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Actualités, enquêtes à Lyon et dans la région

Pollution aux perfluorés : un scandale sanitaire au long cours

Pollution aux perfluorés : un scandale sanitaire au long cours
L’usine Arkema, de Pierre-Bénite, au cœur d’un scandale autour des perfluorés dans la métropole de Lyon.

Chaque mois, Rue89Lyon revient en podcast sur l’une de ses enquêtes au long cours, la décortique, et livre l’essentiel de ce qu’il faut en retenir. Au menu du jour : le suivi de la pollution aux perfluorés au Lyon, avec cette question : comment enquêter sur un scandale qui dure dans le temps ?

En juin 2024, cela fera deux ans que le scandale sanitaire de la pollution aux perfluorés a éclaté à Lyon. Peu à peu, la colère des débuts a laissé place à une drôle d’attente… Que faire face à cette pollution ? Faut-il condamner le groupe Arkema et appliquer le principe de pollueur payeur ? Où en est l’État dans les études menées ? Quelles actions engager afin de maintenir la pression sur le groupe ou sur les services de l’État ?

Dans le cadre de l’émission Regards sur l’actualité de Radio Anthropocène, Rue89Lyon revient sur un scandale qui s’inscrit dans le temps. Objectif faire un point sur les enquêtes, sur les actions lancées… Mais aussi sur le manière de travailler un sujet complexe, d’un point de vue journalistique. Nous vous proposons les coulisses de recherches débutées en juin 2022.

Cette mise au point a été suivie par un entretien avec Camille, militant d’Extinction Rebellion. Ce dernier a notamment tenté de répondre à une de nos questions : comment gère-t-on un tel scandale sur plusieurs années ? Comment se fait la jonction entre militants lyonnais et collectifs d’habitants du sud de la métropole ?

Pollution aux perfluorés à Lyon : des articles pour mieux comprendre

Pour aller plus loin, nous vous invitons à retrouver (une partie de) nos articles consacrés à ce sujet ci-dessous. Une partie d’entre eux concerne la pollution en elle-même, d’autres sont des enquêtes sur les inspecteurs des installations classés. Car depuis le début du scandale, Rue89Lyon s’interroge sur les raisons qui ont amené à ces pollutions. La rédaction a également créé une carte pour documenter ces phénomènes problématiques.

Autrement, débranchez votre cerveau, et connectez vos oreilles. Bonne écoute !

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Dix ans du Sucre à Lyon : « on a participé à rendre attractive la Confluence »

Dix ans du Sucre à Lyon : « on a participé à rendre attractive la Confluence »
Le Sucre est situé sur le toit de la Sucrière. Une terrasse panoramique de 450 m2 contourne le club.

Le Sucre s’est imposé en dix ans comme un club incontournable de Lyon, dépassant les frontières de la région. Son ascension reste symbolique des mutations du quartier Confluence.

Une grande terrasse dominant la Saône, trois silos iconiques gardant l’entrée, le tout dans un ancien bâtiment industriel reconverti en lieu culturel. Bienvenue au Sucre, club emblématique de la Confluence (Lyon 2e).

De par son emplacement sur le toit de la Sucrière, friche industrielle reconvertie en lieu culturel en 2003, l’établissement de nuit coche toutes les cases du lieu hype, construit à l’écart des zones densément peuplées. Symbole à la fois d’une ancienne culture underground et de gentrification. « L’expérience du Sucre se vit dès l’entrée, avec ces silos, les marches et cet ascenseur qui donne sur la terrasse extérieure », décrit avec emphase Cédric Dujardin, directeur de la structure.

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Après un désaccord, le président de Lyon 3 révoque une vice-présidente étudiante

Après un désaccord, le président de Lyon 3 révoque une vice-présidente étudiante
La manufacture des tabacs, Université Lyon 3.

Mercredi 20 décembre, Lucie Coutant, vice-présidente étudiante (VPE) de l’Université Lyon 3 a été démise de ses fonctions par le président Éric Carpano. La veille, le syndicat étudiant UNEF, dont elle est également membre, a envahi le conseil d’administration pour empêcher un vote de suppression de places en master.

