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Actualités, enquêtes à Lyon et dans la région

À la Croix-Rousse, un squat ouvre brièvement avant d’être expulsé

À la Croix-Rousse, un squat ouvre brièvement avant d’être expulsé

À la Croix-Rousse, deux maisons ont été investies par un « collectif de précaires », « depuis le dimanche 9 octobre ». Quelques heures après son officialisation, le squat a été expulsé par la police ce mercredi. Il devait permettre de loger une quinzaine de personnes.

« Personne à la rue. Réquisition des logements vides ». À l’angle de la rue Roussy et de la rue Jacquard à la Croix-Rousse (Lyon 4e), une banderole indique ce mercredi en début d’après-midi que deux maisons sont squattées. C’est une quinzaine de personnes sans domicile qui pourraient y loger.

«Ce sont des personnes précaires, sans possibilité de logement qui vont y habiter», explique sur place une soutien de l’ouverture de ce squat qui affirme que le lieu a été ouvert dimanche 9 octobre.

Certaines personnes habitaient dans un précédent squat expulsé montée de Choulans. Ici, à la Croix-Rousse, devaient cohabiter des « précaires, des demandeurs d’asile ou réfugiés qui n’ont pas été logés par l’État ». Parmi les futurs occupants, deux familles avec des enfants.

Dans la soirée, la police a procédé à l’expulsion des occupant·es. Les soutiens affirment que l’intervention policière est illégale puisque l’occupation daterait de plus de 48 heures, un délai qui oblige à une procédure judiciaire avant toute évacuation.

À la Croix-Rousse, un squat dans des maisons vacantes vouées à la démolition

Ces deux maisons brièvement squattées sont inhabitées depuis plusieurs années. Les deux bâtisses entourées de verdure doivent être détruites pour construire deux immeubles, de plus de 25 mètres.

Les habitants des rues environnantes se sont mobilisés contre le projet de construction, inquiets des répercussions pour la luminosité de leur logement et de la disparition d’espaces de verdure. Un collectif d’une trentaine de personnes avait formulé un recours gracieux puis un recours au contentieux au tribunal pour faire annuler le projet mais ces démarches n’avaient pas abouti.

Un squat a ouvert dans deux maisons vacantes dans le quartier de la Croix-Rousse à Lyon, dimanche 9 octobre. ©MA/Rue89Lyon
Un squat a ouvert dans deux maisons vacantes dans le quartier de la Croix-Rousse à Lyon, « depuis ce dimanche 9 octobre » affirme le collectif à l’origine de l’ouverture.Photo : MA/Rue89Lyon

Naïm, figure de Vaulx-en-Velin et victime de violences policières, devient accusé d’outrage et rébellion

Naïm, figure de Vaulx-en-Velin et victime de violences policières, devient accusé d’outrage et rébellion

Ce vendredi 14 octobre, Naïm passe devant le tribunal correctionnel de Lyon. Il est accusé d’outrage, rébellion et menaces de mort par cinq policiers lors d’un contrôle d’identité. Naïm dément et a porté plainte pour violences policières, dont il est ressorti traumatisé. Sa plainte a été classée sans suite. Son profil est dissonant avec ce dont on l’accuse : associatif engagé à Vaulx-en-Velin, sans casier, Naïm milite depuis plusieurs années pour un rapprochement entre la police et les habitants. Rue89Lyon ausculte une situation tristement habituelle, où la victime de violences policières se retrouve accusée d’outrage et rébellion.

Alors que vient de s’achever le premier tour de l’élection présidentielle 2022, Naïm nous accueille sur le marché du ramadan de Vaulx-en-Velin, au cœur du quartier populaire du Mas du Taureau. Président d’une association de quartier, le Vaudais de 25 ans s’assure de la bonne tenue de l’évènement, selon une convention passée avec la mairie de Vaulx-en-Velin.

Une policière municipale passe sur le trottoir. « Comment ça va ? », lance-t-il à l’agente qui lui répond par un check du poing. Difficile de croire que quelques mois plus tard, on retrouvera ce jeune homme de 25 ans sur le banc des accusés pour outrage, rébellion et menaces de mort envers des policiers de Vaulx-en-Velin.

Outrage et rébellion contre violences policières à Vaulx-en-Velin

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Sorties à Lyon : la sélection culture de la rédaction du 12 au 18 octobre

Sorties à Lyon : la sélection culture de la rédaction du 12 au 18 octobre

Le meilleur des sorties à Lyon c’est ici avec notre sélection pour la semaine du 12 au 18 octobre. À compléter par vos bons plans en commentaires.

