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Clowns en Ehpad à Lyon : « C’est grisant d’arriver à faire rire les résidents »

Clowns en Ehpad à Lyon : « C’est grisant d’arriver à faire rire les résidents »

Emmanuelle et Anne sont respectivement Bertille et Josiane, deux clowns qui interviennent dans le milieu du soin, notamment dans les Ehpad de la région de Lyon. Reportage à l’Ehpad Le Manoir, à Caluire-et-Cuire.

Des clowns dans un Ehpad près de Lyon, cela peut détonner. Pourtant, les établissements pour personnes âgées sont particulièrement demandeurs auprès de Vivre aux Eclats, l’association lyonnaise des clowns hospitaliers. Le Manoir, un Ehpad situé à quelques encablures de la Saône, au sud de Caluire-et-Cuire, accueille des clowns depuis deux ans, à raison de deux fois par mois.

Ce vendredi 22 avril après-midi, c’est Emmanuelle et Anne qui se rendent à cet Ehpad du nord de Lyon.

Elles sont des comédiennes chevronnées de l’association. Emmanuelle a 48 ans. Originaire de Lozère, elle est clown pour Vivre aux Eclats depuis 20 ans. Parallèlement, elle est comédienne pour la Compagnie Belle&Fou. Anne a rejoint l’association Vivre aux Eclats il y a 12 ans. Âgée de 45 ans, la comédienne originaire du nord de la France joue aussi pour la Compagnie Belle&Fou ainsi que la Compagnie Théâtre du Grabuge.

De plus, Anne est connu à Lyon pour des DJ sets endiablés : elle mixe en tant que « DJ Connasse ».

Les deux intermittentes du spectacle n’en sont donc pas à leur premier Ehpad. Il n’empêche qu’elles semblent impatientes d’entrer dans leurs personnages et de parcourir les trois étages de l’établissement. Anne explique :

« C’est encore plus grisant d’arriver à faire rire en Ehpad »

Son binôme du jour, Emmanuelle, appuie :

« L’instant présent est un terrain de jeu très intéressant en Ehpad, pour faire de l’improvisation. Le cœur de nos interventions c’est de déclencher une émotion. Même un refus est positif. Dire oui, dire non, c’est être vivant. »

clowns Ehpad Lyon
A l’Ehpad, les clowns Bertille et Josiane n’ont pas besoin de public pour s’amuser.Photo : LS/Rue89Lyon

A Lyon, des clowns qui cassent les codes à l’Ehpad

Le gros nez rouge est de mise pour les clowns de Vivre aux Eclats, mais pas nécessairement de chaussures trop grandes, de nœuds papillons ou encore de tartes à la crème. C’est « du clown 2.0 » que proposent les comédiens et comédiennes de l’association : des personnages bâtis par chaque comédien avec son expérience, ses qualités, dans un rapport intime avec lui-même.

Emmanuelle ajoute :

« On utilise aussi des outils musicaux, comme des textes, des poésies, ou encore des chansons. On ne cherche pas forcément à faire le gag, mais plutôt à déverrouiller des émotions. »

Et pour « déverrouiller des émotions », le mieux est de connaître un peu son public. Les clowns commencent donc toute prestation par une réunion avec l’équipe soignante.

L’ambiance est studieuse dans la salle de pause de l’Ehpad. Huit soignantes (aides soignantes, aides médico-psychologiques et infirmières) échangent avec la psychologue de la structure. A côté d’elle, les deux comédiennes prennent des notes. L’assemblée passe en revue les habitants de la structure :

« C’est l’anniversaire de madame Réchatin, elle va avoir 100 ans bientôt. Ce serait bien d’aller la voir. »

« On va lui chanter Joyeux Noël, on n’oubliera pas ! » ironise Anne, l’une des deux clowns.

L’équipe s’interroge au sujet de chaque résident : lesquels seraient (ou ne seraient pas) susceptibles d’être réceptifs à la venue des deux clowns. La psychologue reprend :

« Madame Chenonceau, au premier, est très souvent dans une bulle. Je ne sais pas si elle apprécie la fantaisie, mais elle appréciera la relation, pour sûr. »

Une aide-soignante d’ajouter :

« Sa voisine est très rigolote, elle adore quand il se passe des choses, elle va vraiment être contente de vous voir. »

Même les cas de covid ne sont pas oubliés :

« Au rez-de-chaussée, il y a monsieur Albert, il a le covid. Ce serait chouette si vous venez lui faire coucou par l’encadrement de sa porte, pour le sortir un peu de son isolement. »

Aux clowns de l’Ehpad près de Lyon : « Vous allez chanter ? »

Aussitôt la réunion finie, les deux femmes s’isolent et amorcent leur métamorphose : Emmanuelle devient Bertille, un bonnet d’aviateur vissé sur la tête, jupons en tulle et corset serré, la silhouette svelte et la gestuelle juvénile qui invite au rêve. Contrastant très nettement, Anne devient Josiane : perruque peroxydée, tailleur vert pomme et maquillage outrancier, elle s’agrippe à son micro rose bonbon qui ne semble pourtant fonctionner qu’une fois sur deux.

clowns Ehpad Lyon
Bertille, l’une des clowns à l’Ehpad.Photo : LS/Rue89Lyon

Les caractères respectifs des deux clowns entrent en résonance avec leurs apparences : Bertille joue la femme-enfant candide mais aussi très zélée, et susceptible. Josiane zozotte ; bourrue mais attachante, elle n’a aucun tact et ne manque jamais de mettre les pieds dans le plat.

Une fois habillées, pas de « off » pour les deux clowns, qui ne répondent plus qu’aux noms de Bertille et de Josiane, partant à l’assaut des chambres des résidents comme on partirait en croisade, d’un pas décidé, sans se poser de questions et en hurlant.

Elles ne quitteront jamais leurs rôles, qui détonnent avec le calme de l’Ehpad. Cela ne veut pas dire pour autant qu’elles se contentent de « faire le spectacle ». Au contraire, elles tentent, avec la maladresse touchante de leurs personnages, d’entrer en relation avec les habitants et habitantes de l’Ehpad.

Certains ont besoin de parler, de montrer les photos de leur famille, tandis que d’autres vont accepter avec beaucoup de plaisir un câlin, qu’on les aide à marcher dans les couloirs, ou qu’on leur récite une poésie. Les clowns se plient à toutes leurs demandes, non sans facétie évidemment.

Pour certaines qui se souviennent très bien du dernier passage de l’association, comme Renée, habitante du deuxième étage, les clowns sont attendus de pied ferme. Elle a entendu les amuseuses faire leur tintamarre dans le couloir. Elle guette leur venue, assise droite comme un i sur le fauteuil de sa chambre, un grand sourire aux lèvres. A peine les clowns entrées, Renée demande, presque autoritaire :

« Vous allez chanter ? »

Et voilà Josiane qui, théâtralement, appuie sur le bouton de son micro rose criard. Puis, elle se lance, tonitruante, sur un air de Dalida :

« C’était le temps des fleurs, on ignorait la peur
Les lendemains avaient un goût de miel, ton bras prenait mon bras
Ta voix suivait ma voix, on était jeune et l’on croyait au ciel. »

Bertille se joint à la chorale tandis que Renée agite les mains, en cheffe d’orchestre. Elle ne cesse de rire devant les deux farceuses qui se balancent d’un pied sur l’autre.

