Le Clip, bâtiment emblématique du quartier de la Guillotière, sur la place Gabriel-Péri (Lyon 7e). Photo de novembre 2021Photo : LS/Rue89Lyon
[1/2] Décrié, régulièrement au centre des polémiques et menacé de destruction, le Clip, bâtiment emblématique de la Guillotière, est mal-aimé par les Lyonnais. Ancienne brasserie, Prisunic… Il est en tout cas le témoin d’une histoire riche et méconnue, au coeur d’un quartier à la mauvaise réputation.
En janvier dernier, si le Clip avait pu faire du bruit, c’est probablement du soulagement que nous aurions entendu. Le 30 janvier 2023, lors d’une conférence de presse réunissant Ville et Métropole de Lyon autour de l’avenir de la place Gabriel-Péri, on apprenait que l’iconique bâtiment circulaire de la Guillotière (Lyon 3e) allait bien rester en place. Plutôt que sa destruction, les autorités ont finalement choisi la réhabilitation, après plusieurs années d’hésitation.
Construit dans les années 1990, le « Centre Liberté Péri », réellement sous le nom du Clip de la Guillotière, a souvent été accusé de tout les maux. Ses détracteurs l’accusent d’assombrir la place, d’abriter des logements abandonnés et d’autres insalubres, voire d’entretenir le trafic de drogues et l’insécurité sur la Place Gabriel Péri.
Sa sauvegarde a-t-elle mis fin à une arlésienne qui jalonne les mandatures et revient régulièrement dans la presse ? Rien n’est moins sûr. Se pencher sur la mémoire du Clip, c’est découvrir que l’histoire ressurgit toujours sur cette place à intervalles réguliers.
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Le président de la Métropole de Saint-Etienne, Gaël Perdriau, le 17 mai 2021.Photo : OM/Rue89Lyon
Mercredi 3 janvier, Médiapart révèle que Pierre Gauttieri, l’ancien bras droit de Gaël Perdriau, a lâché le maire de Saint-Étienne devant les juges. Un énième rebondissement dans ce scandale de chantage à la sextape qui ne finit pas. Alors que le maire n’a toujours pas démissionné de son poste, nous vous proposons une chronologie exhaustive de l’affaire.
Approcherions-nous de la fin d’une affaire à rebondissement ? En ce début 2024, Médiapart révèle que l’ancien bras droit de Gaël Perdriau (ex-LR), Pierre Gauttieri, a lâché le maire de Saint-Étienne. Mis à mal par une série d’enregistrements diffusés par le site d’investigation, l’ancien directeur de cabinet est passé à table devant les enquêteurs, juste avant les fêtes.
Admettant avoir « menti » durant de longs mois, Pierre Gauttieri a affirmé que le maire de Saint-Étienne a validé, en amont, le principe de l’opération dite du chantage à la sextape contre son premier adjoint, avant d’en régler les détails financiers. Une accusation qui met encore plus en difficulté Gaël Perdriau, mis en examen dans cette affaire, et toujours à son poste.
Les choses se corsent pour l’édile stéphanois, dans ce feuilleton à rebondissement. Le 13 octobre 2022, nous avions fait une première chronologie de cette affaire. Depuis, nous ne cessons de la mettre à jour, tant les éléments à charge s’accumulent. La dernière mise à jour ? Ce jeudi 4 janvier, à la suite des révélations autour de Pierre Gauttieri. Pour mieux comprendre, nous vous proposons une chronologie (longue) remontant au début de l’affaire.
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La librairie Diogène, dans le Vieux-LyonPhoto : ED/Rue89Lyon
Au coeur d’un conflit juridique avec son nouveau propriétaire et sous avis d’expulsion, la librairie Diogène, dans le Vieux-Lyon, survit avec une épée de Damoclès au dessus de la tête. L’équipe espère encore rester dans le quartier auquel elle est liée depuis 50 ans.
L’entrée de Diogène se dévoile de part et d’autre d’une porte cochère monumentale en arc brisé, surmontée de deux deux lions en fer forgés. Le tout au rez-de-chaussée d’un bâtiment de style Renaissance. Au coeur du Vieux-Lyon, rue Saint-Jean, la librairie indépendante est un cliché lyonnais presque parfait. À l’intérieur, dans une calme agitation, quelques habitués et badauds de passage déambulent au milieu des reliures anciennes.
« Vous avez des livres sur le Vieux-Lyon pendant la Révolution ? Et pendant l’Occupation ? » questionne une retraitée à l’adresse de Claire Dulac, la gérante, aux manettes depuis 20 ans. Entre deux clients, elle nous montre les différentes extensions de cette institution du cinquième arrondissement dédiée au livre ancien et d’occasion. Non sans une certaine nostalgie.
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Originaire de Lorraine, je suis arrivé à Lyon en 2020, après plusieurs années à Paris. J’ai rejoint Rue89Lyon en 2023, avec le projet de reprise en coopérative. Désormais associé et rédacteur en chef adjoint du média, je suis plutôt branché justice et mobilités. J’aime bien titiller la Région aussi, quand l’occasion se présente. Si vous avez une info ou que vous souhaitez me joindre, c’est par là : edelacote@rue89lyon.fr
L’immeuble du 100 rue Bugeaud (Lyon 6ème) acheté 13 millions d’euros par la Métropole de Lyon en 2021 pour y construire des logements sociaux.Photo : LB/Rue89Lyon
C’était annoncé, c’est désormais officiel. La préfecture vient de retirer la compétence urbanisme à sept communes du Rhône ne construisant pas assez de logements sociaux.
Cette fois, l’Etat hausse le ton. Par plusieurs arrêtés publiés le 28 décembre dernier, la préfecture du Rhône a pris des mesures fortes pour lutter contre le manque de logements sociaux dans le département et la Métropole de Lyon. 21 communes ont été déclarées en carence, et sept d’entre elles (administrées par des maires LR et de centre-droite) se sont vus privées de leur compétence urbanisme. Quatre dans la Métropole de Lyon : Caluire-et-Cuire, Mions, Saint-Genis-Laval et Tassin, et trois dans le Rhône : Chaponnay, Chazey-d’Azergues et Saint-Symphorien-d’Ozon. En octobre dernier, la préfète du Rhône, Fabienne Buccio, avait prévenu que la sanction allait tomber. C’est désormais chose faite.
