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Législatives à Lyon et dans le Rhône : retrouvez vos candidats et candidates

Législatives à Lyon et dans le Rhône : retrouvez vos candidats et candidates

Avec notre carte, retrouvez les candidats et les candidates déclarées dans les 14 circonscriptions de Lyon et du Rhône pour les élections législatives de juin 2022.

>> Les résultats du 1er tour des élections législatives dans le Rhône sont ici

Vous êtes candidat·e ? Remplissez ce formulaire (compte Google nécessaire) pour renseigner les informations manquantes vous concernant. La carte est fréquemment mise à jour.

Les élections législatives auront lieu les 12 et 19 juin 2022. Tour d’horizon des 160 candidats et candidates qui se présentent à Lyon et dans le Rhône

À gauche, la Nupes aux couleurs de La France insoumise dans le Rhône

Candidats Nupes Rhône
Photo de famille à Villeurbanne des candidats et candidates de l’union de la gauche Nupes dans le Rhône pour les législatives 2022.Photo : MA/Rue89Lyon

Après l’élection présidentielle, les principaux partis de gauche ont discuté d’une alliance. Avec pour objectif de remporter les élections législatives. Fort du score de Jean-Luc Mélenchon au premier tour, La France insoumise (LFI) est la principale force de cette union électorale. La Nouvelle union populaire écologiste et sociale (Nupes) fait donc la part belle à ses candidats et candidates dans le Rhône.

Au terme de l’accord conclu avec ses partenaires de gauche, la France Insoumise va investir des candidat·es dans 6 des 14 circonscriptions du Rhône. La première force de la Nupes s’est notamment réservé les territoires les plus « gagnables », situés en banlieue lyonnaise.

Des frictions chez les partenaires de LFI dans le Rhône

Du côté du Parti Socialiste, le principal point d’accroche était la 6e circonscription (Villeurbanne). Le Parti Socialiste, bien implanté, est à la tête de la Ville. Il défendait la candidature de l’adjointe au maire socialiste Cristina Martineau. Après avoir longuement hésité, cette dernière a renoncé, mercredi 11 mai, à se présenter en dissidente de la Nupes.

Cette candidature a finalement été sacrifiée au profit de l’insoumis Gabriel Amard, gendre de Jean-Luc Mélenchon. Reste au PS, les 5e et 10e circonscriptions, difficilement gagnables. Des dissidents PS, soutenus par le PRG, se sont lancés notamment dans la 7e circonscription (avec le socialiste dissident Stéphane Gomez, 1er adjoint à Vaulx-en-Velin) et dans la 2e. Dans cette circonscription, c’est un festival de dissidence. Le député ex-LREM devenu Génération écologie Hubert Julien-Laferrière doit affronter également l’ancien porte-parole d’un groupe antifa, la Jeune Garde, Raphaël Arnault.

Quant au PCF, la maire de Vénissieux, Michèle Picard, elle avait annoncé maintenir sa candidature dans la 14e circonscription. Et ce malgré l’investiture par la Nupes de Taha Bouhafs. Le journaliste et militant antiraciste y avait été placé sous les couleurs de LFI… jusqu’à son retrait le mardi 10 mai. Malgré une forte mobilisation des communistes de Vénissieux, elle a décidé de retirer sa candidature. C’est l’insoumis Idir Boumertit, quatrième adjoint à la mairie de Vénissieux, en charge de la politique de la ville, qui a été désigné par LFI.

Chez LREM, trois députés sortants pas candidats aux législatives dans le Rhône

Dix des douze députés LREM au 2ème tour des législatives à la préfecture du Rhône le 18 juin 2017. ©Éric Soudan
Dix des douze députés LREM au 2ème tour des législatives à la préfecture du Rhône le 18 juin 2017.Photo : Éric Soudan

En 2017, La République en marche (LREM) avait réalisé un quasi grand chelem dans le Rhône (12 député·es sur 14). Dans la foulée de l’élection d’Emmanuel Macron à la présidence de la République, elle avait réussi à faire tomber quelques bastions. De droite comme de gauche. Mais pas tous.

Sur ses 12 député·es, trois ne se représentent pas.

Chez Les Républicains, des candidats bien souvent maires

Alexandre vincendet, maire de Rillieux-la-Pape et président des LR du Rhône. ©Assia Mendi
Alexandre vincendet, maire de Rillieux-la-Pape et président des LR du Rhône.Photo : Assia Mendi

Dans le Rhône, le parti LR a désigné bon nombre de têtes connues. Bien souvent des maires. S’ils venaient à l’emporter, tous devraient quitter leur fauteuil. C’est le cas de Pascal Blache, maire du 6e arrondissement de Lyon, sur la 4e circonscription. Sur la 5e circonscription, qui englobe Caluire-et-Cuire, l’ancien député et actuel maire de la ville, Philippe Cochet ne repart finalement pas en campagne. Il cède sa place à Bastien Joint, conseiller municipal de Caluire-et-Cuire.

Sur la 7e circonscription (Bron, Rillieux, Vaulx-en-Velin), le maire de Rillieux-la-Pape, Alexandre Vincendet, patron du parti dans le Rhône, retentera sa chance. Sur la 11e circonscription, c’est Paul Vidal le maire de Toussieu qui a été investi par son parti. Jérôme Moroge, le maire de Pierre-Bénite, sera candidat sur la 12e circonscription tout comme Gilles Gascon, maire de Saint-Priest, sur la 13e circonscription.

Dans des circonscriptions plus difficilement gagnables, notamment dans Lyon, les LR ont fait le choix d’élus d’arrondissement ou candidats au dernières élections municipales. Bien souvent des femmes. Anne Prost, tête de liste LR dans le 5e arrondissement de Lyon aux municipales de 2020, a été investie sur le 1er circonscription.

Myriam Fogel-Jedidi, tête de liste dans le 1er arrondissement en 2020, sera elle candidate sur la 2e circonscription. Idem pour Béatrice de Montille, conseillère municipale de Lyon, élue dans le 3e arrondissement et candidate dans la 3e circonscription.

De la relative nouveauté également pour les deux seules circo que les LR avaient conservées en 2017.

Dans la 9e, l’ancien maire LR de Villefranche, Bernard Perrut, ne repart pas pour un tour. Il a adoubé l’adjoint à la sécurité de la capitale du Beaujolais, Alexandre Portier, 32 ans.

La dernière députée LR du Rhône, Nathalie Serre, rempile dans la 8e. Elle n’a pas été élue en 2017 et a bénéficié de la loi sur le non-cumul. En tant que suppléante, elle a pris la succession de Patrice Verchère lorsque celui-ci a été élu maire de Cours puis président de la communauté d’agglomération de l’Ouest Rhodanien (COR) en 2020.

Rassemblement National : sans Andrea Kotarac ni les poids lourds partis chez Eric Zemmour

Après des élections municipales et métropolitaines décevantes à Lyon, le parti a perdu du monde. Antoine Mellies, candidat malheureux à Givors, comme Agnès Marion la candidate RN à la mairie de Lyon ou encore Christophe Boudot, ont quitté le navire. Direction le parti Reconquête d’Eric Zemmour.

Le parti ne peut donc pas compter sur eux pour mener la campagne des législatives. Ni sur la candidature d’Andrea Kotarac.

Le RN, dont la fédération du Rhône est menée par Michèle Morel, a malgré tout présenté onze candidats dans le Rhône. Cette dernière sera candidate à Villeurbanne (6e circonscription) où elle avait déjà mené les listes du parti aux élections municipales et métropolitaines de 2020.

Damien Monchau, candidat aux municipales à Vénissieux, sera présent sur la 14e circonscription. Alain Péchereau, candidat aux métropolitaines 2020, sera lui candidat sur la 13e circonscription. Tiffany Joncour, plusieurs fois candidate pour le parti, sera présente sur la 7e circonscription. Elle avait été candidate FN sur la 1ere circonscription en 2012.

Les autres candidats du RN dans le Rhône déjà désignées sont : Yves Duigou (5e circonscription) et Antoine Dubois (10e circonscription).

