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Actualités, enquêtes à Lyon et dans la région

Du beaujolais livré en péniche à Lyon : une expérimentation pour faire renaître le transport fluvial

Du beaujolais livré en péniche à Lyon : une expérimentation pour faire renaître le transport fluvial

Ce mercredi matin, une péniche a descendu la Saône et débarqué du beaujolais sur le quai Arloing, à Vaise (Lyon 9e). A son bord, des bouteilles de vin (naturel notamment) mais aussi du fromage et des matériaux pour le BTP transportés dans les derniers km par vélos, ou camionnettes, électriques. Son but ? Montrer que le transport fluvial peut-être mis en place (facilement) à Lyon.

Il règne une animation inhabituelle ce mercredi 18 mai, sur les quais Arloing. En contrebas du pont Kœning, une dizaine d’élus et de représentants d’institutions assistent à l’arrivée d’un bateau moteur. Parti à 5h du port de Villefranche-sur-Saône, Le Tourville est arrivé sans encombre à Lyon, à 9h.

A son bord : 30 kg de fromage, 57 cartons pour 342 bouteilles de beaujolais et 50 tonnes de produits de BTP pour une « expérimentation » de logistique urbaine. Sur le bateau, une grue se met en mouvement pour décharger les marchandises. A quai, un vélo-cargo et une camionnette les attendent. Les bouteilles et le fromage vont être transportés dans des commerces proches, comme le Troisième fleuve, une boutique de la rue de Valmy.

« On est parti de comment transporter le vin, indique Mathieu Gleizes, délégué général de l’association Medlink Ports, rassemblant plusieurs acteurs du transport fluvial. On voulait montrer qu’il était possible de faire des choses avec des lieux existants. »

Un bateau-moteur arrive à Lyon
Le Tourville a servi d’ambassadeur au transport fluvial ce mercredi matin à Lyon/Photo : PL/Rue89Lyon.

Transport fluvial à Lyon : « On est prêt, on sait faire et c’est faisable »

A terre, aucun aménagement n’a été nécessaire. Le bateau a déchargé sa cargaison et est reparti au sud pour un stop sur le quai Fulchiron. Sa route s’est terminée au port Edouard-Herriot vers midi où il a déchargé des produits BTP pour l’entreprise Plattard, installée à Villefranche-sur-Saône.

« Le but de l’expérimentation, c’était de dire : on est prêt, on sait faire et c’est faisable », marque le directeur du port de Villefranche-sur-Saône, Florent Dupré.

A l’origine de cette initiative, ce passionné du fluvial plaide pour un retour du transport fluvial, tombé progressivement en désuétude. Moins polluant, permettant d’éviter les poids-lourds, les bouchons sur les routes,… ses avantages sont multiples. Via cette action, l’idée était de montrer que le tout peut se faire vite.

ZFE à Lyon, autonomie alimentaire… Les réponses du transport fluvial

« Pour renforcer l’autonomie alimentaire de la métropole et répondre aux besoins liés à la Zone à faibles émissions (ZFE), il faut de toute façon passer par d’autres types de transport », note à ses côtés Fabien Michel, directeur commercial chez Eiffage, et partenaire de l’action.

Intéressé par ce potentiel développement, il est venu proposer les services du groupe aux élus pour de potentiels aménagements, à la marge. Ces travaux pour accueillir les marchandises seraient des « points de détails », selon le directeur du port de Villefranche. Pour lui, il s’agirait, au pire, de chantiers pour permettre aux vélos-cargos, transportant jusqu’à 120 kg, d’accéder plus facilement aux quais.

« On a pas besoin d’attendre et on n’a pas besoin d’investir plusieurs millions pour commencer », affirme-t-il.

Le Tourville est arrivé à Lyon, transport fluvial
Des caisses de beaujolais nature sont arrivées grâce au transport fluvial ce mercredi 18 mai à Lyon.Photo : PL/Rue89Lyon.

Logistique urbaine : élargir les pistes cyclables pour les vélos-cargos

Objectif : convaincre les acteurs locaux de s’investir plus dans ces projets. Si les deux stops se sont faits sur des quais appartenant à Voies navigables de France (VNF), les autres sont gérés par les collectivités locales.

« On discute avec VNF, le port de Villefranche et d’autres pour montrer l’intérêt de ce type de transport, assure Valentin Lungenstrass, adjoint EELV au maire de Lyon en charge des mobilités et de la logistique urbaine. Le rôle de la ville sera de faciliter cette mise en place et de faire le lien. »

Il revient notamment sur l’intérêt d’élargir les pistes cyclables pour faire passer les vélos-cargos :

« Il y a un vrai enjeu économique sur cette question ! »

Prochain rendez-vous ? Le 29 juin, la ville devrait accueillir officiellement l’entreprise ULS à Lyon. Cette dernière va assurer un système de livraison alliant bateau-moteur et vélo-cargo du port Edouard Herriot au Pont Morrand, côté quai du Rhône.

Et pour la suite ? Long de 80 mètres, un bateau comme Le Tourville est capable de transporter 800 tonnes de marchandises. De quoi remplacer potentiellement 28 camions à condition que des quais soient à disposition. Ces derniers existent. Reste à s’en servir.

Un vélo-cargo à Lyon
Les produits ont été ensuite livrés en vélo-cargo.Photo : PL/Rue89Lyon.

Baisse des subventions culturelles de la Région à Lyon : la liste s’allonge

Baisse des subventions culturelles de la Région à Lyon : la liste s’allonge

Depuis le 22 avril, les acteurs culturels de Lyon sont plus qu’inquiets. La Région, dirigée par Laurent Wauquiez (LR), a décidé de supprimer une partie ou la totalité des subventions de nombreuses institutions lyonnaises. De nouveaux noms de structures concernés par ces réductions sont tombés.

Après la Villa Gillet, la Biennale de la danse ou encore l’Institut Lumière, la sentence est tombée pour plusieurs acteurs culturels lyonnais. Cinq autres structures à Lyon perdent entre 10 et 50% de leurs subventions accordées par la Région.