« La fantaisie rouvre le champs des possibles pour les résidents réceptifs »

La porte est ouverte sur la chambre de Renée. Raymonde, une voisine visitée quelques minutes auparavant, observe le concert par l’entrebâillement, rapidement rejointe par une autre résidente, attirée par le raffut. Appuyée sur son déambulateur, sourcils froncés, elle semble stupéfaite de voir les deux clowns occuper tout l’espace, de leurs voix, de leurs corps. C’est qu’entre-temps, Bertille a entrepris de tourner sur elle-même comme une toupie, révélant les multiples jupons en tulle de son costume.

clowns Ehpad Lyon
Josiane chante tandis que Bertille fait virevolter sa jupe en tulle à l’Ehpad.Photo : LS/Rue89Lyon

La résidente en déambulateur tourne un visage alarmé en direction d’une kinésithérapeute à l’autre bout du couloir, qui ne semble pas s’inquiéter, souriante. De même qu’une infirmière passant avec son chariot dans le couloir, dodelinant de la tête au rythme de la chanson de Dalida. Rassurée, celle-ci reprend donc sa lente flânerie dans le couloir, cette fois-ci le regard un brin amusé.

D’autres habitants passent et repassent devant la chambre de Renée, timidement, sans oser s’arrêter.

A la fin de la chanson, Renée applaudit le duo à s’en rompre les doigts. Josiane déclare benoîtement :

« C’est normal qu’c’était bien, j’suis la cousine éloignée de Dalida. »

Et Renée vanne :

« Très très éloignée hein ! »

Et les deux clowns reprennent leur déambulation, échangeant des conversations, alternant toujours entre tendresse et absurdité avec les résidents. Devant une porte du troisième étage, Bertille demande naïvement :

« Marie-Thérèse, on peut entrer ? »

« Non, je dors », s’élève une voix faiblarde de la chambre.

« Tu n’dors pas trop, puisque tu parles ! » s’exclame Bertille.

« Mais non, mais ce n’est pas moi. »

« Ah bon, ce n’est pas Marie-Thérèse ? »

Silence.

« Bon, si vous la voyez, vous direz à Marie-Thérèse que Bertille et Josiane sont passées. »

Et la voix, hilare, de répondre :

« Promis, je n’y manquerai pas. »

Dalida, Yves Montand : les clowns connaissent leurs classiques

Dans une chambre au fond du premier étage, Michelle est assoupie, veillée par son fils. La mine soucieuse, il se tient enfoncé dans le fauteuil qui fait face au lit de sa mère. Il a salué les clowns de loin une heure auparavant, mais ne semble pas se douter qu’elles sont sur le point de faire irruption dans la chambre de sa mère.

A l'Ehpad, les clowns tentent de divertir tous les résidents. ©LS/Rue89Lyon
Les clowns de l’Ehpad tentent de divertir les résidents.Photo : LS/Rue89Lyon

Les deux clowns toquent à la porte avant de passer leurs deux têtes, l’une au-dessus de l’autre :

« Michelle, vous êtes là ? »

Les deux amuseuses tombent nez-à-nez avec le fils qui reste quelques secondes pantois. Il affiche un rictus amusé et passe d’une clown à l’autre, les yeux méfiants.

« Comment tu t’appelles ? », s’enquiert Josiane.

Il répond, dubitatif :

« Philippe. »

« Bonjour Philippe ! » s’égosillent les clowns.

Il marque une pause avant d’ajouter, les yeux rivés sur sa mère :

« Elle dort. »

Bertille passe devant Philippe et se dirige d’un pas décidé vers le lit de la résidente :

« C’est vrai ça, Michelle, vous dormez ? »

Philippe observe la scène l’air un peu ahuri, toujours vissé sur son fauteuil. La résidente ouvre péniblement les yeux sur les deux clowns qui encadrent désormais son lit. Josiane demande, candide :

« Vous voulez qu’on chante une chanson pour vous réveiller ? »

Clowns à l’Ehpad : des résidents demandent du rab

Sans attendre la réponse, elle entonne dans son micro :

« Trois petites notes de musique ont plié boutique,
Au creux du souvenir, c’en est fini de leur tapage,
Elles tournent la page, et vont s’endormir. »

Bertille lui emboîte le pas sans tarder, et voilà qu’une troisième voix, plus ténue, s’élève du lit et se joint à la chorale, célébrant à son tour l’hymne nostalgique d’Yves Montant. Le fils se détend aussitôt, son visage se fend d’un sourire alors que la voix de sa mère résonne de plus en plus fort dans la petite chambre.

Un moment suspendu suit l’achèvement de la chanson, brisé par Bertille qui s’exclame :

« Ah ben dis-donc Michelle, vous la connaissez drôlement bien la chanson. » Elle se tourne vers Josiane : « Elle chante beaucoup mieux que toi Michelle ! »

Josiane s’insurge :

« C’est pas vrai d’abord, je suis la fille cachée de Dalida, je chante très bien, pas vrai Philippe ? »

Le fils rit de bon cœur alors que les deux clowns chamailleuses se dirigent vers la porte et disparaissent.

« Mais on vous a déjà vue, Renée ! Vous êtes une blagueuse »

Tous les échanges ne sont pas aussi tendres, certains résidents s’agacent des bêtises des deux clowns mais celles-ci ne se démontent pas : elles tentent d’offrir les fleurs qui décorent les couloirs de l’Ehpad à plusieurs soignantes, s’inventent de nouvelles relations filiales -cette fois-ci avec le Pape-, demandent des conseils de style ou de séduction à chaque résident qu’elles croisent, ou récitent du Racine et du Baudelaire à d’autres, assoupis et qui n’ont rien demandé.

Au bout de deux heures, les clowns ont fait le tour des trois étages de l’Ehpad. Après avoir subtilisé des verres de limonade au goûter des résidentes qui viennent de finir de jardiner, elles se dirigent vers la pièce qui leur sert de loge. La psychologue de l’Ehpad les intercepte :

« Vous avez oubliez une résidente ! »

Les clowns de l'Ehpad Bertille et Josiane font déambuler Raymonde. ©LS/Rue89Lyon
Les clowns de l’Ehpad Bertille et Josiane font déambuler Raymonde.Photo : LS/Rue89Lyon

Alarmées, les clowns se dépêchent de monter au troisième étage pour aller à la rencontre de la déçue et tombent… sur Renée, l’une des premières rencontrées, un sourire facétieux sur les lèvres. Josiane s’exclame :

« Mais on vous a déjà vue, Renée ! Vous êtes une blagueuse, vous ! »

Et Renée, affichant d’abord une mine faussement gênée, finit par éclater de rire.

[PODCAST] Une rencontre avec les femmes du street art à Lyon

[PODCAST] Une rencontre avec les femmes du street art à Lyon

Elodie Potente et Popnographe sont allées à la rencontre d’associations de street art de Lyon pour interroger la place, le rôle et l’impact des femmes sur le monde du graffiti, dans un podcast disponible sur la plateforme Aucha.

Nommé « Et si Banksy était une femme », le podcast lauréat d’un concours organisé par les plateformes Majelan (podcast et livres audios) et KissKissBankBank compte neuf épisodes -pour l’instant. Le quatrième est consacré à Lyon.

L’occasion pour deux des associations de promotion du street art dans la ville (la structure Superposition ainsi que le Festival Peinture Fraîche) de rendre compte de leurs actions et de proposer des histoires. Elles sont d’ailleurs entrecoupées par les propres récits des artistes, qui ont souvent gravité autour de ces mêmes associations, recouvrant tout à la fois la ville de petites et grandes fresques.