Choquée et révoltée. C’est l’état dans lequel s’est retrouvée Lucie Coutant, mercredi 20 décembre matin lorsqu’elle a reçu un mail du président de l’Université Lyon 3. Il lui indique qu’elle est démise de ses fonctions de vice-présidente étudiante du conseil d’administration (CA), au motif qu’elle « a manqué à [son] obligation de loyauté à l’égard d’une équipe à laquelle [elle] appartient. »

À l’origine de ce mail, l’intrusion d’une dizaine de membres du syndicat étudiant UNEF lors du conseil d’administration du 19 décembre. Plusieurs étudiant·es syndiqué·es ont interrompu la séance en réclamant qu’une mesure concernant la réduction du nombre de places en master et en licence soit retiré du vote. C’est la première fois qu’un conseil d’administration est interrompu à Lyon 3.

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Le député Alexandre Vincendet renonce à son mandat métropolitain

Le député Alexandre Vincendet renonce à son mandat métropolitain
Alexandre Vincendet, député de la 7e circonscription du Rhône et patron de LR dans le Rhône. Photo Houcine Haddouche/Rue89Lyon

Alexandre Vincendet (LR), député de la 7e circonscription du Rhône, cumulait trois mandats, profitant d’un vide juridique. Le 1er décembre, le Conseil constitutionnel l’a obligé à en choisir un. Il va abandonner son mandat de conseiller de la Métropole de Lyon.

Alexandre Vincendet l’a annoncé dans une lettre adressée aux Rilliards. Le député LR gardera son mandat de conseiller municipal, et démissionnera de celui de conseiller métropolitain, selon une information de Tribune de Lyon. Un décision peu étonnante, venant de l’ancien maire de la commune, qui a bien du mal à lâcher les rênes de Rillieux-la-Pape.

S’il a du laisser le fauteuil de maire à Julien Smati (LR) après son élection en tant que député de la 7e circonscription du Rhône en 2022, Alexandre Vincendet confirme sa volonté de garder un pied dans son fief. « Je suis convaincu qu’on ne peut pas être un bon parlementaire sans être ancré profondément dans son territoire », défend-t-il dans sa lettre.

Cumul de mandat : un vide juridique clarifié avec le cas d’Alexandre Vincendet

Depuis une loi entrée en vigueur en 2017, les députés ne peuvent pas cumuler leur mandat avec celui de maire ni posséder plusieurs mandats locaux. Mais la Métropole de Lyon étant une institution bien particulière, unique en France, qui cumule les compétences d’un département et d’une communauté urbaine, ce statut particulier n’apparaissait dans aucun texte juridique sur le cumul des mandats.

Un projet de loi organique de l’ancien ministre de l’Intérieur Christophe Castaner, daté d’août 2019, prévoyait de remédier à cette incohérence, en ajoutant le mandat de conseiller métropolitain de Lyon à la liste des incompatibilités parlementaires. Mais il n’a jamais vu le jour.

Pour contrer ce cumul, Matthieu Vieira, élu EELV de la Métropole de Lyon, et Yves Durieux, conseiller d’opposition (EELV) à Rillieux-la-Pape, avaient alors déposé une question prioritaire de constitutionnalité transmise par le Conseil d’État au Conseil constitutionnel. L’affaire a été examinée à Paris, mardi 21 novembre.

Les membres du Conseil constitutionnel ont reconnu que le mandat de conseiller métropolitain était similaire, en termes de compétence, au mandat de conseiller départemental. Le 1er décembre, la haute juridiction a demandé à Alexandre Vincendet d’abandonner l’un de ses deux mandats locaux. Un choix qui a dû contrarier ce farouche opposé à la loi contre le cumul des mandats.

La Confluence, quartier vitrine de Lyon et nouveau faire-valoir des Écologistes

La Confluence, quartier vitrine de Lyon et nouveau faire-valoir des Écologistes
Immeubles dans le quartier Confluence à Lyon.

Ancienne friche industrielle, le quartier de la Confluence (Lyon 2e) a été transformé sous les mandats de Gérard Collomb. L’ancien maire le voulait « moderne » et « attractif ». Arrivés à la tête de la Métropole et de la Ville en 2020, les Écologistes récupèrent un projet déjà bien lancé, qu’ils ont immédiatement amendé. Comme Collomb, ils espèrent faire de ce quartier un exemple de leur politique.

