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Actualités, enquêtes à Lyon et dans la région

Gaël, 24 ans, adepte du chemsex à Lyon : « C’était juste pour mieux baiser »

Gaël, 24 ans, adepte du chemsex à Lyon : « C’était juste pour mieux baiser »

[Pourquoi le chemsex explose 2/2] Gaël a pratiqué le chemsex de ses 19 à ses 22 ans. Ce Lyonnais témoigne de trois années passées à enchaîner les gang-bangs sous GHB (drogue de synthèse), et de l’addiction dans laquelle il est tombé petit à petit.

« Je m’appelle Gaël (le prénom a été modifié), je suis originaire de Lyon, je vais avoir 24 ans bientôt. Je suis tombé dans le chemsex après m’être séparé de mon copain, quand j’avais 19 ans.

Au moment de ma rupture, j’ai papillonné un peu, j’ai rencontré pas mal de mecs. C’est un pote, mais aussi un plan cul, qui m’a initié au chemsex. Un jour, il m’a proposé de prendre du GHB.

Au début, j’ai hésité. Puis il m’a mis un petit coup de pression en m’expliquant que c’était trop bien, que ce serait même mieux…

Si je refusais, j’avais peur de passer pour le mec frileux ou rabat-joie. Je voulais qu’on dise de moi que j’étais sexy.

« Avant le chemsex, j’étais plus timide. Avec les produits, je ne me reconnaissais pas mais ça m’a permis de prendre confiance »

Le fait d’être totalement désinhibé, j’ai tout de suite accroché. La relation sexuelle était mieux, durait plus longtemps, sans douleur… Je trouvais que le plaisir était décuplé.

A ce moment-là, je me disais que c’était comme ça que j’envisageais ma vie sexuelle.

J’ai continué à prendre du GHB et du GBL. Je suis devenu un peu papillon de nuit. Je sortais beaucoup, je côtoyais pas mal de mecs, j’avais besoin de voir que je séduisais les garçons. J’ai commencé à participer à quelques gang bangs. J’avais besoin de GHB ou de GBL pour tenir la route, j’avais envie qu’on dise que j’assurais au lit. C’était pour mieux baiser.

Si un mec me plaisait, je n’avais aucune inhibition à passer à l’acte. Je ne me demandais plus si j’allais assurer, si ça allait marcher, si le mec allait rentrer… Avant le chemsex, j’étais plus timide, je n’aurais jamais osé allumer un mec, il fallait m’apprivoiser avant de m’enlever ma culotte. Avec les produits, je ne me reconnaissais pas forcément, mais ça m’a aussi permis de prendre confiance en moi.

« Trois fois par semaine, je me faisais sauter par plusieurs gars. Des produits tournaient toute la soirée : GHB, GBL, 3MMC, crystal meth… »

Trois fois par semaine, je me faisais sauter par plusieurs gars. Ça commençait comme un apéro normal, qu’on peut faire chez des amis, puis il y avait une tension sexuelle assez forte qui montait et des mecs venaient livrer des produits qui tournaient toute la soirée : GHB, GBL, 3MMC…

Il y avait aussi de la crystal meth. Ça, j’ai jamais voulu tomber là-dedans, par contre. L’injection non plus. C’est une limite que je me suis fixée. L’injection, ça me renvoyait vachement l’image de la toxicomanie. Il y avait de ça, puisque j’avais besoin de ces produits, mais symboliquement je ne voulais pas m’injecter. Je savais aussi qu’il ne fallait pas mélanger le GHB et l’alccol, donc je faisais attention à ne pas trop boire.

Dans ces soirées, consommer n’était pas une obligation. Personne ne nous a forcés à rien du tout. C’était souvent les mêmes mecs, un peu plus vieux que moi, environ 35 ans. Certains étaient en couple avec des femmes.

J’étais étudiant à cette époque. C’était un peu compliqué le lendemain matin de suivre les cours mais j’ai réussi à tout valider.

J’ai fait ça pendant deux ou trois ans ans à peu près, puis j’ai senti que je ne pourrais pas durer comme ça pendant des années. J’ai toujours fais pas mal de sport, je fais de la danse et je sentais que ça avait un impact. J’avais parfois des palpitations quand je faisais des efforts physiques importants, ce qui ne m’arrivait jamais avant.

Et puis il y avait l’image que j’avais de moi. J’avais 21 ans et j’avais déjà couché avec des dizaines de mecs.

plan chemsex Lyon Facebook
Sur les réseaux sociaux, il est très facile de se procurer de quoi organiser une soirée chemsex. Capture d’écran Facebook.

« Je me réveillais parfois avec des douleurs anales, sans savoir ce que j’avais fait de ma soirée »

J’avais aussi peur qu’il y ait des photos ou des vidéos qui puissent tourner sur les réseaux sociaux ou sur des sites de cul. Je me réveillais parfois avec des douleurs anales, sans savoir ce que j’avais fait de ma soirée.

L’overdose, ça ne m’a jamais trop inquiété. Au niveau du VIH, je me faisais tester assez régulièrement. Je ne voulais pas jouer avec le feu ; il n’y avait pas toujours des protections.

Tout ça a fait que j’ai pris conscience que le chemsex n’était pas bon, surtout pour ma santé.

Par la suite, ça m’a manqué, quand je me suis retrouvé avec un mec. A une époque, j’ai eu un mec pendant quelques mois et je ne prenais pas mon pied, clairement. Je simulais. Ce n’était pas forcément sa faute, mais je n’avais pas les mêmes sensations de « no limit » que sous produit. Quand un mec me prenait en missionnaire pendant 15 minutes, je me faisais chier. D’habitude, au début d’une relation, c’est toujours cool, et là je ne retrouvais pas ça.

Quand j’utilisais mes sextoys seul, j’arrivais à avoir un pseudo-orgasme, mais ce n’était pas comparable à ce que je pouvais avoir sous GHB.

Une amie était un peu au courant mais je sentais une forme de jugement de sa part, donc je n’étais pas hyper à l’aise pour en parler. J’avais peur qu’on me prenne pour une salope.

« Lors d’une soirée classique, j’ai rencontré Mattéo. Tout n’a pas tout de suite tourné autour du cul »

Au bout de deux ou trois ans, j’ai un peu arrêté ces soirées et de prendre des produits pour préserver ma santé. J’ai continué à sortir et à fumer beaucoup plus. Lors d’une soirée classique, j’ai rencontré Mattéo (le prénom a été modifié), qui n’était pas du tout dans ce milieu-là.

On a sympathisé, et je me suis dit qu’il se passait un truc bien. Mattéo était plus posé. Tout n’a pas tout de suite tourné autour du cul. Ça m’a aidé, le fait qu’on se découvre, avec des moments tendres, plutôt que de passer direct au cul. Je voulais attendre un peu avant de coucher avec lui. Quand on a fait l’amour pour la première fois, c’était cool. Je me suis dit que je n’avais pas besoin de prendre de produits. On a une sexualité plus classique, et c’est très bien. Ça fait sept mois qu’on est ensemble.

Si Mattéo me proposait de prendre des produits, je lui répondrais non, que j’ai essayé et que je n’ai pas besoin de ça pour prendre du plaisir avec lui. J’ai envie de tendresse, de câlins… Mattéo ne sait pas tout ce que j’ai fait, encore aujourd’hui. Il sait que j’ai eu pas mal d’expériences mais je ne suis jamais entré dans les détails.

« Le matin, quand je me réveillais, je pensais aux produits et au cul. Ça prenait beaucoup trop de place dans ma vie »

Aux personnes qui souhaitent expérimenter le chemsex, je leur dirais de faire attention à ne pas tomber dans des addictions et à ne pas faire de mauvaises rencontres. Je conseillerais de se fixer un laps de temps bien défini, se faire tester régulièrement, prendre de la Prep et surtout de se fixer des limites : pas d’injection, par exemple.

Il faut sentir quand on perd le contrôle, et quand on commence à développer une addiction.

Je ne me considérais pas comme addict à l’époque, je ne pouvais pas me l’avouer. Aujourd’hui, avec le recul, je peux le dire. Le matin, quand je me réveillais, je pensais au produit et au cul. Ça prenait beaucoup trop de place dans ma vie. 

Ressentir le désir dans les yeux de plein de mecs autour de soi, c’est cool quand on a 20 ans (rires). Mais j’aurais en fait bien aimé qu’on me mette en garde. Ça aurait duré moins longtemps. »

#chemsex#GHB

« Grève pour le climat » et « contre la dissolution de la GALE » : 2 manifestations à Lyon ce samedi

« Grève pour le climat » et « contre la dissolution de la GALE » : 2 manifestations à Lyon ce samedi

Deux manifestations dans le centre-ville de Lyon vont se dérouler ce samedi : l’une dans le cadre de la « grève mondiale pour le climat »; l’autre plus locale, contre la procédure de dissolution visant le Groupe antifasciste Lyon et environs, autrement connu sous le nom de la « GALE ».