Pour rappel, la loi SRU (solidarité et renouvellement urbain) oblige les communes de plus de 3500 habitants à disposer d’au moins 25% de logements locatifs sociaux. Faute d’un taux conforme à cette loi, 43 villes du Rhône étaient dans le collimateur des services de l’Etat.
Crise du logement dans le Rhône : la préfecture tire la sonnette d’alarme
Elles s’étaient engagées sur un plan triennal pour construire plus de 11000 logements sociaux et rattraper leur retard. A ce jour, un peu moins de 8500 ont été construits, un taux « satisfaisant » selon la préfecture. Mais toutes les municipalités n’ont pas joué le jeu.
Les sept communes à qui la Préfecture a retiré la compétence urbanisme ont obtenu « des résultats particulièrement insuffisants » dans la réalisation des objectifs 2020-2022 en termes de construction de logements sociaux. Avec un taux « inférieur à 33% » de ce qui était initialement prévu, précise la Préfecture.
En tout, 21 villes ont donc été déclarées en carence. Elles verront leurs amendes pour non respect de la loi SRU majorées. Le droit de préemption urbain, qui permet aux communes d’être prioritaire dans l’acquisition d’un bien immobilier, est également transféré à l’Etat. Pour les sept communes précédemment citées, c’est carrément le traitement des permis de construire pour des logements sociaux qui quitte le giron communal. Ces mesures seront effectives trois ans.
Logements sociaux à Lyon : « moins d’une demande sur 10 » aboutit
Alors que la crise du logement s’intensifie dans la Métropole de Lyon et le Département, la Préfecture a fait le choix de la fermeté, après une phase de conciliation qui n’a dans certains cas pas abouti.
« Alors que 100 000 demandes de logement social ont été déposées sur l’ensemble du département l’an dernier, moins d’une demande sur dix aboutit sur le territoire de la Métropole de Lyon, où la tension est plus forte encore d’année en année. Au nom de l’intérêt général, je pense aux familles monoparentales, aux salariés modestes, bien souvent âgés de moins de 40 ans, à la recherche d’un logement type T1/T2, je fais respecter la loi. Cette décision inédite par son ampleur mobilise tous les acteurs, avec l’État comme chef de file, pour accompagner les communes dans une production de logements sociaux d’ici à 2025 »
Déclaration de la préfète du Rhône, Fabienne Buccio.
De nombreux maires (souvent de la droite et du centre) rechignent à respecter la loi SRU, arguant d’un manque de foncier disponible, à l’image du maire (LR) de Mions, Claude Cohen. « C’est un claque, cela va priver la ville et les habitants d’une certaine somme. J’ai fait le maximum pour construire pendant trois ans », s’est-il désolé dans un entretien accordé à nos confrères du Progrès, mardi 2 janvier.
Les mairies attaquées ont deux mois pour déposer un recours.
Originaire de Lorraine, je suis arrivé à Lyon en 2020, après plusieurs années à Paris. J’ai rejoint Rue89Lyon en 2023, avec le projet de reprise en coopérative. Désormais associé et rédacteur en chef adjoint du média, je suis plutôt branché justice et mobilités. J’aime bien titiller la Région aussi, quand l’occasion se présente. Si vous avez une info ou que vous souhaitez me joindre, c’est par là : edelacote@rue89lyon.fr
Hemi Te Peeti (James Patariki), Iwi : Te Arawa, Ngati Raukawa. Moko-Maori Tatoo, 1999Photo : Hans Neleman
La rédaction de Rue89Lyon vous souhaite une bonne année ! Pour fêter ça, et pour continuer de s’ouvrir l’esprit en 2024, voici nos bons plans pour une sortie culturelle à Lyon en janvier.
Jusqu’au 7 janvier : dernière chance pour le corps au MAC
Depuis début 2023, le musée d’art contemporain (MAC) de Lyon célèbre le corps. À partir de sa collection, le musée a monté deux expositions intitulées « Incarnations ». La deuxième, débutée le 22 septembre, touche à sa fin. Pour celles et ceux qui ne l’aurait pas encore vue, il vous reste quelques jours, jusqu’au 7 janvier, pour aller la découvrir. Deux autres expositions temporaires touchent aussi à leur fin à la même date. De quoi remplir un après-midi.
Petit coup de cœur de la rédaction : la série de photographies d’hommes et de femmes maori·es, dont les visages sont ornés de tatouages, un art appelé tā moko. Le photographe Hans Neleman a capturé ces images en 1997. Jusqu’à cette date, les Maoris avaient toujours refusé que leurs tatouages soient photographiés par un étranger.
Hemi Te Peeti (James Patariki), Iwi : Te Arawa, Ngati Raukawa. Moko-Maori Tatoo, 1999Photo : Hans Neleman
Au TNG, un faux stand-up et une vraie performance solo
Il y a des mots dont l’usage ne plait pas à tout le monde. Celui de « résilience » sied peu au comédien Joël Maillard. Ce « faux stand-up » se voulant avant tout « une vraie performance solo » a quelque chose de drôle mais surtout de… déstabilisant. Boutade sur l’euthanasie, sur les traumas d’enfance… Le comédien suisse – connu via les spectacles Quitter la terre (2018) ou encore Théâtre du train bleu, présents au Off du festival d’Avignon – amène un peu de partout, et surtout où on ne l’attend pas. Mélancolique, décalé, jamais sérieux, toujours profond, il est volontiers décrit comme un comique lunaire.
Résilience mon cul, Au théâtre Nouvelle génération (TNG), les 17 – 18 et 19 janvier, à 20h, aux Ateliers – Presqu’île. De 9 à 16 euros.
14 janvier : « Cinoche Cantoche » à l’ECG avec Pompoko, une fable écolo des studio Ghibli
L’annexe de l’Espace Communal de la Guillotière (ECG) organise son deuxième « cinoche cantoche », le samedi 14 janvier. À 15h un goûter est proposé avec tisanes jus de fruits et une galette des rois végan. Puis le film d’animation japonais des studio Ghibli Pompoko, réalisé par Isao Takahata sera projeté.
