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Lyon 4e : une après-midi avec les jeunes migrants du Chemineur

Lyon 4e : une après-midi avec les jeunes migrants du Chemineur

[Diaporama] Un nouveau squat a été ouvert fin juin dans le 4e arrondissement de Lyon pour loger les jeunes migrants qui campaient dans le square du général Ferrié. Un mois plus tard, il affiche complet. Reportage photo.

Fin juin, des membres du Collectif de soutien aux migrants de la Croix-Rousse ont décidé d’investir un bâtiment du 4e arrondissement de Lyon pour y loger des jeunes migrants. Ces derniers arrivent de Guinée, de Gambie, du Paksitan ou encore du Nigéria. La plupart sont des garçons et ont entre 14 et 16 ans.

Ils se revendiquent tous mineurs mais le Centre de mise à l’abri et d’évaluation (CMAE) des mineurs non accompagnés de la Métropole de Lyon en a décidé autrement. Une fois leur minorité réfutée, ces jeunes migrants se retrouvent à la rue, sans solution d’hébergement.

Fin mai, le Collectif avait organisé un campement de toile dans le jardin du général Ferrié, à la Croix-Rousse, pour les héberger. Depuis, la Ville de Lyon a hébergé 37 adolescent·es. Avec un flux d’arrivée constant, des dizaines de jeunes migrants se trouvent toujours sans solution d’hébergement et errent dans les rues de Lyon.

Le Collectif de soutien a donc décidé d’ouvrir ce squat fin juin pour les accueillir. Baptisé le « Chemineur », le bâtiment accueille aujourd’hui 40 adolescents et affiche complet. Ce vendredi 23 juillet, les bénévoles ont décidé de ne plus accueillir de jeunes. Les nouveaux arrivés se voient donc remettre une tente et un duvet.

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Jeunes migrants à Lyon : vers un deuxième squat type « Maurice-Scève » ?

Jeunes migrants à Lyon : vers un deuxième squat type « Maurice-Scève » ?

Un nouveau squat a été ouvert fin juin dans le 4e arrondissement de Lyon pour héberger les jeunes migrants qui campaient depuis fin mai dans le square Ferrié. Un mois plus tard, ce squat affiche complet et de nouveaux jeunes arrivent chaque jour.

Après avoir campé dans des tentes dans le jardin du général Ferrié, dans le 4e arrondissement de Lyon, les jeunes migrants ont presque disparu. Presque. A quelques minutes à pied de l’ancien campement, derrière le mur grisâtre du 52 rue Denfert-Rochereau résonnent des cris et des rires. Trois bâtiments décrépis, voués à la démolition, sont alignés le long d’une allée.

Seules deux familles occupent encore le deuxième bâtiment. Depuis le 25 juin, les membres du collectif de soutien aux jeunes migrants ont réquisitionné le troisième bâtiment pour y loger une trentaine de jeunes récemment arrivés à Lyon en provenance d’Afrique, et sans solution d’hébergement.

Dans le vieux bâtiment, tout au fond de l’allée, la vie bat son plein. Sur la terrasse, des adolescents jouent au basket, discutent ou écoutent de la musique, avachis sur des chaises de jardin. Dans un parterre d’herbes, quelques caleçons et maillots de foot sèchent à l’air brûlant. Régulièrement, des riverain·es passent déposer des recharges téléphoniques, de la nourriture ou des produits d’hygiène.

Dans le hall, des dessins multicolores ont été peints sur les murs et redonnent un peu d’éclat au vieux bâtiment. En face de la porte d’entrée, le nom du squat, « Chemineur », s’étale en grandes lettres aux couleurs criardes. Sur la porte, une pancarte stoppe net les nouveaux arrivants : « Complet ».

A gauche, une dizaine de tentes ont été empilées en prévision de nouvelles arrivées.

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Fin juin, un squat baptisé Le Chemineur a été ouvert pour accueillir les jeunes migrants du square Ferrié (Lyon 4e). Au 23 juillet, il y avait une quarantaine de jeunes.Photo : OM/Rue89Lyon

Une tente et un duvet pour les jeunes migrants qui arrivent à Lyon

Ce vendredi 23 juillet, ça fait près d’un mois que les jeunes migrants se sont installés dans ce vieil immeuble du 4e arrondissement de Lyon.

Cet après-midi là, la tension est palpable. Un téléphone dans une main et son masque dans l’autre, Sophie, une bénévole du Collectif de soutien aux migrants de la Croix-Rousse, qui dort régulièrement dans le bâtiment avec les jeunes, multiplie les appels. Au 115, à la Croix-Rouge, aux habitant·es… La jeune femme tente désespérément de trouver un toit pour la nuit à ses protégés, une dizaine d’adolescents âgés de 15 à 16 ans.

«  On a une dizaine de jeunes sans solution d’hébergement pour ce soir », lance-t-elle entre deux coups de fil.

Cette situation commence à devenir habituelle au Chemineur. Chaque semaine, une dizaine de jeunes se présentent au squat dans l’espoir d’y trouver un matelas ou un bout de canapé pour y dormir, une douche ou au moins un repas chaud.

Depuis cette semaine, le squat est arrivé à saturation et héberge déjà 40 jeunes migrants. Sans compter les personnes logées par des habitants de l’agglomération de Lyon. Les bénévoles du Chemineur n’ont rien de plus à offrir aux nouveaux arrivés qu’une tente, un duvet et un petit miracle. Une fois dans la rue, la seule solution qui leur reste est d’appeler le 115, qui peut leur proposer une nuit d’hébergement tous les quatre jours.

Le reste du temps, il leur faudra se débrouiller seuls du haut de leur 15 ou 16 ans, se désole Sébastien, qui est présent régulièrement au squat avec Sophie :

« Ils débarquent ici en disant qu’ils sont à la rue et c’est à nous de gérer ça. On leur donne une tente et un duvet. C’est horrible. »

Pourquoi le 4e arrondissement de Lyon ?

Ces jeunes viennent de Guinée, de Gambie, du Pakistan, du Mali, d’Algérie, du Maroc, de Côte d’Ivoire ou encore du Nigéria. Ils se revendiquent mineurs, mais leur minorité a été réfutée au terme de l’évaluation menée au Centre de mise à l’abri et d’évaluation (CMAE) de la Métropole de Lyon. D’après les chiffres de la métropole de Lyon, le nombre de jeunes reconnus mineurs est en baisse constante.

Ils étaient 50% à être reconnus mineurs et pris en charge par les services métropolitains de la protection de l’enfance en 2019, 29% en 2020 et seulement 16 à 19% au premier trimestre 2021.

Pendant la crise sanitaire, les jeunes migrants non reconnus mineurs ont quand même été pris en charge par la Métropole de Lyon.

Un dispositif exceptionnel qui a pris fin en même temps que l’état d’urgence sanitaire. Cette période aura malgré tout permis la création de la Station, soit 52 places d’hébergement pour les jeunes dont la minorité a été refusée. Depuis le 3 mai, les nouveaux arrivants sont remis à la rue.

A la sortie du CMAE, ils sont nombreux à se rabattre sur le 4e arrondissement de Lyon, et plus particulièrement le quartier de la Croix-Rousse, où il y aurait un lieu pour les accueillir, paraît-il.

C’est ainsi qu’ils se retrouvent devant le numéro 52 de la rue Denfert-Rochereau.

La Ville de Lyon n’ira pas plus loin

Fin juin, la Ville de Lyon était allée à contre-courant de la position de la Métropole et avait décidé de loger une trentaine de jeunes migrants. Onze d’entre eux, en priorité les quelques adolescentes du groupe, ont ainsi été logées dans des résidences intergénérationnelles, au moins jusqu’à la rentrée de septembre. La Ville a également signé une convention avec les bénévoles pour ouvrir un bâtiment et accueillir 26 autres jeunes migrants.