Un peu de Dewaere

Le culte autour de Patrick Dewaere, acteur français fascinant, qui s’est donné la morte il y a quarante ans, est toujours intact. La preuve, une pièce rend hommage non pas à l’homme mais à l’acteur, au théâtre des Célestins. Un hommage à travers certains de ses films, dont Valseuses et de Série Noire, mais aussi aux personnages qu’il a incarné avec une certaine fièvre. Les acteurs qu’il a côtoyés dans ces mêmes films seront aussi à l’honneur. La démarche est singulière, signée de l’autrice Marion Aubert et du metteur en scène Julien Rocha. Les inconditionnels ne doivent pas manquer ça, les autres non plus.

Surexpositions (Patrick Dewaere), du 13 au 23 octobre au Théâtre des Célestins.

Un peu de Norvège

Chaque année, les Subs invitent un lieu de résidence et de création, et indirectement un pays, à venir squatter ses murs. Cette année, c’est la Norvège avec le Black Box Theater d’Oslo. Un cousin nordique des Subs à la programmation aventureuse. Performance, théâtre, concerts, danse, le programme tire à vue. On en ressort la performance théâtrale de Maritea Dæhlin, encore visible ce 12 octobre (dépêchez-vous), Originally a plant. Mais aussi le spectacle de danse Gone her (yet) to come, de Heine Avdal et Yukoko Shinozaki, assez rare dans nos contrées (14 et 15 octobre). Et si vous aimez la pop électronisante qui plane un peu, testez le concert de Lost Girls (15 octobre). Il sera précédé dans le Kraken, l’installation monumentale dans la cour des Subs, d’un live poulpesque de LPLPO (on ne vous en dit pas plus). Gå for det !

Si loin si proche, jusqu’au 15 octobre aux Subs.

Un peu de Mona

Une voix, un piano, un quatuor à cordes (Le Quatuor de Fourvière), voilà la formule choisie par la chanteuse Mona pour se balader Hors du Monde. C’est le titre de son album sorti en 2021 qui s’inscrit dans la veine d’une certaine chanson française et d’une chanson française certaine (on pense à William Sheller ou Raphaëlle Lannadère/L). Une chanson un peu perchée qui explose les formats et va chercher du côté de la musique impressionniste dans ses orchestrations (le Debussy de Clair de Lune n’est pas loin, le Ravel de Pavane pour une infante défunte non plus), tout en étant capable d’évoquer un tableau de Boltanski, figure de l’art contemporain, dans ses textes. À découvrir, si l’on est friand de toutes ces particularités en marge du mainstream.

Mona, le 14 octobre au Social Palace.

Un peu de classique

Si vous aimez le groupe de rock américain The National (si ce n’est pas le cas, se pencher sur leur cas), vous connaissez forcément un peu leur guitariste Bryce Dessner. Mais vous ignorez peut-être qu’il compose aussi et surtout des pièces classiques, contemporaines ou de chambre pour toutes sortes d’orchestre ou d’interprètes. Voilà de quoi se rattraper. Dessner vient à l’Auditorium présenter notamment son Concerto pour deux pianos, écrit pour les sœurs Katia et Marielle Labèque, concertistes cultes accompagnées ici de l’Orchestre national de Lyon (ONL). Un programme complété par la Symphonie Fantastique de Berlioz à laquelle Bryce Dessner n’est pas insensible.

Bryce Dessner / Berlioz, le 15 octobre à l’Auditorium

Un peu de Lumière

Le problème avec le Festival Lumière, c’est quand même de trouver le temps d’aller voir un maximum de choses. Car le programme est touffu, avec d’abord une rétrospective Tim Burton (lauréat du prix Lumière de cette édition) dont une Nuit Burton à la Halle Tony Garnier (22 octobre) qui promet. Mais on retrouvera aussi : une rétrospective de Louis Malle et Sidney Lumet (l’un des cinéastes les plus sous-côtés de l’Histoire), un splendide ciné-concert à l’Opéra de Lyon avec le Nosferatu de Murnau (22 octobre), un autre à l’Auditorium avec l’un des derniers films muets, rarissime, signé de l’acteur Charles Vanel, Dans la Nuit (20 octobre). On vous conseille aussi un cycle sur l’Histoire permanente des femmes cinéastes, ainsi que de films films restaurés, classiques ou plus rares. Enfin pour les amateurs de stars, des invités premium en masterclasses (James Gray, Alejandro Inarritu, Nicole Garcia, Monica Belluci, Nicolas Winding Refn…). Que Lumière soit !

Festival Lumière, du 15 au 22 octobre.

