Aldo, 16 ans, affirme avoir été victime de « violences policières » le vendredi 21 octobre. Il aurait reçu un tir de LBD à quelques centimètres de l’œil lors d’un blocus organisé devant le lycée Lumière, dans le 8e arrondissement de Lyon. Une enquête a été ouverte par le parquet.
Aldo (le prénom a été modifié) est un adolescent comme les autres. Ou presque. A 16 ans, « bientôt 17 », précise-t-il, le jeune homme a déjà fait l’expérience de ce qu’il considère être des « violences policières ».
Depuis deux ans, il s’est pris de passion pour la photo : scènes de rue, levers de soleil mais aussi mouvements sociaux. En cette dernière semaine avant les vacances scolaires, il suivait de près les contestations lycéennes qui ont éclaté à Nanterre début octobre, avant de s’étendre au reste de la France. En cause : la réforme du baccalauréat, de Parcoursup, mais aussi la mutation forcée de Kai Terrada, professeur au lycée Joliot-Curie de Nanterre. Plus largement, les lycéens désiraient montrer leur soutien aux grévistes réclamant des hausses de salaire face à l’inflation.
À l’occasion de la journée de mobilisation générale du 18 octobre, plusieurs lycées de la métropole de Lyon ont suivi le mouvement. D’après un communiqué commun de l’académie de Lyon et de la préfecture, des blocus ont été organisés dans les lycées Lumière, La Martinière Monplaisir, Frédéric Faÿs (Villeurbanne), Charlie Chaplin (Décines) et Condorcet (Saint-Priest).
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Organisée en soutien aux mobilisations qui secouent actuellement l’Iran, une manifestation partira ce samedi 29 octobre de la place Bellecour, en direction de l’Hôtel de ville de Lyon.
Le collectif des étudiant·es iraniennes de Lyon organise une manifestation ce samedi 29 octobre en soutien à la révolution féministe qui se déroule actuellement en Iran. Le cortège partira à 15 heures de la place Bellecour pour rejoindre l’Hôtel de Ville.
Il s’agit de la troisième mobilisation organisée par le collectif des étudiant·es iraniennes de Lyon (CEIL). Celui-ci a été créé fin septembre pour « apporter de la solidarité à la révolution en cours en Iran, aux femmes et aux hommes qui se battent contre la tyrannie et la République islamique, et surtout sa régression sexiste et ses lois misogynes. »
Image d’illustration. Une manifestation en soutien à l’Iran le 22 octobre à Berlin. Crédits : C. Suthorn/Wikimedia Commons
Pour rappel, les mouvements de contestation féministes se multiplient dans plusieurs villes d’Iran depuis la mort de Mahsa Amini, le 13 septembre dernier. Cette jeune femme de 22 ans est décédée suite à son arrestation par la police locale pour un voile mal mis. Mercredi 26 octobre, un nouvel hommage lui a été rendu, 40 jours après son décès, selon le deuil traditionnel iranien.
D’après le CEIL, 35 mineurs ont déjà trouvé la mort dans ces mobilisations, sévèrement réprimées par les forces de l’ordre iraniennes :
« Les forces de l’ordre tirent sur les manifestants avec des balles de plomb (grenaille de plomb), des gaz lacrymogènes et des grenades de désencerclement. Il ne faut pas oublier qu’ils tirent aussi à balles réelles, surtout dans les régions habitées par des minorités ethniques et religieuses comme au Kurdistan, le fief de Mahsa et de la révolution et au Balouchestan au sud-est du pays. On a enregistré jusqu’ici 252 martyrs dont 35 enfants. »
« Sous les pavés la vigne », le salon des vins naturels, c’est le week-end des 5 et 6 novembre au Palais de la Bourse (Lyon 2e). La programmation des vigneron·nes est encore exceptionnelle pour cette 8ème édition, partez à la découverte du vin nature ! L’entrée de 10 euros est offerte à nos abonné·es. Et si vous ne l’êtes pas encore, c’est la bonne occasion de nous soutenir (et en plus, il y a une promo).
Le vin naturel ne concerne pas qu’un petit groupe d’initié·es ou de fantaisistes qui privilégieraient l’entre-soi (dans son public et dans ses producteurs). A l’inverse, ces vigneron·nes , fort·es de choix de production et de distribution courageux, constituent le fer de lance d’une révolution agricole nécessaire.
