Cela fait tout juste un an que la Maison de l’Environnement de Lyon aménage son patio à l’occasion de chantiers participatifs où associations et habitants apportent de l’aide et apprennent éventuellement de nouveaux savoir-faire.
Pour cette édition de « Fêtez la nature en ville », ce samedi 11 juin, des ateliers doivent permettre d’apprendre à créer son potager ou un hôtel à insectes, même si l’on habite en ville et en appartement.
Une visite est également prévue des jardins de Gerland (jardins ouvriers ou encore jardin partagé). Au parc de Gerland, vous pourrez découvrir les plantes qui poussent et dont certaines ont des vertus médicinales pour les « bobos du quotidien ». Des ateliers et des contes sont prévus pour les enfants.
Un échange de graines et de semences paysannes avec la Manufacturette et Graines de Bio’Divers Cité. Un grand atelier de cuisine figure également au programme pour le déjeuner de midi.
Enfin, entre travail photographique et paroles de bergers, l’exposition de Camille Tedesco retrace un projet personnel d’immersion dans ce qui lie les bergers à leurs moutons. L’artiste y exprime le processus d’ »ensauvagement de la ville » auquel ces relations contribueraient.
« Fêtez la nature en ville », le samedi 11 juin à partir de 9h, événements gratuits et réservations conseillées.
[Info Rue89Lyon] A Limas, au sud de Villefranche-sur-Saône, des parents d’élèves ont déposé un recours devant le tribunal administratif de Lyon contre une délibération du conseil départemental du Rhône. La collectivité veut permettre l’installation d’un collège juste à côté d’un autre établissement existant. Du côté des élus du Département du Rhône, on met en avant l’urgence démographique et le manque de foncier.
« On a d’abord cru que c’était une blague. »
Delphine Billet est remontée comme une pendule. Ce mercredi 8 juin, la présidente du conseil local des « Parents d’élèves FCPE du Collège Maurice Utrillo », situé à Limas, au sud de Villefranche, vient de lancer une action en justice contre le département du Rhône, avec son collectif de parents d’élèves « Des collèges qui respirent ».
Selon les informations de Rue89Lyon, elle attaque une décision du 10 décembre 2021 portant, fait rare, sur la construction d’un collège. Le tort du Département du Rhône ? Faire construire ce nouvel établissement, nommé Jacques-Chirac, sur un terrain où se trouve déjà un autre collège.
Depuis la découverte du projet, les parents d’élèves n’en reviennent pas. « Bien sûr qu’on voulait d’un nouveau collège, mais pas comme ça ! », s’agace la mère de famille. Sur un terrain de 4 hectares comptant 750 élèves, un nouveau bâtiment doit pouvoir accueillir 800 élèves.
« On est parti sur cette action [un recours déposé devant le tribunal administratif, ndlr], car on n’a jamais pu discuter du projet, explique Delphine Billet. Ça ne nous amuse pas de faire ce genre de choses. Ce qui est énervant, c’est d’avoir à trouver des arguments alors que s’opposer au projet relève du bon sens… »
La construction d’un collège fait polémique à Limas, au sud de Villefranche-sur-Saône.Photo : DR
Collège au sud de Villefranche-sur-Saône : un manque de « connaissance de ce qu’est un ado »
Pas assez d’espace vert, pas assez de place, des problèmes de circulations à prévoir avec l’arrivée de nouvelles voitures, des élèves tassés les uns sur les autres… Selon les parents, agacés :
« Ce projet illustre un manque de connaissance de ce qu’est un adolescent, de ses besoins éducatifs, de comment travaillent les professeurs… Ils ont regardé ce qui pouvait se faire au niveau foncier, sans s’attarder sur l’humain », grogne Delphine Billet.
Selon le collectif, l’idée du projet n’a jamais été débattue avec les parents. Visiblement, sa présentation en janvier par le président du conseil départemental, Christophe Guilloteau, n’avait pas apaisé les tensions, au contraire.
L’intérêt du projet, en l’état ? « Mutualiser » des équipements. Mais ces derniers sont déjà overbookés. Les infrastructures sportives accueillent ainsi des élèves du collège Maurice Utrillo et Jean-Moulin, à Villefranche. « Les plannings sont déjà saturés », constate-t-elle.
Côté restauration scolaire, cela signifie aussi une seule cantine pour les deux établissements. Une ineptie selon le conseil local des « Parents d’élèves FCPE du Collège Maurice Utrillo de Limas » :
« Pour assurer le service de la cantine, on va devoir détruire des bâtiments du collège Maurice-Utrillo construits seulement en 2013 ».
Pour elle, le constat est sans appel :
« Il ne faut pas faire d’économies d’échelle sur l’éducation ! »
Au collège Maurice Utrillo de Limas, au sud de Villefranche-sur-Saône, les parents d’élèves rentrent en opposition avec le Département.Photo : DR
Au Département on promet de nouveaux équipements sportifs
Daniel Valéro, vice-président du Rhône en charge des collèges, trouve la colère des parents un peu « égoïste ». Droit dans ses bottes, il défend un projet indispensable face à une croissance démographique préoccupante.
« Nous avons un seuil de population très critique dans le secteur de Villefranche, que l’on n’arrive pas à absorber, marque-t-il. Il y avait bien un terrain à Arnas, mais il n’était pas constructible. »
Daniel Valéro se veut tout de même rassurant sur les équipements prévus. Les élèves du collège Jean-Moulin, situé à Villefranche-sur-Saône, n’iront plus au collège Maurice-Utrillo pour faire du sport. Le « mini-gymnase » de Jean-Moulin sera refait en intégralité pour les accueillir.