A Lyon, une des manifestations de la « grève mondiale pour le climat »

La manifestation « climat » doit partir à 14h de la place Bellecour. Le lieu et l’heure sont symboliques puisqu’ils renvoient à la mobilisation des Gilets jaunes de 2018 et de 2019 qui ont régulièrement manifesté depuis Bellecour. C’est d’ailleurs un des groupes qui subsistent – l’assemblée Gilets jaunes de Lyon – qui relaie l’appel mondial, aux côtés des groupes locaux de Youth For Climate et Extinction Rebellion.

Les organisateurs de cette manifestation entendent mobiliser principalement la jeunesse, comme lors des précédentes « grèves pour le climat » qui avaient réuni plusieurs milliers de personnes ou, récemment, contre les Soulèvements de la Terre contre Bayer-Monsanto

Avec comme slogan « Ils détruisent le vivant, détruisons les puissants », le mot d’ordre est clair. Le capitalisme, la finance, le passé des empires coloniaux et l’esclavagisme sont pour les militants « les responsables de cette crise climatique » en tant que « systèmes de domination qui asservissent des populations et sont à l’origine de dégâts aux conséquences mondiales touchant souvent les plus précaires ».

Une manifestation contre la dissolution du Groupe antifasciste Lyon et environs

Les collectifs à l’origine de la manif climat ont apporté leur soutien au Groupe antifasciste Lyon et environs, autrement connu sous le nom de la « GALE », visé par une procédure de dissolution notifiée le 17 mars dernier.

En réaction, la « GALE » a décidé d’organiser une manifestation. Le rendez-vous est fixé à 14h place des Terreaux.

Cette manifestation, dont le parcours est déclaré, doit faire une boucle et passer par la place Bellecour sur quais de Saône dans le Vieux Lyon et rive gauche du Rhône.

Les deux manifestations sont amenées à converger dans le centre-ville de Lyon.

Dans son communiqué contestant cette procédure de dissolution, la GALE a inclus les autres groupes politiques dont les antifas lyonnais se sentent proches : le média Nantes Révoltée et les associations Comité Action Palestine et CCIF, concernées par des dissolutions.
Ce sera donc une mobilisation contre toutes ces procédures de dissolution décidées par le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin.

Manifestations : "grève pour le climat" du 15 mars à Lyon © AD/Rue89Lyon
La « grève pour le climat » du 15 mars 2019 à LyonPhoto : AD/Rue89Lyon
#Grève pour le climat

Écrans du Doc : Gagnez des places pour le film « En nous »

Écrans du Doc : Gagnez des places pour le film « En nous »

Rue89Lyon vous propose de voir le film « En nous » dans le cadre du festival Écrans du Doc et vous offre 5 x 2 places.

> On vous attend au cinéma Ciné Toboggan à Décines le vendredi 1er avril à 20h. Toutes les infos ici. Pour réserver, c’est par .

La projection sera suivie d’une rencontre avec le réalisateur Régis Sauder.
Le débat sera animé par Laurent Burlet, journaliste et directeur de publication de Rue89Lyon.

Dix ans après le film « Nous, Princesse de Clèves », le documentariste Régis Sauder est retourné filmer les anciens élèves du lycée des quartiers Nord de Marseille.

Voici le synopsis :

« Il y a dix ans, à partir de l’étude de La Princesse de Clèves, Abou, Morgane, Laura, Cadiatou et les autres énonçaient leurs rêves, leurs désirs et leurs peurs. Tous se retrouvent aujourd’hui, les souvenirs se mélangent aux récits de leur vie et des obstacles à surmonter. Que reste-t-il de leurs espoirs de liberté, d’égalité et de fraternité ? « Je sais bien qu’il n’y a rien de plus difficile que ce que j’entreprends. », cette phrase du roman trouve plus que jamais écho en eux. En nous ».

Pour participer au tirage au sort, il faut être abonné.e à Rue89Lyon et envoyer un mail à hello@rue89lyon.fr en indiquant « En nous » dans l’objet.

Vous n’êtes pas encore abonné ? Alors rendez-vous par ici !

La 11e édition du festival de films documentaires les Écrans du Doc

La 11e édition du festival de films documentaires les Écrans du Doc se déroule du 29 mars au 3 avril, essentiellement au Ciné Toboggan à Décines mais aussi dans d’autres salles partenaires de la métropole.

Le festival s’ouvre le 29 mars avec une soirée consacrée à la liberté d’informer. Avec la projection de « Média Crash » et de « Hacking Justice » (le film sur Julian Assange) suivi d’un débat avec Mathieu Périsse (journaliste indépendant qui collabore notamment avec Médiapart et Médiaciités) et Daniel Ibanez (cofondateur des Rencontres Annuelles des Lanceurs d’Alertes).
Au cours de cette 11e édition, cinq réalisateurs et réalisatrices seront accueillis pour venir discuter avec le public.

Au programme de cette 11e édition : 14 documentaires engagés, de nombreux débats, des discussions et une journée professionnelle organisée par les associations régionales de salles de cinéma indépendantes – le GRAC et l’ACRIRA.

Les Écrans du Doc, du 29 mars au 3 avril.

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Rendre la ville attractive par la photo : quelle est la méthode Only Lyon ?

Rendre la ville attractive par la photo : quelle est la méthode Only Lyon ?

Quelle méthode a été mise en place par la marque Only Lyon pour attirer, notamment par la photo, investisseurs et touristes ?

Pour échanger sur le sujet, une rencontre est organisée avec Oscar Minaya, photographe professionnel et ambassadeur Only Lyon et Maeva Chanoux, spécialiste du marketing territorial. Elle aura lieu le mardi 29 mars, de 12h30 à 13h30, à la bibliothèque municipale de la Part-Dieu, dans le cadre du cycle « la fabrique de l’info » (tous les renseignements ici)

>> La rencontre sera animée par Laurent Burlet, journaliste et directeur de publication de Rue89Lyon <<

Dans la compétition que se mènent les grandes villes européennes pour attirer les touristes et les capitaux, Lyon a été un des précurseurs en Europe en matière de city branding ou de marketing territorial. À la suite de « I Love New York » et « I Amsterdam », le Grand Lyon a lancé, dès 2007, Only Lyon pour promouvoir l’agglomération lyonnaise à l’international.

L’objectif affiché était, et il est toujours, de « développer la notoriété et l’attractivité de Lyon et de sa région à travers le monde ». Cette mission se résume dans un triptyque : « faire connaître, faire aimer, faire venir ».

Certes, la majorité écologiste a réorienté les objectifs en matière d’implantations d’entreprises de l’Aderly – l’agence qui pilote le programme Only Lyon et que finance la Métropole. Toutefois, en matière de visibilité sur les réseaux sociaux, la méthode reste la même et utilise, comme principale arme, la photo.

Les photos des ambassadeurs Only Lyon

Le réseau des ambassadeurs Only Lyon a été la première initiative d’importance lancée par le programme Only Lyon. Il a été lancé en 2007 alors qu’on ne parlait pas encore de réseaux sociaux comme aujourd’hui. D’abord autour de quelques VIP comme l’animateur télé Stéphane Bern ou le président de l’Olympique lyonnais Jean-Michel Aulas.

Puis le cercle s’est rapidement élargi pour en faire un « marketing participatif et viral ». Aujourd’hui, le réseau compte plus de 26 000 ambassadeurs présents partout dans le monde. Only Lyon mise surtout sur le sentiment identitaire : « donner à ma ville ce qu’elle m’apporte », selon le directeur à l’origine du programme.

Tous ces ambassadeurs sont bénévoles et peuvent – ou plutôt pouvaient (avant le Covid) – en fonction de leur implication dans la démarche, bénéficier d’invitations à des soirées ou autres inaugurations.

Bénévolat en échange de visibilité

C’est la même logique pour les photographes. La règle : aucune photo diffusée sur les réseaux sociaux d’Only Lyon n’est rémunérée. Le deal, c’est le bénévolat en échange de « visibilité », comme en témoigne le photographe professionnel Oscar Minaya, 49 ans, ambassadeur Only Lyon depuis « plus de cinq ans » :

« Aucune personne n’est payée. Pour moi, cela m’a permis de vendre des clichés à des clients qui avaient repéré des photos sur le compte Instagram Only Lyon ».

Rapidement repéré par Only Lyon, Oscar Minaya est devenu « influenceur » :

« En tant qu’influenceur, on était invité en avant-première pour l’ouverture d’un restaurant ou une exposition ».

Cette photo de Lyon vu de Fourvière d'Oscar Minaya relayée par Only Lyon sur les réseaux sociaux a été repérée par le New York Times.
Cette photo de Lyon vu de Fourvière d’Oscar Minaya relayée par Only Lyon sur les réseaux sociaux a été repérée par le New York Times.

Facebook, Instagram,… La stratégie photo d’Only Lyon

Aux origines, en 2007, la promotion de la ville de Lyon passait à 90% par de grandes campagnes publicitaires dans la presse nationale et internationale ou sur les panneaux d’affichage des aéroports.