On entend par exemple Ofé, street artiste lyonnaise au style singulier, raconter ses étonnants débuts dans le milieu. Bon nombre de ses œuvres sont visibles sur les murs du quartier de la Croix-Rousse (Lyon 1er). Il s’agit la plupart du temps de photos anciennes de femmes, sur lesquelles Ofé a dessiné au spirographe, un instrument de dessin qui permet de tracer des figures géométriques en cercles, un peu à la manière d’un mandala. Elle raconte :

« Le street art, ça s’est fait vraiment par hasard. Au boulot, les journées où il ne se passait rien, je ramenais ma boite de spirographes et j’en faisais plein. Un soir, Je suis partie en coller quelques-uns dans la rue. J’étais vraiment stressée. »

Une photo du festival Peinture fraîche par Kian Yenny
Une photo du festival de street art à Lyon Peinture fraîche, par Kian Yenny

« La relève du street art à Lyon est belle et bien féminine »

Et c’est ce premier soir passés à graffer qui a persuadé Ofé de continuer. Mais aussi une rencontre improbable :

« Il y a une vieille dame qui est passée au moment où je posais un spirographe. Elle s’est arrêtée net, je me suis dit qu’elle allait me pourrir. En fait non, elle a fait un grand sourire, elle m’a dit : ‘c’est génial ce que vous faites, il en faut plus des gens comme ça, je serai vraiment contente de passer devant ça tous les matins’. »

Une histoire qui donne le sourire, mais contrebalancée à l’écoute du podcast par d’autres témoignages plus durs, sur les difficultés auxquelles certaines artistes ont dû faire face dans l’univers du street art.

L’une des professionnelles, au sein de la structure Superposition, constate une amélioration :

« Même dans notre prog’ à nous, ce n’était pas paritaire. C’est pour ça qu’on a créé le festival Métamorphe [festival d’artistes uniquement féminines]. À Lyon, il y a plus d’artistes masculins, peut-être parce qu’ils se sont lancés avant, peut être parce qu’ils ont eu plus d’encouragements, c’est multifactoriel. »

Elle conclut :

« Il y a quand même la relève qui arrive, celle-ci est belle et bien féminine. Et ça va déboîter ! »

>> Un podcast à écouter ici.

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Covid-19 : dès ce lundi, le masque n’est plus obligatoire dans les transports à Lyon

Covid-19 : dès ce lundi, le masque n’est plus obligatoire dans les transports à Lyon

À partir de ce lundi 16 mai, le port du masque dans les transports n’est plus obligatoire à Lyon comme ailleurs en France. Ainsi l’a annoncé le ministre de la santé Olivier Véran mercredi dernier.

À Lyon comme partout en France, la situation sanitaire continue de s’améliorer. Le gouvernement met en avant des contaminations et des hospitalisations en baisse pour justifier de lever l’une des dernières mesures encore en place : le port du masque dans les transports.

Un passe sanitaire (pass vaccinal ou test négatif récent) demeure toujours exigé dans les établissements de santé, seul lieu où le port du masque reste obligatoire. Par ailleurs, comme c’est déjà le cas, le gouvernement impose un isolement d’une semaine après un test positif.

Fin du masques dans les transports à Lyon et baisse du nombre de contaminations

Au niveau national, les autorités de santé dénombraient 36 047 nouveaux cas quotidien jeudi 12 mai, une baisse d’environ 5% par rapport à la semaine précédente. À cette même date, 19 762 personnes étaient hospitalisées en étant positives au Covid-19.

Dans le Rhône, le nombre de nouveaux cas positifs était de 923 le 9 mai dernier, en baisse constante depuis le 12 avril. Selon les derniers chiffres de Cas coronavirus, 439 personnes étaient en cours d’hospitalisation pour la journée du 12 mai. Un chiffre stable comparé au début du mois d’avril.

Il y a un mois, le Covid-19 circulait fortement dans le Rhône et la Métropole de Lyon avec un taux d’incidence à 1200 pour 100 000 habitants. À titre de comparaison, il était de de 344 au 9 mai 2022 dans le département du Rhône.

Des voix scientifiques se sont faites entendre ces derniers jours mettant en garde les Français en rappelant que l’épidémie n’était pas terminée et recommandant de garder le masque dans les transports.

Pour rappel, une semaine après le déconfinement du 11 mai 2020, le gouvernement avait imposé le port du masque dans les transports avec un taux d’incidence bien moindre. Pour le Rhône, il s’élevait à 9,06 pour 100 000 habitants.

Pour fermer son site de Vaulx-en-Velin, Renault invente une « zone de non droit »

Pour fermer son site de Vaulx-en-Velin, Renault invente une « zone de non droit »

Le média Rapports de Force revient sur la raison pour laquelle le site Renault du Carré de soie, à Vaulx-en-Velin, ferme ses portes. Non pas parce que qu’il serait situé dans une « zone de non droit », comme avancé un temps, mais bien pour une question économique. Mensonge désormais reconnu par l’entreprise.

Début avril, Renault a communiqué sur la fermeture de son site de Vaulx-en-Velin. L’établissement de 105 salariés – qui assurent la vente et la réparation de véhicules – fait alors part de sa difficulté à évoluer dans un environnement caractérisé par sa pauvreté et son insécurité.

« des zones de trafic et de non-droit », les mots employés par la direction sont crus, dans un message adressé aux élus du personnel. Le « faible niveau de vie des habitants ne cadre pas avec la clientèle recherchée », concluant sur la fermeture du site le 31 décembre 2022.

Lors du Comité Social et Economique (CSE) du 15 avril, Amara Fenniche, délégué syndical CGT à Renault de Vaulx-en-Velin, a fait part de son mécontentement vis-à-vis des propos stigmatisants avancés par l’entreprise.

« À l’oral, ils n’ont rien retiré de ce qu’ils avaient marqué dans le document. Ils ont réaffirmé que le quartier était pauvre et violent. Ils ont continué à stigmatiser les habitants de Vaulx-en-Velin mais aussi les salariés de leur entreprise, puisque certains d’entre nous habitent dans cette ville. S’ils nous trouvent trop pauvres, ils n’ont qu’à mieux nous payer ».

Le terme « zone de non droit » sera finalement rayé du compte rendu du CSE.

Renault change de version pour justifier la fermeture de son site de Vaulx-en-Velin

C’est le 10 mai, lors d’une réunion à la préfecture du Rhône, que Renault finit par reconnaître son mensonge, dans un contexte où la CGT faisait pression devant le site, accompagnée d’élus municipaux. La préfecture a démontré, chiffres à l’appui, qu’il n’y avait pas d’insécurité particulière dans la zone du carré de Soie. Renault est contraint de revenir sur son mensonge dans un communiqué :

« La notion de sécurité ne constitue en aucun cas un motif de la décision, aucun incident notable n’étant à déplorer sur le site de Lyon Est. »

Dans ce même communiqué, l’entreprise, assurant la vente et la réparation de véhicules à Lyon Est, avance diverses raisons économiques pour justifier de sa fermeture :

« Un déficit de performance et des pertes cumulées ».

Mais aussi la

« nécessité d’abaisser ses coûts de structure [ainsi que] la perspective d’investissements lourds en cas de maintien de l’activité sur le site ».