De quoi libérer, selon lui, 360 heures de créneaux. Le terrain de sport de Maurice-Utrillo, en mauvais état, sera également rénové.
Pour la cantine, deux espaces séparés pour les collèges au sud de Villefranche-sur-Saône
Concernant la cantine, l’élu du Rhône s’inscrit en faux sur les déclarations du collectif.
« Il n’y a que la production alimentaire qui sera mutualisée, marque-t-il. Les élèves ne mangeront pas ensemble ! »
Reprenant son dossier, Daniel Valéro atteste que les élèves du collège Maurice-Utrillo vont même gagner en place, passant à une salle de restauration de 496 m2, contre 388 m2 actuellement. Les élèves de Jacques-Chirac auront également une surface de 496 m2, selon lui.
Du reste, il note qu’il n’y avait pas d’autres possibilités d’un point de vue foncier. Du moins, il n’y en a plus. Un temps, une installation à Gleizé, commune à l’ouest de Villefranche-sur-Saône, avait été envisagée. Le projet avait ensuite été abandonné.
Daniel Valéro défend le projet de collège au sud de Villefranche-sur-Saône.Photo : PL/Rue89Lyon.
Retard dans la construction d’un collège à Villefranche-sur-Saône : une impasse nommée Gleizé
Pour comprendre les raisons de cette situation rocambolesque, il faut remonter dans le temps. Il y a encore deux ans, tout semblait rouler pour prévoir une installation à Gleizé. Grand de 26 844 m² , le terrain avait semble-t-il tout pour plaire. Sauf que son propriétaire n’avait pas prévu de s’en séparer.
A la suite d’une enquête du journal le Progrès, le Département avait découvert que les terrains appartenaient à quatre cousines germaines du maire de Gleizé, Ghislain de Longevialle. En conflit avec ce dernier, sa famille voyait dans cette expropriation une vengeance personnelle. Une des raisons pour laquelle l’affaire semblait avoir été conclue si vite ? Peut-être… Depuis, Le Progrès relate régulièrement les difficultés du maire de Gleizé avec ses proches.
Coincé, le Département a dû, lui, changer son fusil d’épaule et rebondir. Pressé par une croissance démographique importante, notamment liée à l’exode urbain généré par le confinement, la collectivité a dû aller vite.
Une « cité scolaire » comme le Département en compte déjà deux
Trop vite ? Dans l’urgence, il s’est tourné vers un terrain facile d’accès. Appartenant au Département, ce dernier ne demandait pas de modifications du PLU. De plus, il est assez « grand », selon Daniel Valéro, également maire de Genas. Il juge qu’il faut 1,5 hectares pour construire un collège. « Du moins, c’est ce que nous faisons sur ma commune de Genas ».
Avec 4 hectares, Limas a largement la place pour accueillir deux collèges, selon lui. Sans compter qu’il ne s’agirait pas de la première cité scolaire du département. Le Rhône compte deux grands ensembles de ce type à Tarare, avec la cité scolaire de la Plata, et avec l’ensemble Claude Bernard, à Villefranche-sur-Saône. Différence avec ces deux dernières : les deux collèges seront, il l’assure, indépendants, avec chacun son chef d’établissement. Pas sûr que cela rassure les parents.
Des manifestations ont eu lieu contre l’installation d’un collège à Limas, au sud de Villefranche-sur-Saône.Photo : DR
Mixité sociale : un enjeu pour ce collège au sud de Villefranche-sur-Saône
En effet, la solution trouvée « dans l’urgence » n’est, visiblement, pas la bonne pour le collectif de parents d’élèves.
« Des collèges qui respirent » met en avant l’équilibre déjà fragile du collège Maurice-Utrillo. Un travail a été réalisé, selon la présidente de la FCPE, Delphine Billet, pour que tous les élèves soient à l’aise. Les petits (en classes de 6e et 5e) jouent dans la cour du plateau haut quand les plus grands (4e – 3e) sont dans la cour du bas. Les travaux vont remettre en question cet équilibre.
De plus, l’établissement est connu pour avoir conservé une « mixité sociale » en mêlant des élèves du quartier défavorisé de Belleroche, voisin des lieux. Avec la création de deux établissements côte-à-côte, celle-ci ne sera plus assurée pour les parents.
« On est certain qu’il y aura de la compétition entre les établissements », regrette encore la présidente de la FCPE.
Le Département bénéficie de l’argument « carte scolaire »
Là encore, le vice-président Daniel Valéro exclue cette possibilité.
« C’est le Département qui peut donner les informations pour diriger la carte scolaire », rappelle-t-il.
Il dit s’être engagé auprès du directeur académique (le DASEN) sur ce point. Des élèves de communes rurales, comme Pommiers, iront ainsi à Maurice-Utrillo, selon ses projections. Une manière d’assurer une mixité sociale.
Pour le reste, il rappelle que le projet n’en est qu’à ses débuts. Trois groupements d’entreprises ont été sélectionnés pour mener les travaux. Le projet définitif de l’architecte n’a donc pas été rendu. Celui-ci prendra compte des demandes faites par les équipes éducatives au cours de réunions de travail.
Une « concertation » a posteriori qui laisse pantois les habitants les plus énervés. Ces derniers auraient préféré être informés du dossier avant le lancement du projet. Devant le tribunal administratif, ils feront valoir que le conseil d’administration du collège a été averti après coup.
De même, le Conseil départemental de l’Éducation nationale (CDEN), une instance consultative, a été saisi après le vote de la délibération, selon eux. Pas de quoi freiner le Département qui met en avant l’urgence à agir.