« 5, 4, 3, 2, 1… ». Derrière Gérard Collomb, un immense rideau s’ouvre et dévoile le nouveau centre commercial de la Confluence. Devant lui, plusieurs milliers de personnes sont venues assister à l’évènement. Nous sommes en 2012 et la première phase du projet de réhabilitation du quartier de la Confluence tire à sa fin, pour 258 millions d’euros.

Après avoir chassé les prostituées à coup d’arrêtés anti-camionnettes, le socialiste Gérard Collomb a réussi son pari : faire de ces dizaines d’hectares de friches industrielles une vitrine pour la ville de Lyon. L’ancien maire a voulu modeler l’image d’une ville moderne, attractive, quitte à verser dans l’ultralibéralisme pour attirer entreprises et investisseurs.

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À Lyon, une nouvelle manifestation pour la Palestine ce samedi

À Lyon, une nouvelle manifestation pour la Palestine ce samedi
La mobilisation pour la Palestine reste forte à Lyon. Manifestation du 2 décembre

Le collectif 69 pour la Palestine appelle à un nouveau rassemblement samedi 23 décembre. Il aura lieu sur la place Bellecour (Lyon 2e), de 15h à 17h.

« Rassemblement, encore et toujours pour Gaza, pour la Palestine »

Le collectif 69 pour la Palestine appelle à poursuivre la mobilisation à Lyon, ce samedi 23 novembre. De 15h à 17h, les manifestant·es se rassembleront sur la place Bellecour pour réclamer le cessez-leu feu immédiat ainsi que la paix et la justice pour le peuple palestinien.

« Une paix juste et durable ne sera possible que dans le cadre de la reconnaissance des droits du peuple palestinien, de l’arrêt de la colonisation et de la fin de l’occupation israélienne, dans le respect de l’ensemble des résolutions de l’ONU. »

Communiqué du collectif 69 pour la Palestine

Une situation toujours désastreuse en Palestine

Bombardements, offensives terrestres, blocus… La situation pour les Gazaouis ne cesse de se détériorer. Selon les chiffres du ministère de la Santé du Hamas, à Gaza, depuis le 7 octobre au moins 19 667 Palestinien·es sont mort·es, 70% étaient des femmes et des enfants. Plus de 52 000 personnes ont été blessées. À quoi s’ajoutent les 1,9 millions de déplacé·es, selon des estimations de l’ONU.

Un rapport du Bureau de la coordination des affaires humanitaires des Nations unies (OCHA), publié mercredi, indique que la moitié de la population de Gaza souffre de faim extrême ou sévère, et 90 % est régulièrement privée de nourriture pendant une journée entière. 10 % seulement des denrées alimentaires nécessaires à 2,2 millions de personnes sont entrées à Gaza au cours des 70 derniers jours.

Plusieurs fois reporté, le vote du Conseil de sécurité des Nations unies (ONU) sur une nouvelle résolution pour améliorer la situation humanitaire et mettre fin aux hostilités devrait avoir lieu mercredi. Mardi, le porte-parole de l’Unicef, de retour de l’enclave palestinienne, a exprimé sa colère et fustigé les « cauchemars humanitaires infligés à un million d’enfants ».

« La totalité des organisations humanitaires alertent sur le désastre vécu par le peuple palestinien », fait remarquer le collectif rhôdanien dans son appel au rassemblement.

À Lyon, fortes mobilisations pour la Palestine et violences de l’extrême-droite

Le mouvement a été la cible d’attaques violentes de la part de l’extrême-droite. Le 11 novembre dernier, une conférence de soutien à la cause palestinienne organisée à la Maison des passages, dans le Vieux-Lyon (Lyon 5e), a été agressé par une quarantaine d’hommes encagoulés. Trois personnes ont été grièvement blessées. L’extrême-droite lyonnaise n’en était pas à son coup d’essai et avait déjà attaqué des évènements au sujet de la Palestine.