Selon des informations obtenues par Rue89Lyon auprès de la Ville de Lyon et d’institutions culturelles, déjà publiées par Le Petit Bulletin, les établissements suivants sont concernés :

    les Subsistances : – 150 000 eurosle Théâtre de la Croix-Rousse : -24 000 eurosle Théâtre Nouvelle Génération (TNG) : – 26 000 eurosle Théâtre du point du jour : -15 000 euros les Nuits Sonores -15 000 euros

Le festival Woodstower, évènement estival d’ampleur près de Lyon, subit aussi une coupe, avec 6 000 euros en moins.

Depuis le 22 avril – jour de l’annonce dans Le Progrès des premières suppressions de subvention au nom d’un « rééquilibrage solidaire » sur l’ensemble de la Région – la liste ne cesse de s’allonger et les critiques de tous bords ne cessent de fuser.

Nous publions ci-dessous le tableau de ces baisses de subventions de la Région concernant les acteurs culturels lyonnais, arrêtées au 18 mai 2022.

Contre la Région, le maire de Lyon franchit un cap : « c’est par ça que commencent les régimes fascistes »

Ce mercredi 18 mai, lors d’une conférence de presse de pré-conseil municipal du jeudi, le maire de Lyon, Grégory Doucet, et Nathalie Perrin-Gilbert, adjointe à la culture, ont largement fustigé cette décision de Laurent Wauquiez. S’ils l’avaient déjà fait précédemment, dans la presse, ou lors de l’ouverture du festival « Litterature Live » de la Villa Gillet, les deux élus ont franchi un cap. En particulier le maire écologiste de Lyon :

« On est dans une attaque en règle de tout l’écosystème culturel lyonnais. Faire de la politique sur les arts et la culture, c’est ce que font les régimes autoritaires. L’exécutif à la Région se comporte comme un exécutif d’extrême droite. C’est par ça que commencent les régimes fascistes ».

Nathalie Perrin-Gilbert dit souscrire à ces propos. Et elle a bien « sa petite idée » sur les structures qui vont bénéficier de ces coupes de subventions : le Musée des tissus, grand projet de la Région à Lyon, le projet de musée Saint-Exupéry dans l’Ain et le projet encore flou d’un « musée de la civilisation gauloise » en Auvergne.

Pour l’heure, la Région n’a pas communiqué sur le sujet et les structures qui seront bénéficiaires du « rééquilibrage » ne sont pas encore connues.

L’adjointe à la culture dit aussi « s’interroger » sur « la crise des liquidités » de la Région. Autrement dit : elle se demande si la Région ne manque pas d’argent pour boucler son budget, et vient raboter sur les subventions culturelles. Silence du côté de la Région, qui décide au coup par coup les baisses de subventions à Lyon dans le cadre discret de la commission permanente.

Le maire de Lyon dit toutefois garder « la main tendue ». Un vœu sera voté ce jeudi en conseil municipal demandant à la Région de revenir sur ces baisses de subventions.

A Lyon, un premier pas vers la fin des arrêtés municipaux anti-prostituées

A Lyon, un premier pas vers la fin des arrêtés municipaux anti-prostituées

A Lyon, depuis plusieurs mois, les prostituées de Gerland reçoivent moins de PV, selon les associations. Mis en place sous l’ère Gérard Collomb, les arrêtés municipaux anti-camionnettes ne sont plus systématiquement appliquées par la police. Une nouvelle politique qui n’est pas assumée par la mairie.

L’information est passée presque inaperçue, au détour d’une manifestation annuelle. En avril dernier, plusieurs associations d’aides aux travailleuses du sexe se sont rassemblées devant l’opéra de Lyon pour manifester contre la loi de pénalisation des clients de prostituées du 13 avril 2016.

Après une prise de parole sur la situation nationale, Camille, juriste à Cabiria, revient auprès de la presse sur les difficultés locales connues par les personnes prostituées à Lyon. En ligne de mire : les problèmes entre police municipale ou nationale et prostituées liés aux arrêtés municipaux anti-stationnement de camionnettes à Gerland (Lyon 7e). La juriste affirme alors que ces arrêtés ont été « suspendus » par la municipalité écologiste.

Pour rappel, à l’arrivée de Gérard Collomb en 2001, les travailleuses du sexe ont été progressivement chassées de Lyon, du centre-ville à Perrache, puis, enfin, à Gerland, via la mise en place de cette politique locale répressive. Depuis, l’ensemble des structures d’aides aux personnes en situation de prostitution se battent contre ces arrêtés municipaux qui contribuent à la précarité de leur situation.

En 2020, l’arrivée à la tête de la Ville de Lyon des écologistes, dont certains sont opposés aux arrêtés anti-prostituées, a suscité un nouvel espoir pour elles sur ce sujet.

Camionnettes de prostituées à Lyon : « Même s’il y a une baisse des PV, il y a toujours des verbalisations »

Deux ans plus tard, leur cause n’a toujours pas été complètement entendue. Selon l’association Cabiria, la mairie s’est en effet engagée à « suspendre » ces arrêtés.

Camille, juriste de l’association, raconte qu’une première promesse a été faite le 8 décembre 2020 lors d’une réunion entre des membres de Cabiria, l’adjoint en charge de la sécurité Mohamed Chihi, Florence Delaunay, adjointe à l’égalité homme-femme, et Sandrine Runel, déléguée aux solidarités et à l’inclusion sociale.

« On a bien compris qu’il avait été décidé d’arrêter la verbalisation des travailleuses du sexe », commente-t-elle.

Depuis plusieurs mois, Cabiria constate moins de PV distribués aux prostituées. Mais l’association ne note pas la fin de cette pratique policière.