Une zone contrainte à une croissance démographique importante
Du côté du collectif, on sait qu’il faut construire d’autres établissements. Mais pas n’importe comment, explique-t-on. « Pour construire des zones industrielles, on a beaucoup moins de mal à trouver du terrain », soupire la mère de deux enfants, encore au collège Maurice-Utrillo.
Elle le sait, le sujet des « compétences » se pose aussi. Chaque institution (Département, communauté d’agglomération, Ville, etc.) gère différents sujets ; et les terrains ne sont pas facilement disponibles. Mais bon, « la situation est rageante », estime-t-elle.
D’autant que des « propositions de terrain » ont été faites, notamment, du côté d’Arnas, au nord du département. Un secteur où existe un fort développement de l’immobilier. Mais, selon le Département, ce dernier n’est pas constructible.
Sûr de son coup, l’exécutif départemental préfère se concentrer sur l’étape d’après. Pour faire face à l’augmentation de la population, deux projets de collèges vont devoir être lancés dans le Rhône d’ici la fin de la décennie. Or, pour que cela se fasse, il faut aller vite.
« J’ai lancé des demandes à tous les maires. Cela fait six mois que je travaille sur le dossier. Pour l’instant, je n’ai pas eu de retours », constate Daniel Valéro.
De nouvelles actions prévues pour les parents d’élèves
Et pourquoi ne s’y être pas pris avant ? L’équipe du président du Rhône, Christophe Guilloteau, a commencé son deuxième mandat en 2021. Quid des six années du premier mandat ? Cette fois, c’est la gestion de la création de la Métropole et de l’héritage encombrant de l’ère Michel Mercier (Modem) qui est mis en cause. L’ex-baron du Rhône avait, notamment, laissé à son successeur des emprunts toxiques assez problématiques à gérer.
En attendant, les parents d’élèves se sont organisés pour faire entendre leur mécontentement. Aujourd’hui, ils sont près d’une centaine à appartenir au collectif « Des collèges qui respirent ». Une pétition en ligne a rassemblé plus de 1250 signatures. Ils ont organisé deux manifestations depuis décembre et en préparent de nouvelles.
Le 18 juin prochain, ils seront devant le collège Maurice-Utrillo pour montrer leur désaccord. Près de 1500 visages d’élèves vont être affichés pour symboliser « l’aberration » de ce qui est toujours pour eux une « blague ».
Journaliste lyonnais fan de l’Ouest, je suis à Rue89Lyon depuis 2020. Aujourd’hui associé et directeur de publication, je couvre les questions sociales mais aussi écologiques (pollutions industrielles, scandale des perfluorés). Le travail, c’est la santé, à condition que le droit soit respecté. Un œil politique sur le Rhône. Pour me laisser une info, c’est ici plemerle@rue89lyon.fr.
Un rassemblement de soignant·es était organisé ce jeudi devant l’hôpital psychiatrique Saint-Jean-de-Dieu, à Lyon, pour dénoncer la fermeture d’un service et d’une unité ainsi que la dégradation des conditions de travail. La direction de l’un des trois HP de la métropole comprend ce mouvement et déplore le manque de personnels soignants. Rencontres.
À l’hôpital psychiatrique Saint-Jean-de-Dieu, le plan blanc pour manque de personnel dure depuis plus d’un an. À partir de juillet, deux unités seront fermées : un service d’hospitalisation adulte et une unité de géronto-psychiatrie, sans certitude qu’elles soient réouvertes en septembre.
Les soignantes s’alarment des répercussions de cette crise sur les malades et se sont donc rassemblées route de Vienne, ce jeudi, devant l’entrée de l’hôpital. Elles ont pointé du doigt des conditions de travail et de rémunération difficiles, rendant l’embauche de nouveaux personnels particulièrement ardue.
Martine Peudepiece a 67 ans, elle est aide-soignante en IRIS, un service dédié aux thérapies familiales systémiques. Syndiquée à la CGT, elle a effectué toute sa carrière à Saint-Jean-de-Dieu, mais pas toujours en tant qu’aide soignante :
« Mes premières années, j’étais ASH [agent des services hospitaliers], mais je voulais être plus près des patients, c’est vraiment ce qui me plaît dans ce métier. Au début c’était vraiment bien, on avait le temps d’être dans le dialogue avec les équipes, les patients. On voyait moins de scénarios violents. »
Les « scénarios violents » dont parle Martine Peudepiece sont les événements durant lesquels certains malades ne sont plus capables de contenir leur agressivité, blessant parfois les équipes soignantes :
« Ils se sentent seuls, on n’a plus le temps de s’occuper d’eux. Peut-être que si on arrivait à embaucher quelques soignants en plus, ce serait différent. »
« À un an de ma retraite, je touche 1900 euros brut par mois »
Mais pour l’aide soignante, c’est un scénario peu probable tant que la qualité de vie au travail ainsi que la rémunération des personnels d’hôpital ne changent pas :
« On travaille la nuit, les week-ends, dans des conditions d’épuisement permanentes parce qu’on est en sous-effectif et qu’on est très mal payées. À un an de ma retraite, je touche 1900 euros brut par mois. Je ne me sens pas respectée. Pourtant pendant le Covid on nous a dit qu’on était des héros, le gouvernement nous a vite oubliées. »
Martine Peudepiece, aide soignante à l’hôpital psychiatrique Saint-Jean-de-Dieu.Photo : LS/Rue89Lyon