Malgré ce climat et près de quatre mois après le début du conflit entre Israël et le Hamas, les rassemblements à Lyon restent importants : la dernière manifestation du samedi 16 décembre avait rassemblé entre 3000 et 4000 personnes selon les organisateurs et 1850 selon la préfecture.

Bras de fer avec l’État : la ville de Lyon ouvre des places aux sans-abri avant Noël

Bras de fer avec l’État : la ville de Lyon ouvre des places aux sans-abri avant Noël
Les tentes s’accumulent dans la métropole de Lyon. Photo d’archive prise aux Minguettes, à Vénissieux. ©PL/Rue89Lyon

Mardi 19 décembre, la Ville de Lyon a annoncé l’ouverture de places en hôtel pour accueillir des familles de sans-abri. Après avoir appelé à maintes reprises l’État à agir, la majorité écologiste tente de se montrer à l’initiative. En face, Jamais sans toit reste peu convaincu par la manœuvre.

Montrer l’exemple pour inspirer l’État ? Mardi 19 décembre, la Ville de Lyon a annoncé l’ouverture de places en hôtel pour 94 personnes, dont 56 enfants à la rue. Alors que les températures ont joué avec le 0° ces derniers jours, la municipalité propose une solution pour une (petite) partie des familles vivant sans toit dans la Ville. Hébergées jusqu’à aujourd’hui dans des écoles, elles ne pourront plus y rester à partir de vendredi, date du début des vacances scolaires.

Après avoir mis à disposition un gymnase l’année dernière, la Ville remet en avant son engagement pour atteindre l’objectif « Zéro enfant à la rue ». Depuis l’hiver 2021, elle mobilise son patrimoine. L’ancien commissariat du 7e, huit logements de la Ville, l’Ehpad Villette d’Or et ses 140 places… En tout, elle assure mobiliser 350 places d’hébergement, mises à disposition de l’État ou bien payées de sa poche. Selon le Figaro, ce dernier investissement lui coûtera près de 40 000 euros.

Sans-abri : l’éternel aller-retour entre la Ville de Lyon et l’État

Le maire de Lyon enverra-t-il la facture à la préfecture ? Depuis un an, la collectivité s’est engagée dans un véritable bras de fer avec l’État, en charge de l’hébergement d’urgence (en théorie). De façon larvée d’abord, puis publiquement. En fin d’année dernière, la Ville avait tenté de pousser l’État à prendre ses responsabilités, sans succès, en menaçant de fermer un gymnase qu’elle avait ouvert. Cet automne, elle a officiellement attaqué en justice l’État, avec les villes de Paris, Rennes, Bordeaux, Grenoble et Strasbourg, pour le sous-dimensionnement de son aide aux sans-abri.

En faisant ce geste, elle remet en avant les manques de l’État face à une crise du logement qui ne cesse de se creuser. Depuis la crise sanitaire, les difficultés d’un système d’hébergement d’urgence archi saturé se font sentir fortement dans la métropole de Lyon. Les relations des élus avec la nouvelle préfète du Rhône Fabienne Buccio, qui semble inflexible, ne semblent pas s’améliorer.

Des enfants sans-abri à Lyon… ne peuvent pas rester hébergés à l’école

Ceci étant, ces ouvertures de places restent, elles aussi, largement insuffisantes. Selon le collectif Jamais sans toit, avant les annonces de la Ville, 176 enfants vivaient sans hébergement dans la seule ville de Lyon. Mathématiquement, il restera donc plus de 100 enfants sans solution pour les vacances.

Les derniers arrivés, ceux de l’école Michel-Servet (Lyon 1er), sont dans ce cas. Ces familles de Rroms, qui comptent des enfants scolarisés à l’école, ont perdu leurs cabanes de fortune lors des crues du Rhône, comme nous vous le racontions. Elles ont énormément souffert du froid couplé à l’humidité des lieux. Or, non seulement ces dernières n’ont pas de solution, mais la mairie du 1er s’oppose à leur accueil dans l’école, selon le collectif Jamais sans toit. « On est en colère, lâche Raphaël Vulliez, membre historique de Jamais sans toit. On dirait qu’ils font un tri dans la misère. »

Cette école a déjà été occupée à mainte reprises notamment sous la mandature de Gérard Collomb. Cette demande de la Ville, pour des raisons de sécurité, n’est pas comprise par le militant. Le collectif va se substituer aux collectivités pour leur payer 18 nuits d’hôtel. Coût de l’opération : 3000 euros. Une cagnotte a été lancée pour permettre cet accueil.

