1er mois à 1€

Actualités, enquêtes à Lyon et dans la région

L’éternelle mauvaise réputation de la Guillotière, du faubourg au quartier

L’éternelle mauvaise réputation de la Guillotière, du faubourg au quartier

Souvent à la une de l’actualité à Lyon, la Guillotière pâtit d’une image marquée par les problématiques d’insécurité. Mais en a-t-il déjà été autrement ? Du moyen-âge à nos jours, « la Guille », bourg, faubourg, ville indépendante puis quartier de Lyon, a constamment été considérée par certains et certaines comme rebelle et malfamée. Elle a également toujours été le lieu d’accueil des migrants venant travailler entre Rhône et Saône.

Leur présence est quotidienne depuis les annonces de Gérald Darmanin, ministre de l’Intérieur. À la Guillotière, des camions de CRS sont stationnés de façon place quasi permanente place Gabriel-Péri, depuis août. 

Surfant sur une sur-médiatisation du quartier, le ministre de l’Intérieur a engagé un bras de fer avec le maire de Lyon écologiste, Grégory Doucet (EELV). Il lui reproche de ne pas s’occuper des problèmes d’insécurité dans le quartier.

Abonnez-vous

Cet article fait partie de l’édition abonnés. Pour lire la suite, profitez d’une offre découverte à 1€. Contribuez à consolider un média indépendant à Lyon, en capacité d’enquêter sur les enjeux locaux.

    Paiement sécurisé
    Sans engagement
Abonnez-vous maintenant pour suivre l’actualité locale.

Déjà abonné⋅e ?

Connectez-vous

Hébergement d’urgence dans le Rhône : le gouvernement fait marche arrière sur les fermetures de places prévues

Hébergement d’urgence dans le Rhône : le gouvernement fait marche arrière sur les fermetures de places prévues

[Article mis à jour le 31 octobre] Le gouvernement prévoyait de supprimer plusieurs milliers de places d’hébergement d’urgence entre 2022 et 2023, dont 430 dans le Rhône. A la suite de la mobilisation d’élus locaux et d’associations, le ministree délégué au logement a annoncé à l’AFP le 28 octobre qu’il renonçait à ce projet.

[Article initialement publié le 22 octobre] Le projet de loi de finance prévoit la fermeture de 14 000 places en hébergement d’urgence entre 2022 et 2023. Dans le cadre de cette loi, 430 fermetures de place sont envisagées dans le Rhône pour 2022. La préfecture indique que ces fermetures n’auront pas lieu « dans les mois à venir. » Cette décision signe la fin d’une politique plus protectrice mise en place pendant la crise sanitaire, entre 2020 et début 2022.

« Un toit c’est un droit », scandent des manifestants devant la préfecture, ce 17 octobre, « journée mondiale du refus de la misère ». Plusieurs banderoles tendues demandent aux services de l’État de loger les personnes sans-domicile et leurs enfants. Pour cela, la préfecture du Rhône dispose d’un peu moins de 8000 places d’hébergement. À cela s’ajoutaient 500 places exceptionnelles et provisoires ouvertes pour l’hiver 2021-2022. Un dispositif insuffisant mais qui a été augmenté lors de la crise sanitaire. Cette politique solidaire devrait prendre un coup d’arrêt.

Sur toute la France, le projet de loi de finance 2023 (PFL 2023) prévoit la fermeture de 7000 emplacements en hébergement d’urgence cette année, et de 7000 autres l’année prochaine. Selon nos informations, dans le Rhône, 430 places pourraient être supprimées.

Abonnez-vous

Cet article fait partie de l’édition abonnés. Pour lire la suite, profitez d’une offre découverte à 1€. Contribuez à consolider un média indépendant à Lyon, en capacité d’enquêter sur les enjeux locaux.

    Paiement sécurisé
    Sans engagement
Abonnez-vous maintenant pour suivre l’actualité locale.

Déjà abonné⋅e ?

Connectez-vous

À Feyzin, la CGT poursuit le mouvement à la raffinerie et attaque la direction

À Feyzin, la CGT poursuit le mouvement à la raffinerie et attaque la direction

Alors que certaines ont repris leur activité, la grève se poursuit à la raffinerie de Feyzin où la CGT dénonce des conditions de travail dangereuses. Ce matin, elle reproche à la direction d’avoir fait sortir des produits du site, sans appliquer les procédures de sécurité. Des déclarations que réfutent Total Energies.