Martine Peudepiece attend sa retraite avec impatience, il lui reste encore un an à travailler, car elle a consacré quelques années à l’éducation de ses enfants :
« J’ai deux filles : l’une est enseignante et l’autre est aide soignante, comme moi. Elle est en gérontologie, c’est dur physiquement, mais elle reste parce que c’est un métier qui a du sens pour elle, comme pour moi. »
Un panneau dénonçant la fermeture de deux services à l’hôpital Saint Jean de Dieu.Photo : LS/Rue89Lyon
Le sentiment de « faire sens », en officiant en tant que soignante est aussi décrit par Léa Sciuto. Âgée de seulement 23 ans, elle est infirmière depuis deux ans, mais a arpenté l’hôpital dès 2016 :
« J’ai passé beaucoup de temps ici. J’ai fait des stages. Mais j’ai aussi travaillé à la cafétéria, au nettoyage, au standard, je connais bien cet hôpital, il y a une super ambiance entre les équipes. »
Pourtant, elle dit oublier souvent le feu qui l’a animée pour cette profession :
« Parfois le rythme est tel que j’oublie pourquoi j’aime mon travail. Et puis on fait une sortie au parc, un karaoké, je prends le temps avec un patient… Et je me rappelle. »
Léa Sciuto décrit des semaines interminables, où les heures supplémentaires s’accumulent :
« Nos heures sup’ ne sont pas payées, il faut qu’on les rattrape en posant un jour ou une après-midi, mais comme on est en manque d’effectifs, c’est quasi impossible. »
À l’hôpital psychiatrique Saint-Jean-de-Dieu, « Les malades sont rongés par l’anxiété des soignantes »
Léa Sciuto insiste sur des petites choses qui incarneraient à ses yeux une main tendue à l’égard des soignantes :
« C’est bête mais dans mon service on aimerait bien des tickets restaurant. Normalement, on a 36 minutes de pause le midi, mais comme on ne doit pas laisser le service sans un minimum de deux infirmières, on a à peine dix minutes chacune. Donc soit tu manges un sandwich à toute vitesse, soit tu vas aux toilettes ou soit tu vas fumer une clope. Ce n’est pas une vie. »
D’après l’infirmière, les semaines les plus difficiles pour les soignantes ont un impact direct sur la santé des patients :
« Ils ressentent tout. Beaucoup sont très seuls, et on est un peu comme leur famille, en tout cas leur entourage quotidien. Voir les équipes anxieuses, débordées, ça les ronge aussi. »
Léa Sciuto au centre, infirmière, entourée de ses collègues de l’hôpital Saint-Jean-de-DieuPhoto : LS/Rue89Lyon
Elle conclut, fataliste :
« Nos conditions de travail sont connues par tout le monde, comment voulez-vous donner envie aux gens de travailler à l’hôpital ? Même moi, je ne suis pas sûre de rester. Si je dois avoir une vie de famille par exemple, il faudra au moins que je change d’hôpital. »
Un fatalisme partagé par Yasmina Ferkous, syndiquée SUD Santé. Elle officie en tant que psychologue petite enfance dans les centres médico-psychologiques (CMP) du territoire qui dépendent de l’hôpital Saint-Jean-de-Dieu :
« Je me pose parfois la question de quitter mon boulot. »
Cela fait quinze ans que Yasmina Ferkous est psychologue pour cet hôpital psychiatrique :
« J’ai l’impression qu’on ne veut plus de psychologues dans le service public, qu’on veut cantonner le soin a minima. On nous fait entrer dans des logiques de rentabilité et de productivité qui ne collent pas avec notre action. »
« On ne peut plus prendre le temps de soigner à l’hôpital Saint-Jean-de-Dieu »
Yasmina Ferkous se sait utile. Elle illustre :
« On travaille avec des famille à Vénissieux, aux Minguettes, qui n’ont pas la culture du psychologue ; on participe à une action pluridisciplinaire qui complète celle des équipes soignantes. »
Un bilan partagé par son collègue Nicolas Morales qui travaille lui aussi dans les CMP, ainsi qu’en service d’addictologie :
« On prépare un système de santé à deux vitesses, et on offrira le minimum du minimum aux plus précaires. Si on cesse de contenir le mal-être par le soin, on finira par voir nos patients à la télé, avec une kalachnikov. »
Céline Pivetta est déléguée CGT, infirmière à Saint-Jean-de-Dieu depuis vingt ans, en service psychothérapique de crise, qui accueille -comme son nom l’indique-, les patients qui ont vécu une période de détresse. Elle considère que ceux-ci sont renvoyés chez eux de plus en plus prématurément :
« On ne prend plus le temps de soigner. Quand on a un départ de patient, on fait parfois un pari, tant c’est précoce. Il arrive qu’on le revoit deux semaines après dans un état encore plus catastrophique. C’est grave. »
Céline Pivetta poursuit :
« Ça nous rend malade de penser à la détresse des patients qu’on ne peut pas prendre en charge, livrés à eux mêmes. »
« Ça ne dérange pas trop de mal payer les professions féminines »
Parallèlement, elle déclare comprendre que les métiers du soin n’ont plus grand-chose d’enviable :
« Notre convention collective fait démarrer les salaires à 350 euros en dessous du SMIC, ceux-ci n’ont pas été revalorisés depuis 2012, il n’y a pas eu de hausse des primes pour les heures travaillées les nuits week-end depuis 2010… »
De gauche à droite : Sandra Werck, Céline Rouane et Céline Pivetta, infirmières à l’hôpital Saint-Jean-de-Dieu à LyonPhoto : LS/Rue89Lyon
Elle en profite pour tacler :
« Vu que c’est une profession féminine, ça ne dérange pas trop. »
