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La rive droite du Rhône, ces nouvelles « berges » pour les écologistes de Lyon

La rive droite du Rhône, ces nouvelles « berges » pour les écologistes de Lyon

Ce mardi 16 novembre, c’était le coup d’envoi d’une concertation publique à propos du projet de réaménagement de la rive droite du Rhône, dans le centre-ville de Lyon. Les habitants ont jusqu’au 30 décembre pour se prononcer sur un projet de modification urbaine présenté en grande pompe par les écologistes.

Réaménager les berges du Rhône, et réconcilier Lyon avec son fleuve, Gérard Collomb en avait fait son cheval de bataille au début des années 2000. Aux manettes respectivement de la Ville et de la Métropole de Lyon depuis un an et demi, les écologistes Grégory Doucet et Bruno Bernard comptent bien égaler leur prédécesseur, et pourquoi pas le surpasser.

Pour cela, ils ont décidé de s’attaquer cette fois-ci à la rive droite du Rhône, qui longe la Presqu’île sur sa partie Est, au niveau de l’Hôtel-Dieu notamment. Ce projet de réaménagement a été annoncé en grande pompe, via de grandes affiches colorées dans les rues de Lyon comme sur les réseaux sociaux, ou par voie de presse.

Une concertation publique a été lancée ce mardi 16 novembre. Les habitant.es de Lyon ont jusqu’au 30 décembre pour définir le contour du projet, que Grégory Doucet et Bruno Bernard annoncent d’ores et déjà comme étant celui « du XXIe siècle ». Rien de moins.

L'hôtel Dieu à Lyon. Crédit Romain Chevalier/Rue89Lyon
La rive droite du Rhône, qui longe l’Hôtel Dieu à Lyon. Crédit Romain Chevalier/Rue89Lyon

Présenté comme le « projet du XXIe siècle »

Dans une interview donnée au Progrès ce mardi 16 novembre, le maire de Lyon Grégory Doucet et le président de la Métropole Bruno Bernard posent tout sourire au-dessus de la trémie qui jouxte la place Antonin Poncet, à un jet de pierre de la place Bellecour. Derrière eux, un ballet incessant de voitures qui traversent Lyon en longeant le fleuve. Ce paysage peu engageant pourrait évoluer d’ici la fin du mandat, en se débarrassant en partie de sa circulation automobile.

Le prix à payer pour faire entrer Lyon dans un XXIe siècle écologique, explique le maire de Lyon en présentant ce projet de réaménagement de la rive droite du Rhône au Progrès :

« C’est un des projets les plus emblématiques de la mandature même si, vu l’ampleur de la tâche, il en faudra plusieurs pour le réaliser intégralement. C’est très clairement une manière de changer l’image de la ville. […] La rive droite est l’exemple même de cette ville que l’on a construit pour l’automobile au cours de la deuxième partie du XXe siècle, comme l’A6-A7. S’engager dans la sortie du tout-voiture, c’est le XXIe siècle. »

Dans les rues de Lyon comme sur les réseaux sociaux, difficile de louper les affiches jaunes floquées du slogan « Rive droite du Rhône, imaginez les quais de demain ! ». La portion de quai concernée court du pont De Lattre de Tassigny au pont de Gallieni, soit un tronçon de 2,5 km qui comprend les ponts Morand, Lafayette, Wilson, de la Guillotière et de l’Université.

Un projet qui rappelle fortement le réaménagement de la rive gauche, de l’autre côté du Rhône, qui avait eu un effet radical sur la popularité du maire de Lyon de l’époque, Gérard Collomb. Auparavant un long parking encombré de voitures, les berges du Rhône attirent aujourd’hui une foule de badauds, de cyclistes, de joggeurs ou de fêtards venus profiter de la ballade aménagée au bord du fleuve, de ses espaces verts, de ses jeux ou de ses péniches.

Quais de Rhône à la Guillotière, péniche Le Sirius, le 12/04/2019. ©NP/Rue89Lyon.
Quais de Rhône à la Guillotière, péniche Le Sirius, le 12/04/2019.Photo : NP/Rue89Lyon.

Contrairement au téléphérique, faible opposition au réaménagement de la rive droite du Rhône

Peu de voix s’élèvent pour l’heure contre le réaménagement de la rive droite du Rhône. Contrairement au projet de téléphérique porté en parallèle par la majorité écologique et qui suscite une vraie levée de boucliers depuis plusieurs mois. Du côté des « collombistes », élus d’opposition proches de l’ex-maire Gérard Collomb, si on reconnaît qu’il faut en diminuer la place, on s’inquiète toujours du sort qui sera réservé aux voitures sur cette nouvelle rive droite.

Louis Pelaez, qui fut le directeur des parkings Lyon Parc Auto (LPA), prend soin de préciser qu’il n’est pas « pro-voiture à tout prix ». Et de poursuivre :

« Les professionnels commerciaux et entrepreneurs qui se déplacent sur les territoires régionaux ne vont pas faire ces déplacements là en vélo… Les salariés de la 1ère et de 2ème couronne qui prennent leur voiture pour aller travailler tous les jours et qui n’ont pour la plupart tout simplement pas le choix, ne vont pas faire ces déplacements en vélo, ou en marchant ni en Transports en commun inexistant […].

Les alternatives à la voiture n’existant pas pour tout le monde. Elles ne peuvent que renforcer la colère des banlieues et des 2èmes couronnes face aux centres des métropoles. »

« Est-ce qu’on est train de forcer les gens à monter sur un vélo à Lyon ? »

Interrogé sur le sujet par le Progrès, Bruno Bernard a voulu se montrer rassurant :

« Notre objectif, c’est de diminuer la circulation automobile et en particulier là où il y a des transports en commun forts. Il s’agira de transférer de la voiture individuelle vers du covoiturage, vers des transports en commun ou du vélo. Il restera un certain nombre de voies de circulation, qui peuvent être du ‘’2X2’’ ou et ‘’2 et 1’’ selon les tronçons. »

Et Grégory Doucet d’en profiter pour rappeler le succès du réseau de pistes cyclables en cours de réalisation, le « réseau express vélo » récemment rebaptisé « les Voies lyonnaises » :

« Les habitudes de vie sont en train de changer. Pour ceux qui fréquentent les voies cyclables, ils se rendent compte à quel point on a besoin des Voies Lyonnaises. Regardez la rive gauche : on constate que c’est une voie très empruntée et sous-dimensionnée. Une fois qu’on a dit ça, est-ce qu’on est train de forcer les gens à monter sur un vélo ? Non, on répond à un besoin existant. On va rééquilibrer l’espace. »

Du reste, il semble que pour le moment, ce projet de réaménagement de la rive droite n’ait pas été reçu de manière négative par l’opinion publique. En témoigne le nombre de personnes présentes lors de la soirée de lancement de la concertation publique, ce mardi 16 novembre, et le calme qui y a régné.

Rive droite du Rhône : que sait-on du projet ?

Concrètement, qu’implique ce réaménagement de la rive droite du Rhône ? Au total, le budget s’élève à 100 millions d’euros, dont 30 qui seront utilisés sur ce mandat. Les aménagements prévus, en revanche, restent relativement flous pour le moment.

D’une manière générale, ce qui est sûr, c’est que la place de la voiture sera réduite, en terme de circulation comme en terme de stationnements. Ainsi, exit la trémie de l’Hôtel-Dieu, mais la discussion reste ouverte sur le devenir de celle sous le pont De Lattre de Tassigny. L’objectif est toujours celui affiché par les écolos depuis leur élection : laisser une plus grande place aux modes doux et en particulier à la marche. Grégory Doucet évoque des usages divers et variés, dont certains pourraient émerger pendant cette concertation publique qui se tient du 16 novembre au 30 décembre : promenade, sport, jeux pour les enfants, activités culturelles…

Ceux qui s’inquiétaient pour le tunnel de la Croix-Rousse, qui débouche sur les quais, peuvent être rassurés : les voitures continueront bien d’y circuler. Pas question non plus de passer cette rive droite à 30 km/h. La circulation devrait rester à 50 km/h, avec des transports en commun en site propre pour garantir leur efficacité.

Les écologistes ne s’en sont pas cachés, ce projet de réaménagement de la rive droite du Rhône est aussi un premier pas vers la piétonnisation de la Presqu’île, l’autre gros dossier du moment.

« Ce dont on a convenu, c’est de penser les deux chantiers de l’apaisement de la Presqu’île et de la requalification de la rive droite, de manière conjointe et concomitante, a détaillé Grégory Doucet auprès de nos collègues du Progrès. On va avancer par touches sur la Presqu’île. Là où ça fait déjà consensus, on va essayer de le faire le plus rapidement possible. Il y a des espaces qui sont plus faciles à piétonniser que d’autres. Je pense à des rues qui sont déjà quasi-piétonnes comme les rues autour du Bât-d’Argent, où cela circule très peu. »

Sans oublier, en parallèle, le projet de téléphérique dont le tracé reste aussi à définir. Si tous les projets de cette majorité écolo ne font pas l’unanimité, les lyonnais·es semblent peu à peu plus enclin·es à lâcher leur voiture.

Affaire à suivre, concernant le devenir de cette rive droite du Rhône. La concertation publique devrait se poursuivre au-delà du 30 décembre, avec une deuxième phase en 2022-2023 et un démarrage des travaux prévu pour 2025.