C’est un bras de fer qui dure entre la CGT et la direction locale de Total Energies. Depuis lundi, des réquisitions ont débuté sur le site de Feyzin, pour contraindre les agents à reprendre le travail. Alors que certaines raffineries du groupe ont repris l’activité, le mouvement continue à Feyzin comme à Gonfreville.

À Feyzin, au-delà de la question des salaires, c’est celle de la sécurité qui préoccupe la CGT. Selon elle, en deux ans, 11 accidents « très graves » ont été enregistrés.

« La CGT alerte le préfet depuis des années sur des manquements aux arrêtés préfectoraux, écrit le syndicat dans un communiqué. Il en va de la sécurité des employés et de la population. »

Total Energies dément tout manquement aux normes de sécurité dans la raffinerie de Feyzin

Court-circuit, incendies, accident sur un tuyau de refoulement… Plusieurs incidents ont blessé des ouvriers de l’entreprise ces dernières années, selon la CGT. Toujours selon le syndicat, la direction a « abusé des réquisitions » pour faire sortir du site des produits pétroliers cette semaine.

« Ceci sans appliquer les procédures de sécurité. Les capteurs qui mesurent les concentration de gaz dans l’air étaient en alarme hier après-midi, accusant un environnement explosif », poursuit la CGT.

La raffinerie de Feyzin, au sud de Lyon.
La raffinerie de Feyzin, au sud de Lyon.Photo : Frachet/Wikimedia Commons

Comme rapporté par le Progrès, Total Energies a voulu rassurer tout le monde :

« L’opérateur a pris les mesures conformes à nos procédures de transfert de produits en diminuant notamment le débit de chargement », a déclaré la direction.

Selon elle, aucune valeur anormale n’a été enregistré par les analyseurs de qualité de l’air Atmo.

Pollution aux perfluorés à Lyon : des interdictions de pêche ne sont « pas à exclure »

Pollution aux perfluorés à Lyon : des interdictions de pêche ne sont « pas à exclure »

Le 14 octobre, des études menées par les services de l’État ont démontré que certains poissons du Rhône étaient littéralement saturés de « polluants éternels », les fameux perfluorés. Une pollution qui pourrait avoir un impact sur la pêche autour de Lyon.

C’est une première potentielle réaction aux problèmes de pollution. À la suite des révélations du journaliste Martin Boudot de Vert de Rage en mai dernier, les services de la préfecture du Rhône ont mené des enquêtes sur l’environnement autour des usines d’Arkema et Daikin.

Une de ces recherches a permis de montrer que certains poissons autour de Lyon étaient remplis de ces polluants éternels provenant de l’industrie chimique. Des résultats qui pourraient avoir des répercussions sur la pêche dans le bassin.

Le fleuve Rhône et ses poissons n'échappent pas aux impacts du réchauffement climatique.
Le fleuve Rhône et ses poissons n’échappent pas aux impacts du réchauffement climatique. Wikimedia Commons

Une interdiction de consommation des poissons issus de zones de pêche autour de Lyon possible

Interrogés à ce propos par Rue89Lyon, les services de l’État rappellent « qu’aucune pêche professionnelle ne s’exerce en aval de Pierre-Bénite sur le Rhône ». Cela étant, une réunion est prévue pour informer les organisations professionnelles et pour évoquer la nécessité « de prendre en compte ce nouveau risque ». La préfecture du Rhône précise ne pas « exclure » qu’une « interdiction de la commercialisation et la consommation de poissons soit prise, sur les zones concernées par une contamination ».

Avant cela, un nouveau plan exploratoire à visée sanitaire doit être réalisé sur les poissons du Rhône afin de collecter des données complémentaires. Une saisine de l’Anses (l’agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail) pourrait avoir lieu le cas échéant, selon la préfecture.

Pour aller plus loin, retrouvez notre article complet à ce sujet :

Perfluorés : des poissons autour de Lyon saturés de « polluants éternels »

En attendant de prochains résultats, les habitants pourront bientôt visionner le reportage de Martin Boudot en intégralité. Sa diffusion est prévue le lundi 31 octobre, à 21 h sur France 5.

