qui a permis une amélioration de la situation tout au long de l’année d’après l’ASN. L’établissement continuera cependant à être suivi de près en 2021.

L’Autorité de sûreté nucléaire a également dressé trois procès-verbaux sur l’année 2020, sans qu’on ne puisse savoir à quels sites ils ont été adressés pour le moment.

L’année 2021 s’annonce chargée. Plusieurs réacteurs des centrales nucléaires du Bugey ont passé – pour le moment avec succès – leur quatrième visite décennale en 2019 et en 2020. En 2021, ce sera au tour des réacteurs 4 et 5 du Bugey et du réacteur 2 de Tricastin. A l’issue de ces contrôles, ces réacteurs mis en service en 1979-1980 devraient rempiler pour dix années supplémentaires d’activité.

Farid Omeir et l’Union des démocrates musulmans français candidats aux élections régionales

Farid Omeir et l’Union des démocrates musulmans français candidats aux élections régionales

[Série] Farid Omeir mène la liste de l’Union des Démocrates Musulmans Français (UDMF) en Auvergne-Rhône-Alpes aux élections régionales. Il avait déjà été candidat pour l’UDMF aux élections métropolitaines à Lyon en 2020. Un parti taxé de communautarisme.

 

L’Union de démocrates musulmans français pour investir le champ politique

L’UDMF a été créée en 2012. Un parti politique lancé peu de temps après l’élection de François Hollande à l’élection présidentielle. Pour son fondateur, Nagib Azergui, le mouvement entend alors lutter contre ce qu’il estime être une utilisation de la figure du musulman ou de l’islam en général dans le débat politique. Une agitation avant de grands rendez-vous électoraux pour détourner le débat politique d’autres thèmes. Des thèmes sur lesquels les partis traditionnels, de gauche comme de droite, échouent à leurs yeux. Ils entendent donc lutter dans le champ politique contre ce qu’ils estiment être de « l’islamophobie ».

Au micro lors d’une manifestation contre la loi séparatisme à Lyon en mars 2021, Farid Omeir critiquait notamment le fait que selon lui l’État fermait des écoles musulmanes, des mosquées ou des clubs sportifs sous des prétextes fallacieux. Militer dans des associations ne suffirait plus à ses yeux.

En 2019, le parti présente encore sur son site Internet une sorte de slogan : « Anti-impérialisme, antisionisme, anticolonialisme ». Il n’en fait plus mention aujourd’hui dans les programmes électoraux disponibles. Malgré son appellation et une action visant à donner une autre visibilité et démarche politique à la communauté musulmane, le parti ne se veut pas directement confessionnel. Il se dit laïc, ouvert à tous, croyants ou non croyants et ne portent pas dans ses programmes de revendications religieuses.

Il met en avant des thèmes souvent qualifiés de centre gauche : la justice sociale, une plus forte démocratie participative notamment à travers des budgets participatifs à l’échelle des communes, la modération des frais de restauration scolaire ou de transports pour les plus modestes, un développement de l’agriculture biologique ou encore davantage d’égalité des chances…

L’UDMF réfute l’étiquette « communautaire » pour ses listes

Le parti politique fait réellement parler de lui depuis 2019 et sa participation à différentes élections. Il a présenté une liste aux élections européennes (0,73% des voix). En 2020, l’UDMF a présenté des listes dans différentes communes aux élections municipales et deux listes aux élections à la Métropole de Lyon. Dans la circonscription Portes du Sud (Vénissieux, Saint-Fons, Feyzin…), la liste était déjà portée par Farid Omeir (2,68% des suffrages exprimés). Une autre liste « Agir pour ne plus subir » s’était présentée dans la circonscription Rhône Amont (Vaulx-en-Velin, Décines, Meyzieu, Jonage) et avait obtenu 2,21% des voix.

À l’occasion de ces différentes élections, ces listes ont été décrites comme communautaires. Une définition attribuée notamment par le ministère de l’Intérieur au moment de leur dépôt. Une étiquette que l’UDMF récuse.

Son fondateur répète à longueur d’interview que son parti ne veut ni l’instauration de la charia ni organiser le grand remplacement. Et qu’il souhaite au contraire « désislamiser » le débat politique. A ceux qui le taxe d’être un représentant de « l’islam politique », l’UDMF renvoie fréquemment à ce qu’il estime comme son équivalent catholique dans le champ politique : le Parti Chrétien Démocrate de Christine Boutin, devenu aujourd’hui « Via, la voie du peuple » et dirigé par Jean-Frédéric Poisson, candidat notamment aux primaires de la droite pour la présidentielle de 2017. Pour l’UDMF, si des partis démocrates d’obédience catholiques respectant la laïcité existent, il est alors logique qu’un parti représente les musulmans.

