[Carte] Alors que le conseil de la Métropole de Lyon doit acter l’installation d’une ferme solaire conséquente à Saint-Priest, Rue89Lyon fait le point sur les installations en activité sur le territoire métropolitain.
Le conseil de la Métropole de Lyon se réunira les 12 et 13 décembre pour statuer sur de nombreux projets et financements locaux. Parmi ceux-là, l’implantation d’une ferme photovoltaïque de plus de 3,18 hectares à Saint-Priest, par CORFU Solaire. La société doit installer 4200 panneaux solaires, en capacité de produire la consommation électrique de 673 foyers. Coût estimé du projet : 2,15 millions d’euros, d’après les informations du Progrès. Les travaux devraient débuter en 2024, pour une mise en service l’année suivante.
Un « plan solaire » ambitieux pour la Métropole de Lyon
Une installation solaire de taille respectable à l’échelle du territoire métropolitain, où les projets similaires se multiplient. En juin dernier, la Métropole de Lyon avait par ailleurs adopté un « plan solaire » ambitieux, visant une production annuelle de 245 GWh d’électricité photovoltaïque et 50 GWh de solaire thermique d’ici 2030, soit une multiplication par cinq de la production actuelle.
La collectivité avait, à cette occasion, affirmé sa volonté de « valoriser le foncier » existant pour installer les infrastructures nécessaires, afin de « minimiser les impacts négatifs (empreinte carbone, intégration paysagère, impact écologique…) et maximiser les retombées économiques et sociales pour le territoire ».
Où se trouve la plus grosse installation solaire de la métropole de Lyon ?
La Métropole mise aussi beaucoup sur l’utilisation des toitures pour atteindre les objectifs fixés. En septembre dernier, les vastes toits des entrepôts d’Easydis, dans la zone industrielle de Corbas, ce sont parés de 14 000 panneaux solaires. Une installation qui permet de générer 5 mégawatts.
Le cas du terrain choisi pour accueillir cette nouvelle ferme photovoltaïque à Saint-Priest est particulier. D’après le Progrès, il s’agit d’une ancienne carrière, qui a servi à entreposer des déchets industriels jusqu’en 1999. Un site pollué, inexploitable pour de l’agriculture ou du logement. Une information importante.
Parfois, ces projets solaires, très en vogue au sud de Lyon, peuvent menacer la biodiversité locale. À Montagny, par exemple, un projet de la CN’Air (filiale de la Compagnie nationale du Rhône) fait polémique.
À cette occasion, nous vous proposons une carte qui recense les installations solaires en service sur le territoire métropolitain ainsi que la puissance de raccordement qu’elles génèrent (en kw). Les données utilisées sont celles de RTE, compilées entre 2017 et 2021. Fin 2021, il y avait 287 installations solaires en activité dans la métropole de Lyon.
Alors que la Métropole de Lyon a choisi d’augmenter les tarifs TCL au 1er janvier 2023, les élus insoumis se sont opposés publiquement à cette hausse décidée par les écologistes. Les mois précédents, ils avaient aussi exprimé des critiques sur différents dossiers. Sans vraiment froisser au sein de la majorité. Pour l’instant.
À l’image d’autres collectivités, la Métropole de Lyon, par le biais de Sytral Mobilités (Syndicat mixte des transports pour le Rhône et l’agglomération lyonnaise), a décidé d’augmenter le prix des Transports en commun lyonnais dès le 1er janvier.
Entre autres, le ticket atteindra le prix de deux euros, et le tarif mensuel, pour les 25-64 ans, prendra trois euros pour atteindre 69,40 euros. En cause, la hausse des prix de l’énergie et de nombreux projets de transports en commun lancés par les écologistes. La décision a éveillé quelques critiques, des oppositions, mais aussi au sein de la majorité.
« 57% des usagers ne seront pas concernés par cette augmentation », martèle Bruno Bernard président EELV de la Métropole et du Sytral, pour prouver que la mesure porte malgré tout une considération sociale. Les tarifs solidaires, gratuits et jeunes, ne seront pas concernés.
Cet article fait partie de l’édition abonnés.
| Déjà abonné ?
Connectez-vous
Abonnez-vous maintenant pour poursuivre votre lecture
À Rue89Lyon depuis 2022, aujourd’hui journaliste associée. Enquêter sur l’extrême droite, c’est lutter contre l’extrême droite.