Pour l’ancienne usine Fagor-Brandt de Gerland, c’est l’industrie qu’on oppose à la culture

Pour l’ancienne usine Fagor-Brandt de Gerland, c’est l’industrie qu’on oppose à la culture

Sans les événements culturels d’ampleur qui s’y sont déployés depuis 2017, il n’aurait pas été possible de découvrir cet espace de 3000m2, niché au fin fond du quartier Debourg (Lyon 7e). Mais c’en sera désormais fini de la bamboche et de la flânerie dans les anciennes usines Fagor-Brandt à Gerland ; les élus écologistes de la Métropole de Lyon destinent le site à l’entrepôt de bus TCL.

On y a mis les pieds en 2017 avec Nuits Sonores. En 2021, retour du public sur les lieux, à l’occasion des concerts du même festival. On y a aussi vu les œuvres de la Biennale d’art contemporain en 2019, dont la plupart ont rendu un hommage plastique très pertinent à l’histoire de l’usine et à ses épisodes de lutte sociale. La réaffectation de cet ancien site industriel à un usage artistique ouvert au public était temporaire. Mais beaucoup avaient l’espoir que cela durerait.

C’est dans l’hebdo culturel le Petit Bulletin que les premières voix se sont élevées. A la manœuvre, David Kimelfeld, ancien président LREM de la Métropole de Lyon. Aujourd’hui élu dans l’opposition, « DK » s’est offusqué de ce que les succès publics qui se sont succédé à Fagor-Brandt ne convainquent pas les équipes de Bruno Bernard de conserver cet usage culturel, alors même que Lyon manque de lieux dédiés à l’expression artistique (création ou diffusion) et aux événements.

"Warm in your memory" sur la façade des usines Fagor Brandt Lyon Gerland
« Warm in your memory » sur la façade des usines FagorBrandt où se déroule la 15e Biennale d’art contemporain de Lyon.Photo : DR

L’emploi généré par les TCL plutôt que l’ouverture au public

L’actuel président écologiste de la Métropole de Lyon, et président du Sytral (autorité organisatrice des transports en commun lyonnais), a été catégorique. Dans un communiqué, Bruno Bernard fait dire :

« Durant ce mandat 3 nouvelles lignes de tramway seront créées pour améliorer la desserte des métropolitains. Pour réaliser ces extensions, il était nécessaire de trouver un site adapté pour le remisage et la maintenance de 46 rames de tramway, de 43 mètres de longueur.

Le Sytral et la Métropole de Lyon ont étudié plusieurs sites d’implantation à proximité des lignes existantes ou futures. Celui de l’ancienne usine Fagor-Brandt est aujourd’hui le seul qui permette de disposer à la fois de l’espace nécessaire et des conditions techniques requises en cœur d’agglomération, et sur un site déjà artificialisé. »

A l’argument écologiste qui consiste à favoriser les transports en commun pour circuler en ville, s’ajoute donc celui du travail et de « l’emploi » sur un ancien site industriel dont le passé serait ainsi particulièrement respecté. C’est, sans surprise, à des élus communistes qu’a été confié cet aspect du plaidoyer.

Boris Miachon Debard, adjoint en charge de l’urbanisme à la mairie du 7e, nous transmet : 

« Alors que ces vingt dernières années 40% de la production résidentielle lyonnaise s’est faite au détriment des sites économiques et industriels de la ville, nous nous battons parcelle par parcelle pour que les anciens sites industriels de Gerland retrouvent une activité productrice de biens et de services locaux, mais aussi et surtout d’emplois.

C’est en ce sens que nous avions conditionné notre soutien au projet Sytral à l’implantation d’un centre de maintenance et à la création d’emplois locaux. Opposés à un simple parking de trams qui aurait participé à l’isolement du quartier […] nous nous félicitons de l’annonce de l’installation du centre de maintenance et de la création de 50 nouveaux emplois industriels à Gerland. »

La « mémoire industrielle » de Gerland, qui pour la faire vivre ?

Par la voix de l’élu communiste, c’est le « renouveau industriel » du quartier de Gerland que Bruno Bernard prétend défendre. Il l’oppose ainsi à une occupation artistique et culturelle du site, jugée entre les lignes plus superficielle.

Pour le groupe d’élus métropolitains autour de David Kimelfeld, on estime que la « concentration d‘équipements d’agglomération, déjà très nombreux dans le secteur », ne permet pas de transformer la zone en « quartier à vivre ». L’entrepôt accueillera en effet l’activité des techniciens et des chauffeurs TCL, mais fermera donc définitivement ses portes au public.

A la question de savoir qui des artistes plasticiens, des musiciens sur scène ou des bus TCL font mieux vivre la mémoire industrielle de Gerland, les écologistes ont répondu. Fin des festivités en novembre 2023, avec la mise en place de l’entrepôt, et après une dernière édition sur les lieux de la Biennale d’art contemporain, de septembre à décembre 2022.

Covid dans le Rhône : regain épidémique mais moins de patients à l’hôpital

Covid dans le Rhône : regain épidémique mais moins de patients à l’hôpital

Comme à l’automne 2020, un regain de l’épidémie de Covid-19 est en cours à Lyon et dans le Rhône. Le nombre de cas augmente mais, pour l’heure, le niveau des indicateurs de suivi ne présente pas de situation équivalente aux « vagues » précédentes. Notamment pour ce qui concerne l’hôpital.

Assiste-t-on à une « 5e vague » de Covid à Lyon et dans le Rhône, comme dans le reste de la France ? Les indicateurs de suivi de l’épidémie montrent en effet une reprise de sa circulation. Elle est démarrée depuis mi-octobre mais s’est accélérée début novembre.

Les niveaux des indicateurs sont pour l’heure moins inquiétants que lors des vagues épidémiques précédentes.

Taux d’incidence : le nombre de cas a doublé en 15 jours en novembre dans le Rhône

Au 13 novembre 2021, le taux d’incidence dans le Rhône s’établissait à environ 115 cas pour 100 000 habitants. Un niveau encore moindre que celui de la dernière « vague » de l’été 2021, due notamment à l’apparition du variant delta, particulièrement contagieux. Début août, lors du pic épidémique, le taux d’incidence dans le département avait atteint 320 cas.

Le taux d’incidence est toutefois en progression. Les données de suivi de Santé Publique France indique que dans le Rhône comme dans la région Auvergne-Rhône-Alpes, le nombre de cas a cessé de diminuer à la mi-octobre. L’indicateur s’est stabilisé autour de 50 cas pour 100 000 habitants. Alors même que le niveau de dépistage continuait de baisser fortement, notamment après l’arrêt de la gratuité des tests PCR au 15 octobre.

Le niveau de l’indicateur a fortement augmenté depuis le 1er novembre. En quinze jours environ, il a plus que doublé, passant donc de 50 cas environ à 115 cas pour 100 000 habitants. Sans que le niveau de dépistage, en légère reprise, ne semble être la cause de l’augmentation de l’indicateur.

L’évolution est identique dans la métropole de Lyon. Au 12 novembre, le taux d’incidence s’élevait à 112 cas pour 100 000 habitants (sur une semaine glissante). Contre 69 cas une semaine plus tôt et 55 cas au 29 octobre. La progression ces dernières semaines est donc relativement rapide et élevée dans la métropole de Lyon. De l’ordre de +60% de cas entre le 5 et le 12 novembre par exemple.

Toutefois, la progression de l’épidémie semble moins forte que lors des débuts de « 4e vague » de l’été dernier. Dans le Rhône et la métropole de Lyon, la progression avait parfois frisé les +200% sur une semaine.

Augmentation des hospitalisations dans le Rhône en novembre mais pas en réanimation

Suivant cette reprise épidémique, les hospitalisations sont également reparties à la hausse. Une hausse lente mais constante depuis le 7 novembre dans le Rhône. Au 16 novembre, il y avait eu 154 patients Covid hospitalisés en moyenne sur une semaine, dans le département. Dont 32 en réanimation.

On remarque que si le nombre de patients Covid hospitalisés en moyenne par semaine a augmenté depuis quinze jours (110 environ/semaine début novembre contre 154 au 16 novembre), la part de ceux admis en réanimation n’a pas varié (toujours autour de 30 patients Covid en réanimation). Une évolution plutôt nouvelle. Jusqu’ici la part de patients Covid en réanimation suivait généralement l’évolution globale des hospitalisations.

À l’échelle de la région Auvergne-Rhône-Alpes, l’évolution est en partie semblable. Le nombre moyen de patients Covid hospitalisés sur une semaine est reparti à la hausse début novembre. Passant de 531 patients Covid sur une semaine au 3 novembre à 636 au 16 novembre (+20%). La part des patients Covid en réanimation a elle aussi augmenté en parallèle (contrairement au seul département du Rhône), de +37% sur la même période. Au 16 novembre, 107 patients Covid en moyenne avaient été hospitalisés en réanimation sur une semaine dans la région.

À l’échelle régionale, le taux d’occupation des services de réanimation par des patients Covid est pour l’heure encore faible. Au 15 novembre il était de 15% environ. Contre près de 40% lors de la dernière vague épidémique de l’été 2021 et très loin des 3 premières vagues de 2020 et début 2021 où l’indicateur avait largement dépassé les 100%. Une situation qui semble bien indiquer l’effet de la couverture vaccinale dans la gestion de l’épidémie.

80% de la population du Rhône complètement vaccinée contre le Covid

La couverture vaccinale dans le Rhône et la région Auvergne-Rhône-Alpes est relativement proche. Elle est toutefois plus importante dans le Rhône. Dans le département, 80% de la population totale avait reçu 2 doses de vaccin (ou une vaccination complète) au 15 novembre. Un chiffre qui tombe à 75% à l’échelle régionale.