Reconquête compte sur un candidat tête d’affiche médiatique

législatives 2022 candidats Reconquête
Les candidats de Reconquête !, le parti d’Éric Zemmour, pour les législatives 2022 dans le Rhône.Photo : Marie Allenou/Rue89Lyon

Reconquête a alors présenté ses 14 candidatures pour les élections législatives dans le Rhône. La grande majorité est issu de militants locaux, pour certains engagés pour la première fois en politique. Les autres viennent du RN, comme Agnès Marion ou Claire de Guernon, ou de Les Républicains (LR) comme Florence Darbon.

Fait notable, la présence du policier et syndicaliste parisien Bruno Attal, aussi Youtubeur et personnage médiatique. Il se présentera sur la 14e circonscription, qui comprend Vénissieux, Saint-Priest ou Saint-Fons. Seront également candidats sous l’étiquette Reconquête !, Olivier Pirra et Cédric Le Bel, issus de VIA (ex-Parti Chrétien Démocrate).

Quelques candidats citoyens dans le Rhône aux législatives 2022

Le parti citoyen « Notre futur » part aussi en campagne à Lyon, avec 4 candidats et trois mots d’ordre : « augmentation du niveau des connaissances », mise en place de la « démocratie réelle directe » et construction d’une « économie post-monétaire ».

Les 4 candidats sont Fanny Colombier (1ère circonscription), Guillaume Eymeric (2ème), Marc Chinal (3ème) et Juliette Vel (4ème).

Dans le Rhône, le Parti animaliste présente plusieurs candidats : dans la 1ère circonscription Patrick Charron, dans 2e circonscription Claire Velicitat, Julie Kabil dans la 5e, Ingrid Roche dans la 6e, dans la 12e Céline Beuzit et un binôme dans la 11e avec Alexis Martinon et Emilie Brugnaux.

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Piscine à Lyon : où et comment se baigner cet été 2022

Piscine à Lyon : où et comment se baigner cet été 2022

La plupart des mesures sanitaires de 2021 sont toujours en place pour aller à la piscine à Lyon cet été 2022. Pour les bassins de la Ville de Lyon, il faut encore réserver un créneau horaire.

Même si les mesures Covid reculent, le créneau de réservation reste obligatoire pour se rendre à la piscine municipale de la Ville de Lyon. La plupart du temps par internet (réserver ici), mais pas seulement. Il est aussi possible de venir réserver sa place au guichet de certaines piscines. 

Cette année encore les créneaux sont de 4h30 qui s’étendent généralement dans la plupart des piscines de la Ville de 10h30 à 15h et de 15h30 à 20h.

Niveau tarif, pour se rendre à la piscine municipale, il faut compter entre 2,60 euros (enfants, étudiants de moins de 26 ans, personnes sans emploi…) et 3,40 euros le ticket.

1. La Piscine éphémère de la Tête d’Or reconduite pour la 3ème année

La piscine éphémère de la tête d'Or n'était pas encore tout à fait prête, vendredi 11 juin.
La piscine éphémère de la tête d’Or n’était pas encore tout à fait prête, vendredi 11 juin 2021.

Considérée comme un succès en 2020 et 2021, la piscine éphémère de la tête d’Or revient à partir du 16 juin 2022, avec quelques changements cependant.

La piscine offrira deux créneaux de 3h15 par jour, à partir de 12h30, accessibles sur réservation en ligne.

Chaque créneau offrira la possibilité de se rafraîchir dans les deux bassins dont le plus grand fait 30 mètres sur 15 avec un mètre de profondeur.

2 000 m2 d’herbe synthétique alternant espaces ensoleillés et ombragés offriront un lieu propice à la détente. À noter que les shorts de bain et les palmes ne sont pas autorisées.

Visuel de la piscine qui sera installée de nouveau à la Tête d'Or cet été à Lyon.
Visuel de la piscine éphémère du Vélodrome de la Tête d or. CC Visuel non contractuel – Weeloc City

2. La piscine du Rhône, autrement appelée Centre nautique Tony Bertrand (CNTB)

D’ordinaire réputée pour être la piscine la plus chère de France, l’entrée à la piscine du Rhône ou Centre nautique Tony Bertrand (Lyon 7è) est à nouveau disponible à tarif réduit : entre 2,60 euros et 3,40 euros, contre 8 euros en moyenne en 2019.

Piscine du Rhône à Lyon autremnet appelée CNTB .
la piscine du Rhône, inaugurée en 1965, s’appelle depuis 2015 le centre nautique Tony-Bertrand. Crédit : Matthieu Beigbeder/Rue89Lyon.

La piscine particulièrement bien équipée (banquettes à bulles, bains bouillonnants, jeux d’eau, toboggan, « pentagliss », rivière à contre-courant, pataugeoire, etc) ouvrira le 9 juin en configuration estivale. Elle est accessible de 12h à 20h du lundi au vendredi et de 12h à 18h le week-end. La réservation et le paiement en ligne sont obligatoires.

3. La Piscine Jean Mermoz 

La piscine découverte du 8è arrondissement de Lyon ouvrira du 1er juillet au mardi 30 août 2022. L’entrée est au même tarif que les deux précédentes piscines. Deux créneaux sont possibles de 10h30 à 15h et de 15h30 à 20h. Exception le mardi où elle est fermée le matin.

Le plein tarif est à 3,40 euros et le tarif réduit à 2,60 euros. La réservation est obligatoire se fait en ligne également.

piscine Mermoz Lyon
Piscine de Mermoz à Lyon. Crédit : Clémence Delarbre/Rue89Lyon.

4. Une piscine éphémère à Gerland

Pour cause de travaux de réhabilitation menée par le LOU, la piscine du 7e arrondissement qui jouxte le stade de Gerland ne sera pas ouverte cet été -extension de la piscine municipale.

Cependant, une piscine éphémère va ouvrir pour l’été 2022 au niveau de la Plaine des jeux. Du 23 juin au 28 août, une piscine et ses 2000 m2 de plage aménagée seront disponibles aux mêmes tarifs que les piscines précédentes. Avec ses deux bassins de 30x15m et 10x10m, elle sera accessible 7j/7 de 12h30 à 15h45 et de 16h15 à 19h30.

Pour y réserver un créneau, il est obligatoire de se connecter toujours sur le site internet de la Ville.

image de synthèse de la piscine éphémère de Gerland pour l'été 2022 (Lyon 7e). Capture écran site de la Ville de Lyon
image de synthèse de la piscine éphémère de Gerland pour l’été 2022 (Lyon 7e). Capture écran site de la Ville de Lyon

5. La piscine de la Duchère

Un bassin éducatif, un bassin de 50 mètres, un solarium et des plongeoirs… La piscine de la Duchère ne fait pas exception : deux créneaux par jour (10h30-15h / 15h30-20h), la réservation se fait par internet et le prix des places varie entre 2,60 euros et 3,40 euros. Elle sera inaccessible seulement le vendredi matin.

Piscine de la Duchère Lyon
Crédits : Page Facebook « La Duchère Lyon »

6. Le centre nautique intercommunal de Lyon, Saint-Fons, Vénissieux

Situé à Vénissieux, ce centre comprend un bassin olympique de 50m, un bassin forme, un bassin d’initiation, et une pataugeoire intérieure et extérieure. Il sera ouvert au public tous les jours dès le 18 juin.

Des cours d’aquagym gratuits sont proposés du lundi au vendredi de 12h30 à 13h pour les adultes et les enfants accompagnés.

Les tarifs sont un peu plus élevés qu’à Lyon (jusqu’à 5,50 euros), même si les résidents bénéficient de tarifs réduits. La réservation se fait aussi sur le site internet de la piscine. À noter que le port du bonnet de bain est obligatoire.