Mais Grégory Doucet n’ira pas plus loin, annonce Sandrine Runel, adjointe au maire de Lyon déléguée aux Solidarités :

« On a outrepassé nos compétences, on est arrivé au maximum de ce qu’on peut faire. On ne peut pas se substituer éternellement à la Métropole et à l’État. On est aussi suspendu à la décision du juge des enfants. »

Pour le moment, quatre dossiers de jeunes migrants ont été examinés par les juges des enfants. Tous ont été reconnus mineurs et pris en charge par les services métropolitaines de l’aide social à l’enfance (ASE). Ainsi, trois places se sont libérées dans le bâtiment de la Ville de Lyon, rue Paul Bert, et une autre dans une résidence intergénérationnelle.

Un jeune a décidé de son plein gré de quitter Lyon, libérant une deuxième place dans une résidence intergénérationnelle. Ces deux places sont réservées en priorité aux adolescentes, pour le moment placées chez des habitant·es de Lyon.

Le bâtiment rue Paul Bert nécessite une sécurisation concernant les risques incendie et devrait pouvoir accueillir trois jeunes migrants la semaine prochaine.

Le squat est devenu un « sas » pour les jeunes migrants qui arrivent à Lyon

Ces cinq places libérées ne permettront pas de relâcher la pression du côté du squat. Chaque semaine, les bénévoles se voient contraints de remettre une tente et un duvet à une dizaine de jeunes migrants qu’ils renvoient dans les rues de Lyon, faute de place.

En comptant les 40 jeunes migrants du squat, la trentaine d’adolescent·es hébergé·es par des lyonnais·es et celles et ceux logés par la Ville de Lyon, on arrive à un total d’une centaine de jeunes.

Tous et toutes se revendiquent mineur·es et ont entamé les procédures auprès des juges des enfants. Les bénévoles s’accrochent à cet espoir. D’après eux, environ 80 % des recours aboutissent. D’ici deux ou trois mois, la majorité de ces jeunes devraient donc avoir été reconnus mineurs et pris en charge par l’ASE.

Pour Sandrine Runel, les dossiers des jeunes vont être examinés par les juges des enfants au compte-goutte tout l’été :

« Le Chemineur, le bâtiment de la rue Paul Bert et les résidences intergénérationnelles sont devenus des sas en attendant la création d’une Station bis, qui serait cofinancée par la Métropole de Lyon et l’État. Lors des réunions, la Métropole s’est dit favorable à une Station bis si elle est co-financée par l’État. »

D’après elle, tant que l’État ne desserrera pas les cordons de la bourse, la Métropole de Lyon ne s’engagera pas seule dans cette voie.

Du côté de la Métropole de Lyon, on reste évasif quant au devenir de ces jeunes migrants, assurant cependant que des réflexions sont en cours.

Une centaine de jeunes migrants accompagnés par une poignée de bénévoles

En attendant, les bénévoles se retrouvent seuls pour gérer une centaine de jeunes migrants. Sans compter les nouveaux arrivants qu’il faut renvoyer dans la rue. Régulièrement, des jeunes fondent en larmes ou se mettent en colère, ne comprenant pas que leurs camarades puissent avoir un lit et un repas chaud dans le squat tandis qu’eux devront planter une tente sur le bitume.

D’autres, dont la minorité a été réfutée il y a peu, restent assis sur leur chaise dehors malgré le soleil de plomb, hébétés et apathiques.

Ce vendredi 23 juillet au soir, cinq jeunes sont restés sans hébergement. Trois ont pu bénéficier d’une nuit au 115 et les deux autres ont quitté le squat avec une tente pour seul bagage.

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Un dossier met en général environ trois mois à être examiné par le juge des enfants. Si le jeune est reconnu mineur, il est pris en charge par les services métropolitaines de la protection de l’enfance.Photo : OM/Rue89Lyon

Les bénévoles insistent auprès de la Métropole de Lyon pour qu’une association soit mandatée pour accompagner ces jeunes migrants comme il se doit. En vain. Ils tannent également la Métropole de Lyon et la préfecture pour ouvrir un gymnase et héberger au moins temporairement ces nouveaux arrivants. Là aussi, c’est silence radio.

D’après les échos de certaines associations, une dizaine de places seraient vacantes à la Station, mais comment faire pour y placer les jeunes du squat ?

« On ne sait pas comment la Métropole de Lyon choisit les jeunes migrants qui y vont, explique Sébastien. Il y a rupture d’égalité entre eux. »

« Entre mineur et majeur, c’est toujours le mauvais choix qui est fait »

Face à cette situation, les bénévoles ont décidé depuis ce vendredi 23 juillet de ne plus accueillir aucun jeunes dans le squat. Ils ont fait passer le message aux associations et aux riverain·es, leur demandant de ne plus orienter au Chemineur les jeunes migrant·es croisé·es dans les rues de Lyon.

« Je suis arrivée sur le campement du square Ferrié sans duvet, se souvient Sophie avec amertume. J’étais persuadée qu’il y aurait rapidement un gymnase ouvert ou une prise en charge. »

Pour le moment, Sophie et Sébastien se battent avec la Métropole de Lyon et TCL au sujet des titres de transport des jeunes migrants, dont ils ont cruellement besoin pour se déplacer jusqu’au Secours populaire, où ils reçoivent de la nourriture et suivent des cours de français.

« La Métropole refuse de leur octroyer la gratuité puisqu’ils ne sont pas mineurs pour eux, explique Sébastien. On a donc voulu remplir des formulaires pour avoir des abonnements à 10 euros, mais TCL nous dit que ce n’est que pour les majeurs, se désole Sébastien avec un haussement d’épaule impuissant.

Entre mineur et majeur, c’est toujours le mauvais choix qui est fait. Les jeunes ont les inconvénients des deux statuts mais aucun des avantages. »

Vers un Maurice-Scève bis ?

Pour ces deux bénévoles, la situation ressemble furieusement à celle qu’ils ont pu connaître au squat de l’ancien collège Maurice Scève, dans le 4e arrondissement de Lyon, ouvert à l’été 2018 pour héberger là aussi des jeunes migrants. Le bâtiment avait ainsi accueilli jusqu’à 300 jeunes, qui ont été relogés fin octobre 2020. Et le Chemineur prend le même chemin.

« C’est exactement la même chose qu’à Maurice Scève », affirment Sophie et Sébastien d’une même voix.

Pour Sandrine Runel, adjointe au maire, à la Ville de Lyon, les deux situations ne sont pas comparables :

« Le Chemineur est plus petit, le nombre de personnes est limité et les bénévoles sont vigilants à ce qu’il n’y ait que des mineurs. »

Les bénévoles sont bien conscients que le Chemineur ne restera pas ouvert aussi longtemps que Maurice Scève. Le bâtiment, ainsi que les deux autres de l’allée, devaient être détruits fin août pour commencer les travaux de construction d’une quarantaine de logements sociaux du bailleur ICF.

« Un beau projet », estiment les bénévoles, qu’ils affirment ne pas vouloir bloquer. La justice devait statuer sur le devenir du Chemineur ce vendredi 23 juillet, mais l’audience a été repoussée au 1er octobre.

Un léger sursis que les bénévoles comptent bien mettre à profit pour trouver des solutions. Des riverain·es les ont informés de l’existence d’appartements de fonction inoccupés depuis sept ans à proximité du groupe scolaire La Fontaine, toujours à la Croix-Rousse. Ils seraient en outre chauffés, contrairement au Chemineur où les jeunes n’ont que de l’eau froide et l’électricité de quelques batteries que les voisin·es rechargent de temps à autre.

D’après les bénévoles, la mairie du 4e arrondissement de Lyon reste évasive quant à ces logements et évoque différents projets en cours qui ne permettraient pas d’y accueillir de jeunes migrants, même temporairement.

Sandrine Runel, elle, affirme que la Ville de Lyon continuera à héberger les 37 jeunes du bâtiment rue Paul Bert et des résidences intergénérationnelles en attendant une décision de justice :

« On ne mettra pas les jeunes qui sont dans les résidences intergénérationnelles à la rue tant qu’il n’y a pas de reconnaissance de leur majorité ou de leur minorité. »

Au Chemineur, les bénévoles cherchent activement des nouveaux soutiens pour une mission difficile : distribuer des tentes aux jeunes migrants nouvellement arrivés, qui devront passer la nuit seuls dans les rues de Lyon.