Une dose de rappel est désormais ouverte pour certaines catégories de la population, notamment la plus âgée. Ainsi, dans le Rhône près de 40% des personnes âgées de plus de 80 ans ont déjà reçu une troisième dose de vaccin. Une troisième dose a été administré à près de 45% des 75-80 ans et 25% des 70-75 ans. Des chiffres équivalents à ceux constatés à l’échelle régionale.

Au regard du niveau de couverture vaccinale, le rythme de vaccination est aujourd’hui relativement faible. Au 15 novembre, 2000 doses environ avaient été administrées sur une semaine dans le Rhône (1500 premières doses, 500 2e dose environ).

Pourquoi la Ville de Lyon baisse sa subvention à un refuge pour animaux sauvages

Pourquoi la Ville de Lyon baisse sa subvention à un refuge pour animaux sauvages

La subvention annuelle attribuée par la mairie de Lyon au refuge pour animaux sauvages l’Hirondelle va baisser de 3 000 euros. Une énième déception pour cette unique structure de soin, habilitée à intervenir dans le Rhône, la Loire, la Drôme et l’Ardèche. Le choix politique est d’autant plus difficile à comprendre que des élus animalistes composent la majorité du maire écologiste Grégory Doucet.

À l’occasion du conseil municipal de ce jeudi 18 novembre, les subventions octroyées à trois associations de protection des animaux seront soumises au vote. Les montants proposés par la majorité vont de 2 000 euros pour La Société Protectrice des Animaux (SPA) de Lyon, 5 621 euros pour l’association Les Chats de la Loyasse, à 7 000 euros pour le centre de soins pour oiseaux sauvages, le refuge de l’Hirondelle. L’année dernière, la Ville lui avait attribué un tiers de plus, soit 10 000 euros.

Le refuge de l’Hirondelle est un établissement qui récupère les oiseaux et mammifères sauvages blessés depuis 1998. Il accueille les animaux dans un petit chalet à Dardilly, ainsi que sur leur site principal, plus imposant, à Saint-Forgeux. Même si la structure est implantée depuis longtemps dans le paysage lyonnais, cela ne la rend pas plus stable, financièrement notamment. La fragilité financière de l’association a même été si importante que le centre a fermé pendant presque un an, en 2019. 

Et cela alors même que, d’après le directeur du refuge de l’Hirondelle, Pascal Tavernier, le besoin de soins ne cesse quant à lui d’augmenter. Au cours de l’été 2021, il disait déjà à Rue89Lyon :

« On ne cherche pas à être des lanceurs d’alerte, mais de fait, on l’est. Les problématiques sanitaires et de réchauffement climatique font qu’il y a une urgence auprès de nombreuses espèces de la faune sauvage. »

C’était à l’occasion de sa série « Les animaux et la ville à Lyon », que la rédaction s’était rendue au refuge de l’Hirondelle, pour aborder la question des oiseaux sauvages qui s’accomodent mal de la vie en ville : les martinets noirs qui ne supportent plus les fortes chaleurs en été mais aussi les hirondelles et chouettes effraies qui voient régulièrement leurs lieux de vie et de reproduction détruits.

Plus de 2 750 oiseaux recueillis en 2018

Un constat qui semble partagé par la Ville de Lyon dans sa délibération, soumise au vote ce jeudi :

« La Ville de Lyon, dans ses missions de protection de la sécurité et de la santé publique, est ponctuellement confrontée à la présence d’avifaune [oiseaux] sauvage blessée ou contaminée. Dans ce cadre, il est important de disposer d’une structure d’accueil adaptée pour leur apporter les soins adaptés à leurs pathologies. »

Vautour Fauve dans la volière de 100m (c) Hirondelle
Vautour Fauve dans la volière de 100m. Photo du refuge de l’Hirondelle

Ainsi est même décrite l’action du centre :

« L’année 2018 a été très significative avec plus de 2 750 oiseaux recueillis. Cette année, l’élargissement des compétences de la structure en matière de mammifères a induit la prise en charge de 400 petits animaux sauvages. »

La Ville propose donc au vote une subvention à hauteur de 7 000 euros, soit la plus élevée des trois associations de protection animale. Pourtant, cette somme allouée est loin d’être suffisante aux yeux du personnel de l’Hirondelle. Pascal Tavernier déplore auprès de Rue89Lyon :

« L’année dernière, on a eu 10 000 euros, ce qui n’était déjà pas énorme. Notre subvention a été revue à la baisse alors qu’on a doublé les animaux pris en charge. »

Il s’interroge au sujet des objectifs de la Ville de Lyon et de son maire Grégory Doucet en matière de protection de la faune sauvage :

« C’est quand même des écologistes. Ils se sont vendus comme préoccupés par l’environnement mais, depuis leur élection, ils ne répondent pas à nos appels. C’est comme s’ils n’assumaient pas ce qu’ils pensent auprès de nous. »

Animaux sauvages à Lyon : #Jesuisuneméméàpigeon

Pascal Tavernier fait ici référence à une déclaration de Nicolas Husson, adjoint au maire délégué à « la biodiversité, la nature en ville, la protection animale », faite à Rue89Lyon, l’été dernier. L’élu avait donné un coup de griffe à l’association, évoquant sa prise en charge des pigeons blessés, animaux dont la Ville a des difficultés à limiter l’accroissement. Il avait déclaré :

« Je me vois mal subventionner généreusement une structure qui soigne les pigeons. Il s’agit d’animaux que la Ville peine à contrôler. Le Refuge de l’Hirondelle a choisi de préserver les mémés à pigeons qui sont leurs financeuses au détriment de la collectivité qui fait des choix stratégiques. »

Un parti pris présenté de manière assez originale, qui avait suscité beaucoup d’indignation chez les pro-animaux. L’association du refuge de l’Hirondelle était montée au créneau, se fendant d’un post Facebook assassin, invitant leurs donateurs et amis à mettre en photo de profil un dessin représentant un pigeon prenant son envol, accompagné du hashtag #Jesuisuneméméàpigeon.

Le visuel du refuge de l'Hirondelle en réponse à la déclaration de Nicolas Husson critiquant leur prise en charge médicale des pigeons.
Le visuel du refuge de l’Hirondelle en réponse à la déclaration de Nicolas Husson critiquant leur prise en charge des pigeons.

Au lendemain de cette opération déployée sur les réseaux sociaux, l’Hirondelle publiait un second message :

« [La Ville a dit] regretter l’ampleur qu’avaient pris nos différends et nous ont dit souhaiter l’organisation rapide d’une réunion à l’Hirondelle avec les différents protagonistes concernés. Ils nous ont fait part de leur volonté à développer de bonnes relations avec notre association afin d’avancer dans l’intérêt de tous. »

Sauf que, depuis, aucune réunion n’a pu avoir lieu, d’après les membres de l’Hirondelle. La seule chose qui a pour le moment changé, c’est le montant de la subvention publique, qui a donc baissé de 3 000 euros. Elle doit être votée en conseil municipal ce jeudi. Pascal Tavernier se désole :

« J’aimerais comprendre les positions des élus écologistes. Et surtout qu’elles soient enfin assumées. »

Précisions de la Ville de Lyon sur les subventions en matière de protection animale

[Mise à jour le 22 novembre à 9h] A la suite de la publication de cet article, le cabinet du maire de Lyon a tenu à apporter des précisions par mail. Nous les reproduisons in extenso ci-dessous :

« La Ville de Lyon apporte depuis 2020 un soutien financier inédit aux associations de protection animale. Lors du conseil municipal du 18 novembre, la Ville a renouvelé son soutien à la SPA de Lyon, l’association des Chats de Loyasse et l’association l’Hirondelle, passant à une enveloppe globale 17000 € (contre 5000€ sous le précédent mandat). Soit un montant multiplié par 3.

La présence de la faune sauvage en ville est un élément important de la biodiversité et participe à la richesse biologique de notre environnement, les associations ont une action complémentaire à celle de la Ville et sont des partenaires indispensables en matière d’animalité urbaine.

C’est pour cette raison que la contribution de la Ville de Lyon à l’Association de l’Hirondelle a été multipliée par 7 depuis 2019, pour atteindre 7000 € aujourd’hui. Le montant de 10 000 euros ayant été versé de manière exceptionnelle en 2020 lors de la crise COVID ».

Prison de Moulins : « Je me sentais plus en danger avec mes collègues surveillants qu’avec les détenus »

Prison de Moulins : « Je me sentais plus en danger avec mes collègues surveillants qu’avec les détenus »

A la suite de la publication de notre enquête sur les surveillants néonazis à la prison de Moulins-Yzeure, dans l’Allier, plusieurs agent·es ont contacté Rue89Lyon afin de témoigner à leur tour des phénomènes de racisme, de misogynie et d’homophobie dont ils ont pu faire l’objet ou dont ils ont été témoins. 

Entrée dans la pénitentiaire en 2018 après sept ans dans l’armée, Julie (prénom d’emprunt) a passé deux ans et demi comme surveillante à Moulins. Aujourd’hui mutée dans une autre prison française, elle a souhaité témoigner. 

« Moulins était mon premier poste. J’arrivais de l’armée, et je n’ai jamais été confrontée à autant de lâcheté. J’ai eu des problèmes avec plusieurs collègues. Je ne suis pas la seule mais nous ne sommes pas nombreux à oser parler. On nous met une pression incroyable pour étouffer les histoires, tant les collègues que la hiérarchie. 