Un ciné-goûter aux saveurs politiques puisque le film de 1994 raconte l’histoire des Tanukis, un peuple de chiens asiatiques qui voient leur milieu naturel et leur survie menacées par le développement d’un projet urbain, dans les collines de Tama, non loin de Tokyo. Un film qui interroge sur les conséquences écologiques de l’expansion des villes et questionne les enjeux autour de l’anthropocène, comme savent si bien le faire de nombreux films des studio Ghibli.
Du 9 au 19 janvier : chronique des failles de l’enseignement public au TNP
Comment parler des problématiques que traverse l’école en France ? C’est tout l’objet d’Éducation Nationale, un récit « volontairement focalisé sur les travailleurs » et qui invite chaque soir sur scène une classe de lycéen·es pour participer au spectacle.
La pièce, écrite à la suite d’un processus d’immersion dans des établissements scolaires de la métropole, « met au jour les failles systémiques, les souffrances individuelles, mais aussi les possibilités d’organisation collective, de lutte et de transformation ». Le spectacle déroule ce fil à travers l’histoire d’un lycée dans lequel « une professeure se fait insulter par un élève, et décide d’enquêter sur lui ; une autre vit une inspection désastreuse et perd confiance en son travail. L’année avance, les colères grondent. »
Face au projet de dotation pour l’année à venir, les personnels décident d’une grève. Tandis qu’ils sont pris de vitesse par des agitations, un mouvement d’occupation se met en place au cœur du lycée ».
Éducation Nationale du 9 au 19 janvier, au Théâtre National Populaire, Villeurbanne, de 7 à 25 euros
Le 20 janvier : du cinéma pour résister
Voilà déjà 14 ans que la MJC du Vieux-Lyon se transforme en salle de projection pour une après-midi et une soirée dédiées au cinéma militant. Pour 2024, le lieu a prévu de diffuser quatre longs métrages, trois documentaires et une fiction. Rendez-vous le 20 janvier. Au programme :
Le balai libéré de Coline Grando, qui retrace la lutte de femmes de ménage de l’Université Catholique de Louvain qui créent leur propre coopérative de nettoyage, en virant leur patron.
Le second tour de Maxime Capello, fiction qui met en scène un jeune homme, qui veut séduire une militante du Front National, en pleine présidentielle de 2002.
Les invités de Colas Gorce, un documentaire sur des hommes et animaux des montagnes qui vivent ensemble, et une réflexion sur la mise à mort.
Socorristas de Caroline Kim Morange, documentaire sur la lutte des femmes argentines pour le droit à l’avortement
Difficile de trouver une thématique qui touche plus la rédaction… Du 17 au 21 janvier, le théâtre des Clochards célestes, dans les Pentes de la Croix-Rousse, accueille un spectacle au nom enfantin et équivoque : Le travail, c’est difficile, de Johan Boutin. Une thématique chère à la rédaction, interrogée sur scène via des interviews de sociologues, d’anciennes infirmières de cadres du privé, d’agriculteurs, de travailleuses du sexe…
Le tout englobé dans des grands tubes de la variété française et des musiques expérimentales, avec Johan Boutin au piano. Un spectacle pour penser le travail, plutôt que de le subir. Une rencontre est prévue avec l’équipe le samedi soir. Pour info : le jeudi 18 affiche déjà complet!
Le travail, c’est difficile. Au théâtre des Clochards célestes. Du 17 au 21 janvier à 19h30 ou 16h30. Plein tarif : 14 euros, tarif réduit : 11 euros.
Le 27 janvier : du punk-rock lyonnais à la Rayonne
C’est grunge, local et 100% féminin : le groupe lyonnais The Foxy Ladies fête ses 10 ans ! Pour l’occasion, celles qui tirent leur nom du titre de Jimi Hendrix Foxy Lady invitent des groupes amis pour un festival à la Rayonne. À l’affiche, Tagada Jones, Opium du peuple et Myciaa avec du grunge, metal, rock, punk et electro-punk au menu.
Le festival s’intitule « Wild or nothing Fest », tiré de la devise du groupe, qui a sorti son dernier album Not Sorry en octobre 2022. The Foxy Ladies espère bien voir un « énorme wall of death » pour ses dix ans. Ça promet.
C’est un petit rendez-vous, un peu décalé de la programmation de la Rayonne. Après un mois de janvier rempli en techno et musique divers (avec notamment la venue du chanteur HK), le nouveau CCO accueille son premier Vinyl Pop-Up Market. Toute la journée du dimanche 28 janvier, des exposants proposeront des « dizaine de milliers » de 45T, 33T, CD, DVD. La journée sera suivie d’un concert de folk acoustique de l’ancien guitariste Trint Eastwood. Le tout pour deux petits euros (maximum). Un dimanche de janvier… Pourquoi pas ? Ça se tente.
Le Vinyl Pop-Up Market, à la Rayonne, le dimanche 28 janvier. Prix : 2 euros, gratuit pour les -16 ans, étudiants et demandeurs d’emploi.
29-30 janvier : Réinventer la démocratie au Point du jour
Dans son spectacle 14 juillet – 7 fois la révolution, le Théâtre du Point du jour (Lyon 5e) propose une immixtion de l’esprit révolutionnaire de 1789 (et plus précisément les heures ayant précédé la prise de la Bastille) dans notre société contemporaine.
A travers un diptyque où le public aura sa part (démocratie oblige), Rachel Dufour imagine une mise en scène originale qui répond à la question : comment fait-on peuple? Par quels mécanismes se réunit-on pour renverser un ordre établi? La scène se déroule en deux actes, l’un qui nous replonge au 14 juillet 1789, et l’autre, en 2024.
Pour l’occasion, le Point du jour se délocalise au lycée Saint-Just (Lyon 5e). Au cours du même temps fort, le théâtre propose le samedi 27 janvier une conférence « dézoom » sur la même thématique : De l’acte individuel au mouvement collectif en partenariat avec le Musée d’histoire de Lyon – Gadagne et l’exposition Lyonnaises, Lyonnais ! Et c’est gratuit!