Covid : la quatrième vague bien installée à Lyon et dans le Rhône

Covid : la quatrième vague bien installée à Lyon et dans le Rhône

À Lyon et dans le Rhône, l’évolution de l’épidémie de Covid ressemble bien désormais à une « quatrième vague ». Les indicateurs se dégradent à une vitesse exponentielle. Les indicateurs hospitaliers recommencent à se détériorer après de longues semaines d’amélioration.

L’épidémie de Covid croît de façon exponentielle dans le Rhône et à Lyon

Depuis plusieurs semaines, les indicateurs indiquaient déjà une détérioration de la situation épidémique. Depuis au moins deux semaines désormais, la progression de l’épidémie de Covid est exponentielle dans la métropole de Lyon et dans le Rhône.

Pour la deuxième semaine consécutive, le taux d’incidence du virus a quasiment triplé dans la métropole de Lyon. Passant de 112 cas au 16 juillet à 304 cas au 23 juillet (pour 100 000 habitants). La métropole de Lyon présente désormais un taux d’incidence supérieur à la moyenne nationale.

Même chose dans le Rhône où le taux d’incidence a là aussi quasiment triplé en une semaine. 96 cas de Covid pour 100 000 habitants avaient été détectés au 16 juillet en moyenne sur une semaine. Ils étaient 270 au 23 juillet.

Le variant delta quasi hégémonique dans le Rhône et la région

Selon les données de Santé Publique France, au 23 juillet, le variant delta représentait 96,5 % des tests positifs analysés en moyenne sur une semaine dans le Rhône.

La présence quasi hégémonique du variant delta ou indien se confirme désormais dans les autres départements d’Auvergne-Rhône-Alpes. Elle constitue une probable explication à la reprise très rapide de l’épidémie depuis le début de l’été.

La présence du variant delta au 23 juillet était comprise entre 72 % (dans l’Allier, son niveau le plus bas) et 97,6 % (son maximum, en Savoie) des cas positifs analysés..

Une épidémie de Covid qui recommence à se faire sentir dans les hôpitaux du Rhône et chez les jeunes

Depuis fin avril environ, les indicateurs hospitaliers dans le Rhône n’avaient cessé de s’améliorer. Hospitalisations et admissions en service de réanimation étaient en baisse régulière. Signe d’une pression hospitalière moins forte sur le front de l’épidémie de Covid.

Ces dernières semaines, nous notions une stabilisation voire un arrêt de cette baisse des entrées à l’hôpital. Cette semaine, les indicateurs repartent à la hausse dans les hôpitaux du Rhône. Une hausse encore faible mais bien présente. Une hausse logique au regard de l’évolution épidémique. Les vagues précédentes ont toujours montré un décalage d’une quinzaine de jours entre la hausse des indicateurs de la dynamique de l’épidémie et l’arrivée de patients Covid à l’hôpital.

Au 26 juillet, 147 patients Covid en moyenne avaient été hospitalisés sur une semaine dans le Rhône. C’est 10 % de plus que la semaine précédente. Parmi eux, 24 avaient été pris en charge dans les services de réanimation. En hausse de 8 % sur une semaine.

La majorité des patients Covid actuellement hospitalisés dans la région ont plus de 60 ans. Mais le nombre de patients de ces tranches d’âge continue de diminuer. Au contraire de tranches d’âge plus jeunes. Chez les 20-29 ans par exemple, le nombre d’hospitalisations a doublé au cours du mois de juillet en Auvergne-Rhône-Alpes. Elles ont augmenté de près de 20 % chez les 30-39 ans.

L’ampleur de la « vague » dans les hôpitaux sera un des enjeux de la fin de l’été et de la rentrée de septembre. Elle déterminera de possibles nouvelles mesures sanitaires. Le rythme de la vaccination en sera également un autre pour tenter d’enrayer la pression hospitalière.

Dans le Rhône, la vaccination contre le Covid repart à la hausse

Après un mois de juin en chute libre, la primo vaccination semble repartir à la hausse. Lors de notre dernier point d’étape, les effets de l’annonce de l’extension du pass sanitaire le 12 juillet étaient encore difficilement mesurables, faute de recul.

On peut désormais voir un effet assez net. Entre le 18 et le 25 juillet 2021, le rythme quotidien de la primo vaccination a augmenté de 31% environ dans le Rhône. À cette date, 8 000 personnes avaient reçu une première dose de vaccin quotidiennement (en moyenne sur une semaine). Contre 5 500 au 18 juillet. Depuis le début du mois de juillet, la primo vaccination en augmentation de 40 %, une hausse essentiellement concentrée sur la seconde quinzaine du mois.

Les plus fortes hausses constatées au 25 juillet sur une semaine concernent les 18-24 ans (+40 %) et les 25-29 ans (+35%). À cette date, 60 % de la population totale du Rhône avait reçu au moins une dose de vaccin, 51 % était complètement vaccinée.

À l’échelle régionale, au 25 juillet, 60% de la population avait reçu une première dose. Et la barre des 50% de personnes totalement vaccinées avait été atteinte.

Plus de trains et moins de com’ : des usagers de TER interpellent Laurent Wauquiez

Plus de trains et moins de com’ : des usagers de TER interpellent Laurent Wauquiez

Laurent Wauquiez, réélu à la présidence d’Auvergne-Rhône-Alpes, souhaite expérimenter la reconnaissance faciale dans les gares et les trains de la région. Une priorité accordée à la sécurité, que déplore la Fédération Nationale des Associations des Usagers des Transports (FNAUT).

sécurité région
Renaud Pfeffer vice-président en charge de la sécurité et Laurent Wauquiez avant l’assemblée plénière du Conseil régional, le 19 juillet 2021.Photo : OM/Rue89Lyon

Caméras dans les cars scolaires, « brigades régionales de sécurité » dans les lycées… Lors de la première assemblée plénière du conseil régional, lundi 19 juillet, Laurent Wauquiez a de nouveau mis l’accent sur la sécurité.

Le président de Région LR (Les Républicains), qui entame son second mandat, compte expérimenter la reconnaissance faciale a posteriori dans les TER et les gares d’Auvergne-Rhône-Alpes.

Un dispositif qui permettrait de « reconstituer rapidement le parcours des délinquants ou criminels dans les transports régionaux ».

Pour être légale, cette utilisation de la reconnaissance faciale doit être réalisée après les faits. Elle permettrait à la police de comparer les données recueillies avec celles issues du fichier de traitement des antécédents judiciaires (TAJ).

De la vidéosurveillance à la reconnaissance faciale

Controversée sur le plan juridique, la reconnaissance faciale en temps réelle n’est pas légalement autorisée dans l’espace public. Mais plusieurs villes comme Nice, Metz ou encore Marseille ont déjà investi dans des dispositifs qui s’en rapprochent.

A Lyon, les caméras de surveillance dans les gares se sont multipliées sous le premier mandat du président de la Région Auvergne-Rhône-Alpes.

La reconnaissance faciale comme nouveau cheval de bataille, Laurent Wauquiez justifie sa volonté d’expérimenter ce nouveau dispositif à l’échelle de la région :

« Vous vous êtes fait violer dans une gare, est-ce que vous utilisez la reconnaissance faciale pour identifier son auteur ? Le Rassemblement national nous dit non, EELV nous dit non. Il est de notre responsabilité de protéger nos lycées, nos trains, nos gares. Quand vous votez contre, vous votez contre la possibilité d’utiliser ces logiciels pour trouver des criminels. »

Des projets utilisant la reconnaissance faciale avaient été annoncés par la Région PACA pour surveiller l’entrée de deux lycées à Marseille et à Nice. En 2020 le tribunal administratif a rappelé que la surveillance des élèves ne relevait pas de la Région mais des chefs d’établissement. Et que de tels dispositifs étaient contraires au règlement général sur la protection des données à caractère personnel (RGPD).

Pour la CNIL la reconnaissance faciale marque « tournant technologique » accompagné par un « changement de paradigme de la surveillance. La commission craint un passage d’une « surveillance ciblée de certains individus à la possibilité d’une surveillance de tous aux fins d’en identifier certains ».

« La Région devrait mieux écouter les usagers »

Décriée du côté de l’opposition politique de Laurent Waquiez, aussi bien à gauche qu’au sein du Rassemblement national, la reconnaissance faciale dans les gares et les trains n’est pas non plus au goût de la Fédération Nationale des Associations des Usagers des Transports (FNAUT).