Ce n’est pas ma première expérience dans un milieu masculin en vase clos, j’étais donc prête à me méfier. Dès le départ, j’ai fait comprendre que je n’étais ni là pour amuser la galerie, ni pour devenir leur jouet. On m’a laissée tranquille un temps, jusqu’à l’arrivée dans l’équipe d’un agent dont personne ne voulait dans la prison. Il a rapidement fait une fixation sur moi, me faisant des avances, m’envoyant des messages très insistants en me faisant des déclarations, racontant à tout le monde qu’il avait trouvé la femme de sa vie. 

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#Moulins

Handicap à Lyon : « On a mis 5 ans à trouver une place pour notre fille »

Handicap à Lyon : « On a mis 5 ans à trouver une place pour notre fille »

Laly, 9 ans, est atteinte du syndrome de Rett. Cette maladie altère le développement du système nerveux central et touche principalement les petites filles. On estime qu’elles sont environ 500 à en être atteintes en France. La mère de Laly, Cécile, raconte les difficultés à trouver une place à sa fille dans les structures adaptées à son handicap à Lyon. Témoignage.

Cécile raconte 5 ans d'attente avant que sa fille Laly, atteinte du syndrome de Rett, puisse avoir une place dans une structure adaptée à son handicap à Lyon.
Cécile raconte 5 ans d’attente avant que sa fille Laly, atteinte du syndrome de Rett, puisse avoir une place dans une structure adaptée à son handicap à Lyon.Photo : OM/Rue89Lyon

Laly est née normalement. Je n’ai pas eu de problème pendant la grossesse, aucune suspicion de handicap, les échographies et autres ne montraient rien de particulier.

A 18 mois, un de ses genoux a enflé et était très chaud. J’ai pensé à un problème rhumatologique. Effectivement, après des examens on nous a dit qu’elle avait une arthrite juvénile. Dans le même temps, elle commence à avoir un regard un peu ailleurs, un peu comme les enfants autistes. Mais quand on lui parlait ou qu’on jouait, elle prenait les jouets, elle s’amusait… Puis son développement a ralenti. La rhumatologue nous a dit à mon mari et moi que c’était peut-être à cause des douleurs des rhumatismes.

De ses 18 mois à 3 ans, nous sommes restés dans le vague. La marche n’était pas acquise, elle ne se déplaçait que sur ses fesses. Elle disait quelques mots, « papa », « maman »… La pédiatre se montrait rassurante, mais le regard de Laly, un peu ailleurs, l’inquiétait.

Un peu avant ses 3 ans, Laly a commencé à se triturer les mains tout le temps. Elle n’arrivait plus à prendre ses jouets, ni à boire le biberon toute seule. Avec mon mari, nous sommes allés voir la rhumatologue et quand nous lui avons dit ça, nous avons vu son visage changer. Là, ils ont lancé des examens pour chercher une cause génétique et neurologique.

Quand on nous a dit que c’était le syndrome de Rett, j’ai dit qu’il n’y avait pas d’handicapés dans ma famille, ni dans celle de mon mari. Le syndrome de Rett est une maladie génétique mais pas héréditaire. Il n’y en aura donc pas forcément d’autres dans la famille. Notre fils aîné, qui a 14 ans, n’est pas touché.

Sur le moment, je me souviens que mon mari a dit à la généticienne :

« J’aimerais juste que ma fille ait une vie un peu normale, peut-être qu’elle puisse travailler un jour. »

Dans le regard de la généticienne, on a vite compris que ce ne serait pas le cas.

Laly ne peut ni parler ni marcher. Le gène qui est touché est celui qui produit la protéine nous permettant de tout faire.

Laly, 9 ans, est atteinte du syndrome de Rett. A Lyon, ses parents ont attendu 5 ans avant qu'une place se libère dans une structure adaptée à son handicap. DR
Laly, 9 ans, est atteinte du syndrome de Rett. On estime que 500 petites filles sont touchées en France. Photo issue de la page Facebook de l’association « Le sourire de Laly ».

« Il n’y a pas de place dans les centres de rééducation pour enfants handicapés à Lyon »

Au quotidien, Laly a besoin d’aide pour tout : lui donner à manger, l’habiller, l’amener aux toilettes… On ne peut pas la laisser toute seule. Mon mari et moi avons dû changer d’activité. On était tous les deux dans la restauration, je travaillais au Sofitel de la place Bellecour. Je suis devenue assistante maternelle et mon mari est devenu gardien dans l’immeuble où nous habitons à Lyon.

Au niveau de l’école, ça a été compliqué. A un an, Laly allait à la halte-garderie mais c’est l’entrée en maternelle qui a été compliquée. Elle n’avait pas de dossier à la Maison départementale pour les personnes handicapées (MDPH). Or nous en avions besoin pour demander une place dans une structure adaptée. Son dossier n’était pas passé parce qu’il y avait un an de retard à la MDPH du Rhône.

Une fois que le dossier MDPH est passé, ils ont accepté qu’elle aille à l’école maternelle. Au début, elle y allait six heures par semaine. A côté, j’avais l’orthophoniste, le psychomotricien, le kinésithérapeute… J’ai tout trouvé en libéral dans le quartier. Normalement, il y a des centres d’action médico-sociale précoce (CAMSP) pour enfants, où il y a tout pour leur rééducation. Ces centres ne prennent les enfants que jusqu’à 6 ans. Pour Laly, comme on avait eu un diagnostic tardif et qu’on arrivait sur ses 4 ans, il n’y avait pas de place. Il y en a plusieurs à Lyon, dont un rue de Marseille, donc je voulais aller dans celui-là. Mais on m’avait dit que de toute façon, s’il y avait eu une place, j’aurais dû aller à celui de la Duchère…

« En septembre, Laly n’avait plus d’école maternelle ni de place en institut médico-éducatif »

Laly est rentrée à l’école à 4 ans, directement en moyenne section puisqu’elle avait 4 ans. Ça se passait bien, elle aimait bien et était contente d’y aller. Dès le premier rendez-vous, la neurologue nous avait dit qu’il lui faudrait un institut médico-éducatif (IME) [structures qui accueillent les enfants et adolescents atteints de handicap mental, ndlr]. Ils peuvent prendre les enfants à partir de 3 ans, mais il n’y a pas de place à Lyon. Selon l’adresse du domicile, on ne peut pas aller partout.

J’habite à Gerland, alors quand j’ai téléphoné à l’IME de Francheville, ils m’ont dit que j’étais du mauvais côté du Rhône.

En septembre de l’année dernière, on n’avait plus rien. La MDPH avait décidé qu’en raison de son âge, Laly ne pouvait plus aller à l’école maternelle, mais elle avait l’autorisation d’aller au CP. Je m’y suis opposée. Ce n’était pas adapté pour elle.

C’était juste pour dire qu’on ne la laissait pas sans structure puisque maintenant on n’a pas le droit de déscolariser un enfant. Laly a donc fait 4 ans de maternelle et quelques mois où je l’ai gardée à la maison.

« On avait des copains dans l’Ain, ils sont partis en Bretagne et leur fille a eu une place en structure tout de suite »

J’appelais tout le temps les IME pour lui trouver une place mais ils avaient des listes d’attente d’une dizaine d’enfants et ils n’en faisaient rentrer que deux par an environ. Après, il y a eu le confinement et malheureusement des adultes et des ados sont décédés du covid-19, des familles ont déménagé à la campagne ou ont eu peur de remettre leur enfant à cause du virus… Ils ont fait rentrer huit enfants d’un coup, dont Laly en octobre 2020.

On a donc mis cinq ans à trouver une place à notre fille dans un IME de Lyon.

Dans l’IME de Lyon 8e, ils ne les gardent que jusqu’à 11 ans. Certains ont 13, 14 ou 15 ans et ils y sont toujours parce que c’est bouché dans les structures pour les plus âgés aussi. On nous dit de bien anticiper les départs parce que sinon ça bloque mais c’est pas à nous de le faire. Il faut ouvrir des centres !

Il y a des régions où il n’y a pas de problème, parce qu’il y a moins de monde, donc certaines familles déménagent parce qu’elle savent qu’elles auront une place tout de suite. On a des copains qui étaient dans l’Ain, ils sont partis en Bretagne et leur fille a eu une structure tout de suite.

« On nous a demandé pourquoi on voulait mettre Laly dans une structure puisque tout ce qu’on pouvait avoir en libéral serait mieux »

Laly revient de l’IME avec le sourire. C’est vraiment adapté pour elle. Il y a une musicothérapeute, de la médiation animale… Mais les équipes disent que c’est compliqué. Le salaire n’est pas intéressant, les postes ne sont qu’à temps partiel, à 20%, 40%… Il n’y a pas les budgets pour du temps plein.

Je ne pensais pas que ce serait si difficile pour ma fille handicapée à Lyon. Je pensais qu’en habitant dans une grande ville avec tous les hôpitaux, tous les spécialistes qu’on a, ça allait être facile, mais non. J’avais bien compris que Laly n’aurait pas le même cursus scolaire que les autres, mais je ne pensais pas que ce serait si long pour avoir des places. Quand on n’est pas dedans, on ne peut pas imaginer. Il y a beaucoup d’enfants handicapés et pas assez de structures. La politique actuelle, ce n’est pas d’ouvrir de nouveaux centres. Il n’y a pas d’argent pour ça.

En tant que parent, on nous pousse vers le libéral. On nous a déjà demandé pourquoi est-ce qu’on voulait mettre Laly dans une structure puisque tout ce qu’on pouvait avoir à côté, en libéral, ce serait mieux que dans la structure ?

On sait très bien que Laly ira en structure quand elle sera plus grande, elle dormira là-bas. On aura pas la force. Le jour où on tombe malade ou quand on sera trop âgés, qui c’est qui s’occupera d’elle ? Chez les adultes aussi, c’est compliqué d’avoir des places.