« Même s’il y a une baisse des PV, on constate qu’il y a toujours des verbalisations, s’alarme la juriste de Cabiria. La promesse d’abrogation des écologistes n’a pas été tenue. »

Manifestation prostituées Lyon
« Les arrêtés municipaux ont été suspendus mais pas abrogés » a déclaré l’association Cabiria, le 13 avril 2022, lors de la manifestation contre la loi de pénalisationPhoto : PL/Rue89Lyon

Même son de cloche du côté du Mouvement du Nid. Opposée à Cabiria sur la loi du 13 janvier 2016 et favorable à l’abolition de la prostitution, ses bénévoles se retrouvent cependant avec l’association de santé communautaire sur la nécessité de mettre fin aux arrêtés municipaux anti-camionnettes. Selon un membre du Nid, il y a eu deux réunions avec la ville de Lyon : une lors de la prise de fonction et une autre, plus récente, fin 2021, avec l’adjoint à la sécurité, Mohammed Chihi.

« Il nous a été dit fin 2021 qu’il avait été demandé à la police municipale de ne plus aller voir les personnes dans les camionnettes », indique cette bénévole.

Depuis fin 2021, le mouvement du Nid constate également une baisse importante du nombre de contraventions distribuées. L’équipe, composée de bénévoles, n’a eu récemment qu’une seule remontée de difficultés avec les forces de l’ordre.

« Il y a eu une baisse évidente du nombre de PV »

Un constat partagé par un autre professionnel du secteur, Jérôme Bénozillo, dit le Capotier :

« Il y a eu une baisse évidente du nombre de PV, commente-t-il. Et il n’y a presque plus de départ à la fourrière. »

A deux doigts de prendre sa retraite, l’épicier des travailleuses du sexe fait part des « échos » qu’il a entendu de la part des filles. Il n’évoque qu’un départ en fourrière il y a un mois et demi.

« A une époque, il y en avait tous les mois ».

Jérôme Bénozillo
Le Capotier Jérôme BénozilloPhoto : PL/Rue89Lyon.

Silence de la Ville de Lyon sur cette suspension des arrêtés municipaux anti-prostituées

Un changement de politique qui n’a pourtant pas eu lieu d’après la Ville. Contactée, la mairie de Lyon dément une suspension des arrêtés anti-prostituées.

« Les services de la Ville travaillent sur ce sujet, et ça avance », explique-t-on seulement au service presse.

La Ville de Lyon ne souhaite pas communiquer sur le dossier.

Sur le terrain, des consignes semblent pourtant avoir été transmises à la police municipale, même si elles ne sont pas pleinement appliquées par les agents de la mairie. 

Côté préfecture du Rhône, on assure qu’il n’y a pas eu de changements dans la pratique des policiers nationaux qui peuvent distribuer également des PV au nom de cet arrêté municipal. Mais, dans les faits, si les agents de la police nationale ont la possibilité de mettre des contraventions aux camionnettes, ce sont ceux de la PM qui s’en chargent.

Une manifestation contre loi pénalisation clients prostituées Lyon
Une manifestation a lieu tous les ans contre la loi du 13 avril 2016. Ici, une photo d’archive de la manifestation de 2021.Photo : PL/Rue89Lyon

Pourquoi ce silence de la mairie ? Sur un sujet où l’agacement des riverains et des entreprises de Gerland peut se faire sentir, la Ville de Lyon semble vouloir concilier la chèvre et le chou en donnant des gages aux associations, tout en prenant son temps en terme de prise de décision. A l’échelle nationale, EELV avait en effet pris plusieurs positions contre ces fameux arrêtés municipaux, notamment lors de son conseil fédéral de 2014.

Depuis l’arrivée des écologistes au pouvoir à Lyon, plusieurs rencontres ont eu lieu avec les associations. Une différence certaine par rapport à la période Gérard Collomb. Reste que les arrêtés sont toujours là, même si leur application semble moins stricte qu’à l’époque collombiste. 

Pollution aux perfluorés : Bruno Bernard assure que l’eau du Grand Lyon n’est pas impactée

Pollution aux perfluorés : Bruno Bernard assure que l’eau du Grand Lyon n’est pas impactée

Bruno Bernard, président de la Métropole de Lyon, a donné un entretien au Progrès ce lundi 16 mai, au sujet de l’eau du Grand Lyon et de la pollution aux perfluorés dans le secteur de l’usine Arkema de Pierre-Bénite. Analyses menées dans le cadre de l’émission « Vert de rage » pour France Télévision. Il se veut rassurant quant à la qualité de l’eau du Grand Lyon.

Bruno Bernard préside la Métropole en charge de la production, distribution et du traitement de l’eau potable du Grand Lyon. Après les révélations sur la pollution aux perfluorés aux alentours de l’usine Arkema de Pierre-Bénite, il a donné un entretien au Progrès pour rassurer, alors que l’enquête journalistique estime que plus de 200 000 personnes sont desservies par des captages dans lesquelles ont été relevées la présence des perfluorés à des taux dépassant les limites de sécurité actuelles.

Le président écologiste de la Métropole considère tout d’abord qu’il est essentiel de conserver les industries lyonnaises en les accompagnant vers leur transition écologique. Toutefois, il tient à ce que ces dernières garantissent un principe de transparence.

« Mais pour que cela soit acceptable, ça passe par une transparence totale sur les risques et une diminution de ses derniers. C’est dans ce cadre-là, qu’on a fait une charte d’engagement avec déjà plus d’une centaine d’industriels qui s’engagent pour le respect de l’environnement. »

Au sujet de la pollution autour de l’usine Arkema de Pierre-Bénite, Bruno Bernard fustige l’Etat qui, selon lui, a diminué les moyens des contrôles des industriels.

« Par exemple ici, il y a une station de mesure des rejets à Ternay qui est fermée depuis dix ans par l’État pour des raisons économiques. Les contrôles il faut qu’ils aient lieu ».