Dans un communiqué, l’association affirme que la reconnaissance faciale n’est pas une priorité pour les usagers, qui préfèrent « un meilleur service et plus de trains ».

« Les problématiques d’insécurité, sans nier qu’elles existent, arrivent loin derrière celles concernant la qualité de service. »

Les utilisateurs des transports seraient davantage préoccupés par les retards imprévus, les incidents techniques, les trains bondés et la nécessité de trouver une solution en cas d’annulation.

« La Région devrait mieux écouter les usagers », conclut l’association.

Le « Capotier », épicier des prostituées de Lyon, cherche un successeur

Le « Capotier », épicier des prostituées de Lyon, cherche un successeur

Depuis 17 ans, Jérôme Bénozillo vend les préservatifs des prostituées de Lyon et des environs. À 66 ans, le « Capotier » cherche à passer la main. Retour sur le parcours d’un personnage détonnant.

« Dites-moi, c’est pour vous les deux palettes de capotes là ? »

La scène est peu habituelle pour ce coiffeur du 6e arrondissement de Lyon. À 11h, ce jeudi, il vient de voir se garer un long camion noir floqué de grands préservatifs roses à moustache. Il n’a pas pu s’empêcher de tirer une drôle de tête. Jérôme Bénozillo, le propriétaire du camion, n’a pas pu s’empêcher d’aller le taquiner. « Non non… Il y a erreur », répond timidement le coiffeur, en manquant de faire tomber ses ciseaux.

En refermant la porte du salon de coiffure, Jérôme Bénozillo se marre : « T’as vu sa tête ? ». Il est le « Capotier » (marque déposée), habitué de ces plaisanteries.

« L’humour, c’est essentiel dans le boulot, il faut que les filles sourient. Sinon, on ne tient pas. »

Depuis 17 ans, il parcourt Lyon et ses environs avec son camion couvert d’images de préservatifs XXL. À l’intérieur, des préservatifs, des tapis de sol ou encore du gel lubrifiant à destination des travailleurs et travailleuses du sexe du Rhône et d’ailleurs.

Depuis 17 ans, Jérôme Bénozillo vend les préservatifs des prostituées de Lyon et alentours. À 66 ans, il cherche à passer la main.
Le Capotier Jérôme Bénozillo chercher à passer la main.Photo : PL/Rue89Lyon.

À 66 ans, le Capotier a la « tête » de l’emploi. Atypique. Chemise blanche bien repassée, bacchantes élégantes, queue de cheval rabattue à l’arrière… Avant d’être pris en photo, il se lisse légèrement la moustache, histoire de rester classe. « J’ai remarqué que c’était important pour les filles », note-t-il.

Les « filles », elles l’ont toujours fasciné. La première fois qu’il parle à des prostituées, Jérôme Bénozillo a 20 ans et va leur vendre du muguet, sous le regard étonné de ses camarades. Dans la foulée, il commence à en promener quelques-unes en voiture avant d’arrêter pour ne pas faire « maquereau ». La deuxième fois, il a 50 ans.

Du muguet à la vente de préservatifs

Pompiste, commercial dans l’immobilier… Fils d’un importateur de ballons, le père de famille a déjà un CV bien rempli. En 1985, il a monté sa première entreprise spécialisée dans le matériel de plongée. Puis, il a vendu de l’équipement d’urgence et de premier secours.

« A posteriori, on m’a dit que c’était le point commun entre mes boulots : le côté sécurité et d’aide à la personne », commente-t-il.

En 2003, il se rend dans un marché international à Düsseldorf, en Allemagne. Là-bas, il tombe sous le charme de présentoirs de boîtes de préservatifs. En phase de transition professionnelle, l’entrepreneur embarque 5 000 pièces. À l’origine, il veut les vendre à des bureaux de tabac et maisons de presse. « Mais personne n’en voulait », se rappelle-t-il.

Rapidement, les boites commencent à encombrer le garage. Lassée de les voir s’empiler, son épouse lui demande de s’en débarrasser. Il va alors les donner aux premières utilisatrices de ce matériel : les prostituées de Perrache.

À cette époque, les filles de Lyon ont été poussées hors du centre-ville par un arrêté municipal de Gérard Collomb, interdisant le racolage à pied dans le centre-ville. Avec la loi de sécurité intérieure de Nicolas Sarkozy, ministre de l’Intérieur, elles ont commencé à vivre en camionnette. « Il y avait autour de 250 véhicules », se souvient-il.

Depuis 17 ans, Jérôme Bénozillo vend les préservatifs des prostituées de Lyon et alentours. À 66 ans, il cherche à passer la main.
À l’heure de la retraite, un petit coup de « rétro » sur la carrière du Capotier Jérôme Bénozillo.Photo : PL/Rue89Lyon.

Un conteneur de 1,2 à 1,5 million de préservatifs venu de Malaisie jusque Lyon

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Vaccination obligatoire des soignants : grève annoncée dans un hôpital à Lyon

Vaccination obligatoire des soignants : grève annoncée dans un hôpital à Lyon

Un préavis de grève a été déposé à compter du jeudi 29 juillet par le syndicat SUD représentant de certains personnels soignants de l’hôpital Édouard-Herriot, à Lyon. Une partie des soignants s’oppose à la vaccination obligatoire et à la présentation du pass sanitaire par les patients à l’hôpital.

Hôpital Edouard Herriot réanimations Lyon grève
L’entrée de l’Hôpital Edouard Herriot à Lyon (3e). Photo : PP/Rue89 Lyon

Vendredi 23 juillet, la section syndicale SUD Santé Sociaux de l’Hôpital Edouard-Herriot a transmis à la direction de l’établissement un préavis de grève illimitée, dont le début est fixé au jeudi 29 juillet à 6 heures du matin.

Parmi les principales requêtes du syndicat : la reconnaissance systématique de la maladie du Covid-19 comme accident du travail et le non licenciement du personnel médical qui refuserait la vaccination obligatoire.

Si, à partir du 15 septembre, les membres du personnel médical non-vaccinés ne seront finalement pas licenciés, ils ne pourront plus exercer leur fonction et leur salaire sera suspendu. Une mesure qui suscite colère et inquiétude, auprès d’une partie des soignants réticents à l’obligation vaccinale ou à la vaccination même, contre le Covid.

« Une limite franchie dans le respect des libertés »

« L’obligation vaccinale est une épée de Damoclès », s’insurge le syndicat.

Selon la section SUD, une centaine de soignants de l’hôpital Edouard-Herriot serait opposée à à l’obligation vaccinale. Par exemple, certains voudraient pouvoir choisir le vaccin français de Sanofi dont la sortie est prévue à la fin de l’année.

Le syndicat indique également son refus d’opérer un « tri » à l’entrée de l’établissement hospitalier. En cause, l’obligation pour les patients de présenter un pass sanitaire à l’hôpital. Une mesure qui sera appliquée dès le mois d’août, pour les visites et pour les soins, sauf urgences médicales.

« Si on ne peut plus laisser rentrer les patients parce qu’ils n’ont pas de pass sanitaire, la mission de service public de l’hôpital n’est plus respectée », déplore le syndicat SUD. Pour qui une « limite est franchie dans le respect des libertés ».

Concernant la gestion de cette grève et du personnel manquant, la direction des HCL (hospices civils de Lyon), contactée, n’a pas encore donné suite à notre demande.

À Vaulx-en-Velin, la « dame aux orties » milite pour un retour à la nature

À Vaulx-en-Velin, la « dame aux orties » milite pour un retour à la nature

À 60 ans, Dalila Fraihia est une habitante quelque peu atypique de Vaulx-en-Velin. Depuis une dizaine d’années, celle que les Vaudais surnomment la « dame aux orties » milite pour une manière de vivre respectueuse de l’environnement. Pour cela, elle met en avant les capacités de l’ortie, cette plante parfois décriée.

« Vous allez voir Dalila ? La dame aux orties ? »

Quand on évoque son nom, quelques sourires apparaissent au centre médical Santé Commune de Vaulx-en-Velin.