« Sous les pavés la vigne » existe dans sa version lyonnaise depuis 8 ans, le salon est co-organisé par l’éditeur Nouriturfu et par votre média local Rue89Lyon. Si vous êtes déjà abonné·e au site, vous êtes invité·e automatiquement au salon des vins : il vous suffit de vous présenter à l’entrée du Palais de la Bourse (horaires d’ouverture des samedi et dimanche : 11h > 19h) et de donner votre nom.
Si vous ne l’êtes pas encore, il est toujours temps d’adhérer en souscrivant par ici :
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Code de réduction pour le salon des vins naturels : « salon »
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La Métropole de Lyon souhaite rendre la ville perméable afin que l’eau de pluie s’infiltre à nouveau dans le sol, au plus près de là où elle tombe. Une politique d’adaptation au changement climatique soutenue par l’État et appuyée par trente ans d’expérimentations locales, qui devrait bousculer les façons de construire la ville.
« Où va l’eau de pluie, à votre avis ? » Hervé Perier-Camby, technicien au laboratoire de recherche DEEP (déchets, eaux, environnement, pollution) de l’Insa Lyon, aime bien poser cette question aux écoliers qui visitent son lieu de travail.
Le campus de la Doua, à Villeurbanne, est en effet parsemé d’ouvrages invisibles aux yeux non habitués. Des installations permettent à l’eau de pluie de rejoindre la terre lorsqu’elle tombe plutôt que de ruisseler vers les égouts, puis jusqu’aux stations d’épuration.
Sur le campus de la Doua à Villeurbanne, cette rivière sèche permet d’infiltrer l’eau tombant sur les cheminements piétons de chaque côté. Photo LMB/Rue89Lyon
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Certaines associations de Lyon enregistrent depuis l’année dernière une hausse des consultations pour violences sexuelles. Pour elles, ce phénomène serait dû au fait que bon nombre de victimes ne s’identifiaient jusqu’alors pas comme telles. Explications.
« Il arrive que des personnes que nous recevons n’aient pas conscience d’avoir vécu un viol », affirme Charlotte Dumas. Âgée de 31 ans, elle est chargée de développement associatif au sein du Planning familial du Rhône. La structure, située à Villeurbanne, est la plus importante de la métropole de Lyon.
Le Planning familial n’est pas spécialisé dans l’accueil des femmes victimes de violences sexistes et sexuelles (VSS). Il s’agit d’une association féministe et d’éducation populaire, qui propose notamment des consultations médicales pour tous et toutes, et reçoit dans ce cadre des personnes qui ont été victimes de violences sexuelles :
« On reçoit beaucoup de femmes qui viennent demander un test de grossesse. Parfois, de fil en aiguille, on comprend qu’elles n’ont pas consenti au rapport sexuel, qu’elles sont en souffrance. »
Un stand du planning familial lors d’une manifestation en faveur du droit à l’avortement à Lyon, le 28 septembre.Photo : MA/Rue89Lyon
Les professionnelles du Planning familial ne poussent pas les femmes qui s’y rendent à se confier, mais elles se disent toujours prêtes à « accueillir une parole ».
En 2021, 59% des consultations concernaient des violences sexuelles au Planning familial du Rhône
L’année dernière, le Planning familial du Rhône a reçu 148 personnes victimes de VSS contre 83 sur l’année 2020. En 2021, les patient·es venu·es pour une situation de violence sexuelle ou conjugale représentaient 59% des consultations. Un chiffre là aussi en augmentation par rapport à 2020 (47%).
« Ce ne sont pas les victimes qui augmentent, mais celles qui ont réalisé leur statut, explique Charlotte Dumas. Chez nous, il s’agit à 95% de femmes. »
Charlotte Dumas, chargée de développement associatif au Planning familial de Villeurbanne.Photo : LS/Rue89Lyon
Pour elle, il est évident que le mouvement MeToo a joué un rôle clé, encore aujourd’hui, en aidant les victimes à avoir ce déclic :
« Je pense qu’il est désormais plus clair dans l’esprit de beaucoup de femmes que ce qu’elles ont vécu n’est pas normal, pas excusable. Elles mettent moins difficilement le mot de viol sur des événements passés par exemple. »
Un constat partagé par Floriane (qui a préféré gardé l’anonymat), psychologue. Elle a cofondé l’association MeToo Lyon en 2018, qui organise des groupes de paroles non mixtes ainsi que des permanences à destination des victimes de VSS dans le 7è arrondissement de Lyon.