Céline Pivetta insiste, il est urgent d’organiser des états généraux de la psychiatrie afin de favoriser le recrutement et parvenir à faire rester les soignantes expérimentées. Un constat partagé par Sandra Werck, infirmière syndiquée à SUD Santé et officiant en pédopsychiatrie dans les CMP de Vénissieux :
« La pression est de plus en plus importante, c’est insoutenable. On force pour ne pas laisser entrer de patients, et après on force dans l’autre sens pour les faire sortir le plus vite possible. »
Elle considère que la psychiatrie est toujours l’un des parents pauvres de la médecine :
« On ne se poserait pas la question de soigner un enfant qui a du diabète. Pour un enfant qui a des soucis psy, on se la pose. »
Elle poursuit :
« On met tout le mal-être des jeunes sur le dos du Covid. Peut-être qu’il n’y a pas que ça. Peut-être que comme on déserte la psychiatrie publique, on n’a pas pu voir qu’ils avaient des soucis dès l’enfance. »
Pour conclure, elle souligne la baisse des lits et la hausse démographique dans la métropole :
« Je ne parle même pas des médecins. Il y a au moins trois services sans médecins à Saint-Jean-de-Dieu. On envoie des intérimaires parfois, mais ce n’est pas ça qui constitue une équipe solide. »
Rassemblement devant l’hôpital psychiatrique Saint-Jean-de-Dieu, à Lyon ce jeudi 9 juin 2022 pour dénoncer la fermeture estivale de deux services ainsi que la dégradation des conditions de travail.Photo : LS/Rue89Lyon
Un duel est attendu dans la 3e circonscription du Rhône (une partie des 3e, 7e et 8e arrondissements de Lyon), pour le second tour des législatives. Au vu des résultats des élections présidentielles, la future députée sera soit la candidate de la majorité présidentielle Sarah Peillon, soit la candidate de l’union de la gauche Nupes, Marie-Charlotte Garin.
Pour cette 3e circonscription du Rhône, on peut déjà s’engager sur des noms pour le second tour des législatives. Compte tenu des récentes élections, on s’achemine vers un duel entre la candidate de la majorité présidentielle et celle de la Nupes. Ce sera donc fort probablement une députée pour représenter une partie des 3e, 7e et 8e arrondissements – merci le tripatouillage de la carte électorale.
Contours de la 3e circonscription législative du Rhône. Un découpage à cheval sur trois arrondissements de Lyon
Sarah Peillon, une candidature cinq ans trop tard ?
Le député sortant LREM, Jean-Louis Touraine, ne se représente pas dans cette circonscription de Lyon intra-muros. A bientôt 77 ans, l’ancien premier adjoint de Gérard Collomb passe enfin le relais promis à son attachée parlementaire, Sarah Peillon, la référente de la République En Marche pour la métropole de Lyon. Malheureusement pour elle, ses chances d’élection sont bien plus réduites qu’en 2017, aux lendemains de la première élection d’Emmanuel Macron.
Il y a cinq ans, dans cette troisième circonscription du Rhône, l’ancien ministre de l’économie était arrivé en tête du 1er tour avec 30,23% des voix devant Jean-Luc Mélenchon à 24,71%. Jean-Louis Touraine, qui était député sous l’étiquette PS, n’avait eu aucun souci pour être élu dans la foulée, aux législatives, sous les nouvelles couleurs de la République en Marche.
Cinq ans plus tard, l’écart s’est inversé. C’est Mélenchon qui est arrivé en tête de la présidentielle dans cette circonscription lyonnaise avec 35,35% des voix contre 28,94% pour Macron.
Attachée parlementaire et élue d’opposition du 7e arrondissement, Sarah Peillon, 41 ans, connaît bien la circonscription. Certes, cette 3e circonscription du Rhône compte des quartiers qui ont placé Macron en tête en 2017 et encore en 2022, notamment dans le 3e et 8e arrondissements, au nord de la préfecture et au sud de Monplaisir. Mais cette année, l’immense majorité des bureaux de votes a mis largement en tête Mélenchon. Et ces quartiers font partie des secteurs qui ont le plus voté pour les écologistes aux municipales de 2020.
Marie-Charlotte Garin, le seul espoir des écologistes EELV
Marie-Charlotte Garin (Europe Ecologie Les Verts – EELV) porte les couleurs de l’union de la la gauche Nupes. C’est la seule chance pour les écologistes canal historique d’obtenir un·e député·e dans le Rhône. Aux termes de l’accord national Nupes, La France insoumise (LFI) et les écologistes se sont partagés les circonscriptions gagnables du Rhône : la banlieue rouge (6e, 7e et 14e circonscription) + la 1ère circo de Lyon) pour LFI et les trois circonscriptions restantes de la ville écolo pour EELV.
Dans la 2e circonscription du Rhône (le nord de Lyon), c’est un allié d’EELV, le député sortant ex-LREM passé à Génération écologie, Hubert Julien-Laferrière, qui a été investi, au grand dam d’une bonne partie de la gauche. Dans la très à droite 4e circonscription, le co-président des élus métropolitains EELV, Benjamin Badouard, a peu de chance d’être élu dans ce secteur très à droite de Lyon.
La 3e circonscription du Rhône représente donc le seul espoir local d’EELV, au pouvoir à Lyon depuis 2020. Pour faire campagne à plein temps, la jeune – elle a 26 ans – Marie-Charlotte Garin a récemment arrêté son job de directrice de cabinet de la maire écologiste du 5e arrondissement. Un poste qu’elle occupait après un début de carrière professionnelle à Handicap international.