J’écris aussi sur la politique, le sans-abrisme, le logement, les violences sexistes et sexuelles. Pour me filer une info ou me contacter, c’est par là : mallenou@rue89lyon.fr
Le 8 décembre, Gaël Perdriau, maire de Saint-Étienne, a annoncé se mettre en « retrait total » du conseil de la Métropole de Saint-Étienne. Un nouvel épisode après de nombreuses révélations de Médiapart. Pour le moment, il n’a pas démissionné de ses fonctions alors que les élus de la Métropole ont adopté à 60% un vœu l’appelant à le faire.
C’est un véritable scandale politique qui secoue la ville de Saint-Etienne depuis la fin de l’été 2022. En cause : un chantage à la sextape visant le premier adjoint au maire, Gilles Artigues. Ce père de famille, très investi dans la communauté catholique, a été filmé à son insu dans une chambre d’hôtel en compagnie d’un escort boy. Cette vidéo a ensuite été utilisée pour faire pression sur lui. Un complot qui aurait été savamment orchestré par l’équipe du maire de Saint-Étienne.
Le 13 octobre 2022, nous avions fait une première chronologie de cette affaire. Ce 8 décembre, alors que Gaël Perdriau (ex-LR) est toujours en poste, nous vous proposons une (nouvelle) mise à jour. Retour en détail sur cette affaire.
Le président de la Métropole de Saint-Etienne, Gaël Perdriau, le 17 mai 2021.Photo : OM/Rue89Lyon
Mediapart révèle un chantage à la sextape visant le premier adjoint au maire de Saint-Étienne
À l’hiver 2014, Gilles Artigues, le premier adjoint au maire de Saint-Étienne, est filmé à son insu en compagnie d’un escort boy. Ce dernier a été recruté spécialement à cet effet par des collègues de Gilles Artigues, pour le faire chanter à l’aide de la vidéo de cette soirée.
Le 26 août 2022, Mediapart révèle les faits dans une enquête intitulée « Sexe, chantage et vidéo : l’odieux complot », publiée le 26 août. D’après le journal, c’est un élu municipal de la majorité, Samy Kéfi-Jérôme, devenu par la suite conseiller régional délégué et vice-président de la région Auvergne-Rhône-Alpes, qui a installé la caméra dans la chambre d’hôtel.
Ouverture d’une enquête sur Gaël Perdriau et premières garde-à-vues à Lyon
29 août
Gilles Artigues porte plainte contre Gaël Perdriau pour « chantage aggravé ».
30 août
Dépaysement judiciaire oblige, c’est le parquet de Lyon qui ouvre une enquête préliminaire qui est confiée à la police judiciaire (PJ).
12 septembre
Depuis les révélations de Mediapart, le maire de Saint-Etienne, Gaël Perdriau, répète en boucle qu’il n’était pas au courant de cet odieux complot visant son premier adjoint. Des enregistrements récupérés et publiés par Mediapart prouvent le contraire. Pire, les extraits audio diffusés le 12 septembre témoignent d’un véritable « chantage mafieux » orchestré directement par Gaël Perdriau en personne, épaulé par son directeur de cabinet, Pierre Gauttieri.
13 septembre
Gaël Perdriau ainsi que d’autres protagonistes de cette affaire sont placés en garde à vue pendant quelques heures. Il en ressort en fin d’après-midi, sans mise en examen et sans être soumis à un contrôle judicaire.
Alors qu’il est en garde à vue, Les Républicains explique dans un communiqué que « la fédération LR de la Loire a demandé ce jour l’exclusion Gaël Perdriau ».
Gaël Perdriau débranche deux de ses collaborateurs impliqués dans le chantage à Saint-Étienne
20 septembre
Le 20 septembre, dans la foulée de ces nouvelles révélations, le maire de Saint-Etienne démet Pierre Gauttieri de ses fonctions de directeur de cabinet. Le 23 septembre, c’est l’adjoint Samy Kéfi-Jérôme qui démissionne.
22 septembre
Après avoir fait sauter ces deux fusibles, Gaël Perdriau continue de se donner un peu d’air. Dans la soirée, le service presse commun Ville et Métropole fait parvenir deux communiqués.
Dans le premier, le « bureau exécutif de Saint-Etienne Métropole » annonce une réorganisation temporaire « le temps de l’instruction judiciaire » :
Les vice-présidents assurent les représentations extérieures de Saint-Étienne Métropole.
Les dossiers partenariaux [sont] délégués aux vice-présidents dans le cadre de leur délégation.
La prochaine séance du Conseil métropolitain du 29 septembre [sera] présidée par Hervé Reynaud, 1er vice-président.
Dans le second, il est annoncé que « Gaël Perdriau, maire de Saint-Etienne, président de Saint-Etienne Métropole a proposé […] que les représentations municipales extérieures soient assurées par les adjoints en fonction de leurs délégations ».