Il ajoute à propos de la réglementation des perfluorés :

« Le problème aujourd’hui c’est qu’ils ont le droit de rejeter tout ça. La France, attend 2026, la date limite de la directive Européenne qui fixe une limite sur les PFAS pour la mettre en action. »

Il affirme que son rôle est de travailler avec l’industriel pour aller de l’avant tout en faisant pression sur l’Etat, parallèlement.  

Pollution aux perfluorés : « La préservation de l’eau du Grand Lyon est une priorité », assure Bruno Bernard

« On ne s’empoisonne pas aujourd’hui quand on boit l’eau du robinet du Grand Lyon », a avancé Bruno Bernard dans ce même entretien. Selon lui, des analyses des composants PFOA et PFOS, deux perfluorés, sont effectuées depuis 2015. Aucune mesure relevée ne serait alarmante et n’aurait atteint la limite des 100 nanogrammes par litre qui sera mise en place en 2026.

« Sur les trois communes du champ captant de Ternay, en 2021 à Givors nous sommes à 16, Grigny 12 et Solaize 8,6. Donc très loin de la norme à venir ».

En complément de ces analyses et au vu des circonstances, d’autres analyses sont conduites, cette fois pour mesurer 20 autres perfluorés, sur l’ensemble des 59 communes du Grand Lyon. Les résultats de ces analyses seront partagés d’ici la fin du mois.

>> A lire en détails sur Le Progrès

Hubert Julien-Laferrière, député versatile de la Nupes à Lyon, contesté par un antifa et des dissidents

Hubert Julien-Laferrière, député versatile de la Nupes à Lyon, contesté par un antifa et des dissidents

Il a la position avantageuse du député sortant, dans cette 2e circonscription du Rhône (nord de Lyon), où il a été élu en 2017 avec l’étiquette LREM. Hubert Julien-Laferrière s’y représente, cette fois sous la bannière de la Nupes. Des oscillations politiques qui ont agacé jusque dans son camp et fini par provoquer des dissidences ainsi que la candidature surprenante d’un activiste antifa.

>> Tous les résultats du 1er tour des élections législatives dans le Rhône sont ici

Son CV politique est fourni, depuis 2003 qu’il officie à Lyon. Hubert Julien-Laferrière a fait partie de la nichée de « bébés-Collomb », c’est-à-dire de lieutenants fidèles à l’ancien maire de la ville durant quasi 20 ans.

En 2017, il a donc obéi au virage pris par Gérard Collomb quand celui-ci a quitté le PS pour rejoindre LREM, le mouvement d’Emmanuel Macron.

Mais lors des élections municipales de 2020, alors que la berezina pour Gérard Collomb et ses poulains commence à être chroniquée, Hubert Julien-Laferrière quitte LREM au mois de mars.

Le député préfère soutenir les candidats écologistes à la mairie et à la métropole de Lyon, qui remportent les élections en juin. Le député avait choisi en mai de rejoindre le mouvement de Delphine Batho, Génération écologie, émanation d’EELV.

Investi par la Nupes à Lyon, Hubert Julien-Laferrière a-t-il l’assurance de la victoire ?

Nombre de militants s’étouffent alors d’indignation ; on ne lui aurait jamais connu de fibre écolo particulière.

Il a donc fallu convaincre chez les écologistes lyonnais et dans les majorités municipales aussi formées de LFI (La France insoumise) et de socialistes (chez qui Hubert Julien-Laferrière s’est créé bien des inimitiés).

Le rassemblement sous la bannière Nupes n’a pas fait déraisonner les partenaires. Un député sortant présenterait plus de chances de remporter la mise, surtout quand les voix de la gauche rassemblées pourraient, dans une projection du second tour de ces législatives de juin 2022, parvenir à plus de 25% des voix contre environ 17% pour le candidat LREM (Loïc Terrenes).

Interrogé par Rue89Lyon, Hubert Julien-Laferrière tente d’expliquer ses positions :

« Il faut voir le nombre de responsables politiques de gauche qui ont cru aux promesses de Macron en 2017. On a essayé de lutter de l’intérieur mais on n’en pouvait plus des renoncements. On a créé un nouveau groupe, on se prend pas mal de coups quand on fait ça. J’en connais qui, par opportunisme, veulent juste être réélus et restent [LREM] même s’il ont du mal à accepter les renoncements. »

La 2e circonscription recouvre les 1er et 4e arrondissements, très acquis à Jean-Luc Mélenchon, ainsi qu’une partie des 2e et 9e arrondissements.

Mais c’est sans compter quelques embûches et une candidature-surprise.

Un activiste antifa vient taquiner le député versatile…

Si la Nupes s’est donnée pour objectif de représenter la gauche la plus large, ses choix d’investitures sont loin de satisfaire. Ce lundi 16 mai, c’est Raphaël Arnault, un activiste antifa, bien connu des médias à Lyon et ailleurs, qui a déclaré sa candidature ce lundi. Il se présente en duo avec Mathilde Millat.

Sur son compte Twitter pour l’occasion, la suppléante se présente comme militante au NPA (Nouveau parti anticapitaliste, dont le candidat à l’élection présidentielle de 2022 Philippe Poutou a réalisé 0,66% au premier tour sur la 2e circonscription du Rhône).

Raphaël Arnault contre Hubert-Lafferrière nord de Lyon législative 2022
Raphaël Arnault, activiste antifa et candidat aux législatives sur la 2e circonscription du Rhône (nord de Lyon). DR

Raphaël Arnault milite à Lyon de longue date ; il est le porte-parole d’un collectif dont il aussi à l’origine, celui de la Jeune Garde Antifasciste. Créé en 2018, ce mouvement tente à Lyon de faire barrage aux groupuscules d’extrême droite très implantés.

Raphaël Arnault a souvent expliqué que c’est la mort de Clément Méric, tué par des skinheads en 2013 lors d’une bagarre à Paris, qui lui a fait réaliser qu’aujourd’hui encore, « tu peux mourir sous les coups de l’extrême droite ».