14 juillet – 7 fois la révolution, les 29 et 30 janvier 2024, lycée Saint-Just, de 5 à 18 euros. De l’acte individuel au mouvement collectif, samedi 27 janvier, à 15h au Point du Jour, gratuit.
Journaliste lyonnais fan de l’Ouest, je suis à Rue89Lyon depuis 2020. Aujourd’hui associé et directeur de publication, je couvre les questions sociales mais aussi écologiques (pollutions industrielles, scandale des perfluorés). Le travail, c’est la santé, à condition que le droit soit respecté. Un œil politique sur le Rhône. Pour me laisser une info, c’est ici plemerle@rue89lyon.fr.
La Ville de Lyon va changer sa politique de stationnement en 2024, pour prendre en compte les revenus des ménages modestes et l’impact écologique des véhicules.Photo : MA/Rue89Lyon
Ce 1er janvier 2024, les véhicules classés Crit’air 4 ne pourront plus circuler dans Lyon et une partie de son agglomération. La politique de stationnement de la ville va également évoluer, limitant la possibilité de laisser sa voiture en zone gratuite.
Elle a eu quelques mois de retard… Mais la voilà. La nouvelle phase de la ZFE (Zone à faible émission) rentre en vigueur ce 1er janvier 2024. Les véhicules Crit’air 4 n’auront plus le droit de circuler dans un périmètre englobant Lyon, Villeurbanne, Caluire et des parties de Bron et Villeurbanne, comprises à l’intérieur du périphérique (voir le détail ci-dessous).
Après les Crit’air 5 et non-classés, les véhicules diesels immatriculés entre 2001 et 2005 sont donc bannis de la Ville. Avec une certaine tolérance. « Il y aura un premier trimestre de transition, commente Valentin Lugenstrass (EELV), adjoint en charge (notamment) des mobilités et de la logistique urbaine pour la ville de Lyon. Il faut le temps que les personnes ayant droit demandent une dérogation à la Métropole de Lyon. »
Initialement, cette période de transition devait se faire de septembre à décembre 2023. Finalement, les habitants vont avoir jusqu’à mars pour se mettre à jour.
ZFE à Lyon : une nouvelle étape et des questions
Plusieurs motifs peuvent être invoqués pour demander une dérogation. Elle peut être obtenue si le véhicule sert une association d’intérêt général, si l’automobiliste a besoin d’un délai pour acheter un nouveau véhicule, suivant ses revenus, ou s’il s’agit d’un « petit rouleur ». Ce dernier doit répondre aux besoins de rouleurs « occasionnels » venant sur le territoire de la métropole moins de 52 jours par an.
Le calendrier de mise en place de la ZFE à Lyon, adopté le 26 juin 2023 par la Métropole de Lyon.Photo : Document Métropole
Ce faisant, les écologistes tentent de maintenir le calendrier de leur ZFE, et l’interdiction des Crit’air 2 en 2028, malgré les doutes affichés du Ministre de la transition écologique Christophe Béchu. Ce dernier s’est dit « dubitatif » lors de son dernier passage à Lyon sur ce timing serré. Entre le Ministre et le président de la Métropole de Lyon, Bruno Bernard (EELV), la tension sur le sujet est palpable. L’écologiste demande à l’Etat d’accélérer l’homologation d’un « radar ZFE », dont la mise en place ne cesse d’être repoussée par le gouvernement. En attendant, la ville de Lyon compte sur le travail de la police municipale pour verbaliser les véhicules, en fonction de leurs vignettes.
Stationnement à Lyon-Gerland : des extensions pour 2024
Dans le même temps, un autre programme concerne la voiture : le stationnement. Depuis le 1er janvier 2018 et une modification de la Loi Maptam, les collectivités sont totalement maîtresses pour verbaliser sur leur territoire. « Sous Gérard Collomb, il y avait déjà des extensions régulières à ce niveau, note Valentin Lugenstrass. Depuis notre arrivée, on est surtout sur une augmentation en termes de volumes de places payantes. »
Si les détails de ces opérations ne sont pas encore connus, il est possible d’en dresser des contours. En 2024, plusieurs parties de la ville vont devenir payantes à commencer par le « parc relais » informel de Gerland. Pour les beaux jours 2024, une première partie côté Ouest de l’avenue Jean-Jaurès devrait également devenir payante. Elle sera suivie d’une autre partie à l’Est, pour l’automne. Pour les places de stationnement du côté du port Édouard-Herriot, le tout devrait arriver au printemps 2025.
« On n’est pas encore certain de faire tout Gerland », indique, prudent, Valentin Lugenstrass. Le technopark sud pourrait, pour l’instant, échapper au stationnement payant.
Vers 75% de stationnement payant à Lyon pour la fin du mandat
Deux autres arrondissements sont concernés : le 8e et le 9e. Au printemps, de nouvelles places payantes verront le jour à Vaise, jusqu’aux voies ferrés de la gare, à l’Ouest. À l’été prochain, le secteur coincé entre le sud de la rue Maurice-Berlier (Lyon 8e) et le nord de l’avenue Berthelot devrait également devenir verbalisable. Une autre « poche », au niveau du secteur Grand Trou, proche du cimetière de la Guillotière, sera concernée. « Tout n’est pas encore arrêté, nous sommes en train d’affiner », précise l’élu.
Les écologistes avaient présenté l’année dernière leurs mesures sur le sujet. Un tarif progressif sera mis en place et s’appuiera sur deux points : un aspect solidaire, pour les ménages les plus modestes, et un aspect pénalisant pour les véhicules les plus lourds et polluants. Les avis à la suite de ce nouveau tarif avaient été contrastés. Côté opposition, Pierre Oliver (LR) avait craint que cette mesure ne fasse fuir les familles du centre-ville. Au contraire, du côté du collectif « La Rue est à nous 69 », la mise en place d’un tarif SUV avait été plébiscité.
Visuel récapitulatif des futurs tarifs de stationnement, fourni par la Ville de Lyon.
