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Actualités, enquêtes à Lyon et dans la région

Près de Lyon, une programmation marathon pour le festival Woodstower

Près de Lyon, une programmation marathon pour le festival Woodstower

À deux pas de Lyon, le festival Woodstower propose de terminer le mois d’août en beauté au lac de Miribel-Jonage. Au programme notamment : La Femme, Feu!Chaterton, Gaël Faye ou Caravan Palace.

Le festival se tiendra finalement « debout ». Après divers péripéties, l’équipe organisatrice du festival Woodstower a mis en ligne les derniers détails de son événement prévu à quelques minutes de Lyon. Dans le grand parc de Miribel-Jonage, le public est attendu debout (sans obligation de s’asseoir du moins) du mardi 24 au dimanche 29 août.

Parmi les têtes d’affiches, on retrouve le groupe Feu! Chatterton, L’Impératrice, PLK, La Femme, Caravan Palace ou encore Ofenbach. Pendant la crise sanitaire, les premiers se sont fait notamment fait connaître pour leur single « Un monde nouveau » (écouter ci-dessous) ayant bercé les oreilles de quelques confinés.

En tout, 21 concerts sont prévus. Sept spectacles de danse et art de rue, douze spectacles d’humour et neuf conférences animeront aussi l’événement. Ces dernières auront lieu dans une nouveauté du festival : l’éco-village le « Woodstown. »

Compte tenu des changements liés aux annonces gouvernementales, l’équipe laisse aux festivaliers jusqu’au 9 août pour annuler leur venue et se faire rembourser. Pour les autres, un pass sanitaire sera requis. Petite nouveauté : le festival ouvrira légèrement plus tard avec une fermeture des portes prévue à 1h.

Coût du billet : 32 euros en plein-tarif, 26 en tarif réduit. Comme chaque année, une partie « gratuite » est également prévue. Les animations autour de l’éco-village et les spectacles feront parties de ces activités. Pour plus d’informations sur l’événement, rendez-vous sur le site du festival.

Vers une pénurie de sperme à Lyon ?

Vers une pénurie de sperme à Lyon ?

[Interview] La loi de bioéthique votée le 29 juin dernier prévoit entre autres la levée de l’anonymat des donneurs et donneuses de gamètes. A Lyon, les personnes qui souhaitaient donner leur sperme ou leurs ovocytes commencent déjà à se rétracter.

Le projet de loi bioéthique a été adopté le 26 juin dernier par l’Assemblée nationale. Parmi les mesures les plus importantes, on trouve l’élargissement de l’accès à la procréation médicale assistée (PMA) aux couples de femmes et aux femmes célibataires ainsi que la possibilité de vitrifier ses gamètes pour préserver sa fertilité.

Ce projet de loi prévoit que les enfants issus d’une PMA en France – et donc d’un don de gamètes – pourront à leur majorité avoir accès à certaines caractéristiques de leur donneur (âge, situation familiale ou professionnelle…) ou connaître son identité. Présentée comme un droit d’accès à leurs origines pour les enfants nés d’une PMA, cette levée de l’anonymat pourrait pousser les personnes donneuses à se rétracter.

bébé pénurie sperme Lyon
Photo by Omar Lopez on Unsplash.

Le professeur Bruno Salle est chef du service de médecine, biologie de la reproduction et préservation de la fertilité aux Hospices civiles de Lyon (HCL) où il exerce depuis une trentaine d’années. Pour lui, cette levée de l’anonymat risque de conduire à une pénurie de gamètes (sperme et ovocytes) à Lyon. En même temps qu’elle ne constitue pas la mesure la plus importante de cette loi de bioéthique.

Rue89Lyon : La loi de bioéthique a été votée le 29 juin dernier à l’Assemblée nationale. Elle a notamment ouvert la PMA à toutes les femmes. Comment est-ce que ça se traduit en consultation ?

Bruno Salle : J’ai fait mes premières PMA dans les années 1990. Je n’ai encore jamais vu de couple de femmes ou de femmes seules donc je n’ai pas encore le recul nécessaire pour répondre à cette question. J’ai quelques rendez-vous pour la rentrée. De toute façon, il n’y aura pas de différence selon l’orientation sexuelle, que ce soit en consultation ou pour la liste d’attente du don.

« Cette levée de l’anonymat risque d’entraîner une pénurie de dons qui va faire le jeu des cliniques étrangères »

Cette loi prévoit la levée de l’anonymat des donneurs ou donneuses sur demande de l’enfant à sa majorité. Qu’en pensez-vous ?

La levée de l’anonymat, cela m’inquiète énormément. Avant, l’anonymat était garanti totalement aux donneurs. Il ne pouvait être levé que sur demande médicale pour connaître certains antécédents médicaux par exemple. Avec cette loi de bioéthique, il pourra y avoir une levée totale ou partielle de l’anonymat du donneur, sur demande du receveur. Une levée totale, ça signifie le nom, le prénom… du donneur.

Cette levée de l’anonymat risque d’entraîner une pénurie de dons qui va faire le jeu des cliniques étrangères. Et donc une vraie sélection par l’argent. Les personnes qui en ont les moyens iront dans ces cliniques tandis que les autres devront attendre en France.

« Actuellement, 8 donneurs sur 10 se rétractent en raison de la levée de l’anonymat »

Existe-t-il un risque de pénurie de sperme à Lyon ?

Ce n’est pas pareil dans tous les CECOS (Centres d’étude et de conservation des œufs et du sperme humains, ndlr). Il y aura probablement une disparité selon les villes. Il est possible que Paris soit moins impacté, à Lyon nous sommes inquiets. Nous risquons de voir une diminution des donneurs.

Au CECOS de Lyon, 20 à 25 donneurs de sperme par an sont pris en charge.

Un donneur peut permettre l’obtention de dix naissances. Jusqu’à présent, nous n’avions pas de problème de recrutement, le délai dans notre centre était d’environ six mois.  Actuellement, 8 donneurs sur 10 se rétractent en raison de la levée de l’anonymat, engendrant un allongement des délais et potentiellement une pénurie de gamètes.

Et pour les ovocytes ?

Pour les ovocytes, 40 à 50 dons sont réalisés par an. Le délai de prise en charge est d’environ un an et demi à deux ans. Les couples sont inscrits sur une liste d’attente.

Pour diminuer ce délai, nous encourageons les personnes qui veulent recevoir des ovocytes à nous présenter quelqu’un qui accepte de donner les siens. Le délai d’attente se réduit à un an environ. Pour préserver l’anonymat, ces ovocytes iront à quelqu’un qui ne connaît pas la femme qui les a donnés.

Avec cette levée possible de l’anonymat, certaines femmes nous ont déjà dit qu’elles ne donneraient pas leurs ovocytes.

« La vraie révolution de cette loi de bioéthique, ce n’est pas l’ouverture de la PMA à toutes mais la vitrification ovocytaire sociétale »

Qu’apporte cette loi de bioéthique d’après vous ?