Du sans-abrisme au menu du conseil municipal

Autant dire que l’objectif Zéro enfant à la rue, fixé par la Ville en début de mandat, ressemble de plus en plus à un rêve inatteignable. La collectivité pourra cependant faire valoir ses efforts, lors du conseil municipal du jeudi 21 décembre. Au programme : plusieurs délibérations pour prolonger les occupations temporaires de bâtiments de la Ville.

Celles-ci concernent des appartements rue Servant, au profit du Foyer Notre-Dame des sans-abri, et d’autres Rue Buyer, à la suite d’une demande de la Direction départementale de l’emploi, du travail et des solidarités (DDETS) du Rhône. Une manière de montrer, à nouveau, sa bonne foi auprès des services de l’État.

France inter diffuse un reportage sur l’extrême droite à Lyon… sans parler de sa violence

France inter diffuse un reportage sur l’extrême droite à Lyon… sans parler de sa violence
Reportage de France Inter sur Lyon populaire, diffusé le 19 décembre.

Dans un reportage diffusé mardi 19 décembre dans la matinale, France inter a accompagné le groupuscule d’extrême droite Lyon Populaire au cours d’une maraude… sans mentionner les nombreux actes de violence de certains de ses membres, en particulier de son leader, interviewé, Eliot Bertin.

Mais que s’est-il passé à France Inter ? Dans un long reportage de quatre minutes diffusé ce mardi 19 décembre dans la matinale (et ses 4,7 millions d’auditeurs), la radio publique nationale a tendu le micro à une quinzaine de membres du groupuscule d’extrême droite Lyon populaire. Le reportage se concentre sur la mobilisation des groupuscules d’extrême droite radicale en France suite à la mort de Thomas à Crépol, et leurs « espoirs » de faire grossir leurs rangs.

La journaliste suit alors le mouvement Lyon Populaire au cours d’une maraude « de Noël » qui s’est tenue dimanche 17 décembre dans le Vieux-Lyon (l’un des fiefs de l’extrême droite à Lyon). Plusieurs « maraudeurs » y développent leurs opinions racistes. Marguerite, 20 ans, soutient : « Il y a le problème de l’immigration, celui de l’inflation, le problème identitaire, un souci écologique. Tout cela fait qu’on ne se reconnaît plus en tant que peuple français ». Baptiste en rajoute une couche : « Trop peu font le lien entre l’immigration et l’insécurité qui les touche ».

Des violences d’extrême droite survolées par France Inter

Celui que l’on entend le plus au micro est un certain Eliot Bertin. Leader de Lyon populaire, il gravite depuis de nombreuses années dans l’extrême droite radicale et violente à Lyon. Interrogé par France Inter, il n’occulte pas cette violence, mais elle est présentée comme de « l’autodéfense » et non comme « une violence aveugle et gratuite ». Avec près de cinq minutes de reportage, Lyon Populaire s’offre un beau coup de com’ en présentant sa facette la plus « acceptable » auprès des auditeurs de la matinale.

Certes, la radio tempère a minima les propos des nationalistes disant qu’« aucune étude ne précise ce lien [entre immigration et insécurité] » puis mentionne la présence d’un militant de Lyon Populaire à la descente raciste dans la quartier de la Monnaie à Romans-sur-Isère, le 25 novembre dernier. « À titre individuel, précise Eliot Bertin », rapporte encore France Inter. Mais les nombreuses actions violentes dans lesquelles sont impliquées des membres du groupuscule et plus particulièrement son leader à Lyon, elles, ne seront pas mentionnées.

Eliot Bertin, un des leaders violents de l’extrême droite lyonnaise

Pourtant, il y avait le choix. Eliot Bertin a d’abord milité au sein du Bastion social jusqu’à sa dissolution en 2018. C’est à leurs côtés qu’en avril 2018, il est interpellé à la suite d’une charge de l’extrême droite sur des militants antifascistes, à la sortie d’un concert de rock. Dans cette affaire, il ne sera finalement pas inculpé mais seulement placé sous le statut de témoin assisté.