    Horaires :
    Tous les jours de 10h à 18h30. Variation pour les enfants de plus de 12 ans non accompagnés d’un adulte, l’ouverture commence à partir de 14h pour la même horaire de fermeture.
    Tarifs :
    Non résidant : 5,50 euros en plein tarif et 4,50 en réduit
    Résidant : 4,20 euros et 3,30 euros
    Enfant (4-16 ans) : 3 euros

7. Le centre nautique Etienne Gagnaire (CNEG) à Villeurbanne

Avec son bassin olympique de 50m, ses deux bassins de 25m, et les diverses activités qui y sont proposées, l’établissement attire beaucoup d’usagers chaque été. Cette année, le bassin extérieur ouvrira ses portes à partir du 28 juin. 

Pour bénéficier d’un créneau, les usagers devront s’inscrire en ligne ou par téléphone, au 0472377202, de 9 à 12 heures en week end, de 11h30 à 20 ou 21 heures en semaine. Les enfants de moins de 14 ans doivent être accompagnés d’une personne majeure.

    Tarifs :
    Entrée unitaire à 3,40 euros pour les Villeurbannais·es (5,70 euros pour les autres usagers).
    Tarif Réduit Solidaire pour les habitant·e·s de Villeurbanne (sur justificatifs) 1,50€.

A noter également que la piscine Boulloche sera fermée tout l’été pour cause de travaux. Elle rouvrira le 11 septembre 2022.

8. Le centre nautique André Sousi à Bron

Chaque été, la piscine de Bron découvre ses bassins et met à disposition des usagers une pelouse de 2000m², ainsi qu’une pataugeoire extérieure. Cette année, ces équipements ne seront accessibles qu’à partir du 27 juin.

Centre nautique André Sousi à Villeurbanne - le 7 juillet 2017. © Dominique Perron
Centre nautique André Sousi à Villeurba – le 7 juillet 2017.Photo : Dominique Perron

La réservation est obligatoire ici. Les bassins sont évacués 30 minutes avant leur fermeture en été, afin d’effectuer l’entretien avant un autre créneau.

    Horaires à partir du 27 juin :
    Du lundi au vendredi : 10h à 20h
    Samedi et dimanche : 10h à 19h
    Tarifs :
    Pour les Brondillant·e·s :
    Adultes : 4 €
    Enfants 4 – 15 ans révolus : 3 €
    Familles nombreuses, chômeurs, etc. : 3 €
    Tarifs pour les non Brondillant·e·s :
    Adultes : 5,50 €
    Enfants 4 – 15 ans révolus : 4 €
    Familles nombreuses, chômeurs, etc. : 3 €

9. La piscine d’Oullins rouvre

La piscine municipale d’Oullins propose un bassin couvert de 25 mètres ainsi que deux bassins en plein air et une pataugeoire chauffée. La piscine est fermée du 27 juin au 5 juillet pour des raisons techniques. Elle sera ouverte ensuite jusqu’au 31 août. Comme l’année dernière, il n’est pas nécessaire de réserver sa place sur internet.

La piscine d'Oullins. Capture d'écran.
La piscine d’Oullins. Capture d’écran.
    Horaires :
    A partir du 5 juillet, la piscine sera ouverte tous les jours de 10 heures à 19 heures sauf le lundi.
    Tarifs :
    Pour les oullinois une place en tarif réduit est à 3 euros, et en entrée simple 4 euros.
    Pour les extérieurs, le tarif réduit est à 6 euros et l’entrée simple à 7 euros.

10. La piscine du parc Aquavert à Francheville

Avec ses bassins découvrables (bassins d’apprentissage et de nage), sa pataugeoire, son toboggan de 33 mètres et ses espaces verts ombragés, la piscine du parc Aquavert attire chaque été de nombreuses familles. La Ville de Lyon a d’ailleurs déclaré qu’une partie des fonds débloqués pour le plan piscine du quinquennat serait alloué à la réfection et le bâti de nouvelles infrastructures au parc Aquavert. Même si le complexe ne se situe pas à Lyon mais entre Francheville et Tassin, la Ville compte l’utiliser pour répondre aux demandes du public de l’ouest lyonnais, notamment les besoins des écoles du 5è arrondissement.

La période estivale ouvrira le 18 juin. Contrairement à l’année dernière, l’accès à l’espace aquatique, au plateau de musculation et au mini-golf ne se font plus par réservation en ligne. Cependant, c’est toujours le cas pour les anniversaires, les stages vacances sportives, les cours collectifs fitness et aquatiques.

Piscine extérieure du parc Aquavert à Francheville
Crédits : page facebook d’Aquavert.

Les horaires estivales sont 10h/19h15.

    Tarifs
    Une entrée : 4,40 euros
    Une entrée à prix réduit : 3,40 euros
    Gratuit pour les moins de 4 ans

11. Le centre aquatique Camille-Muffat à Décines-Charpieu

Chaque été, avec ses trois bassins, son toit ouvrant, sa pataugeoire et son toboggan, le centre Camille-Muffat attire des centaines d’usagers tous les jours. La période estival de la piscine de Décines-Charpieu s’étend du 2 juillet au 31 août.

Pour accéder à la baignade, les nageurs peuvent s’y rendre sans réservation entre 10h et 19h tous les jours.

    Tarifs
    Pour les Décinois·es
    Adultes : 4,20 €
    Enfants moins 4 ans : Gratuit
    Tarif réduit : 2,80 €
    Pour les non-Décinois·es
    Adultes : 5,80 €
    Enfants moins 4 ans : Gratuit
    Tarif réduit : 4,50 €

[Cet article est une mise à jour de notre article sur les piscines à Lyon de l’été 2021]

À Lyon, trois nigérians LGBTI au désespoir après le rejet de leur demande d’asile

À Lyon, trois nigérians LGBTI au désespoir après le rejet de leur demande d’asile

À l’occasion de la deuxième édition de la « semaine des fiertés LGBTQIA+ », Joe, Wilfried et MacQueen, trois nigérians LGBTI déboutés de leur demande d’asile en France, ont lancé un appel à l’aide depuis Lyon.

« D’abord je voudrais commencer par attirer l’attention des autorités françaises sur mon état d’esprit, depuis que je me trouve en France. Je me sens vraiment très mal, je suis désespéré ».

MacQueen, 26 ans, a fui le Nigéria en 2015 en raison de persécutions qu’il a subies en tant que gay. D’abord passé par l’Italie où sa demande d’asile a été rejetée, il est arrivé en France en 2017. Sa demande a été rejetée par l’office français de protection des réfugiés et apatrides (OFPRA).

A Lyon, Pourquoi un refus d’asile à ces personnes se présentant comme LGBTI ?

Pour Jean-Yves Brunel, président du collectif Migrations, Minorités Sexuelles et de Genre (2MSG), l’OFPRA et la Cour nationale du droit d’asile (CNDA) dérogent à leur rôle :

« Il s’agit de leur responsabilité. Non pas d’une option. C’est la légitimité de leur travail qui est remis en cause lorsqu’elles laissent des personnes LGBTI en demande d’asile sans la protection dont elles ont besoin ».

Avant d’ajouter :

« Il y a une constante. C’est l’hypocrisie de prétendre accueillir les personnes réfugiées mais dans le même temps, refuser l’accueil aux personnes africaines qui ne représenterait pas une immigration de qualité ».

MacQueen, frustré, déclare :

« La manière dont l’OFPRA et le CNDA traitent le cas des personnes LGBT est complètement inappropriée, comme s’ils n’en avaient rien à faire de notre situation. Ils oublient que les migrants sont d’abord des humains ».

Un manque de considération ressenti aussi par Joe :

« Au bout de trois mois, on a rejeté ma demande et on m’a dit qu’on ne croyait pas mon histoire. L’OFPRA ne m’a pas cru quand je leur ai dit que ma mère était morte, que j’ai été emprisonné en Libye, et que j’étais homosexuel ».

Il rajoute :

« La CNDA pose des questions qui sont hors-sujet. Par exemple, on m’a demandé : comment savez-vous que vous êtes homosexuel ? ».