Sorties à Lyon Ed Wood Tim Burton Festival Lumière
Ed Wood de Tim Burton. The Walt Disney Company

Pas si « tradi » la communauté de Saint-Martin ? Le Progrès s’avance un peu vite et se corrige

Pas si « tradi » la communauté de Saint-Martin ? Le Progrès s’avance un peu vite et se corrige

Dans une double page consacrée aux prêtres de la communauté Saint-Martin, Le Progrès a loué des frères en soutane loin d’être « des intégristes », selon le quotidien local. Ces religieux sont pourtant connus pour leurs liens avec une (extrême) droite très conservatrice. Lundi, Le Progrès a mis à jour son article sur sa version web.

Oups.

Il y a parfois des surprises quand on rattrape ces revues de presse du week-end le lundi matin. Ce dimanche, Le Progrès a publié une double page consacrée aux prêtres de la communauté catholique de Saint-Martin.

Dans un reportage sympathique, le quotidien dépeint une communauté « fan de foot », avec des frères ayant un certain sens de « l’auto-dérision » et adeptes des comédies musicales. Un article dominical plein d’humour titré « Et ils seraient tradi ces prêtres en soutane ? » qui oublie un détail non négligeable : ces hommes religieux ont été ciblés par plusieurs enquêtes des Jours. Ce dernier a montré, notamment, comment ces frères traquaient certains séminaristes homosexuels, les envoyant vers des thérapies de conversion.

communauté Saint-Martin
Le quotidien régional a présenté des religieux pas « très tradi » jugés par beaucoup très conservateurs.

La communauté de Saint-Martin classée à droite de la droite

Proche de la manif pour tous, la communauté religieuse est aussi critiquée pour ses appétences politiques, certaines de ses figures étant très proches de l’extrême droite (Patrick Buisson et Eric Zemmour notamment).

Réactions de journalistes de la rédaction ? Surprise d’un chef à la lecture de l’article du dimanche ? Dans la matinée de ce lundi, l’article en ligne a été retiré du site internet.

communauté Saint-Martin
L’article a été retiré un temps du site, avant d’être mis à jour ce lundi matin. Capture Le Progrès.

Puis, sur les coups de 11 h, ce dernier est réapparu avec un encadré « critique » rappelant ces éléments aux lecteurs.

Une phrase a également été rajoutée au chapô, histoire de rappeler les problématiques autour de ces « tradi » jugés, visiblement, vraiment « tradis » (et pas seulement pour leurs messes en latin). Un rattrapage qui n’empêche un petit pan sur le bec pour cet oubli, quelque peu dommageable, dans la version papier.

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Naïm, figure de Vaulx-en-Velin et victime de violences policières, devient accusé d’outrage et rébellion

Naïm, figure de Vaulx-en-Velin et victime de violences policières, devient accusé d’outrage et rébellion

Ce vendredi 14 octobre, Naïm passe devant le tribunal correctionnel de Lyon. Il est accusé d’outrage, rébellion et menaces de mort par cinq policiers lors d’un contrôle d’identité. Naïm dément et a porté plainte pour violences policières, dont il est ressorti traumatisé. Sa plainte a été classée sans suite. Son profil est dissonant avec ce dont on l’accuse : associatif engagé à Vaulx-en-Velin, sans casier, Naïm milite depuis plusieurs années pour un rapprochement entre la police et les habitants. Rue89Lyon ausculte une situation tristement habituelle, où la victime de violences policières se retrouve accusée d’outrage et rébellion.

Alors que vient de s’achever le premier tour de l’élection présidentielle 2022, Naïm nous accueille sur le marché du ramadan de Vaulx-en-Velin, au cœur du quartier populaire du Mas du Taureau. Président d’une association de quartier, le Vaudais de 25 ans s’assure de la bonne tenue de l’évènement, selon une convention passée avec la mairie de Vaulx-en-Velin.

Une policière municipale passe sur le trottoir. « Comment ça va ? », lance-t-il à l’agente qui lui répond par un check du poing. Difficile de croire que quelques mois plus tard, on retrouvera ce jeune homme de 25 ans sur le banc des accusés pour outrage, rébellion et menaces de mort envers des policiers de Vaulx-en-Velin.

Outrage et rébellion contre violences policières à Vaulx-en-Velin

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Liberté de la presse en danger : « Patrick Drahi ne nous fera pas taire ! »

Liberté de la presse en danger : « Patrick Drahi ne nous fera pas taire ! »

La liberté de la presse en danger. 74 médias indépendants et organisations de journalistes, dont Rue89Lyon, s’indignent de la décision de justice obtenue par le milliardaire et son groupe Altice contre nos collègues de Reflets-info. Au nom du secret des affaires, il est décidé par le tribunal de commerce de Nanterre d’une censure préalable de toute information susceptible d’être publiée sur ce groupe. Du jamais vu.