Un parti et certains candidats réputés proches des Frères musulmans

Pour certains, l’UDMF est un faux-nez et servirait de cheval de Troie de l’islamisme. A la manière notamment des Frères musulmans. Certains candidats en sont d’ailleurs réputés proches.

Farid Omeir, ancien journaliste pour la Tribune de Genève, intervient au centre Tawhid de Lyon, fondé en 1987 par l’Union des jeunes musulmans de France. Le centre, basé dans le 6e arrondissement de Lyon, revendique une indépendance politique et économique. La maison d’éditions du même nom qu’il gère édite notamment des ouvrages du célèbre théologien Tariq Ramadan. Elle est réputée proche des Frères musulmans.

En 2019, au moment de la polémique sur les listes « communautaristes » comme celles de l’UDMF, le sociologue Raphaël Lioger, estimait pour sa part que dans les programmes du parti rien ne permettait de voir une « une remise en cause de la laïcité ».

 « Il y a l’idée que derrière le rideau, il se passe autre chose car le musulman est suspecté d’avoir des idées derrière la tête. Métaphysiquement, il apparaît comme surpuissant par rapport à la réalité concrète. On voit bien que c’est un problème dans notre regard. C’est très préoccupant. C’est pour ça que ce parti provoque une sorte d’unanimité contre lui. »

Programme pour les régionales 2021

    Accompagnement, formation et aide à l’investissement pour l’équipement numérique Renforcement des services publics notamment les hôpitaux et l’école

Têtes de liste de l’Union des démocrates musulmans français pour les régionales 2021 en Auvergne-Rhône-Alpes

    Ain : Monia BouguerraAllier : Delphine PetersArdèche : Fawzy RemaliCantal : Abed MaftahDrôme : Melek OzerIsère : Mounir ZouaghaLoire : Nabil BounouaHaute-Loire : Alexis GeffraultPuy-de-Dôme : Amale GhoudaneRhône : Maëva HammacheMétropole de Lyon : Farid OmeirSavoie : Soumia FekrounHaute-Savoie : Ignace Marce

A Lyon, un rassemblement pour la journée des travailleuses du sexe

A Lyon, un rassemblement pour la journée des travailleuses du sexe

Un rassemblement est organisé ce mercredi 2 juin devant l’église Saint-Nizier, dans le 2ème arrondissement de Lyon : il s’agit de la journée internationale des travailleuses du sexe. L’occasion de notifier l’examen prochain par la CEDH des requêtes formulées contre la loi de pénalisation des clients.

travailleuses du sexe lyon manifestation loi pénalisation clients 13 avril 2021
Une manifestation a eu lieu contre la loi du 13 avril 2016, devant l’hôtel de ville de Lyon.Photo : PierreLemerle/Rue89Lyon

C’est le 2 juin qui a été choisi pour être décrété « journée internationale des travailleuses du sexe ». Historiquement, tout a commencé à Lyon, il y a plus de 40 ans. Le 2 juin 1975, une centaine de travailleuses du sexe lyonnaises envahissaient l’église Saint-Nizier, au cœur de la Presqu’île de Lyon, pour dénoncer le harcèlement policier et la stigmatisation sociale qu’elles subissent. L’église sera occupée pendant une semaine, avant que les travailleuses du sexe et leurs soutiens militants et associatifs ne s’en fassent expulser le 10 juin suivant.

Cette occupation constitue l’un des événements fondateurs de la lutte pour la reconnaissance des droits des travailleuses. Depuis, la journée du 2 juin est devenue la journée internationale de lutte des travailleuses du sexe.

Près de 50 ans plus tard, ce mercredi 2 juin 2021, les associations Cabiria, Frisse et le syndicat du travail sexuel, le STRASS, soutenus par Aides et Médecins du Monde, appellent à se rassembler devant l’église Saint-Nizier en début d’après-midi.

Cette année, ce rassemblement est aussi l’occasion de marquer une victoire de taille : la Cour européenne des droits de l’Homme (CEDH) a déclaré comme recevable la requête formulée 261 travailleuses du sexe et 19 associations contre la loi de 2016 sur la pénalisation de leurs clients.

Les professionnel·les reprochent à cette loi de les pousser à la clandestinité et à l’isolement, les rendant d’autant plus vulnérables aux clients mal intentionnés et restreignant, par cet isolement forcé, leur accès aux soins et aux services de prévention et d’insertion. L’actualité récente tendrait à enfoncer le clou : début avril, une jeune travailleuse du sexe est décédée dans l’incendie de sa camionnette garée à Meyzieu, à l’est de Lyon. Depuis plusieurs mois, les agressions et incendies se multiplient à l’encontre des travailleuses du sexe, à Lyon et alentours.