Quoi qu’il advienne, cette politique devrait se poursuivre. À la fin du mandat, l’exécutif souhaite que 75 % de la ville soit concernée par le stationnement payant. Pour l’heure, seul 60 % du territoire serait concerné.
Journaliste lyonnais fan de l’Ouest, je suis à Rue89Lyon depuis 2020. Aujourd’hui associé et directeur de publication, je couvre les questions sociales mais aussi écologiques (pollutions industrielles, scandale des perfluorés). Le travail, c’est la santé, à condition que le droit soit respecté. Un œil politique sur le Rhône. Pour me laisser une info, c’est ici plemerle@rue89lyon.fr.
Réforme des retraites, scandale des perfluorés, crise du sans-abrisme… Rue89Lyon vous propose une rétrospective de l’année 2023 à travers les photos marquantes de ses journalistes.
Gaël·le (à droite), représentant·e du Mouvement national lycéen, est descendue dans la rue à Lyon pour s’opposer à la réforme des retraites. MA/Rue89Lyon
Mobilisation intense, violences policières et vitrines brisées : Lyon vent debout contre la réforme des retraites
Début 2023, le gouvernement d’Emmanuel Macron dévoile son projet pour reporter l’âge de départ à la retraite à 64 ans. Pour la première fois depuis 2010, tous les syndicats s’allient pour entrer en lutte pour le projet de loi, qui sera finalement adopté par le Parlement le 20 mars 2023, via l’utilisation du 49.3. Pour autant, la lutte contre cette réforme a perduré jusqu’à l’été.
À Lyon, les cortèges n’avaient pas été aussi fournis depuis de nombreuses années. Dès le 19 janvier, au jour de l’Acte I du mouvement, entre 23 000 et 38 000 personnes se rassemblent à Lyon. Au plus fort de la mobilisation, le 7 mars, les syndicats se félicitent de 50 000 personnes dans les rues, contre 25 000 selon les forces de l’ordre.
La forte présence du syndicat CFDT, très reconnaissable à sa couleur orange fluo, a étonné les habitués des manifestations. Tout comme la densité du cortège du tête et l’usage du feu dans le black bloc et les nombreuses manifestations sauvages.
Autre fait marquant : la dénonciation des violences policières par le service d’ordre de la manifestation, ciblé par la police à plusieurs reprises. Une de nos journalistes avait aussi reçu un coup de matraque alors qu’elle couvrait une de ces manifestations.
Pancarte humoristique à la manifestation du 6 avril contre la réforme des retraites à Lyon.Photo : Laure Solé/Rue89Lyon Le dense cortège de tête lors de la manifestation du 23 mars 2023 contre la réforme des retraites à Lyon.Photo : Pierre Lemerle/Rue89Lyon. La place Antonin Poncet sous les gaz lors de la manifestation contre la réforme des retraites du 23/03Photo : LS/Rue89Lyon
Un 1er mai sous haute tension à Lyon
Il aura fallu plus de quatre heures à la manifestation lyonnaise du 1er-Mai pour aller de place Jean-Jaurès (Lyon 7) à la place Bellecour (Lyon 2). La raison de la lenteur de la mobilisation : un cortège de tête très fourni et un black-bloc particulièrement organisé et offensif à l’avant de la manifestation, qui a débordé les forces de l’ordre.
De nombreuses grandes enseignes de l’avenue Jean-Jaurès et du cour Gambetta ont été ravagées, puis pillées. À tel point que la préfecture a dû appeler des renforts d’autres départements pour contenir les actions du black-bloc. Et ce, malgré la présence de drones pour surveiller la manifestation.
Incendie de deux voitures avenue Jean Jaurès (Lyon 7e) lors de la manifestation du 1er mai 2023.Photo : Moran Kerinec/Rue89Lyon Eric, blessé lors de la manifestation du 1er mai 2023 à Lyon.Photo : Moran Kerinec/Rue89Lyon
La résistance s’organise contre le scandale de la pollution aux perfluorés
Dimanche 18 juin 2023, des militant·es d’Alternatiba viennent manifester devant l’usine Arkema, située à Pierre-Bénite, dans la Vallée de la chimie. Ils et elles veulent faire reconnaître la responsabilité de l’entreprise dans la massive pollution aux perfluorés, ces « polluants éternels », rejetés depuis des dizaines d’années dans la nature au sud de Lyon.
Le scandale éclate en mai 2022, avec la diffusion du documentaire Vert de Rage, qui révèle cette pollution et ses impacts sur les habitant·es des communes environnantes. Depuis, Rue89Lyon enquête au long cours sur cette pollution et documente les luttes des habitant·es et écologistes pour la faire cesser.
Les militant·es d’Alternatiba 69 devant le site industriel d’Arkema à Pierre-Bénité le 18 juin pour dénoncer la pollution aux perfluorés.Photo : Léna Rosada/Rue89Lyon
Les opposants au Lyon-Turin se mouillent contre la ligne à grande vitesse
Dans la pagaille, plusieurs dizaines de manifestants traversent la rivière Arc, malgré son fort débit, pour tenter de bloquer l’autoroute A43, à proximité immédiate. Certains sont gazés alors qu’ils tentent de franchir le cours d’eau.
Si la mobilisation se révèle très chaotique dans son déroulement, elle remet en lumière l’opposition à ce projet de méga-tunnel (57 kilomètres) pour traverser les Alpes. On lui reproche son coût pharaonique, son faible intérêt stratégique et son impact écologique.
Les manifestants traversent la rivière de l’arc pour bloquer l’A43.Photo : PL/Rue89Lyon.
Quarante ans après « la marche des Beurs », rien n’a vraiment changé aux Minguettes
En octobre 1983, une poignée de jeunes des Minguettes lançaient la Marche pour l’égalité et contre le racisme. Quatre décennies plus tard, Djamel Atallah, un marcheur de l’époque, estime que les problèmes du quartier n’ont pas beaucoup changé.
Bien qu’ayant grandit à Vénissieux, il a vécu une bonne partie de sa vie à Nanterre, la ville où est décédé le jeune Nahel en juin dernier. Dans son discours, il fait fréquemment le lien entre les deux villes. Même problèmes avec la police, même pauvreté, mêmes trafics…
« Il ne faut pas s’attendre à grand chose quand on est sur un terrain de misère », lâche-t-il en regardant une fresque à côté de lui.