La difficulté de mettre le mot « viol » sur un vécu
Depuis sa création, l’association – uniquement composée de bénévoles – ne désemplit pas. Pourtant, la plupart des femmes ne viennent qu’une ou deux fois. D’après Floriane, elles viennent pour se confier, mais pas seulement :
« Beaucoup n’arrivent pas à mettre des mots sur leurs traumatismes car elles ont du mal à se persuader que ce qu’elles ont vécu n’est pas de leur faute. Elles se culpabilisent et viennent nous voir pour faire le point avec nous. »
Floriane et la vingtaine de membres actives de l’association réorientent régulièrement vers des associations de Lyon les femmes victimes de violences sexuelles qui ont besoin d’un accompagnement juridique ou social.
Une augmentation de 25% du nombre de plaintes pour viol en 2021
Cette progression du nombre de femmes qui parviennent à mettre des mots sur leur vécu participe en partie à la hausse importante des dépôts de plainte en France. Selon le bilan « Insécurité et délinquance » du service statistique du ministère de l’Intérieur, en 2021, près de 75 800 faits de viols, tentatives de viols ou agressions sexuelles ont été comptabilisés, contre 57 100 en 2020 – soit une augmentation d’environ 25% en un an – et 28 000 en 2012.
Une augmentation des démarches en justice que les associations historiques d’aide aux victimes de Lyon, comme VIFFIL SOS Femmes, ou l’association Le Mas, ont du mal à suivre. VIFFIL aide les victimes de VSS et leurs enfants depuis 1979. La structure propose gratuitement de l’écoute, de l’aide juridique, et de l’aide au relogement. Elisabeth Liotard en est la directrice :
« Le nombre de femmes qui viennent nous voir chaque année ne cesse d’augmenter. En 2019 nous étions 20 pour les accueillir, aujourd’hui nous sommes 40, et si nous suivions la demande nous serions plus de 100. »
Cet article complète une enquête et un témoignage sur l’errance médicale et psychologique des femmes victimes de violences sexuelles à Lyon. Retrouvez ces articles ci-dessous.
C’est les vacances mais la sélection hebdomadaire des sorties culturelles à Lyon n’en prend pas, elle. Voici donc nos recommandations concert, spectacle vivant, expo pour cette semaine. À compléter par les vôtres en commentaires.
Un dernier relais au Radiant-Bellevue
Les familiers de Radio Nova connaissent les personnages haut en couleur incarnés par Benjamin Tranié. On peut citer Claude Bourbier, l’attaché de presse raté et libidineux, un beauf’ ou un conteur d’histoires criminelles… Mais ce sont d’autres personnages que Benjamin Tranié convoque pour une pièce coécrite avec Zaïd Sahebdin (qui met en scène) et que les néophytes pourront découvrir au Radiant Bellevue.
Dans son spectacle d’humour, Le dernier relais, Benjamin Tranié met en scène la dernière journée d’une gargote d’autoroute en passe d’être cédée pour un million d’euros à Burger King. Là, défilent les clients servis par la verve, parfois classée X, de Tranié.
Roi à 10 ans et mort à même pas 24, Charles IX est surtout resté dans l’Histoire comme l’initiateur – sous influences familiales, sans doute – du massacre de la Saint-Barthélémy qui aurait fait 30000 morts chez les protestants. Suite à cet épisode, déjà fragile, le roi sombre dans la folie et se met à transpirer du sang jusqu’à en mourir.
C’est cette histoire du roi que racontait Jean Teulé dans son roman Charly 9, avec la verve historiquement drôle qu’on lui connaissait. L’auteur est décédé la semaine passée alors même que se joue cette adaptation de son livre, par le Collectif Polyèdre au Théâtre des Marroniers, avec une mise en scène d’Elise Watts.
Charly 9, au Théâtre des Marronniers, les 27 et 28 octobre.
