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À Lyon, la CGT dénonce des violences policières contre le service d’ordre

Jeudi 6 avril, à Lyon, lors de la 11ème manifestation contre la réforme des retraites, le service d’ordre de l’intersyndicale, composé essentiellement de militants CGT, a été chargé par la police. Une première depuis le début du mouvement. Ce vendredi, l’Union départementale a dénoncé ces violences policières.

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Le service d'ordre des syndicats, placé en arc de cercle hermétique devant la banderole de l'intersyndicale marquait une rupture nette entre le bloc et le reste de la manifestation. LS/Rue89Lyon

« Enfoirés va ! »

Ce sont des images qui tournent depuis la manifestation du 6 avril contre la réforme des retraites, à Lyon. Au niveau de Saxe-Gambetta (Lyon 7e), des policiers perforent le cortège allant jusqu’au service d’ordre (SO) du cortège. Là, ils donnent des coups de matraques qui atteignent les militants chargés de protéger le carré de tête intersyndical. Puis, un recul des forces de l’ordre semble se faire.

Vu de haut, la vidéo diffusée sur le compte twitter de la CGT Énergie Lyon montre également des charges venant de plusieurs côtés. Résultat, le camion se retrouve isolé du reste de la manif et le SO en contact des forces de l’ordre. Une scène que nous avions décrite dans notre reportage.

Si, depuis le début du mouvement contre la réforme des retraites, les affrontements entre les forces de l’ordre et des manifestants du cortège de tête sont nombreux, cette charge sur le service d’ordre est une première. L’Union départementale de la CGT, fortement représentée dans le SO de l’intersyndicale, a communiqué sur ces violences policières :

« Alors que l’immense majorité des manifestants et manifestantes défilaient avec calme et détermination derrière lui, le carré de tête intersyndical a été victime de plusieurs charges policières, occasionnant plusieurs blessés par matraquage, éclats de grenade lacrymogène ou jets de gaz au poivre, écrit l’UD CGT. Plusieurs charges ont par ailleurs eu lieu au cœur du cortège, coupant celui-ci en deux. »

Lyon CGT
Le service d’ordre des syndicats avec une forte présence de la CGT, placé en arc de cercle hermétique devant la banderole de l’intersyndicale marquait une rupture nette entre le cortège de tête et le reste de la manifestation à Lyon. LS/Rue89Lyon

À Lyon, la CGT pointe du doigt des tirs de gaz lacrymogènes dans des appartements

Comme nous l’écrivions dans notre reportage sur ce onzième jour de mobilisation, la manifestation du 6 avril a été marquée par de nombreuses violences. Des manifestants du cortège de tête ont cassé des banques et des boutiques. Côté forces de l’ordre, les tirs de gaz lacrymogènes ont eu lieu quasiment toute la manifestation. 

Plusieurs vidéos montrent également que certains tirs sont arrivés dans des logements. Une chose que dénonce également l’UD CGT :

« Un logement a même été la cible d’un jet de gaz lacrymogène, brisant une vitre et occasionnant un départ de feu pour lequel le service de protection a dû appeler les pompiers », indique-t-il.

Un problème lié à la proximité de « casseurs » pour la préfecture

Contactée par Rue89Lyon, la préfecture du Rhône nous indique que le but des manœuvres n’était pas de toucher le cordon syndical.

« Les personnes que nous visions étaient des casseurs positionnés très proches de la tête du cortège syndical. Les manœuvres avaient pour but de les repousser et disperser pour éviter qu’ils cassent ensuite du mobilier urbain ou des boutiques ».

De même, les tirs de lacrymogène ont eu lieu au dessus de banques en train de se faire casser, selon la préfecture. Rappelant que les tirs « tendus » sont interdits, elle met en avant la difficulté d’une avenue Maréchal de Saxe qui comporte beaucoup de platanes. Résultat : le risque de rebonds des palets de lacrymo serait plus important.

« L’usage des tirs de lacrymogène est le plus adapté pour permettre d’en arriver à un contact physique », ajoute la préfecture.

Pris en sandwich entre des manifestants virulents du cortège de tête et les forces de l’ordre, le service d’ordre de l’intersyndical avait déjà eu fort à faire au niveau de la rue de la Barre (Lyon 2e) lors des dernières manifestations. Depuis 2020, cette dernière a été fermée par la préfecture, mettant fin au grand parcours historique des manifestations lyonnaises.

Le choix de ce nouveau tracé devait éviter des points de tension. Visiblement, cela n’a pas été suffisant.


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Des manifestants devant les gendarmes mobiles qui protègent l'Hotel Dieu et interdisent la rue de la Barre, le vendredi 24 janvier. ©Damien Renoulet

Photo : Damien Renoulet

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