>> A lire en détails sur Rapports de force

#Renault

Législatives 2022 : dans le Rhône la gauche unie partout sauf à Vénissieux

Législatives 2022 : dans le Rhône la gauche unie partout sauf à Vénissieux

Voilà plus d’une semaine que la Nouvelle union populaire écologique et sociale (NUPES) a scellé l’union de quatre partis de gauche pour les législatives 2022. Dans le Rhône, malgré quelques accrocs, l’union est plutôt bien acceptée. Sauf à Vénissieux, où les communistes font de la résistance. Premier bilan une semaine après le lancement national de la NUPES.

Le « V » de la victoire s’est affiché partout sur les réseaux sociaux de nombreux militants de gauche. Même le maire écologiste de Lyon, Grégory Doucet s’est prêté au jeu. Symbole de la Nouvelle union populaire écologique et sociale (NUPES), ce « V » est la lettre grecque Nu comme « Nouvelle Union ».

Samedi 7 mai, socialistes, communistes, écologistes et insoumis étaient invités à venir célébrer l’union de la gauche près de Paris . Et investir leurs candidats pour les législatives par la même occasion.

Dans le Rhône, l’union de la gauche s’est faite sans heurts dans la grande majorité des circonscriptions. Même à Villeurbanne l’union a fini par se faire, même si la pilule a été difficile à avaler pour les socialistes, qui ont perdu leur fief historique.

Tous les regards sont plutôt rivés au sud-est de Lyon. Dans la 14ème circonscription, à Vénissieux, communistes et insoumis n’ont toujours pas réussi à s’entendre. Sans compter les rebondissements côté insoumis, dans plusieurs circonscriptions, qui n’ont pas manqué d’apporter leur lot de surprises à l’union.

Les écologistes raflent la majorité des circonscriptions de Lyon pour les législatives 2022

Premiers à signer l’accord avec LFI, dans la nuit du 1er au 2 mai, les écologistes s’en sortent mieux que les communistes ou les socialistes dans le Rhône. Ils récupèrent trois des quatre circonscriptions de Lyon, et la 12ème, qui comprend Sainte-Foy-lès-Lyon et Tassin-la-Demi-Lune.

À la faveur des changements de casaque, les Verts se retrouvaient même en position de « sortants » dans la 2e circonscription. Y sera de nouveau candidat Hubert Julien-Laferrière, ancien socialiste élu député sous l’étiquette LREM en 2017 avant de rejoindre Génération Écologie, partenaire d’EELV. Cette candidature a fait grincer du côté de la gauche, notamment dans le camp des proches de Nathalie Perrin-Gilbert. L’ancienne maire du 1er arrondissement et actuel adjointe à la culture avait perdu de peu au second tour des législatives 2017 face à l’ancien proche de Gérard Collomb. Selon les informations du Progrès, le leader du mouvement antifasciste « La Jeune Garde, Raphaël Arnault pourrait présenter une candidature dissidente de gauche.

Hubert Julien-Laferrière à l'Anticafé le mardi 16 mai 2017 lors de la présentation des candidats de la République En Marche ! aux élections législatives 2017. ©HH/Rue89Lyon
Hubert Julien-Laferrière à l’Anticafé le mardi 16 mai 2017 lors de la présentation des candidats de La République En Marche ! aux élections législatives 2017.Photo : HH/Rue89Lyon

Habileté de négociation de leurs dirigeants nationaux ou reconnaissance de leur bons scores aux municipales, les écolos héritent aussi de la 3ème et de la 4ème circonscription. Cette dernière étant toutefois peu favorable à la gauche. Les couleurs de l’union seront respectivement défendues par Marie-Charlotte Garin et Benjamin Badouard. Dans la 12ème, c’est Jean-François Baudin qui mènera la NUPES.

Malgré les espoirs fondés par les écolos pour la 1ère circonscription, c’est bien une insoumise, Aurélie Gries, également adjointe à la mairie du 7ème, qui y sera candidate. Les accords conclus écartent donc l’insoumise Eleni Ferlet, qui s’était présentée dans la 2ème circonscription en 2017 et qui devait repartir pour un tour, et Anaïs Belouassa, secrétaire générale de campagne pour Jean-Luc Mélenchon lors de la présidentielle, qui aurait dû être investie dans la 3ème circo.

Un parachutage dé-parachuté dans la 7ème circonscription du Rhône

Autre déçu, le magistrat lyonnais Albert Lévy, proche de Jean-Luc Mélenchon. Il était fortement pressenti pour être le candidat de LFI, et donc de l’union, dans la 7ème circonscription, comme l’avait révélé Rue89Lyon. Il n’a finalement pas été retenu. La circonscription est historiquement à gauche. En 2017, la vague LREM y a malgré tout triomphé mais représente un espoir de victoire pour la gauche. Jean-Luc Mélenchon a réuni presque 55% des voix au premier tour de l’élection présidentielle à Vaulx-en-Velin et est arrivé en tête à Rillieux-la-Pape et Bron.

L’annonce de ce parachutage n’avait pas plu au local, où plusieurs militants s’étaient positionnés contre. Thibault Logereau, militant insoumis, avait même rendu son mécontentement public, annonçant se retirer de la campagne sur cette circo.

Depuis le 7 mai, le jeune insoumis a de nouveau rejoint la campagne à Bron (une des communes de la circo, avec Rillieux et Sathonay) car c’est finalement un militant des quartiers populaires de Vaulx-en-Velin, Abdelkader Lahmar, qui a été choisi par LFI. Professeur en lycée professionnel, il est aussi un des co-fondateurs du collectif « On s’en mêle », proche des insoumis, qui veut faire peser la voix des quartiers populaires dans le débat public.

Car en coulisse du parachutage d’Albert Lévy, Abdelkhader Lahmar et son collectif négociaient dur avec Manuel Bompard et le reste de l’équipe insoumise. Les militants, qui avaient soutenu Jean-Luc Mélenchon pour la présidentielle, demandaient trois investitures en France, dont la 7ème du Rhône.

Les négociations ont duré un certain temps puisqu’une première rencontre aurait eu lieu le 22 avril. Entre temps, Albert Lévy avait débuté la campagne sur le terrain, à Vaulx-en-Velin et sur d’autres territoires de la circonscription (sans pour autant s’y présenter comme le candidat). Finalement, le 6 mai au soir, moins de 24 heures avant la convention d’investiture, Abdelkader Lahmar confirme sa candidature auprès de la presse. En binôme avec une suppléante écologique, Françoise Mermoud, il a depuis débuté la campagne.

À Villeurbanne, la candidate socialiste écartée

Les insoumis se sont aussi réservés une autre circonscription historique de la gauche : la 6e. Dans cette circo qui épouse les contours de Villeurbanne, ils y parachutent Gabriel Amard, conseiller régional de l’Isère, et gendre de Jean-Mélenchon. Avec presque 38% des voix au premier tour de l’élection présidentielle, les insoumis y sont très bien placés dans ce fief socialiste.

Cristina Martineau, la candidate socialiste, avait pourtant tout fait pour retenir l’attention médiatique et jouer la carte d’une candidature féminine face à un parachutage masculin. Mais la candidate socialiste n’a rien pu faire face à une France insoumise largement en position de force dans les négociations. Quand bien même Villeurbanne serait un fief historique du PS.

Le 4 mai, les négociateurs socialistes et insoumis scellent leur union au petit matin, Cristina Martineau réagit le soir même. « Népotisme, machisme, parachutage », la candidate ne mâche pas ses mots, même si elle se « félicite » de l’union. Le doute plane alors sur une possible dissidence car la candidate dit se laisser le temps de la réflexion.