Il y a dix ans, une bascule digitale s’est opérée. D’abord sur Facebook (notamment la page Lyon et ses 1,6 millions de fans) puis sur Instagram (notamment le compte Only Lyon et ses 156 000 abonnés).

Ce qui a permis de réaliser de substantielles économies, tout en assurant une grande notoriété.

La logique est simple : les community managers d’Only Lyon repèrent grâce aux hashtags, notamment #OnlyLyon, des photos puis les repostent.

Sur le compte Instagram, les « likes » pleuvent. C’est régulièrement plusieurs milliers et cela peut monter jusqu’à plus de 20 000.

En phase de réorganisation, l’Aderly semble toutefois avoir levé le pied sur la fréquence des publications qui tombent maintenant tous les deux ou trois jours alors qu’elles étaient plus quotidiennes avant le début du Covid.

Les photographes, mêmes ceux considérés comme « influenceurs » ne reçoivent pas de commande. Dans un passé récent, des « concours thématiques » ont pu être lancés, explique Oscar Minaya :

« Les community managers lançaient une thématique sur des photos de saison. Celui qui avaient le plus de « likes » remportaient le concours ».

Même s’il n’y a pas de « cahiers des charges » des photos retenues par Only Lyon, « les photographes savent ce qui est reposté », poursuit Oscar Minaya :

« Ce sont des photos touristiques. Il faut une photo qui montre la beauté de Lyon. Elle est forcément apolitique. On ne va pas mettre une photo de Gilets jaunes ! »

Une photo de la Fête des Lumières du 8 décembre 2019 d'Oscar Minaya likée plus de 26 000 fois, une fois repostée par le compte Instagram d'Only Lyon
Une photo de la Fête des Lumières du 8 décembre 2019 d’Oscar Minaya likée plus de 26 000 fois, une fois repostée par le compte Instagram d’Only Lyon

Comment renouveler les photos de Lyon ?

Résultat, les #repost d’Only Lyon montrent en majorité, les lieux emblématiques de Lyon : Terreaux, Bellecour, Jacobins, Célestins, Vieux Lyon, Croix-Rousse, les fleuves. On voit peu les quartiers « modernes » comme Part-Dieu ou Confluence.

Au risque de la standardisation ou, au moins, de l’essoufflement des photographes.

« J’essaye toujours d’apporter quelque chose de nouveau pour me différencier », témoigne Oscar Minaya.

La distinction n’est pas évidente quand des milliers de clichés de la place Bellecour au soleil circulent.

« J’ai arrêté quelques mois par manque d’inspiration. Récemment, je suis ressorti et j’ai recommencé à poster des photos de Lyon ».

En essayant de se différencier en permanence :

« Je recherche l’originalité de la prise de vue. J’essaye de montrer ce qui me touche. J’aime mettre des gens, des animaux. »

Une photo de l'île Barbe à Lyon d'Oscar Minaya et repostée par Only Lyon en novembre 2021
Une photo de l’île Barbe à Lyon d’Oscar Minaya et repostée par Only Lyon en novembre 2021

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#Marketing territorial#Only Lyon

Législatives 2022 : les candidatures à Lyon et dans le Rhône

Législatives 2022 : les candidatures à Lyon et dans le Rhône

Qui sont les candidats et candidates aux élections législatives qui se dérouleront les 12 et 19 juin 2022, pour les quatorze circonscriptions de Lyon et du Rhône  ?

>> Article mis à jour régulièrement

La République en marche : 12 circonscriptions sur 14 dans le Rhône à conserver

Les députés LREM au 2ème tour des législatives à la préfecture du Rhône le 18 juin 2017. ©HH/Rue89Lyon
Les députés LREM au 2ème tour des législatives à la préfecture du Rhône le 18 juin 2017.Photo : HH/Rue89Lyon

En 2017, La République en marche (LREM) avait réalisé un quasi grand chelem dans le Rhône. Dans la foulée de l’élection d’Emmanuel Macron à la présidence de la République, elle avait réussi à faire tomber quelques bastions. De droite comme de gauche. Mais pas tous.

Sur ses 12 député·es, trois ne se représentent pas.

Sur la 3e circonscription du Rhône, Jean-Louis Touraine, 76 ans, ne briguera pas un nouveau mandat. Député depuis 2007 (PS puis LREM), il a connu son premier mandat local à Lyon en 1995. Sarah Peillon, son attachée parlementaire et référente LREM dans la métropole de Lyon, est la candidate investie du parti présidentiel devenu récemment Renaissance.

À Villeurbanne (6e circonscription), Bruno Bonnell n’est déjà plus député. Il a abandonné son mandat en début d’année pour prendre la tête du « secrétariat au plan d’investissement France 2030 ». Le flambeau du parti présidentiel est repris par l’avocate Emmanuelle Haziza. Ex-LR, elle s’était présentée en dissidente LREM aux dernières municipales. Contestant ce choix, l’ancien attaché parlementaire de l’ancien député de Bruno Bonnell, Jean-Eric Sendè, a décidé quand même de se présenter. Ce sera lui le dissident LREM pour ces élections.

Sur la 13e circonscription, Danièle Cazarian a fait savoir qu’elle ne se représenterait pas. Elle souhaite se consacrer à des « projets personnels » notamment en Arménie. C’est son assistante parlementaire, Sarah Tanzilli, qui a été investie.

Sur la 14e circonscription, Yves Blein, qui achève son deuxième mandat de député, avait également hésité à rempiler. Finalement, l’ancien maire de Feyzin se représente.

Un quatrième député, Hubert Julien-Laferrière, élus sous les couleurs LREM a depuis quitté les rangs de la majorité. Député de la 2e circonscription, il est désormais membre de Génération écologie et devrait logiquement être le candidat écologiste soutenu par EELV en juin 2022. Même si au sein du parti dirigé par Julien Bayou, ce candidat venu du PS puis de LREM n’a pas vraiment fait l’unanimité. il a malgré tout été porte-parole du candidat à la présidentielle Yannick Jadot. Face à Hubert Julien-Laferrière, se présentera Loïc Terrenes, un ancien membre du cabinet du président de la Métropole de Lyon David Kimelfeld.

Tous les autres député·es sortant·es macronistes repartent en 2022 : Thomas Rudigoz (1ère circonscription), Anne Brugnera (4e circonscription), Blandine Brocard (5e circonscription – MoDem), Anissa Khedher (7e circonscription), Thomas Gassilloud (10e circonscription), Jean-Luc Fugit (11e circonscription), Cyrille Isaac-Sibille (12e circonscription).

Sur la 8e circonscription, Yves-Marie Uhlrich, ancien maire UDI d’Écully désormais à Horizons, le parti d’Édouard Philippe, partenaire de LREM, se voyait bien en candidat du camp de la majorité. C’est finalement Dominique Despras (MoDem) qui a été investi par le mouvement présidentiel.

Dans la 9e circonscription (Beaujolais), resté fidèle à la droite LR, c’est le président national des Jeunes avec Macron, Ambroise Méjean qui tentera sa chance alors que le député sortant, l’ancien maire de Villefranche, Bernard Perrut, ne se représente pas (lire plus bas).

Les Républicains : des maires vont-ils devoir lâcher leurs communes ?

Alexandre vincendet, maire de Rillieux-la-Pape et président des LR du Rhône. ©Assia Mendi
Alexandre vincendet, maire de Rillieux-la-Pape et président des LR du Rhône.Photo : Assia Mendi

En 2017, Les Républicains avaient conservé deux circonscriptions. Sur la 8e, Patrice Verchère, député depuis 2007 avait conservé son siège. Élu maire de Cours en 2020, il avait laissé son fauteuil à sa suppléante, Nathalie Serre. Qui se présentera pour les couleurs LR en juin prochain.

Bernard Perrut, député de la 9e circonscription, au cœur du Beaujolais, avait lui aussi conservé son siège en 2017. Il ne se représentera pas cette année. Son dauphin est Alexandre Portier, 32 ans, adjoint à la sécurité du maire Villefranche-sur-Saône.

Ailleurs dans le Rhône, le parti a désigné bon nombre de têtes connues. Bien souvent des maires. C’est le cas de Pascal Blache, maire du 6e arrondissement de Lyon, sur la 4e circonscription. Une circonscription perdue par la droite en 2017 au profit de LREM. Il n’était pas candidat en 2017, c’était Dominique Nachury, députée sortante de la circo.

Sur la 5e circonscription, qui englobe Caluire-et-Cuire, l’ancien député et actuel maire de la ville, Philippe Cochet ne repart finalement pas en campagne. Il cède sa place à Bastien Joint, conseiller municipal de Caluire-et-Cuire.

Sur la 7e circonscription (Bron, Rillieux, Vaulx-en-Velin), le maire de Rillieux-la-Pape, Alexandre Vincendet, patron du parti dans le Rhône, retentera sa chance. Il avait perdu de peu en 2017 face à Anissa Khedher (LREM) sur une circonscription jusque-là traditionnellement à gauche.