Pilier de la République, la loi de 1881 sur la liberté de la presse proclame en son article 1 : « L’imprimerie et la librairie sont libres ». C’est ce principe fondamental que le tribunal de commerce de Nanterre vient de violer, saisi en référé par le groupe Altice, basé au Luxembourg et propriété du milliardaire Patrick Drahi.

Dans une décision rendue le 6 octobre 2022, le tribunal de commerce de Nanterre condamne le média indépendant d’investigation Reflets-info, spécialisé dans les enquêtes sur le numérique, les données open source et les leaks, à verser 4.500 euros au groupe de Patrick Drahi. Surtout, il lui « ordonne de ne pas publier sur le site de son journal en ligne de nouvelles informations » sur Altice (lire ici l’ordonnance de référé).

Un tribunal de commerce installe ainsi une censure a priori d’articles même pas publiés ! Dit autrement, il s’agit d’une interdiction professionnelle. C’est un effarant retour à l’Ancien Régime qui ne peut que rappeler le rétablissement de l’autorisation préalable de publication par le roi Charles X en juillet 1830. Cela provoquera la révolution des « Trois glorieuses » et sa chute…

Reflets-info a publié des articles sur le groupe Altice et le train de vie somptuaire de Patrick Drahi

Le groupe Altice a poursuivi Reflets-info pour une série d’articles réalisés à partir d’informations issues d’une fuite de plusieurs centaines de milliers de documents internes au groupe et mis en ligne sur le web au mois d’août. On y découvre, entre autres, le train de vie somptuaire de Patrick Drahi et de sa famille, dont l’usage immodéré de jets privés (le détail est à lire ici). Altice estime qu’il s’agit d’une violation du secret des affaires quand nos collègues précisent qu’il ne s’agit là que d’informations d’intérêt général.

La décision liberticide du tribunal de commerce de Nanterre s’appuie sur la loi de 2018 protégeant le secret des affaires, alors défendue par Emmanuel Macron malgré les critiques de toutes les organisations, syndicats de journalistes et syndicat de la presse indépendante d’information en ligne (Spiil). Cette loi permet de contourner la loi sur la presse de 1881, ce qu’a fait Altice en saisissant le tribunal de commerce de Nanterre.

La liberté de la presse est en danger avec ce rétablissement d’une censure préalable

Mais ce tribunal va plus loin encore, en jugeant que s’il n’y a pas à ce stade « de violation du secret des affaires », celle-ci pourrait survenir si les publications se poursuivaient ! Face à ce « danger imminent », mais hypothétique, la censure préalable est donc décidée et l’interdiction de publier édictée.

Dans ces outrances et incohérences -nos collègues de Reflets-Info ont annoncé faire appel-, le tribunal de commerce confirme les dangers majeurs pour l’information que porte la loi de 2018 sur le secret des affaires. Si sa décision venait à prospérer, c’est toute l’investigation économique qui pourrait disparaître. Impossible alors d’informer le public d’affaires telles que les Panama Papers, les Lux Leaks, les Malta Files, les Football Leaks, les Uber Files qui ont révélé d’immenses scandales d’évasion fiscale et de blanchiment d’argent. Impossible d’enquêter sur la dette EDF, sur les filiales offshore de Bernard Arnault et LVMH, sur l’empire africain de Vincent Bolloré.

Le procès-bâillon intenté par Altice et son propriétaire Patrick Drahi à nos collègues de Reflets-Info frappe durement un média indépendant fragile financièrement. Il ruine le principe démocratique d’une presse libre et indépendante. Au moment où le pouvoir annonce des « états généraux sur le droit à l’information », nous, médias indépendants, demandons que le gouvernement se saisisse d’urgence de cette question.

D’abord en vidant la loi de 2018 sur le secret des affaires de toutes ses dispositions contraires à la liberté d’informer. Elle est une nouvelle attaque contre le journalisme, après les atteintes répétées au secret des sources et la loi séparatisme.

Ensuite, en légiférant pour que la loi de 1881 ne puisse plus être contournée et que les procédures bâillon soient sévèrement sanctionnées. Le débat sur le droit à l’information est légitime. Il ne doit être mené que dans le cadre d’une loi et d’une seule, celle de 1881. Nous redisons notre pleine solidarité à nos collègues de Reflets-info.

> La liste des 74 signataires :

Afrique XXI

Altermidi

L’Alterpresse68

Alternatives économiques

L’âge de faire

L’Arrière-Cour

AOC

Basta !

Bien Urbains

Blast

Le Bondy blog

Chabe!