La vraie révolution de cette loi de bioéthique, ce n’est pas l’ouverture de la PMA à toutes mais la vitrification ovocytaire sociétale. C’est une vraie avancée pour les femmes. Il leur sera possible de congeler leurs ovocytes pour préserver leur fertilité et décaler leur projet parental.

Ça concerne les femmes seules, qui n’ont pas de conjoint et qui ont peur de perdre leur fertilité, mais aussi les jeunes femmes qui n’ont pas envie d’avoir un enfant tout de suite. En France, l’âge du premier enfant est en moyenne de 31 ans, et il recule.

Avant cette loi, il était impossible de congeler ses gamètes ?

C’était interdit jusqu’à présent en France, sauf dans le cas de certaines pathologies qui entraînaient ou risquaient d’entraîner une infertilité. Désormais, toute femme pourra congeler ses ovocytes. C’est la même chose pour les spermatozoïdes.

Comment cela va-t-il se passer, en pratique ?

On attend les décrets d’application pour savoir à partir de quel âge et jusqu’à quel âge nous pourrons proposer une préservation de fertilité. La PMA n’est plus remboursée au-delà de 43 ans donc la limite devrait être la même. 

Cette vitrification ne pourra se faire qu’en France, dans des organismes à but non lucratif. Dans notre région, ça concerne les CECOS de Lyon et de Grenoble. La congélation sera totalement gratuite.

Punaises de lit à Lyon : « Elles sont en augmentation de 200 à 300% »

Punaises de lit à Lyon : « Elles sont en augmentation de 200 à 300% »

[Série] Pour ce troisième épisode dédié aux animaux dans Lyon, loupe nécessaire pour observer les punaises de lit à Lyon et dans l’agglomération. Alors qu’aucune politique nationale ou locale n’est menée contre ce qui est vécu comme un fléau, les parasites prolifèrent dans de nouvelles habitations.

En 2020, une étude de l’Inserm (l’Institut national de la santé et de la recherche médicale) plaçait la région Auvergne-Rhône-Alpes sur la première marche du podium des régions les plus touchées par les punaises de lit. On compte ici 216 consultations par tranche de 100 000 habitants : soit deux fois plus qu’en région parisienne.

Romain Jarjaval est maître chien pour la société Côtière Hygiène Assainissement basée à Béligneux, à quelques dizaines de kilomètres au nord-est de Lyon. Son entreprise s’occupe de la maîtrise des nuisibles. Romain Jarjaval y est notamment chargé de la détection canine des punaises de lit. Lui aussi a constaté un pic des infestations par les parasites dans la région :

« Le phénomène est en augmentation de 200 à 300%. Avant c’était seulement en zones urbaines, maintenant c’est aussi en zones rurales. La région AURA est n°1. Toutes les grandes villes sont touchées. »

Pour le maître chien, la raison pour laquelle les parasites semblent croître de façon exponentielle en France est une conséquence de l’interdiction d’utilisation d’un insecticide :

« Dans les années 1970, les punaises de lit avaient quasiment disparu car on utilisait du DDT. Cet insecticide a été déclaré dangereux car cancérigène. D’après moi, les punaises sont revenues en nombre dans les années 1990. »

Roman Jarjaval déplore le nombre d’entreprises peu consciencieuses dans leur travail de désinfection. Celles-ci « se joueraient de la détresse des gens ». Alors que leur manque de sérieux est parfois connu, elles ne manquent pourtant jamais de clients :

« Maintenant, 80% de notre activité concerne l’éradication des punaises de lit. Nous sommes débordés par la demande. Nous ne sommes pas assez nombreux. Il faut compter un mois d’attente pour une visite avec le chien. Tout le monde n’est pas prêt à attendre autant. »

Romain Jarjaval, en charge de la détection canine des punaises de lit pour la société Côtière Hygiène Assainissement, avec son chien Pexel.
Romain Jarjaval, en charge de la détection canine des punaises de lit pour la société Côtière Hygiène Assainissement, avec son chien Pexel.

Les punaises de lit à Lyon : un fléau que l’on pourrait éviter ?

La punaise de lit, de son nom scientifique Cimex Lectularius existe depuis l’antiquité. C’est un insecte microscopique, de la taille d’une lentille verte (4 à 7 millimètres), généralement brun. Son corps est plat, mais s’arrondit quand elle est gorgée de sang.

Les punaises de lit sont hématophiles (elles se nourrissent de sang), et trouvent leurs victimes grâce au gaz carbonique et à la chaleur dégagée par les humains. Elles peuvent vivre cinq à six mois en activité, ou plus d’un an si elles sont privées de nourriture et se mettent en « dormance ».

La « haute saison » des parasites est en été. En effet, les punaises de lit apprécient les climats chauds et secs, mais c’est surtout les départs en vacances qui ont un réel impact sur leur prolifération. Jonathan Rive est à la tête de Nuisiprotect : une société familiale de désinfection et de lutte contre les nuisibles située à Lyon 3e, au 91 Rue Paul Bert. Depuis plusieurs semaines, son téléphone n’arrête pas de sonner :

« Il suffit d’aller dans un Airbnb ou une chambre d’hôtel infestée, et qu’une punaise de lit se glisse dans vos vêtements. Vous la ramenez à la maison et c’est la fin. »

Il faudrait donc prendre l’habitude, à chaque fois que l’on s’apprête à dormir dans un nouveau logement, de soulever le matelas et de vérifier qu’il n’y a pas de traces de punaises de lit.

Ce n’est pas tout. L’été, c’est aussi la période des déménagements. Au risque d’emménager dans un logement infesté s’ajoute celui de la « récup ». Jonathan Rive reprend :

« Il faut vraiment éviter de faire de la récupération de meubles, de tissus ou de quoi que ce soit d’autre, sans mettre avant l’objet en quarantaine, l’observer, le désinfecter. »

« À Lyon, une personne sur trois m’appelle en pleurant »

Les punaises de lit sont-elles dangereuses pour l’homme ? Contrairement aux moustiques tigres ou à certains rongeurs qui peuvent transporter des maladies, les punaises de lit ne peuvent pas rendre physiquement malade. En revanche, l’atteinte psychologique causée par les parasites est « énorme » d’après Jonathan Rive :

« Une personne sur trois m’appelle en pleurant. Et même après avoir débarrassé un client des parasites, ils garderont un traumatisme, une paranoïa même, jusqu’à leur mort. »

Jonathan Rive, dans les locaux de son entreprise Nuisiprotec, dans le 7è, à Lyon.
Jonathan Rive, dans les locaux de son entreprise Nuisiprotec, dans le 7è, à Lyon.Photo : LS/Rue89Lyon

Jonathan Rive (Nuisiprotec) comme Romain Jarjaval (Côtière Hygiène Assainissement) sont unanimes : l’infestation et la peur de l’infestation par des punaises de lit suscitent une psychose dont il est difficile de se débarrasser. Jonathan Rive témoigne :

« Ça m’est arrivé plusieurs fois de venir faire un diagnostic chez quelqu’un qui n’avait pas de punaises de lit, et qui avait tellement peur qu’il voulait absolument que je réalise un traitement. »

Il détaille :

« C’est souvent des personnes anxieuses, qui vont avoir tendance à se gratter frénétiquement en pensant que c’est forcément ça. »

Jonathan Rive précise qu’il a toujours refusé de désinfecter les habitations sans punaises de lit :

« C’est une opération qui demande beaucoup d’efforts, d’organisation mais aussi de moyens financiers. C’est à nous de mettre le holà et de ne pas profiter de la détresse des personnes. »

« À Lyon, les punaises de lit doivent être l’affaire de tous »

Interviewé une première fois en 2020 par Rue89Lyon, Romain Jarjaval, le maître chien de la société Côtière Hygiène Assainissement, déplorait déjà le manque de politique publique au sujet d’un fléau qui touche la France entière.

