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Actualités, enquêtes à Lyon et dans la région

Mathilde Yagoubi : « À Lyon, il est urgent d’évaluer les formations privées du jeu vidéo »

Mathilde Yagoubi : « À Lyon, il est urgent d’évaluer les formations privées du jeu vidéo »

Mathilde Yagoubi est à la tête de Game Only, qui accompagne et représente les entreprises du jeu vidéo à Lyon. Elle retrace les enjeux actuels du territoire dans ce domaine : accessibilité des formations, lutte contre les discriminations, amélioration de la qualité de vie au travail…

A 34 ans, Mathilde Yagoubi est déléguée générale de Game Only, cette association qui représente les entreprises du jeu vidéo dans la région Auvergne-Rhône-Alpes. Ancienne cheffe d’entreprise dans le e-commerce, elle est à la tête de la structure depuis sa création, en 2019.

Ce sont les vétérans de l’industrie du jeu vidéo comme Arkane ou Ubisoft Ivory Tower qui ont donné la première impulsion au projet, dans le but espéré que Game Only comble le vide laissé par la fin d’Imaginove, un pôle de compétitivité régional consacré au développement des industries créatives autour du numérique et de l’audiovisuel lancé en 2005.

Aujourd’hui, Game Only compte sept salariés dont plus de la moitié sont des femmes. Elles et ils offrent formations et prestations aux acteurs majeurs du monde du jeu vidéo à Lyon, et tentent de se placer en prescripteurs d’un environnement créatif vertueux. Accès à la formation, respect du droit du travail, lutte contre les discriminations, Game Only est emblématique d’une industrie qui a subi les conséquences d’une expansion éclair et qui cherche désormais à se structurer.

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À Lyon, les jeunes migrants du squat le Chemineur vont lever le camp

À Lyon, les jeunes migrants du squat le Chemineur vont lever le camp

Installés depuis juin 2021 dans un squat à la Croix-Rousse à Lyon, le Chemineur, de jeunes migrants vont finalement quitter les lieux. Le collectif « soutiens/migrants » a négocié avec la Métropole de Lyon qui va les prendre en charge avec l’aide de la préfecture. Un dispositif bienvenu mais encore insuffisant pour s’occuper de tous les jeunes migrants en situation de recours pour être reconnus mineurs sur le territoire.

Le bras d’une grue passe et repasse au-dessus du Chemineur. Les bruits de travaux dans le bâtiment voisin créent un désagréable fond sonore. Dans ce squat, ouvert par le collectif « soutiens/migrants Croix-Rousse », une cinquantaine de jeunes migrants ont trouvé refuge.

Considérés comme majeurs après une première évaluation de la Métropole de Lyon, ils se disent mineurs et ont formulé des recours devant le juge des enfants pour être reconnus mineurs non-accompagnés (MNA). Alors que, depuis un an, 350 jeunes sont passés par le Chemineur, les habitants et leurs soutiens vont lever le camp.

Le 4 juillet, la Métropole de Lyon va reloger ces 55 jeunes. La collectivité compte ouvrir un dispositif de 40 places pour les prendre en charge le temps de leur recours. En attendant de pouvoir en bénéficier, les quinze restants seront logés à l’hôtel. Le dispositif a pour vocation de devenir pérenne et d’accueillir ensuite d’autres jeunes.

La Métropole de Lyon crée un lieu d’accueil pour jeunes migrants

Depuis novembre 2020, un lieu semblable existe déjà : la Station. La Métropole y consacre 52 places aux jeunes migrants en recours. Encadrés par une association, 80% d’entres eux sont reconnus mineurs à l’issue de la procédure. Depuis mai 2021, les collectifs et associations demandent la création d’une « Station 2 ».

Sébastien, militant au collectif « soutiens/migrants », salue ce premier pas mais estime qu’il faudrait encore plus de places pour gérer le flux d’arrivées :

« On est contents mais il a fallu un an pour arriver à ça et c’est très long. Et ce n’est pas assez. Ce n’est pas du tout un puits sans fond, les jeunes ne restent pas très longtemps mineurs en recours, environ quelques mois. Nous, on estime qu’il manque environ 150 places.  »

Car le Chemineur n’est pas le seul lieu qui accueille ces « mijeurs », selon le terme qui indique qu’ils ne sont, administrativement, ni majeurs ni mineurs. Un second squat à la Croix-Rousse, « chez Gemma », en accueille une quarantaine. Deux lieux mis à disposition par la mairie de Lyon permettent d’en loger une trentaine. Enfin, une autre trentaine de jeunes dort dans une salle municipale du 1er arrondissement, disponible seulement la nuit.

Contactée, Lucie Vacher, vice-présidente à la Métropole de Lyon, confirme l’ouverture d’une deuxième station. « Elle devrait être effective pour l’été », indique-t-elle. Peu bavarde sur le sujet, elle précise qu’il s’agira d’un dispositif commun où Métropole et Etat s’investiront à part égale. Si la Station 1 est entièrement financée par la Métropole, la collectivité locale souhaitait l’implication de l’État dans ce second dispositif.