Une petite phrase a été ajoutée pour tenter de montrer que la majorité soutient le maire (et surtout, ne veut pas déterrer la hache de guerre entre les différents groupes en cas de démission de Perdriau) :
« L’ensemble des élus souhaite exprimer aux Stéphanois leur volonté de poursuivre le travail engagé depuis 2014. »
Nouvelles révélations quelques heures avant un conseil municipal houleux à Saint-Étienne
26 septembre, 6h16
De nouvelles révélations viennent accabler Gaël Perdriau, de la part de France Info cette fois-ci. Le maire de Saint-Etienne est soupçonné de favoritisme : il n’aurait pas respecté la procédure d’appel d’offres pour choisir une entreprise chargée d’organiser des spectacles, dirigée par un couple d’amis dont il est proche.
26 septembre, 14h30
Le 26 septembre se tient le premier conseil municipal stéphanois depuis les révélations de Mediapart. Le conseil se déroule dans une ambiance particulièrement houleuse. Des élus de tous bords demandent avec insistance des explications à Gaël Perdriau tandis que celui-ci se cramponnent désespérément à l’ordre du jour. Campés devant l’hôtel de ville, plusieurs centaines de manifestants réclament sa démission.
Le maire de Saint-Étienne, Gaël Perdriau, évincé des Républicains
11 et 13 octobre
Gaël Perdriau est toujours à son poste de maire de Saint-Etienne et de président de la Métropole. il continue à affirmer qu’il n’a rien à voir avec cette affaire de chantage. Le 11 octobre au soir, les Républicains ont voté à l’unanimité son exclusion définitive du parti, au terme de la procédure lancé le 13 septembre.
Deux jours plus tard, le maire de Saint-Etienne a annoncé sur les réseaux sociaux avoir porté plainte contre Éric Ciotti pour injures publiques et contre son désormais ancien parti pour diffamation.
Des nouvelles révélations censurées sur demande de Gaël Perdriau
21 novembre
Alors que l’affaire Perdriau semblait avoir perdue de son souffle médiatique, Mediapart s’apprêtait à divulguer de nouvelles informations sur le maire de Saint-Étienne. Ces révélations concerneraient « le recours à la rumeur comme instrument politique », à l’encontre de Laurent Wauquiez, président LR de la région Auvergne-Rhône-Alpes
Mais le journal n’a pas pu publier son article car il a reçu un acte judiciaire, de la part du tribunal judiciaire de Paris, lui ordonnant de ne pas rendre publique son enquête. En résumé : il s’agit d’une censure préalable, demandée par le maire de Saint-Étienne par le biais de son avocat. Une décision judiciaire prise dans l’urgence, en quelques jours après que Mediapart ait contacté Gaël Perdriau pour une réaction.
« Mediapart n’était pas informé de cette procédure et l’ordonnance a été prise par un juge sans que notre journal n’ait pu défendre son travail et ses droits », affirme le pure-player, qui souhaite entamer des démarches pour faire annuler la censure.
D’après les informations de Mediapart, les enquêteurs de la police judiciaire de Lyon en charge de l’affaire ont déniché un enregistrement accablant d’une réunion de travail en date du 27 novembre 2017. On y entend le maire de Saint-Etienne menacer Gilles Artigues de diffuser des extraits de la sextape avec laquelle il le fait chanter depuis trois ans déjà, et lui reprocher de comploter dans son dos avec Laurent Wauquiez.
Gaël Perdriau affirme soudainement que Laurent Wauquiez « suce sur le parking des supermarchés des petits garçons ». Interrogé par Mediapart le 18 novembre, le maire de Saint-Etienne a reconnu des propos « grossiers et sans fondement ». Trois heures plus tard, il demandait la censure de l’article.
De son côté Laurent Wauquiez a annoncé son intention de porter plainte pour diffamation contre Gaël Perdriau.
8 décembre
Lors d’un conseil métropolitain houleux, Gaël Perdriau a déclaré, en début de séance, se mettre en « retrait total » de la Métropole de Saint-Étienne. Il ne siégera donc plus au sein du conseil. Il reste cependant, pour le moment, maire de la ville et président de la Métropole.
Au cours de la séance qui a suivi, 60% des élus communautaires ont adopté un vœu appelant Gaël Perdriau à démissionner. C’est la récente censure des dernières révélations de Mediapart qui semble avoir fait basculer les élus de la majorité :
« Le contexte judiciaire pèse lourdement sur notre métropole », surtout depuis que « nous avons assisté avec stupeur à une tentative inédite de censure préalable d’un article de presse (…) « M. Perdriau a perdu toute forme de légitimité d’exercer un mandat, le maintien dans ses fonctions serait une insulte (…) S’il lui reste un soupçon de dignité, il doit quitter ses mandats dans les meilleurs délais, c’est le dernier service qu’il doit rendre aux habitants avant de répondre à la justice », expose notamment le texte du vœu cité par l’AFP.