« Regardez, elle nous a laissés un peu de tisane aux orties », nous montre une membre du centre associatif médical.

À Vaulx-en-Velin, Dalila Fraihia n’est pas le genre de personne à passer inaperçue. Membre de Santé commune, de l’association Bricologis, de la maison pour Agir, d’Anciela… Cette « hyperactive » associative dénote par son énergie et par sa passion pour une plante bien particulière : l’ortie.

Ce jeudi soir, elle nous accueille au verger des croqueurs de pommes de Vaulx-en-Velin, un autre lieu de ses activités associatives. À l’entrée, les orties ont poussé sur une grande parcelle sous son impulsion.

« C’est une plante qui est sauvage. Mais, si on l’aide à s’exprimer dans un endroit qui lui plaît, elle prolifère », commente-t-elle.

Dalila Frahia, la dame aux orties de Vaulx-en-Velin
Dalila Fraihia est connue à Vaulx-en-Velin comme la dame aux orties.Photo : PL/Rue89Lyon.

La « dame aux orties », une personnalité de Vaulx-en-Velin

Avec son foulard blanc sur la tête et sa robe rouge pétante, elle arpente le verger à vitesse grand V. Les yeux brillants, elle saute d’un sujet à l’autre, d’un plan de tomate à un pommier et d’une espèce d’ortie à une de ses cousines.

Orties des bois, grandes orties… Près de 350 espèces différentes existent.

« Tenez, moi, ça fait longtemps qu’elle ne me pique plus les mains », lâche-t-elle en saisissant une feuille de sa plante fétiche entre ses doigts.

Après l’avoir délicatement pliée en quatre, elle déguste la feuille et nous propose d’en faire de même.

« Celle-ci est un plus citronnée si vous faites attention. L’autre a plutôt un goût de champignon. Vous le sentez ? »

Cette plante, elle lui a donné son surnom à Vaulx : la dame aux orties. Cette grand-mère s’en accommode plutôt bien. Comme elle, elle se revendique libre d’aller où elle veut, piquante, et, surtout, riche en énergie et en fer.

« Un bol d’orties, c’est comme un steak ! »

Végétarienne, cette défenseure de l’environnement, as de la punchline, l’assure :

« Je suis comme la vache qui mange de l’herbe. Pas comme celui qui mange de la vache. »

Des orties à Vaulx-en-Velin
Dans le verger des Croqueurs de pommes, à Vaulx-en-Velin, la « Dame aux orties » a ramené sa plante fétiche.Photo : PL/Rue89Lyon

L’ortie en salade, omelette, cake ou à la poêle

Dans son régime alimentaire, l’ortie a une place centrale. Elle mange la plante en salade, en omelette, en cake ou simplement toute seule. Parfois cuite à la poêle, parfois à la vapeur, parfois crue…

Dans son appartement du sud de Vaulx-en-Velin, elle fait sécher l’herbacée dans des grands paniers en osier le temps nécessaire. « Il faut laisser du temps à la nature ! » À partir de cela, elle fait des soins pour les cheveux, des lotions pour les articulations ou des poudres pour la prostate à partir de racines « pour ceux qui ont des problèmes de tuyauteries », plaisante-t-elle.

Ce savoir, elle le tient de son père, originaire des monts de l’Aurès, en Algérie. Paysan, ce dernier avait l’habitude de cuisiner l’ortie.

Poussée dans les orties par son père

Arrivé en France, il est devenu ouvrier et a commencé à travailler à la Tase, une ancienne usine de textile de Vaulx-en-Velin. « Il y a laissé sa santé », souffle-t-elle. En parallèle, cet immigré algérien a continué à ramasser des orties. Une façon de nourrir sa famille, malgré les difficultés financières.

Depuis le début des années 2010, Dalila s’est remise pleinement dans les pas de son père. Garde-malade à l’époque, elle a commencé à organiser des pousses sur le terrain. Puis, en 2016, la dame aux orties arrête son métier dans le soin qui lui a fait « péter un câble. »

Vivant avec peu de revenus, elle développe sa connaissance de l’ortie. Dans le même temps, elle travaille à vivre en conformité avec sa vision de l’environnement. À 60 ans, elle a laissé tomber sa voiture pour se balader principalement en vélo, ou à pied.

Elle se refuse à vendre sa « poudre d’ortie »

« Entrée en résilience », elle se bat pour « qu’on arrête de faire du béton » en favorisant les jardins.

« Pour cela, je fleuris un peu de partout », sourit-elle, faisant référence à ses multiples activités associatives.

Malgré quelques difficultés financières, elle ne veut pas en faire son entreprise. « La nature n’est pas à vendre », grince-t-elle. Pour elle : hors de question de faire commerce de « la poudre d’ortie ».

Avec son savoir et sa manière d’être atypique, celle que certains surnomment « la sorcière » a bien conscience de passer pour une originale. Qu’importe, le message qu’elle transmet est plus important.

« Mon vœu, c’est qu’on laisse les plantes tranquilles et qu’on vive avec, lâche-t-elle. Il faut qu’on ait conscience qu’elles sont un trésor. »

Parmi celles-ci, l’ortie, plante honnie par beaucoup, a sa place. Sur le bitume de Vaulx-en-Velin, Dalila est là pour rappeler l’importance de vivre avec son environnement, comme le faisait son père avant elle. Au passage, cette fille d’immigré algérien rappelle qu’en arabe, « ortie » (أختي ) signifie « ma sœur ».

Indirectement, elle souligne ce que représente pour elle cette plante : une histoire de famille. On s’en serait douté.

À Lyon, « les abeilles sont décimées »

À Lyon, « les abeilles sont décimées »

[Série] Pour ce deuxième épisode, les abeilles de Lyon sont sous le feu des projecteurs. Des abeilles sauvages aux abeilles mellifères (abeilles de ruche), la survie des espèces bourdonnantes est un enjeu essentiel de la sauvegarde de la biodiversité.

Comment vont les abeilles lyonnaises ? Comme pour la plupart des pollinisateurs de l’hexagone, il semble que la réponse soit sans appel : mal. Disparition soudaine d’espèces, déplacements de populations dû au réchauffement climatique, à la compétition alimentaire, aux pesticides, prédateurs et parasites invasifs… Les abeilles, pourtant éléments clés de de la continuité de la biodiversité sont en danger.

Hugues Mouret, expert en biodiversité, agroécologie et directeur scientifique d’Arthropologia, une association de défense de l’environnement basée à La Tour-de-Salvagny, à l’ouest de Lyon l’explique par de multiple facteurs :

« D’après une étude allemande parue en 2019, depuis 10 ans, entre 40 et 66% de la biomasse des insectes ont disparu. Cela représente près du tiers des espèces, dont les abeilles et les bourdons font évidemment partie. Cette chute est notamment due à l’intoxication des milieux par la pollution, les pesticides et la destruction des habitats. »

A cela s’ajoute l’impact du changement climatique :

« 26% des bourdons sont menacés en Europe, car ils se sont adaptés aux conditions de fraîcheur. Avec les chaleurs qui montent, les animaux se déplacent dans le nord ou en hauteur. Les bourdons alpins par exemple ont vu leur aire de répartition remonter de 100 mètres à 200 mètres d’altitude. »

Donner une estimation locale de l’ampleur des dégâts semble difficile pour Hugues Mouret :

« C’est très difficile de quantifier des insectes, et surtout très coûteux. En termes de perte d’insectes, la région Auvergne-Rhône Alpes n’est pas très différente du reste de la France. »

Les abeilles de Lyon en chute libre

Le bourdon fait partie des abeilles sauvages. Photo de Karolina Grabowska provenant de Pexels.
Le bourdon fait partie des abeilles sauvages. Photo de Karolina Grabowska provenant de Pexels.

Cette hécatombe des pollinisateurs, ce sont les apiculteurs qui en ont parlé en premier, voyant leurs ruches se dépeupler. Cependant, les modalités de survie des abeilles de ruche sont différentes de celles des abeilles sauvages. Certains diraient même qu’elles sont antagonistes. Hugues Mouret explique :

« Quand les abeilles de ruches sont en trop grand nombre à un endroit, elles sont en compétition avec les abeilles sauvages. »

En effet, les abeilles peuvent se « voler » du pollen, mais c’est anecdotique. D’après Hugues Mouret, c’est en créant les conditions d’une compétition alimentaire par la modification des communautés végétales que les apiculteurs empêcheraient les abeilles sauvages de se développer.