Extrême droite : deux attaques le week-end dernier à Lyon

Extrême droite : deux attaques le week-end dernier à Lyon

Des membres du collectif 69 Palestine se sont faits agresser le 14 octobre en marge d’un rassemblement qu’ils avaient organisé dans le Vieux-Lyon. Deux jours plus tard, ce sont les grévistes de Lyon Perrache qui se sont faits voler leurs banderoles. Derrière ces deux actions, on retrouve la signature de l’extrême droite lyonnaise.

Vendredi 14 octobre, un groupe de jeunes hommes a agressé des membres du collectif 69 Palestine, en marge d’un rassemblement organisé dans le Vieux-Lyon. Deux jours plus tard, ils ont décidé de faire irruption sur le piquet de grève des agents de service de la gare de Lyon Perrache. Les deux attaques ont été revendiquées sur les canaux de communication de l’extrême droite, à l’aide de photos et vidéos sur lesquelles posent ces mêmes jeunes hommes, en exhibant plusieurs symboles néo-nazis.

Les deux attaques ont été revendiquées par ces militants d'extrême droite de Lyon. Photo issue de Ouest Casual.
Les deux attaques ont été revendiquées par ces militants d’extrême droite de Lyon. Photo issue de Ouest Casual.

« Je me suis retourné et j’ai vu une vingtaine de gars masqués avec des battes de baseball »

Samy, 29 ans, fait partie depuis deux ans du collectif 69 Palestine qui milite pour « un règlement politique et pacifique du conflit israélo-palestinien », d’après leur site web. Le 14 octobre, les militants organisaient un rassemblement déclaré devant l’ancien Palais de justice, près du Vieux-Lyon.

Ce lieu de rassemblement avait été choisi en raison de sa charge symbolique, pour dénoncer la longue incarcération du militant communiste libanais Georges Ibrahim Abdallah, emprisonné en France depuis près de 40 ans. Samy explique que ce n’est qu’en arrivant devant les 24 colonnes qu’il s’est rappelé de la proximité du tribunal avec le Vieux-Lyon, quartier dans lequel l’extrême droite possède différents locaux.

Au début, la mobilisation se déroule sans accroc, malgré quelques éléments qui rendent les militants nerveux.

« Il y avait deux gamins qui nous prenaient en photo. Un ami leur a dit d’arrêter, ils se sont énervés mais sont partis. Vers la passerelle il y avait un gars qui nous fixait bizarrement aussi, de manière insistante. »

Malgré ça, Samy et ses amis ne s’inquiètent pas outre mesure. À la fin du rassemblement, le gros du collectif se disperse – « majoritairement des personnes âgées blanches, de 70 à 80 ans », précise Samy. Le jeune homme emprunte la passerelle en compagnie de huit militants plus jeunes. Ils avancent d’un pas tranquille en direction de Bellecour, traversent la Saône et commencent à longer les bars alignés le long du quai, quand l’un d’eux interpelle brusquement Samy :

« Il m’a crié « Samy, on va se battre ! Il faut courir ! ». Je me suis retourné, et là j’ai vu une vingtaine de gars masqués avec des battes de baseball. »

« Il s’est fait défoncer, il était en sang, avec des dents cassées »

À ce moment-là, Samy raconte avoir entendu « un cri de guerre » de la part des hommes masqués, et avoir pris les jambes à son cou. Un de ses amis affirme de son côté être certain d’avoir reconnu un slogan fasciste, sans pouvoir se souvenir précisément des mots employés. Samy dit avoir immédiatement fait le lien avec le comportement étrange des trois jeunes hommes en marge du rassemblement, persuadé désormais qu’il s’agissait de militants d’extrême droite.

« J’avais peur. On s’est dispersés et on a tous pris des directions différentes. Je me suis réfugié dans le métro Bellecour avec quelques autres. »

Cinq de leurs camarades tentent de se mettre à l’abri dans un bar. Les assaillants masqués les attendent de pied ferme à la sortie quand, soudain, ils lèvent le camp. La raison de ce départ précipité s’appelle Julien (le prénom a été modifié). Militant du collectif 69 Palestine comme Samy, le jeune homme a pris la fuite seul, en direction de la place Bellecour, quand sa route a croisé celle des militants d’extrême droite.