C’est finalement plus d’une semaine plus tard qu’elle annonce sa décision finale.

« Je fais le choix de la raison et je retire ma candidature », annonce-t-elle lors d’une conférence de presse, visiblement émue.

Il aurait été difficile d’en être autrement, car quelques jours plus tôt, le maire de Villeurbanne Cédric Van Styvendael avait annoncé son soutien à l’union, et la section locale du PS avait annoncé se ranger derrière Gabriel Amard.

Déconvenue pour la candidate qui retourne à son mandat d’adjointe à la petite enfance de Villeurbanne. Déconvenue aussi pour les socialistes qui n’obtiennent que deux circonscriptions pas vraiment acquises à la gauche : la 5e, pour Fabrice Matteuci, et la 10e pour Michèle Edery.

Rebondissements insoumis à Vénissieux

Il ne reste alors pas grand chose pour les communistes qui obtiennent le même nombre de circonscriptions que les socialistes. On retrouvera Cécile Blun, candidate sur la 8ème circo, et Abdel Yousfi dans la 11ème. Deux territoires qui seront difficiles à charmer pour l’union de la gauche.

Deux investitures mais trois candidats. Michèle Picard, maire de Vénissieux n’a pas digéré que sa circo ne soit pas retenue dans l’accord en faveur des communistes. La maire a annoncé maintenir sa candidature coûte que coûte. Surtout face au parachutage par LFI d’un jeune journaliste et militant, Taha Bouhafs, connu pour sa forte présence médiatique et la révélation de plusieurs affaires de violences policières.

La possible investiture du journaliste, avait même réveillé les deux partis d’extrême-droite le Rassemblement national et Reconquête!. Chacun avait placé un policier face au désormais ex-candidat.

Car depuis le 11 mai, tout a changé dans la 14ème circonscription. Investi le 7 mai, Taha Bouhafs a finalement retiré sa candidature par un communiqué publié au milieu de la nuit sur son compte Twitter. S’il dénonce une « tempête d’attaques sans précédent » – le journaliste a en effet subi un cyberharcèlement raciste autour de sa candidature – on apprend le lendemain qu’une enquête interne a été ouverte contre lui par LFI suite à un signalement l’accusant de violences sexuelles. Ce qui serait la véritable raison de son retrait.

La dissidence communiste pour les législatives se poursuit

Suite au communiqué de Taha Bouhafs (avant que ne soit connue l’enquête pour violences sexuelles), le PCF local et Michèle Picard se réjouissent. « La raison l’a emporté », écrivent-ils, avant d’appeler à un rassemblement de la NUPES autour de Michèle Picard.

Sourde à cette appel, LFI choisit d’investir un autre candidat de son cru, puisque la circonscription lui est réservée par l’accord.

Michelle Picard, maire de Venissieux
La maire de Vénissieux Michelle Picard à la sortie de la réunion « Sécurité et tranquillité publique ». Préfecture du Rhône, le 24 juillet 2020.

Idir Boumertit, patron de la France insoumise à Vénissieux, et 4e adjoint à la maire Michèle Picard pour les « grands projets » devient le nouveau candidat de la NUPES. Il écrit sur son compte Facebook le 10 mai :

« Pour de multiples raisons je vous ai fait part de ma décision de ne pas briguer la candidature. (…) Mais ce matin, la donne a changé et les instances de la France insoumise et de la Nouvelle Union Populaire Écologique et Sociale m’ont demandé de prendre mes responsabilités. Je suis un homme de conviction et de devoir. Je vous annonce donc que j’ai accepté la désignation pour la législative sur la 14ème circonscription.»

Suite à cette nouvelle investiture, Michèle Picard est restée discrète, du moins médiatiquement. Elle n’a pas pour autant retiré sa candidature, et continue de faire campagne puisqu’une réunion publique est prévue ce jeudi 12 mai au soir. « Madame Picard ne fera pas de déclaration dans l’immédiat », nous indique-t-on.

Affaire Taha Bouhafs : les raisons de son renoncement aux législatives

Affaire Taha Bouhafs : les raisons de son renoncement aux législatives

Selon les informations de Mediapart, le signalement reçu par la cellule de suivi contre les violences sexistes et sexuelles de La France insoumise à l’égard du journaliste et militant antiraciste Taha Bouhafs serait à l’origine du retrait de sa candidature de la 14e circonscription du Rhône.

Mercredi 11 mai, Mediapart a révélé une affaire au sujet du jeune journaliste, issu d’un quartier populaire de Grenoble, Taha Bouhafs. Ce dernier est visé par un signalement de violences sexistes et sexuelles. La Nupes a alors fait le choix de le remplacer par le quatrième adjoint à la mairie de Vénissieux , Idir Boumertit, désormais investi officiellement.

Le renoncement de Taha Bouhafs expliqué par la vague de harcèlement reçue sur les réseaux sociaux

C’est dans la nuit du 9 au 10 mai que Taha Bouhafs a renoncé à présenter sa candidature pour la Nupes dans la 14e circonscription du Rhône, via un communiqué sur Twitter.

Il explique avoir été l’objet d’harcèlement raciste tout au long de cette campagne. Il termine sur ces mots :

« Continuez à vous battre. Pour ma part, j’ai essayé mais je n’y arrive plus ».

Mediapart constate que ces lignes sont frappantes au vue de l’humeur combative qu’il affichait quelques jours auparavant : « toute cette haine ne fait que renforcer ma détermination à me battre et gagner ».

À la suite de ce communiqué, de nombreux messages de soutien de sympathisants de la Nupes ont circulé sur Twitter. Beaucoup ont regretté de ne pas avoir réussi à faire face à la fachosphère.

Un signalement reçu par la cellule dédiée aux violences sexuelles de LFI à l’égard de Taha Bouhafs

Alors que cet émoi politique était à son apogée, un épisode secret se tenait dans les couloirs de La France insoumise que Mediapart est parvenu à démasquer. Taha Bouhafs se serait retiré des législatives à la suite d’un signalement reçu par la cellule de suivi contre les violences sexistes et sexuelles de LFI. Cette cellule interne est chargée de recevoir les alertes concernant les membres du mouvement.

Contacté par Mediapart mardi 10 mai, le militant antiraciste a bel et bien confirmé l’existence de ce signalement.

« J’étais déjà à bout, le signalement a été la dernière goutte qui m’a conduit à me retirer, explique-t-il. Cela fait partie des calomnies évoquées dans mon communiqué. »

De nombreuses alertes ont été relatées dans les milieux militants

Sur le fond de l’accusation de violence sexuelle « d’une ex-petite amie » qui lui a été exposée lundi 9 mai, il n’a pas  souhaité commenter :

« Je crois profondément dans le combat politique contre les violences faites aux femmes et accepte le processus d’accueil de la parole. Je considère que toute personne faisant l’objet d’accusation doit se retirer de la vie publique dans l’attente de la vérification de cette parole. Ce que j’ai décidé de faire. Je n’ai pas connaissance d’autres alertes. »

La militante féministe, Caroline De Haas, a notamment rapporté à Mediapart avoir reçu début mai « deux témoignages différents, de personnes qui ne se connaissent pas ». « Ces témoignages m’ont paru suffisamment sérieux et inquiétants pour prévenir LFI ».

D’autres personnes, qui ont préféré rester anonymes, ont été interrogées indiquant avoir été alertées ces derniers jours.