Entre-temps, un plan national pour accompagner les citoyens dans la lutte contre les punaises de lit a été lancé suite à l’intervention dans l’hémicycle de la députée LREM des Bouches-du-Rhône, Cathy Racon-Bouzon. D’après Romain Jarjaval, les réponses apportées au problème se sont avérées cosmétiques :

« Je ne sais pas si c’est parce que le gouvernement a été pris de court par le Covid, mais la seule chose qui a été faite pour l’instant c’est la mise en place d’un numéro vert. »

Romain Jarjaval souhaiterait plutôt voir le fléau pris en charge localement et observe avec beaucoup d’intérêt les villes qui se mobilisent déjà à ce sujet :

« À Marseille, ils essayent de mettre en place un service public dédié à l’éradication de la punaise de lit, qui réunirait et subventionnerait tous les acteurs de la lutte. Cela permettrait en plus de vérifier le sérieux des entreprises. »

Il ajoute :

« On fait souvent un parallèle avec le Covid : les punaises de lit doivent être l’affaire de tous. Il suffit qu’un logement dans un quartier soit concerné pour que le voisinage entier finisse par en souffrir. »

« Nous n’avons pas de plan pour les punaises de lit à Lyon »

Interrogés à ce sujet, les élus de la Ville de Lyon comme de la Métropole n’ont pas été très inspirés. Pierre Athanaze est vice-président de la Métropole de Lyon en charge de l’environnement, la protection animale et la prévention des risques. Il reconnait que le problème des punaises de lit peut être important mais a déclaré que cela ne concernait pas directement la collectivité dans laquelle il est élu :

« C’est quelque chose qu’il faut qu’on fasse avec les villes, nous pouvons être aidants mais pas proactifs. Nous n’avons pas la compétence réglementaire et législative. »

Nicolas Husson, l’adjoint au maire de Lyon en charge des questions de biodiversité, de nature en ville et de protection animale a déclaré à Rue89Lyon :

« Nous n’avons pas de plan pour les punaises de lit. C’est difficile d’en imaginer un alors qu’aujourd’hui il n’est pas obligatoire de signaler la présence des parasites à la mairie. Alors que cela l’est pour le mérule [champignon qui s’attaque au bois des maisons] par exemple. »

Nicolas Husson, 16è adjoint à la Mairie de Lyon. Il s'occupe des questions de biodiversité, de nature en ville et de protection animale.
Nicolas Husson, 16è adjoint à la Mairie de Lyon. Il s’occupe des questions de biodiversité, de nature en ville et de protection animale.Photo : LS/Rue89Lyon

Un « c’est toi le chat » qui n’est pas très encourageant pour la suite. Romain Jarjaval, le maître chien de la société Côtière Hygiène Assainissement se veut tout de même rassurant :

« Je travaille beaucoup avec les bailleurs sociaux et les régies. Il arrive souvent qu’ils prennent en charge les assainissements ou que les maisons de la Métropole par exemple débloquent des fonds par le biais d’assistantes sociales. »

Comment se débarrasser des punaises de lit ?

Romain Jarjaval et Jonathan Rive sont catégoriques :

« Surtout, ne pas acheter de bombe chez un grossiste ou un magasin de bricolage. »

En effet les deux pointent l’aspect contre-productif d’une telle initiative. Jonathan Rive explique :

« Les gens s’enfument avec des produits qui sont toxiques sans pour autant se débarrasser du problème à la racine. »

Surtout que les personnes infestées doivent garder des forces pour le travail à effectuer avant le passage des professionnels de l’assainissement. Jonathan Rive poursuit :

« Non seulement il faut sortir les plantes vertes, enfermer ce qui est comestible, mettre à distance les animaux, mais en plus, il faut aussi placer tous les textiles au congélateur ou les laver à 60°. »

Une punaise de lit. Une photo de Piotr Naskrecki, Public domain, via Wikimedia Commons.
Une punaise de lit. Une photo de Piotr Naskrecki, Public domain, via Wikimedia Commons.

Ensuite il y a trois manières de se débarrasser des punaises de lit, qui coûtent plus ou moins cher. Jonathan Rive détaille :

« Le traitement par haute température est la technique la plus efficace, mais aussi la plus fastidieuse, donc la plus coûteuse. On utilise une machine qui ressemble à un gros aspirateur qui envoie de la vapeur sèche qui va jusqu’à 160° sur des zones très précises. »

Il existe aussi le pendant du traitement à haute température : celui par le grand froid. Il ressemble beaucoup au premier, sauf que cette fois-ci, les professionnels pulvérisent un liquide glacial sur les zones occupées par les punaises de lit.

« Un traitement éco-responsable est en train de voir le jour »

La technique la plus populaire, car la moins chère, est celle à l’insecticide. Le coût varie en fonction de la surface et du type de logement, mais il faut généralement compter 600 euros au minimum pour un appartement de 100 m² entièrement infesté.

« Ça marche bien, mais on planifie la plupart du temps de repasser deux semaines après, pour être sûr qu’aucun œuf n’a subsisté et éclos. »

Les produits utilisés par les professionnels sont rémanents, avec des pellicules actives pour tuer les punaises de lit qui n’étaient pas écloses au moment de la désinfection. Mais parfois une punaise ou deux s’en tirent, et il faut vite les éradiquer avant qu’elles ne recommencent à croître et se multiplier. Jonathan conclut :

« Une quatrième solution est en train de voir le jour, un traitement éco-responsable car les gens en ont marre de balancer de l’insecticide. Moi le premier. Il y a des plantes comme le pyrèthre, ou des minéraux comme la terre de Diatomée qui tuent les punaises de lit. Des laboratoires tentent de les concentrer pour un meilleur résultat. »

Il conclut :

« Pour l’instant, les traitements bio ne sont pas aussi efficaces que l’insecticide, mais ça ne saurait tarder. »

#Punaises de lit

TKR, joueur professionnel d’esport à Lyon : « S’il n’y a pas la compète, tu es mort »

TKR, joueur professionnel d’esport à Lyon : « S’il n’y a pas la compète, tu es mort »

TKR, de son vrai nom Ilker Dovanci, est un joueur professionnel sur le jeu de combat Street Fighter 5. Cet habitué des tournois internationaux d’esport vit à Lyon. Rencontre.