Le « non-respect de la convention de Genève » face aux demandes d’asile des personnes LGBTI

Joe, qui a quitté le Nigéria en 2011, explique que c’est bien à cause de son orientation sexuelle que sa vie serait en grave danger s’il devait retourner dans son pays d’origine. Il raconte : 

« Mon trajet a été un enfer. Lorsque je suis passé par la Libye où l’on m’a arrêté, on m’a emprisonné et on m’a vendu comme esclave. Après un an, j’ai réussi à m’enfuir pour aller en Italie. J’ai raconté aux autorités italiennes ce qu’était ma vie et on ne m’a pas cru. Ma demande d’asile a été rejetée. J’ai essayé de me suicider ».

Sa mère aurait été assassinée en 2016 par la famille de son ancien amant qui le tenait pour responsable de l’orientation sexuelle de leur fils.  

Personnes LGBTI africaines sans papiers lyon
Des personnes LGBTI africaines qui ont été déboutées de leur demande de droit d’asile, à Lyon le 20 mai 2022. Photo AF/Rue89Lyon.

« J’ai envie de me suicider parce que je ne vois plus de but dans ma vie« 

Le collectif 2MSG est la seule entité à leur fournir de l’aide, à ce jour. 2MSG lutte notamment pour le respect des droits et contre les discriminations des LGBTI. Joe, Wilfried et MacQueen sont reconnaissants envers le collectif. Ils en parlent comme de leur famille, une famille qui écoute, qui comprend, qui aide. C’est leur seule source de bien-être et d’espoir dans le monde où ils vivent.

Pris par l’émotion, Wilfried enchaîne les mots, le cœur gros :

« Le fait d’être sans papiers dans ce pays, ça vous donne envie de vous suicider. Parfois, je me rends le long de la rivière et j’ai juste envie de sauter dedans. J’ai envie de me suicider parce que je ne vois plus de but dans ma vie. Je pleure tous les jours. J’ai envie que ça change mais les choses deviennent pires de jour en jour. Je demande au gouvernement de nous aider. S’il vous plait, essayez de nous donner l’asile ».

Si l’attente est longue pour toute demande d’asile, les trois personnes que l’on a rencontrées ce vendredi 20 mai, à Lyon, espèrent que leurs témoignages trouveront un écho.

#CNDA#LGBTI#nigérians#OFPRA

Législatives : au nord de Lyon, portrait de la 2e circonscription

Législatives : au nord de Lyon, portrait de la 2e circonscription

Portrait socio-économique de la 2e circonscription du Rhône avant les élections législatives des 12 et 19 juin 2022. Une des quatre circonscriptions de Lyon située au nord de la ville. La candidature du député sortant, Hubert Julien-Laferrière, tout frais écologiste et transfuge de LREM, ne plaît pas à tous à gauche.

Circonscription 2 Rhône
Contours de la 2e circonscription législative du Rhône. Rue89Lyon
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#2e circonscription#Hubert Julien Lafferière#Raphaël Arnault

Trail Lyon : pourquoi les Pentes de la Croix-Rousse grouillent-elles de coureurs ?

Trail Lyon : pourquoi les Pentes de la Croix-Rousse grouillent-elles de coureurs ?

Lyon, avec ses 2 collines et ses nombreux escaliers, est le terrain de jeu idéal pour les trail urbain. Connectés à l’application de running Strava, les coureurs apprécient de se défier en ligne sur des courtes portions de la ville. Vous comprendrez pourquoi les escaliers de votre quartier grouillent de coureurs, chaque soir.

Vous montez tranquillement des escaliers des Pentes de la Croix-Rousse et vous vous faites doubler par des dizaines de joggeurs. C’est tellement courant que vous n’y prêtez sûrement plus attention. Difficile alors de s’imaginer que ces derniers partagent leurs traces GPS sur l’application de running Strava.

Devenir le « King of Mountain » (KOM) sur une pente de Lyon

Pour les traileurs les plus engagés et en recherche de confrontation sur l’application, le graal est l’obtention d’un KOM (King of Mountain). Il s’agit d’être à la première place du classement sur une portion d’un itinéraire, de plusieurs mètres à plusieurs kilomètres.

Les portions les plus prisées sont généralement situées dans des pentes très raides. En l’occurrence, Lyon est un terrain de jeu intéressant pour les férus d’urban trail car elle recèle de multiples segments (voir encadré) dans ses côtes.

« Je me sers beaucoup des KOM sur Strava pour pouvoir me situer par rapport aux participants du Lyon Urban Trail. Je prépare cette course tous les ans et je cherche à améliorer mes temps, c’est donc très utile car on peut se rendre compte des allures qu’il faut avoir dans certaines pentes pour gagner des places. Sinon, je n’y prête pas trop attention. »

Kilian, en haut de la montée Soulary (Croix Rousse)

Toutefois, décrocher un KOM est réservé à une petite élite de coureurs. C’est pourquoi Strava cherche dorénavant à développer son application vers le dépassement de soi. Le titre de « Local Legends » a notamment fait son apparition en 2020.

L’objectif de ce titre n’est plus d’être le plus rapide sur un segment donné mais d’être le plus régulier. Ainsi, l’entreprise américaine va récompenser le coureur qui aura cumulé le plus d’efforts sur une portion de la ville sur une période de 90 jours. D’autant plus que les KOM semblent davantage séduire les cyclistes.

« Je ne suis pas convaincu que les coureurs chassent tellement le Kom. C’est beaucoup plus le cas en vélo. »

Arthur Baldur, Fondateur-Président de Lyon Ultra Run

Le trail, un phénomène spécifique à Lyon

Aucune autre ville française ne détient, dans ses côtes, une affluence similaire à celle présente dans les pentes de Lyon, si l’on se réfère aux activités enregistrées sur l’application de course à pied. Certaines villes peuvent abriter un spot réputé dont les chiffres s’avoisinent avec ceux de Lyon. Toutefois, elles ne disposent pas d’une variété de pentes empruntées aussi élevée.

Divers éléments viennent expliquer cet engouement spécialement, ici, à Lyon. L’histoire de la discipline est étroitement liée à la ville. Bertrand, traileur lyonnais issu du nord de la France, avance :

« De mémoire, Lyon est la ville organisatrice du premier trail urbain de France. En plus de cela, il y a beaucoup de trail nature sur un rayon de 1h30 et surtout il y a la mythique SaintéLyon. Tout cela crée une dynamique autour du trail et donc l’urban trail en profite. »

Autre élément d’explication : la diversité des montées. Arnaud, traileur lyonnais originaire de Besançon, estime que Lyon se démarque des autres villes car ses montées donnent sur des « paysages avec beaucoup de charme ». Il ajoute également

« La pluralité des pentes dont dispose Lyon fait également sa force, selon moi. Je pratique le trail depuis quelques mois dans cette ville et je découvre régulièrement de nouvelles montées avec des pourcentages élevés. A Besançon, il n’y a qu’une seule belle montée par exemple : celle pour aller à la citadelle. »

Lyon, une ville naturellement faite pour le trail urbain ?

L’architecture de la ville fait de Lyon le berceau de l’urban trail en France. Ses escaliers sont bondés de coureurs tout simplement parce qu’elle est modelée pour cette pratique. Deux collines, des centaines de marches d’escalier, des sentiers…

Certains apprécient de concilier nature et dénivelé. Ces traileurs se dirigent alors vers la colline de Fourvière après leur journée de travail : colline la plus verte de Lyon. Il n’y a pas de voitures et l’on y trouve des sentiers similaires à ceux présents en montagne. Environnement initial des traileurs (voir encadré plus bas).

Ils s’adonnent à de multiples allers-retours de la Sarra (ancienne piste de ski de la ville). Le dénivelé y est assez conséquent et le calme assuré. En fond, seule la respiration soutenue des traileurs vient perturber cette accalmie, combinée au claquement des chaussures sur le sol.

« On court pour se faire du bien à la santé donc on va là où le dénivelé est le moins pollué mais au plus proche de notre lieu de vie. Le trail urbain ça permet de se reconnecter à la nature tout en étant à proximité du centre de la ville. »

Paul, traileur rencontré dans les marches de la montée des Chazeaux (Vieux Lyon)

Trail Lyon : les groupes de coureurs et courses populaires

Il existe de nombreux clubs de coureurs lyonnais qui, par le biais de l’application Strava, partagent leurs itinéraires entre eux. Un classement est même mis à disposition. Celui-ci trie les différentes sorties réalisées par tous les membres du groupe et valorise ceux qui parcourent le plus grand nombre de kilomètres sur la semaine.