C’est sur les cendres du Bastion social que naît Lyon populaire. Et c’est sous cette bannière que Eliot Bertin continue de se mobiliser… et de faire le coup de poing. Il est repéré par Rue89Lyon en 2021, rue Mercière, participant à une attaque aussi gratuite que violente à l’occasion du match France-Suisse durant l’Euro de football. À ses côtés, on retrouve Adrien R. dit Adrien Lasalle, ex-cadre de l’association dissoute Génération identitaire. Contacté, Eliot Bertin, n’avait pas donné suite. Quant à Adrien Lasalle, également contacté, il n’avait pas répondu. Ce dernier a été condamné en 2022 à 18 mois de prison dont six mois avec sursis pour avoir donné deux coups de couteau lors d’une autre agression.

Capture d’écran de la vidéo de revendication des violences rue Mercière sur le canal Telegram « Ouest Casual »

En 2022, on retrouve Eliot Bertin participant à une attaque sur des militants antifascistes qui manifestaient contre l’extrême droite, à Clermont-Ferrand cette fois-ci. À ses côtés : deux autres membres de Lyon populaire et le groupuscule Clermont Nationaliste. Plusieurs vidéos montrent la bande rouer de coups plusieurs militants antifascistes. Le matin même, Lyon Populaire organisait une collecte pour l’Ukraine et en avait fait la promotion sur ses réseaux sociaux. Illustration parfaite des deux facettes du groupuscule, et de celle qu’il choisit de montrer au public.

Pour continuer la chronologie, en 2023, une manifestation organisée en mémoire de Steve Maia Caniço – mort lors d’une charge de police durant une fête de la musique – est attaquée par Eliot Bertin et d’autres militants d’extrême droite radicale. En polo bleu ciel et short, le leader de Lyon populaire apparaît à visage découvert sur des vidéos de l’affrontement publiées sur les réseaux sociaux. Contacté, Lyon Populaire affirmait à Rue89Lyon n’avoir organisé « ni embuscade ni action ce soir-là », et n’avait pas souhaité faire de commentaire concernant la présence d’Eliot Bertin.

Le 21 juin 2022, des militants d'extrême droite ont attaqué le "fête de la musique populaire", dans le centre-ville de Lyon. Captures d'écran d'une vidéo de l'affrontement.
Le 21 juin 2022, des militants d’extrême droite ont attaqué le « fête de la musique populaire », dans le centre-ville de Lyon. Captures d’écran d’une vidéo de l’affrontement.

L’ombre de Lyon populaire derrière l’attaque d’une conférence sur la Palestine à Lyon

Plus récemment, une attaque menée dans le Vieux-Lyon (Lyon 5e) a été grandement médiatisée. Le 11 novembre dernier entre quarante et cinquante hommes encagoulés ont attaqué une conférence organisée à la Maison des passages, donnée par un médecin officiant à Gaza. Cette agression a fait trois blessés graves. L’une des victimes s’est vu prescrire 45 jours d’ITT.

Si l’attaque a été revendiquée par un groupe informel, le Guignol Squad, un nom utilisé depuis 2021 pour revendiquer diverses actions de l’extrême droite radicale lyonnaise, Rue89Lyon a pu mettre en évidence que l’individu interpellé à l’issue de l’agression (actuellement en détention provisoire) graviterait dans les sphères de Lyon populaire. Bien loin de l’ »autodéfense » proclamée dans le reportage de France inter.

Contactée, la journaliste autrice du reportage n’a pas souhaité donner suite à nos sollicitations. La rédaction de France inter n’avait pas répondu à notre demande d’interview à l’heure de publication de cet article.