TKR a seulement trois ans quand il commence à jouer aux jeux vidéo. 18 ans plus tard, en 2016, à 21 ans, il devient joueur professionnel, après avoir participé à de nombreuses compétitions sur Street Fighter 5.

« À la base, je n’allais pas dans les compétitions pour performer mais pour rencontrer du monde. Les jeux de combat sont des jeux qui se jouent offline donc on y allait pour voir du monde et jouer contre plus fort que soi ».

D’abord sponsorisé par Gamespirit (un magasin de jeux vidéo lyonnais), il se fait recruter par l’équipe américaine Envy, pour participer à la Gfintiy Elite serie.

« C’est la première équipe qui me proposait de l’argent donc je n’ai pas cherché plus loin ». 

Son choix est couronné de succès, puisqu’il remporte cette compétition en 2018. A cette époque, la Gfintiy regroupe plusieurs jeux différents (Rocket League, FIFA 19 et Street Fighter).

« Street Fighter était en test et c’est un des jeux qui a le plus marqué en termes de hype et d’ambiance ».

« 2000 euros par mois puis plus rien »

Cette effervescence n’a pas manqué d’attirer Vitality. L’une des principales équipes d’esport française, basée à Paris, recrute TKR pour la représenter lors de ce tournoi.

Le joueur change donc d’écurie, avec, à la clé, un salaire d’environ 2000 euros. Mais la réputation de la Gfintiy s’affaiblit vite et le tournoi est finalement annulé. Conséquence : Vitality met fin au contrat de TKR en juin 2019.

« La Gfinity a perdu en visibilité et a été arrêté. Vitality m’a gardé quatre mois et ils m’ont envoyé dans deux ou trois compètes. L’arrêt de la Gfinity a marqué la fin de carrière de beaucoup de joueurs en Europe. »

Pour TKR, c’est le début de mois de galère d’esportif.

« On aurait pu survivre fin 2019 car ils ont annoncé Street Fighter au JO. Je me suis fait recontacter par des équipes. Mais il y a eu le Covid. Depuis plus rien ou presque ». 

« Je suis un professionnel en manque d’activité »

Cela n’a pour autant pas eu raison de sa passion. TKR se considère toujours comme joueur d’esport professionnel.

« Sachant qu’il y a encore des compétitions en ligne, et qu’il faut pas mal prouver sur ces compétitions-là. Je m’entraîne toujours et je fais partie du haut niveau. »

Il ajoute :

« Je me considère comme professionnel, mais pas au niveau financier. Je suis un professionnel en manque d’activité. »

Heureusement pour TKR, en parallèle de sa carrière d’esportif professionnel, il n’a jamais renoncé à son poste de technicien de maintenance dans la signalisation tricolore.

« J’aime énormément mon travail et ça ne m’empêche pas de faire mes compétitions. »

esport Lyon
TKR – un joueur esport professionnel à Lyon.Photo : TG/Rue89Lyon

L’esport à Lyon sous Covid : « c’est catastrophique, horrible »

Quand on lui parle de la crise sanitaire, les mots qui lui viennent témoignent d’une période difficile : « Très très dur, catastrophique, horrible ». En tant que jeune père, il est propriétaire d’une maison à Vénissieux, disposant d’une pièce dédiée aux jeux vidéo, qu’il doit rembourser. Avec un CDI à côté, il n’a pas reçu d’aides de l’Etat pour le Covid en tant qu’esportif.

« J’ai pu m’en sortir pas mal entre la fin de mon contrat de 2019 jusqu’à mi-2020 où j’ai gagné une compétition. J’ai pu mettre de côté et investir dans un nouveau PC. » 

Il pointe du doigt un milieu avec peu de protections.

« Aujourd’hui, quand tu fais des événements, tu en as très peu qui te paient en cachet. En tant que compétiteur, mis à part les marques qui font quelques contrats, tu n’as aucune sécurité de l’emploi. Moi, du jour au lendemain ils ont arrêté mon contrat ». 

Il précise :

« Tu as beau être reconnu par les joueurs qui sont dans la niche, très peu de personnes reconnaissent ça comme étant un sport. Je te parle du sport du genre handball, basket, foot, rugby. Dans ces sports, les pros ont des contrats de genre deux ans que tu ne peux pas casser. Moi, j’avais un contrat de deux ans mais il y avait une petite ligne qui disait que s’il y a pas la compète, et bah t’es mort. » 

Des parties diffusées sur Twitch

Aujourd’hui, si la situation n’est pas revenue à la normale, il participe toujours à des compétitions. Il finit régulièrement dans les premiers, mais ces compétitions, certes régulières, présentent des prix plus variables (de 60 euros, pour le premier, à 1000 euros). Il est aussi en catégorie A de la ligue Française de Street Fighter 5, la Supa Strong Championships. En complément, il diffuse aussi ses parties en direct sur Twitch.

Il propose également du coaching pour d’autres joueurs, pour un tarif variant entre 15 et 30 euros de l’heure.

Avec un entrainement avoisinant les 35h par semaine, tout cela lui permet de garder le niveau et de tirer quelques revenus.

« Sans évènementiel, c’est mort, il n’y a plus d’esport« 

Âgé de 26 ans, TKR ne compte pas arrêter. Il reste toujours confiant pour l’avenir de l’esport. Et montre même une forme d’enthousiasme :

« On forme une communauté. La force que les gens te donnent, c’est comme une équipe de foot ! »

Il attend avec impatience la fin de la crise sanitaire et prédit un avenir radieux pour la discipline qui est mise en pause depuis plus d’un an.

« L’esport, c’est avant tout l’évènement et, sans évènementiel, c’est mort, il n’y a plus d’esport. La hype, c’est quoi ? La hype c’est voir l’Accor Hotel Arena rempli pour une compétition de League of Legends »

#esport

Lyon : le mic mac des manifestations contre le pass sanitaire samedi 31 juillet

Lyon : le mic mac des manifestations contre le pass sanitaire samedi 31 juillet

Après deux week-ends consécutifs de mobilisation, les opposants au pass sanitaire dont l’extension est prévue le 9 août prochain doivent se retrouver samedi 31 juillet. Malgré une interdiction préfectorale de manifester sur deux zones de la ville, plusieurs manifestations sont prévues à Lyon.

Samedi 31 juillet, les détracteurs du pass sanitaire prévoient de nouvelles manifestations contre la mise en place du dispositif le 9 août prochain. Principale revendication des manifestants : le retrait du pass sanitaire, considéré comme un « danger pour les libertés et les droits individuels ».

Près de 160 000 manifestants sont attendus partout en France, selon France info, qui évoque la crainte des forces de l’ordre d’assister à un « retour du noyau dur des Gilets jaunes ». Ils sont nombreux, vêtus de leurs chasubles ou non, à avoir rejoint le mouvement composé de profils hétéroclites opposés au pass sanitaire.