#Cabiria#STRASS

Covid : où en est le variant anglais à Lyon et dans la région ?

Covid : où en est le variant anglais à Lyon et dans la région ?

Le point hebdomadaire, actualisé au 2 juin, sur l’évolution de l’épidémie de Covid à Lyon, dans le Rhône et la région Auvergne-Rhône-Alpes à travers les principaux indicateurs disponibles. C’est par là.

Y a-t-il eu un effet réouverture des terrasses et d’autres lieux recevant du public? Difficile à dire pour l’heure.

Les premiers indicateurs semblent montrer que l’épidémie reprend son recul dans la Métropole de Lyon. Après un plateau d’une semaine environ. Au 28 mai, l’incidence de l’épidémie s’élevait à 120 cas environ pour 100 000 habitants. Un niveau qui reste encore une fois non négligeable. Le seuil d’alerte étant fixé à 50 cas. En revanche, dans le même temps, l’incidence chez plus de 65 ans, les plus à risque, s’élevait à moins de 50 cas à la même date (42 cas pour 100 00 habitants).

Le niveau d’incidence dans la Métropole de Lyon, comme celui de Saint-Étienne, restait toutefois supérieur à la moyenne nationale.

Dans le même temps, à l’échelle régionale, l’épidémie ne semble pas avoir poursuivi son recul. Au 27 mai, le taux effectif de reproduction du virus (R0) en Auvergne-Rhône-Alpes s’élevait à 0,93. Un retour à la hausse après un mois de baisse. Et un niveau proche de 1, niveau au-delà duquel l’épidémie est considérée en développement.

Covid : baisse de tension à confirmer dans les hôpitaux de Lyon et de la région

À l’hôpital, la tension continue de baisser, suivant le recul de l’épidémie constatée durant une bonne partie du mois de mai. À l’échelle de la région, le taux d’occupation des services de réanimation par des patients Covid était au 1er juin proche de 50%. Un niveau que la région n’avait plus connu depuis le 18 octobre 2020, soit plus de 6 mois.

Au 1er juin, un peu de moins de 2000 patients Covid + étaient hospitalisés, en moyenne sur une semaine, dans les hôpitaux de la région. Dont un peu plus de 300 en réanimation. Dans le Rhône, 445 patients en moyenne avaient été hospitalisés en simultané sur une semaine au 1er juin dont 127 en réanimation (soit près de la moitié des patients Covid en réanimation au plan régional).

Les indicateurs hospitaliers de ces prochains jours permettront de voir si les signes de légère reprise de l’épidémie se confirment ou non. La baisse de tension ne doit pas faire oublier qu’à la même époque il y a un an, le taux d’occupation dans les services de réanimation était environ deux fois plus faible.

Une diminution du « variant anglais » dans le Rhône ?

Dans le Rhône, la souche dite anglaise du virus reste majoritaire selon les données de Santé Publique France. Au 29 mai 2021, le « variant anglais » représentait 77% des tests PCR positifs testés, en moyenne sur une semaine. Environ 63% de l’ensemble des tests positifs avaient été analysés pour déterminer les souches du virus.

Toutefois, on remarque que, dans le Rhône, la part du « variant anglais » diminue depuis un mois maintenant. La part de la souche classique et des variants brésilien et sud-africain reste stable dans le même temps. Depuis un mois la part des tests positifs desquels il a été impossible d’identifier la présence d’un variant ou de la souche classique a augmenté de façon quasi continue (zone grise sur le graphique ci-dessus). En un mois, elle a doublé dans le Rhône.

Covid : le « variant anglais » est-il en train d’être remplacé dans le Rhône ?

Pour l’heure, le « variant indien », potentiellement plus contagieux que le variant anglais et plus résistant aux vaccins, n’est pas présent dans les indicateurs. Impossible pour l’heure de dire qu’il est en train de se développer à l’heure actuelle de façon silencieuse dans le Rhône ou la région. Dans cette part indéterminée peuvent aussi se trouver des variants déjà mesurés et que les tests n’ont pas permis d’identifier précisément.

Toutefois, l’évolution sera à suivre avec attention. Le variant anglais avait peu à peu pris le dessus sur la souche originelle, à la fin de l’année 2020 et début 2021. Initiant alors une « troisième vague » de l’épidémie. On se souvient que cela avait entraîné un temps une baisse des contaminations et de l’incidence du virus. Laissant penser que la situation s’améliorait et l’épidémie reculait alors qu’il s’agissait d’une transition avant que le variant anglais devienne majoritaire.

La diffusion du  « variant indien » est annoncée comme inéluctable en France. Comme sa prochaine domination au détriment du « variant anglais ». Sommes-nous au début de cette transition dans le Rhône et dans le reste de la région ? Il est encore trop tôt pour le dire.