« Il s’est fait défoncer, il était en sang, avec des dents cassées », raconte Samy.

Les agresseurs ont pris la fuite quelques minutes avant l’arrivée de la police, alertée par des passants qui ont assisté à la scène. Julien, lui, s’en sort avec quelques dents cassés et des séquelles psychologiques.

« La police nous a dit que le Vieux-Lyon, c’était le quartier de l’extrême droite et qu’il valait mieux éviter d’organiser des rassemblements là-bas », s’indigne Samy.

Lyonnais d’origine, le jeune homme avait déjà entendu parler des agressions commises par l’extrême droite. Mais il n’avait jamais pensé en être victime un jour :

« Je ne m’étais jamais fait courser comme ça. Je pensais que les militants d’extrême droite s’en prenait principalement aux antifas… »

Au moment de notre entretien, le collectif n’avait pas encore porté plainte contre cette agression.

Les grévistes de Lyon Perrache dépouillés de leur matériel syndical par des militants d’extrême droite

Apparemment, l’extrême droite s’en prend aussi aux grévistes désormais à Lyon. Les 22 agents de service de la gare de Lyon Perrache sont en grève depuis le 12 octobre. Salariés de la société de propreté Arc-en-Ciel, sous-traitant de la Métropole de Lyon, ils accusent la collectivité de vouloir changer de prestataire fin décembre.

Ce dimanche 16 octobre dans la soirée, deux d’entre eux ont eu la désagréable surprise de voir un groupe de jeunes hommes faire irruption sur leur piquet de grève pour voler la banderole et des drapeaux du syndicat CNT-Solidarité ouvrière. « Il n’y a eu aucune violence », précisait le syndicat à nos confrères de Rapports de Force, en expliquant ne pas avoir identifié immédiatement l’extrême droite.

Pour le syndicat, le caractère raciste de cette attaque est évident : « La quasi totalité des agents sont d’origine étrangère. »

Dans les deux cas : la marque de l’extrême droite de Lyon

Les doutes planants sur l’identité des voleurs ont été dissipés quelques heures plus tard, quand ces derniers ont revendiqué les deux attaques sur le canal Telegram d’extrême droite Ouest Casual, photo et vidéo à l’appui.

On y voit notamment cinq jeunes hommes – dont un très grand – qui arborent fièrement le matériel syndical de la CNT-SO, à l’envers. Leurs visage sont dissimulés derrière des foulards décorés de croix celtiques, de Totenkopfs (un emblème nazi) ou de blasons lyonnais. Des symboles affectionnés tout particulièrement par les militants d’extrême droite.

L’un deux exhibe en outre un tee-shirt floqué de l’inscription « Clermont Nationaliste » – un groupuscule néo-nazi qui vient parfois prêter main fort au « Guignol Squad » lyonnais. D’après les informations de Rue89Lyon, on retrouverait dans ce Guignol Squad des membres du groupuscule nationaliste-révolutionnaire « Lyon Populaire », issu de la dissolution du Bastion Social, ainsi que de Génération identitaire, groupe lui aussi dissous.

Sara, 25 ans : « Je porte seule les stigmates de mes viols »

Sara, 25 ans : « Je porte seule les stigmates de mes viols »

Sara a 25 ans. Il y a trois ans, elle a subi plusieurs viols et séquestrations au cours d’une relation d’emprise d’une violence inouïe. Aujourd’hui, elle tente de se soigner mentalement et physiquement, mais erre de praticiens en praticiens à Lyon.

Un gros bonnet tête de mort enfoncé sur le crâne, Sara (le prénom a été modifié) nous attend dans un petit café du 7e arrondissement. L’étudiante en master de cinéma à Lyon 1 a du mal a garder son calme, tirant frénétiquement sur des mèches de sa longue chevelure noire lissée. De petite taille, son jean trop grand et coupé aux chevilles, ses rangers montantes et son gros bonnet tête de mort enfoncé sur son crâne lui donnent un air dur.