« Les abeilles de ruche ont été sélectionnées pour leur gloutonnerie donc elles auront toujours tendance à s’abattre sur les végétaux présents en plus grand nombre dans une zone géographique. »

Hugues Mouret poursuit :

« En les pollinisant, elles favorisent leur multiplication au détriment d’autres végétaux plus rares qui sont parfois la seule nourriture de certaines espèces d’abeilles sauvages. »

Pour illustrer ce problème, on peut par exemple citer le Robinier faux-acacia, ou la Renouée du Japon, des espèces déjà très envahissantes dans la région. Les berges de l’Ain sont envahies par cette dernière par exemple.

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Clothilde Chamussy, archéologue et youtubeuse à Lyon avec sa chaîne « Passé Sauvage »

Clothilde Chamussy, archéologue et youtubeuse à Lyon avec sa chaîne « Passé Sauvage »

[Série] En 2016, Clothilde Chamussy se lance sur YouTube. L’archéologue de formation crée la chaîne « Passé sauvage », qui compte aujourd’hui près de 100 000 abonnés. Un moyen pour la youtubeuse résidant à Lyon de partager une passion, via des vidéos de vulgarisation scientifique à destination d’un « grand public ».

Clothilde Chamussy dans le café Bellecour de la presqu’île de Lyon.Photo : ED/Rue89Lyon

Rue89Lyon : Pourquoi avez-vous choisi de nommer votre chaîne YouTube « Passé sauvage » ?

Clothilde Chamussy : C’est une référence au livre d’anthropologie « La Pensée sauvage » de Claude Lévi-Strauss. Selon moi il s’agit d’un ouvrage-clef parce qu’il permet de déconstruire de nombreux stéréotypes sur nos ancêtres, comme « l’homme des cavernes ». C’est une porte d’entrée pour discuter des stéréotypes de « race » et proposer une lecture du monde plus diverse.

Quel a été votre parcours avant de commencer les vidéos sur YouTube ?

Je suis née à Vénissieux mais j’ai grandi en Bourgogne. Je n’étais pas une bonne élève et je détestais les mathématiques. Mais durant mon enfance mes parents, tous les deux musiciens, m’ont poussé à lire et m’ont offert l’opportunité de voyager.

De retour à Lyon pour mes études, j’ai emménagé à Fourvière en haut de la montée des Chasseaux en 2009. Puis, quelques années plus tard, j’ai déménagé dans le quartier de la Croix-Rousse où je vis encore. Être en hauteur me permet d’admirer la vue.

A l’Université Lyon 2, j’ai étudié les Lettres modernes, l’Histoire de l’art et l’Archéologie. J’en suis sortie diplômée d’un Master de recherche en archéologie, spécialisé en archéologie sous-marine. Cette passion est née après un voyage en Égypte, durant lequel j’ai découvert la plongée sous-marine.

Pourquoi avoir choisi de faire de la vulgarisation scientifique sur YouTube ?

Après l’obtention de mon Master, en 2016, je souhaitais réaliser une thèse en archéologie, mais je ne trouvais pas de financement. A la même époque, je commençais à regarder des vidéos sur YouTube. J’ai été choquée par l’absence des sciences humaines et sociales et des femmes sur cette plateforme… Il y avait un vide à combler.

Je constatais aussi qu’en matière d’Histoire, on donnait beaucoup la parole à des personnalités comme Eric Zemmour ou Alain Finkielkraut dans les médias traditionnels. Ces discours me dérangeaient car j’avais étudié ces sujets d’un point de vue plus décentré. J’ai eu l’envie de proposer un autre regard sur l’Histoire.

Je sortais de cinq années d’études et j’ai eu l’idée d’utiliser toutes ces fiches bristol qui pouvaient servir de scripts pour des vidéos. Ayant fait un lycée cinéma audiovisuel, j’étais déjà à l’aise avec l’image et j’appréciais filmer. Alors j’ai décidé d’associer toutes ces choses que j’aime.

Au début j’avais du mal à poser ma voix lorsque je tournais des vidéos. Mais j’ai tout de suite ressenti du plaisir en filmant donc j’ai compris que c’était important pour moi. Dans les commentaires sous mes premières vidéos je pouvais lire : « merci j’ai appris des choses ». Le contrat était rempli.

« Il faut reconnaître ce côté narcissique sur YouTube car quand on est youtubeur il faut aimer se montrer »

Quels sont les avantages de YouTube pour créer et diffuser du contenu ?

YouTube a des vertus pédagogiques mais aussi didactiques. C’est un outil de partage sans précédent. Une image remplace dix lignes. On peut être très créatif et tout moduler.

Je n’ai pas de patron, c’est parfait pour moi qui adore travailler seule et être à mon compte.

Quand on me demande quel est mon métier je réponds que je suis vidéaste et autrice. Le terme youtubeuse est souvent perçu de manière péjorative.

Étonnamment, les personnes à qui j’ai le plus de mal à expliquer en quoi consiste mon métier sont celles de mon âge, autour de la trentaine. C’est déjà arrivé que l’une d’entre elles me lance : « Youtubeuse entubeuse ». Concernant les critiques visant YouTube, j’ai tendance à répondre : quelle structure n’a pas de mauvais côtés ?

Comment choisissez-vous les sujets que vous traitez dans vos vidéos ?

Je travaille avec mon compagnon Lucas Pacotte qui a une formation d’archéologue et d’anthropologue. C’est lui qui écrit, moi je tourne et je monte les vidéos. On choisit les sujets en lisant des livres, en discutant et en nous inspirant de l’actualité. Nous essayons d’aborder des sujets très différents, aussi bien des objets tels que les vêtements, que des notions plus abstraites comme l’Afrocentrisme

L’archéologie est un domaine qui bénéficie d’un grand écho dans les médias. Nous essayons de ne pas traiter des sujets « attendus » comme les pyramides en Égypte, Louis XIV ou la Deuxième Guerre Mondiale. L’objectif est de synthétiser les recherches scientifiques, d’aller à l’essentiel, tout en présentant dans nos vidéos des références complémentaires permettant d’approfondir le sujet.

Il ne s’agit pas d’une chaîne de divertissement mais d’une chaîne qui sert à apprendre des choses. Je n’ai pas peur d’utiliser des termes scientifiques. Cela plaît aux abonnés qui me disent : « Nous on veut que le cerveau chauffe ! ».

« Je me suis rendue compte que si l’on peut offrir aux gens des références, on ne peut pas les faire renoncer à leurs idées »

Dans vos vidéos vous abordez des sujets liés à l’histoire, mais aussi des questionnements toujours actuels et loin d’être consensuels : efficience de la démocratie comme système politique, appropriation culturelle, féminisme… Pourquoi avoir fait ce choix ?

Lorsqu’on fait de l’archéologie ou de l’anthropologie il faut parfois avoir un peu de courage et traiter ces sujets. S’intéresser uniquement à la Préhistoire c’est confortable car personne n’ira vérifier ce qui est dit. Alors sans prétention, nous soulignons quelques fois à travers nos vidéos des tendances existantes dans la société.

Néanmoins « Passé sauvage » se veut être une chaîne de la nuance : personne n’a totalement raison ou tort. En vulgarisant des connaissances scientifiques je me suis rendue compte que si l’on peut offrir aux gens des références, on ne peut pas les faire renoncer à leurs idées.

Selon moi, certaines chaînes sur YouTube sont problématiques car elles divisent le monde entre les bons et les méchants. Elles peuvent se moquer des gens qui croient aux extra-terrestres par exemple. Je trouve que c’est inutile. La question à se poser serait plutôt « quelles sont les raisons qui poussent ces personnes à adhérer à ces idées ? ». Souvent il y a des problèmes dans la transmission ou l’accessibilité aux connaissances.

« En tant que femmes sur YouTube nous n’avons que les miettes d’un festin »

Comment vivez-vous le fait d’être une des rares femmes dans le domaine de la vulgarisation scientifique sur YouTube ?