Le Chiffon

La Clé des ondes

Collectif Antidotes

Le Courrier des Balkans

Le Courrier d’Europe centrale

La Déferlante

Disclose

La Disparition

Le Drenche

En attendant Nadeau

L’Empaillé

Extra Muros

Fakir

Femmes ici et ailleurs

Flush

Grand Format

Guiti News

Les Jours
Lokko

Marsactu

Mediacités

Mediacoop

Mediapart

Unmondemeilleur.info

Mouais

Natura Sciences

Orient XXI
Pays

Paris Lights Up

Le Petit ZPL

Podcastine

Politis

Le Poulpe

Premières lignes

Rapports de force

Revue XXI

La Revue dessinée

Reporterre

Rue89 Bordeaux
Rue89Lyon

Rue89 Strasbourg

Reflets-info

Revue 90°

Le Sans-Culotte 85

Sans Transition!

Sept

Splann

Street Press

Soulbag

SUN

La Topette

Topo

Le Vent se lève

Voxeurop
We Report

Youpress

6Mois

—–

Organisations de journalistes

Fédération européenne des journalistes (FEJ)

Le Fonds pour une presse libre

Informer n’est pas un délit

SNJ

SNJ-CGT

La « une » du site de Reflets.info. La liberté de la presse est en danger, XX médias et organisations de journalistes s’indignent de la décision de justice obtenue par le milliardaire et son groupe Altice contre nos collègues de Reflets-info.

Ligne 37 : « un pas de côté » pour les jeunes migrants de la Guillotière

Ligne 37 : « un pas de côté » pour les jeunes migrants de la Guillotière

Anthony Plasse est responsable du pôle addictions de l’association Le Mas et directeur du nouveau dispositif « Ligne 37 ». Pensée à destination des jeunes migrants en errance à la Guillotière, cette expérimentation a été lancée le 3 octobre. Elle doit durer un an. Interview.

Ce lundi 3 octobre marquait le coup d’envoi d’un nouveau dispositif expérimental baptisé « Ligne 37 ». Rattaché au pôle addiction de l’association Le Mas et financé conjointement par la Ville, la Métropole de Lyon, l’ARS, la préfecture et le ministère de la Justice, il a été pensé à destination des jeunes migrants qui errent à la Guillotière, en particulier sur la place Gabriel-Péri.

Ceux-ci cumulent diverses problématiques : parcours migratoire fait d’épreuves traumatisantes, situation administrative précaire, pathologies sanitaires et troubles psychologiques peu ou pas pris en charge, consommation abusive de mélanges de médicaments…

Pensé par des professionnel·les de l’addictologie, « Ligne 37 » a pour ambition de proposer une prise en charge globale à ces jeunes. Explications avec Anthony Plasse, responsable addictions au Mas et directeur du dispositif.

« Un trait d’union à la Guillotière, entre le 3e et le 7e arrondissement de Lyon »

Rue89Lyon : D’où vient le nom du dispositif, « Ligne 37 » ?

Anthony Plasse : Il y a des enjeux très territorialisés à la Guillotière. Le quartier se trouve entre le 3e et le 7e arrondissement de Lyon. Nous, on veut être un trait d’union entre les deux, d’où le nom « Ligne 37 ».

Anthony Plasse, responsable du pôle addictions du Mas et directeur de « Ligne 37 » à destination des jeunes migrants de la Guillotière.
Anthony Plasse. DR

Comment a été pensé ce dispositif ?

Nous avons répondu à un appel à manifestation d’intérêt lancé par la Ville, la Métropole de Lyon, la préfecture et le ministère de la Justice pour penser un accompagnement à destination des jeunes en errance à la Guillotière. Nous avons un double objectif : proposer quelque chose qui coïncide avec les demandes qui émergent des jeunes et les amener vers d’autres possibles.

Quel est le profil de ces jeunes ?

Les jeunes en errance à la Guillotière sont des mineurs étrangers non-reconnus comme tels, et en recours, ou reconnus mais qui n’acceptent pas leur placement par la protection de l’enfance. Il y a aussi des majeurs qui sont sous le coup de mesures judiciaires. Ils ont souvent des parcours migratoires compliqués et se retrouvent avec des solutions d’hébergement précaires. Ils sont traversés par des problématiques multiples : beaucoup sont sous l’emprise de réseaux, on nous parle même de traite d’êtres humains, ils consomment des médicaments, commettent des délits…

« Nous devons faire un pas de côté et inventer de nouvelles choses pour les jeunes migrants de la Guillotière »

Concrètement, comment allez-vous intervenir sur le terrain ?