Laly a kiné deux fois par semaine, orthophoniste deux fois par semaine, psychomotricien une ou deux fois par semaine… Quand il fait beau, je l’emmène au poney pour faire de l’équithérapie, on l’emmène à la piscine, on se balade…

Une partie des soins financée grâce à une association de Mornant, près de Lyon

Tout ça a un coût. C’est grâce à l’association « Le sourire de Laly » qu’on peut financer l’équithérapie. Elle a été créée par des gens qu’on ne connaissait pas du tout. La mère d’un camarade de classe de notre fils aîné nous a mis en contact avec son beau-frère, Sébastien, qui faisait partie de l’organisation du Téléthon à Mornant, au sud de Lyon. En décembre 2017, nous y sommes allés et nous avons parlé du syndrome de Rett.

Un mois plus tard, Sébastien nous a appelés pour nous dire que tout Mornant avait été touché par le discours de mon mari, qu’ils voulaient des nouvelles de Laly et monter une association pour nous aider. Au début, on a refusé parce que tout le matériel de Laly est pris en charge par la Sécu, c’est rare qu’il y ait des dépassements.

Laly est suivie à l’hôpital de Necker, à Paris, qui est spécialisé dans le syndrome de Rett. Comme elle avait un bon tonus, sa neurologue nous a recommandé d’aller faire des stages intensifs en Espagne. Un Français y a monté un centre spécialisé dans le suivi du polyhandicap. Le cerveau est vachement stimulé. Quand Laly revient de ces stages, il n’y a pas de régression.

Si elle tient debout, c’est grâce à eux. On y va une fois par an. C’est 1000 euros la semaine, plus le logement à côté… On en a parlé aux gens de Mornant et l’association « Le sourire de Laly » est née. Un loto a très vite été mis en place, qui a levé 9000 euros. C’était dingue, tout ce monde-là.

Pour le moment, ça nous permet de financer les stages et le logement en Espagne, l’équithérapie…

« On espère une avancée avec la méthode de l’ARN messager utilisée dans les vaccins contre le covid-19 »

Et pourquoi pas la recherche, ultérieurement.

On espère une avancée avec la méthode de l’ARN messager utilisée dans les vaccins contre le covid-19. On sait quelle protéine manque, donc il suffit juste que l’ARN messager ordonne au corps de la produire. Il manque des sous pour que ça avance. En France, ils en sont encore à faire des tests sur les souris.

Au Canada, ils ont carrément un institut dédié au syndrome de Rett où ils font des tests sur des êtres humains. Les femmes atteintes du syndrome de Rett vivent en général jusqu’à 50 ans environ.

Ils ont fait des tests en leur injectant la protéine manquante pendant des mois et des mois, et elles étaient comme nous !

Les espaces de démocratie participative sont-ils à la bonne échelle ?

Les espaces de démocratie participative sont-ils à la bonne échelle ?

Peut-on répondre aux enjeux de l’Anthropocène avec nos espaces de débats actuels ? Avons-nous les outils de mise en débat démocratique et de décision pour faire face à la crise de l’habitabilité dont nous faisons tous l’expérience ?

Doivent-ils être différenciés en termes d’échelles au regard des sujets qu’ils doivent traiter ? Ce mercredi 17 novembre sera l’occasion de parler de comité métropolitain de relance, de démocratie participative, de prospective, d’expérimentations et de solutions. Cette session des « Mercredis de l’Anthropocène » questionne nos modes de gestion et de prises de décisions politiques.

La séance se déroulera de 18h30 à 19h30 à l’Hôtel71 (Lyon 2e) dans le quartier Confluence, sur les bords du Rhône. La présentation d’un pass sanitaire valide et le port du masque sont obligatoires. À écouter également en podcast. Cette conférence s’inscrit dans le cadre de la Rentrée Anthropocène #2021.

Retrouvez ci-dessous le texte écrit par Guillaume Gourgues, spécialiste de la démocratie participative et de la participation publique, il est l’un des trois intervenants de cette session. Le texte est extrait de l’ouvrage « Le nouveau monde. Tableau de la France néolibérale », dirigé par Antony Burlaud, Allan Popelard et Grégory Rzepski et publié aux éditions Amsterdam en 2021.

« Participer, disent-il… »

Du budget de Porto Alegre à la planification du Kerala, de la réécriture de la constitution islandaise à la Convention citoyenne sur le climat (CCC) en France, la démocratie participative se présente aujourd’hui comme un phénomène mondial mais extraordinairement divers. 

Elle puise historiquement ses origines dans les discours contre-hégémoniques de la gauche des années 1970, puis de l’altermondialisme des années 2000, réaffirmant la nécessité de l’autodétermination collective. Pourtant, dès la fin des années 1990, un « néolibéralisme participatif » a vu le jour. Les élites au pouvoir cherchaient alors à consolider un ordre économique et politique.

Ce sont d’abord des pays d’Amérique du Sud et d’Afrique qui en ont fait les frais. Les « bonnes pratiques », prêchées par la Banque mondiale ou les organisations non gouvernementales, y ont légitimé le retrait de l’État social en enrôlant les plus pauvres dans des solutions « de marché ».

Photo prise lors du grand débat démocratique organisé à Reims en février 2019. Une photo de G.Garitan via Wikipédia Commons
Photo prise lors du Grand Débat National organisé à Reims en février 2019. Une photo de G.Garitan via Wikipédia Commons.

Les programmes de développement les « responsabilisent » et les encouragent à monter des « projets », financés sous conditions. Cette valorisation de l’auto-entreprise a miné l’intervention publique redistributive. Elle a aussi sapé les ressorts de l’action collective et, par là même, le caractère conflictuel des pratiques démocratiques.

Plutôt que de revendiquer des droits ou de dénoncer les inégalités, les plus pauvres sont sommés de répondre aux injonctions à participer à leur propre développement. Mais, en France aussi, les dispositifs de participation néolibérale ont fini par se multiplier et coloniser les sphères publique et privée.

Un néolibéralisme participatif public

Dans les années 1970, des mouvements sociaux ou des forces politiques (du Parti socialiste unifié aux groupes d’action municipaux, en passant par les militants du « droit à la ville ») prônaient, à travers l’idée de démocratie participative, une alternative à la démocratie représentative et au régime d’accumulation capitaliste.

Aujourd’hui, la participation publique est surtout pratiquée comme un moyen de relégitimer l’action publique. Elle se résume bien souvent à la création, puis à la circulation de « dispositifs » encadrés par les autorités, ouverts à tout ou partie de la population et pilotés par des entreprises spécialisées dans l’ingénierie sociale ou le consulting. Des entreprises qui se disputent un marché en plein essor.

En France, dans différents secteurs (environnement, santé, urbanisme), une panoplie de dispositifs légaux et institutionnels structure l’offre de participation publique. Le plus important, la Commission nationale du débat public (CNDP), créée en 1995 par la loi Barnier, a été instauré en réaction à l’intensification des luttes contre les projets d’aménagement du territoire, pour désamorcer la pugnacité des riverains ou des militants écologistes.

Autorité administrative indépendante, elle est composée de vingt-cinq membres nommés pour cinq ans par le gouvernement (parlementaires, élus locaux, membres du Conseil d’État, de la Cour de cassation, de la Cour des comptes, représentants d’associations, du patronat, syndicalistes).

Elle présente bien sûr l’avantage de faire exister un « droit à participer », permettant quelquefois de ralentir, voire de gripper, des projets motivés par la seule rentabilité économique à court terme : sous son autorité se tiennent ainsi chaque année des dizaines de concertations publiques sur des projets d’autoroutes, de lignes TGV, de lignes à haute tension, d’aéroports ou de sites industriels.

Elles obligent a minima les maîtres d’ouvrage à se justifier face aux opposants, les poussent à revoir leurs projets et peuvent même conduire à des abandons, comme dans le cas du prolongement de l’autoroute A12, dans les Yvelines en 2013, ou dans celui de la « route des Géraniums », à La Réunion en 2018.

L’impératif démocratique pèse de moins en moins face aux intérêts économiques

Mais la CNDP n’a pas (ou plus) la cote. Lors du Grand Débat national (GDN), lancé en janvier 2019 à la suite du mouvement des Gilets jaunes, l’exécutif lui a préféré un système improvisé de « garants », sans aucune base juridique, consistant à nommer des personnalités pour suivre le débat sans réel moyen de le contrôler. La décision, dont s’est alors émue la présidente de la commission, Chantal Jouanno, mettait en évidence une tendance à l’oeuvre depuis quelques années : l’impératif de participation pèse de moins en moins lourd face aux intérêts économiques.

Comme l’ont récemment remarqué deux juristes spécialisés en droit de l’environnement, lorsque les associations contestent un projet d’aménagement au motif de manquements aux obligations en matière de participation, le juge administratif est toujours plus enclin à « faire peu de cas de la protection effective dont devraient bénéficier, au plan contentieux, des procédures qui apparaissent, somme toute, comme des garanties offertes au public et à l’administration elle-même contre des décisions hâtives et mal étudiées ».

De manière générale, les usages néolibéraux de la participation conduisent, de plus en plus souvent, à « court-circuiter » les institutions qui ont vocation à la mener. (…)

« Les espaces du débat démocratique sont-ils à la bonne échelle ? » une conférence en direct le 17 novembre de 18h30 à 19h30 puis disponible en podcast.