Sa nervosité n’est pas étonnante : la jeune femme doit nous raconter un épisode traumatisant cumulant de violences sexuelles, conjugales, psychologiques et séquestrations alors qu’elle effectuait un semestre d’échange Erasmus en Allemagne, pour sa deuxième année de fac, il y a trois ans. Aujourd’hui, l’étudiante habite avec sa famille à Saint-Priest.

Comme beaucoup de femmes, elle a mis du temps à comprendre que certaines douleurs, altérations de son comportement résultaient de ce traumatisme. Elle a par la suite essayé de les soigner, de « se réparer » auprès de multiples professionnels de santé à Lyon, sans succès. Elle raconte son parcours du combattant.

Cet article fait partie de l’édition abonnés. | Déjà abonné ? Connectez-vous

Abonnez-vous maintenant pour poursuivre votre lecture

Abonnez-vous
Abonnez-vous maintenant pour suivre l’actualité locale.

Déjà abonné⋅e ?

Connectez-vous
#Emprise#Poste-traumatisme

Sorties à Lyon : la sélection culture de la rédaction, du 19 au 25 octobre

Sorties à Lyon : la sélection culture de la rédaction, du 19 au 25 octobre

Comme chaque semaine, Rue89Lyon a cherché pour vous les bons plans sorties et les potentielles épiphanies culturelles à Lyon. En voici une petite sélection. N’hésitez pas à la compléter en commentaires.

Du théâtre international au festival Contre-Sens

L’inconvénient avec les biennales c’est que ça n’a lieu qu’une année sur deux. Alors l’association organisant le festival de théâtre Sens interdits a trouvé la parade pour ne pas être en reste entre deux années impaires. Celle-ci présente pour la première fois le festival Contre-Sens. Un festival qui, comme Sens interdits, revendique un théâtre engagé, invitant à la réflexion et à la prise de distance avec les débats brûlants qui agitent l’actualité.

Au programme quatre pièces internationales : la première chinoise (Adieu la mélancolie au Théâtre de la Croix-Rousse), la seconde slovène (Sonny à la maison des Passages), la troisième, belge (Koulounisation aux Célestins), ukrainienne (Imperium Delendum Est, un spectacle musical) et bien sûr une dernière française (Aller y voir de plus près, signé Maguy Marin à Ramdam). De quoi faire patienter les amateurs des pièces typiques de la biennale jusqu’à l’année prochaine.

Contre-sens, du 19 au 30 octobre.

Feu ! Chatterton au Radiant-Bellevue, du bon rock français

Entendons nous bien, Feu ! Chatterton est très probablement le meilleur groupe de rock francophone du moment. Et ça fait d’ailleurs un moment que ça dure. Le groupe s’est imposé comme un incontournable dès les premiers singles ouvertement anticapitalistes que furent La Malinche et Côte Concorde.

Il y a un an et demi, Feu ! Chatterton a confirmé tout le bien qu’on pensait de lui avec Palais d’Argile, un troisième album qui fustige le bilan d’Emmanuel Macron. On y retrouve ce groove redoutable sur lequel Arthur Teboul, le chanteur, pose une poésie bien vivante et toujours délicieusement lyrique. Évidemment, sur scène, tout cela prend une dimension tellurique qu’il serait dommage de ne pas expérimenter au moins une fois.

Feu ! Chatterton, au Radiant-Bellevue les 24 et 25 octobre.

L’Égypte ancienne envahit Lyon

Les fans de l’Égypte antique peuvent se réjouir. Au programme à Lyon en ce moment, c’est Toutankhamon ET Champollion. Côté sucrière, on peut admirer le célèbre masque de l’empereur, le buste de Néfertiti, ou la dague en fer de météorite. Des pièces rarissimes rassemblées grâce à plusieurs musées d’Europe et celui du Caire. Tout ce qui a été exhumé de l’hypogée (le mot savant pour tombe souterraine) de Toutankhamon est là, les objets sont placés dans une reconstitution impressionnante de son tombeau. Du moins des reproductions extrêmement fidèles, les originaux n’étant pas exposables sans dommages. Petit plus amusant : l’exposition propose un escape game plutôt ludique.

En parallèle, hasard du calendrier ou pas, le Musée des Beaux-Arts consacre une exposition à Champollion, l’homme qui déchiffra les hiéroglyphes au moyen de la pierre de Rosette. Cette fois, les artefacts offerts aux regards des visiteurs sont réels. Deux expositions qui se complètent donc à merveille.