Dans son communiqué annonçant sa candidature officielle, le trentenaire estime réparer une erreur produite par la gauche en désignant Hubert Julien-Laferrière :

« La démarche unitaire de la Nupes est une très bonne chose pour notre pays, mais comme tous les accords nationaux, il peut exister des anomalies au niveau local et nous en faisons les frais aujourd’hui avec un candidat libéral, élu en 2017, sous la bannière d’Emmanuel Macron. »

Il promet que, s’il est élu, il rejoindra l’Union Populaire dans les rangs d’une éventuelle majorité à l’Assemblée nationale.

Face à cette candidature-surprise, d’un soutien affiché de Jean-Luc Mélenchon, Hubert Julien-Laferrière tente d’envoyer un message clair :

« Pour gagner on a besoin de rassembler de LFI jusqu’à des personnes de gauche comme moi, déçues par Macron. Je suis candidat investi par la Nupes et Jean-Luc Mélenchon l’a dit, ceux qui se présentent face à cette union font le jeu de Emmanuel Macron. »

… ainsi que deux candidats dissidents à gauche

Ce sont les mêmes critiques et la même opposition à Hubert-Laferrière qui poussent deux autres candidats à se présenter en revendiquant des convictions de gauche.

Le rassemblement de la Nupes ne s’est en effet pas fait sans mal, particulièrement dans le Rhône et la métropole de Lyon. S’y trouve notamment l’une des cheffe de file du groupe de socialistes en colère contre cette alliance jugée contre-nature avec LFI, la maire de Vaulx-en-Velin Hélène Geoffroy. En accord avec elle, Philippe Prieto, issu quant à lui du PRG (parti radical de gauche), a donc décidé de présenter sa candidature sur cette intéressante 2e circonscription, déclarant dans la presse locale :

« C’est une démarche de la gauche réformiste, afin de lui permettre d’être présente. On a jamais vu la gauche radicale amener une union au pouvoir. Et c’est un positionnement de désaccord sur le fond avec ce qui est porté par LFI et la Nupes sur la Russie, l’OTAN, ou les retraites  ».

Enfin, le conseiller municipal appartenant à la majorité de gauche (Lyon en commun), Adrien Drioli, n’est pas plus tendre à l’encontre de Hubert Julien-Laferrière. Il le qualifie de « député macroniste sortant » et estime pouvoir mieux défendre « la justice sociale, la transition écologique, souveraineté populaire », etc. Adrien Drioli n’est plus encarté au PS mais présente une nuée de micro-mouvements rattachés visuellement à ce parti (avec une rose par exemple) sur son affiche.

Dans cette circonscription très disputée, le mouvement d’Emmanuel Macron a investi Loïc Terrenes (engagé LREM, qui a été conseiller auprès d’Olivier Véran puis auprès de David Kimelfeld alors président de la Métropole de Lyon).

Le parti Les Républicains sera représenté par Myriam Fogel-Jedidi, le Rassemblement national par Sylviane Sintes et le parti d’Eric Zemmour, Reconquête !, par Pierre Simon.

La liste de tous les candidats ci-après.

#Nupes

Pollution aux perfluorés à Pierre-Bénite : comment la mairie tente de gérer la crise

Pollution aux perfluorés à Pierre-Bénite : comment la mairie tente de gérer la crise

Une semaine après les révélations d’une pollution aux perfluorés autour de l’usine Arkema de Pierre-Bénite, la municipalité LR joue la carte de la transparence. Le maire Jérôme Moroge veut montrer qu’il a toujours fait ce qui était en son pouvoir au regard des informations dont il disposait. Il a annoncé avoir déposé plainte contre X.

Ce lundi 16 mai devait être, pour Rue89Lyon, l’occasion de découvrir le Jardin de Maguy. Un potager urbain inauguré l’année dernière à Pierre-Bénite, fierté du maire LR de la commune, Jérôme Moroge. Le reportage était calé. La mairie, ravie de nous recevoir. Sauf que les révélations de l’émission « Vert de rage » sur une pollution aux perfluorés (regroupés sous l’acronyme PFAS) autour de la plateforme industrielle sont passées par là.

Dans l’air, les sols, l’eau potable et même le lait maternel, plusieurs « polluants éternels » ont été retrouvés à des taux dépassant parfois largement les normes européennes ou internationales – lorsqu’elles existent. Face à l’inquiétude et la colère des riverains, la mairie tente de jouer depuis une semaine la carte de la transparence et du volontarisme.

Dès le lendemain de la soirée de présentation des résultats à Lyon, un communiqué précisait :

« Très concernée par le sujet, et ce, depuis les premières alertes en juillet 2020, la Ville cherche à obtenir des réponses complémentaires, fiables et normées sur les risques encourus par la population. La municipalité souhaite voir aboutir les enquêtes des différents organismes publics sanitaires pour prendre des mesures qui s’imposent et protéger les habitants, le cas échéant. »

Sur la question de l’eau du robinet, l’enquête journalistique estime que plus de 200 000 personnes sont desservies par des captages dans lesquelles ont été relevées la présence de PFAS à des taux dépassant les limites de sécurité actuelles.

Mais cela ne concerne pas les Pierre-Bénitains. Schéma à l’appui, la mairie veut rassurer ses administrés : c’est le captage de Crépieux-Charmy, situé entre Villeurbanne et Vaulx-en-Velin donc en amont de l’usine, qui alimente Pierre-Bénite et une immense majorité de la Métropole en eau potable.

Au sud de Lyon, les habitants de Grigny et Givors notamment ainsi que les agriculteurs ne seraient, en revanche, pas épargnés.

Pollution perfluorés Pierre-Bénite
Pollution aux perfluorés : l’eau potable de Pierre-Bénite n’est pas concernée selon la mairie, schéma sur le site de la mairie à la clé. Capture d’écran

Pollution aux perfluorés : la fermeture du stade à proximité de l’usine Arkema de Pierre-Bénite décidée par la mairie

Parmi les mesures recommandées par Jacob de Boer, le professeur ayant analysé les échantillons, figurait aussi la fermeture temporaire du stade municipal du Brotillon. Elle sera finalement décidée le vendredi 13 mai, à l’issue d’une réunion de crise, pour « prévenir les éventuels risques ». Selon la Ville de Pierre-Bénite, Jérôme Moroge aurait demandé dès le lundi 9 mai au préfet s’il fallait fermer le stade, après avoir obtenu avec quelques jours d’avance les résultats de l’enquête journalistique.