Le matin même de ce conseil, Le Progrès publiait la première interview accordée par le maire de Saint-Étienne depuis le début de l’affaire. Cette contre-offensive médiatique n’a, manifestement, pas convaincu les élus de la Métropole.
Cet article est une mise à jour d’un article paru le 13 octobre 2022.
Ce lundi 5 décembre, la maire de Strasbourg a annoncé attaquer l’État en justice pour carence dans sa compétence d’hébergement d’urgence, dans un contexte très tendu avec la préfète d’Alsace. Elle appelle les maires d’autres villes à se joindre à son action. Cédric Van Styvendael, maire PS de Villeurbanne, connu comme acteur sur les questions de logement depuis 2009, ne se joindra pas à cette action et nous en explique les raisons.
Plus de 1000 appels au Samu social sans solution de mise à l’abri, des centaines d’enfants à la rue, un hébergement d’urgence totalement saturé et aucun plan froid à l’horizon… dans la métropole de Lyon, le sans-abrisme atteint un point critique particulièrement dans le centre, à Lyon et Villeurbanne. Une situation qu’on retrouve dans les autres métropoles de France.
Lundi 5 décembre, la maire EELV de Strasbourg, Jeanne Barseghian, a lancé un appel aux communes. Elle s’apprête à attaquer l’État en justice, pour sa défaillance en matière de mise à l’abri, et demande à d’autres Villes de se joindre à elle. Une décision qui arrive dans un climat de fort tension avec la préfète d’Alsace, qui l’avait auparavant attaqué devant le tribunal administratif pour forcer l’édile à demander l’expulsion de la place de l’Étoile.
Le maire PS de Villeurbanne, affirme ne pas vouloir s’engager dans cette action et tendre ses relations avec le préfet du Rhône. Questionné par Rue89Lyon, Cédric Van Styvendael adresse plutôt des demandes au gouvernement pour l’ouverture de places et pour la participation des communes dans l’hébergement d’urgence.
Lisez la suite pour 1€
En profitant de notre offre d’essai, résiliable en ligne à tout moment.
Pour accéder à cet article, il faut être abonné. Pourquoi ?
Les informations exclusives, les enquêtes et certains reportages constituent l’édition abonnés de Rue89Lyon. En tant que média indépendant, nos ressources proviennent de nos lectrices et lecteurs abonnés, aucun milliardaire ni groupe bancaire ne nous finance.
Nous demandons à nos lecteurs une faible contribution pour disposer à Lyon d’un média vigie des pouvoirs locaux, capable d’enquêter et de traiter les enjeux locaux en profondeur et dans la durée.
Chaque abonnement compte. Toutes nos recettes sont investies dans un journalisme local indépendant, dont la force et la réactivité dépend directement du nombre d’abonnés actifs.
À Rue89Lyon depuis 2022, aujourd’hui journaliste associée. Enquêter sur l’extrême droite, c’est lutter contre l’extrême droite.
J’écris aussi sur la politique, le sans-abrisme, le logement, les violences sexistes et sexuelles. Pour me filer une info ou me contacter, c’est par là : mallenou@rue89lyon.fr
Semaine de la Fête des Lumières oblige, celle-ci occupe une grande partie de nos sélections de sorties à Lyon. Pour le reste, du théâtre engagé et poétique, un musicien concerné, et un peintre amoureux. Un panorama à compléter de vos suggestions en commentaires.
Que les Lumières soient
On ne va pas vous faire l’affront de vous présenter la Fête des Lumières. Vous connaissez et vous vous y rendrez ou pas, en fonction de votre tolérance à la foule. Car globalement, le schéma sera un peu le même que l’an dernier. Soit des animations illuminées essentiellement concentrées sur la Presqu’île, le Parc de la Tête d’or et, pour les enfants (si tant est qu’il y ait des illuminations exclusivement pour adultes), le Parc Sergent Blandan.
Une trentaine d’artistes seront présents, comme l’an dernier, mais davantage concentrés sur l’Europe de la création lumineuse. Avec pas mal d’artistes inédits à la Fête, comme les duos Onionlab (Espagne) ou Studio Toer (Pays-Bas). À voir également parmi ces nombreuses propositions, le spot toujours prisé de la cathédrale Saint-Jean, confié au mapping génératif de l’Espagnol Filip Roca. Et les Inooks (parents des Anookis) qui joueront (et pas qu’un peu) avec les œuvres du Musée des Beaux-Arts aux Terreaux.