Le communiqué de la cellule de suivi contre les violences sexistes et sexuelles de LFi

Les membres de l’Union populaire ont préféré se taire face à l’ampleur de cette affaire. Toutefois, le Comité de La France insoumise a partagé un communiqué mardi 10 mai, confirmant l’ensemble des informations délivrées par Mediapart.

Jean-Luc Mélenchon, alors qu’il s’apprête à démarrer sa campagne sur le terrain, a réagi immédiatement sur Twitter après la publication du communiqué :

#Union de la gauche

À Lyon, le théâtre au défi des nouvelles habitudes des spectateurs

À Lyon, le théâtre au défi des nouvelles habitudes des spectateurs

Deux ans de crise sanitaire, ça laisse des traces pour le théâtre à Lyon. La fréquentation n’est toujours pas revenue à la normale, et les spectateurs ont changé leurs pratiques. Face à ce constat, les théâtres essaient de se réinventer.

La saison 2021-2022 devait être celle des retrouvailles pour le spectacle vivant à Lyon. Une programmation étendue avec le retour des spectacles reportés, les salles de théâtres de nouveau ouvertes, des artistes qui trépignaient de remonter sur les planches… Le Théâtre des Célestins a par exemple mis 30 000 places supplémentaires en vente du fait d’un nombre plus grands de spectacles programmés.

Si le public est revenu, les spectateurs sont moins nombreux qu’avant la crise. Les multiples restrictions sanitaires (jauges, masques, pass) ont émaillé les retours en salle. L’incertitude a aussi changé les comportements des spectateurs, auxquels les théâtres et lieux de spectacle doivent apprendre à s’adapter. Tour d’horizon à Lyon.

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#Spectacle vivant

Pollution aux perfluorés à Pierre-Bénite : les débuts d’un scandale sanitaire

Pollution aux perfluorés à Pierre-Bénite : les débuts d’un scandale sanitaire

Mardi 10 mai, l’équipe de l’émission « Vert de rage », travaillant pour France Télévision, a rendu publique une étude sur une pollution dans la Vallée de la Chimie. Elle montre la présence de polluants dits « éternels », les perfluorés, dans le secteur de l’usine Arkema, à Pierre-Bénite.

Pendant deux heures, elle a écouté la réunion publique avec attention. Habitante de Pierre-Bénite, Stéphanie, une jeune mère de famille, ayant participé à une enquête des journalistes de l’émission Vert de Rage sur la pollution aux perfluorés (lire par ailleurs), est venue chercher ses résultats. Dans ceux-ci, elle va pouvoir constater la présence de produits chimiques, en lien avec l’activité des usines Arkema et Daikin, dans son corps.

Si elle a l’air inquiète, cette jeune mère de famille cherche à n’en rien laisser paraître. « Dans la Vallée de la Chimie, on est exposé à tout un cocktail de polluants. Si l’on peut en identifier ne serait-ce qu’un, c’est déjà beaucoup ». Comme elle, elles sont 13 à avoir participé aux travaux de l’équipe de France TV.

« J’étais consciente qu’en habitant ici, on était potentiellement exposé à des produits toxiques. J’ai trouvé l’idée intéressante. »

Peut-être ne s’attendait-elle pas à de tels résultats. Ce mardi 10 mai, le journaliste d’investigation de l’émission, Martin Boudot, a présenté les résultats de cette enquête menée sur un an. Dans le lait de ces jeunes mamans, l’équipe a trouvé des taux records de perfluorés, ces polluants éternels aussi appelés les « PFAS ». Leurs bébés absorberaient en moyenne 120 nanogrammes par kilogramme de poids corporel par semaine. En comparaison, l’autorité européenne de sécurité des aliments (EFSA) recommande de ne pas dépasser un taux de 4,4.

Martin Boudot et le professeur Jacob de Boer
Martin Boudot et le professeur Jacob de Boer ont présenté les résultats de leur étude.Photo : PL/Rue89Lyon.

Pour obtenir ces résultats, l’équipe de France Télévision a travaillé avec le professeur néerlandais Jacob de Boer. Dans l’eau, l’air et le sol (lire dans l’encadré ci-dessous), les membres de l’équipe ont trouvé les traces de ces perfluorés dont certains classés comme particulièrement toxiques.

Ainsi, le « PFOA », un de ces composés synthétiques, est présent dans des proportions problématiques. Dans l’air, sa présence est quatre à huit fois plus élevée que les valeurs références du programme des Nations Unies pour l’environnement. De même, sur le stade de Pierre-Bénite, la concentration en « PFUnda », un autre perfluoré quatre fois plus toxiques, est jusqu’à 83 fois supérieure à la norme acceptée.

Considérées comme dangereuses pour la santé et cancérigène, ces substances ont été interdites par l’Union européenne en 2020. Selon la direction d’Arkema, interrogée par le Progrès, ces dernières ne sont plus produites à l’usine. Une déclaration contredite par ces résultats.

A côté de l’usine Arkema de Pierre-Bénite : éviter de manger des légumes du jardin

« Pour l’instant, je déconseille aux personnes de manger des légumes des jardins environnant l’usine, s’inquiète le professeur Jacob de Boer. Idem pour les œufs qui viendraient de poules du secteur. »

Ce dernier est effaré par les découvertes faites autour de l’usine Arkema de Pierre-Bénite et, en règle générale, au sud du Rhône. La présence de perfluorés dans le canal à la sortie de l’usine est 36 400 fois plus élevée qu’une eau « étalon » pris en amont de l’usine. On y retrouve trois PFAS utilisés par Arkema et deux par l’usine voisine, Daikin.

Or, une partie de ces substances se retrouvent directement dans nos robinets. Selon l’équipe d’investigation, les stations d’épuration, récupérant l’eau du Rhône, ne traitent pas cette pollution. Des extraits faits du côté de Ternay montrent des concentrations en PFAS de plus de 200 ng par litre. À Grigny, ces dernières sont toujours supérieures à 100 ng/l. En comparaison, l’eau des Lyonnais, venant de bassins en amont de l’usine, connaît une concentration de 50 ng/l. Interrogé à ce propos, le professeur s’étonne qu’aucun filtre ne soit mis en place sur les robinets pour éviter de mauvaises surprises.

« Tous les échantillons d’eau du robinet provenant des champs captant du Rhône dépassent la norme pour 20 PFAS, indique le journaliste Martin Boudot. Au total, 200 000 personnes sont concernées. »

Les perfluorés : une pollution dangereuse pour le système immunitaire

Le scandale est de taille. Utilisés pour leurs propriétés anti-taches ou anti-graisses, les perfluorés inquiètent depuis plusieurs années. 

« Il y a dix ans, l’EFSA ne les jugeait pas si dangereux. Mais, après plusieurs travaux, les doses de concentration maximales recommandées ont été réduites par mille », constate le professeur.

A faible dose, ils peuvent être responsables d’atteintes du système immunitaire. A plus forte, les perfluorés peuvent entraîner une augmentation du taux de cholestérol, poser des problèmes de grossesses ou encore amener à des cancers de la thyroïde.

« Sans aller jusqu’au cancer, la thyroïde pourrait être moins active chez les personnes exposées », indique le professeur Jacob de Boer.

Il s’agit d’être prudent. Sans déconseiller aux mères d’allaiter leurs enfants, il émet des réserves importantes sur le sujet.

« Peut-être privilégier des périodes de six mois à deux ans pour le premier enfant », conseille-t-il seulement.