Le squat de jeunes migrants en procès à la cour d’appel de Lyon

Le Chemineur va donc fermer prématurément. Les habitants avaient obtenu un délai de 14 mois lors du procès qui les opposait au propriétaire du bâtiment, le bailleur social de la SNCF, ICF Habitat. L’ouverture de la « Station 2 » a été décisive pour le collectif, qui a négocié avec la Métropole et le bailleur pour fixer les conditions de son départ.

Les jeunes et le collectif vont cependant devoir faire face à un second procès. Ce mercredi 8 juin, l’affaire repasse devant la cour d’appel de Lyon, sur demande du bailleur. ICF Habitat souhaite détruire le bâtiment, vétuste, pour y construire des logements sociaux. Les travaux ont déjà débuté sur le reste de la parcelle. Un projet auquel le collectif ne souhaite pas faire obstacle.

Pour ce procès, l’enjeu est moins grand pour le collectif, qui ne joue pas la pérennité d’un toit pour les jeunes. Ses membres espèrent simplement ne pas être condamnés à payer d’indemnités.

Lyon jeunes migrants Chemineur
Les collectifs et associations qui encadrent les jeunes mineurs du Chemineur ont organisé une conférence de presse pour alerter sur la situation de ces jeunes migrants.Photo : Marie Allenou/Rue89Lyon

« On demande aux institutions d’anticiper avant qu’on soit obligé de faire un nouveau campement »

La bonne nouvelle de la création d’une Station 2 ne suffit pas à rassurer les militants et les « mijeurs ». Sébastien craint l’arrivée de la saison estivale :

« On s’inquiète pour l’été car il y peu d’audience chez le juge des enfants, et donc peu de prises en charge et de places qui se libèrent dans le dispositif. On demande aux institutions d’anticiper la situation et de prévoir des solutions avant qu’on soit obligés de faire un campement ou un nouveau squat. On a encore un mois pour faire quelque chose. »

Alors que les élections législatives approchent (12 et 19 juin prochains), le Chemineur a vu défiler plusieurs candidats de gauche de la 2e circonscription. Le collectif et les habitants leur ont adressé à tous la même revendication : l’inscription d’une présomption de minorité dans la loi, et donc d’une prise en charge systématique.

L’objectif est d’éviter la remise à la rue de jeunes après leur première évaluation, surtout lorsqu’une grande partie est ensuite reconnue mineur par un juge. Autre chantier d’ampleur : le collectif demande un changement de méthode dans l’évaluation de la minorité des jeunes par Forum Réfugiés, association mandatée par la Métropole de Lyon.

Des revendications encore loin d’aboutir, qui se heurteront sûrement au manque de places dans les « Stations » ou dans les services de l’enfance de la Métropole.

Trois artistes béninoises à écouter place d’Ainay à Lyon

Trois artistes béninoises à écouter place d’Ainay à Lyon

Ce spectacle est accueilli par la bibliothèque du 2e arrondissement, dans le cadre de « Paroles en Festival » étendu sur les mois de mai et juin dans toute la région. Trois artistes venues du Bénin nous emmènent sur les traces des « amazones du Dahomey ».

Ce sont des femmes-soldats de l’Afrique précoloniale qui se sont engagées dans un combat sans merci avec le roi Béhanzin.

Elles ont été plusieurs milliers, se trouvant dans l’ancien royaume de Dahomey, aujourd’hui le Bénin. Elles se nommaient les mino, les aldrich achani, et leur histoire peu connue vous sera rapportées par des récitantes de talent.

Le jeudi 9 juin, de 20h à 21h15. Spectacle en extérieur sur la place d’Ainay (Lyon, 2e), repli à la bibliothèque du 2e arrondissement en cas de pluie.

#Place d'Ainay

Enlevez vos gants pour mieux entendre au NTH8 de Lyon

Enlevez vos gants pour mieux entendre au NTH8 de Lyon

« On ne parle pas avec des moufles » est un spectacle bilingue (langue des signes) signé Denis Plassard, que le NTH8 propose, fidèle à ses artistes fétiches.

Le pitch ? Il est on ne peut plus simple. Une personne sourde, Anthony, et une autre entendante, Denis se retrouvent coincées dans un ascenseur.

Mais qu’est-ce qui les sépare le plus ? Anthony sort d’un rendez-vous passionnant avec une architecte alors que Denis vient de quitter déprimé son avocate. Lorsque l’ascenseur tombe en panne, ils se retrouvent obligés de communiquer.

Anthony Guyon se présente comme un comédien bavard en paroles visibles, tandis que Denis Plassard serait un danseur bavard en paroles invisibles. Rencontre confinée à observer au NTH8.

Mercredi 8 juin et jeudi 9 juin à 20h, au NTH8.

#NTH8

Législatives 2022 : des bisous et des flèches qui volent dans les Monts d’Or lyonnais

Législatives 2022 : des bisous et des flèches qui volent dans les Monts d’Or lyonnais

La 5e circonscription du Rhône est composée de 25 communes, pas moins. Et notamment toutes les petites municipalités des Monts d’Or, zone cossue de l’agglomération lyonnaise. La députée sortante, Blandine Brocard, se représente pour le parti présidentiel et la liste « Ensemble! ». Avec une forte chance de l’emporter à nouveau ?