Toutankhamon, à la découverte du pharaon oublié, à La Sucrière à Lyon jusqu’au 24 avril 2023.

À la recherche des hiéroglyphes oubliés, au Musée des Beaux-Arts jusqu’au 31 décembre.

Tombeau Toutankhamon sorties Lyon
Tombeau de Toutankhamon. Photo : Tempora

Des fresques à l’aérosol à la halle Debourg

Certes, Chienpo, Foufounart, Fat Heat, Sneak Hotep, Toxicomano, Haribow sont un peu moins connus que Picasso ou Monet, mais ce sont aussi des artistes peintres incontestés. Ils sont 44 artistes programmés à la Halle Debourg pour le festival Peinture Fraîche, devenu en quelques saisons, une référence du street art à Lyon. En plus d’étonnantes (et souvent monumentales) fresques, le festival propose de nombreuses activités (livepainting, expériences de réalité augmentée, jeux vidéos, expression libre sur un mur dédié).

Une photo du festival Peinture fraîche par Kian Yenny
Une photo du festival Peinture fraîche par Kian Yenny

Peinture fraîche, à la Halle Debourg jusqu’au 6 novembre.

Wagner sur une scéno de science fiction à l’Opéra de Lyon

En voilà une ouverture de la saison opératique. Rien de moins que le Tannhauser de Richard Wagner (une œuvre de jeunesse du compositeur allemand), dirigée par Daniel Rustioni et mise en scène par le metteur en scène franco-allemand David Hermann.

Il ne s’agit pas de n’importe quelle mise en scène puisque Hermann transpose les tragiques et indécis amours du héros -qui hésite entre la déesse Vénus et la pure Isabelle- dans un univers à la Blade Runner. Imaginez 4h20 de lyrisme échevelé en allemand avec une scénographie de science fiction.

Un livret qui permet de suivre les dialogues en français est distribué à l’entrée.

Tannhauser, à l’Opéra de Lyon jusqu’au 30 octobre.

Violences sexuelles : les femmes victimes en « errance médicale » à Lyon

Violences sexuelles : les femmes victimes en « errance médicale » à Lyon

De nombreuses femmes victimes de violences sexuelles n’arrivent pas à se faire accompagner sur le plan médical et psychologique à Lyon. Le service public et les associations historiques ne parviennent pas à assurer cette prise en charge, laissant la réparation des corps et des esprits à de nouvelles associations et structures privées, sans aide financière, supervision ou accompagnement.

« Je pensais vivre avec des fuites urinaires toute ma vie. Je me sentais démunie, comme si je l’avais mérité », se remémore Marie* (son prénom a été modifié), 42 ans. Mère de trois enfants, elle habite une petite ville au sud-est de Lyon. Elle a quitté il y a dix ans le père de ses enfants, après six années d’une relation émaillée de violences physiques, psychologiques et de viols.

« Je n’avais pas vraiment envie de partir, j’avais surtout envie de me jeter par la fenêtre. Mais je me disais : j’ai des enfants, si je meurs, ils vont rester avec lui. Alors un jour on s’est enfuis chez mes parents. Il a essayé de nous en déloger mais on a tenu bon. »

Abonnez-vous

Cet article fait partie de l’édition abonnés. Pour lire la suite, profitez d’une offre découverte à 1€. Contribuez à consolider un média indépendant à Lyon, en capacité d’enquêter sur les enjeux locaux.

    Paiement sécurisé
    Sans engagement
Abonnez-vous maintenant pour suivre l’actualité locale.

Déjà abonné⋅e ?

Connectez-vous

Un rassemblement pour l’augmentation des salaires ce mardi à Lyon

Un rassemblement pour l’augmentation des salaires ce mardi à Lyon

À Lyon, l’appel national à une mobilisation interprofessionnelle a trouvé sa résonance dans un rassemblement prévu devant la préfecture. Il débutera mardi 18 octobre à 13h30.

La CGT UD 69, FO, Solidaires, l’UNEF, la FSU, la CNT ainsi que la CNT SO se sont donnés rendez-vous quai Augagneur, dans le troisième arrondissement de Lyon, ce mardi 18 octobre à 13h30. Une délégation devra être reçue par le préfet, en sa qualité de représentant de l’État.