Sur celle-ci, on trouve Rosa Parks, Ghandi, Martin Luther King et Toumi Djaïdja, l’un des initiateurs de la marche. « Elle est quand même bien discrète », peste-t-il devant quelques chibanis qui le regardent avec curiosité.
Les portraits défraichis semblent mis de côté, à l’image de la question des « banlieues ». La Marche avait permis d’en parler. Elle a eu tendance à retomber dans l’oubli.
Djamel Atallah, un marcheur de la marche pour l’égalité et contre le racisme de 1983, aux Minguettes.Photo : PL/Rue89Lyon.
L’expulsion du squat Pyramide, symbole des tensions sur l’hébergement d’urgence à Lyon
Lundi 30 octobre, le squat « Pyramide », à Lyon 7e, est expulsé au petit matin par la préfecture du Rhône, deux jours avant la trêve hivernale. Il abritait près de 250 personnes depuis plusieurs années, selon les collectifs. Des solutions temporaires de relogement ont été proposées à certain·es habitant·es. Mais beaucoup sont partis de leur plein gré, sans solution.
L’expulsion est symbolique de la crise de l’hébergement d’urgence dans la Métropole, saturé. Mais aussi des tensions politiques qui existent entre l’exécutif écolo de la Ville de Lyon et la Préfecture du Rhône, qui se renvoient la balle (et les responsabilités).
L’expulsion du squat Pyramide, le 30 octobre, est le point d’orgue d’une vague d’évacuations survenues les derniers mois à Lyon.Photo : MA/Rue89Lyon
Rue89Lyon change de visage(s)!
C’est l’une des grande nouvelle de l’année pour Rue89Lyon. Depuis mi-octobre et après le départ de l’actionnariat des deux derniers fondateurs du journal, notre média est devenu une Société coopérative et participative (Scop), après un travail de longue haleine.
Rue89Lyon reste indépendant puisque trois salariés, journalistes, ont repris le flambeau. Rue89Lyon change de visage mais pas d’ambition : un journalisme d’investigation et engagé à Lyon, avec le soutien de ses abonné·es!
La nouvelle équipe de Rue89Lyon, qui a repris le journal en coopérative : Marie Allenou, Pierre Lemerle et Elian Delacote.Photo : Andréa Blanchin/Rue89Lyon
La mort de Gérard Collomb, départ d’un baron de Lyon
Pendant près de 20 ans, Gérard Collomb a incarné Lyon. Il l’a façonnée selon ses idées et ses idéaux. Le 25 novembre 2023, celui dont le règne avait pris fin en 2020, sans qu’il ne s’y attende vraiment, est décédé d’un cancer de l’estomac. Malgré la défaite, l’ancien maire de Lyon n’avait pas lâché la politique locale qu’il avait commencée à la fin des années 70. Il aura fallu la maladie pour qu’il renonce à « sa » ville. Le dernier baron lyonnais s’en est allé.
Il tenait à son image de « bâtisseur ». Celle du maire socialiste, qui a fait émerger le quartier de la Confluence à partir d’hectares de friches industrielles, qui rêvait d’une skyline d’immeubles de grande hauteur à Part-Dieu ou qui a reconfiguré totalement les berges du Rhône… À sa mort, il a été unanimement célébré à Lyon, sans que certains de ses opposants n’oublient des facettes plus controversées de ses mandats : chasse aux prostituées, théorie de « l’appel de l’air », démantèlement de camps de Rroms…
Gérard Collomb lors du premier Conseil de Métropole version écolo, en 2020.Photo : Houcine Haddouche/Rue89Lyon
Les crues du Rhône, piège pour les sans-abri de Lyon, toujours plus nombreux
C’est une triste image de fin d’année : les crues du Rhône ont ravagé des campements établis par des familles sans-abri sur les berges du fleuve. Obligés de se réfugier plus en hauteur, ils exposent leur misère aux yeux de la ville. Mais cet évènement n’aurait pas été nécessaire pour se rendre compte de la situation critique dans la métropole : le nombre de personnes sans-domicile explose. Plus de 14 000 personnes sont en attente d’un hébergement d’urgence à Lyon, selon le Samu social, qui dénombre de plus en plus d’enfants dans les rues. L’association Jamais sans toit en recense plus de 300 dans la métropole de Lyon.
Face à cette grande précarité, les professionnels de l’hébergement d’urgence se sont mis en grève pour réclamer plus de places pour accueillir les personnes sans-abri. D’autant plus que les relations de ces professionnel·les avec la préfecture, et notamment la préfète du Rhône, Fabienne Buccio, arrivée en janvier 2023, sont plus que tendues sur ce sujet. En cause : les nombreuses expulsions de squat et campements survenues depuis début 2023.
« On nous demande de partir mais pour aller ou » s’énerve Adam, qui a construit une cabane sur les bords du Rhône pour abriter sa famille.Photo : Adrien Giraud/Rue89Lyon Des enfants sans-abri sont scolarisés au groupe scolaire Anatole-France, aux Minguettes, à Vénissieux.Photo : Pierre Lemerle/Rue89Lyon.
La communauté LGBTI+ de Lyon se déchire
La conflit gonfle depuis 2019 dans la communauté LGBTI+ de Lyon et il a connu une montée en puissance en 2023. Au point qu’en novembre, deux associations ont fini par être exclues du centre LGBTI+ de Lyon, qui fédère une trentaine d’associations à Lyon.
Rue89Lyon s’est penché sur la scission idéologique qui se retrouve derrière chaque événement majeur de la communauté, comme ce fut le cas pour la Pride 2023, où deux évènements distincts ont été organisés. Des associations, des commerces et des militant·es sont à couteaux tirés.