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Au Progrès de Lyon : après la grève, une motion de défiance contre la direction 

Au Progrès de Lyon : après la grève, une motion de défiance contre la direction 
Les journalistes du Progrès lors d’un jour de grève de début décembre. Photo d’archive ©DR

Ce lundi 18 décembre, le Progrès à Lyon, le Bien Public à Dijon et le Journal de Saône-et-Loire, trois journaux du groupe EBRA, ont voté une motion de défiance envers leur direction. Après des années de difficultés, le syndicat national des journalistes (SNJ) dénonce des suppressions de postes, une surcharge de travail et l’absence d’un « vrai projet éditorial ».

La lutte se poursuit au sein du quotidien lyonnais, le Progrès. Une motion de défiance a été votée par 97% des salarié·es des rédactions du Bien Public, du Journal de Saône-et-Loire et du Progrès (BJP), ce lundi 18 décembre.

Elle est adressée au directeur de la publication et directeur général des titres, Pierre Fanneau, au rédacteur en chef, Xavier Antoyé ainsi qu’à l’ensemble de la rédaction en chef. « De mémoire de journaliste, c’est la première motion de défiance depuis une quarantaine d’années », indique Jérôme Morin, du Syndicat national des journalistes (SNJ), contacté par Rue89Lyon.

Au Progrès à Lyon, une rupture profonde avec la direction

353 salarié·es étaient invités à participer au vote de cette motion qui s’est tenu du mercredi 13 décembre au lundi 18 décembre au soir. 282 journalistes y ont pris part, soit 80% de participation. Largement adoptée, la motion acte « une rupture profonde entre les rédactions des trois titres du groupe Ebra (dont l’actionnaire est le Crédit mutuel) et ses dirigeants. » Surtout, elle est le dernier coup de gueule en date de journalistes qui s’opposent à « la politique de casse de [leurs] journaux ».

« On ressent une perte de confiance en l’avenir », témoigne Jérôme Morin, également journaliste au Progrès. Ce dernier mois, trois mobilisations ont eu lieu au sein du quotidien lyonnais. Elles font suite à l’annonce d’un plan d’économie qui prévoit onze suppressions de postes dont neufs de journalistes dans les rédactions de BJP. Un « plan social qui ne dit pas son nom », indique la motion de défiance. Des difficultés que rencontre le Progrès depuis des années. En 20 ans, le journal est passé de 300 à 235 journalistes.

À Lyon, les journalistes du Progrès face à des difficultés récurrentes et sans vrai projet éditorial

Ces réductions d’effectifs mettent d’autant plus en tension les rédactions qu’elles s’ajoutent à la réduction des formats et à la surcharge de travail imposée aux salarié·es. Le SNJ regrette l’absence de « projet éditorial concret ambitieux, pourtant urgent pour accompagner notre mue vers le numérique et maintenir notre diffusion print ». Lunatique selon le syndicat, la direction annonce tout et son contraire à ses effectifs :

« Un jour, elle veut mettre le paquet sur la vidéo, le lendemain, elle n’en a plus les moyens ».

Pour Jérôme Morin le recul des investissements et des moyens alloués aux rédaction est un « non sens-économique qui met en danger l’information de proximité. »

Il l’avoue pourtant : la motion de défiance, qui doit être remise mercredi à la direction, lors du comité social et économique d’EBM (Est Bourgogne Média), puis jeudi lors de celui du Progrès, reste symbolique.

Le journaliste espère qu’elle aura une influence sur les suppressions de poste, mais il n’est pas certain que le message des journalistes soit entendu. La motion de défiance regrette en effet que la direction ne prenne pas en compte les retour de terrains de ces salarié·es. « On est habitués à ne pas être écouté au sein de la rédaction, même lors des mouvements de grève », renchérit le journaliste du Progrès. Conséquence pour le SNJ et les journalistes ayant voté la motion de défiance : « La direction a perdu au fil du temps, toute légitimité et ne peut rester en place ».

Désobéissance civile : note salée pour Dernière rénovation au tribunal de Lyon

Désobéissance civile : note salée pour Dernière rénovation au tribunal de Lyon
La préfecture du Rhône a été repeinte en orange par Dernière Rénovation Lyon ce mercredi 22 mars.

Ce mardi 19 décembre, le tribunal de Lyon a condamné trois militant·es de Dernière rénovation, qui avaient repeint la préfecture du Rhône. Alors que le mouvement annonce un arrêt des actions à l’échelle nationale, il devra rembourser 80 000 euros au Département et à la préfecture.