Charlie 9 de la Compagnie Polyèdre
Une mandoline à la Trinité
Ceux qui pensent que la mandoline n’est faite que pour être jouée sous les balcons italiens pour compter fleurette juste avant d’escalader un rosier grimpant n’ont sûrement jamais entendu parler de Chris Thile. Sa venue lyonnaise, la deuxième, est donc la bienvenue. Car Chris Thile est le prodige américain de cette instrument, au sein d’un orchestre bluegrass traditionnel, cette musique traditionnelle américaine jouée par les pionniers.
Sauf que Thile en fait un usage bien plus large. Il interprète ses compositions, joue du Bach, du Bob Dylan ou des titres des Strokes ou de Radiohead. À la Chapelle de la Trinité il présentera aussi son dernier album Laysongs et vous garantit des surprises improvisées.
Chris Thile, à la Chapelle de la Trinité le 28 octobre.
Des marimbas
Ils se nomment SR9, comme square root 9, ou racine carrée de neuf en Français. Un résultat qui fait 3, comme ce trio de jeunes musiciens issus du CNSMD. Leur instrument de prédilection à eux est encore plus singulier qu’une mandoline. Les trois jouent du marimba – un genre de piano aux touches de bois ou de gros xylophone sur lequel on tape avec des baguettes rembourrées. Avec, on ne joue pas n’importe quoi, ni n’importe comment.
Eux aussi reprennent à peu près tout ce qui passe entre leurs oreilles, du classique à la pop la plus pointue ou la plus populaire (Bach, Rihanna, Satie, Pharrell Williams, Ravel, Lana Del Rey…). Et le résultat est plutôt impressionnant. Pour ce concert exceptionnel, une pléiade d’invités (Camille, Blick Bassy, Malik Djoudi…) se joint à leur trinité diabolique.
Il paraît que les fleuves n’ont rien à dire. Tout juste s’écoulent-ils silencieusement de la montagne à la mer en s’inclinant sous les ponts. C’est bien mal les connaître. La preuve au Musée des Confluences – qui s’y connaît en fleuve, il en compte un à sa gauche, un autre à sa droite. Là coule une exposition sur ces cours d’eau qui accueillent depuis la nuit des temps le berceau des civilisations et disent tout de notre Histoire.
Cette expo se découvre à travers le fil d’une rivière imaginaire et dans une scénographie immersive. Par des objets, des films, des sons ou des mythologies, le Musée nous invite dans ce royaume fluvial. C’est fascinant comme un fleuve.
Nous les fleuves, au Musée des Confluences jusqu’au 27 août 2023.
La décision était attendue : le conseil d’administration du Sytral a définitivement abandonné le projet de métro E à l’ouest de Lyon. Pour développer les TCL dans cette zone, un tramway express est privilégié.
Qui réussira à désenclaver l’ouest lyonnais ? Ce lundi 24 octobre, le conseil d’administration du Sytral, conduit par l’écologiste Bruno Bernard, a officiellement enterré le projet de Métro E, qui devait aller jusqu’à Tassin-la-Demi-Lune. Sytral mobilités lui a préféré un projet de Tramway express de l’ouest lyonnais (TEOL), dont la poursuite des études a également été votée. L’établissement public a suivi le raisonnement suivant :
«Afin de permettre le développement d’autres projets, notamment à l’est du territoire et compte-tenu du coût du métro E, il est donc proposé de privilégier la réalisation de la ligne de tramway express de l’ouest lyonnais. Ce nouveau mode offrirait une desserte optimale du plateau du 5ème avec des temps de parcours très compétitifs tout en répondant aux besoins exprimés dans la concertation continue du métro E ».
En mai 2022, déjà, le Sytral avait annulé un autre projet : celui d’un téléphérique reliant Lyon à Francheville, en passant par Sainte-Foy-lès-Lyon. Le tramway express était aussi proposé en alternative.
Un tramway express à moitié enterré à l’ouest de Lyon pour 750 millions d’euros
Pour justifier ce choix de préférer le tramway au métro, le Sytral affirme que cette solution « présente l’avantage d’être moins coûteuse et moins longue à réaliser qu’une ligne de métro tout en conservant un haut niveau de qualité de service pour les usagers. »
Longue de 6,5 km, cette nouvelle ligne partirait de la gare de Jean-Macé pour rejoindre le rond-point d’Alaï, après le centre-ville de Tassin-la-Demi-Lune, en passant par le Point du jour (Lyon 5e). Pouvant aller jusqu’à 70 km/h en ligne droite, ce moyen de transport doit desservir rapidement trois arrêts de l’Ouest (Ménival, Libération, Alaï).