Elle avait fait partie des « nouveaux visages » de la politique qu’Emmanuel Macron voulait voir fleurir en 2017 en France, de ces snipers macronistes bourreaux de députés de droite jusqu’alors bien assis dans leur fauteuil.

Pour la 5e circo du Rhône, c’est Blandine Brocard qui avait ainsi damé le pion à Philippe Cochet, longtemps patron et figure majeure de la droite locale, mais aussi maire LR de Caluire.

Blandine Brocard et son suppléant. Photo FB de la candidate. DR
Blandine Brocard et son suppléant. Photo FB de la candidate. DR

Blandine Brocard, pour ou contre les vaccins ?

Blandine Brocard a entre autres pris la parole dans l’assemblée en 2017, sur la question de la vaccination -soit deux ans avant l’arrivée de la pandémie de Covid-19 et les remous suscités par ses vaccins.

Mais, déjà, à cette époque, elle décide de s’exprimer sur l’obligation vaccinale (faisant passer le nombre de 3 vaccins obligatoires pour nourrisson à 11), dans le cadre de la loi sur le financement de la sécurité sociale. Elle y émet déjà à l’époque ses doutes personnels sur l’obligation vaccinale, qu’elle regrette de voir votée sans un « débat public » éclairé « entre scientifiques », devant l’assemblée et les citoyens.

Puis, en 2021, en plein covid, elle récuse plus clairement l’obligation vaccinale, estimant que :

« Quand on oblige à se faire vacciner, ça provoque l’effet inverse avec un rejet. »

Dans cette interview faite à la presse locale, elle a tenu à préciser : « ce n’était pas une histoire de pour ou contre la vaccination ». Mais davantage, pour elle, de « mentalité française » à laquelle elle a dit tenir beaucoup, une forme de caractère revêche aux obligations.

La droite tire à vue sur la députée sortante

Du côté des candidats qui s’opposent à un second mandat de Blandine Brocard, la droite veut tenter sa chance car, bien qu’il reste faible, le résultat réalisé sur la 5e circo par Valérie Pécresse est le meilleur de la candidate LR aux présidentielles (7,46% des voix) dans le Rhône.

C’est l’ancien député de la circo et toujours maire de Caluire, Philippe Cochet qui, le bien nommé, décoche les flèches. Supportant le jeune candidat Les Républicains Bastien Joint, il n’a de cesse d’ironiser sur l’absence de Blandine Brocard sur le terrain pendant la durée de son mandat. Et surtout sur son absence de photos sur son compte Facebook, pouvant attester de son travail parlementaire au niveau local. Cela avait été d’ailleurs la première critique émise à l’encontre de Blandine Brocard par ses détracteurs, dans la première année de son exercice.

Celle-ci de répondre, en mai dernier :

« Je pourrais préciser que pendant plus d’1,5 an aucune manifestation n’a pu se tenir… Et puis si vous aviez répondu à mes invitations peut-être m’auriez-vous vue », a-t-elle répondu à Philippe Cochet sur sa page Facebook, le tout accompagné d’un smiley « bisou ».

C’est de Caluire que sont décochées les flèches

Du côté de la gauche et du rassemblement de la Nupes, le candidat désigné est Fabrice Matteucci, l’un des rares socialistes qui a été repêché après les âpres négociations entre partis. Il vient lui aussi de Caluire où il est élu dans l’opposition.

Si l’accord notamment signé avec LFI a fait grincer des dents au PS au point de faire naître de nombreuses dissidences partout en France, Fabrice Matteucci à Caluire essaie d’apaiser les esprits, déclarant au journal Le Progrès :

« C’est un enjeu pour l’avenir : ne pas faire d’accord était la garantie de perdre les élections à venir. Même si je reste européen, rien n’empêche de se questionner et de dialoguer. On avance mieux dans un échange permanent. »

Mais c’est sans grande conviction ni grands espoirs que l’investiture lui a été donnée sur cette terre plutôt favorable à la droite, où Jean-Luc Mélenchon n’a d’ailleurs réalisé que 17,28% des voix, 20 points derrière Emmanuel Macron qui en a réuni 37,6% au premier tour de la présidentielle.

#Monts d'or

Mobilisation à Lyon contre les coupes de subventions culturelles de la Région

Mobilisation à Lyon contre les coupes de subventions culturelles de la Région

Pour protester contre les coupes de subventions, une délégation représentative des structures culturelles va se réunir ce mardi devant l’Hôtel de Région afin d’y être reçue, après de multiples demandes officielles qui sont restées vaines.

Tous les acteurs de la culture sont appelés à se mobiliser pour soutenir cette délégation organisée par les syndicats d’employeurs. Le rassemblement se fait devant l’Hôtel de Région ce mardi 7 juin à midi. C’est principalement le manque de dialogue qui est reproché au président LR de la Région Laurent Wauquiez.

Pour rappel, il a en effet fait le choix de supprimer une partie voire la totalité des subventions accordées à plus de 140 structures culturelles. Le 26 mai dernier, la commission plénière de la Région a validé ces baisses draconiennes sans qu’aucune concertation ne soit mise en œuvre avec les structures concernées.