Le cortège mixte, dansant au rythme d’un des seuls chars de la marche des fiertés 2023.Photo : Laure Solé/Rue89Lyon Le bus des audacieux et des audacieuses dans le cortège mixte à la marche des fiertés LGBTI+ de Lyon.Photo : Laure Solé/Rue89Lyon Devant le XS bar, La rue de l’amour et des fiertés à Lyon, évènement organisé en parallèle de la Marche des fiertés.Photo : Laure Solé/Rue89Lyon
À Cerise et Potion, Éric Chetail, chef de l’entreprise, n’hésite pas à passer ses colères sur ses employés par mail.Photo : Rue89Lyon
En cette fin d’année 2023, la rédaction vous propose de lire ou relire une sélection de dix enquêtes sur Lyon et ses environs parues cette année sur Rue89Lyon. Harcèlement moral, placements fiscaux particuliers, marchands de sommeil, extrême droite… (Re)découvrez des informations sorties en exclusivité par votre média en 2023.
Il est toujours difficile de faire des choix… Mais, à la veille de cette fin d’année 2023, Rue89Lyon se risque à l’exercice de la synthèse. Avant de se tourner vers 2024 et ses nouveaux projets, la rédaction vous propose quelques-unes de nos enquêtes publiées cette année. Harcèlement moral, graves manques dans les prisons de Lyon, gestions de paradis fiscaux… Rue89Lyon s’est efforcé de soulever des lièvres absents des grands médias locaux. Retour sur les enquêtes marquantes publiées cette année.
Chez Cerise et Potiron, des salariés en « enfer »
Dans la métropole de Lyon, la chaîne de magasins Cerise et Potiron semble tout avoir de la parfaite success story rhodanienne. Mais, derrière les beaux étals de fruits et légumes, des salariés dénoncent un management toxique. Enquête.
À Villeurbanne, la galère des locataires d’un marchand de sommeil
Propriétaire entre autres de plusieurs immeubles à Villeurbanne, Marc Fayolle loue des logements fortement dégradés à des familles précaires. Alertée dès 2021, la mairie de Villeurbanne a réalisé des inspections et l’a enjoint à réaliser quelques travaux, sans pouvoir aller plus loin contre ce marchand de sommeil.
Dans la communauté LGBTI+ de Lyon, la rupture est consommée
Depuis 2019, la communauté LGBTI+ de Lyon s’est scindée en deux. Une scission idéologique qui se retrouve derrière chaque événement majeur de la communauté, comme ce fut le cas pour la Pride 2023. Des associations, des commerces et des militant·es sont à couteaux tirés. Enquête.
Vallée de la chimie : quand des inspecteurs des sites Seveso manquent à l’appel
Avec le scandale des perfluorés, des questions se posent sur le rôle des inspecteurs en charge de surveiller les installations classées Seveso. Rue89Lyon révèle que le service de l’État spécialisé dans les sites les plus dangereux connaît actuellement des problèmes de sous-effectif dans le Rhône. Un dysfonctionnement qui peut avoir des conséquences (très) problématiques sur le contrôle des usines de la Vallée de la chimie.
Les Aulas s’envolent en jet privé vers les paradis fiscaux
Jean-Michel Aulas est, avec son fils Alexandre, l’un des cofondateurs d’un terminal de luxe réservé aux jets privés à Miami, ouvert depuis février 2023. Étrangement, cette société qui opère sur le sol américain est domiciliée à travers un tortueux montage de sociétés offshores qui relie les paradis fiscaux du Delaware, des Îles Vierges britanniques et le Luxembourg.
Extrême droite : Lyon Populaire réunionne chez une association catholique
Depuis octobre 2021, le mouvement d’extrême droite radicale, Lyon Populaire, héritier du Bastion Social, organise des conférences dans un local, à proximité de la mairie du 2e arrondissement de Lyon. Le lieu est tenu par une association catholique historique et bien implantée.
Des détenus privés de soins dans la prison surpeuplée de Lyon-Corbas
Depuis plusieurs mois, la prison de Lyon-Corbas ne compte plus aucun médecin au sein de son unité sanitaire. Une situation inédite d’autant plus alarmante que la maison d’arrêt fait face à une surpopulation record avec plus de 1100 détenus incarcérés.
Sans-abrisme : l’inflexibilité de la préfète du Rhône braque ses partenaires
La métropole de Lyon n’a jamais compté autant de sans-abri… et autant d’expulsions. Depuis son arrivée en janvier 2023, la préfète du Rhône, Fabienne Buccio, a fait évacuer de nombreux squats et campements à Lyon. Cette politique a considérablement dégradé les relations entre les associations, les collectivités locales et la préfecture.
Dans un prestigieux laboratoire de Lyon, « l’enfer » du harcèlement moral
Le Centre international de recherche en infectiologie (Ciri), prestigieux laboratoire de recherche de Lyon, est actuellement sous le coup d’une enquête administrative coordonnée par le CNRS pour des faits de harcèlement présumés. Surcharge de travail, culte de la performance et guerres d’égo provoquent une grande souffrance. Un coup dur pour ce lieu d’excellence où se croisent 400 chercheurs de l’ENS, de l’Inserm ou encore du CNRS.
Préfecture du Rhône, Lyon.Photo : Thomas Sévignon/Rue89Lyon
L’association écologiste saisit le tribunal administratif contre un refus de subvention de la préfecture en mai dernier. Alternatiba a déjà déposé en septembre un recours pour demander à la préfecture de revenir sur cette décision motivée par leurs « activités de désobéissance civile ». Sans réponse de la préfecture, elle porte ce refus en justice.
La préfecture du Rhône se retrouvera bientôt (de nouveau) devant les juges du tribunal administratif. Alternatiba Rhône va déposer un recours, en janvier, contre un refus de subvention décidé en mai dernier. La préfecture explique, auprès de notre partenaire Médiapart à l’origine de cette information, n’avoir « pas souhaité subventionner des actions de désobéissance civile portées par cette structure associative ». Alternatiba dénonce, dans un communiqué, une « intervention éminemment politique ».
Alternatiba non notifiée du refus, et une justification floue de la préfecture
Pour comprendre l’affaire, il faut remonter au 12 mai 2023, lors de la commission d’attribution du Fonds d’Attribution de la Vie Associative (FDVA). Ce jour-là, la préfecture refuse d’attribuer une subvention de 3 500 euros à l’association écologiste. Elle s’oppose ainsi à un avis pourtant favorable de l’instruction menée préalablement à chaque demande de subvention auprès du FDVA. En 2021, Alternatiba avait pu bénéficier d’une telle subvention. Pas cette fois-ci.