Fête des Lumières, du 8 au 11 décembre sur la presqu’île, au Parc de la Tête d’or et au Parc Sergent Blandan.
Fête des Lumières : Grand Mix au Musée des Beaux-Arts, place des Terreaux. Photo : Inooks
Sapes et secousses à Lyon
Fête des Lumières, toujours. À priori, la sapologie (l’art de de se vêtir revendiqué par certains congolais) n’a pas grand-chose à voir avec l’événement. Sauf dans le cas du Bal Lumière aux Subs. Où les Ateliers des Artistes ambianceront (danseurs et musiciens) le public en l’initiant à cette pratique. De la Rumba congolaise, des tenues hautes en couleurs, ces deux soirées obligatoirement intitulées Sapés comme jamais seront lumineuses. Les deux jours suivants, le collectif A/R prendra le relais avec Shake Shake Shake, à base de danse, musique, et lumière forcément. 6 musiciens et 13 danseurs se colleront à l’affaire. Une belle manière de vivre les dernières heures du Kraken qui abritera l’événement. Et sera démonté dans les jours suivants pour être, en partie, recyclé à la Duchère.
Le Bal Lumière, les 8, 9 (Sapés comme jamais), 10 et 11 décembre (Shake Shake Shake)
Bal Lumière. Shake Shake Shake. Photo : Paul Bourdrel
Autour du monde réel
Ça ne fait pas de mal de se coltiner au monde réel de temps en temps. Eh bien avec Dominique A, on est servis. Le chanteur de Provins entame en effet une tournée baptisée Le Monde réel, en écho logique à l’album du même titre paru cette année. Un disque surprenant, même pour Dominique A, aux arrangements volontiers grandioses et cinématographiques sur une thématique un rien plombante – mais pour un résultat rassérénant malgré tout : le délitement et la fin à venir du monde. Cela donne un album sublime et des concerts à venir qui promettent de l’être tout autant.
Un événement très attendu que cette incursion du metteur en scène David Murgia dans le théâtre politique d’Ascanio Celestini, à la symbolique forte.
La première pièce, Laïka, un monologue puissant (interprété par David Murgia lui-même) accompagné à l’accordéon, met en scène un messie revenu sur terre pour rencontrer l’humanité du XXIe siècle, se confrontant rapidement à la réalité des laissés pour compte.
Pueblo est le deuxième volet d’une trilogie de Celestini, que les deux hommes, auteur et metteur en scène, font passer, sur un parking de supermarché, du statut de clochards célestes à celui d’anges de lumières. Un must-see de cette fin d’année.
Laïka et Pueblo, jusqu’au 17 décembre au Théâtre des Célestins.
Nature, peinture
À la question impossible : qui est le plus grand peintre français de l’histoire, il serait tout à fait possible de répondre : Poussin. D’ailleurs, c’est l’avis d’un certain nombre de spécialistes. L’une des raisons pourrait résider dans le fait que derrière un classicisme proche de l’absolu, le peintre cachait un certain intérêt (une obsession?) pour le sensuel, l’érotisme et pour tout dire le salace. Le tout habilement camouflé sous un vernis mythologique convoquant souvent Les Métamorphoses d’Ovide. C’est cet aspect -qui n’est pas dénué de sel- de l’œuvre de Poussin que propose de mettre en lumière le Musée des Beaux-Arts, à travers pas moins d’une quarantaine d’œuvres du maître.
Deux membres du collectif « Fermons les locaux fascistes » ont été agressés ce lundi 5 décembre par des militants d’extrême droite lors d’une opération de tractage dans le Vieux Lyon. L’une des victimes, âgée de 18 ans, a été gravement blessée à la tête.
« Je pense qu’ils voulaient me tuer et pas simplement m’envoyer à l’hôpital. »
Cet article fait partie de l’édition abonnés. Pour lire la suite, profitez d’une offre découverte à 1€. Contribuez à consolider un média indépendant à Lyon, en capacité d’enquêter sur les enjeux locaux.
C’est déjà l’esprit Noël : vous pouvez faire un don à Rue89Lyon ! Notre journal est un média local indépendant, financé essentiellement par les abonnements, la publicité et la diffusion des annonces légales. Si vous souhaitez nous aider à poursuivre l’aventure, vous pouvez le faire en faisant un don, défiscalisable.