Près de 4 millions d’euros supprimés aux acteurs culturels de Lyon

Laurent Wauquiez s’est jusque là justifié en rétorquant vouloir « rééquilibrer » les budgets sur l’ensemble du territoire et faire bénéficier d’autres structures des générosités de la collectivité. Une explication qui ne passe pas auprès des acteurs culturels. Pour beaucoup, il s’agit d’un coup politique visant à affaiblir les structures situées à Lyon, une municipalité gérée par des élus écologistes, de bord politique opposé.

Une tribune a été signée par une soixantaine d’entre ces acteurs pour demander à Laurent Wauquiez et à sa vice-présidente à la Culture de revenir sur cette décision. C’est près de 4 millions de subventions qui devraient être coupées à Lyon, selon notamment des élus d’opposition à la Région.

hotel de Région Auvergne-Rhone-Alpes subventions
l’Hôtel de la région Rhône-Alpes à Confluence

Métropole de Lyon : l’usage de la voiture recule mais pas partout

Métropole de Lyon : l’usage de la voiture recule mais pas partout

[Série 2/3] Dans la métropole de Lyon, les chiffres de l’Insee indiquent un recul global de l’usage de la voiture pour les déplacements professionnels entre 2008 et 2018. Il est surtout marqué dans Lyon intra-muros. À l’heure où se discute l’exclusion des véhicules des particuliers polluants au sein de la ZFE, on peut noter que l’usage de la voiture a toutefois progressé dans certaines communes de l’agglomération notamment à l’est.

+21 points. C’est l’évolution maximale de l’usage de la voiture entre 2008 et 2018 dans une commune de la métropole de Lyon. C’est à Saint-Romain-au-Mont-d’Or que ça se passe. Durant cette période, l’usage de la voiture pour la mobilité professionnelle (déplacements entre le domicile et le travail) a diminué dans environ deux tiers des communes de la métropole. Saint-Romain-au-Mont-d’Or fait donc presque figure d’exception.

À l’inverse, à Lyon 3e la proportion d’actifs utilisant la voiture pour se rendre au travail a chuté de 15 points environ sur la même période. Comme dans l’ensemble des arrondissements de Lyon et une grande partie des communes de la métropole. Dans les plus forts reculs de l’usage de la voiture on retrouve d’ailleurs d’autres arrondissements de Lyon :

    7e arrondissement : – 11,6 points8e arrondissement : -11,4 points6e arrondissement : -10,7 points

La voiture recule aussi à l’ouest de Lyon

Certaines des plus fortes hausses de l’usage de la voiture s’observent dans l’ouest lyonnais. Saint-Romain et Couzon-au-Mont-d’Or (+4,3 points) ou encore La-Tour-de Salvagny (+4,6 points). Mais, globalement, dans ce secteur cossu et dépourvu de lignes fortes de transports en commun (métro ou tram), l’usage de la voiture recule pourtant. Notamment dans les communes les plus proches de Lyon :

    -11 points à Saint-Cyr-au-Mont-d’Or-5 points à Champagne-au-Mont-d’Or-4,8 points à Écully-4 points à Dardilly

La voiture reste toutefois le mode privilégié dans ce secteur de la métropole de Lyon. Avec en moyenne 65 à 75% des actifs se rendant principalement au travail en 2018 avec ce mode de transport. Frédérique Bienvenüe, co-présidente de l’association « La Ville à vélo » nous indiquait que, logiquement, en règle générale, « la présence de transports en commun fait baisser la part de la voiture et du vélo ».

En l’absence de lignes fortes des TCL dans le secteur, comment expliquer ce recul de la voiture dans certaines communes de l’ouest lyonnais entre 2008 et 2018 ? Peut-être peut-on y voir un effet de la mise en place sur la période du tram-train de l’ouest lyonnais. D’ailleurs, dans ces communes, les chiffres de l’Insee montrent une augmentation de la part d’actifs se rendant au travail en transports en commun.

Un recul de la voiture dans Lyon

Les bas-ports du Rhône au niveau du quai Général Sarrail en 2002. © Photo CC, "Bas-ports de la rive gauche du Rhône", Marcos Quinones, 1er octobre 2002, collections BML
Les bas-ports du Rhône au niveau du quai Général Sarrail en 2002.Photo : Photo CC, « Bas-ports de la rive gauche du Rhône », Marcos Quinones, 1er octobre 2002, collections BML

Dans les arrondissements de Lyon, le recul est encore plus marqué. La présence d’un réseau de transports en commun dense et plutôt efficace explique en partie ce recul. Les actifs résidant travaillent par ailleurs en grande majorité dans Lyon même ou une commune très proche.

Cette baisse de l’usage de la voiture dans les déplacements domicile/travail se traduit, ou s’explique, par la baisse du taux de ménages possédant une voiture. Au fil des ans, dans les arrondissements de Lyon cette proportion diminue. Notamment au fil des créations ou des renforcements de lignes structurantes. Ainsi, par exemple, la rénovation de la ligne de bus C3 n’est peut-être pas étrangère au recul important de l’usage de la voiture dans le 3e arrondissement de Lyon (-15 points entre 2008 et 2018).

Une évolution qu’on peut mesurer sur cette carte sur une partie de la période étudiée ici. Le taux de ménage possédant au moins une voiture recule dans les arrondissements de Lyon entre 2006 et 2012.