C’est compliqué de susciter une adhésion de leur part aux dispositifs existants en raison de leur méfiance vis-à-vis des institutions. Nous devons faire un pas de côté et inventer de nouvelles choses. Nous sommes dans une logique de réduction des risques élargie, qui va plus loin que la question de la drogue car il y aussi des risques sanitaires, de nuisance…

Sur le dernier trimestre 2022, nous allons faire des maraudes à la Guillotière. Grâce aux interventions effectuées jusque-là avec le CAARUD, nous avons vu émerger des demandes d’accès aux soins de la part de certains jeunes. C’est une porte d’entrée pour les amener vers d’autres dispositifs. En partenariat avec le service universitaire d’addictologie de Lyon (SUAL), qui propose des consultations réservées à ces jeunes chaque mercredi, notre objectif est de désacraliser les institutions, de faire du lien avec les professionnels, d’accompagner physiquement les jeunes aux rendez-vous… Ensuite, on mise beaucoup sur les relais communautaires.

Le plus important est de faire avec les jeunes et non pas pour eux.

jeunes migrants en errance Guillotière place Gabriel Péri Lyon
A la Guillotière, la place Gabriel-Péri est souvent ciblée pour les problèmes de sécurité.Photo : PL/Rue89Lyon.

Quelle est la composition de l’équipe de « Ligne 37 » ?

Nous souhaitions proposer à ces jeunes une approche globale, ce qui a nécessité de recruter une équipe issue d’institutions et de cultures professionnelles différentes. Elle sera composée de deux travailleurs sociaux des associations Alynéa et Capso, d’un éducateur de la protection judiciaire de la jeunesse (PJJ), d’une infirmière, d’un psychologue, d’un médecin et d’un médiateur santé pair. Il s’agit de quelqu’un qui a un parcours de rue et de consommation de drogues. Il jouera un rôle important de facilitation d’entrée en contact avec les jeunes et d’expertise.

« Quand on parle de jeunes migrants en errance à la Guillotière, on parle d’adolescents sous emprise »

Un local était également prévu dans ce dispositif. Quand va-t-il ouvrir ?

L’ouverture d’un lieu de répit est prévue sur le premier trimestre 2023. L’idée, c’est que les jeunes puissent y trouver un accompagnement médico-social, un accès aux soins… On l’oublie trop, mais on parle d’adolescents sous emprise. Ce lieu doit aussi leur permettre de redevenir des adolescents un instant, avec par exemple des activités ou des jeux.

Où ce lieu de répit sera-t-il implanté ?

Nous cherchons un lieu à la Guillotière, mais nous n’avons encore rien trouvé à cause de la pression immobilière.

D’après vous, comment sera reçue la nouvelle de l’installation d’un tel lieu par les riverains de la Guillotière ?

L’objectif de nos maraudes est d’être identifié sur le territoire, par les jeunes mais aussi par les forces de l’ordre et les riverains. Ils ont un rôle majeur en tant qu’observateurs du territoire. Des rencontres sont prévues pour favoriser un meilleur vivre ensemble avec les jeunes. C’est un enjeu fort du dispositif.

Cette expérimentation doit durer un an. Que se passera-t-il après ?

L’expérimentation doit en effet durer jusqu’en octobre 2023. D’ici là, en étant au quotidien avec eux, nous aurons une connaissance plus fine des jeunes. Il faudra prendre en compte ces nouvelles connaissances pour adapter le dispositif. C’est à la fois le confort et l’inconfort de cette expérimentation : il y a tout un cadre à réinventer.

À Vénissieux, le quartier Moulin-à-Vent lutte contre le non-recours aux droits

À Vénissieux, le quartier Moulin-à-Vent lutte contre le non-recours aux droits

Alors que le gouvernement doit lancer début 2023 une dizaine de territoires “zéro non-recours aux droits”, le quartier Moulin-à-vent à Vénissieux a été précurseur. Depuis un an, une expérimentation est menée sur le terrain pour mieux comprendre les rouages du non-recours et tenter d’enrayer la paupérisation des “invisibles”.

Jeune Vénissian trentenaire, Julien n’a ni diplôme, ni emploi et vit chez ses parents dont il dépend financièrement. Il a laissé tomber les démarches administratives, car “il est sûr qu’il n’aura droit à rien”. Jeannine vit seule dans son appartement et redoute les démarches par internet. En fin de mois, il ne lui reste que 10 euros de sa retraite pour couvrir les imprévus.

Quelques rues plus loin vit Achmi, 52 ans et ancien chauffeur de poids lourds. Devenu “moins employable”, il survit avec le RSA et les colis du Secours Populaire, qu’il a appris à accepter “malgré la honte”. Le quinquagénaire vit seul, dans un petit appartement juste en face d’un centre social à Vénissieux.

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#Non-recours

De Damas à Lyon, l’histoire hors du commun d’un restaurant syrien

De Damas à Lyon, l’histoire hors du commun d’un restaurant syrien

[Portrait] Cette année, Ruba Khatib ouvre avec son mari un restaurant syrien dans le tiers-lieux « Les Grandes Voisines », à Francheville, près de Lyon. Arrivés en France en 2016, les gérants de « La petite Syrienne » préparent aujourd’hui près de 400 repas par jour. Rencontre avec une jeune femme entrepreneuse sociale dans l’âme.