Les clubs les plus populaires sont :

    Strava Lyon (3 116 membres)Lyon Urban Trail (1 259 membres)Courir à Lyon (3 294 membres)Lyon Ultra Run (1 818 membres)

Certains de ces clubs organisent régulièrement des événements communautaires où des joggeurs se retrouvent pour partager un itinéraire après le travail. D’autres ont pour seul objectif de rassembler une communauté autour d’intérêts communs.

« On pratique un sport individuel mais l’humain a besoin de s’intégrer à des « groupes ». »

Arthur Baldur, Fondateur-Président de Lyon Ultra Run

De nombreuses organisations, en collaboration avec la ville, ont su mettre à disposition des traileurs de multiples courses tout au long de l’année. Ainsi, on retrouve le Lyon Urban Trail (LUT) en mars et le LUT by night en novembre avec ses différentes variantes de 8km à 37km, l’Ultra Boucle de la Sarra en mai ou encore l’Ecully Run Distance en septembre. Ces courses ont grandement contribué à faire gagner en notoriété aux pentes et sentiers les plus méconnus de la ville.

Le Lyon Urban Trail, avec ses milliers d’inscrits, pousse chaque année la ville à attribuer une subvention à la course. Cette année, Lyon a versé 25 000 euros à Lyon Ultra Run pour l’organisation de ce trail.

« Je pense que la découverte des principaux spots de trail urbain de la ville s’est faite surtout avec des épreuves comme le Lyon Urban Trail. »

Arthur Baldur, Fondateur-Président de Lyon Ultra Run

Le trail à Lyon, un phénomène de mode qui touche les cadres ?

L’engouement que connaît le trail à Lyon n’est pas seulement le fruit de l’architecture de la ville, des défis de l’application de running et des courses organisées tout au long de l’année.

En effet, si cette discipline est autant pratiquée, c’est que les nombreuses marques spécialisées dans la course à pied sont parvenues à faire du trail un phénomène de mode à destination des cadres. Les prix des dossards et des équipements étant relativement élevés. Pour preuve, 51% des traileurs interrogés étaient des CSP + en 2013, selon une étude menée par le Think Thank Trail.

En l’occurrence, Lyon revêt un nombre de CSP+ (catégories socioprofessionnelles supérieures), compatible avec cette discipline, assez conséquent. 33,2% des actifs lyonnais sont des cadres, selon les chiffres de l’Insee en 2018. L’âme même du trail, celui pratiqué en montagne, pourrait être alors altérée. De fait, la surexposition dont bénéficie ce sport en milieu urbain se fait peut-être au détriment de sa pratique initiale en nature (voir encadré ci-dessous).

#Trail

ACS, un duo lyonnais qui fait du rap un outil de lutte

ACS, un duo lyonnais qui fait du rap un outil de lutte

Installés à Lyon depuis plusieurs années, Robin et Anthony forment le duo « À Contre Sens » (ACS). Les deux artistes veulent porter un rap engagé, propice à parler d’oppressions et des inégalités, tout en empruntant les codes actuels d’un genre musical devenu très large.

Sous une lumière néon bleutée, Robin et Anthony, aka Temsis et Demos, enregistrent un futur morceau. « On appauvrit l’Afrique, on exploite la Chine ! » Les punchlines fusent et les rappeurs déversent leurs indignations et leurs espoirs.

Chez un ami ingé son dans le 1er arrondissement de Lyon, c’est à l’étroit dans une chambre que les rappeurs enregistrent la majorité de leurs morceaux.

Devant le micro, Robin pose, recommence, trébuche sur la prononciation jusqu’à être satisfait. Anthony, lunettes sur le nez, ses cheveux roux tirés en arrière, est attentif et s’amuse des erreurs de son partenaire. Malgré des paroles parfois sombres, le duo s’amuse.

ACS lors d’un concert à LyonPhoto : DR

Le rap, du loisir au projet politique

Une heure plus tôt, les deux rappeurs se sont présentés bien plus sérieux. Le ton presque grave, devant un verre, les deux artistes de 28 ans et 27 ans détaillent leur projet artistique et politique. Depuis plus de six ans, ils forment le groupe « À Contre Sens », raccourci en ACS.

Ce qui était au départ un loisir, est devenu un « outil de lutte » selon leurs termes. Ils ont écumé plusieurs scènes et festivals de la région lyonnaise et Robin retrace :

« Au début, on faisait du rap un peu comme ça… Très rapidement est venue la question de quel rap on voulait faire. Et la réponse a été celle-là : un rap qui veut parler des oppressions de notre époque et du passé. »

Auditeurs attentifs de Keny Arkana, de Kery James, de Medine ou encore de Nekfeu, ces lyonnais d’adoption s’inscrivent dans une filiation du rap comme engagé, dénonciateur. Ils veulent diffuser des idées et « changer les imaginaires ».

Anticapitalisme, féminisme, antiracisme, écologie, et même antispécisme, ACS aborde tous les sujets pour « faire évoluer les mentalités ».

« À contre sens, on n’est pas qu’artistes / Le but c’est que les idées laissent des traces à vie / La violence n’est pas que celle qui casse la vitre / Révolution, faut qu’on fasse ça vite. »

Punchline tirée du morceau « Amphi Z » d’ACS
Lyon rap lyonnais à contre sens
Dans la cabine, Robin relit son couplet avant de poser.Photo : Marie Allenou/Rue89Lyon

Mais pas question pour eux de singer le style des anciens du « rap conscient ». Dans leurs deux albums, « Partisan·e·s d’une nouvelle ère » et « Bâtir ensemble », les deux artistes ont pris les codes du rap actuel. Dans un de leur morceau à venir, les rappeurs ont choisi une instu « drill », un style particulièrement populaire. Robin explique :

« Il y a plein de choses intéressantes dans le rap moderne au niveau du flow, des techniques, des instrumentales. On veut faire un rap qui puisse accrocher par le fond et par la forme. Quitte à ce qu’au début il n’y ait que la forme qui accroche. Si tu aimes, tu réécoutes et tu adhéreras aux paroles ou tu te poseras des questions »

« Rap non-désengagé »

Temsis et Démos vont même jusqu’à écarter le terme « rap conscient » pour lui préférer « rap non-désengagé ». À l’inverse d’un rap qui se voudrait vidé de toute substance politique, ils prônent que tout morceau porte des valeurs ou une certaine vision du monde. La leur, ils l’ont développée grâce à une expérience syndicale et à un professeur de philosophie.

Anthony, ancien étudiant en sociologie à l’université Lyon 2, aujourd’hui assistant d’éducation, se souvient :

« Il nous a éveillés à la curiosité, au fait de se poser des questions sur le monde. Ce qui fait qu’après, on s’est intéressé à des sujets sociaux… »

rap lyonnais lyon à contre sens
Pas de téléphone dans la cabine, les deux rappeurs écrivent leurs textes sur des carnets.Photo : Marie Allenou/Rue89Lyon

Ce parcours universitaire se ressent dans le discours des deux rappeurs. Ils parlent de leur projet artistique avec des formulations réfléchies, qui deviennent presque des formules savantes. Un héritage dont Robin aimerait se détacher, lui qui avoue du bout des lèvres être passé par l’IEP de Lyon, mais qui l’a quitté pour faire de l’éducation populaire en périscolaire. Il explique :

« Tout art qui n’est pas en train d’essayer de changer les choses est un art qui maintient le monde dans l’état dans lequel il est. Un artiste, qui décide de ne pas aller à l’encontre du sens du vent capitaliste, maintient la girouette dans le même sens. »

Lorsque l’on regarde les deux compères faire du rap et que l’on écoute leurs morceaux, l’art prend vite toute sa place. Le texte est écrit en série de punchlines, les images sont percutantes, les refrains dynamiques.