Dans la 3e circonscription du Rhône (une partie des 3e, 7e et 8e arrondissements de Lyon), la députée sera soit la candidate de la majorité présidentielle Sarah Peillon (à gauche), soit la candidate de l’union de la gauche Nupes, Marie-Charlotte Garin (à droite). Photo : propagande électorale.
Une nouvelle voix de la droite LR et un candidat RN qui brandit la photo de sa femme noire
Outre ce duo qui joue les premiers rôles, deux autres candidatures dominent dans cette 3e circonscription lyonnaise du Rhône. Il y a tout d’abord Béatrice de Montille, la candidate LR. Cette conseillère municipale de Lyon, élue dans le 3e arrondissement, donne de la voix dans les rangs de l’opposition depuis le début de son mandat. Soutien d’Eric Ciotti à la primaire LR, la cheffe d’entreprise – fondatrice de la marque « Merci Maman » – va essayer de faire moins pire que le score de Valérie Pécresse et ses 4,48%.
On peut souligner également la première candidature de Gérard Vollory, pour le Rassemblement national. Le nouveau candidat du RN remplace le fleuriste de la Guillotière, Michel Dulac, qui a émigré dans la 11e circonscription du Rhône. Gérard Vollory s’est illustré dans cette campagne lors d’un débat sur France 3 au cours duquel il a brandi la photo de sa femme noire pour se défendre d’être raciste. Il n’est pas le seul candidat d’extrême droite puisqu’il doit compter avec Olivier Delucenay, le candidat du parti d’Eric Zemmour, Reconquête !.
Des candidatures postmonétaires dans la 3e circonscription
A noter la troisième candidature de Marc Chinal. Ce militant décroissant « post-monétaire » se présente cette fois-ci, sous la bannière Notre futur. Il n’est pas le seul qui porte les idées d’une société post-monétaire. Trois autres candidat·es sont à l’affiche dans les trois autres circonscriptions de Lyon.
Cette 1ère circonscription du Rhône qui concerne plusieurs arrondissements de Lyon est de longue date passionnante de débats et d’enjeux socio-politiques. Son député sortant LREM (désormais Renaissance), Thomas Rudigoz, ancien maire du 5e arrondissement de Lyon, peut suer devant la perspective de se faire grignoter des points par la candidate LFI Aurélie Gries ainsi que par un candidat dissident.
La 1ère circonscription du Rhône est très étalée et comprend le 5e arrondissement ainsi qu’une partie du 9e, du 2e au sud de la presqu’île, du 7e au sud de Jean Macé et du quartier Grand Trou dans le 8e arrondissement.
Thomas Rudigoz au 2ème tour des législatives à la préfecture du Rhône le 18 juin 2017.Photo : HH/Rue89Lyon
Un débat à Lyon sur la sécurité et les libertés individuelles ?
Au cours de son mandat, Thomas Rudigoz a particulièrement investi le champ d’action de la sécurité. Il avait notamment tenté de calmer les esprits échauffés devant le projet de loi de « sécurité globale » qui mettait à mal la liberté à informer (son article 24 prévoyait de punir une « utilisation malveillante d’images de policiers ou gendarmes », interdisant de filmer les forces de l’ordre).
Les libertés individuelles constituent ainsi l’un des sujets l’opposant à sa principale adversaire, la candidate Nupes et élue LFI du 7e arrondissement. Adjointe en mairie d’arrondissement, en charge de la petite enfance et de la vie associative, Aurélie Gries a notamment travaillé dans l’établissement pénitentiaire pour mineurs de Meyzieu.
La France insoumise, au sein de la Nupes, voudrait nourrir quelques espoirs la concernant au regard du score atteint ici par Jean-Luc Mélenchon lors du premier tour des élections présidentielles, 31,54%, juste devant Emmanuel Macron qui a compté 30,88% des voix. Concernant les réserves de voix à gauche, la 1ère circonscription est l’un des territoires où le candidat EELV Yannick Jadot s’est le moins écrasé (7,11% des voix).
Un double-dissident entre la gauche et le centre-droit
Grégory Dayme est aussi candidat sur la 1ère circonscription de Lyon, avec l’envie d’en découdre à gauche comme à droite.
Soutenu par Gérard Collomb, qui fut -on s’en souvient- le premier soutien d’Emmanuel Macron et modeleur du parti LREM à Lyon, Grégory Dayme peut être considéré comme un dissident face à Thomas Rudigoz, député sortant ré-investi. Il a même décidé de s’afficher sur ses tracts de campagne mais aussi sur le terrain avec un Gérard Collomb tout sourire, lui faisant bénéficier de son reste de capital sympathie et crédibilité à Lyon.
Grégory Dayme se présente aux élections législatives de 2022 (1ère circonscription), soutenu par Gérard Collomb. FB du candidat
Ce n’est pas tout. Capable d’un grand écart, Grégory Dayme peut aussi être considéré comme un dissident de la gauche, face à Aurélie Gries de la Nupes, puisqu’il est soutenu par le PRG. Vous vous y retrouvez ? Si ce n’est pas le cas, cet agent immobilier de 46 ans tente de s’expliquer, dans la presse locale :
« J’ai beau être un homme de gauche, je me considère comme progressiste. Et lorsque je regarde la Nupes, je ne les trouve pas dans le progrès. »
À l’extrême droite, des jeunes femmes novices en politique
A l’extrême droite, les partis d’Eric Zemmour et de Marine Le Pen vont là encore devoir se partager les points de leurs électeurs.
Pour le premier et son parti Reconquête! (qui a fait à peine plus de 7% des voix au premier tour des présidentielles), on trouve une novice en politique, qui a fait de « la recherche » en Lettres modernes. Âgée de 25 ans, Sixtine Bonfils se lance et observe en elle des similitudes avec son chef de parti, se qualifiant de « sincère » et d’ »un peu maladroite ».