Rue89Lyon connaît aujourd’hui une nouvelle phase de développement avec : une rédaction renouvelée et réorganisée (on vous la présente ici), de nouveaux projets d’enquêtes (on vous en dit plus en janvier) et un modèle économique axé essentiellement sur les abonnements (vous l’avez sans doute remarqué avec la multiplication des articles réservés aux abonné·es).
Mais après onze années d’existence, notre journal reste un média local à la santé économique fragile. Nous lancerons en début d’années une campagne d’abonnements au cours de laquelle nous reviendrons sur les difficultés économiques que nous traversons actuellement.
Pour soutenir Rue89Lyon et nous aider à continuer à vivre, vous pouvez nous faire un don. Rue89Lyon bénéficie du statut de média d’informations politiques et générales (IPG). À ce titre, il peut recevoir des dons défiscalisés dans le cadre de l’aide au pluralisme de la presse. Voici comment nous aider.
Notre rédaction est composée de cinq journalistes permanents et d’une dizaine de journalistes indépendant·es pigistes. Rue89Lyon ne dépend d’aucun groupe de presse. Sa société éditrice, Six Neuf Médias, est la propriété des journalistes co-fondateurs de Rue89Lyon.
En tant que membre du Syndicat de la presse indépendante (Spiil), Rue89Lyon utilise les services de l’association J’aime L’info, reconnue d’utilité publique, pour recevoir et reverser les dons.
Chaque donateur particulier bénéficie d’une réduction d’impôt de 66 % du montant de ses dons, dans la limite de 20 % du revenu imposable. Il reçoit un reçu fiscal émis par J’aime l’info.Chaque entreprise ou société donatrice peut déduire jusqu’à 60% du montant de son don de ses impôts sur le revenu ou sur les sociétés, dans la limite de 5 pour mille de son chiffre d’affaires hors taxe (voir le mécénat d’entreprise).
Si le paiement par carte bancaire ne vous convient pas, vous pouvez choisir de donner par chèque ou par virement SEPA. Il faut adresser les paiements à J’aime L’info pour qu’ils soient éligibles à une déduction fiscale, en n’oubliant pas de mentionner que vous souhaiter aider Rue89Lyon :
J’aime L’info
226 rue Saint-Denis
75002 Paris
RIB : FR1240031000010000388072S04
BIC : CDCGFRPPXXX
Cette succession de partenaires garantit aux donateurs un processus sécurisé, à la fois sur les plans techniques et légaux.
Nous sommes à votre disposition au 09 50 24 41 69 aux heures de bureau pour vous accompagner ou vous expliquer ce processus de donation.
Toute l’équipe de Rue89Lyon vous remercie pour votre soutien et votre confiance.
Faire un don à Rue89Lyon. Photo d’illustration. CC André Taissin/Unsplash
Dans un arrêté pris ce lundi 5 décembre, la préfecture du Rhône a interdit la manifestation des identitaires organisée le 8 décembre à Lyon. Comme chaque année, ils doivent rejoindre la traditionnelle montée aux flambeaux, dans un cortège appelé « Lugdunum suum ».
Chaque année, à l’occasion du 8 décembre, et pour « rendre hommage à la Vierge Marie », l’association diocésaine de Lyon organise une procession au flambeau de la place Saint-Jean à la basilique de Fourvière. Un évènement qu’elle déclare en préfecture.
Comme chaque année, aussi, depuis 15 ans, l’extrême droite lyonnaise appelle à rejoindre cette procession dans un cortège appelé « Lugdunum suum ». En 2022, l’évènement a été annoncé sur les réseaux sociaux des Remparts de Lyon, groupe identitaire lyonnais, mais n’a pas été déclaré en préfecture. Le collectif appelle à poursuivre la soirée à La Traboule, bar du Vieux Lyon, le QG des identitaires et siège de l’association dissoute Génération identitaire.
Ce lundi 5 décembre, pour interdire la manifestation des identitaires, le préfet du Rhône a pris un arrêté, placardé à l’entrée de la préfecture, le jour où se tenait une conférence de presse sur la sécurité de la Fête des Lumières.
Affrontement, xénophobie, trouble à l’ordre public… les raisons de l’interdiction du 8 décembre des identitaires à Lyon
Pour justifier de cette interdiction, la préfecture évoque plusieurs éléments. D’abord, celle de la mobilisation des forces de police pour la Fête des Lumières, mais aussi «le risque sérieux de troubles à l’ordre public que peut générer cette manifestation non déclarée dans le contexte actuel de confrontation récurrente avec la mouvance d’ultra-gauche et en raison de la forte possibilité d’une contre-manifestation».