Sur la 11e circonscription, c’est Paul Vidal le maire de Toussieu qui a été investi par son parti. Jérôme Moroge, le maire de Pierre-Bénite, sera candidat sur la 12e circonscription tout comme Gilles Gascon, maire de Saint-Priest, sur la 13e circonscription.

S’ils venaient à l’emporter, tous devraient quitter leur fauteuil de maire.

Dans des circonscriptions plus difficilement gagnables, notamment dans Lyon, les LR ont fait le choix d’élus d’arrondissement ou candidats au dernières élections municipales. Bien souvent des femmes. Anne Prost, tête de liste LR dans le 5e arrondissement de Lyon aux municipales de 2020, a été investie sur le 1er circonscription. Elle pourrait avoir face à elle Jean-Stéphane Chaillet, 1er adjoint LR au maire du 2e arrondissement de Lyon. Non investi par son parti il est pour l’heure toujours candidat.

Myriam Fogel-Jedidi, tête de liste dans le 1er arrondissement en 2020, sera elle candidate sur la 2e circonscription. Idem pour Béatrice de Montille, conseillère municipale de Lyon, élue dans le 3e arrondissement et candidate dans la 3e circonscription. Pas de candidat désigné chez les LR à Villeurbanne où le parti ne compte plus aucun élu municipal.

Sophie Cruz, la femme de Christophe Guilloteau président LR du conseil départemental du Rhône, retentera sa chance sur la 10e circonscription. Elle avait brigué le siège en 2017 à la suite de son mari qui ne pouvait plus cumuler. Elle avait été emportée par la vague LREM. Réjane Clapet, qui a mené la liste LR à Corbas en 2020, a été investie par son parti sur la 14e circonscription.

Des circonscriptions du Rhône pour les partenaires du centre droit ?

Dans certaines circonscriptions du Rhône, des partenaires habituels de Les Républicains, ont investi des candidats pour ces législatives 2022. Des accords pourraient intervenir d’ici à juin dans certaines circonscriptions.

Ainsi, Nathalie Frier, ancienne maire de Saint-Fons, a été désignée par son parti l’UDI sur la 14e circonscription. Tout comme Christophe Geourjon, conseiller métropolitain, sur la 3e circonscription et l’ancien candidat à la mairie de Villeurbanne, Clément Charlieu, dans la 6e circonscription.

À gauche, des législatives 2022 unies dans le Rhône 

L’union de la gauche a été signée entre la FI, le PS, EELV et le PCF. Europe Ecologie les Verts ont été les premiers à conclure un accord dans la nuit du 1er au 2 mai, sous la bannière « Nouvelle Union Populaire écologique et sociale » (Nupes). Forte de ses résultats aux élections municipales et métropolitaines de 2020 à Lyon et dans la métropole, EELV a réussi à négocier 4 circonscriptions.

À la faveur des changements de casaque, les écologistes se retrouvaient en position de « sortants » dans la 2e circonscription. Hubert Julien-Laferrière, ancien socialiste parti chez LREM, a quitté la majorité en cours de mandat (mais pas son siège) pour rejoindre Génération Écologie, partenaire d’EELV. Il sera investi en juin 2022.

Assez logiquement, les écologistes fondaient quelques espoirs sur les 1ère et 3e circonscriptions du Rhône. Ils auront seulement décroché l’investiture dans la 3e, avec Marie-Charlotte Garin pour candidate. Benjamin Badouard, co-président du groupe écologiste à la Métropole sera candidat de la Nupes dans la 4ème circonscription, et Jean-François Baudin dans la 12ème, selon Lyon Capitale.

Sophia Popoff, conseillère municipale de Lyon était candidate EELV dans la 1er circonscription mais ne sera pas investie. De même pour la conseillère métropolitaine de Villeurbanne Zemorda Khelifi qui se présentait dans la 6e, selon le quotidien régional Le Progrès, et qui devra se retirer.

Les insoumis, candidats les plus nombreux de la gauche dans le Rhône

Au terme de l’accord conclu avec ses partenaires de gauche, la France Insoumise va investir des candidats dans 6 des 14 circonscriptions du Rhône. La première force de la Nupes s’est notamment réservé les territoires les plus « gagnables », situés en banlieue lyonnaise.

Aurélie Gries, adjointe à la mairie du 7ème à Lyon, est investie sur la 1ère circonscription, seule candidate de LFI à Lyon. Vient ensuite Gabriel Amard, conseiller régional de l’Isère et gendre de Jean-Luc Mélenchon, positionné dans la 6ème circonscription à Villeurbanne. Mélenchon y avait réalisé un score de 37,88% au premier tour de l’élection présidentielle.

Sur la 7ème circonscription (Bron, Rillieux, Vaulx-en-Velin, Sathonay) c’est finalement Abdelkader Lahmar qui a été investi. Le militant, implanté à Vaulx-en-Velin, fait partie du collectif des quartiers populaires « On s’en mêle ». Ce collectif a proposé trois investitures à LFI, dont la 7ème du Rhône, et la négociation a été rude. Le magistrat lyonnais Albert Lévy, proche de Jean-Luc Mélenchon, y était un temps pressenti pour être candidat.

LFI a désigné deux têtes de files sur la 9ème circonscription, autour de Villefranche : Mylène Dune ou Pierre Navarro. L’un·e des deux sera candidat·e. Dans la 13ème circonscription, on retrouvera Victor Prandt, membre du parti animaliste d’Aymeric Caron, la Révolution écologique pour le vivant, allié de LFI.

La 14ème circonscription est celle où se concentre une grande partie de l’attention médiatique. Le journaliste et militant antiraciste Taha Bouhafs y a été placé sous les couleurs de LFI… jusqu’à son retrait le mardi 10 mai. C’est l’insoumis Idir Boumertit, quatrième adjoint à la maire de Vénissieux, en charge de la politique de la ville, qui a été désigné par LFI comme le candidat de la Nupes

Au PS, le fief de Villeurbanne sacrifié

Du côté du Parti Socialiste, des candidat·es avaient été annoncées il y a plusieurs semaines. L’union avec la Nupes signée le 4 mai au matin a complètement rebattu les cartes sur les 14 circonscriptions. Le principal point d’accroche était la 6e circonscription, à Villeurbanne, où le Parti Socialiste est bien implanté et défendait la candidature de l’adjointe au maire socialiste Cristina Martineau. Après avoir longuement hésité, cette dernière a renoncé, mercredi 11 mai, à se présenter en dissidente de la Nupes. Surfant sur ce renoncement, un ancien militant socialiste, Zaïr Meziani se présentera une nouvelle fois. En 2017, il avait recueilli 0,13% des voix.

Cette candidature a finalement été sacrifiée au profit de l’insoumis Gabriel Amard, gendre de Jean-Luc Mélenchon. Reste au PS, les 5ème et 10ème circonscription, difficilement gagnables. A savoir :

    Fabrice Matteuci (5e circonscription) tête de liste aux municipales de Caluire-et-Cuire et conseiller municipal d’oppositionClaire Boissieu (10e circonscription)

Passent à la trappe : Margaux Vidal (1er circonscription),Thomas Bonnefoy (2e circonscription), Quentin Picard (3e circonscription),Rémy Cadoret (4e circonscription), Stéphane Gomez (7e circonscription), actuel 1er adjoint d’Hélène Geoffroy à la mairie de Vaulx-en-Velin, Jocelyne Giontarelli (8e circonscription), Rubens Froment (9e circonscription) dans le Beaujolais, Jules Joassard (11e circonscription), conseiller municipal de Sérézin-du-Rhône, Michèle Edery (12e circonscription) adjointe au maire de Saint-Fons, Laurence Thévenon (13e circonscription)et le Vénissian Lotfi Ben Khelifa sur la 14e circonscription.

Accord entre les insoumis et les communistes : une dissidence de deux semaines à Vénissieux

Le Parti Communiste avait lui aussi désigné des candidat·es dans certaines circonscriptions du Rhône. Dans la nuit du 2 au 3 mai, les communistes ont rejoint l’accord national signé par les insoumis et les Verts. Le PCF obtient deux candidatures qui sont également deux syndicalistes CGT : dans la 8e circonscription (nord Beaujolais) avec Cécile Bulin et la 11e (Givors et alentours) avec Abdel Yousfi.

Exit donc notamment : Boris Miachon-Debard, adjoint à l’urbanisme du 7e arrondissement de Lyon, qui voulait être candidat sur la 3e circonscription, Aline Guitard dans la 2e circonscription ou encore Marie-Noëlle Lekouara dans la 4e circonscription.

Quant à la maire de Vénissieux, Michèle Picard, elle avait annoncé dans un communiqué le 3 mai, maintenir sa candidature dans la 14e circonscription, bien qu’elle ne soit pas investie par la Nupes. Malgré une grosse mobilisation des communistes de Vénissieux, du Rhône et de la direction nationale, elle n’a pas réussi à convaincre les insoumis de lui donner l’investiture de l’union de la gauche. Lundi 16 mai, elle a décidé de ne retirer sa candidature aux législatives.