L’usage de la voiture progresse surtout dans le sud-est de la métropole de Lyon

Mais l’usage de la voiture ne recule pas partout. De manière évidente, plus on s’éloigne de Lyon et plus on a de chance de voir sa part modale augmenter. Les lignes de transports en commun fortes sont plus rares. Les déplacements domicile/travail ne se font pas forcément vers la ville-centre mais vers d’autres villes de la périphérie voire hors département. Des trajets pour lesquels la voiture reste bien souvent indispensable.

Entre 2008 et 2018, l’Insee constate ainsi une progression de la part modale de la voiture à Solaize (+4,4 points), à Vénissieux (+1 point), Saint-Fons (+3 points), Vaulx-en-Velin (+1,4 points) ou Jonage (+3 points). À l’inverse, l’arrivée du tramway T3 est peut-être à l’origine en part de la baisse constatée Décines (-2 points) ou Meyzieu (-3,8 points).

À l’heure où se met en place la Zone à faibles émissions (ZFE), le constant interpelle. Cette ZFE prévoit l’exclusion progressive des véhicules des particuliers polluants d’ici 2026, pour l’heure essentiellement dans Lyon et Villeurbanne. Elle est encore peu contraignante mais vise l’interdiction des véhicules Crit’Air 2 à cette échéance.

Si elle devait être élargit, certains habitants de ces communes où l’usage de la voiture a progressé durant la décennie 2008-2018 seront sûrement plus directement impactés. Or, beaucoup de ces communes (Vénissieux, Vaulx-en-Velin, Saint-Fons) font partie des moins aisées de l’agglomération. En 2018, la voiture était encore utilisée par environ 65% des actifs de ces communes pour se rendre au travail. Des indicateurs qui interrogent l’accompagnement social par la Métropole de Lyon de cette mesure nationale visant à améliorer la qualité de l’air.

À Lyon, un usage du vélo difficile à évaluer

Un vélo à Meyzieu. ©LS/Rue89Lyon
Un vélo à Meyzieu.Photo : LS/Rue89Lyon

Concernant l’usage du vélo, l’évolution reste difficile à mesurer. L’Insee isole ce mode de déplacement depuis 2018 dans ses statistiques. Il était jusque-là mêlé aux autres deux-roues notamment motorisés. Impossible alors avec ces chiffres d’en présenter une évolution claire.

Toutefois, l’usage des deux-roues motorisés dans les déplacements domicile/travail est assez faible dans la métropole de Lyon. En 2018, il ne dépasse pas les 3% des actifs se rendant au travail en moto ou scooter (chiffre maximal observé dans le 1er arrondissement de Lyon).

C’est aussi cet arrondissement qui présentait le plus fort taux d’utilisation du vélo : environ 10% des actifs. Entre 2008 et 2018 l’usage des deux-roues (vélo et motorisés) a augmenté de +8,5 points dans le 1er arrondissement. Encore une fois impossible de mesurer la part d’augmentation engendré par le vélo. On peut imaginer que sa progression est en partie à l’origine de cette augmentation de l’usage des deux-roues.

On retrouve également aux premiers rangs des augmentations de la part modale des deux-roues d’autres arrondissements de Lyon où le vélo est le plus utilisé :

    3e arrondissement : 8,5% de part modale du vélo en 2018 et +4,55 points des deux roues entre 2008 et 20187e arrondissement : 7,43% et +4,54 points4e arrondissement : 7,04% et +5,27 points6e arrondissement : 6,41% et +3,05 points8e arrondissement : 5,53% et +3,45 points 2e arrondissement : 4,93% et +4,19 points

Au jeu des corrélations, la comparaison n’est pas raison statistique. L’ensemble des infrastructures et améliorations apportées au cours des derniers mandats en direction du vélo peuvent légitimement laisser penser que son usage explique en partie ces progressions de part modale.

Législatives 2022 : un « cycle citoyenneté » à la prison de Lyon-Corbas

Législatives 2022 : un « cycle citoyenneté » à la prison de Lyon-Corbas

L’association « Tout Va Bien » intervient régulièrement à la prison de Lyon-Corbas et à Villefranche-sur-Saône pour proposer des cycles de débats et de discussions. Mi-mai, un cycle sur la citoyenneté était organisé avant les élections législatives à la maison d’arrêt de Corbas. Reportage. 

Dans la salle au rez-de-chaussée du pôle socio-culturel de la maison d’arrêt de Lyon-Corbas, une douzaine de personnes sont assises en demi-cercle face à un rétroprojecteur. Parmi elles, dix détenus.

Ils participent ce lundi matin à la troisième et dernière session du cycle consacré à la citoyenneté organisé par l’association Tout Va Bien

Ce cycle n’a évidemment pas été choisi au hasard. Proposé par le Service Pénitentiaire d’Insertion et de Probation (SPIP), il coïncide avec le contexte électoral. Si les deux premiers ateliers se sont déroulés avant l’élection présidentielle, la troisième session prenait part un mois avant le premier tour des législatives.

Une élue de Lyon en prison

Pour l’occasion, l’adjointe à la Ville de Lyon Sonia Zdorovtzoff a été invitée à parler de son rôle, du fonctionnement interne des services et de vie politique locale. 