Les deux artistes veulent défendre un rap fédérateur et porteur d’énergie. Un « egotrip collectif », sourient-ils. Robin donne un exemple :

« Dans le titre ‘Désarmons la police’, on utilise un slogan de manif : ‘Et c’est qui les casseurs, et c’est qui la racaille’. On le reprend de manière vénère, sur une grosse prod. Ça crée une ambiance avec une affirmation de soi, une forme de fierté. C’est ça qu’on essaie de transmettre. »  

ACS en concert.Photo : DR

Des rappeurs investis à Lyon, sans s’y sentir attachés

Amis depuis l’adolescence, Robin et Anthony se sont connus à Marseille. Pour continuer de rapper ensemble, ils se sont rapprochés à Lyon.

En colocation dans le 7e arrondissement, ils ne se sentent pas particulièrement attachés à Lyon.

« Tu n’es pas obligé de te sentir appartenir dans ton ADN au quartier ou à la ville dans laquelle tu vis pour faire des choses localement », résume Robin.

Pour autant, l’influence de Lyon ressort dans leurs morceaux.

« Ici, on ne pense plus qu’à une seule personne, Anas », lancent-ils dans leur morceau O.D en référence à l’étudiant qui s’est immolé devant le Crous de Lyon en 2019.

Un autre morceau s’intitule Amphi Z, en référence à un squat ouvert pour loger des migrants à Villeurbanne en 2018. L’occasion pour Temsis et Demos de dénoncer les conditions d’accueil des réfugiés et migrants en France.

rap Lyon A Contre sens ACS
Dans la chambre d’un ami ingénieur du son, à l’ambiance intimiste, Robin et Anthony enregistrent de futurs morceaux.Photo : MA/Rue89Lyon

« ACS » commence par ailleurs à se faire connaître sur la scène lyonnaise. Le duo a écumé plusieurs scènes locales : au Toï Toï, au Kraspek, lors de soirées de soutien, ou pour des festivals place Mazagran ou place Guichard, jusqu’à l’Antifafest à Villeurbanne. Depuis, le groupe s’est exporté et a joué à Rennes, Lausanne, Marseille ou Genève.

Mais trouver des salles pour se produire n’est pas chose aisée. Anthony raconte :

« On a fait beaucoup de scènes ouvertes au début, pas forcément que rap, du slam aussi. Petit à petit, on s’est mis à pouvoir faire des petits concerts dans des bars et, de fil en aiguille, on a sorti des disques puis on a fait pas mal de concerts. Plus tu en fais, plus tu t’améliores -et tu as des gens qui t’appellent. Trouver sa place, c’est compliqué, il faut se rendre visible. »

Pour le duo lyonnais ACS, percer avec du rap politique, « c’est compliqué »

Pour ACS, l’objectif est de vivre du rap. L’occasion d’être plus sereins au quotidien, plutôt que de compter sur le SMIC qu’ils gagnent à peine chacun. Pour l’instant les rappeurs s’appuient sur leur cercle amical pour produire leur musique, avec un ami ingé son et un autre beatmakeur, qui crée la plupart de leurs parties instrumentales. Pour autant, ils ne veulent pas jouer sur l’étiquette d’un rap « homemade » :

« Ça nous est imposé car on n’a pas de structure, pas de possibilité de faire ça avec plus de moyens. Mais on a toujours envie que ça grossisse pour avoir une parole publique », constate Anthony.

L’objectif est toujours double. Les rappeurs ne veulent pas « percer pour percer ».

« La baraque, la piscine, la voiture, pas la vie qu’on adule », écrivent-ils dans leur titre ‘Carlos Ghosn’. Faire grandir leur audience, c’est surtout l’occasion de porter leurs messages à plus de personnes. Pour ça, ils aimeraient trouver une structure pour les produire et les encadrer, mais ce n’est pas chose aisée.

« Je pense que vu la musique qu’on fait, on ne sera pas sélectionnés en premier. Sans dire qu’on va nous censurer », détaille Robin. Il explique que les critères recherchés aujourd’hui sont plus centrés autour d’une « esthétique visuelle » ou de « postures qui font que tu vas être identifié facilement ».

Alors pour commencer, le rappeur aimerait recréer du lien avec d’autres artistes et que le milieu « ouvre une porte au débat et à la confrontation d’idées ».

« Ça ferait plaisir de m’asseoir sur un canapé avec une dizaine de potes artistes et qu’on discute, qu’on se décortique nos textes, nos postures et qu’on se donne des conseils », conclut-il.

Pollution aux perfluorés au sud de Lyon : « On fait des efforts de colibri et on s’en prend plein la gueule »

Pollution aux perfluorés au sud de Lyon : « On fait des efforts de colibri et on s’en prend plein la gueule »

Xavier habite avec sa compagne, enceinte, et son fils, à Irigny, au sud de Lyon. Depuis six ans, ils vivent à 4 km en aval de l’usine Arkema de Pierre-Bénite. Comme beaucoup, il a découvert que son air et son terrain, situé au sud de Lyon, étaient potentiellement pollués aux perfluorés la semaine dernière. Depuis, il oscille entre la crainte et la colère. Nous avons recueilli son témoignage.

« J’ai appris la nouvelle par ma voisine qui est venue nous voir, un soir, totalement catastrophée. Du coup, j’ai regardé le reportage de Vert de Rage, sur Envoyé Spécial, et, depuis, je me renseigne. Ma première réaction a été de me demander : est-ce qu’on est en sécurité ici ? Est-ce qu’on a bien fait de s’installer sur ce terrain ? Avec ma compagne et mon fils, nous habitons à Irigny, à 4 km de l’usine Arkema de Pierre-Bénite. Ma compagne est enceinte. Or, l’émission montre d’abord qu’il y a une présence de perfluorés dans le lait maternel.

Une telle nouvelle peut remettre en question le projet de vie que nous avons choisi ici, dans cette maison.

Pollution aux perfluorés au sud de Lyon : « J’ai acheté des bouteilles d’eau, la mort dans l’âme »

La première crainte a été pour les gamins. On continue de croire que le lait maternel est « bon » mais on a des doutes maintenant.

Après, nous savions en nous installant qu’il y avait des risques. Il est évident que ces polluants sont de partout. Mais bon, on se pose la question.

Au moins, nous avons été, en partie rassuré, sur l’état de l’eau. On nous a dit que l’eau venait du captage de Crépieux-Charmy [situé entre Villeurbanne et Vaulx-en-Velin, ndlr]. Dans le doute, j’ai quand même acheté des bouteilles. La mort dans l’âme. J’ai horreur de ça, ça va à l’encontre de mes valeurs, mais je n’ai pas hésité. J’en ai acheté en bidon. J’ai quand même une famille. Vous imaginez ? J’ai un petit garçon de trois ans. Je me dis que, peut-être, je l’ai « pollué » toutes ces années ici. Je ne devrais pas m’en vouloir, mais bon, quand même !

perfluorés Lyon
L’usine Arkema à Pierre-Bénite est pointé du doigt pour avoir créé une pollution aux perfluorés qui touche le sud de Lyon. Photo Touriste, Public domain, via Wikimedia Commons

Au sud de Lyon : « Je me dis que ma terre est épargnée, avec ma conviction d’ignorant »

Pour l’air et pour la terre, c’est une autre histoire. Ma terre est-elle peut-être épargnée ? Nous habitons sur une ancienne carrière. Peut-être que cela rend une pollution plus difficile. Du moins, c’est ce que je me dis avec ma conviction d’ignorant. Après, je ne me fais pas trop d’illusion. Les points où ont eu lieu les prélèvements sont assez proches. Le terrain de foot de Pierre-Bénite est à côté.

Concernant l’air, on sait qu’il est contaminé. On aimerait bien avoir accès aux tests pour savoir si notre environnement est sain. On ne sait pas non plus exactement comment ça se passe… Et puis, nous avons conscience de vivre dans la Vallée de la Chimie.

Ce qui nous embête, c’est de nous dire que nous nous efforçons de faire des petits efforts de colibri pour que la situation s’améliore et, qu’au final, on en prend plein la gueule.