Avec :

– Pierre Obrecht : collaborateur d’élus locaux, il a conduit en 2020 la liste Ne votez pas pour notre liste aux élections sénatoriales pour attirer l’attention sur les limites des élections métropolitaines. Il anime le cercle de discussion “De la démocratie en métropole de Lyon”.

– Fabrice Bardet : directeur de la composante RIVES de l’ENTPE, il travaille sur les formes de quantification financière qui se développent dans les métropoles. Lors de la crise sanitaire de 2020 il fut rapporteur spécial du Comité métropolitain de relance et de transition de la Métropole de Lyon.

– Guillaume Gourgues : spécialiste de la démocratie participative et de la participation publique, il est maitre de conférences en science politique à l’Université Lumière Lyon 2 et chercheur au laboratoire TRIANGLE.

Animation : Valérie Disdier

Téléphérique à Lyon : vue plongeante sur la controverse

Téléphérique à Lyon : vue plongeante sur la controverse

À la veille de la concertation officielle lancée par le Sytral, Rue89Lyon récapitule la genèse et les crispations actuelles, parfois très politiques, autour de ce projet de téléphérique dans l’ouest de Lyon.

Cela fait presque un an que la controverse autour du projet de téléphérique à Lyon occupe régulièrement les unes lyonnaises, au point parfois d’accaparer l’espace médiatique. Pour faire le tri et comprendre toute l’histoire depuis le début, Rue89Lyon se propose de récapituler chronologiquement cette ambition téléphérique dans la métropole de Lyon :

Sommaire :

1) Téléphérique dans la métropole de Lyon : une première proposition en 2007

La première proposition sérieuse de téléphérique urbain dans la métropole de Lyon date de 2007. C’est Roger Frety, alors conseiller municipal écologiste de Givors, qui soumet l’idée au Sytral (Syndicat mixte des transports lyonnais).

L’objectif est de relier la gare de Givors-ville au plateau de Montrond pour désengorger les petites routes et surtout, de rendre caduc le projet d’autoroute A45 qui prévoyait de doubler les voies de l’A47 qui relie Lyon à Saint-Étienne.

À l’époque, l’élu est soutenu par la Région mais un peu moins par les habitants et habitantes se trouvant sur le passage de l’hypothétique téléphérique. Le projet est de toute façon stoppé net par la loi de 1941 interdisant le survol des habitations par de petites cabines.

En 2014, un transport par câble s’est invité à la campagne pour les élections municipales à Lyon. Éric Lafond, candidat centriste, aux couleurs du Modem en 2008 et cette fois sans étiquette, propose un projet d’aérotram à Lyon. Il envisage de relier la Tête d’Or à Perrache, en passant par les collines de Fourvière et la Croix-Rousse et dont l’élu évalue le coût à 65 millions d’euros.

Une ordonnance de novembre 2015 autorise finalement le survol, le passage et l’implantation de dispositifs indispensables à la sécurité et au fonctionnement de la ville. Roger Frety tente alors de remettre son projet au goût du jour sans grand succès.

À partir de 2015, dans la foulée de cette ordonnance, les projets de téléphériques urbains fleurissent pourtant partout en France. Certains sont aujourd’hui en voie de finalisation :

Téléphérique urbain Toulouse
Pylône du téléphérique de Toulouse après le départ de l’université Paul Sabatier et lui permettant de survoler le lycée Bellevue. Photo BE/Rue89Lyon

2) La droite intéressée par le téléphérique sous Collomb mais opposée à celui des écologistes

L’engouement pour le transport urbain par câble est donc national. Lyon n’est d’ailleurs pas en reste. En 2019, c’est sous la supervision de Fouziya Bouzerda (MoDem), ancienne présidente du Sytral et adjointe de Gérard Collomb à la Ville de Lyon comme à la Métropole de Lyon, qu’est lancée une première étude d’impact de transport par câble à Lyon.

Dix tracés sont alors étudiés et trois trajets sont retenus :

    celui de l’ouest lyonnais reliant Francheville au sud de Lyon en passant par Sainte-Foy-lès-Lyon,un trajet Rillieux-la-Pape – Grand Large (Décines),un autre reliant Caluire-et-Cuire à Vaise (Lyon 9e).

Plusieurs élus se disent à l’époque très intéressés par ces transports. Notamment Véronique Sarselli, maire LR de Sainte-Foy-lès-Lyon qui envoie une lettre au Sytral pour faire valoir l’intérêt que représente ce type de projet pour désenclaver l’ouest lyonnais.

Le 18 décembre 2019, le bureau d’étude Egis présente une première étude de pré-faisabilité d’un téléphérique reliant Francheville à Lyon avec diverses hypothèses de trajet. Le comité de pilotage de l’ouest lyonnais est alors composé de Michel Rantonnet, maire LR de Francheville, Véronique Déchamps, maire LR de la Mulatière, une adjointe représentant la maire LR de Sainte-Foy-lès-Lyon ainsi que Myriam Picot, maire PS du 7e arrondissement de Lyon. Le groupe de maires demande alors que les études, encore trop floues, soient poursuivies. (Les études sont à disposition sur le site de la municipalité de Sainte-Foy-lès-Lyon)

Peu après débute la campagne électorale des élections métropolitaines prévues en mars 2020. Dans leurs programmes en matière de transports, plusieurs listes candidates ont inscrit l’opportunité d’un transport par câble. Notamment la liste de droite. François-Noël Buffet, tête de liste LR et ancien maire d’Oullins déclare alors que :

« Le transport par téléphérique est à expérimenter comme à Bordeaux, Toulouse, Brest et Barcelone. »

Le téléphérique des Capucins, à Brest ©Jérémy Kergoulay
Le téléphérique des Capucins, à BrestPhoto : Jérémy Kergoulay

Renaud Payre, du groupe « La gauche unie » (PS, PCF et alliés) est plus prudent en proposant d’étudier les opportunités de liaisons par téléphérique (Lyon 5e, Plateau nord, Caluire). De même pour la liste EELV menée par Bruno Bernard, pas encore président de la Métropole de Lyon :

« [Je propose] d’étudier, avec les habitant·e·s de la métropole différents scénarios de télécabines. »

Une fois la majorité métropolitaine écologiste installée, avec à sa tête Bruno Bernard, le projet de téléphérique réapparaît régulièrement dans les médias lyonnais. Ce n’est véritablement qu’en décembre 2020 que sonne le coup d’envoi des hostilités. Des hostilités menées notamment par des élus de droite de la métropole, pas si hostiles que ça à ce mode de transport peu de temps auparavant.

3) Le téléphérique à Lyon version écologiste

Le 17 décembre 2020, le Sytral présente sa feuille de route pour les cinq années à venir. Bruno Bernard, le président du Sytral et de la Métropole de Lyon, y annonce le projet d’un téléphérique dans l’ouest lyonnais pour 2025. Il présente notamment l’opportunité d’un tel transport en s’appuyant sur une nouvelle étude de faisabilité.

On sait finalement peu de choses sur le projet de transport par câble. Les quelques points dévoilés sont les suivants :

    le téléphérique doit suspendu à un câble tenu par 42 pylônes de 50 mètres de haut et permettrait théoriquement de raccourcir le temps de trajet entre Francheville et Gerland de 50 minutes en voiture en période de pointe à 20 minutes en télécabine, Le téléphérique est censé marquer sept ou huit arrêts.

Mais aucun trajet n’est encore fixé. Si la gare de Francheville est pour sûr le terminus de la ligne, à Lyon on hésite à faire passer ou terminer la ligne de téléphérique par la Confluence (Lyon 2e).

Une bruyante levée de boucliers, très politique, accueille alors l’annonce. L’opposition s’organise très rapidement derrière la maire LR de Sainte-Foy-lès-Lyon, Véronique Sarselli. Un collectif d’habitants de Sainte-Foy-lès-Lyon nommé « Touche pas à mon ciel » et mené par Alain Bavozet, ancien adjoint de Véronique Sarselli, voit aussi le jour. Ceux-ci militent très activement contre le téléphérique.

Quelques jours après l’annonce, une pétition circule déjà. Tous les maires de droite de l’ouest lyonnais, sauf Michel Rantonnet, maire de Francheville, s’opposent au projet. La maire de Sainte-Foy-lès-Lyon justifie sa volte face par les différences entre les études menées sous Fouziya Bouzerda de celles sous Bruno Bernard.

Capture d'écran du reportage de BFMTV Lyon dans l'émission "Bonjour Lyon", consacré à la pétition contre le téléphérique entre Francheville et Lyon.
Capture d’écran du reportage de BFMTV Lyon dans l’émission « Bonjour Lyon », consacré à la pétition contre le téléphérique entre Francheville et Lyon.

4) L’opposition au téléphérique structure son argumentaire

Difficultés du passage du téléphérique à Confluence. Image extraite du dossier de "pré-faisabilité du téléphérique" daté de novembre 2020 du Sytral, réalisé par le bureau Egis. Dossier complet disponible ici. ndlr : le 3S est le téléphérique dit "tricâble" qui résiste à des vents de plus de 110 km/h.
Difficultés du passage du téléphérique à Confluence. Image extraite du dossier de « pré-faisabilité du téléphérique » daté de novembre 2020 du Sytral, réalisé par le bureau Egis. ndlr : le 3S est le téléphérique dit « tricâble » qui résiste à des vents de plus de 110 km/h.

Les premières études rendues par le bureau Egis faisaient état de nombreuses difficultés de mise en œuvre du projet. Le bureau d’études estimait que le transport par câble bénéficierait d’une fréquentation plutôt faible pour un investissement élevé.

