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A Lyon, un an de répit pour le squat du Chemineur

Le tribunal a donné un délai de 14 mois avant l’expulsion du squat du Chemineur (Lyon 4è), où sont hébergés 45 jeunes migrants. ICF Habitat, le bailleur social de la SNCF, en avait demandé l’expulsion pour y bâtir des logements sociaux. La décision du tribunal est un soufflet pour le propriétaire mais aussi la Métropole qui va devoir elle aussi participer à la pérennisation du squat.

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squats jeunes migrants Lyon Croix-Rousse

La décision du tribunal est tombée ce mardi 9 novembre. Dans leur combat judiciaire contre ICF Habitat, bailleur social de la SNCF, les membres du squat, Chemineur, a gagné 14 mois de répit, d’après le Collectif de soutien aux migrants de la Croix-Rousse.

Pour rappel, ce squat se situe dans un des bâtiments décrépis, voués à la démolition, situés derrière le 52 rue Denfert-Rochereau (Lyon 4è). Dans celui-ci, des membres du collectif croix-roussien logent des jeunes migrants sans logement depuis juin dernier. Pour cela, ils se font aider par le collectif Amie (Accueil des mineurs isolés étrangers, la Cimade (Comité inter-mouvements auprès des évacués), la Cum (coordination urgence migrants) et la Ligue des droits de l’homme. Le bâtiment est non meublé et dépourvu de chauffage et d’électricité.

« Le tribunal considère que ces jeunes à la rue sont en danger »

A l’époque, la plupart des jeunes migrants viennent du campement du square Gustave-Auguste Ferrié, situé à cent mètres. Ils sont issus de pays en développement ou en guerre : Guinée-Conakry, Gambie, Pakistan ou encore Nigéria… La plupart sont des garçons et ont entre 14 et 16 ans. Ils se revendiquent tous mineurs mais le Centre de mise à l’abri et d’évaluation (CMAE) des mineurs non accompagnés de la Métropole de Lyon ne reconnaît par leur minorité.

Le bâtiment a beau ne pas être chauffé, et meublé avec de la récup’, aucun lit ne reste jamais vide. Parfois même, des jeunes fondent en larmes devant les portes car il n’y a pas assez de place pour les accueillir.

Les soutiens demandent de l’électricité au Chemineur

Face à ce constat, le tribunal a donné une décision favorable aux associations, leur garantissant qu’elles pourront user des lieux pour les 14 prochains mois. D’après le Collectif de soutien aux migrants de la Croix-Rousse :

« Le tribunal considère que ces jeunes à la rue sont en danger et qu’ils doivent voir respecter leurs droits fondamentaux relevant de la protection de l’enfance et de la responsabilité de la Métropole (qui en a la compétence). »

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Le 25 juin, le Collectif de soutien aux migrants de la Croix-Rousse a investi ce bâtiment du 4e arrondissement de Lyon, baptisé le « Chemineur », pour y héberger les jeunes migrants sans solution de logement.

Le collectif urge donc la Métropole de prendre à son tour des mesures concrètes afin de protéger les jeunes migrants. Ils demandent à ce que soient aidés les 45 jeunes du Chemineur, mais aussi les jeunes à la rue et sous tente près des jardins de la Grande-Côte. Le collectif demande aussi au propriétaire, ICF Habitat, de rétablir l’électricité au plus vite.


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Renaud Payre manifestant

Photo : PL/Rue89Lyon.

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