“Nos cycles sont toujours composés de trois interventions. Les deux premières permettent de cadrer la thématique, de creuser un sujet, puis lors de la dernière séance nous faisons intervenir un·e expert·e ou un·e acteur·rice de la vie locale”, détaille Laurianne Ploix, déléguée générale de l’association Tout Va Bien et fondatrice du journal éponyme. 

En amont, lors des deux premiers ateliers, la journaliste a travaillé avec la Ligue de l’enseignement.

« On s’est d’abord appuyés sur le jeu « Cité Cap » dans lequel il faut construire une ville tous ensemble, et réfléchir à qui gère quoi dans une cité, mais aussi comment l’améliorer. Il y a eu de nombreuses propositions pour ajouter des arbres dans la ville mais aussi des tensions et des débats autour de la gentrification et de la mixité sociale. Puis les détenus devaient endosser le rôle d’un candidat pour convaincre « , poursuit Laurianne Ploix.

A la prison de Lyon-Corbas : “On est ici pour échanger, débattre, et écouter tout ce que vous voulez dire”

Laurianne Ploix, déléguée générale de l’association Tout Va Bien prend la parole pour ouvrir la troisième séance pour rappeler aux participants : 

“On est ici pour échanger, débattre, et écouter tout ce que vous voulez dire”. 

Avant de laisser la parole à l’adjointe, Laurianne Ploix revient, powerpoint à l’appui, sur une présentation rapide des différents corps d’élus en France, la fonction et le mode de scrutin de chaque institution, les grandes définitions sur les élections et la démocratie représentative. Régulièrement, des détenus interviennent, apportent des réponses ou des commentaires sur les prérogatives et compétences de la Région ou de la Ville en matière de transport ou encore d’éducation.

“Il y a des choses qu’on a “révisées” lors des deux premières séances, mais certains détenus s’y connaissent aussi beaucoup mieux que moi !”, sourit Laurianne Ploix.

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L’adjointe au maire de Lyon Sonia Zdorovtzoff (à gauche) et la déléguée générale de l’association Tout Va Bien, Laurianne Ploix devant la prison de Lyon-Corbas

Législatives 2022 : à Vénissieux, le député macroniste en danger dans une possible triangulaire

Législatives 2022 : à Vénissieux, le député macroniste en danger dans une possible triangulaire

Aux législatives, la 14ème circonscription du Rhône, celle de Vénissieux, pourrait être le lieu d’une triangulaire au second tour. Le député LREM sortant, Yves Blein, n’est pas sûr de conserver son siège dans une circonscription où la gauche unie peut réaliser un très bon score, et où le RN peut se qualifier pour le second tour.

Fin avril, la 14ème circonscription du Rhône avait pris toute la lumière médiatique. Le parachutage par la France insoumise du journaliste et militant anti-raciste Taha Bouhafs avait déchaîné les passions, sur les plateaux télés comme sur les réseaux sociaux. Le jeune insoumis avait dû faire face à une campagne de cyber-harcèlement raciste, puis a retiré sa candidature suite aux accusations de violences sexuelles qui pèsent contre lui, reçues par LFI et révélées par Mediapart.

Depuis le calme est revenu à Vénissieux, Saint-Priest, Saint-Fons, Corbas, Feyzin et Solaize, ces communes populaires du sud et de l’est de Lyon. Le député sortant de la majorité présidentielle, Yves Blein, va devoir défendre son siège dans une possible triangulaire avec l’union de la gauche Nupes et l’extrême droite RN.

À Vénissieux, une union de la gauche au forceps pour les législatives

L’union de la gauche Nupes a failli être mise à mal dans la 14ème circonscription. Pendant une dizaine de jours après la signature des accords, la maire PCF de Vénissieux, Michèle Picard, qui voulait aussi être candidate aux législatives est entrée en dissidence. Elle souhaitait maintenir coûte que coûte sa candidature dans une circonscription que LFI s’était réservée lors des accords nationaux car jugée possiblement gagnable par la gauche. En 2017, le candidat LFI avait manqué de peu le second tour, derrière le RN, avec 14,6% des voix. Et en 2022, Jean-Luc Mélenchon est arrivé en tête dans quatre communes sur cinq au premier tour de la présidentielle.

La maire communiste est finalement rentrée dans le rang de la Nupes – non sans mal – après le retrait de Taha Bouhafs, après que LFI a désigné un nouveau candidat : Idir Boumertit, 4ème adjoint (LFI) à la mairie de Vénissieux en charge des grands projets de la Ville et au patrimoine et donc membre de la majorité de Michèle Picard. Le Vénissian est aussi conseiller métropolitain et est donc responsable local de la France Insoumise. En un siècle, c’est la première fois que les communistes ne présentent pas de candidat aux législatives.

Du côté du PS aussi, des velléités de dissidence ont aussi émergé chez Lotfi Ben Khelifa, qui a finalement renoncé à sa candidature. Le PS avait déjà failli connaître une dissidence sur cette circonscription en 2017 puisque Adrien Drioli et Lotfi Ben Khelifa avaient déposé leurs candidatures en préfecture. Lotfi Ben Khelifa avait finalement retiré sa candidature après que le parti a choisi Drioli, même si son nom restait inscrit dans les candidats officiels.