« Je vous assure qu’elle ne part pas à l’eau… »

Cela avait été une réaction agacé d’un proche de la préfète, en mars dernier. Elle faisait suite à notre reportage sur une action de désobéissance civile de Dernière rénovation à Lyon. Trois militant·es, deux hommes et une femme d’une trentaine d’années, avaient alors été arrêté·es pour avoir repeint en orange la préfecture du Rhône, côté rue Commandant-Dubois. Six mois après le coup de peinture, la justice a rendu son verdict.

Après avoir planché plusieurs heures sur la question « ce qui est légitime est-il nécessairement légal ? » il y a deux semaines, le tribunal de Lyon a condamné les auteurs de l’action de désobéissance civile pour « dégradation en réunion ».

Pour rappel, les trois trentenaires, un ingénieur en reconversion, une orthophoniste et un travailleur social, avaient voulu alerter sur l’inaction climatique, et plus spécifiquement sur les manquements de l’État sur la rénovation énergétique du parc immobilier. Des actions similaires avaient eu lieu à Paris, Marseille, Nantes, Toulouse et Tours. 

Dernière rénovation ne convainc pas le tribunal de Lyon

Au cours de l’audience, une co-prévenue avait rappelé l’urgence de la situation. « Si on veut faire bouger les lignes, il faut une désobéissance civile non-violente. » Visiblement, son argumentation n’a pas convaincu le tribunal.

Celui-ci a condamné les trois militant·es à une amende de 1000 euros avec sursis. Le procureur, lui, avait requis une amende de 300 euros.

Mais la vraie condamnation concerne les frais de nettoyage demandés par le Département et la préfecture. Les militant·es devront payer 38 200 euros à l’État et 38 200 euros à la préfecture, soit près de 80 000 euros…

Lors de l’audience, les institutions avaient demandé près de 122 000 euros de frais de nettoyage. Une demande abusive pour la défense, qui assurait que la peinture partait à l’eau. Le tribunal a visiblement jugé du contraire. Abasourdis, les prévenus n’ont pas souhaité réagir juste après la décision de justice en sortant du tribunal, mise à part un : « Là, c’est un peu abrupt… » La réaction de « DR » est arrivée plus tard, par communiqué.

Clap de fin national pour Dernière rénovation, comme à Lyon

Cette décision tombe alors que Dernière rénovation a annoncé, lundi 18 décembre, « tirer sa révérence » de Paris. Campagne de résistance atypique, elle était composée de profils parfois très éloignés d’un militantisme classique. À Lyon, ses militant·es s’étaient fait connaître par leurs blocages réguliers de la M6 – M7. Ceux-ci vont-ils se terminer ?

« Dès le début de l’année prochaine, les milliers de citoyens qui y ont pris part [à Dernière rénoation, ndlr] se rassembleront autour d’une nouvelle revendication ambitieuse », a déclaré DR par communiqué.

Les prévenus « envisagent sérieusement de faire appel »

Selon un responsable local, l’arrêt du mouvement à l’échelle nationale n’a pas de lien avec les récentes (lourdes) condamnations des militant·es de Dernière rénovation, à laquelle vient de s’ajouter la décision lyonnaise. Cet été, trois militants avaient été condamnés à réparer des dommages similaires (70 000 euros), à Tours.

« Les prévenus envisagent sérieusement de faire appel de cette décision », a réagi Dernière rénovation dans un communiqué.

« De par sa sévérité, ce jugement place la justice lyonnaise du mauvais côté de l’Histoire (…) Les demandes de réparation des parties civiles demeurent hautement contestables au regard des éléments qui ont été présentés lors du procès. (…) Cette nouvelle condamnation participe de la criminalisation sans relâche par l’État des citoyens qui défendent leur vie contre le pouvoir et les entreprises rapaces qui nous mènent tous à l’abattoir », conclut encore Dernière rénovation.

Les prévenus ont dix jours pour interjeter appel.

[Mise à jour 18h] : À la suite de la publication de cet article, Dernière rénovation a réagi à la décision du tribunal. Une mise à jour a donc été faite.

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