C’est la course pour Ruba Khatib ce lundi après-midi. À quelques semaines de l’ouverture officielle d’un nouveau restaurant, la jeune femme est sursollicitée pour régler des questions techniques liées à la réglementation. Dans le tiers-lieu social et solidaire Les Grandes voisines à Francheville, « La petite Syrienne » va ouvrir un restaurant syrien comptant 80 couverts, avec un clin d’oeil au film Disney « La petite sirène ».

Le restaurant va également préparer des repas pour l’hôtel équivalent trois étoiles, situé au cinquième étage. Avec les 475 résidents de l’hébergement d’urgence, elle veut mettre en place des ateliers culinaires.

Dans les anciennes cuisines de l’hôpital Charial récupérées par La petite Syrienne, il y a un air de coup de feu. Malgré tout, Ruba Khatib prend le temps de nous recevoir. Dans son bureau, elle coupe à intervalle régulier son téléphone qui ne cesse de sonner. « C’est un peu le stress… », admet-t-elle.

Sur son visage s’affiche le sourire un peu tendu de celle qui veut accorder du temps, mais qui n’en a pas. À tout juste 36 ans, elle gère une entreprise qui prépare 400 repas par jour, 1000 pendant la période estivale. Une réussite digne d’un film hollywoodien. Il y a six ans à peine, Ruba ne parlait même pas français.

Restaurant syrien Lyon
Ruba Khatib a monté le restaurant syrien «La petite Syrienne» avec son mari Mhiar à Lyon.Photo : PL/Rue89Lyon

De Damas à Lyon, la fuite d’une opposante au régime

Comme beaucoup d’immigrés syriens, la jeune femme a fui le régime de Bachar-al-Assad en 2012, un an après le début de la guerre. Originaire de la région de Damas, elle raconte avoir été emprisonnée un mois après une manifestation contre le gouvernement. Après ça, elle s’est retrouvée régulièrement contrôlée, surveillée par les autorités.

«Ce n’était pas possible de rester plus longtemps », constate-t-elle, simplement.

Travaillant dans les ressources humaines et le marketing, elle quitte son pays pour Dubaï, puis la Jordanie. Elle revient de nouveau à Dubaï pour le travail où elle monte, un temps, une entreprise de construction avec son mari. « Mais je n’aimais pas beaucoup Dubaï, il y avait des problèmes d’esclavage », se rappelle-t-elle.

À la suite du non-renouvellement d’un visa de travail de son mari, elle quitte Dubaï pour la Turquie. Craignant l’influence grandissante de Daesh sur place, le couple s’exile une nouvelle fois. Elle arrive alors en France en 2016, sans parler un mot de français.

« J’ai appris le français avec les démarches administratives, sourit-elle. Entre la CAF et les travailleurs sociaux. »

À Lyon, un restaurant syrien type « foodtruck »… sans camion

Peu à peu, l’idée de monter un restaurant commence à naître. Passionné de cuisine, son mari se verrait bien derrière les fourneaux. En Syrie, il n’a pas pu s’y former, faute d’argent. L’idée inquiète Ruba.

« On avait rien en terme de finances… se souvient-elle. Alors, j’ai commencé à m’intéresser aux micro-crédits, aux formations, pour voir ce que l’on pouvait faire. »

Ils se mettent en tête de lancer un foodtruck. Mais, sans finance, le projet de camion est reporté. En attendant, le couple décide de louer trois tables à une petite entreprise de Saint-Genis-Laval. Les Nuits sonores, le street food festival… Ils se posent devant tous les festivals.

Une stratégie qu’ils poursuivent aujourd’hui en travaillant au Woodstower ou aux Eurockéennes de Belfort. Grâce à ces premiers pas, ils réussissent à récolter 14 000 euros avec un crowdfunding et peuvent officiellement acheter leur camion pour lancer leur foodtruck.

En quatre ans, le restaurant syrien passe de deux à 16 salariés à Lyon

Puis tout va très (très) vite. Deux ans après avoir eu leur premier enfant, le couple investit un ancien kiosque à journaux, boulevard des Belges, dans le 6e arrondissement de Lyon. Juste après le confinement, ils commencent à travailler à La Commune (Lyon 7e). Grâce à leur « laboratoire » – le local où ils préparent les repas – sur Villeurbanne, ils proposent leurs plats aux Subsistances, au CCO la Rayonne… La petite Syrienne est partout.