Dans sa première étude en 2019, il tablait sur 210 millions d’euros d’investissement. Un an après, il estimait finalement le coût du projet à 160 millions. De même, il estimait la fréquentation à 4000 voyageurs par jour dans ses premières études, puis a finalement avancé le chiffre de 25 000 dans sa nouvelle étude rendue au Sytral en 2020.

(Des différences de chiffrage et d’estimations que nous avons détaillées dans un précédent article)

Le Sytral se défend alors en arguant que les premières études ont été effectuées « à charge », et que -par exemple- pour les différences de fréquentation, les premières études n’avaient pas pris en compte le « potentiel de rabattement ». Le Sytral et la majorité écologsites métropolitaine insistent sur la concertation à venir et sur le fait qu’ils ne souhaitent pas imposer le transport par câble si une majorité d’habitants s’y oppose.

Mais rien n’y fait, les « anti-téléphérique » ont peur d’un passage en force et mettent en avant de nombreux contre arguments :

    Le souci de la co-visibilité, c’est-à-dire du survol des résidencesLe risque de pollution sonoreLe survol de bâtiments historiques et classésLe survol de la « ceinture verte » et le problème de l’insertion paysagèreLes difficultés de faire passer un téléphérique dans une ville aussi urbanisée que LyonLe coût de l’infrastructureL’incertitude quant à la fréquentationLa possibilité d’expropriation pour installer les pylônesLe faible impact sur les problématiques des transports de l’ouest lyonnaisLa peur que le projet ne remplace celui d’une ligne de métro

5) À l’été 2021, de nouvelles propositions de tracés présentées pour le téléphérique de Lyon

Carte des fuseaux de téléphérique à l'étude par le Sytral.
Carte des fuseaux du téléphérique de Lyon à l’étude par le Sytral.

Le 22 mars 2021, le Sytral vote le lancement d’une concertation préalable au projet sous l’égide de la Commission Nationale du Débat Public.

La Métropole écologiste souhaite, en faisant intervenir la CNDP, montrer sa volonté de mettre en place un débat pacifié. Elle fait savoir qu’elle ne souhaite pas seulement interroger les habitants sur la question des tracés envisagés mais aussi questionner l’acceptabilité du projet de téléphérique.

Le 2 juin 2021, le Sytral surprend en proposant trois nouveaux tracés pour le téléphérique urbain. Les trois trajets proposés relient toujours Lyon à Francheville.

    Gare de Francheville – métro Jean-Jaurès (Lyon 7e) ou Perrache (Lyon 2e) : cet itinéraire passerait par Gravière/Taffignon et le haut de la commune de Sainte-Foy-lès-Lyon. Cet itinéraire, jamais abordé jusqu’ici a fait entrer la gare Perrache dans l’équation. Ce qui est étonnant. Le téléphérique remonterait alors bien plus haut dans la ville de Lyon que tout ce qui avait été prévu auparavant.Gare de Francheville – métro Gerland (Lyon 7e) : cet itinéraire passerait par Gravière/Taffignon, le centre de Sainte-Foy-lès-Lyon et la Mulatière. Il s’agit de l’itinéraire le plus proche de l’hypothèse initialement choisie par le Sytral.Gare de Francheville – métro Gerland (Lyon 7e) : ce dernier itinéraire relierait la Gare de Francheville à l’arrêt Gerland (Lyon 7e) en passant aussi par la Mulatière, mais cette fois-ci en empruntant une route longeant par le sud la ville de Sainte-Foy-lès-Lyon.

L’arrêt Confluence, qui était beaucoup discuté en fin d’année 2020, semble avoir été abandonné. Quelques hauts bâtiments du quartier posaient des problèmes techniques, d’évitement ou de survol, comme celui de la chaîne télé Euronews. De plus, il n’y a pas d’arrêt de métro au sud de la presqu’île.

6) Les élus en faveur du téléphérique à Lyon presque inaudibles ?

À Francheville, le maire LR se dit en faveur du transport par câble. Il met en avant la nécessité de désenclaver sa ville et insiste sur le fait que le téléphérique est adapté au relief de l’ouest lyonnais. En février 2021, une partie de ses élus d’opposition se montrent eux, beaucoup plus sceptiques.

Assez paradoxalement, il s’agit notamment d’élus écologistes qui regrettent alors un manque de pédagogie de la Métropole de Lyon et une concertation à venir aux critères mal définis et éloignée de la période d’annonce.

Depuis, ces élus sont rentrés dans le rang. Ils disent finalement trouver beaucoup d’intérêt au projet et dénoncent son « kidnapping » par des élus qui souhaitent s’en servir à des fins politiques. Ils publient peut de temps après un communiqué à ce sujet.

Selon Cyril Kretzschmar, conseiller EELV de Francheville :

« L’opposition passe son temps à dire que c’est soit le téléphérique soit le métro, alors que ça a déjà été dit que les deux projets ne sont pas opposés. J’ajoute que faire un métro dans l’ouest lyonnais ça va faire des montées et descentes terribles, deux fois plus longues que dans la station du Vieux Lyon.»

L’élu écologiste en profite pour tacler la Région présidée par Laurent Wauquiez (LR), qui aurait la possibilité de désenclaver l’ouest lyonnais en agrandissant le tunnel des Deux-Amants pour que le tram-train puisse passer plus régulièrement :

« Étrangement, le métro E est la marotte de l’opposition qui est majoritairement LR. Pourquoi ? Parce que le train c’est la compétence de la région et donc de Laurent Wauquiez.»

Finalement, un collectif en faveur du projet est lancé en septembre 2021, il se nomme « Collectif des futurs usagers du transport par câble aérien». Porté par de nombreux élus ou ex élus écologistes, tels que Monique Cosson (ancienne présidente du groupe EELV à la Région), le groupe compte aussi des personnes de la société civile.

7) Sainte-Foy-lès-Lyon et Lyon 2e s’opposent au téléphérique en y mettant parfois le prix

Un message anti-telepherique
Les anti-téléphériques ont concentré leurs banderoles non loin du parking d’Espace Montagne.Photo : PL/Rue89Lyon.

Depuis la première annonce du Sytral, la mairie de Sainte-Foy-lès-Lyon multiplie les opérations pour décrédibiliser le projet des écologistes. La mairie a organisé ainsi un jeu-concours « votre regard sur le téléphérique ». Les habitants qui ont le mieux décoré leur maison, voiture ou tracteur contre le téléphérique ont alors la chance de pouvoir gagner un week-end au ski ou dans d’autres villes équipées de téléphériques urbains.

D’autres riverains du projet sur la commune créent la « Zad du Vallon ». Ils organisent des pique-niques contre l’installation du téléphérique, qui pourrait altérer le caractère paisible de leur zone résidentielle.

La maire de Sainte-Foy-lès-Lyon a commandé également un sondage à l’Ifop. Pour la modique somme de 15 000 euros. L’étude a été menée du 30 août au 3 septembre 2021 par téléphone auprès de 502 habitants de Sainte-Foy-lès-Lyon âgés de 18 ans et plus. Selon l’enquête, 77 % des habitants seraient opposés au projet.

Le maire LR du 2e arrondissement de Lyon, Pierre Oliver, lance de son côté sa « contre-concertation». Il déclare avoir distribué 10 000 questionnaires auprès d’habitants concernés par l’implantation de potentiels pylônes. Il a présenté ses résultats le 8 novembre, soit une semaine avant la communication du Sytral annonçant le début de la concertation. Selon le maire du 2e arrondissement de Lyon, 1 647 habitants ont fait la démarche de ramener leur enquête à la mairie. Le résultat est là aussi, sans appel : 79,5 % des questionnaires ramenés sont défavorables au projet.

De leur côté, les écologistes parlent de questionnaire « malhonnête » à leurs yeux. Ils pointent l’intitulé de certaines questions trop orientées ou vagues et un manque de sources concernant certains arguments avancés.

8) L’impopularité du projet éclabousse les écologistes dans les urnes ?

Le 27 juin, au deuxième tour des régionales, la proposition unie des écologistes, du PS et de LFI n’a pas rencontré un franc succès dans le 5e arrondissement de Lyon. Pour le maire de Lyon écologiste Grégory Doucet, les scores observés dans le secteur par la liste d’union de la gauche peuvent s’expliquer par le rejet de projet de téléphérique qui concerne notamment cet arrondissement :

« Une première analyse, qui doit être affinée, serait peut-être de lier ces résultats du 5e arrondissement au projet de télécabines. »

9) L’État au secours du téléphérique de Lyon

En septembre 2021, l’État valide une aide de 7 millions d’euros, accordée à la Métropole de Lyon, pour la construction du téléphérique entre Francheville et Lyon. C’est dans le cadre de France Relance que l’État a choisi de soutenir sept projets sur les huit proposés par la Métropole de Lyon et le Sytral. En tout, c’est un soutien a hauteur de de 81,5 millions d’euros qui pourrait être versé, sous réserve de faisabilité des projets.

Cette annonce suscite alors une nouvelle vague d’indignation de l’opposition au projet. L’annonce de ces aides au projet « prouverait » selon elle le caractère cosmétique de la concertation d’un projet en réalité déjà ficelé.

10) Novembre 2021, une concertation particulièrement attendue

Une première enquête d’opinion est lancée par le Sytral le 3 septembre 2021. La concertation à proprement parler doit commencer le 15 novembre. Difficile d’imaginer pour l’heure l’ampleur de la participation, les modalités de cette concertation ne sont pas encore connues. Elles devraient l’être au moment de son lancement officiel.