Michelle Picard, maire de Venissieux
La maire de Vénissieux Michelle Picard à la sortie de la réunion « Sécurité et tranquillité publique ». Préfecture du Rhône, le 24 juillet 2020.

Pas d’union de la gauche pour Lutte Ouvrière, le POID, le NPA et le PRG

Lutte Ouvrière ne compte pas s’allier avec quiconque à gauche pour les législatives. Le parti d’extrême gauche a déjà investi ses 14 candidats dans le Rhône, et la campagne a déjà débuté. On retrouvera pour chaque circonscriptions :

    Jim Bugni, professeur en lycée (1ère)Delphine Briday, infirmière (2ème)Jean-Noël Dudukdjian, électricien (3ème)Coralie Laurent, bibliothécaire (4ème)Hélène Rivière, secrétaire administrative (5ème)Nadia Bouhami, agente hospitalière (6ème)Thomas Spreux, professeur des écoles (7ème)Tristan Teyssier, technicien dans l’industrie pharmaceutique (8ème) Chantal Helly, professeure en collège (9ème)Gilles Bompard, cheminot (10ème)Isabelle Browning, étudiante (11ème)Cécile Fauriete, cheminote (12ème) Michel Piot, ouvrier métallurgiste (13ème)Olivier Minoux, ouvrier dans la chimie (14ème)

Toujours à l’extrême gauche, le vendredi 13 mai, le Parti ouvrier indépendant démocratique (POID) a annoncé présenter deux candidats dans le Rhône : Grégoire Privolt dans la 6e circonscription et Delphine Rannou dans la 2e.

Dans la 3e circonscription (sud-est de Lyon), le Nouveau Parti Anticapitaliste (NPA) lance les candidatures d’Anaïs Barrallon (titulaire) et de Adil Othman (suppléant).  

Au centre-gauche, le PRG présente des candidat·es dans six circonscriptions du Rhône dont plusieurs sont issus du PS :

    1e circonscription (Lyon 2e sud, Lyon 5e, Lyon 7e sud, Lyon 8e sud-ouest, Lyon 9e sud) : Grégory Dayme. Suppléante : Anne-Rose Eva2e circonscription du Rhône (Lyon 1er, Lyon 2e nord, Lyon 4e, Lyon 9e) : Philippe Prieto (PS). Suppléante : Zaïma Myriam El Youssef 3e circonscription (Lyon 3e ouest, 7e nord et une grande partie du 8e) : Jean-François Auzal (PRG). Suppléante : Valérie Haelewyn (PRG)6e circonscription du Rhône (Villeurbanne) : Katia Buisson (PRG) – suppléante : Marwa Abdelli (PRG) Dans la 7e circonscription (Vaulx et Rillieux notamment), le 1er adjoint vaudais PS Stéphane Gomez a fini par se présenter face au candidat de la Nupes. Une dissidence soutenue par la maire Hélène Geoffroy. Il est accompagné par une suppléante, Sirine Remili du PRG.12e circonscription (Charly, Francheville, Irigny, La Mulatière, Oullins, Pierre-Bénite, Sainte-Foy, Tassin-la-Demi-Lune, Vernaison) : Arthur Chambon (PS-PRG). Suppléante : Claire Boissieu (PS)

A noter que dans la 2e circonscription du Rhône, c’est un festival de dissidences. Adrien Drioli de la Fédération de la gauche républicaine et élu conseiller municipale « Lyon en commun » se présente face au candidat de la Nupes Hubert Julien-Laferrière, tout comme Philippe Prieto, soutenu par Hélène Geoffroy et issu du PRG. Le désormais ex-porte-parole de la Jeune Garde, Raphaël Arnault, se lance comme candidat de la « gauche populaire » soutenu par des « militants insoumis, communistes, écologistes et anticapitalistes ». Il a comme suppléante, Mathilde Millat qui se présente comme une militante du NPA.

Dans la 7e circo, Rachid Lounes se présente sous la bannière du Mouvement Ecologistes Indépendants (MEI).

Rassemblement National : sans Andrea Kotarac ni les poids lourds partis chez Eric Zemmour

À l’extrême-droite, le Rassemblement National a présenté une partie de ses candidats. Après des élections municipales et métropolitaines décevantes à Lyon, le parti a perdu du monde. Antoine Mellies, candidat malheureux à Givors, comme Agnès Marion la candidate RN à la mairie de Lyon ou encore Christophe Boudot, ont quitté le navire. Direction le parti Reconquête d’Eric Zemmour. Certains d’entre eux sont d’ailleurs devenus des chevilles ouvrières du candidat dans le Rhône. Avec notamment Thibaut Monnier, proche de Marion Marechal Le Pen, candidat aux dernières élections métropolitaines.

Le parti ne peut donc pas compter sur eux pour mener la campagne des législatives. Ni sur la candidature d’Andrea Kotarac. L’ancien insoumis lyonnais, était le candidat RN à la métropole de Lyon en 2020. Avec lui, le parti espérait, à défaut de gagner, remporter plusieurs sièges à la Métropole de Lyon. Il n’en a obtenu aucun.

Le RN, dont la fédération du Rhône est menée par Michèle Morel, a malgré tout présenté onze candidats dans le Rhône. Cette dernière sera candidate à Villeurbanne (6e circonscription) où elle avait déjà mené les listes du parti aux élections municipales et métropolitaines de 2020.

André Pozzi, candidat sur la 9e circonscription. En 2020, il s’était présenté aux élections municipales à Saint-Priest alors que le parti avait investi Sandrine Ligout. Sur la 3e circonscription, Michel Dulac sera le candidat du parti. Au parti depuis 2015, il était auparavant plus proche de la droite et candidat aux législatives en 2012 pour le Centre National des Indépendants et Paysans. Il était candidat pour le RN aux municipales à Lyon dans le 3e arrondissement et aux élections départementales de 2021 dans le canton de Mornant.

Damien Monchau, candidat aux municipales à Vénissieux, sera présent sur la 14e circonscription. Alain Péchereau, candidat aux métropolitaines 2020, sera lui candidat sur la 13e circonscription comme une autre candidate aux métropolitaines, Cécile Bène, sur la 5e circonscription. Tiffany Joncour, plusieurs fois candidate pour le parti, sera présente sur la 7e circonscription. Elle avait été candidate FN sur la 1ere circonscription en 2012.

Selon Le Progrès, les autres candidats du RN dans le Rhône déjà désignées sont : Yves Digou (1ère circonscription), Jacqueline Vitton (4e), Thomas Toussaint (8e circonscription), Antoine Dubois (10e circonscription).

Reconquête compte sur un candidat tête d’affiche médiatique

législatives 2022 candidats Reconquête
Les candidats de Reconquête !, le parti d’Éric Zemmour, pour les législatives 2022 dans le Rhône.Photo : Marie Allenou/Rue89Lyon

Malgré les multiples mains tendues du parti d’Éric Zemmour en direction du Rassemblement national, y compris au niveau local, aucune union ne semble se dessiner entre les deux partis d’extrême-droite. Le RN refuse catégoriquement de présenter des candidatures communes.

Reconquête a alors présenté ses 14 candidatures pour les élections législatives dans le Rhône. La grande majorité est issu de militants locaux, pour certains engagés pour la première fois en politique. Les autres viennent du RN et ou d’anciennes alliances avec Les Républicains (LR).

Fait notable, la présence du policier et syndicaliste parisien Bruno Attal, aussi Youtubeur et personnage médiatique. Il se présentera sur la 14e circonscription, qui comprend Vénissieux, Saint-Priest ou Saint-Fons. « Bruno Attal nous a contacté pour se présenter face au candidat LFI Taha Bouhafs« , explique Agnès Marion, responsable de Reconquête dans le Rhône et candidate sur la 10e circonscription.

Taha Bouhafs, probablement investi par la Nouvelle union populaire écologique et sociale (Nupes), est un journaliste et militant antiraciste, avec une forte présence en ligne. Bruno Attal et le candidat insoumis ont déjà commencé à s’interpeller par tweets interposés.

Pour Reconquête, on retrouvera ainsi :

    1er circo : Sixtine Bonfils (issue de Génération Z)2ème : Pierre Simon 3ème : Olivier Delucenay, issu du Mouvement conservateur 4ème : Florence Darbon, ex-LR5ème : Cédric Le Bel, issu du parti chrétien VIA La Voix du Peuple6ème : Pierre Porta, ex-RN 7ème : Geneviève Lucchesi8ème : Marie de Kervereguin, ex-RN, issue du parti Centre national des indépendants et paysans (CNIP) 9ème : Claire de Guernon, ex-RN10ème : Agnès Marion, ex-RN 11ème : Charles Ascarino, responsable jeune lors de l’union des listes RN et conservatrices pour les municipales et métropolitaines 2020 à Lyon12ème : Olivier Pirra13ème : Océane Gigarel14ème : Bruno Attal, du syndicat policier France Police

Quelques candidatures citoyennes dans le Rhône

Vous avez peut-être déjà aperçu une de leurs affiches de campagnes à Lyon. « Votez pour moi car vous êtes idiots », affichent-elles, accompagnées d’un message écrit en plus petit : « aux yeux de ceux qui ne veulent pas d’une démocratie réelle directe parce qu’ils jugent les citoyens incompétents pour décider ».