En terme de temps de trajet, il serait possible de transiter du Point du Jour à Perrache en moins de 10 minutes et jusqu’à Jean-Macé en moins de 25 minutes. Autre avantage de cette solution : cette ligne TCL pourrait potentiellement être prolongée vers Craponne à terme.
« On est entre 700 et 750 millions d’euros du budget alors que le métro aurait couté entre 1,5 et 2 milliards, commentait Bruno Bernard en mai 2022. Cela nous laissera de la place pour d’autres projets. »
Jean-Charles Kohlhaas et Bruno Bernard lors de la présentation du nouveau tram express de l’ouest de Lyon, en remplacement du métro E.Photo : PL/Rue89Lyon.
Un lancement de concertation dans l’ouest de Lyon en 2023
Via sept arrêts, ce tram doit transporter chaque jour entre 48 000 et 60 000 voyageurs. Un chiffre identique, selon l’actuelle Métropole, à celui présenté par la précédente mandature avec le projet de Métro E. Si l’on oublie quelques milliers près. Dans de précédentes présentation de l’ancien exécutif, il avait été davantage question de 45 000 à 75 000 voyageurs par jour.
« On peut imaginer un report de voyageurs plus important qu’avec le projet de ligne E grâce à un grand nombre de connexions multimodales », assure Jean-Charles Kohlhaas, vice-président de la Métropole de Lyon en charge des Déplacements, intermodalités et logistique urbaine.
Une différence avec le projet de l’ancienne mandature ? Cette ligne passerait par Perrache avant de rejoindre le 5e arrondissement. Deux tracés sont à l’étude. Sur trois kilomètres, le tramway serait souterrain.
Transports à l’Ouest de Lyon : le Sytral a présenté son projet de tram express.Photo : Sytral
Le Sytral a donné plus de précision sur le trajet qu’emprunterait le tramway, d’après les premiers résultats des études relancées à l’issue de la concertation pour le métro E :
À l’est, la ligne partirait de Jean-Macé pour rejoindre Perrache en empruntant les infrastructures du T1 et du T2. Elle rejoindrait ensuite le cours Suchet avant de traverser la Saône via la création d’un nouvel ouvrage d’art. Sous le plateau du 5ème, entre la Saône et Ménival, deux stations souterraines sont envisagées afin de desservir Saint-Irénée ou Charcot/Saint-Luc puis le Point du Jour. À l’ouest, la ligne poursuivrait son trajet en surface à partir de Ménival et effectuerait son terminus dans le secteur Alaï/Libération.
Alors que des études techniques sont encore en cours, le lancement d’une concertation avec les habitants et usagers devrait s’ouvrir en 2023, pour un début des travaux en 2026.
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Depuis quelques semaines, les événements violents commis par des groupuscules d’extrême droite se multiplient à Lyon. Ce lundi 24 octobre, le maire de la ville, Grégory Doucet, a adressé un courrier à Emmanuel Macron pour le rencontrer et échanger à ce sujet.
Un lycéen agressé, une manifestation de soutien à la Palestine attaquée, du matériel de grève volé et des slogans anti immigrés criés dans le centre-ville de Lyon : les groupuscules d’extrême droite lyonnais se sont montrés particulièrement virulents ces derniers jours.
Ce lundi 24 octobre, le maire de Lyon, Grégory Doucet a adressé une lettre au président de la République, Emmanuel Macron. Il lui demande une entrevue pour échanger à ce sujet.
Extrême droite à Lyon : le maire demande la fermeture des locaux fascistes
« La mobilisation de l’État pour agir contre l’extrême droite et l’ultra droite à Lyon, mais aussi sur l’ensemble du territoire français est essentielle. Nous devons agir ensemble et démontrer la pleine et entière coopération des élus locaux et nationaux quand il s’agit de défendre notre République. »
Ce courrier n’est en réalité pas le premier que le maire écologiste de Lyon adresse au sommet de l’État sur le sujet. Fin janvier 2022, l’édile avait déjà envoyé une demande à Gérald Darmanin, ministre de l’Intérieur : fermer les locaux qui abritent des groupuscules identitaires dans le Vieux Lyon.