Les syndicats demandent une augmentation globale des salaires ainsi que la garantie du droit de grève pour tous et toutes. Ils seront rejoints par une manifestation débutant à 11h place Guichard (Lyon 3e) s’opposant au plan de réforme des lycées professionnels.

Un rassemblement s’opposant à la réquisition des salariés en grève à Lyon

Côté augmentation des salaires, les grèves qui durent depuis le 27 septembre dans les raffineries, notamment dans les sites de Total Energie, seront évoquées lors du rassemblement. Et ce, notamment, à la lumière de la décision préfectorale ordonnant la récente réquisition de sept salariés du site Total Energies de Feyzin. Une décision prise par la préfecture pour « permettre de répondre aux besoins et services essentiels sur le territoire », a-t-elle déclaré par communiqué.

L’intersyndicale dénonce cette mesure :

« Cette procédure déjà condamnée par l’Organisation internationale du travail (OIT) constitue une atteinte inacceptable au droit constitutionnel de grève et aux libertés fondamentales. »

Changement climatique dans le Beaujolais : le gamay peut-il disparaître ?

Changement climatique dans le Beaujolais : le gamay peut-il disparaître ?

[Enquête] Dans les vignes du Beaujolais, le changement climatique pourrait-il mettre en péril son cépage roi ? Peu habitué aux fortes chaleurs, le gamay peut souffrir de sécheresses à répétition. Pour plusieurs techniciens, il devrait cependant poursuivre sa route. À condition d’adaptations non-négligeables.

C’est le genre de petites phrases qui irritent certains, et en font réfléchir d’autres. Plombé par un mois d’août particulièrement chaud, Julien Merle, vigneron à Légny, dans le Beaujolais, s’interrogeait lors d’un de nos entretiens sur l’avenir de son cépage :

« Est-ce que ce ne serait pas la fin du gamay en Beaujolais ? Le cépage peut-il résister ? »

Ainsi, quand certains agriculteurs du pays de Bessenay s’interrogent sur l’avenir de la production de cerises, que des forestiers se posent des questions sur les futures essences à planter, des vignerons, logiquement, se questionnent sur l’avenir de leur cépage. À la différence que la vigne est jugée beaucoup plus résistante aux fortes chaleurs. Mais l’est-elle suffisamment ?

Intensification des périodes de sécheresses, manque d’eau, augmentation des températures… Selon les derniers rapports du GIEC, le climat du Rhône pourrait correspondre à celui de Montélimar, voire de Marseille, dans les vingt prochaines années.

Pour rappel, sur la période allant de 1960 – 1970 à 2009 – 2018, les températures ont augmenté de 1,92°C dans le Rhône avec des pics à 2,2 °C dans le Beaujolais, comme à Claivesolles. Sur Lyon, suivant une projection « intermédiaire » réalisée par Météo France, on pourrait passer de sept nuits tropicales (particulièrement chaudes) ce mois de juillet 2022 au double à l’horizon 2040 – 2070. Une évolution, parmi d’autres, qui irait nécessairement avec des changements environnementaux conséquents.

Beaujolais gamay
Dans le Beaujolais, l’avenir du gamay pose question pour certains vignerons.Photo : PL/Rue89Lyon

Dans le Beaujolais, le gamay, un cépage fertile mais « pas très costaud »

Pour répondre à cette question, il faut revenir aux spécificités biologiques du gamay.

« Il y a des cépages plus fertiles que d’autres, commente Benjamin Bois, maître de conférence à l’Université de Bourgogne et membre de son centre de recherche sur la climatologie. On a peu de recul sur son adaptabilité au changement climatique pour l’instant. Il a la réputation d’être fertile, mais pas très costaud. »

Le gamay est ainsi décrit comme peu vigoureux, faible mais fertile. Avantage d’être « peu vigoureux » ? Le plant produit peu de bois et est faiblement consommateur d’eau. L’inconvénient ? Les petits arbustes qui composent cette essence ont tendance à s’épuiser dans des climats trop chauds. Des grappes de raisins trop grosses pourraient le fragiliser, voire le briser sous leurs poids. Littéralement.