La circonscription ne compterait donc qu’un seul candidat à gauche. On compte aussi deux candidatures écologistes, Delphine Palluy pour le Parti Animaliste et Camila Salmi, jeune candidat de 18 ans sans étiquette, et un candidat d’extrême-gauche, Olivier Minoux, pour Lutte Ouvrière.

vendredi 3 juin 2022, Bruno Bernard (président de la Métropole de Lyon - gauche), et Michèle Picard (maire de Vénissieux - au milieu) accompagne Idir Boumertit, le candidat de la Nupes, au cours d'une déambulation au marché du Charréard à Vénissieux. Photo : Facebook du candidat
vendredi 3 juin 2022, Bruno Bernard (président de la Métropole de Lyon – à gauche), et Michèle Picard (maire de Vénissieux – au milieu) ont accompagné Idir Boumertit, le candidat de la Nupes (à droite), au cours d’une déambulation au marché du Charréard à Vénissieux. Photo : Facebook du candidat

L’extrême droite mise sur des policiers à Vénissieux pour les législatives

La candidature de Taha Bouhafs, militant engagé contre le racisme et les violences policières, a donné des idées au Rassemblement national et au parti d’Éric Zemmour, Reconquête !. Les deux partis d’extrême droite ont positionné des policiers comme candidats dans la 14ème circonscription.

Côté Reconquête !, c’est le policier syndicaliste et Youtubeur, Bruno Attal qui a été investi. Selon Agnès Marion, représentante Rhône du parti, il a demandé, lui-même, a être positionné à Vénissieux contre le journaliste et militant.

Très investi sur les réseaux sociaux, notamment Twitter où il s’en est pris plusieurs fois à Taha Bouhafs, Bruno Attal s’est retrouvé désœuvré après le retrait de l’Insoumis et ne fait presque plus mention de sa candidature à Vénissieux dans ses tweets. Le secrétaire-adjoint du très à droite syndicat France Police n’a cependant que peu de chances de l’emporter. Éric Zemmour a obtenu moins de 6% des voix dans cette circonscription à la présidentielle, où l’extrême droite de Marine Le Pen est bien plus populaire.

Le Rassemblement national a préféré miser de nouveau sur le profil plus discret de Damien Monchau. Le CRS de 35 ans est aussi conseiller municipal de Vénissieux depuis 2015. Il s’était déjà présenté en 2017 aux législatives et s’était qualifié au second tour avec 17,6% des voix. Il avait perdu face à Yves Blein (LREM).

Damien Monchau du Rassemblement National
Damien Monchau, candidat RN aux législatives 2022 dans la 14e circonscription du Rhône était aussi tête de liste du Rassemblement National aux municipales à Vénissieux et sur la circonscription J pour la Métropole de Lyon.Photo : BE/Rue89Lyon

Quant au parti des Patriotes créé par Florian Philippot, ancien cadre du RN, il a investi son référent du Rhône, Martin Egron.

Le candidat sortant de la majorité présidentielle en danger à Vénissieux

Le parachutage avorté Taha Bouhafs et les remous qu’il a provoqué à Vénissieux auraient presque fait oublier que le député de la majorité présidentielle a finalement décidé de se représenter. Après avoir hésité, Yves Blein repart pour une troisième fois.

Il était déjà élu député en 2012 sous les couleurs du Parti socialiste. Il avait alors ravi au PCF ce fief communiste. Yves Blein a rempilé en 2017 sous l’étiquette La République en marche. Le député de 68 ans était maire de Feyzin de 2001 à 2017.

En 2017 il avait pu bénéficier de son ancienne étiquette socialiste, et du raz-de-marée aux législatives après la première élection d’Emmanuel Macron. Il avait aussi bénéficié d’une division des voix entre les communistes et les insoumis. Au sortir du quinquennat mené par Emmanuel Macron, le député va avoir plus de mal à convaincre l’électorat de gauche de voter pour lui. Yves Blein devra compter sur le soutien des électeurs de droite, alors que LR n’a pas investi de candidat sur la circonscription.

Yves Blein au 2ème tour des législatives à la préfecture du Rhône le 18 juin 2017. ©HH/Rue89Lyon
Yves Blein au 2ème tour des législatives à la préfecture du Rhône le 18 juin 2017.Photo : HH/Rue89Lyon

Un report des voix de gauche pourrait bénéficier au candidat insoumis Idir Boumertit, et lui permettre de se qualifier pour le second tour. Ce qui rend probable l’hypothèse d’une triangulaire entre LREM, le RN et LFI, dont le résultat s’annonce incertain. Encore faut-il réunir, au premier tour, les voix de 12,5% des électeurs inscrits dans une circonscription où l’abstention pourrait être très forte.

#Damien Monchau

Législatives : pas de suspense dans la chic 4e circonscription de Lyon ?

Législatives : pas de suspense dans la chic 4e circonscription de Lyon ?

La députée sortante, Anne Brugnera (LREM), semble largement favorite dans la 4e circonscription de Lyon. Dans les chics 3e et 6e arrondissements, Pascal Blache maire LR du 6e, tentera de faire revenir la circonscription dans le giron de la droite.