Les manifestations contre le pass sanitaire interdites sur la Presqu’île

Samedi 24 juillet à Lyon, des tensions ont surgi entre manifestants et policiers sur la place Bellecour. Cinq personnes ont été interpellées. Afin d’éviter « de nouvelles violences », la Préfecture a interdit les manifestations dans plusieurs zones. Une grande partie de la Presqu’île (de Bellecour aux Terreaux) ainsi que le quartier de la préfecture sont concernés.

Le départ de la manifestation contre le pass sanitaire, déclarée aux autorités, a officiellement lieu samedi à 14h sur le parvis Renée-Richard (3e). Avec un cortège prévu jusqu’à la place Jean Macé (7e). Contactée, la préfecture évoque également un potentiel rassemblement sur la place Bellecour n’ayant pas fait l’objet d’une déclaration.

Photographies de la manifestation du 24 juillet 2021 contre le pass sanitaire. Capture d’écran issue du groupe Facebook « Gilets jaunes lyon centre »

Sur les réseaux sociaux, un autre départ est aussi largement relayé. Intitulé « 4ème vague », le rendez-vous pour manifester est fixé à 14h sur la place Carnot. L’appel a aussi été diffusé sur Facebook par le groupe Lyon Rébellion, qui précise ne pas être l’organisateur de cette manifestation.

Confrontés à une coordination difficile et à l’absence de porte-parole, de nombreux manifestants contre le pass sanitaire partagent leur désarroi en commentaires :

« J’avais compris 14h à Bellecour ! Sérieusement je ne comprends plus rien ! », « ça serait bien qu’on sache réellement d’où ça part, si on est tous éparpillés ça ne sert à rien. »

Le caractère spontané et protéiforme du mouvement est en effet particulièrement visible dans les échanges sur les réseaux sociaux.

Des Gilets jaunes aux anti-pass sanitaire, qui manifeste à Lyon ?

Des Gilets jaunes aux anti-pass sanitaire, qui manifeste à Lyon ?

Le rejet du pass sanitaire bénéficie d’un large écho au sein des groupes constitutifs des Gilets jaunes de Lyon. Perçue comme une « atteinte aux libertés fondamentales », la mise en place du dispositif semble renforcer une défiance à l’égard du gouvernement de Jean Castex et du Président Emmanuel Macron.

Le mouvement des Gilets jaunes s’est essoufflé à Lyon comme ailleurs en France, à la suite d’une situation sociale exceptionnelle et de l’impossibilité des rassemblements. Mais pas leurs revendications. Elles ont trouvé un nouveau souffle dans les manifestations contre le pass sanitaire. Selon une note des agents de renseignements territoriaux, citée par Le Parisien, « une majorité des Gilets jaunes (65 %) soutient cette mobilisation ».

Si la colère contre le pass sanitaire gronde dans les rangs des Gilets jaunes, tous ne se sont pas mobilisés contre le pass sanitaire. Tous les Gilets jaunes ou ex-manifestants ne sont donc pas anti-pass et tous les anti-pass ne sont pas Gilets jaunes.

D’après les observations des renseignements territoriaux :

« Plus de 1 500 Gilets jaunes ont été identifiés par le Service central du renseignement territorial (SCRT) dans une soixantaine de localités, soit 1 % de la totalité des manifestants ».

Samedi 31 juillet une nouvelle manifestation doit avoir lieu contre le pass sanitaire à Lyon. Le week-end dernier, la manifestation contre le pass sanitaire a rassemblé près de 900 manifestants à Bellecour et 800 sur le parvis Renée-Richard, selon les chiffres des autorités.

En vue du 31 juillet, la préfecture a interdit toute manifestation dans la zone traditionnelle de la Presqu’île (de Bellecour aux Terreaux) et dans le quartier de la préfecture.

Qui manifeste à Lyon ?

Samedi passé, des profils variés se sont mêlés pour scander « Liberté ». Parmi la foule, des personnes peu habituées des manifestations, des hostiles (ou non) à la vaccination, des militants, des soignants mais aussi des Gilets jaunes.

capture ecran Facebook gilet jaune
Capture d’écran issue de la page Facebook « Assemblée Gilets Jaunes – Lyon et environs » sur une publication datant du 16 juillet 2021.

Dara, qui se décrit comme un sympathisant des Gilets jaunes, a participé à quelques manifestations du mouvement. Il revient avec un peu d’amertume sur l’impact de ces mobilisations : « avec le recul cela n’a pas donné grand chose ». Mais pour protester contre le pass sanitaire, le quarantenaire a répondu présent lors des deux précédentes manifestations à Lyon.

Si Dara est descendu dans la rue, c’est parce qu’il redoute que la mise en place du pass sanitaire marque :

« l’entrée dans une société de ségrégation et de privation de liberté ».

Ce lyonnais estime ne pas être « contre les vaccins ». S’il refuse de se faire vacciner contre le Covid-19 c’est par « principe de précaution ». Selon lui, il n’y aurait pas encore assez de recul concernant les effets des vaccins proposés. Une décision potentiellement lourde de conséquence :

« Je travaille dans la restauration et je risque de perdre mon boulot si l’obligation vaccinale devient la norme. Cela dépasse largement l’étiquette de Gilet jaune. »

Sans vaccination, les salariés pourraient voir leur salaire suspendu ou devront avoir recours à des tests Covid-19 qui deviendront payants à l’automne.

Alors; pour Dara, comme pour certains Gilets jaunes, le pass sanitaire est perçu comme une épée de Damoclès au-dessus des plus précaires.

« Présenter son pass, c’est accepter »

Sur les réseaux sociaux, la mobilisation contre le pass sanitaire est devenue le nouveau cheval de bataille des Gilets jaunes lyonnais. Les échanges autour des moyens d’action se multiplient.

Dans une publication postée le 16 juillet sur Facebook, la page de « l’Assemblée des Gilets Jaunes de Lyon et environs » appelle à « boycotter les lieux qui appliqueront un contrôle du pass sanitaire, dès lors que les tests ne seront plus remboursés ».

« Si nous boycottons les endroits où il faut le pass, dans 7 jours ils l’enlèvent. Présenter son pass c’est accepter. #résistance », peut-on lire sur un autre groupe Facebook dédié aux Gilets jaunes lyonnais.

Une volonté de « résister », porter par des personnes hostiles à la vaccination, mais pas seulement.

« Je suis vaccinée parce que c’est mon choix mais le pass sanitaire est une aberration », explique en commentaire une des 5 000 membres du groupe de Gilets jaunes lyonnais.

Capture d’écran d’un tweet partagé sur le groupe Facebook « Gilets jaunes Lyon centre » sur une publication datant du 25 juillet 2021.

Sur Facebook, les échanges autour du pass sanitaire témoignent aussi d’une crainte concernant les conséquences de son application. Parmi les publications, certaines fausses informations sont relayées.