Le parti citoyen « Notre futur » part aussi en campagne à Lyon, avec 4 candidats et trois mots d’ordre : « augmentation du niveau des connaissances », mise en place de la « démocratie réelle directe » et construction d’une « économie post-monétaire ».

Les 4 candidats sont Fanny Colombier (1ère circonscription), Guillaume Eymeric (2ème), Marc Chinal (3ème) et Juliette Vel (4ème).

A noter également, la candidature isolée d’Izzet Doganel dans la 7ème circonscription (Rillieux et Vaulx notamment). Ce conseiller de Métropole – groupe Métropole pour tous – figurait sur les listes de Gérard Collomb lors des élections métropolitaines de 2020, dans la circonscription Porte Alpes.

Dans le Rhône, le Parti animaliste présente plusieurs candidats : dans la 1ère circonscription Patrick Charron, dans 2e circonscription Claire Velicitat, Julie Kabil dans la 5e, Ingrid Roche dans la 6e, dans la 12e Céline Beuzit et un binôme dans la 11e avec Alexis Martinon et Emilie Brugnaux.

Dans la 9e circonscription, un élève de terminale de 18 ans, Sofiane Dahmani, se lance. Il se présente contre son professeur de philosophie, Alexandre Portier (LR).

#Législatives

A Lyon-Gerland, une nouvelle place des Pavillons toujours très minérale

A Lyon-Gerland, une nouvelle place des Pavillons toujours très minérale

Depuis que la majorité gauche-écologiste est à la tête de la Ville et de la Métropole de Lyon, qu’est-ce qui a changé à Gerland et, particulièrement, autour du projet appelé « Pup Ginkgo » ?

A l’origine, le projet de transformation de la place des Pavillons était très minéral, avec piétonisation et « place de marché ».

A l’arrivée, le projet est tout autant minéral. Rien n’a fondamentalement bougé. Béatrice Vessiller tient tout de même à insister :

« On a augmenté la végétalisation ».

La vice-présidente à l’urbanisme, à la Métropole de Lyon, met en avant les « quelques arbres » qui ont été sauvés.

« On a réduit également le stationnement et augmenter les arceaux pour les vélos ».

S’agissant de la place de marché, elle était déjà programmée. Rien n’a été modifiée. Il n’y a toujours pas de bornes électriques qui permettraient des camions frigorifiques.

La direction du commerce de la Ville de Lyon travaille sur les marchands ambulants qui pourraient s’installer, malgré cette absence d’électricité.

>> Cet article est un extrait de notre enquête : A Gerland, les projets urbains de Gérard Collomb réorientés « à la marge »

La nouvelle place des Pavillons à Gerland. ©LB/Rue89Lyon
La nouvelle place des Pavillons à Gerland.Photo : LB/Rue89Lyon

Des voitures sur les bandes cyclables

Le président du Comité d’intérêt local (CIL) Gerland/Jean-Macé-Guillotière, Raymond Joumard reprend sa critique principale contre l’exécutif :

« Les écolos trouvent qu’il y a trop de voitures mais les commerçants nous disent que des clients les appellent pour annuler car ils ne trouvent pas de place pour se garer. Résultat, les voitures se garent sur les bandes cyclables qui débouchent sur la zone de rencontre ».

Cette « zone de rencontre » piétons/voitures/vélos a été élargie à la rue Marcel-Mérieux.

L’adjoint (PCF) à l’urbanisme du 7e arrondissement, Boris Miachon Debard explique :

« Si on avait voulu ajouter de l’électricité et des toilettes publiques sur la place, il aurait fallu reprendre tout le projet depuis le début. Avec les surcoûts que l’on peut imaginer ».

Place des Pavillons ou ailleurs à Gerland, l’exécutif n’a ainsi pas voulu défaire les projets sur les rails, pour une raison de finances publiques.

Pup Ginkgo à Lyon : quelle forme prend ce projet niché dans le quartier Gerland ?

Pup Ginkgo à Lyon : quelle forme prend ce projet niché dans le quartier Gerland ?

Depuis que la majorité gauche-écologiste est à la tête de la Ville et de la Métropole de Lyon, qu’est-ce qui a changé à Gerland et, particulièrement, autour du projet appelé « Pup Ginkgo » ?

Avec le projet urbain Pup Ginkgo, rue de Gerland, on retrouve la même logique de réorientation qu’à la Zac des Girondins : les 35 accessions sociales à la propriété ont été remplacées par 35 Bail réel solidaire « BRS », un mécanisme qui permet de dissocier le foncier du bâti pour faire baisser le prix de vente pour les acquéreurs et éviter la spéculation immobilière.

>> Cet article est un extrait de notre enquête : A Gerland, les projets urbains de Gérard Collomb réorientés « à la marge »

A l’origine, sur le Pup Ginkgo, les écologistes voulaient également réduire la densité de logements qui vont pousser à côté de l’enseigne Metro. Mais le nouvel exécutif n’a obtenu qu’une réduction très marginale de la surface de plancher (SDP) de la part de Vinci et de BNP-Paribas, qui portent conjointement ce projet nommé « Wellcome ». On passe ainsi de 42 192 à 41 959 m2 SDP de logements, soit une baisse de seulement 233 m2.

Pup Ginkgo à Gerland : « on rehausse d’un côté pour faire des failles de l’autre »

Béatrice Vessiller explique :

« On n’a pas pu renégocier la SDP. On n’a pu négocier que les formes urbaines ».

La vice-présidente de la Métropole de Lyon (EELV) en charge de l’urbanisme précise :

« On rehausse d’un côté pour faire des failles de l’autre, pour mieux intégrer le tout dans le paysage ».

Selon la Métropole, la profondeur de certains bâtiments vont être réduits « pour dégager le cœur d’îlot et favoriser l’ensoleillement des logements ». Pour conserver la même surface de plancher, le bâtiment à l’angle des futures rues Christine Pascal/Françoise Sagan sera rehaussé. Il passera ainsi de 25 mètres à 37 mètres (12 niveaux autorisés; R+11 contre R+8 auparavant). Cette possibilité a dû faire l’objet d’un changement du PLU-H intégré à la modification n°3 dont l’enquête publique est en cours.

La bulle de vente de l'opération portée par BNP-Paribas et Vinci sur le Pup Ginkgo à Gerland. ©LB/Rue89Lyon
La bulle de vente de l’opération « Wellcome » portée par BNP-Paribas et Vinci sur le Pup Ginkgo à Gerland.Photo : LB/Rue89Lyon

Comment va l’eau du Rhône ? « Le problème, c’est surtout les pesticides »

Comment va l’eau du Rhône ? « Le problème, c’est surtout les pesticides »

[Série 1/4] Il semble que la qualité de l’eau du Rhône s’est améliorée au cours des dernières décennies. Il reste cependant de nombreux points noirs en termes de pollution, tels que les pesticides en provenance du Beaujolais, les microplastiques ou encore les substances pharmaceutiques qu’on avait du mal à déceler jusqu’à récemment.

Olivier Fontaine est chef de projet à l’Agence de l’eau Rhône Corse Méditerranée. Son travail est de surveiller la qualité des cours d’eau en analysant les 850 points d’observation répartis sur le fleuve Rhône et ses affluents. Pour juger de cette qualité, la méthode est très simple :

« Toute qualité d’eau est comparée à sa source, où l’on trouve la qualité optimale. »

L’optimal de la qualité de l’eau, c’est là où l’homme n’a pas encore pu l’altérer. Olivier Fontaine poursuit :

« On classe les cours d’eau par couleur. Le bleu, c’est quand on est quasiment dans une situation de référence. Le jaune, l’orange ou le rouge, ça veut dire que la qualité de l’eau est de plus en plus dégradée. »

Quand l’eau se dégrade, la faune et la flore ont alors de plus en plus de mal à se développer :

« Normalement on peut observer jusqu’à 50 espèces dans une eau non dégradée. Quand les indicateurs sont au rouge il ne reste plus que quelques espèces, comme les parasites : les vers, les sangsues… »

Le Beaujolais, point noir de la qualité de l’eau dans la région

Au nord de Lyon, la majorité des cours d’eau sont en rouge sur la carte de l’Agence de l’Eau. Olivier Fontaine l’explique :

« C’est le Beaujolais. Toute la chaîne alimentaire y est bouleversée à cause des pesticides utilisés par les viticulteurs. »

Carte de l'Agence de l'Eau portant sur l'état des cours d'eau des bassins Rhône-Méditerranée et Corse de 2015 à 2017 : la moitié des cours d'eau sont en bon état.
Carte de l’Agence de l’Eau portant sur l’état des cours d’eau des bassins Rhône-Méditerranée et Corse de 2015 à 2017 : la moitié des cours d’eau sont en bon état.