De même, le professeur préconise la fermeture de lieux particulièrement exposés, comme le stade de foot de Pierre-Bénite, et, bien évidemment, l’arrêt du rejet par l’industrie chimique de ces substances toxiques.

Usine Arkema Pierre Bénite
L’usine Arkema à Pierre-Bénite dans la Vallée de la chimie au sud de Lyon. Photo Frachet, CC BY-SA 3.0, via Wikimedia Commons

Pollution d’Arkema à Pierre-Bénite : les industriels et l’Etat ciblés

En ligne de mire : la production des usines d’Arkema et de Daikin à Pierre-Bénite. Ces usines, spécialisées dans la fabrication de produits dérivés de la chimie du fluor et producteur de caoutchouc, sont responsables de cette pollution, selon l’enquête réalisée.

« Nous avions été un peu sécurisés par la direction d’Arkema. On se sent trahis, s’alarme Thierry Mounib, président de Bien Vivre à Pierre-Bénite. Des questions se posent : est-ce que l’on peut continuer à vivre là-bas ? Est-ce qu’on doit fermer le terrain de foot ? »

Les interrogations soulevées par ces découvertes sont multiples. A quand remonte cette pollution ? Quelles seront ses conséquences exactes ? Les champs prenant leur alimentation en eau dans le Rhône pourraient-ils être contaminés ? etc.

Les responsables de cette situation ? L’usine et l’Etat, qui a laissé faire. Par arrêté, le préfet du Rhône a autorisé l’usine à continuer de fonctionner.

La préfecture prête à comparer ses résultats à l’étude

Présent le soir même, un représentant de la Dreal (Direction régionale de l’Environnement, de l’Aménagement et du Logement) a tenté de défendre les services de l’Etat en évoquant les nombreux contrôles effectués sur le site. Comme nous l’avions écrit, la Dreal intervient une dizaine de fois sur l’année de façon programmée ou inopinée. A la suite des informations transmises par l’équipe de journalistes, deux nouveaux contrôles ont été réalisés. Un troisième devrait avoir lieu sur l’usine Daikin.

Visiblement consciente du caractère explosif de ces révélations, la préfecture est revenue sur le sujet par communiqué dans la soirée de mardi.

« Les services de l’État prennent très au sérieux les risques liés aux rejets des industriels qu’ils contrôlent, et n’ont de cesse de les faire diminuer. À ce titre, ils vont mettre en place très prochainement une surveillance approfondie des rejets de perfluorés. Sur la base de cette surveillance, dont les résultats pourront être comparés à ceux de l’étude présentée lors de la réunion publique de ce soir quand celle-ci sera transmise dans le détail à l’administration, l’inspection des installations classées se rendra auprès de chaque exploitant et s’attachera à encadrer les rejets des substances concernées. »

Dans la foulée, la Métropole de Lyon a également réagi à « ce constat préoccupant pour la santé des habitants ». Tout en rappelant, à son échelle, son travail pour lutter contre les polluants chimiques, elle note son peu de (réel) pouvoir en la matière. « La lutte contre ce fléau sanitaire (…) doit avant tout passer par l’élargissement des normes et des réglementations nationales et européennes », indique-t-elle. Indirectement, elle appelle donc l’Etat à agir.

Une militante devant les représentants de l'étude
Edith Oresta a pris la parole pour représenter l’association Notre affaire à tous mardi soir.Photo : PL/Rue89Lyon.

Pollution d’Arkema à Pierre-Bénite : « Ras-le-bol de la priorité donnée à l’économie sur la santé ! »

Pour l’instant, pas de quoi convaincre les associations venues en nombre pour écouter les résultats. 

« Ras-le-bol de la priorité donnée à l’économie sur la santé. A chaque fois que nous faisons remonter ces problèmes, nous nous heurtons aux géants industriels et à la préfecture », s’est énervée Edith Oresta du réseau Environnement santé et membre du collectif Notre affaire à tous.

Cette dernière plaide pour que les services de l’Etat prennent le problème dans sa globalité :

« Il faut que l’on arrête de séparer les questions de santé publique des risques environnementaux. Les deux sont liés ! »

Pour l’heure, l’absence d’une réglementation claire sur les perfluorés en France semble freiner les possibilités d’actions. Une mesure européenne devrait cependant être mise en place pour réguler l’usage de ces produits à partir de 2026.

De potentielles études pour voir les conséquences dans le sang

D’ici là, le professeur Jacob de Boer préconise de poursuivre les recherches en effectuant des tests sanguins pour connaître l’impact exact de cette pollution sur la population. Objectif : donner aux habitants de Pierre-Bénite, voisins d’Arkema, mais aussi aux habitants au sud de Lyon, une information transparente sur les risques possibles.

Quoi qu’il advienne, Stéphanie ne partira pas. « Il faut que l’on se batte pour avoir de bonnes conditions de vie, là où on est », marque la mère de famille.

« Quand je vois les réactions ce soir, je suis plutôt contente. Cela fait toujours du bien de voir qu’il y a des associations qui agissent et même des élus locaux, même s’ils sont aussi en campagne » (voir ci-dessous).

Ce jeudi soir, l’émission Envoyé spécial reviendra sur cette enquête. Le documentaire de « Vert de Rage » ne devrait paraître qu’en octobre prochain. L’espoir de Stéphanie : que cette pression médiatique fasse bouger les lignes.

Le député Cyrille Isaac-Sibille
Le député Cyrille Isaac-Sibille a pris la parole lors de la réunion.Photo : PL/Rue89Lyon.

[Mise à jour le 13 mai à 23h] Confirmation de la pollution aux perfluorés par la préfecture du Rhône

Quelques jours seulement après cette soirée de mardi, la préfecture du Rhône a communiqué, ce vendredi soir, sur des premiers résultats de contrôles qui tendent à confirmer l’enquête de nos confrères :

« Des contrôles des eaux du Rhône et des rejets des industriels Arkema et Daikin, dont certains inopinés, sont réalisés par la DREAL, avec l’appui de laboratoires agréés, depuis mars dernier. Les premiers résultats d’analyses d’une partie des rejets incriminés montrent que les concentrations en 6:2 FTS (acide-2-perfluorhexylethane-1-sulfonique, qui est le principal PFAS utilisé par l’exploitant) dans les rejets aqueux du site Arkema sont du même ordre de grandeur que celles présentées par l’enquête journalistique ».

La préfecture annonce qu’elle publiera d’autres résultats lorsqu’ils seront connus.

On apprend dans ce même communiqué que des campagnes de mesures ont été réalisées depuis 2017 dans le bassin Rhône-Méditerranée au sujet de cette pollution aux perfluorés :

« Elles ont permis de détecter au moins une fois une partie de ces composés [14 PFAS – dont leurs produits de dégradation PFOA et PFOS], dans plus de la moitié des stations de contrôles du bassin, principalement dans les régions Auvergne-Rhône-Alpes et PACA. »

La préfecture promet, de nouveau, la signature prochaine d’ »arrêtés prescrivant une surveillance renforcée des PFAS dans les process des usines Arkema et Daikin et leurs rejets liquides ».

Abandon du projet de téléphérique Lyon – Francheville

Abandon du projet de téléphérique  Lyon – Francheville

Bruno Bernard, président écologiste de la Métropole de Lyon et du Sytral, a annoncé ce mardi 10 mai l’abandon du projet de téléphérique devant relier Lyon à Francheville. Fin d’un projet qui avait suscité une forte opposition dans l’ouest lyonnais.