La ferme urbaine, le Jardin de Maguy, était aussi au menu de cette réunion de crise. Car la production maraîchère alimente en partie la cuisine centrale de la ville, où sont préparés les repas pour le foyer des aînés et les cantines scolaires.

pollution perfluorés Pierre-Bénite
Le journaliste Martin Boudot et le professeur Jacob de Boer ont présenté les résultats de leur étude mardi 10 mai.Photo : PL/Rue89Lyon.

L’avenir du potager urbain en suspens après les révélations d’une pollution aux perfluorés à Pierre-Bénite

À proximité du stade du Brotillon, largement contaminé, et des usines Arkema et Daikin, source probable de cette contamination, ce potager au pied des tours soulève donc des questions. Pourtant, la Ville n’a pas encore communiqué sur le sujet. Pour ne pas rajouter de l’inquiétude à l’inquiétude ? Sur la page Facebook de Pierre-Bénite, où sont relayées les différentes annonces, certains internautes s’interrogent :

« Et on ne parle pas du jardin de Maguy qui nourrit les anciens du foyer et les enfants des écoles… pour manger local. »

Selon nos informations, plus aucun produit cultivé sur cette parcelle municipale n’est utilisé dans les repas depuis l’annonce de la contamination. Mais la raison pour laquelle la mairie n’en fait pas mention reste un mystère. Elle ne s’est d’ailleurs pas attardée non plus sur les jardins ouvriers environnants, malgré les nombreux commentaires à ce propos sur les réseaux sociaux.

Autre décision majeure annoncée depuis : la plainte contre X déposée que le maire annonce avoir déposée, justifiée ainsi :

« Cette démarche est la seule manière d’engager une enquête sur les effets de ces substances sur les habitants et surtout de déterminer :
– si Arkema a caché certaines informations
– et si l’Etat a bien assumé son rôle de protection des populations. »

Le sujet des perfluorés s’invite dans la campagne pour les élections législatives

Jérôme Moroge, par ailleurs candidat aux élections législatives des 12 et 19 juin prochains dans la 12ème circonscription du Rhône sous l’étiquette LR, tente de montrer qu’il est avant tout maire de Pierre-Bénite. Si ses opposants ont tantôt dénoncé, tantôt regretté, son absence mardi 10 mai à la soirée de présentation des résultats, le maire de la ville a pris la parole deux jours plus tard face à ses administrés.

Le député Cyrille Isaac-Sibille pollution perfluorés Pierre-Bénite
Le député Cyrille Isaac-Sibille a pris la parole lors de la réunion.Photo : PL/Rue89Lyon.

Selon Le Progrès, plus d’une centaine de personnes était présente jeudi 12 mai pour la projection de l’émission Envoyé Spécial à la Maison du Peuple. Une projection organisée par la mairie et toujours visible en replay sur Facebook.

Du côté des associatifs locaux, on pointe avant tout la responsabilité des industriels. Le président de l’association Bien Vivre à Pierre-Bénite, Thierry Mounib, précise :

« La réaction de la mairie est, pour le moment, à la hauteur. La plainte contre X et l’enquête qui en découle vont peut-être permettre de prouver que la pollution vient bien des usines. Tout le monde est scandalisé par ce manque de législation au niveau national. Il y a une notion de danger qui n’est pas négligeable et que les responsables d’entreprise ne pouvaient pas ignorer. »

Il poursuit :

« Notre association doit se réunir cette semaine pour décider de la suite des événements. Nous allons probablement tracter dans toute la ville pour diffuser l’information. Une majorité de Pierre-Bénitains n’est pas encore au courant du scandale. On a du pain sur la planche. »

TCL à l’Ouest de Lyon : la Métropole enterre le téléphérique et déterre (en partie) le tracé de la ligne E

TCL à l’Ouest de Lyon : la Métropole enterre le téléphérique et déterre (en partie) le tracé de la ligne E

Après l’abandon du téléphérique pour relier Francheville à Lyon, les écologistes ont présenté officiellement leur solution de remplacement pour desservir par les transports en commun lyonnais (TCL) l’Ouest de la métropole : un tramway mi-souterrain, mi-extérieur. Un retour, en partie, au projet de métro E.

« Prendre acte » de l’échec et passer à autre chose. Ce lundi 16 mai, le président de la Métropole de Lyon, Bruno Bernard (EELV), a présenté l’alternative TCL au projet de téléphérique à l’Ouest de Lyon, en amont du Conseil d’administration du syndicat mixte des transports du Rhône, le Sytral. Après une concertation difficile et de nombreuses polémiques, ce dernier a été remis dans les cartons la semaine dernière.

« On peut le regretter, mais les conditions n’étaient pas réunies », constate Bruno Bernard, également patron du Sytral.

Changement total de perspective donc. Durant la concertation sur le développement des différents métros, les participants ont remis en avant l’intérêt d’une desserte de l’Ouest par un « corridor E », qui devait initialement être assurée par un métro.

« Un consensus a émergé sur la nécessité d’améliorer les mobilités du corridor de la ligne E », déclare ainsi le président du Sytral.

Mais pour une potentielle prolongation d’un métro, il faudra attendre un autre mandat. Pour desservir l’Ouest lyonnais, l’exécutif propose un « tramway express de l’Ouest lyonnais », appelé TEOL.