C’est le cas d’un tweet indiquant que le pass sanitaire deviendra obligatoire pour se rendre dans les bureaux de vote. Or les bureaux de vote ne sont pas concernés par l’application du pass sanitaire.

« Nous sommes anti-pass et anti-privation de liberté »

Plusieurs figures issues du mouvement des Gilets Jaunes enjoignent à manifester ce week-ends contre le pass sanitaire. A l’instar de Jérôme Rodriguez, dans une vidéo diffusée sur Facebook diffusée dimanche 25 juillet.

Dans ce direct comptabilisant plus de 160 000 vues, le Gilet Jaune appelle « l’ensemble des citoyens en colère » qu’ils soient « vaccinés ou non vaccinés » à manifester samedi 31 juillet à Paris.

« Nous sommes anti-pass et anti-privation de liberté. Si les gens veulent se faire vacciner, qu’ils y aillent : c’est leur liberté. « 

Un discours rassembleur qui tranche avec certains commentaires postés dans les groupes de Gilets jaunes lyonnais sur Facebook.

« Troupeau de moutons », « débiles mordus de la piquouze »… Tous les Gilets jaunes opposés au pass sanitaire ne voient pas d’un bon œil les personnes vaccinées ou le prosélytisme pro-vaccin.

D’autres invitent à s’unir face à « la division », provoquée selon eux, par la mise en place du pass sanitaire. Malgré les interdictions de la préfecture sur certaines zones de la ville, la manifestation samedi 31 juillet est toujours d’actualité.

À Saint-Romain-de-Popey, des terrains moissonnés contre un projet béton

À Saint-Romain-de-Popey, des terrains moissonnés contre un projet béton

Deux collectifs de l’ouest lyonnais ont moissonné une parcelle de terre vouée à devenir un projet « béton » à Saint-Romain-de-Popey. Ils poursuivent ainsi leurs actions contre l’implantation d’une zone logistique.

Le 26 juillet, une moissonneuse batteuse est venue récolter le blé semé à la main par une centaine de personnes le 17 octobre 2020. Menacée par un projet béton, cette parcelle d’1,5 hectares sur Saint-Romain-de-Popey, en friche jusqu’alors, a été cultivée pendant un an.

Pour le collectif paysan du Val-de-Turdine et le collectif Quicury, il s’agit de démontrer la richesse de ces terres aux élus locaux et habitants. Depuis plusieurs années, ils mènent un combat contre le projet du Syndicat mixte d’études d’aménagement et de développement économique de l’Ouest rhodanien (Smadeor) sur ce secteur.

Les pousses d'une actions de QuicuryLe blés plantés par les paysans

De Saint-Romain-de-Popey : faire de l’Ouest lyonnais le grenier de la Métropole de Lyon

Composé de plusieurs élus de l’Ouest lyonnais, le syndicat souhaite la construction d’une zone logistique ou industrielle. Son objectif ? Ramener de l’emploi dans un secteur souffrant d’un important taux de chômage. Une solution qui ne convainc pas les collectifs.

Ces derniers défendent un modèle économique respectueux de l’environnement avec une augmentation du nombre de paysans. Ils se retrouvent parfois sans terre dans un secteur historiquement agricole.

Dans leur vision, l’Ouest lyonnais pourrait devenir le grenier de la métropole de Lyon en développant une production alimentaire locale. Ainsi, ils créeraient des emplois plus pérennes que ceux du monde industriel ou logistique. Un message qui peut parler dans un secteur où les séquelles de la désindustrialisation sont toujours visibles.

« Le Collectif paysan du Val-de-Turdine, soucieux de nourrir les habitants et les habitantes avec des aliments sains, travaille pour les générations futures et compte peser dans les décisions prises pour un Projet Alimentaire Territorial ambitieux et basé sur le développement d’une agriculture respectueuse de la terre, des hommes et des femmes qui la travaillent et qu’elle nourrit. »

Communiqué du Collectif paysan du Val-de-Turdine et du collectif Quicury

Dans ce combat, cette parcelle de Saint-Romain-de-Popey, vouée à être bétonnisée, prend une importance symbolique. En octobre, les habitants seront invités à manger le pain produit à partir du blé récolté. 

Deux collectifs de l’Ouest lyonnais ont moissonné une parcelle de terre vouée à devenir un projet « béton » à Saint-Romain-de-Popey.
L’autoroute A89 a rendu cette zone attractive pour les industriels et les projets logistiques. Photo PL/Rue89Lyon.
#industrialisation#Saint-Romain-de-Popey

Quel impact environnemental pourrait avoir le téléphérique de Lyon ?

Quel impact environnemental pourrait avoir le téléphérique de Lyon ?

Le projet de transport par téléphérique continue à faire du bruit de Lyon jusqu’à Sainte-Foy-lès-Lyon, où il pourrait sortir de terre. Et cela, avant même le début de la concertation publique. Perplexes face au projet présenté, des habitants pointent les conséquences écologiques du projet de la Métropole de Lyon et du Sytral pourtant présidés par un élu écologiste.

De la verdure, des arbres, le bruit des oiseaux… « Tiens, vous entendez ? Ça, c’est un pic-vert. » À quelques centaines de mètres du Carrefour de Francheville, Daniel Aubert, membre de l’Association générale d’urbanisme et de protection de l’environnement (Agupe), à Sainte-Foy-lès-Lyon, est à l’écoute.

À l’entrée d’un bois de la commune, ce dernier fait un inventaire des espèces vivant dans le secteur : des pics, des blaireaux, des chevreuils qui empruntent les parcs… Un écosystème riche pour ce membre de plusieurs associations de protection de l’environnement. Or, pour lui, cet écosystème de Sainte-Foy-lès-Lyon pourrait être menacé par l’arrivée du projet de téléphérique dans la commune.

Carte Tracé téléphérique Sainte-Foy
La mairie a publié une carte « plus précise » des tracés du téléphériques. Il ne s’agit cependant pas de celle diffusée par le Sytral. Selon les membres de l’Agupe, elle doit être lu avec précaution.Photo : Mairie de Sainte-Foy-Lès-Lyon

Pour le prouver, il nous donne rendez-vous avec le président de l’Agupe, Jean-Yves Barbier, sur le parking de l’Espace montagne, à côté du supermarché. Non loin de là devrait se construire une station du futur téléphérique entre Francheville et Sainte-Foy-Lès-Lyon.

Présente sur les trois fuseaux en compétition (lire par ailleurs), elle pourrait prendre le nom de gare de Gravière-Taffignon.

Selon eux, la construction aurait lieu sur une zone qualifiée de « blanche » dans le PPRI (Plan de prévention du risque inondation). Cette dernière accueille l’eau des ruisseaux environnants. Elle aurait des conséquences indéniables sur des espèces vivant en zone humide.

De là, Jean-Yves Barbier cible le président du Syndicat mixte des transports pour le Rhône et l’agglomération lyonnaise (Sytral) et de la Métropole de Lyon, Bruno Bernard.