Demandée en février, cette somme devait servir à effectuer des travaux dans le local de l’association, l’AlternatiBar, située dans montée de la Grande-Côte (Lyon 1er), et à « former ses bénévoles à la bonne utilisation des nouveaux équipements du local », détaille Alternatiba dans son communiqué.
Ce n’est qu’en août que l’association apprend ce refus, sans que la préfecture ne motive ou n’explique sa décision. Alternatiba décide alors de déposer un recours gracieux en septembre « afin que ce refus soit officiellement motivé ». Un tel recours administratif permet de demander la révision d’une décision défavorable de l’administration. Si cette dernière ne répond pas passé un délai de deux mois, cela signifie qu’elle refuse le recours. C’est donc après ces deux mois de silence qu’Alternatiba a décidé de passer à l’étape suivante et de saisir le tribunal administratif.
En plus d’un désaccord avec ses modes d’actions, la préfecture aurait, selon l’association, invoqué le non respect du contrat d’engagement républicain (CER). Le compte rendu de la commission de la FDVA de mai, que Médiapart a pu consulter, reste lacunaire et ne détaille pas les motifs du refus. Auprès du média, la préfecture n’explique pas pourquoi Alternatiba n’a pas été formellement notifiée de cette décision, ni pourquoi elle n’a pas officiellement invoqué le CER.
Pour Alternatiba, le contrat d’engagement républicain est une « menace pour la démocratie »
La question est sensible. Le contrat d’engagement républicain a été créé par la loi séparatisme d’août 2021. Depuis janvier 2022, les associations ont l’obligation de le signer pour certifier leur engagement à respecter les valeurs de la République. En cas de non-respect de ces principes, elles risquent un refus ou un retrait des subventions publiques accordées. De nombreuses associations dénoncent un « instrument de répression politique » et les menaces sur les libertés associatives qu’il fait peser.
Comme le précise Médiapart, « en l’absence d’invocation franche du CER, il n’y a pas de décision administrative attaquable. On peut comprendre que les préfectures soient réticentes à l’invoquer au regard de la jurisprudence naissante en la matière. » En 2022, le préfet de la Vienne, Jean-Marie Girier, est le premier à avoir invoqué le viol d’un engagement du CER pour motiver une demande de remboursement de subvention, à Alternatiba déjà. Mais le tribunal administratif de Poitiers avait rejeté sa requête.
L’issue sera t-elle similaire pour Alternatiba Rhône, pour qui le contrat d’engagement républicain représente une « menace pour la démocratie » ? C’est ce qu’espère son porte parole, Alex Montvernay qui s’exprime dans le communiqué :
« La préfecture du Rhône s’oppose à une subvention sans motivation officielle, mais en invoquant la désobéissance civile et le contrat d’engagement républicain. Nous ne nous laisserons pas intimider par la pente autoritaire du pouvoir en place, au contraire il est de notre devoir de résister (…) et nous nous battrons pour l’abrogation du Contrat d’engagement républicain (CER) ».
Des politiques lyonnai·ses de gauche ont témoigné de leur soutien à l’association sur X (ex-twitter). Ils ont demandé l’abrogation du CER. Pour, Thomas Dossu, sénateur du Rhône et conseiller du 7e arrondissement de Lyon 7e affilié à EELV ce contrat est devenu « un outil politique aux mains des préfets. »
Mon soutien à @Alternatiba_ Rhône, association dans laquelle j'ai longtemps milité, qui subit de plein fouet la dérive sécuritaire du gouvernement Non, organiser des ateliers de désobéissance civile n’est pas une raison suffisante pour refuser des subventions ! 🫂@AlexMontvernayhttps://t.co/Di2tQxWdBw
Notre démocratie a besoin d'associations qui défendent le bien commun et notre avenir.@Alternatiba_, par ces actions non-violentes, est de ces structures utiles qui nous sensibilisent.
Cette asso doit être soutenue. Le CER, outil de police politique, doit lui être abrogé. https://t.co/zUqxXPWDfh
Des mots que l’on retrouve chez Aurélie Gries (LFI), élue dans le 7e arrondissement de Lyon et candidate Nupes aux législatives, et chez Benjamin Badouard (EELV), co-président du groupe Les écologistes à la Métropole de Lyon.
Condamné mardi 19 décembre à un an de prison, dont six mois ferme, pour une agression raciste à la sortie d’une boîte de nuit, Marc B. est plus connu sous son pseudonyme militant : Marc Verdier. Loin d’être un loup solitaire, Rue89Lyon révèle qu’il était un cadre parisien de feu Génération Identitaire. Il fréquente aujourd’hui les Remparts de Lyon.
Dimanche 17 décembre à l’aube, Elias et Mohamed (prénoms modifiés), tous deux d’origine maghrébine, sortent de boîte de nuit dans le Vieux-Lyon, sur les coups de 7 h 30 du matin. Soudainement, “une pluie de coups sortie de nulle part” s’abat sur eux, selon Mohamed, qui raconte avoir été “sonné”, sans comprendre ce qui lui arrivait.
Un groupe d’une dizaine d’hommes mettent les deux fêtards au sol et les passent à tabac, aux cris de « sale bâtard, sale bougnoule, sale arabe », “mort aux arabes” et “musulmans dehors”, avant d’être mis en déroute par les vigiles d’une boîte de nuit voisine. Évacué par les pompiers, Elias reçoit une semaine d’ITT : il a le nez fracturé. Mohamed s’en sort un peu mieux, avec “seulement” deux jours d’ITT.
Parmi les agresseurs, un seul est interpellé, un certain Marc B., et ce malgré la présence de plusieurs caméras de vidéosurveillance ayant filmé la scène. En comparution immédiate, mardi 19 décembre, celui-ci a exprimé des remords, niant les insultes racistes ainsi que tout lien avec des groupuscules d’extrême-droite. Pourtant, l’homme est loin d’être un fêtard qui aurait dérapé : c’est un militant identitaire très actif.
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