TCL à l'Ouest de Lyon
TCL à l’Ouest de Lyon : le Sytral a présenté son projet de tram express.Photo : Sytral

TCL à l’Ouest de Lyon : un tram mi-enterré, mi à l’air libre

Longue de 6,5 km, cette nouvelle ligne partirait de la gare de Jean-Macé pour rejoindre le rond-point d’Alaï, après le centre-ville de Tassin-la-Demi-Lune, en passant par le Point du jour (Lyon 5e). Pouvant aller jusqu’à 70 km/h en ligne droite, ce moyen de transport doit desservir rapidement trois arrêts de l’Ouest (Ménival, Libération, Alaï). En terme de timing, il serait possible de rejoindre le point du jour de Perrache en dix minutes, de faire Alaï – Jean-Macé en 20 minutes, voire de relier la gare Part-Dieu en 30 minutes, via la ligne B. Avantage de cette solution : cette ligne TCL pourrait potentiellement être prolongée vers Craponne à terme.

« On peut imaginer un report de voyageurs plus important qu’avec le projet de ligne E grâce à un grand nombre de connexions multimodales », assure Jean-Charles Kohlhaas, vice-président de la Métropole de Lyon en charge des Déplacements, intermodalités et logistique urbaine.

Via sept arrêts, ce tram doit transporter chaque jour entre 48 000 et 60 000 voyageurs. Un chiffre identique, selon l’actuelle Métropole, à celui présenté par l’ancienne mandature via le Métro E. A quelques milliers près. Dans de précédentes présentation de l’ancien exécutif, il avait été davantage question de 45 000 à 75 000 voyageurs par jour.

Une différence avec le projet de l’ancienne mandature ? Cette ligne passerait par Perrache avant de rejoindre le 5e arrondissement. Deux tracés sont à l’étude : l’un ferait un stop du côté de Saint-Irénée et l’autre par Charcot, avant d’aller au Point du Jour.

Sur cette partie, le tramway serait souterrain, sur trois kilomètres. De ce fait, le projet, bien plus onéreux que le téléphérique, resterait largement moins chère que celui de métro.

« On est entre 700 et 750 millions d’euros du budget alors que le métro aurait couté entre 1,5 et 2 milliards, commente Bruno Bernard. Cela nous laissera de la place pour d’autres projets. »

Jean-Charles Kohlhaas et Bruno Bernard
Jean-Charles Kohlhaas (EELV) et Bruno Bernard (EELV) lors de la présentation du nouveau tram express de l’Ouest de Lyon.Photo : PL/Rue89Lyon.

Un tram ou un BHNS pour desservir le Nord

En terme de planning, il met également en avant une mise en place plus rapide que le Métro E. La concertation préalable est prévue pour début 2023. Les travaux du tunnel sont attendus pour 2027 avant une mise en service annoncée pour l’automne 2031.

Côté technique, le matériel roulera, à certains endroits, sur les mêmes rails que le T1 ou le T2, notamment entre Perrache et la place des Archives. Selon Jean-Charles Kohlhaas, les premières enquêtes techniques indiquent qu’il est possible de faire passer ces tramways sur des pentes avec une inclinaison de 8%, pour desservir Lyon 5, sans difficulté. Suivant le tracé choisi, le chantier pourrait être plus ou moins onéreux. Pour passer à Saint-Irénée, par exemple, il faudra creuser plus en profondeur.

Restera à trouver des solutions pour améliorer les transports au nord de la ville. D’ici fin mai, la Métropole de Lyon devrait annoncer un nouveau projet sur la ligne Centre Ouest liant Ecully à la Part-Dieu en passant par la Duchère et le tunnel de la Croix-Rousse. Pour l’heure, ce trajet est desservi par la bus C6. Il devrait être remplacé par un BHNS (Bus à haut niveau de service) ou un tramway. Le Sytral effectue également de nouvelles études pour mieux desservir le plateau nord.

Législatives à Vénissieux : les communistes renoncent après avoir livré bataille contre la Nupes

Législatives à Vénissieux : les communistes renoncent après avoir livré bataille contre la Nupes

Michèle Picard, maire communiste de Vénissieux, se considérait comme la meilleure candidate de l’union de la gauche (Nupes) pour les législatives 2022 dans sa circonscription et avait maintenu sa candidature à la suite du parachutage du journaliste Taha Bouhafs dans cette 14e circo du Rhône. Malgré le changement de casting insoumis, elle avait tenté de maintenir sa candidature. Elle a finalement renoncé à se présenter et à retirer sa candidature pour « éviter la division de la gauche ».

C’est la fin de deux semaines de hautes tensions entre communistes et insoumis, autour de cette candidature dissidente aux législatives à Vénissieux.

Dans la nuit du 2 au 3 mai, les communistes avaient rejoint l’accord national signé par les insoumis et les Verts. Le PCF obtenait 54 circonscriptions au nom de la Nouvelle union populaire écologique et sociale (Nupes) dont deux circonscriptions dans le Rhône, la 8e et la 11e, mais pas la circonscription de la plus importante ville communiste en dehors de la région parisienne, Vénissieux.

Immédiatement, dénonçant cet accord, la maire Michèle Picard maintenait sa candidature et entrait ainsi en dissidence.

Mettant en avant le parachutage du candidat officiel des insoumis, Taha Bouhafs, les communistes de Vénissieux et du Rhône tiraient à boulets rouges sur le journaliste. Une polémique nationale naissait jusqu’au retrait, une semaine plus tard, de Taha Bouhafs pour des raisons d’accusations de violences sexuelles à son encontre.

Une « bataille » menée à Vénissieux et ailleurs, jusqu’à la veille du dépôt des candidatures aux législatives 2022

Les militants communistes étaient au rendez-vous de ce bras de fer contre les insoumis : des membres de la section PCF de Vénissieux jusqu’au premier secrétaire Fabien Roussel. L’objectif était limpide : le poste de député de cet ex-bastion communiste doit revenir à Michèle Picard, l’héritière d’André Gerin, ancien maire de Vénissieux et député PCF de 1993 à 2012.