« Il dit que le téléphérique franchit les rivières, les collines, l’autoroute… Mais il ne parle pas trop du fait qu’il traverse les habitations et espaces boisés », grogne Jean-Yves Barbier.

Des habitants de Sainte-Foy-Lès-Lyon pointent les potentiels dégâts environnementaux du projet de téléphérique.
Sainte Foy-Lès-Lyon est une ville particulièrement verte de l’ouest de la Métropole de Lyon.Photo : PL/Rue89Lyon

Téléphérique : une menace sur les grands arbres de Sainte-Foy-lès-Lyon ?

Si le potentiel impact du téléphérique pour les Fidésiens est souvent mentionné ici et , celui sur l’environnement l’est moins. Or, pour les deux membres de l’Agupe, celui-ci pourrait être considérable.

Pour le prouver, Jean-Yves Barbier sort sa calculette. Selon lui, un projet classique de téléphérique, ou télécabine, devrait être fait avec des pylônes de 50 mètres de haut. Le câble ne devrait pas être totalement tendu avec le poids de la cabine. Il prévoit une baisse d’une dizaine de mètres de la cabine lié au poids à certains endroits de celui-ci. À ceci s’ajoute la taille de la cabine, de 5 mètres.

Avec une petite soustraction, on constate que celle-ci passerait à 35 mètres du sol. Or, selon la réglementation en vigueur, 30 mètres de sécurité sont nécessaires entre les bois et le passage du téléphérique. Les arbres sous son passage devraient ainsi être coupés jusqu’à atteindre 5 mètres.

« Le président du Sytral nous parle simplement d’etêter [N.D.L.R : décapiter] quelques arbres, note-t-il. Mais les conséquences pourraient être bien pires ! »

Pour illustrer son propos, il pointe du doigt quelques arbres d’au moins une trentaine de mètres de haut. En face du parking, il montre ce que les habitants du coin appellent « le bois de Boiron. » Le téléphérique est pressenti pour passer par là. Suivant sa taille, le modèle et le parcours choisi, des « saignées » plus ou moins importantes pourraient être faites.

Du côté du tracé nord, il cible le passage par le parc du Brûlet et par celui suivant le chemin des sources. « Dans ce dernier, nous avons découvert des écrevisses à pattes blanches, une espèce protégée, commente-t-il. Si vous coupez des arbres ici, c’est la catastrophe. »

Cette végétation représente un cadre de vie essentiel pour les animaux locaux. Elle est aussi importante pour préserver les lieux des îlots de chaleur. Des endroits de fortes chaleurs contre lesquels la Métropole de Lyon lutte par ailleurs.

Reste que, pour l’instant, rien n’est dit. « Je vous dis cela, mais tout reste flou pour l’instant », commente le président. 

Ce flou est d’ailleurs un des des problèmes majeurs pour les membres de l’Agupe. « Enfin, quel que soit le tracé, il y aura quand même un impact important », peste Daniel Aubert. Ce Fidésien électeur écologiste ne comprend pas le désir de continuer le projet. D’ailleurs, il doute que tous les élus écologistes suivent le Sytral et la Métropole de Lyon sur ce projet « au vue de ses potentielles conséquences écologiques. »

Des habitants de Sainte-Foy-Lès-Lyon pointent les potentiels dégâts environnementaux du projet de téléphérique.
Jean-Yves Barbier président de l’Agupe.Photo : PL/Rue89Lyon

Pour la Métropole de Lyon, réfléchir au « coût-bénéfice » global

Sur le sujet, Jean-Charles Kohlhaas (EELV), vice-président à la Métropole de Lyon, en charge des déplacements, intermodalités et de la logistique urbaine, tempère : 

« On est encore loin de ce niveau de précision pour l’instant », commente-t-il. 

L’élu ne nie pas que la construction du téléphérique pourrait avoir des conséquences environnementales. Mais il invite à mesurer celles-ci à l’aune d’une réflexion « coût-bénéfice » globale. 

« Le retrait de 6 000 véhicules par jour sur la circulation aura aussi une conséquence écologique », rappelle-t-il.

Pour lui, il est encore trop tôt pour les connaître. Il imagine très bien un téléphérique, ou télécabine, posé sur des pylônes de 70 mètres de haut, par exemple, avec des technologies permettant d’utiliser des câbles plus tendus.

Sur le choix des tracés, il souligne la difficulté actuelle. Soit celui-ci passe par le tracé 2 en zone habitable, soit il passe en zone naturelle (tracé 1 ou 3). « Ça devient compliqué », grince-t-il. 

Les collectifs préfèrent-ils garder un statu quo avec des bus coincés dans les bouchons ? Non, répond indirectement l’Agupe. Son président plaide pour la mise en place d’un bus sur site propre dans la rue du Commandant-Charcot. Une solution à l’étude depuis de nombreuses années, selon eux, mais dont les habitants ne veulent pas, selon Jean-Charles Kohlhaas. 

« Si on fait passer les bus en site propre, il n’y aura plus la possibilité de faire circuler de voitures, défend, dans une posture assez inhabituelle, le vice-président de la Métropole de Lyon. Comment les gens vont se passer de leurs véhicules ? »

Pour l’heure, il s’agit avant tout d’y voir plus clair sur le projet. Un point d’ailleurs que soulignent régulièrement les deux membres de l’Agupe. Ces derniers n’ont pas vraiment goûtés le colloque organisé par le Sytral le 29 juin dernier. 2 h 45 d’échanges rassemblant tous les professionnels du câble, sans présence d’autres acteurs pour les contredire. Un moment de « propagande » plus que de communication, selon eux. 

Concertation : début des travaux en novembre

« De plus, les questions de l’enquête d’opinion mise en ligne sont biaisées, s’agace Jean-Yves Barbier. Qu’est-ce qu’ils cherchent dans cette étude ? » 

Réponse de Jean-Charles Kohlhaas : 

« À prendre la température. »

Au passage, il livre des premiers résultats de cette « enquête d’opinion ». Pour l’heure, Francheville et Sainte-Foy-lès-Lyon seraient plutôt contre le projet, Lyon et La Mulatière plutôt pour (lire par ailleurs). « Après, on ne prend pas de décisions à partir d’une étude d’opinion », rappelle-t-il. 

Sur le colloque, le vice-président rappelle qu’il s’agissait d’aborder des questions techniques. « C’était un colloque sur le câble, c’est pour ça qu’on a invité des professionnels du câble. »

Pour le débat contradictoire, il renvoie à la concertation publique. Cette dernière devrait débuter mi-novembre 2021 et courir jusqu’à février 2022. Les associations auront alors le temps de débattre avec les élus de la Métropole et de présenter les potentiels dégâts écologiques des installations prévues, assure-t-il. Nul doute que cela sera fait.

Des habitants de Sainte-Foy-Lès-Lyon pointent les potentiels dégâts environnementaux du projet de téléphérique.
Les anti-téléphériques ont concentré leurs banderoles non loin du parking d’Espace Montagne.Photo : PL/Rue89Lyon.