L’issue était dans l’air du temps depuis quelques mois. L’abandon du projet de téléphérique a été acté officiellement par le président de la Métropole, Bruno Bernard, dans un tweet.

Le téléphérique à Lyon, une vieille idée pas toujours refusée

Un message anti-telepherique
Les anti-téléphériques ont concentré leurs banderoles non loin du parking d’Espace Montagne.Photo : PL/Rue89Lyon.

Ce « transport par câble » devait relier Lyon à Francheville, en passant par La Mulatière et Sainte-Foy-lès-Lyon. Projet porté par la majorité écologiste à la Métropole de Lyon depuis son élection en 2020, il est donc mis de côté moins de deux ans après.

Mais le téléphérique dans l’ouest lyonnais n’est pas une idée des écologistes. Plus ancienne, elle a été étudiée par le passé et avait alors intéressé certains opposants à celui de la majorité écologiste métropolitaine d’aujourd’hui.

Depuis décembre 2020, et l’annonce des grandes lignes du projet, une forte opposition s’était structurée très rapidement notamment derrière la maire LR de Sainte-Foy-lès-Lyon, Véronique Sarselli. Un collectif d’habitants de Sainte-Foy-lès-Lyon nommé « Touche pas à mon ciel » et mené par Alain Bavozet, ancien adjoint de Véronique Sarselli, avait vu aussi le jour. Des sondages avaient commandés et des référendums organisés dans ces communes.

Et maintenant quel transport structurant pour l’ouest lyonnais ?

En mars 2021, de nouvelles propositions de tracés avaient été présentées. Et une concertation annoncée. Elle s’est tenue de novembre 2021 à février 2022. Le bilan de cette concertation, sous l’égide de la Commission national du débat public, sera rendu public le 16 mai. Bruno Bernard en a donc annoncé la conclusion politique avec une semaine d’avance.

Reste à savoir maintenant quel équipement sera mis en place pour l’ouest lyonnais qui manque de ligne forte de transport en commun. Un métro ? Le métro E n’est pas privilégié par la majorité écologiste au Sytral (autorité organisatrice des transports en commun dans la Métropole de Lyon) et à la Métropole de Lyon. Un bus à haut niveau de service (BHNS), reliant Francheville à Lyon (Perrache) qui pourrait être remis sur la table ?

La majorité écologiste métropolitaine semble préférer une solution de tramway express. Une alternative sur rail au métro, reprenant son possible tracé et moins coûteuse. Ce tramway serait en partie sous-terrain, notamment dans sa traversée du 5e arrondissement.

Retrait de la candidature de Taha Bouhafs à Vénissieux : le bras de fer entre PCF et LFI continue

Retrait de la candidature de Taha Bouhafs à Vénissieux : le bras de fer entre PCF et LFI continue

Victime de virulentes attaques de tous bords depuis l’annonce de son investiture aux législatives à Vénissieux, le journaliste et militant antiraciste Taha Bouhafs a annoncé le retrait de sa candidature sur Twitter le matin du mardi 10 mai. Le soir-même, un nouveau candidat insoumis été annoncé comme le candidat de la Nupes pour le remplacer.

Sa candidature était au centre de l’attention médiatique depuis plusieurs semaines. À peine éclipsée par l’annonce de l’union de la gauche (Nupes) le 4 mai dernier. Sur les réseaux sociaux, comme dans les médias, l’investiture du journaliste et militant antiraciste Taha Bouhafs par la France insoumise a été largement commentée et critiquée de manière parfois virulente.

Ce mardi 10 mai dans la nuit, aux alentours de 2 heures du matin, le candidat de la Nupes sur la 14ème circonscription du Rhône a annoncé le retrait de sa candidature. Il écrit dans un communiqué publié sur Twitter :

« J’ai sous-estimé la puissance de ce système quand il veut vous broyer. (…) Continuez de vous battre. Pour ma part j’ai essayé mais je n’y arrive plus. »

À ce moment-là, le doute plane encore car le communiqué ne parle pas explicitement d’un retrait de candidature. Mais quelques heures plus tard, plusieurs cadres de LFI confirment l’information. Alexis Corbière sur France 2, Adrien Quatennens sur SudRadio, puis Jean-Luc Mélenchon lui-même sur Twitter, qui « s’en veu[t] de ne pas avoir su le réconforter autant que nécessaire. »

La candidature de Taha Bouhafs, source de tensions à Vénissieux

Une partie des critiques visant le candidat issu du quartier populaire d’Échirolles (Isère) venaient des communistes, pourtant alliés de la France Insoumise dans la Nupes. Leur candidate dans la 14e circonscription du Rhône, la maire communiste de Vénissieux Michèle Picard, n’acceptait pas le parachutage du journaliste. Taha Bouhafs avait déjà été candidat pour La France insoumise en 2017 en Isère.

Malgré l’accord d’union signé par son parti, elle avait annoncé entrer en dissidence et maintenir sa candidature. Une décision soutenu par le leader des communistes, Fabien Roussel, ancien candidat à la présidentielle qui invitait LFI à « revoir la candidature » de Taha Bouhafs lundi 9 mai sur France 2.

Le parti d’Éric Zemmour, Reconquête!, avait de son côté dépêché Bruno Attal, policier parisien, secrétaire général du syndicat France Police, pour faire face à Taha Bouhafs dans cette circonscription. À la demande expresse du policier, nous expliquait la représentante Reconquête du Rhône, Agnès Marion. Taha Bouhafs s’était notamment fait connaître en filmant les violences d’Alexandre Benalla, alors au service du président de la République Emmanuel Macron, contre un couple lors des manifestations du 1er mai 2018 à Paris, au milieu d’autres policiers.

Un militant antiraciste accusé de racisme

Raphaël Debû, le patron des communistes du Rhône s’était même aventuré sur le terrain judiciaire et éthique pour disqualifier l’investiture du journaliste et militant :

« Nous avons un vrai problème éthique, au vu des condamnations pour injure raciale du candidat qui pourrait être parachuté dans la 14e.  »

Taha Bouhafs a plus précisément été condamné en première instance pour « injure en raison de l’origine » après avoir qualifié la syndicaliste policière Linda Kebbab « d’arabe de service », alors qu’elle défendait des policiers accusés de violences policières. Il a fait appel de cette décision.

Le policier et candidat d’extrême-droite Bruno Attal avait lui publié une vidéo s’en prenant directement au jeune candidat sur les réseaux sociaux, le qualifiant même « d’antisémite ».

Face aux critiques de tous bords, Alexis Corbière (LFI), avait dénoncé un « acharnement contre des militants qui ont toujours le même profil, de la jeunesse qui sont notamment d’origine maghrébine ».

Un autre candidat LFI dans la 14e circo

Restait à savoir si, après le retrait de Taha Bouhafs, les Insoumis allaient investir un·e autre candidat·e sur cette circonscription ou trouver un accord avec la communiste Michèle Picard.

Cette dernière avait indiqué dans un communiqué après l’annonce du retrait de Taha Bouhafs que « la raison l’a emporté ». Avant d’ajouter :

« La Nupes doit maintenant reconnaître Michèle Picard comme la candidate qui peut rassembler toute la gauche. Nous attendons maintenant son soutien. »

Réponse de La France insoumise : c’est nous qui décidons.

Mardi soir, Idir Boumertit, quatrième adjoint à la maire de Vénissieux, en charge de la politique de la ville, a été désigné par LFI comme le candidat Nupes.

Le feuilleton des investitures à gauche dans la 14e circonscription n’est pas pas encore terminé.