>> Tous les résultats du 1er tour des élections législatives dans le Rhône sont ici

Un changement en plus de soixante ans. Jusqu’en 2017, la 4e circonscription du Rhône et de Lyon n’avait connu que des députés de droite et du centre droit. On parle là de la circonscription d’élection de Raymond Barre pendant vingt ans, de Christian Philip ou Dominique Perben. Des poids lourds locaux ou nationaux de la droite et du centre.

La victoire d’Anne Brugnera en 2017 sous la bannière En marche, ancienne adjointe dans la majorité de gauche de Gérard Collomb, avait été un petit bouleversement. Elle en disait long sur le raz-de-marée macroniste de l’époque.

Tranquille comme Anne Brugnera ?

Anne Brugnera au 2ème tour des législatives à la préfecture du Rhône le 18 juin 2017. ©HH/Rue89Lyon
Anne Brugnera au 2ème tour des législatives à la préfecture du Rhône le 18 juin 2017.Photo : HH/Rue89Lyon

La droite peut-elle alors « récupérer » une circonscription emblématique ? Rien n’est moins sûr. En 2017 le candidat de la droite à la présidentielle, François Fillon, avait réalisé un très bon score au premier tour dans le 6e arrondissement et talonnait Emmnanuel Macron à l’échelle de la circonscription. En 2022, derrière la candidate Valérie Pécresse, les LR se sont effondrés et Emmanuel Macron a capté une bonne part de l’électorat de droite.

La circonscription recouvre par ailleurs des secteurs de Lyon plutôt « macronistes ». En plus du 6e arrondissement, à droite mais à qui Emmanuel Macron semble bien convenir, elle compte la partie est du 3e arrondissement. Un secteur où le président sortant avait dès 2017 réalisé de très forts scores, dans le secteur de Monplaisir notamment.

La circonscription court jusqu’à Laënnec-Mermoz, un secteur qui vote globalement très peu et plutôt à gauche. Mais elle couvre avant cela le secteur Montchat où, là aussi, le président sortant a parfois réalisé près de 40% au premier tour de la présidentielle en avril dernier.

Sur la 4e circonscription, pour Pascal Blache comment se démarquer de LREM ?

Pascal Blache
Pascal Blache, maire sortant du 6e arrondissement de Lyon et tête de liste d’Etienne Blanc (LR) dans le 6e pour les municipales 2020. Photo BE/Rue89Lyon

La tâche s’annonce ainsi difficile pour Pascal Blache, le candidat investi par LR. Il a pour lui d’être déjà élu sur le secteur puisqu’il est maire du 6e arrondissement de Lyon depuis 2014 comme Dominique Nachury, maire de l’arrondissement avant d’être élue députée de la 4e circonscription de Lyon en 2012.

Politiquement, difficile en revanche de se démarquer d’Anne Brugnera, la députée sortante LREM. Les deux abordent notamment le thème de la sécurité et de la jeunesse. Quand il propose une « banque des jeunes, de tickets-restaurants pour les étudiants et une revalorisation de leurs bourses », la députée sortante met en avant les repas en Restau U à 1 euro pour les étudiants boursiers. Lors d’un débat chez nos confrères de Lyon Mag avec Benjamin Badouard, candidat EELV pour l’union de la gauche (Nupes), les deux semblaient même faire front commun contre ce dernier.

En plus d’une déperdition des voix vers le camp présidentiel, une autre est possible à l’extrême droite. Reconquête !, le parti d’Éric Zemmour, sera présent dans la 4e circonscription, représenté par Florence Darbon. Elle n’était autre que l’adjointe à la culture de Pascal Blache à la mairie du 6e lors du mandat 2014-2020. Eric Zemmour a réalisé près de 10% au premier tour et près de 12% dans le seul 6e arrondissement.

La 4e circonscription, un secteur sans espoir pour la gauche ?

Benjamin Badouard sera le candidat de l’union de la gauche (Nupes). Militant associatif venu du collectif Plein la vue, proche des écologistes, il a intégré leur campagne lors des élections de 2020. Élu conseiller métropolitain, il a un rôle clé auprès des élus de la majorité en sa qualité de co-président du groupe écologiste. Il est par ailleurs collaborateur de Thomas Dossus, sénateur EELV du Rhône.

Photo de du candidat à la circonscription Lyon Est, Benjamin Badouard
Benjamin Badouard, conseiller métropolitain et chef du groupe des écologistes à la Métropole de Lyon, sera candidat sur la 4e circonscription du Rhône. Photo Rue89Lyon

L’entreprise sera rude pour le candidat de la gauche, malgré les 24% de Jean-Luc Mélenchon au premier tour de la présidentielle. En additionnant les voix de gauche des partis formant la Nupes et représentés à l’élection présidentielle, elles ne dépassent pas celles du seul Emmanuel Macron.

En 2012, la dynamique à gauche dans la foulée de l’élection présidentielle n’avait pas fait bouger ce bastion de droite. Anne Brugnera déjà, candidate socialiste à l’époque, avait échoué à battre Dominique Nachury. Mais avec 2000 voix d’écart, elle avait réalisé un bon score pour un candidat de gauche dans cette 4e circonscription. Sans cette dynamique présidentielle et avec une participation qui s’annonce plus faible, le rapport de force semble ainsi très peu favorable à la gauche.

#Benjamin Badouard#Monplaisir#Montchat