Lyon : « Ils sont en train de créer un climat de rupture à la Sauvegarde » 

Lyon : « Ils sont en train de créer un climat de rupture à la Sauvegarde » 

Témoignage de deux couples qui ont vécu presque toute leur vie en logements sociaux à la Sauvegarde, un sous-quartier de la Duchère situé à Lyon 9è. Alors que le projet de renouvellement urbain se concrétise au rythme des rénovations de barres d’immeubles, les habitants ne sont pas toujours très confiants à l’idée de voir leur quartier transfiguré.

Martine* et Ben* (prénoms d’emprunt) ont 62 et 70 ans, ils habitent la Sauvegarde depuis 1994. Aujourd’hui, ils vivent dans la barre 550, mais jusqu’en 2007, ils logeaient dans un autre appartement, situé sur l’avenue de la Sauvegarde. Ils ont toujours vécu en logement social :

« C’était un joli appartement de Grand Lyon Habitat, mais nos quatre enfants étaient grands, on n’avait plus besoin d’un T4. On est donc partis pour que quelqu’un qui en avait besoin puisse en profiter. » 

Le couple avait alors candidaté pour bénéficier d’un nouveau logement social, ils sont alors envoyés à la Croix Rousse (Lyon 1er). Ben témoigne :

« C’était horrible, l’immeuble était en mauvais état, ce n’était pas aussi vert qu’ici. L’ascenseur tombait toujours en panne, et on habitait au 8è étage ! »

Il ajoute :

« Nos enfants nous manquaient. On était loin quand-même. » 

Emménager à la Sauvegarde : « Il faut toujours faire des travaux »

Neuf mois après, le couple retrouve avec soulagement un logement social à la Sauvegarde.

« Comme d’habitude il a fallu faire des travaux à l’emménagement, dépenser de l’argent, mais ça va, on a l’habitude. »

Ils déplorent une communication peu fluide avec leur bailleur social, Grand Lyon Habitat. Ben explique :

« Notre chauffe-eau s’éteint tout le temps. De plus, on se fait vieux, c’est difficile pour nous de rentrer dans la baignoire, il faut l’enjamber. » 

La baignoire de Martine et Ben, qu'ils ont du mal à enjamber.
La baignoire de Martine et Ben, qu’ils ont du mal à enjamber.Photo : LS/Rue89Lyon

Le couple aurait demandé à plusieurs reprises une réparation de leur chauffe-eau et un aménagement de la baignoire. Ils seraient restés sans réponse.

De plus, comme toutes les familles interrogées, ils ont des difficultés à garer leur voiture. Le pire, c’est les jours de prière à la mosquée du quartier. Martine s’en amuse :

« L’imam a même demandé à certains s’ ils ne voulaient pas directement garer leur voiture dans la mosquée. »

Martine et Ben ont demandé une place de garage à leur bailleur social, mais sont restés sans réponse.

« On a vu grandir les jeunes »

Des personnes s’étaient installées pour réaliser des réparations de véhicules dans les garages sous l’appartement de Ben et Martine. Les journées étaient alors rythmées par les bruits de moteur, les coups sourds et l’odeur entêtante du gazole. Ben poursuit :

« La police a été prévenue et les a délogées. À partir de ce moment-là, des personnes du quartier ont pris l’habitude de s’asseoir dans le petit parc en face pour prendre le thé tout en surveillant que d’autres ne s’installent pas. »

Ben*, habitant de la Sauvegarde depuis 1994. ©LS/Rue89Lyon
Ben*, habitant de la Sauvegarde depuis 1994.Photo : LS/Rue89Lyon

Le couple insiste sur la convivialité et l’entraide au sein du quartier. D’ailleurs Martine déclare :

« Je ne pense pas que c’est vraiment utile de demander davantage de police. Quand il y a des fêtards trop bruyants, on descend les rouspéter et ils baissent le son. On a vu grandir la plupart d’entre eux et ils nous respectent. »

Ben complète :

« Le problème c’est que les jeunes du quartier n’ont pas d’endroit pour se retrouver le soir, il faudrait leur donner une salle. Si je me souviens bien, avant, ils en avaient une. »

Pour Martine, le quartier de la Sauvegarde souffre à tort d’une mauvaise réputation :

« On parle de délinquance, mais nous ne sommes pas au Plateau ici, la Sauvegarde c’est un village. Il y a eu du trafic de drogue, maintenant beaucoup moins. »

« À la Sauvegarde, la diversité est acceptée »

Sarah* et Sofiane* ont 30 ans. Ils ont (presque) toujours habité au quartier de la Duchère, et Sofiane plus spécifiquement à la Sauvegarde. C’est même là qu’ils se sont rencontrés et qu’ils se sont mariés. Ils vivent désormais avec leurs deux fils dans la barre 440. Sarah déclare :

(suite…)

Lyon : une opération de vaccination contre le Covid à la Part-Dieu

Lyon : une opération de vaccination contre le Covid à la Part-Dieu

Les jeudi et vendredi 29-30 juillet à Lyon, une opération de vaccination sans rendez-vous au centre commercial de la Part-Dieu. Un lieu plutôt insolite pour une action médicale mais qui s’est ouvert dans le but de toucher un maximum de personnes et « surtout des jeunes ».

Une première opération de cette envergure avait déjà été menée au début du mois de juillet à Lyon, et c’est un peu plus de 800 personnes qui avaient reçu leur première dose de vaccin contre le Covid.

Le rendez-vous est donné au deuxième étage du centre commercial entre 9h et 18h30. Une signalétique indiquera le chemin. Le rendez-vous pour la deuxième dose pourra directement être pris sur place.

Vue du quartier de la Part-Dieu (centre commercial, bibliothèque municipale de Lyon, tour Oxygène) depuis l'immeuble Silex 1. © BE/Rue89Lyon
Vue du quartier de la Part-Dieu (centre commercial, bibliothèque municipale de Lyon, tour Oxygène) depuis l’immeuble Silex 1.Photo : BE/Rue89Lyon

Le public des « jeunes non vaccinés » spécialement visé

D’après le communiqué de l’ARS Auvergne-Rhône-Alpes, l’opération de vaccination (avec Pfizer) sera ouverte à toutes les personnes de plus 12 ans, à la condition de se munir de sa carte vitale et sa carte d’identité.

Pour les mineurs non accompagnés, une attestation parentale signée par les deux parents devra être présentée. L’attestation de l’accord d’un seul parent suffit pour les adolescents atteints de pathologies à haut risque de forme grave. De plus, même si mineur, l’adolescent lui-même doit consentir à la vaccination.

Les services de l’Etat, le centre commercial de la Part-Dieu, les pompiers du Rhône doivent se mobiliser en partenariat avec la société Dokever pour assurer les vaccinations. Jean-Philippe Pelou-Daniel, directeur du centre commercial, estime que :

« Nous sommes convaincus que les centres commerciaux font partie de la solution, beaucoup de jeunes non vaccinés peuvent notamment être sensibilisés en fréquentant notre centre. »