On a un potager avec des patates, des tomates, on fait notre compost, on fait des efforts sur notre consommation d’énergie… Bref, on n’est pas parfait, mais on tente d’être dans une logique de transition écologique. A côté de ça, on a des voisins qui nous polluent l’air, la flotte et la terre.

pollution aux perfluorés au sud de Lyon
Vivant au sud de Lyon, Xavier à découvert les risques liés à la pollution aux perfluorés la semaine dernière.Photo : DR

Révélations sur les perfluorés au sud de Lyon : « J’aimerais qu’il y ait un procès et qu’Arkema déménage »

Quand j’ai appris la nouvelle, j’ai d’abord eu de la crainte puis de la colère. Crainte pour ma famille, colère parce que j’ai l’impression qu’ils s’en foutent.

Je trouve aberrant que l’usine ait le droit de continuer son activité après de telles révélations.

Par ailleurs, il y a eu des scandales similaires aux Etats-Unis, aux Pays-Bas ou encore en Italie. Nous savons qu’on fabrique les mêmes produits que ces pays. Il était évident que nous allions avoir les mêmes conséquences. Pour moi, Arkema devait forcément être au courant.

J’ai l’impression qu’il y a eu la volonté de fermer les yeux.

J’aimerais qu’il y ait un procès et qu’Arkema déménage. Je sais bien que l’usine crée de l’emploi, mais bon, il faut trouver une solution. Quoi qu’il advienne, on sait maintenant qu’on parle de polluants éternels.

Je pense que nous allons quand même récolter nos produits du potager cet été. On l’a toujours arrosé à l’eau de pluie. Je me dis que c’est mieux que si c’était l’eau du Rhône. De plus, il est sur une terrasse artificielle, légèrement surélevée, avec des gravats. Je continue d’espérer que la topologie du terrain nous aide. La conviction de l’ignorant. »

Dans la région de Lyon, la qualité de l’air s’améliore mais la pollution de fond demeure

Dans la région de Lyon, la qualité de l’air s’améliore mais la pollution de fond demeure

D’après le bilan 2021 d’Atmo Auvergne-Rhône-Alpes, la qualité de l’air de la région de Lyon continuer de s’améliorer mais la pollution de fond demeure.

Dans son bilan de la qualité de l’air 2021, Atmo Auvergne-Rhône-Alpes – l’observatoire régional de surveillance de la qualité de l’air – souligne l’amélioration globale de la qualité de l’air dans une majorité de la région Auvergne-Rhône-Alpes depuis une dizaine d’années. Particulièrement dans la métropole de Lyon et dans le Rhône, comme on le voit sur le graphique ci-dessous.

Statistiques pollution de l'air Rhône 2021
Evolution de la pollution de l’air dans le Rhône en 2021. Source : Atmo Auvergne-Rhône-Alpes

Depuis plus de dix ans, l’exposition de la population de Lyon et du Rhône aux pics de pollution est également en forte baisse. En 2021, la population du département du Rhône (Métropole+nouveau Rhône) a passé 25 jours en situation de vigilance pollution, contre un peu plus de 90 en 2011.

Les dépassements réglementaires sont en forte baisse depuis 2011 comme en témoigne ce graphique qui concerne les deux principaux « bassins » de vie – au sens d’Atmo Auvergne-Rhône-Alpes – de la région de Lyon.

Statistiques population exposée à la pollution Lyon et Rhône 2021
Évolution de l’exposition de la population de la métropole de Lyon et du Rhône aux pics de pollution. Source : Atmo Auvergne-Rhône-Alpes

Selon Atmo, cette « baisse s’explique par une diminution continue des émissions de polluants dans l’air ambiant, tous secteurs d’activité confondus ».

Une pollution à l’ozone en augmentation, à Lyon comme à la campagne

Avec une croissance de 6%, l’ozone est le seul polluant à avoir augmenté en 2021 sur l’ensemble de la région.

La pollution affecte les espèces végétales, les rendements agricoles et aggrave l’allergénicité des pollens. Dans la région Auvergne-Rhône-Alpes, 13% des surfaces naturelles sont concernées par la pollution à l’ozone, polluant dépendant des températures et de l’ensoleillement. L’ozone est, parmi les polluants de l’air, celui qui affecte particulièrement les espèces végétales.

Statistiques exposition végétalisation à la pollution à l'ozone dans la métropole de Lyon et le Rhône en 2021
Exposition de la végétation à l’ozone dans le Rhône en 2021. Source : Atmo Auvergne-Rhône-Alpes

Une exposition à la pollution de fond au-dessus des nouveaux seuils de l’OMS

Malgré cette amélioration de la qualité de l’air, une grande majorité de la population de la région est exposée à un cocktail de polluants néfaste pour la santé.

Atmo précise que 98% de la population d’Auvergne-Rhône-Alpes est exposée à des niveaux de particules fines (PM 2,5) supérieurs aux indicateurs de l’OMS révisés en septembre 2021.

Idem pour le dioxyde d’azote (NO2), 59% de la population de la région subit des niveaux supérieurs à ceux recommandés par l’OMS.

Ce n’est que 6% de la population régionale pour l’ozone.

Pour rappel, l’OMS a divisé par quatre le seuil sanitaire annuel du dioxyde d’azote (NO2). Il est passé de 40 μg/m3 en moyenne annuelle à 10 μg/m3. Quant au seuil des particules fines PM2,5 il a été divisé par deux et est passé de 10 μg/m3 en moyenne annuelle à 5 μg/m3.

Atmo plaide, une fois de plus, pour que les actions territoriales s’inscrivent dans une approche intégrée air-climat-énergie pour une amélioration du premier cité.

Selon l’observatoire, c’est le transport routier qui contribue majoritairement à la dégradation de l’air et du climat (voir ci-dessous)

À Lyon, un hôpital lève le tabou des règles abondantes

À Lyon, un hôpital lève le tabou des règles abondantes

Des soignantes des Hospices Civils de Lyon ont pris l’initiative de créer un service dédié uniquement aux règles abondantes, ouvert depuis décembre 2021. L’occasion de mieux prendre en charge ce problème encore très invisible, alors que d’autres pathologies liées aux règles, comme l’endométriose et le SOPK, ont récemment connu une meilleure prise en considération.

Au service de gynécologie-obstétrique de la Croix-Rousse, Céline attend, impatiente, et un peu inquiète. Elle vient du Bugey et a fait plus d’une heure de route pour venir consulter dans un service des Hospices Civils de Lyon (HCL), qui s’occupe des règles abondantes, le tout premier en France.

Depuis des années, la quarantenaire subit son flux, trop important, qui l’a toujours encombrée et qui empire avec le temps.

« Ça devient compliqué depuis un an d’aller travailler. J’ai 30 à 45 minutes de trajet et, en arrivant, j’ai à peine le temps d’aller aux toilettes que je suis déjà pleine de sang. Je ne bouge plus de chez moi lorsque j’ai mes règles. Je suis même obligée de mettre des couches la nuit ».

C’est son compagnon qui lui a parlé de ce service, après en avoir entendu parler à la radio. Elle a alors pris rendez-vous avec son gynécologue, pour qu’il l’adresse vers le CHU de la Croix-Rousse. Mais Céline a vite déchanté : « Il ne croyait pas à ce service et n’a pas donné suite ».

C’est finalement son médecin traitant qui lui écrira une lettre pour qu’elle puisse avoir une consultation au sein du service dédié aux règles abondantes.

Obtenir un diagnostic et un traitement contre les règles abondantes

« Les professionnels ne sont pas sensibilisés à la question des règles abondantes. Même les femmes se disent que c’est normal d’avoir des hémorragies », explique la gynécologue Dr. Giulia Gouy.

Sur une idée de l’hématologue Lucia Rugeri, qui l’a embarquée dans son projet, elle a monté ce service en décembre 2021. Leur objectif est d’aider les femmes à se faire diagnostiquer et à trouver un traitement pour ce problème encore méconnu et peu visible.