Flore, DJ à Lyon : « J’ai bossé comme une dingue pour faire taire les rageux »

Flore, DJ à Lyon : « J’ai bossé comme une dingue pour faire taire les rageux »

Dans le cadre de l’événement « À corps et à cris » proposé par le réseau de la Bibliothèque municipale de Lyon, L’Influx, le magazine de la bibliothèque, a souhaité mettre à l’honneur des femmes du milieu de la musique lyonnais en publiant leurs portraits.

À travers cette série de portraits, Influx souhaite « contribuer à la visibilité de leur parcours, de leurs réalisations et montrer la multiplicité des métiers qu’ils occupent ».

Suite au portrait de Sophie Broyer, celui-ci sera consacré à Flore. La lyonnaise s’illustre en 2010 avec son premier album Raw produit au Royaume Uni. Elle est l’une des premières à produire en  France de la Bass-music. En 2014 elle crée son propre label POLAAR, fort actuellement de plus d’une vingtaine de productions. Parallèlement elle devient en juin 2016 la première française a être certifié par Abelton.

Elle est depuis formatrice en production musicale à E.M.I.L. (European Music Industry Lectures).

Quel est votre parcours, comment vous a-t-il amenée jusqu’aux différents projets que vous menez aujourd’hui ?

J’ai suivi un cursus scolaire classique jusqu’au Bac. À mon adolescence, j’ai eu la chance d’être proche du milieu électronique sans trop comprendre le côté avant-garde de la chose. Mon frère travaillait dans un magasin de disques (Expérience) qui fut l’un des premiers à importer de la drum’n bass et de la techno à Lyon…

Beaucoup de djs gravitaient autour, et à l’époque (on parle des années 1995/96) Couleur 3 s’était installée à Lyon. C’était l’époque ou le trip hop émergeait, je me rappelle en écouter lorsque je me préparais pour aller au lycée, TrickyPortishead… J’étais déjà attirée par la musique, je pratiquais un peu de piano/guitare mais sans grand talent. Le premier choc a été ma découverte de « Human Behaviour » de Björk.

Björk: Human Behavior

Ce morceau m’a hantée et j’ai couru acheter  Debut  en cassette quelques jours plus tard. Et le deuxième choc, celui qui a changé ma vie, c’est lorsque j’ai eu la chance d’aller la voir au Transbordeur (en 1997 je crois) : en première partie, il y avait Goldie. Ça a changé la trajectoire de ma vie.

J’ai instantanément voulu composer de la musique comme celle-ci. Mais à l’époque, sans internet, il n’y avait rien comme source d’infos sur quel matériel utiliser, toute la partie technique. Le coup du sort a voulu que je rencontre quatre producteurs de House au magasin de mon frère. Ils m’ont donné les premières pistes de recherche. Et quelques mois plus tard, je plaquais la fac pour travailler et m’acheter mes premières machines (sampleur Yamaha, expander Roland).

Le djing est arrivé un peu plus tard, un peu par hasard. Mon frère avait des platines et j’avais déjà eu la chance de l’accompagner dans ses soirées. Mais je ne saisissais pas trop l’intérêt de la chose. C’est lors d’une après-midi chez lui, où je me suis essayée à caler des disques ou là, j’ai réalisé à quel point ce partage était exaltant. Quelques mois plus tard, avec un pote, on a commencé à investir dans du matos en commun, et c’était parti !

« On attendait plus de moi que de n’importe quel homme »

Vous êtes aujourd’hui une artiste reconnue dans le milieu de la scène électro : est-ce que vous avez rencontré des difficultés, en tant que femme,  à vous faire une place sur cette scène à vos débuts ?  Qui plus est en étant autodidacte ?

La chance que j’ai eue, c’est que mon frère était une personnalité lyonnaise connue à l’époque, donc j’ai eu peu de mauvaises expériences. Les gens ne se le permettaient pas. J’ai eu droit au classique « c’est pas mal ce que tu fais pour une fille » ou à des remarques remettant en cause ma légitimité. Car ces remarquent donnaient l’impression que je bénéficiais d’un passe-droit avec mon frère.

Il y aussi eu la rumeur que ce n’était pas moi qui composais mes morceaux, que j’avais un ghost producer… Mais je m’en foutais: j’ai bossé comme une dingue pour avoir la technicité qui allait faire taire tous les rageux.

Ce qui est certain, c’est qu’on attendait plus de moi que de n’importe quel homme. Je n’avais pas le choix, il fallait que je sois excellente. En tant que femme, on te laissera moins une seconde chance à tes débuts. Je pense que c’est différent aujourd’hui.

« Pour donner de la visibilité aux femmes, il faut que les programmateurs changent leurs habitudes basées sur les hommes »

En 2019, une étude montrait que seulement 13% des DJ programmés étaient des femmes. Quels freins identifiez-vous dans les parcours de femmes évoluant dans l’industrie musicale ? A titre personnel, avez-vous vécu ce type de situation ? Peut-on être optimiste pour le futur ?

Je suis totalement optimiste. En tant que formatrice, je croise beaucoup de musiciennes·iens. Je vois clairement plus de femmes utiliser des ordinateurs et composer avec des machines. Mais je constate aussi que la relation homme/femme dans la génération des 20/30 ans est totalement différente de celle dans laquelle j’ai grandi.

Selon moi, le manque de visibilité des femmes dj s’explique par de mauvaises habitudes qui datent de plusieurs décennies. Aujourd’hui il y a beaucoup de femmes DJ de talent. Mais pour leur donner de la visibilité, il faudrait encore que les programmateurs (j’utilise bien le masculin, car dans les postes de programmation il y a aussi une majorité d’hommes) changent leurs habitudes de programmation. 

De façon purement statistique, il y a plus d’hommes dj, donc tu te retrouves facilement à toujours programmer des hommes. Et vu que les femmes ont souffert de manque de visibilité pendant longtemps, beaucoup n’ont pas atteint la notoriété leur permettant de devenir « bankable » aux yeux de ces mêmes programmateurs. C’est un cercle vicieux.

Ces dernières années certaines femmes ont vraiment explosé (je pense à the Blessed Madonna ou Peggy Gou) mais la perversion de la chose c’est qu’elles sont devenues la caution « femme » sur beaucoup de festivals.

Maintenant il est temps de laisser de la place aux femmes qui sont à un stade débutant et intermédiaire de leur carrière afin qu’elles deviennent les artistes majeures de demain.

[…] Lire l’article original sur le site de L’Influx.

A Lyon, un an de répit pour le squat du Chemineur

A Lyon, un an de répit pour le squat du Chemineur

Le tribunal a donné un délai de 14 mois avant l’expulsion du squat du Chemineur (Lyon 4è), où sont hébergés 45 jeunes migrants. ICF Habitat, le bailleur social de la SNCF, en avait demandé l’expulsion pour y bâtir des logements sociaux. Les soutiens interpellent à présent la Métropole de Lyon.

La décision du tribunal est tombée ce mardi 9 novembre. Dans leur combat judiciaire contre ICF Habitat, bailleur social de la SNCF, les membres du squat, Chemineur, a gagné 14 mois de répit, d’après le Collectif de soutien aux migrants de la Croix-Rousse.

Pour rappel, ce squat se situe dans un des bâtiments décrépis, voués à la démolition, situés derrière le 52 rue Denfert-Rochereau (Lyon 4è). Dans celui-ci, des membres du collectif croix-roussien logent des jeunes migrants sans logement depuis juin dernier. Pour cela, ils se font aider par le collectif Amie (Accueil des mineurs isolés étrangers, la Cimade (Comité inter-mouvements auprès des évacués), la Cum (coordination urgence migrants) et la Ligue des droits de l’homme. Le bâtiment est non meublé et dépourvu de chauffage et d’électricité.

« Le tribunal considère que ces jeunes à la rue sont en danger »

A l’époque, la plupart des jeunes migrants viennent du campement du square Gustave-Auguste Ferrié, situé à cent mètres. Ils sont issus de pays en développement ou en guerre : Guinée-Conakry, Gambie, Pakistan ou encore Nigéria… La plupart sont des garçons et ont entre 14 et 16 ans. Ils se revendiquent tous mineurs mais le Centre de mise à l’abri et d’évaluation (CMAE) des mineurs non accompagnés de la Métropole de Lyon ne reconnaît par leur minorité.

Le bâtiment a beau ne pas être chauffé, et meublé avec de la récup’, aucun lit ne reste jamais vide. Parfois même, des jeunes fondent en larmes devant les portes car il n’y a pas assez de place pour les accueillir.

Les soutiens demandent de l’électricité au Chemineur

Face à ce constat, le tribunal a donné une décision favorable aux associations, leur garantissant qu’elles pourront user des lieux pour les 14 prochains mois. D’après le Collectif de soutien aux migrants de la Croix-Rousse :

« Le tribunal considère que ces jeunes à la rue sont en danger et qu’ils doivent voir respecter leurs droits fondamentaux relevant de la protection de l’enfance et de la responsabilité de la Métropole (qui en a la compétence). »

squats jeunes migrants Lyon Croix-Rousse
Le 25 juin, le Collectif de soutien aux migrants de la Croix-Rousse a investi ce bâtiment du 4e arrondissement de Lyon, baptisé le « Chemineur », pour y héberger les jeunes migrants sans solution de logement.

Le collectif urge donc la Métropole de prendre à son tour des mesures concrètes afin de protéger les jeunes migrants. Ils demandent à ce que soient aidés les 45 jeunes du Chemineur, mais aussi les jeunes à la rue et sous tente près des jardins de la Grande-Côte. Le collectif demande aussi au propriétaire, ICF Habitat, de rétablir l’électricité au plus vite.