Pendant quatre ans j’ai fait l’effort de ne rien mentionner sur ma vie personnelle et sur mon genre. Ce n’est que depuis un an que je dévoile que c’est un travail à quatre mains entre un homme et une femme car je suis plus sereine. Je sais que mon contenu est validé par des institutions comme le CNRS ou le CNC et mon public.

J’adore travailler avec des hommes. Mais le caractère odieux et sexiste de certains ressort particulièrement chez certains youtubeurs. Sur le réseau social Discord, j’ai quitté plusieurs salons de discussions entre youtubeurs car les conversations étaient remplies de propos xénophobes et misogynes.

Durant quelques tournages, j’ai rencontré des grosses difficultés à cause des hommes qui se comportaient mal. Lors d’une production en collaboration avec plusieurs youtubeurs, nous étions deux femmes et huit hommes. L’atmosphère était très pesante. Un jour à midi, le producteur s’est tourné vers moi et m’a lancé « On mange quoi ? ». Pendant le déjeuner, c’est déjà arrivé que les hommes regardent des vidéos pornographiques alors que nous étions à table.

Le constat dans le milieu de la vulgarisation scientifique sur YouTube est clair : hommes et femmes ne se mélangent pas. Pendant longtemps faire des collaborations avec des hommes entrainait des commérages du type : « elle va sortir avec ce mec ».

Il y a beaucoup d’hommes sur YouTube qui s’entraident, notamment financièrement. Nous les femmes n’avons compris que récemment que cela leur permettait d’obtenir du travail. En tant que femmes sur YouTube nous n’avons que les miettes d’un festin. Alors nous avons commencé à faire les mêmes choses que les youtubeurs, comme nous citer dans nos vidéos ou nous partager notre réseau.

« Lorsque certaines vidéos sont démonétisées par YouTube je peux perdre plusieurs centaines d’euros »

Quels rapports avez-vous avec votre communauté ?

Pour une chaîne YouTube de vulgarisation scientifique, mon public est très large et va de 25 à 40 ans. Sur Instagram j’échange avec des personnes qui ne sont pas forcément de Lyon et qui m’ont découverte en tant que youtubeuse grâce à mes vidéos.

Avec certaines personnes abonnées à mon contenu, nous avons nouer des liens très forts. C’est presque devenu une correspondance quotidienne, alors qu’on ne s’est jamais vues en réalité. Je tiens à ces personnes.

Avec le confinement j’ai développé une passion pour la poésie que j’ai pu partager avec mon public sur Instagram. Nous nous sommes échangés des textes, c’était vraiment très enrichissant.

J’ai aussi été surprise par le soutien dont je peux bénéficier. Par exemple sous ma vidéo sur l’Afrocentrisme, j’ai reçu une vague de commentaires négatifs. Ma communauté a fait bloc pour me défendre et justifier mon point de vue.

Il y a quatre ans j’ai ouvert une page sur la plateforme de financement participatif Tipeee. Je recollecte environ 500 euros de dons par mois pour financer mes projets. Les donateurs me soutiennent financièrement par peur que la chaîne s’arrête. Je partage aussi cette crainte, même si je suis assez sereine pour la continuité de « Passé sauvage » durant les deux prochaines années.

Est-ce que vous arrivez à vivre de votre activité sur YouTube ?

Aujourd’hui mon activité est viable, c’est ma grande fierté. J’ai réussi à me verser un salaire deux ans après la création de ma chaîne. Depuis 2021 je peux rémunérer mon compagnon. Mon salaire est d’environ 2 000 euros par mois et me permet de vivre confortablement.

Ce revenu est croissant donc je gagne de mieux en mieux ma vie. Cependant lorsqu’on se lance sur YouTube il y a une part d’investissement non négligeable. Le matériel pour filmer et monter des vidéos a un coût qui peut s’élever à plusieurs milliers d’euros.

Sur YouTube, la politique de monétisation des publicités est aussi très fluctuante. Récemment j’ai perdu entre 500 et 700 euros en raison de la démonétisation de la vidéo sur l’anthropologue Margaret Mead. Les raisons sont arriérées et basées sur le puritanisme américain. La vidéo a été démonétisée car elle comportait une image d’archive montrant une femme seins nus originaire de Papouasie en train d’allaiter son enfant.

Quel regard portez-vous sur la ville de Lyon en tant que youtubeuse ? C’est une source d’inspiration dans votre travail ?

Lyon est ma ville de cœur. Je pense y faire ma vie. J’aime Lyon car avant d’être youtubeuse j’y ai fait mes études, j’y suis tombée amoureuse et elle renferme de nombreux endroits marquants de mon histoire personnelle. Le quartier de la Croix-Rousse dans lequel je vis est un vrai coup de cœur. J’aime ses magasins de bouche et son marché.

Lyon est aussi une source d’inspiration car c’est une ville très riche d’un point de vue archéologique. Chaque quartier est très marqué historiquement : Saint-Jean et la Renaissance, Croix-Rousse et les canuts… A Fourvière il suffit de contempler les toits de la ville pour en déduire une chronologie historique. Les façades des bâtiments regorgent de nombreux détails incroyables.

En 2019 j’ai réalisé une vidéo sur la bibliothèque de la Part-Dieu : il s’agissait de mettre en avant les métiers et le silo qui sont derrière le fonctionnement de la bibliothèque. J’aurais voulu en faire un court-métrage. En tant que youtubeuse j’adorerais faire plus de vidéos sur Lyon avec les archives de la ville ou le musée des Confluences.

Vivre à Lyon plutôt qu’à Paris a une influence sur votre activité de youtubeuse ?

La ville n’étant pas très loin de la Bourgogne, je peux retourner quasiment tous les week-ends dans mon ancienne maison d’enfance. C’est un peu un sanctuaire. En tant que youtubeuse vivant à à Lyon je peux avoir ce rythme de vie, entre la ville et la campagne. J’aime ces allers-retours car ils nourrissent mes créations.

Nous sommes toute une bande de youtubeurs et youtubeuses lyonnais. Jusqu’à la pandémie nous nous retrouvions quasiment toutes les semaines dans un café du 7e arrondissement pour discuter.

Habiter à Lyon et être youtubeuse impacte néanmoins mes opportunités de travail. A chaque fois qu’une radio ou une maison d’édition me contacte pour un projet, l’équipe est étonnée que je ne sois pas parisienne. Cela apparait comme un problème alors qu’en deux heures de train je peux être à Paris.

En revanche être youtubeuse à Lyon me permet aussi d’échapper à tout ce qui il y a de mauvais concernant la concurrence sur YouTube. Je peux rester dans ma bulle et garder le secret de mes projets artistiques.

A propos de projets, quels sont vos prochains objectifs ?

Je prépare un moyen métrage car j’essaye de développer de nouvelles compétences cinématographiques. Après le succès de l’Odyssée sauvage, un road trip archéologique que j’ai réalisé en Grèce, je souhaiterais réaliser un nouveau voyage de ce type. Peut-être que la Turquie sera ma prochaine destination !

J’ai également envie d’écrire un livre sur l’anthropologie qui soit accessible au grand public ou encore un livre pour enfants. Plutôt qu’un énième livre sur les dinosaures, j’aimerais évoquer les animaux de la préhistoire ou aborder d’autres sujets tels que l’écologie.

#Archives de Lyon

Rhône : 18 athlètes à suivre aux Jeux olympiques de Tokyo

Rhône : 18 athlètes à suivre aux Jeux olympiques de Tokyo

Rue89Lyon vous propose de découvrir 18 athlètes qui sont né·es ou s’entraînent dans le Rhône, et qui pourraient bien décrocher une médaille aux Jeux olympiques (JO) de Tokyo.

Décalée à cause de la pandémie, la 32e olympiade se tiendra du 23 juillet au 8 août. Aviron, basket, athlétisme… Toutes les compétitions pourront être suivies sur les chaînes de France télévision ou sur Eurosport. À noter l’arrivée de cinq nouveaux sports : le surf, l’escalade sportive, le karaté, le baseball et le skate-board. Il est possible de suivre les épreuves sur le site officiel.