Lyon règles abondantes HCL
Lucia Rugeri, hématologue, est à l’origine du projet d’un service entièrement dédié aux règles abondantes aux Hospices civiles de Lyon.Photo : MA/Rue89Lyon

Depuis, les deux spécialistes, accompagnées de Delphine Mestre, secrétaire médicale, reçoivent tous les vendredis une vingtaine de femmes. Chacune passe trois heures dans l’hôpital et a le droit à un bilan sanguin, une consultation gynécologique avec une échographie et un examen, puis une consultation avec l’hématologue.

Lucia Rugeri raconte la genèse du projet :

« Dans mon exercice précédent, j’étais spécialiste en patients qui ont des troubles de la coagulation. Je recevais des femmes [avec des règles abondantes, ndlr]. J’ai pensé que ce serait bien qu’elles aient la possibilité de consulter au sein d’un service multidisciplinaire, avec la possibilité d’avoir tout de suite un diagnostic. »

Elle explique qu’elle a eu un déclic après un contact avec l’association Règles Élémentaires qui l’a « sensibilisée à la précarité menstruelle ». Elle veut maintenant rendre visible la problématique des règles abondantes, comme l’a été celle de l’endométriose, qui est de plus en plus médiatisée et prise en considération.

« J’ai probablement une démarche un peu féministe, même si j’ai un peu de mal à le dire », s’amuse Lucia Rugeri.

« J’avais l’impression d’être la seule au monde à avoir des règles comme ça »

De l’adolescente à la femme presque ménopausée, les profils reçus au CHU sont très divers. Certaines sont très informées et ont beaucoup lu sur internet, d’autres sont en errance de diagnostic depuis des années. Pendant très longtemps, Céline n’a pas été écoutée par les médecins.

« Il me disait tellement que c’était normal, que je ne me posais plus la question. J’en ai aussi discuté avec beaucoup de collègues, amies et j’avais l’impression d’être la seule au monde à avoir des règles comme ça. »

Quelques sièges plus loin, Hayat, 48 ans, attend accompagnée de sa fille. Elle aussi a attendu très longtemps avant d’être correctement orientée pour prendre en charge ses règles abondantes. Elle raconte deux épisodes marquants :

« Depuis longtemps, mes règles viennent fort. Il y a trois ans, j’ai eu mes règles pendant deux-trois mois, tout le temps. Je suis allée à l’hôpital, j’ai fait une radio, des prises de sang et on m’a dit que je n’avais rien. Il n’y a pas longtemps, j’ai fait une hémorragie, je suis tombée et je suis allée à l’hôpital. Après ça mon docteur m’a envoyée ici. »

Venue du 8e arrondissement, elle espère que le service l’aidera pour que les règles « s’arrêtent et redeviennent normales ». Car, pour ces femmes, les règles abondantes peuvent avoir des conséquences médicales, comme l’anémie (manque de fer), mais aussi professionnelles et sociales, avec des difficultés à se rendre au travail et à l’école.

Une prise en charge attentive et multidisciplinaire

Pour prendre en charge ces femmes, la gynécologue Giulia Gouy commence avec un peu de pédagogie, munie d’un petit fascicule qui détaille un utérus :

« Je leur explique leur anatomie, puis je fais un focus sur l’endomètre et les règles, car certaines femmes ne savent pas vraiment ce que sont les règles. À la fin, on leur donne des fiches récapitulatives car parfois ça fait beaucoup d’informations d’un coup. »

Lyon règles abondante HCL
La gynécologue Giulia Gouy prescrit des traitements pour les patientes qui souffre de règles abondantes.Photo : MA/Rue89Lyon

Puis la médecin propose plusieurs traitements à tester, selon les cas, symptomatiques, hormonaux ou chirurgicaux. Lucia Rugeri complète :

« L’objectif n’est pas de se substituer à leur gynécologue. La conclusion de la consultation, c’est qu’on tente un traitement : ça peut ne peut pas marcher, donc on leur dit qu’elles ne doivent pas hésiter à revenir dans trois ou six mois. »

L’obtention d’un diagnostic et d’un traitement est souvent vécue comme un soulagement par ces femmes, qui peuvent mettre des mots sur ce qui leur arrive. Delphine Mestre, la secrétaire médicale, est la première à entrer en contact avec ces femmes, avant leur consultation, et la dernière à les raccompagner.

Elle décrit son rapport aux patientes :

« Quand je les appelle pour prendre rendez-vous, elles sont souvent enthousiastes. À l’hôpital, quand elles voient qu’on s’intéresse à elles et qu’elles repartent avec un traitement elles sont contentes. C’est agréable de voir des patientes être prises en charge et nous remercier. »

Partager cette expérience sur les règles abondantes hors de l’hôpital

Les deux médecins et la secrétaire ont mis un peu de temps avant de faire tourner le service à bon rythme, et à s’adapter à ce nouveau fonctionnement.

« Là, au bout de six mois, on est juste à l’aise », avoue Giulia Gouy. La gynécologue et l’hématologue espèrent maintenant aller plus loin, et améliorer la prise en charge des règles abondantes au-delà de leur hôpital.

Lucia Rugeri souhaiterait créer un « annuaire » et un « réseau » de professionnels de santé sensibilisés à la question, régional d’abord. Elle voudrait aussi partager son savoir tiré de l’expérience de ce nouveau service :

« On envisage de faire un outil internet pour proposer des formations. L’idée c’est de promouvoir et de former nos collègues à cette problématique-là. »

Dans un futur plus lointain, l’hématologue aimerait contribuer à l’élaboration de données autour de ce phénomène, peu étudié, pour encore améliorer sa prise en charge. Car aujourd’hui, l’initiative de l’hôpital de la Croix-Rousse n’est qu’une première pierre. Il reste impossible de savoir combien de femmes pourraient être touchées et avoir besoin de soins.

À la prison de Lyon-Corbas, l’inquiétante augmentation de la surpopulation carcérale

À la prison de Lyon-Corbas, l’inquiétante augmentation de la surpopulation carcérale

Dans un récent rapport du Ministère de la Justice, on relève l’augmentation de la surpopulation carcérale, notamment à la prison de Lyon-Corbas.

Selon un récent rapport du Ministère de la Justice, les prisons françaises comptent, au 1er avril 2022, 71 053 personnes incarcérées. C’est 20 000 de plus qu’en 2000 et 10 000 de plus qu’il y a dix ans.

Augmentation de la surpopulation carcérale dans la région de Lyon

Au 1er avril 2022, 6 824 personnes sont derrière les barreaux dans les prisons de la région lyonnaise. Pourtant, le nombre de places dites « opérationnelles » n’est que de 5 945. La « densité carcérale », de 114,8%, est bien au-dessus de la capacité d’accueil.

À titre de comparaison, il y a un peu plus d’un an, au 1er janvier 2021, le Ministère de la Justice dénombrait 5 924 personnes détenues dans la région. La « capacité opérationnelle » était déjà presque atteinte, avec un taux d’occupation de 99,5%.

Ainsi, entre janvier 2021 et avril 2022, le nombre de personnes écrouées a augmenté de 15,19% et la densité carcérale de 15,3 points, un nombre record.

Un taux d’occupation de 144,9% à la prison de Lyon-Corbas

La surpopulation carcérale est pire encore à la maison d’arrêt de Lyon-Corbas qui compte 688 places. Et elle est en augmentation.

    Au 1er janvier 2021, 879 détenu·es étaient incarcéré·es, soit un taux d’occupation de 127,8%. Au 1er avril 2022, la maison d’arrêt de Lyon-Corbas compte désormais 997 personnes écrouées, portant la « densité carcérale » à 144,9%.

Entre janvier 2021 et avril 2022, le nombre de personnes écrouées a augmenté de 13,42% dans cette prison et la densité carcérale de 17,1 points.

Interrogé par Le Progrès à propos de cette augmentation de la surpopulation de la prison de Lyon-Corbas, Didier Lui-Hin-Tsan, secrétaire local adjoint du syndicat FO Pénitentiaire évoque « plus de 50 matelas au sol ».