Mais les communistes avaient également prévenu que le PCF ne franchirait pas le Rubicon, comme le soulignait au début de cette dissidence le patron de la fédération du Rhône, Raphaël Debû :

« On va mener la bataille jusqu’au dépôt des candidatures, entre les 16 et le 20 mai ».

Après le renoncement de Taha Bouhafs, c’est un autre insoumis Idir Boumertit, quatrième adjoint à la maire de Vénissieux, en charge de la politique de la ville, qui a été désigné par LFI comme le candidat Nupes officiel.

En clair, LFI ne lâche rien et n’entend pas revenir sur l’accord avec le PCF. Pour la direction de LFI, la 14e circonscription doit toujours revenir aux insoumis.
Autrement dit, en deux semaines de mobilisation, les communistes n’ont pas réussi à faire bouger les lignes.
Après une dernière consultation des militants communistes le week-end des 14 et 15 mai, Michèle Picard a donc annoncé retirer sa candidature ce lundi 16 mai, par voie de communiqué de presse.

Retrait de Michèle Picard : des Législatives au goût local à Vénissieux

Dans un autre communiqué de presse publié ce lundi, la section PCF de Vénissieux apporte deux éléments supplémentaires pour expliquer le retrait de la candidature Michèle Picard.
Pour gagner la circonscription face au député sortant LREM Yves Blein, « il n’y a pas de place pour un affrontement entre les forces de gauche sur la circonscription, sans favoriser la droite et l’extrême droite. La gauche à ce jour est trop faible pour se le permettre. »
Entre les lignes, il faut comprendre que les communistes estiment qu’il y a une forte probabilité que Michèle Picard ne se qualifie pas pour le second tour, comme en 2017, alors que son adjoint le serait.
Car les enjeux de cette élection nationale sont surtout municipaux.

Michèle Picard et les communistes ne veulent également pas d’affrontements au sein même de la majorité municipale.

« Nous prenons en compte aussi l’essentiel, notre ville et la capacité de la majorité municipale à travailler ensemble pour répondre au besoins des Vénissians, tout comme dans la métropole ».

Traduction : Idir Boumertit, quatrième adjoint en charge de la politique de la ville, ne devrait pas se voir retirer sa délégation par Michèle Picard. Pour le moment.

Une victoire pour le Groupe antifasciste Lyon et environs (GALE) : le Conseil d’État annule la dissolution

Une victoire pour le Groupe antifasciste Lyon et environs (GALE) : le Conseil d’État annule la dissolution

Dans une décision rendue ce lundi 16 mai, le Conseil d’État suspend la dissolution du Groupe antifasciste Lyon et environs (GALE), décrétée par le Ministère de l’Intérieur.

La GALE est réapparue sur les réseaux sociaux. Dissous le 31 mars sur demande du ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin, comme l’avait révélé Rue89Lyon, le groupe antifasciste n’avait plus le droit de les utiliser, ni de se réunir. Retournement de situation ce lundi 16 mai. Le Conseil d’État est revenu sur le décret du ministre et suspend la dissolution.

Cette décision intervient suite à une audience en référé, 5 jours plus tôt. Un recours déposé par les avocats de la GALE qui contestaient pied à pied les éléments justifiant la dissolution. Le ministère reprochait au groupe antifa d’avoir appelé à participer à des manifestations contre l’extrême droite et les violences policières. L’Intérieur avançait aussi que la GALE avait relayé des appels à manifester qui avait donné lieu à des dégradations matérielles ou à des affrontements.

Un lien de cause à effet que le ministère a eu du mal à démontrer, au vu de la décision rendue par le Conseil d’État :

 » Si la GALE a relayé sur ses réseaux sociaux des appels à participer à des manifestations – dont certaines non déclarées et qui ont pu générer des troubles graves à l’ordre public, dans le cadre du mouvement dit des « gilets jaunes » ou contre le passe sanitaire –, le groupement n’a pas été à l’origine de ces appels. Il n’est d’ailleurs pas démontré que les actions violentes qui y ont été commises soient liées aux activités de la GALE. »

La juridiction a également ajouté pour justifier sa décision :

« Si le groupement tient des propos radicaux et parfois brutaux, ou relaie avec une complaisance contestable les informations sur les violences contre les forces de l’ordre, on ne peut considérer que le groupement ait appelé à commettre des actions violentes. »

Dissolution de la GALE suspendue : une des nombreuses procédures désamorcées contre l’extrême gauche

Cette suspension vient à nouveau désavouer le ministère de l’Intérieur. Elle vient s’ajouter à plusieurs procédures menées contre des organisations d’extrême gauche, finalement avortées. Le 29 avril déjà, le Conseil d’État annulait la dissolution du Comité Palestine vaincra et du Comité action Palestine. Plus tôt dans l’année, la procédure de dissolution contre le média citoyen Nantes Révoltée a été abandonnée en cours de route face au tollé.

Ce n’est d’ailleurs pas la première fois que la justice donne raison à la GALE. Le 4 novembre 2021, des antifas proches de la GALE comparaissaient au tribunal judiciaire pour des violences sans ITT en manifestation, lors d’une échauffourée avec des militants d’extrême droite.

La présidente avait finalement relaxé une bonne partie des accusés et condamné les autres à de simples amendes. Une autre procédure est toujours en cours : celle engagée à la suite d’une bagarre entre les militants du GUD devenu Bastion social et les antifas de la GALE en 2018.

Législatives 2022 : portrait de la 14e circonscription du Rhône

Législatives 2022 : portrait de la 14e circonscription du Rhône

Portrait socio-économique de la 14e circonscription du Rhône avant les élections législatives des 12 et 19 juin 2022. Une des circonscriptions les moins favorisées du département, qui comprend Vénissieux, Saint-Fons, Feyzin, Corbas, Solaize et l’ouest de Saint-Priest.

Contours 14e circonscription Rhône
Contours de la 14e circonscription législative du Rhône comprenant les communes de Vénissieux, Saint-Fons, Feyzin, Solaize et une partie de Saint-Priest. Rue89Lyon
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