Deux jours avant la trêve hivernale, un lundi matin avant même l’aube, le plus grand squat lyonnais est expulsé sur décision de la préfecture. Le lieu, appelé « Pyramide » (Lyon 7e), accueillait plus de 200 personnes. « Nous attendions d’avoir les capacités d’hébergement pour les relogements », justifient les services de l’État sur place. Pour l’heure, 74 personnes ont été relogées à l’hôtel pendant 8 jours, et quelques autres orientées vers d’autres dispositifs.
Si le timing interroge, l’expulsion voulue par la préfecture n’étonne pas les associations luttant contre le sans-abrisme. Depuis mai 2023, les services de l’État à Lyon vident squats et campements à tour de bras, en proposant des relogements… mais souvent pour une partie seulement des expulsé·es. Et pour cause : le système de l’hébergement d’urgence est complètement saturé dans le Rhône depuis plusieurs années.
Pourtant habituée à se déplacer au cœur de ce genre d’opérations, lors de ses précédentes fonctions de préfète dans le Pas-de-Calais ou en Gironde, la représentante de l’État, Fabienne Buccio, est ce jour-là absente. « Ce squat a vocation à être évacué », tranchait déjà la préfète du Rhône quinze jours plus tôt, lors d’un déjeuner avec la presse. Depuis son arrivée à la tête de la préfecture, en janvier 2023, la haute-fonctionnaire crispe les associations et collectivités mobilisées pour les sans-abri et les personnes migrantes.
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