L’arrêté évoque ensuite les récentes violences de l’extrême droite à Lyon. Il mentionne notamment la manifestation du 21 octobre, en hommage à Lola, organisée par les identitaires, jour même de l’anniversaire de la Traboule.
« Lors de ce rassemblement (…) [auquel] des membres du collectif les Remparts ont participé, de nombreux slogans xénophobes et contraires aux valeurs républicaines ont été scandés », indique l’arrêté.
Quel effet de l’interdiction de la montée aux flambeaux des identitaires le 8 décembre ?
Cette interdiction survient alors que nombre d’élus locaux, associations et syndicats demandent la fermeture de La Traboule et l’Agogé (salle de boxe des identitaires). Les quatre députés Nupes du Rhône et le maire de Lyon s’étaient adressés au gouvernement ces derniers mois, après plusieurs épisodes de violences.
Pour autant, l’interdiction de manifester sera-t-elle appliquée ? La procession de l’Association diocésaine de Lyon n’est, elle, pas interdite, et pourra accueillir les identitaires. Si tant est qu’ils ne se constituent pas en cortège identifié, et encore… Depuis 2013, cette manifestation fait régulièrement l’objet d’interdiction mais les militants d’extrême droite défilent malgré tout. Le contexte de violences et de pression politique de cette fin d’année 2022 va-t-il changer la donne ?
Les identitaires pourraient aussi à nouveau s’attaquer à cet arrêté devant le tribunal administratif. En 2017 et 2019, ils avaient avaient eu gain de cause. En 2019, le tribunal avait estimé que « le préfet avait commis une erreur d’appréciation en estimant que celle-ci constituait un « défilé revendicatif ».»
Les identitaires avaient également contesté l’interdiction de 2018 mais avaient été déboutés par la justice administrative :
« Le tribunal relève qu’au cours de l’année 2018 des confrontations ont eu lieu entre les militants [du mouvement d’extrême droite et ceux de la mouvance d’ultra-gauche] et que des provocations ont opposé les deux camps dans les jours précédant l’interdiction. Le tribunal en déduit que la marche culturelle présentait un risque de trouble à l’ordre public.»
À Rue89Lyon depuis 2022, aujourd’hui journaliste associée. Enquêter sur l’extrême droite, c’est lutter contre l’extrême droite.
J’écris aussi sur la politique, le sans-abrisme, le logement, les violences sexistes et sexuelles. Pour me filer une info ou me contacter, c’est par là : mallenou@rue89lyon.fr
Le collectif Jamais sans toit recense 281 enfants sans-abri dans la métropole de Lyon ce lundi 5 décembre. Ils veulent alerter sur cette situation à l’occasion de la Fête des Lumières, du 8 au 11 décembre. Près d’une vingtaine d’établissements sont occupés dans la métropole de Lyon.
Alors que les préparatifs de la Fête des Lumières, temps fort du tourisme à Lyon, se terminent, le collectif Jamais sans toit continue de compter. 281. C’est le nombre d’enfants sans-abri dans la métropole de Lyon, alors que l’hiver s’installe. Ils seraient 136 à Lyon et 74 à Villeurbanne.
« Au-delà de la féérie, des centaines d’enfants vivent dans des conditions indignes et dangereuses. L’envers du décor doit être dévoilé : ces enfants sont abandonnés par l’État qui a l’obligation légale de protéger les plus démunis, mais qui n’assume pas sa mission de mise à l’abri. Nous disons à nouveau que la générosité citoyenne a ses limites et ne peut se substituer plus longtemps au principe de solidarité inscrit dans la loi », soutient le collectif.
Jamais sans toit soutient les comités mobilisés dans les écoles de ces enfants. Depuis la rentrée 2022, 17 000 euros auraient été dépensés pour payer des nuitées à l’hôtel à ces élèves et leurs familles, suite à une mobilisation citoyenne pour remplir des cagnottes.
Une manifestation pour les enfants sans-abri de l’école Renan à Villeurbanne, en décembre 2021.Photo : MA/Rue89Lyon
Un rassemblement de soutien aux enfants sans-abri de la métropole de Lyon
Ce jeudi 8 décembre, alors que Jamais sans toit sera reçu par le maire PS de Villeurbanne, Cédric Van Styvandael, le collectif appelle à un rassemblement devant l’hôtel de Ville de la commune. Une délégation doit aussi être reçue le 6 décembre par le président EELV de la Métropole de Lyon, Bruno Bernard.
Pour rendre visible la situation de ces enfants, Jamais sans toit propose un « parcours » alternatif aux animations de la Fête des Lumières. Dans la Métropole, 17 écoles et un collège sont occupés pour mettre à l’abri 83 élèves et leurs familles. Cela représente un quart des enfants recensés par le collectif.