Olivier Fontaine confesse un certain sentiment d’impuissance :

« L’Agence de l’Eau ne peut pas mettre les viticulteurs face à des arguments réglementaires réellement contraignants. On les incite à moins polluer en leur versant des aides pour que les agriculteurs puissent se convertir au bio. »

« 608 nouveaux produits de synthèses ont été trouvés dans l’eau du Rhône et les bassins avoisinants »

Les substances les plus toxiques présentes dans les pesticides ont pourtant été retirées du marché et le prix de celles restantes a aussi été augmenté. Cependant, les pesticides continuent de représenter l’un des polluants les plus dangereux pour la faune et la flore. L’autre souci est qu’ils ne sont pas les seuls produits concernés :

« Il y a aussi les fongicides (produits anti-champignons). Avec les épidémies de mildiou qu’il y a eu cette année, on a vraiment peur des quantités qui seront épandues au cours des années à venir. »

Plus généralement, l’agriculture intensive altère grandement la qualité de l’eau du Rhône :

« Dans une étude réalisée entre 2016 et 2018, 608 nouveaux produits de synthèses ont été trouvés dans le Rhône et les bassins avoisinants. 325 substances différentes ont été identifiées. La plus présente est l’AMPA, un métabolite du glyphosate. »

Le risque de contamination de l’eau par les pesticides, une pollution diffuse dont il est parfois difficile de situer l’origine précise, reste prégnant pour 26% des cours d’eau, principalement situés dans le Beaujolais.

Une réglementation de plus en plus stricte mais insuffisante

Si on prend un peu de hauteur, la qualité de l’eau du Rhône se serait nettement améliorée depuis les années 1990. Olivier Fontaine explique :

« Dans les années 1970-1980, il y avait encore des villages qui vidaient leurs eaux usées directement dans le Rhône. »

Pour ne citer qu’elle, la pollution en ammonium par exemple, a été divisée par 20 en 30 ans dans la région. Le grand lyonnais serait-il devenu plus propre ? D’après Olivier Fontaine :

« Pas forcément. On ne rejette pas moins de choses, c’est juste qu’on nettoie mieux. »

Carte de l'Agence de l'Eau représentant l'évolution de la concentration moyenne en ammonium dans l'eau.
Carte de l’Agence de l’Eau représentant l’évolution de la concentration moyenne en ammonium dans l’eau jusqu’à 2018.

La seule amélioration visible dans les rejets humains fait suite à des adaptations de la législation française. Par exemple, l’ajout de phosphate dans les lessives a été interdit. Olivier Fontaine en profite pour rappeler la responsabilité individuelle dans la pollution des cours d’eau. Il met notamment en avant la présence de nombreux produits phytosanitaires difficilement filtrables dans le Rhône :

« On a un pic de pollution en aval de Lyon à cause des produits de nettoyage utilisés à échelle individuelle par les Lyonnais. Beaucoup des produits vendus en grande surface ne permettent pas un filtrage optimal. »

« La Vallée de la Chimie ne pollue pas beaucoup plus que les Lyonnais au final »

Olivier Fontaine, chef de projet à l'agence de l'eau. ©LS/Rue89Lyon
Olivier Fontaine, chef de projet à l’agence de l’eau.Photo : LS/Rue89Lyon

Les industriels aussi ont aussi été contraints de faire mieux suite à des durcissements de la législation :

« La Vallée de la Chimie ne pollue pas beaucoup plus que les citoyens lyonnais au final. C’est vrai que dans les années 70-80 c’était un peu catastrophique, les industriels n’étaient pas obligés de passer par des stations d’épuration pour rejeter leurs eaux usées. »

On trouve quand même dans le Rhône un pourcentage plutôt élevé de perchlorates, des sels très solubles dans l’eau utilisés par les industriels. La pollution par rejets de substances toxiques restent donc préoccupants dans 10% des cours d’eau autour et incluant le Rhône.

D’après Olivier Fontaine, les industries pourraient difficilement tricher sur ce qu’elles rejettent, une pollution soudaine dans les cours d’eau à proximité d’usines serait visible dans leurs échantillons :

« Quand on constate une hausse de pollution industrielle, on finit toujours par en trouver la source. »

Une carte de l'agence de l'Eau sur la concentration de substances toxiques contenant des pesticides dans le bassin du du Rhône.
Une carte de l’agence de l’Eau sur la concentration de substances toxiques contenant des pesticides dans le bassin du du Rhône.

L’impact toxique des pesticides a lui aussi été divisé par deux entre 2008 et 2018 :

« On retire peu à peu le plus toxique des pesticides, mais ce n’est pas suffisant, bien sûr. »

« La présence d’hydrocarbures reste 15 fois supérieure aux normes admises par le Grenelle de l’environnement »

Il en va de même pour les hydrocarbures :

« Ils ont été divisés par 4 au cours des dernières années. Cependant, il ne faut pas perdre de vue que leur présence reste 15 fois supérieure aux normes admises par le Grenelle de l’environnement. »

Olivier Fontaine insiste :

« On dit souvent que la qualité des cours d’eau se dégrade en France, c’est faux, c’est notre observation qui s’améliore. »

Jean-Pierre Faure, président de la fédération de pêche du Rhône, partage le même constat. La qualité de l’eau est nettement meilleure depuis les années 90. Il précise tout de même :

« Le souci c’est qu’on a été très désinvoltes avec les cours d’eau pendant longtemps, qu’on a du mal à rattraper l’impact dévastateur qu’on a eu pendant de nombreuses années. »

Il pointe du doigt de nombreuses idées reçues qui ont participé à la non-prise en compte de la pollution des cours d’eau par l’opinion publique :

« C’est important par exemple de ne pas toujours penser qu’un cours d’eau va forcément bien car il est transparent. Depuis les années 1970, le Rhône a été colonisé par des corbicules qui filtrent l’eau : des petits mollusques qui se nourrissent des algues. Ils n’ont rien à voir avec la qualité de l’eau. »

Paul Monin est directeur de la réserve naturelle de l’île du Beurre, située en aval de Lyon, sur le Rhône. Il se souvient de l’époque où la régulation était moins stricte à l’égard des industries :

« Jusque dans les années 80 on pouvait voir des nappes de poissons morts arriver. A l’époque c’était les PCB, les hydrocarbures… Maintenant ça n’arrive plus. »

Cependant Paul Monin craint toujours les résurgences de ces pollutions :

« Les concentrations de PCB se sont fixées au fond de l’eau et dans les sables. Ils ont été recouverts par des vagues de sédiments qui se posent en lasagne année après année. Cependant, une tempête, un gros lâché de barrage… peut très bien les exhumer, c’est déjà arrivé. »

« Certains médicaments passent tout droit dans les centrales d’épuration »

L’Agence de l’Eau se penche dorénavant sur des polluants qu’elle était jusqu’alors incapable d’analyser. Olivier Monin détaille :

« Maintenant, on sait retrouver les traces de médicaments dans les cours d’eau. Les stations d’épuration ne savent pas traiter tout ce qui arrive dans leurs stations. Certains produits comme la Metformine (un anti-diabétique) passent tout droit dans les centrales d’épuration. »

Les seules solutions éliminant le produit de l’eau sont très coûteuses. De plus on connaît plutôt mal les effets de ce type de molécule dans l’eau ainsi que les potentiels « effets cocktails » avec d’autres. Le chercheur déclare aussi constater que des bactéries résistantes aux molécules pharmaceutiques se développent. Autre signal plutôt alarmant : certains animaux changent de comportement dans le Rhône. Paul Monin en cite une :

« Les perches [des poissons carnassiers d’eau douce] par exemple sont devenues plus agressives à cause de la présence d’un anti-dépresseur (l’Oxazepam) dans l’eau. »

La contraception hormonale a aussi un impact sur la faune marine, même si le phénomène est difficile à quantifier :

« La pilule contraceptive est difficile à évacuer de l’eau. Elle passe dans les urines et finit par rejoindre les cours d’eau. Des premières études montrent qu’elles provoquent des changements de sexe chez certains poissons. Le problème c’est qu’on en est vraiment aux premières études sur le sujet. »

Une carte de l'agence de l'eau. En vert, la hausse soudaine de la détection de substances d'intérêt émergent, comme les substances pharmaceutiques.
Une carte de l’agence de l’eau. En vert, la hausse soudaine (2015) de la détection de substances d’intérêt émergent, comme les substances pharmaceutiques.

Une fois l’agriculture écartée, ce sont donc les villes de moyenne et grande importance qui ont le plus d’impact sur la qualité de l’eau du Rhône. Olivier Fontaine dresse un bilan sans appel :

« Les contaminants d’intérêt émergent sont les substances pharmaceutiques et les stimulants (nicotines, caféines). Il y en a beaucoup à l’aval de Lyon, même si l’eau est traitée. »

Les micro-plastiques : un risque d’ampleur pour l’eau du Rhône

Les micropolluants qu’on savait mal quantifier jusqu’à récemment semblent eux aussi en augmentation exponentielle au fil du Rhône. Des substances qui peuvent, notamment en s’agglomérant, avoir une action toxique.