Le Rassemblement national a également investi une très jeune femme, Voliara Gagarine, inconnue jusque là du microcosme politique.
À l’inverse, Lutte ouvrière présente sur cette circonscription un de ses militants les plus ancrés, engagé depuis 25 ans dans le parti et candidat à de multiples reprises sur le territoire, Jim Bugni.
La liste de l’ensemble des candidat·es dans l’encadré ci-après, ainsi que les résultats du premier tour des élections présidentielles 2022.
Plusieurs collectifs, syndicats, partis et associations de lutte contre les violences faites aux femmes appellent à un rassemblement ce vendredi 10 juin à Lyon.
Le collectif droits des femmes 69 rappelle le nombre de féminicides depuis le début de l’année, 55 en France selon le décompte de l’association Nous Toutes. Dans le Rhône, cinq femmes ont été tuées par un conjoint, ex-conjoint ou homme de leur famille depuis le 1er janvier 2022.
Ce vendredi 10 juin, un rassemblement est donc programmé pour « lutter contre les violences sexistes et sexuelles ». Le rendez-vous est donné à 18h sur la place de la Comédie à Lyon.
Lutter pour les droits des femmes « partout dans le monde » depuis Lyon
Le collectif veut aussi protester contre « les reculs des droits des femmes au niveau international » et mentionne le droit à l’avortement menacé aux États-Unis, les femmes victimes de viol en Ukraine ou la fermeture des écoles pour filles et le durcissement des règles religieuses pour les femmes en Afghanistan.
« Pour le droit à l’avortement, contre les violences sexistes et sexuelles, contre la misère et la guerre, pour l’émancipation des femmes du monde entier : mobilisons-nous ! », appellent dans un communiqué plusieurs organisations du Rhône qui participeront au rassemblement.
On retrouve parmi les signataires le Collectif Metoo, le Planning Familial 69, plusieurs syndicats et partis politiques et Femmes solidaires Rhône.
Il y a un an, nous écrivions un article à propos de l’association Agir. Installée à Bron, cette dernière fait de la récupération solidaire afin d’aider plusieurs dizaines de personnes chaque semaine et d’éviter le gaspillage. Attaquée en justice, elle lance un appel aux dons pour assurer la survie de l’association. Elle continue également de chercher un local.
Elle fait partie des associations nées durant le confinement. Depuis mars 2020, Agir, anciennement nommée DLC (pour « détournement libre de consommation »), récupère des invendus dans l’Est de Lyon. À Bron, elle redistribue ces produits de récupération chez-elle et au marché à des personnes dans le besoin.
A la suite de différends avec ses voisins, liés à l’activité de l’association, la présidente de l’association a été poursuivie en justice. Des habitants lui reprochent les passages nombreux des membres de l’association pour aller déposer les produits de récupération, la distribuer, etc.
Pour assurer la pérennité de l’association, cette mère de famille nombreuse a lancé une cagnotte.
« Si l’association disparait faute de fonds, des dizaines de familles et d’innombrables jeunes se retrouveront démunis, privés de leur socle commun de partage, d’entraide, de rire », déplore-t-elle.
À Bron, elle cherche un local pour continuer son activité solidaire
Pour pérenniser l’activité de l’association, la présidente cherche également un local, afin de ne plus rencontrer de problèmes avec ses voisins. En parallèle, elle cherche à monter une structure pour apporter de l’aide plus globale aux jeunes car, en majorité, l’association touche des personnes âgées de 18 à 25 ans.
Les retours de grandes surfaces s’accumulent à Bron.Photo : PL/Rue89Lyon.
Le festival a été en stand by « pour les raisons que l’on connaît » ; l’équipe du ciné Mourguet lance donc avec un certain enthousiasme une 16ème édition de « La Caravane des cinémas d’Afrique » à Sainte-Foy-lès-Lyon mais aussi ailleurs en région.
Après Cannes et ses stars sur tapis rouge, la « Caravane des cinémas d’Afrique » devrait vous redonner le goût des sorties cinéma. Plusieurs réalisateurs et réalisatrices venues du continent africain sont invité.es à présenter leurs films, en compétition ou hors compétition, ainsi que des documentaires.
Parmi elles, Nina Khada, qui a réalisé en 2016 son premier court métrage documentaire sur sa grand-mère, « Fatima », en utilisant des archives coloniales françaises.
Le film a été sélectionné dans une cinquantaine de festivals et a reçu plusieurs prix. Son second film « Je me suis mordue la langue » est une rencontre avec les habitant.e.s de Tunis autour de la quête de sa langue perdue.
Sana Akroud, connue comme comédienne au Maroc mais présentera son deuxième long métrage, « Myopa ». C’est d’ailleurs le cinéma marocain qui est mis à l’honneur pour cette 16ème édition du festival.
A noter également, la projection d’un documentaire qui a beaucoup fait parler de lui, « Marcher sur l’eau« . Il est signé Aïssa Maïga, que l’on connaît davantage comme comédienne en France.
Tourné dans le nord du Niger entre 2018 et 2020, ce film raconte l’histoire du village de Tatiste, victime du réchauffement climatique, qui se bat pour avoir accès à l’eau par la construction d’un forage. Chaque jour, Houlaye, 14 ans, marche des kilomètres pour aller puiser l’eau essentielle à la vie du village.
L’AS Saint-Étienne a été reléguée en Ligue 2, à la suite de sa défaite contre Auxerre le 29 mai dernier. Au-delà des incidents survenus ce soir-là, c’est tout un pan de l’histoire stéphanoise qui semble se tourner. Jean-Guy Riou supporte l’ASSE depuis plus de 40 ans.