Avant le 8 décembre, certains comités de ces établissements organisent un goûter et une vente de luminions. Tous tendront aussi une banderole lors de la Fête des Lumières, avec pour inscription « Faire la lumière sur le scandale des enfants à la rue ».
Carte réalisée par le collectif Jamais sans toit, qui recense les écoles occupées en date du 5 décembre dans la Métropole de Lyon, pour héberger des enfants sans-abri.
Sans-abri à Lyon : un hébergement d’urgence saturé
Ces enfants et leurs familles, quelque soit leur nationalité et leur statut, devraient être hébergés par l’État. C’est la préfecture qui à la compétence de l’hébergement d’urgence. La Métropole de Lyon est, elle, en charge de la protection de l’enfance. Problème : les places sont déjà toutes occupées dans le Rhône, et les personnes hébergées le sont de plus en plus souvent sur des périodes longues.
Du fait d’une nouvelle politique nationale du « logement d’abord », le parc d’hébergement d’urgence s’était étoffé dans le Rhône depuis 2021. En 2022, 7886 places de mise à l’abri étaient disponibles dans le Rhône, contre environ 6500 en 2020. En miroir, selon nos informations, 1242 personnes restaient sans solution après avoir appelé le 115, service d’hébergement d’urgence, dans le Rhône début octobre.
La situation reste très critique et le projet de loi de finance prévoyait même une fermeture de 430 places dans le département. Le gouvernement a finalement rétropédalé sous la pression des associations, dont Jamais sans toit. Pour autant, cette politique du « logement d’abord » a aussi signé la fin des ouvertures de places en période froide. À l’approche de l’hiver, les perspectives manquent pour les enfants sans-abri de Lyon.
À Rue89Lyon depuis 2022, aujourd’hui journaliste associée. Enquêter sur l’extrême droite, c’est lutter contre l’extrême droite.
J’écris aussi sur la politique, le sans-abrisme, le logement, les violences sexistes et sexuelles. Pour me filer une info ou me contacter, c’est par là : mallenou@rue89lyon.fr
[Info Rue89Lyon] Dans les Pentes de la Croix-Rousse, le rachat d’un immeuble par un fonds d’investissement parisien spécialisé dans l’immobilier, place du Griffon, a créé de nombreuses tensions. Entre les départs difficiles de locataires et un chantier compliqué, l’opération pose question. Elle participe, en tout cas, à la gentrification du quartier. Enquête.
C’est un sujet de crispation qui remonte à l’été 2021. Sur la petite place du Griffon, au bas des Pentes de la Croix-Rousse (Lyon 1er), des travaux ont suscité l’énervement des habitants et commerçants. Dans la Petite rue des Feuillants, même les piétons ont râlé sur les difficultés à circuler dans une rue souvent saturée par les véhicules blancs de sociétés de travaux.
À certains moments, le stationnement de ces mêmes véhicules devant la porte d’entrée de la boutique l’Archichouette a rendu à moitié fou le gérant du magasin. Une situation qui a pour origine le rachat de l’immeuble entier situé au numéro 3 de la place du Griffon par Eternam, un fonds d’investissement parisien, spécialisé dans l’immobilier.
Le rachat d’un immeuble par un fonds d’investissement parisien crée des tensions en bas des pentes de la Croix-Rousse.Photo : PL/Rue89Lyon.
Lisez la suite pour 1€
En profitant de notre offre d’essai, résiliable en ligne à tout moment.
Pour accéder à cet article, il faut être abonné. Pourquoi ?
Les informations exclusives, les enquêtes et certains reportages constituent l’édition abonnés de Rue89Lyon. En tant que média indépendant, nos ressources proviennent de nos lectrices et lecteurs abonnés, aucun milliardaire ni groupe bancaire ne nous finance.
Nous demandons à nos lecteurs une faible contribution pour disposer à Lyon d’un média vigie des pouvoirs locaux, capable d’enquêter et de traiter les enjeux locaux en profondeur et dans la durée.
Chaque abonnement compte. Toutes nos recettes sont investies dans un journalisme local indépendant, dont la force et la réactivité dépend directement du nombre d’abonnés actifs.
Journaliste lyonnais fan de l’Ouest, je suis à Rue89Lyon depuis 2020. Aujourd’hui associé et directeur de publication, je couvre les questions sociales mais aussi écologiques (pollutions industrielles, scandale des perfluorés). Le travail, c’est la santé, à condition que le droit soit respecté. Un œil politique sur le Rhône. Pour me laisser une info, c’est ici plemerle@rue89lyon.fr.