Ces Jeux olympiques seront suivis des Jeux paralympiques de Tokyo, du 24 août au 5 septembre. En 2024, les prochains Jeux olympiques auront lieu à Paris. Sur lesquels nous reviendrons prochainement à travers là aussi des athlètes de Lyon et du Rhône.

Rue89Lyon vous propose de découvrir 18 athlètes qui sont né·es ou s’entraînent dans le Rhône et qui pourraient bien décrocher une médaille

Athlétisme : Mélina Robert-Michon à Tokyo pour sa 4e olympiade

Mélina Robert-Michon est née le 18 juillet 1979 à Voiron (Isère). Cette athlète du Lyon club athlétisme est spécialiste du lancer de disque et détient le record français depuis plus de 20 ans. À 41 ans, elle a déjà participé aux Jeux olympiques de Pékin en 2008, de Londres en 2012 et de Rio en 2016 où elle a décroché la deuxième place et pulvérisé son propre record au passage.

Mélina Robert-Michon aux Jeux olympiques de Rio, en 2016. Photo CC par Citizen59 via Wikimedia Commons

Floria Gueï est née le 2 mai 1990 à Nantes (Loire-Atlantique). Elle pratique l’athlétisme au club Entente Sud Lyonnais, et plus particulièrement le 400 mètres. A 31 ans, elle a déjà participé aux Jeux olympiques de Londres en 2012 et à ceux de Rio en 2016, sans parvenir à se hisser sur le podium. Elle a donné naissance à un petit garçon en 2019 et a repris la compétition en 2020, en pleine épidémie de covid-19.

Flora Gueï
Flora Gueï. Photo CC par Pierre-Ves Beaudoin via Wikimedia Commons

Deux spécialistes du plongeon du Rhône aux JO de Tokyo

Alexis Jandard est né le 23 avril 1997 à Ecully (Rhône). Ce nageur français est spécialisé dans le plongeon et s’entraîne au club de Vaugneray (Rhône). En mai dernier, en plus de se qualifier pour les Jeux olympiques, le jeune homme a décroché la médaille de bronze lors de la finale de la Coupe du monde de plongeon, à Tokyo.

Matthieu Rosset est né le 26 mai 1990 à Lyon (Rhône). Licencié au club de Vaugneray également, le nageur, spécialisé dans le plongeon à 10m, est notamment passé par l’INSEP. A 31 ans, il a déjà participé aux Jeux olympiques de Londres en 2012 et à ceux de Rio en 2016 où il est resté plutôt loin du podium. Il a repris la compétition en 2019 après deux ans d’arrêt avec pour objectif de se qualifier pour les JO de Tokyo. Ce qu’il a fait donc.

Un peu de l’OL et du LOU Rugby à Tokyo

Melvin Bard est né le 6 novembre 2000 à Ecully (Rhône). Passionné de football, il a rejoint l’Olympique lyonnais pour la saison 2016-2017 où il a intégré le groupe professionnel peu après, lors de la saison 2019-2020. Les Jeux olympiques de Tokyo seront les premiers de ce jeune footballeur made in Rhône…qui vient de signer à l’OGC Nice. Il a d’ailleurs pris part au premier match de l’équipe de France olympique de football contre le Mexique jeudi 22 juillet (défaite 4-1).

Chloé Jacquet est née le 17 avril 2002 à Viriat (Ain). Elle joue au rugby depuis l’âge de 5 ans où elle a découvert ce sport au Rugby Club de Viriat. En 2017, la jeune femme a rejoint la section du LOU Rugby tout en suivant ses études section sportive rugby féminin du lycée Jacques Brel, à Vénissieux. En 2019, l’athlète a intégré l’équipe de France de rugby. Les Jeux olympiques de Tokyo seront ses premiers jeux.

Un Lyonnais pour l’apparition du skate-board à une olympiade

Cyril Tommasone est né le 4 juillet 1987 à Villeurbanne (Rhône). Il pratique la gymnastique depuis tout petit à la Convention gymnique de Lyon et a une prédilection pour les barres parallèles et le cheval d’arçons. Il a participé aux Jeux olympiques de Londres en 2012 et à ceux de Rio en 2016 où il a frôlé le podium avec une 4e place au cheval d’arçons.

Manon Brunet est née le 7 février 1996 à Lyon (Rhône). La jeune femme fait partie de l’équipe de France de Sabre et a été sacrée championne de France en 2019. Elle a déjà participé aux Jeux olympiques de Rio en 2016 où elle a manqué de peu le podium. 

Aurélien Giraud est né le 1er janvier 1998 à Lyon (Rhône). Il a commencé le skate-board très tôt, vers l’âge de 5 ans. Depuis, il use les skate parks de Lyon, et en particulier celui de Gerland, dans le 7e arrondissement. Cette année 2021 marque l’entrée du skate-bord aux Jeux olympiques.

Caroline Garcia est née le 16 octobre 1993 à Saint-Germain-en-Laye (Yvelines). Elle a débuté sa carrière dans le tennis à l’ASUL Tennis, à Villeurbanne. Elle a déjà participé aux Jeux olympiques de Rio en 2016, mais a été éliminée rapidement, en double comme en simple. Elle est actuellement 73e joueuse de tennis mondiale.

Caroline GarciaPhoto : Stefan Brending/Wikimedia Commons

Le Cercle de l’Aviron à Lyon, une chance de médaille à Tokyo ?

Matthieu Androdias, licencié au Cercle de l’Aviron à Lyon. À 31 ans, le jeune rameur participe à ses troisièmes Jeux olympiques en Aviron. En 2016, il avait terminé 6e en deux de couple, avec son binôme, Hugo Boucheron après seulement un an et demi de collaboration. Avec son collègue, sa performance sera à suivre.

Hugo Boucheron, licencié au Cercle de l’Aviron à Lyon également. Légèrement plus jeune, Hugo Boucheron est le binôme de Matthieu Androdias en aviron. Tous les deux ont été sacrés champion du monde en 2018 en deux de couple. Ils représentent une chance de médaille importante pour la France.

Mathieu Androdias
Mathieu Androdias et Hugo BoucheronPhoto : Fédération française d’Aviron

L’Asvel masculin et féminin bien représentée à Tokyo

Helena Ciak
Helena CiakPhoto : Pierre-Yves Beaudouin/Wikimedia Commons,

Helena Ciak, licenciée à l’Asvel. À 31 ans, la dunkerkoise d’origine joue comme pivot à l’Asvel depuis 2019. Avec l’équipe de France, elle était remplaçante au dernier mondial en 2018.

Marine Fauthoux, joueuse de l’Asvel. À 20 ans, la joueuse du club de Villeurbanne est une des benjamines de l’équipe. La Paloise de naissance a fait ses premiers pas dans le basket féminin pro à Tarbes. La meneuse va être prêtée lors des deux prochaines saisons par l’Asvel au club de Basket Landes. Sa première sélection en équipe de France remonte à 2019.

Marine Johannes, licenciée à l’Asvel. Avec ses collègues de Villeurbanne, la Normande pourra faire jouer son expérience avec les bleues. Sélectionnée depuis 2015 en équipe de France, elle a déjà trois médailles d’argent en championnat d’Europe à son actif. L’arrière, réputée assez créative dans le jeu, sera une pièce importante pour l’équipe.

Moustapha Fall
Moustapha FallPhoto : Sakhalinio

Moustapha Fall, licencié à l’Asvel. À 29 ans, le pivot a joué cette année à Villeurbanne. Depuis 2017, il a connu 12 sélections avec les bleus. L’année prochaine, il rejoindra le club grec de l’Olympiakos Le Pirée.

Thomas Heurtel, licencié à l’Asvel. À 32 ans, il fait parti des expérimentés de l’équipe. Il a déjà remporté les championnats d’Europe en 2013 et une médaille de bronze aux championnats du monde, en 2014, à la grande époque de Tony Parker. En poste à l’Asvel, il jouera l’année prochaine à Madrid.

Guerschon Yabusele, licencié à l’Asvel. Ce dernier va rejoindre son collègue Thomas Heurtel à Madrid, l’année prochaine. À 25 ans, il n’a pour l’instant connu que deux sélections. Originaire de Dreux, il a commencé sa carrière non loin de Lyon, à Roanne (Loire).

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