Il raconte la gloire des Verts dans les années 70, où l’on venait de Lyon supporter Saint-Étienne, jusqu’à aujourd’hui, où les plus jeunes préfèrent désormais soutenir Lyon ou le PSG. Nous avons recueilli son témoignage.
« Dans les années 70, les gens venaient de Lyon supporter Saint-Étienne ! »
« J’ai 54 ans et je suis supporter de l’ASSE depuis que je suis tout gamin. Je me souviens, j’habitais dans un petit village d’Ardèche. En 1976, j’avais 8 ans et le maillot vert de Manufrance. Mon père n’était pas spécialement fan de foot mais il regardait les matches de l’ASSE. Moi, j’avais le droit de regarder le premier quart-d’heure avant d’aller me coucher.
J’étais comme un fou devant la télé !
A l’époque, Saint-Étienne était au top du foot français, c’était presque le seul club qu’on voyait à la télévision. Il avait une dimension européenne, il représentait le renouveau du foot français. Il portait aussi les valeurs ouvrières et de fidélité. Dans les années 70, les gens venaient de Lyon supporter Saint-Étienne !
Plus de 40 ans plus tard, je suis aujourd’hui président de l’un des groupes de supporters de l’ASSE : l’Union des supporters stéphanois (USS), qui est issue d’une scission des Associés supporters (AS).
C’est la 4e relégation de l’ASSE en ligue 2 que je vis : 84, 96, 2001 et maintenant 2022. Le problème c’est qu’on sait quand on descend, mais jamais quand on remonte. Beaucoup de supporters s’y attendaient, mais on croyait quand même au maintien. Après tout, le vert est la couleur de l’espoir !
« Tout le monde sait que tant que l’ASSE tourne, il y aura du monde dans les bars et les restaurants stéphanois »
Cette 4e relégation, moi je ne m’en remets pas. La saison a été catastrophique et avec cette relégation en ligue 2 on va se retrouver dans des villes qui ne font pas rêver, avec moins de supporters… Je pense que le club a loupé le palier des années 2010-2015 où le foot a beaucoup changé avec les investissements qataris dans des clubs pour les faire perdurer en ligue 1.
Il y avait déjà un déficit structurel qui a explosé et le club a été obligé de vendre de jeunes joueurs prometteurs comme William Saliba qui joue aujourd’hui à l’OM… Nous avons écopés de plusieurs sanctions et de matches à huis-clos ce qui crée aussi un manque à gagner.
Pour le club en lui-même, cette relégation est catastrophique. Si la vente ne se fait pas, ils seront obligés de licencier des salariés, qui sont actuellement au nombre de 300 environ. Au niveau de la ville de Saint-Étienne, l’ASSE attire des touristes qui viennent voir le stade, le musée des Verts…
Tout le monde sait que tant que l’ASSE tourne, il y aura du monde dans les bars et les restaurants stéphanois. La mémoire de l’époque de gloire des années 70 reste. L’ASSE c’est une histoire, un patrimoine, presque une légende du foot.
« Aujourd’hui, Saint-Étiennene fait plus rêver les jeunes qui préfèrent soutenir Lyon ou le PSG »
L’image du club est entachée par les incidents qu’il y a eu le 29 mai après le match contre Auxerre qui a signé la relégation de l’ASSE en ligue 2. En plus, c’est arrivé le lendemain des incidents au Stade de France donc je pense que les sanctions vont être lourdes. Au lieu de s’attaquer aux fautifs en particulier, ils punissent tout le monde. On va encore perdre des adhérents… Le papy qui emmène son petit-fils voir les matches sera puni aussi.
Je fais aussi partie de l’Instance nationale du supportérisme (INS) [installée au ministère des Sports depuis 2017, l’INS vise à renforcer le dialogue avec les supporters dans le cadre de la lutte contre le hooliganisme, ndlr]. On a mis en place des groupes de travail sur la gestion des supporters : référents supporters, tribunes debout sécurisées, pyrotechnie encadrée…
Nous avons aussi travaillé par le biais de la fondation « Daniel Nivel » à la mise en place de policiers référents, locaux, dans quelques clubs. A la prochaine saison, il y en aura huit répartis dans des clubs de ligue 1 et 2, dont un pour l’ASSE.
Il y a un déclin certain chez les supporters. On est environ 700 cette année à l’USS, contre 1700 il y a dix ans. Aujourd’hui, Saint-Étienne ne fait plus rêver les jeunes qui préfèrent soutenir Lyon ou le PSG, et les rangs des supporters vieillissent.
J’ai trimballé mes enfants de match en match mais ils ne sont pas prêts à reprendre le flambeau. Sauf peut-être ma fille de 21 ans… »
L’ASSE a été reléguée en Ligue 2 fin mai 2022, pour la 4e fois. Image d’illustration par Anissa Can de Pixabay
Du rap engagé, de l’afro-funk de qualité, du hip-hop léché, du rock indé… Le festival « Luciol in the sky » devrait illuminer le mâconais, avec le gros style de Fatoumata Diawara, le blues caribéen de Delgres, la musique déjantée et très orchestrée de The Bermudaz, les mots qui frappent de YN (rap) ou le hip hop de Dope Dod…
N’oublions pas de citer les incontournables artistes d’EZ3kiel, fabricants de dub électro de première catégorie, actifs depuis bientôt 30 ans.
Une vente aux enchères de 45 tours rares ou dédiés aux fans de l’objet est aussi prévue, fomentée par le magazine Sparse.