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Affaire Taha Bouhafs : les raisons de son renoncement aux législatives

Selon les informations de Mediapart, le signalement reçu par la cellule de suivi contre les violences sexistes et sexuelles de La France insoumise à l’égard du journaliste et militant antiraciste Taha Bouhafs serait à l’origine du retrait de sa candidature de la 14e circonscription du Rhône.

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Taha Bouhafs vénissieux législatives

Mercredi 11 mai, Mediapart a révélé une affaire au sujet du jeune journaliste, issu d’un quartier populaire de Grenoble, Taha Bouhafs. Ce dernier est visé par un signalement de violences sexistes et sexuelles. La Nupes a alors fait le choix de le remplacer par le quatrième adjoint à la mairie de Vénissieux , Idir Boumertit, désormais investi officiellement.

Le renoncement de Taha Bouhafs expliqué par la vague de harcèlement reçue sur les réseaux sociaux

C’est dans la nuit du 9 au 10 mai que Taha Bouhafs a renoncé à présenter sa candidature pour la Nupes dans la 14e circonscription du Rhône, via un communiqué sur Twitter.

Il explique avoir été l’objet d’harcèlement raciste tout au long de cette campagne. Il termine sur ces mots :

« Continuez à vous battre. Pour ma part, j’ai essayé mais je n’y arrive plus ».

Mediapart constate que ces lignes sont frappantes au vue de l’humeur combative qu’il affichait quelques jours auparavant : « toute cette haine ne fait que renforcer ma détermination à me battre et gagner ».

À la suite de ce communiqué, de nombreux messages de soutien de sympathisants de la Nupes ont circulé sur Twitter. Beaucoup ont regretté de ne pas avoir réussi à faire face à la fachosphère.

Un signalement reçu par la cellule dédiée aux violences sexuelles de LFI à l’égard de Taha Bouhafs

Alors que cet émoi politique était à son apogée, un épisode secret se tenait dans les couloirs de La France insoumise que Mediapart est parvenu à démasquer. Taha Bouhafs se serait retiré des législatives à la suite d’un signalement reçu par la cellule de suivi contre les violences sexistes et sexuelles de LFI. Cette cellule interne est chargée de recevoir les alertes concernant les membres du mouvement.

Contacté par Mediapart mardi 10 mai, le militant antiraciste a bel et bien confirmé l’existence de ce signalement.

« J’étais déjà à bout, le signalement a été la dernière goutte qui m’a conduit à me retirer, explique-t-il. Cela fait partie des calomnies évoquées dans mon communiqué. »

De nombreuses alertes ont été relatées dans les milieux militants

Sur le fond de l’accusation de violence sexuelle « d’une ex-petite amie » qui lui a été exposée lundi 9 mai, il n’a pas  souhaité commenter :

« Je crois profondément dans le combat politique contre les violences faites aux femmes et accepte le processus d’accueil de la parole. Je considère que toute personne faisant l’objet d’accusation doit se retirer de la vie publique dans l’attente de la vérification de cette parole. Ce que j’ai décidé de faire. Je n’ai pas connaissance d’autres alertes. »

La militante féministe, Caroline De Haas, a notamment rapporté à Mediapart avoir reçu début mai « deux témoignages différents, de personnes qui ne se connaissent pas ». « Ces témoignages m’ont paru suffisamment sérieux et inquiétants pour prévenir LFI ».

D’autres personnes, qui ont préféré rester anonymes, ont été interrogées indiquant avoir été alertées ces derniers jours.

Le communiqué de la cellule de suivi contre les violences sexistes et sexuelles de LFi

Les membres de l’Union populaire ont préféré se taire face à l’ampleur de cette affaire. Toutefois, le Comité de La France insoumise a partagé un communiqué mardi 10 mai, confirmant l’ensemble des informations délivrées par Mediapart.

Jean-Luc Mélenchon, alors qu’il s’apprête à démarrer sa campagne sur le terrain, a réagi immédiatement sur Twitter après la publication du communiqué :


#Législatives 2022

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