La docteure Leila Meisterzheim est chercheuse pour la start-up Plastic at Sea, qui dirige une étude sur l’état de la pollution par les particules de plastique dans le Rhône :

« Les micro-plastiques sont quasi impossibles à enlever de l’eau. Ils sont inférieurs à 5 millimètres. Si on les enlève, on enlève le reste aussi, c’est-à-dire les fondations de la chaîne alimentaire des cours d’eau. »

Le micro-plastiques sont d’une part issus de fuites industrielles, on les nomme « larmes de sirènes ». D’autre part, ils sont aussi fabriqués par le délitement de macro-plastiques. Ingérés en permanence par toute la faune qui se nourrit dans l’eau, ils sont mortifères pour les animaux :

« Pour les oiseaux, on estime a minima qu’ 1,4 million d’oiseaux meurent l’estomac rempli de plastique chaque année en Méditerranée. »

Un autre risque avec ces micro-plastiques : ils sont porteurs d’agents bactériens et de polluants :

« Le plastique joue un rôle d’éponge avec les pesticides, métaux lourds, hydrocarbures, qui se collent au plastique et se détériorent alors moins vite dans l’eau, mais aussi dans l’estomac des poissons qui finissent par les relarguer dans l’eau en l’état. »

La présence de micro-plastiques dans le Rhône agît donc comme un multiplicateur de la durée de vie des polluants. Pour l’instant, il est difficile d’estimer à la fois l’ampleur du phénomène mais aussi les zones où celui-ci a le plus d’impact :

« Le Rhône est un cours d’eau en mouvement, les micro-plastiques s’y déplacent à la vitesse du courant, c’est très difficile d’isoler une seule zone, comme par exemple la région autour de Lyon. »

A Gerland, la réorientation « à la marge » de la Zac des Girondins

A Gerland, la réorientation « à la marge » de la Zac des Girondins

A Gerland (Lyon 7e), la Zac des Girondins a pris la suite de la Zac Bon lait (au sud de la rue Clément Marot) en 2012. Elle doit accueillir 6500 habitants une fois les 2 900 logements achevés en 2025. Depuis que la majorité gauche-écolo est à la tête de la Ville et de la Métropole de Lyon, qu’est-ce qui a été changé dans ce projet urbain majeur ? Zoom sur la Zac.

>> Cet article est un extrait de notre enquête : A Gerland, les projets urbains de Gérard Collomb réorientés « à la marge »

Zac des Girondins : halle et bosquet de pins préservés

Aujourd’hui, on compte environ 34 000 habitants à Gerland. Avec cette opération et le Pup Ginkgo (sur une partie du site Fagor-Brandt, à l’est de rue de Gerland), Gerland devrait atteindre 40 000 personnes en 2025.

La modification la plus visible concerne la décision de conserver le bâtiment qui abritait une ancienne entreprise de ramonage et de fumisterie (la société Maillet). Rebaptisée « Halle des Girondins », ce bâtiment va accueillir un équipement public (« pôle social et culturel ») qui devrait héberger une crèche et des locaux associatifs. Le programme n’est pas encore arrêté.

Girondins Gerland Lyon
La Halle des Girondins à Gerland.Photo : LB/Rue89Lyon

Concernant la future place centrale du quartier (place Vaclav-Havel) qui se trouvera au pied de la halle, une concertation a été lancée par le nouvel exécutif pour définir les usages et la configuration de la place. Les conclusions seront présentées aux élus et à la population prochainement, selon la Serl, notamment pour « pour répondre aux nouvelles politiques publiques, et notamment la ville à hauteur d’enfants ».

Pour le président du Comité d’intérêt local (CIL) Gerland/Jean-Macé-Guillotière, Raymond Joumard, globalement très remonté contre le nouvel exécutif, c’est entendu :

« Quand nous avons relevé les demandes des habitants, il y a déjà dix ans, tous voulaient une place conviviale avec le quartier construit autour. Vous avez vu une place aux Girondins ? La place Vaclav-Havel, c’est une placette de la taille de deux terrains de basket ».

En attendant, une ferme urbaine a pris place sur un des terrains en friche. Ce maraîchage temporaire annonce une exploitation agricole qui va s’installer sur le toit d’immeuble de logements, avec local au rez-de-chaussée pour vendre les produits de la ferme.

Autre point visible de changement : un bosquet de pins à proximité de la place Jean-Jaurès a été préservé. Porté par Gecina, cet îlot 14 doit accueillir un ensemble mixte logement/bureau/commerces.

Zac des Girondins à Gerland : le bosquet de pins préservé le long de l'avenue Jean-Jaurès, au niveau de la place du même nom. ©LB/Rue89Lyon
Zac des Girondins à Gerland : le bosquet de pins préservé le long de l’avenue Jean-Jaurès, au niveau de la place du même nom.Photo : LB/Rue89Lyon

Sens unique de circulation rue des Girondins et BRS

Finalement, le principal changement porté par les écologistes concerne la rue des Girondins, présenté comme le futur axe majeur du sous-quartier.
Il a été revu. Les travaux sont en cours pour aboutir à la réduction de la place de la voiture :

    Voirie à sens unique pour les véhicules (sens de circulation ouest/est ) ; double sens pour les busSuppression du stationnement le long du trottoir nord et maintien le long du trottoir sudRéduction de la chaussée pour coller une « voie bidirectionnelle vélo »Elargissement du trottoir au nord avec plus de végétation
    Exit également la passerelle sur le Rhône pour le quartier Confluence qui devait prolonger, à l’origine, la rue des Girondins

C’est ce point-là qui fait le plus réagir le président du Comité d’intérêt local (CIL) Gerland/Jean-Macé-Guillotière :

« Alors que tous les axes de circulation à Gerland sont nord/sud, la précédente municipalité avait prévu un grand axe est/ouest avec un pont pour relier le 7e et le 2e arrondissement, pour quadriller le quartier. Avec le projet revu, il n’y a rien de tout ça, puisqu’on supprime un sens de circulation pour les voitures ».

La nouvelle rue des Girondins actuellement en plein travaux. ©LB/Rue89Lyon
La nouvelle rue des Girondins actuellement en plein travaux.Photo : LB/Rue89Lyon

Outre la réduction de la place de la voiture et le développement du vélo, l’autre marqueur de l’urbanisme version écolo porte sur l’accession « sociale » à la propriété.

A Gerland, tous projets qui devaient accueillir des appartements en accession sociale à la propriété sont transformés en Bail réel solidaire « BRS », un mécanisme qui permet de dissocier le foncier du bâti pour faire baisser le prix de vente pour les acquéreurs et éviter la spéculation immobilière.

Cela concerne les îlots îlots 2/3, 4/5, 6, 8 et 14/15 dans la nomenclature de la Serl, soit environ 20 000 m² de surface de plancher (SDP) ou 10 % de la surface de logements de la Zac.

Quant à l’îlot 7, rue Crépet, il va accueillir, outre des bureaux, deux coopératives d’habitants (Les Cardons Ardents et L’île aux 7).

Sur le plan de l’habitat, il n’y aura pas plus de logements sociaux prévus aux Girondins par la majorité gauche/écolo. Toujours pour cause de conventions de financements déjà signées avec les promoteurs.

Entre biodiversité et croissance verte, une station de panneaux solaires fait débat près de Lyon

Entre biodiversité et croissance verte, une station de panneaux solaires fait débat près de Lyon

Dans la commune de Montagny, au sud de Lyon, l’installation d’une centrale de panneaux solaires fait débat. Pour ses détracteurs, cette installation sur 6,5 hectares va artificialiser les sols et mettre en danger l’écosystème local. En face, la CNR, porteuse du projet, met en avant les gains pour éviter l’émission de gaz à effet de serre de la centrale.

Quelques oiseaux chantent ce lundi matin, à côté de l’ancienne carrière des Bruyères. A Montagny, au sud de Lyon, les lieux sont idéals pour randonner. « Il y a le parcours de VTT des Monts du Lyonnais qui passe ici », souligne Etienne Claude. Le retraité présente les lieux : champêtres. Sur la droite, la rivière du Garon coule tranquillement, formant un étang. Sur la gauche, il montre du doigt une porte en fer.

De l’autre côté se trouve le territoire des ex-« carrières des Bruyères ». Derrière la porte, des arbres, de la végétation, des landes, ces herbes hautes typiques des lieux… La nature, un peu aidée, a repris ses droits. En 2011, le préfet a imposé la remise en état « naturel » des lieux par l’entreprise.

« De nombreux camions sont venus pour remblayer. Dans l’idée, on pensait que l’on nous demandait un effort puis qu’on allait être tranquille. Sinon, je ne vois pas l’intérêt », s’agace Etienne Claure.

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#Compagnie nationale du Rhône#Croissance verte#Panneaux solaires