« Sur des terres granitiques, cela pourrait poser problème », constate Benjamin Bois. Cependant, cette délicatesse ne devrait pas être fatale au cépage. Pour une raison simple : les vignerons vont adapter leur production.

A propos des sols du « Beaujo », Bertrand Chatelet, directeur du centre de recherche appliquée Sicarex, abonde en ce sens :

« Il n’y a pas de soucis à avoir concernant le gamay parce que des techniques d’adaptation vont être mises en place », assure-t-il.

Pour protéger le gamay : planter dans d’autres lieux du Beaujolais…

Pour lui permettre de résister, les vignerons vont devoir planter du gamay différemment. Selon le Sicarex, autour de 13 000 hectares de vignes sont actuellement cultivés sur un total de 40 000 hectares exploitables. Il va donc être possible de jouer sur le relief du territoire. Comprenez : il faudra sûrement planter dans des secteurs abrités du soleil où sur des collines de manière à s’adapter aux effets du réchauffement climatique.

« Il y a beaucoup de zones non plantées dans le sud du Beaujolais, reprend Bertrand Chatelet. Pour la zone des crues, cela sera un peu plus complexe. »

Un travail doit être également fait sur la densité des vignes. Pour permettre aux pieds de respirer, les espacer est recommandé. La mise en place de paillage, de couvertures végétales l’hiver, est également préconisé par le Sicarex pour éviter l’évaporation d’eau. Dans un domaine « laboratoire », le centre de recherche teste aussi la mise en place d’ombrage avec des filets. Une manière de se protéger de la grêle et des fortes températures.

Des expériences que mènent déjà plusieurs vignerons à l’échelle de leur domaine, via l’agroforesterie. Marine Bonnet et Pierre Cotton, par exemple, ont mis le paquet pour créer ces ombres naturelles, du côté d’Odenas.

Beaujolais vignes
Dans le Beaujolais, les plants de vignes pourraient évoluer pour permettre au gamay de résister au changement climatique.Photo : PL/Rue89Lyon

… Et jouer sur les différentes souches de gamay

Autre possibilité étudiée : le changement de variété. Bertrand Chatelet souligne qu’il existe plus de 1000 souches de gamay. Certaines sont ainsi plus résistantes aux hautes températures que d’autres. Sur ce point, il met en avant un changement de paradigme important. Pendant longtemps, le Sicarex a cherché à mettre en avant des plants plus précoces. Aujourd’hui, le centre de recherche s’intéresse à des souches plus tardives pour résister à l’augmentation des températures.

Enfin, il note la possibilité de travailler sur la partie enterrée de la vigne.

« Aujourd’hui, nous utilisons pas, ou peu, les porte-greffes que l’on trouve dans le sud de la France. Il pourrait être intéressant de les développer. »

Là encore, le Sicarex fait des expérimentations sur une trentaine de porte-greffes afin de voir lesquels seront adaptés à un climat plus chaud.

Des choix de nouveaux lieux et pieds déterminants pour la suite

Pas de doute, pour le directeur du Sicarex, « le gamay a encore de beaux jours devant lui ! ».

Pour lui, la résistance du cépage à la sécheresse de cet été est de bonne augure pour la suite.

« On a eu des retours positifs sur la résistance du gamay, confirme Nadège Fellot, vigneronne à Rivolet. Mais peut-être, qu’à terme, il faudra mette en place de nouvelles variétés. »

C’est là que le sujet peut devenir vite pressant. Tout en se voulant rassurant, Betrand Chatelet rappelle l’évidence : planter des plants engage un vigneron sur plusieurs dizaines d’années. Après arrachage, il n’a pas le droit à l’erreur.

« Le tout va aussi dépendre des modèles de changement climatique qui arrivent, constate le spécialiste. A priori, même si les températures augmentent, nous devrions toujours avoir de la pluie. »

Pour lui, le changement climatique aura plus de conséquences sur le vignoble, en règle générale, que sur tel ou tel cépage. Gel, grêle, sécheresse, absence de rosée… Les aléas climatiques vont être de plus en plus forts. Indéniablement, cela pourra remettre en cause la production des vignobles et la viabilité des entreprises. De la santé de ces professionnels dépendra le futur du vin rouge issu du gamay en Beaujolais.