La Traboule et l’Agogée, un bar et une salle de boxe, abritaient feu Génération identitaire, une association d’extrême droite dissoute par le gouvernement. Les deux locaux avaient réouvert par le biais d’une nouvelle association, « Les Remparts », en 2021. Vendredi 21 octobre, la Traboule a notamment « fêté » ses 10 ans lors d’une soirée organisée par Les Remparts.
Dans son courrier du 24 octobre, Grégory Doucet demande à nouveau la dissolution des groupes liés aux Remparts, et la fermeture de ces locaux.
De son côté, le préfet du Rhône, Pascal Mailhos a également condamné les «les propos xénophobes et de haine» tenus lors de la manifestation du 21 octobre. Il a annoncé, auprès de nos confrères du Progrès, avoir saisi le procureur de la République.
Mardi 25 octobre, le parquet indique à BFM Lyon avoir ouvert une enquête du chef de « provocation publique à la haine ou à la violence à l’égard d’une personne ou d’un groupe de personnes à raison de leur origine ou de leur appartenance à une ethnie, une nation, une race ou une religion ».
Une succession d’actions coup de poing de l’extrême droite à Lyon depuis septembre
Le vendredi 21 octobre dernier au soir, une mobilisation était organisée en hommage à Lola, adolescente tuée à Paris le 14 octobre par une jeune femme de 24 ans, ressortissante Algérienne et sous le coup d’une Obligation de quitter le territoire français (OQTF). Cette manifestation a été le théâtre d’une démonstration de racisme dans les rues de Lyon. Sur des vidéos publiées sur les réseaux sociaux, on entend des manifestants crier « immigrés assassins ».
« Immigré assassin » voilà le slogan des milices de l’extrême-droite dans les rues de Lyon ce soir. Grosse vigilance svp, ne sortez pas seul ! pic.twitter.com/EcSwLnjlW3
Le vendredi précédent, le 14 octobre, ces groupes lyonnais ont également revendiqué deux attaques sur le canal Télégram Ouest Casual, attaques que Rue89Lyon a documentées. Les militants d’extrême droite s’en sont pris à des manifestants rassemblés en soutien à la Palestine, et ont molesté l’un d’eux. Deux jours plus tard, les grévistes de la gare Perrache se sont fait voler leur matériel de grève, sans qu’il n’y ait d’attaques physiques.
Le 22 septembre, un lycéen a été attaqué alors qu’il rentrait chez lui. Il tentait de décoller un sticker marqué d’une croix celtique, un symbole d’extrême droite. Quelques jours plus tard, le jeune homme a retrouvé des tags néonazis sur la porte de son immeuble. Rue89Lyon a pu le rencontrer, ainsi que ses parents.
[Enquête] Sur ces trente dernières années, le Beaujolais ainsi que ses vignerons et vigneronnes ont entamé une mutation. Aujourd’hui confrontés à une crise des vocations, les acteurs locaux tentent de recruter avec l’aide du retour en grâce de ce vin léger et fruité.
C’est une crise latente dans le Beaujolais, comme dans une bonne partie du monde agricole. Depuis plusieurs dizaines d’années, des vignerons partent à la retraite sans être remplacés. « C’est une des grandes inquiétudes du secteur », nous avait confié Claire Chasselay, vigneronne dans le Beaujolais lors d’un entretien en automne dernier.
Les chiffres sont éloquents. Il y a 30 ans, 22 800 hectares de vignes étaient exploités. Aujourd’hui, on en compte 13 150, selon la chambre d’agriculture du Rhône. En cause ? La « crise du Beaujolais », notamment, une période noire que la plupart de nos interlocuteurs préfèrent ne pas évoquer, à laquelle s’ajoute une crise des vocations générale.
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Journaliste lyonnais fan de l’Ouest, je suis à Rue89Lyon depuis 2020. Aujourd’hui associé et directeur de publication, je couvre les questions sociales mais aussi écologiques (pollutions industrielles, scandale des perfluorés). Le travail, c’est la santé, à condition que le droit soit respecté. Un œil politique sur le Rhône. Pour me laisser une info, c’est ici plemerle@rue89lyon.fr.