L’été prochain, ils devraient ouvrir une antenne dans le quartier de la Soie, à Vaulx-en-Velin. Leur labo, lui, a déménagé à Francheville. Aujourd’hui, Ruba et son mari font travailler 16 personnes. Un parcours qui relève presque du rêve américain. Pourtant, la trentenaire garde la tête froide.

Ruba Khatib
Ruba Khatib, 36 ans, a fui la Syrie en 2012 avec son mari Mhiar.Photo : PL/Rue89Lyon

Un restaurant syrien à Lyon : « Nous avons été accueillis en arrivant, maintenant c’est nous qui accueillons. »

À côté de l’entreprise, Ruba, ancienne directrice des ressources humaines, tente de venir en aide aux nouveaux arrivants, notamment par l’hébergement.

« Nous avons été accueillis en arrivant, maintenant c’est nous qui accueillons. »

Outre ses activités, La petite Syrienne vend des repas dans des foyers au prix symbolique de 1 euro. Une sorte de retour d’ascenseur pour cette entrepreneuse sociale qui défend un « business avec une partie sociale et solidaire ». De ce fait, les prix pour les bénévoles des festivals sont toujours moins élevés indique-t-elle. Comment ? « On trouve toujours des solutions », sourit-elle.

Côté travail, elle veut donner sa chance à de nouveaux arrivants, ayant parfois du mal à parler français.

« On a eu le même défi qu’eux, reprend-t-elle. Pour des gens qui ont du mal à se faire comprendre, c’est difficile de se former en France. »

La boite embauche notamment un apprenti venant de Gambie, en formation au CFA de Dardilly.

Aux Grandes Voisines : des ateliers avec les enfants en situation de précarité

Dans ce cadre, l’installation dans le tiers-lieu les Grandes Voisines semblait relever de l’évidence. Cette implantation donne de nouvelles idées. Ruba Khatib, dont les projets vont à mille à l’heure, pense mettre en place des formations pour les « chefs migrants » qui n’ont pas de place pour se lancer. « Nous avons déjà fait ça six mois avec un chef indien à Villeurbanne », commente-t-elle.

À Francheville, elle veut également monter des ateliers culinaires pour les enfants des personnes mises à l’abri, en hébergement d’urgence. Le lieu en compte près de 180… Pour coordonner tout ça, elle assure « commencer à déléguer ». Malgré son énergie, cette entrepreneuse dans l’âme devrait ne pas avoir le choix. À la fin de notre entretien, elle explique être enceinte de son troisième enfant. On vous l’a dit : des projets à la pelle.

#syrie

Grève à la raffinerie de Feyzin : un rassemblement organisé ce mardi

Grève à la raffinerie de Feyzin : un rassemblement organisé ce mardi

En soutien au mouvement de grève des raffineries françaises, la CGT de la raffinerie de Feyzin appelle à un rassemblement devant le site ce mardi 11 octobre.

La fédération nationale des industries chimiques CGT appelle la population à une large mobilisation ce mardi 11 octobre sur l’ensemble des structures françaises. En ce qui concerne la région lyonnaise, un rassemblement est annoncé devant la raffinerie de Feyzin à partir de midi.

L’objectif est de soutenir le mouvement de grève qui paralyse de nombreuses raffineries françaises depuis la fin septembre. Cinq structures sur sept sont actuellement bloquées – dont la raffinerie de Feyzin, en grève depuis le 27 septembre.

La raffinerie de Feyzin, au sud de Lyon.
La raffinerie de Feyzin, au sud de Lyon.Photo : Frachet/Wikimedia Commons

Les salarié·es mobilisé·es réclament une hausse des salaires, ainsi que de meilleures conditions de travail d’une manière générale, d’après la FNIC-CGT Rhône-Alpes :

« Dans toutes les entreprises, nous subissons la dégradation des conditions de travail, la flexibilité et la réactivité sans fin, où le salarié se doit d’être corvéable à merci sans jamais être reconnu. Cessons immédiatement d’accepter que notre quotidien de salarié exploité sans limite soit celui de la peur du lendemain ne pouvant plus payer les factures. »

Des accidents de travail en série à la raffinerie de Feyzin

À la raffinerie de Feyzin par exemple, propriété de Total, les accidents se multiplient comme nous l’expliquait Sébastien Saliba, délégué syndical CGT et élu au CSE de la raffinerie :

« En deux ans, il y a déjà eu 11 accidents graves qui auraient pu entraîner la mort. Et je ne compte pas tous les petits accidents ! Il y a de moins en moins de personnel, et de moins en moins d’agents pour la maintenance des équipements. Tout dépérit… »

Début septembre, la raffinerie de Feyzin a notamment enregistré deux graves accidents de travail en l’espace d’une semaine.

#essence#Pétrole