Comedy club, bars, cafés-théâtres… Lyon ne manque pas de lieux où aller voir un plateau de stand-up. Rue89Lyon passe à la loupe cette scène lyonnaise en pleine expansion, différente du milieu de l’humour parisien, mais qui n’a rien à lui envier.
C’est au détour d’une conversation sur divers humoristes parisiens que la question nous est venue : mais au fait, à Lyon, le stand-up ça donne quoi ? Pas si facile de s’y retrouver dans les différents « plateaux », ces soirées où les humoristes défilent sur une scène, ou dans les spectacles proposés.
La scène lyonnaise fourmille depuis la fin du dernier confinement, avec de nouveaux lieux et nouveaux humoristes qui émergent. Alors, nous nous sommes lancés dans une enquête pour en savoir plus sur ce milieu à Lyon.
Le Comedy club de Villeurbanne : centre de formation du stand-up à Lyon
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J’écris aussi sur la politique, le sans-abrisme, le logement, les violences sexistes et sexuelles. Pour me filer une info ou me contacter, c’est par là : mallenou@rue89lyon.fr
Alors qu’une pétition fait des remous au sud de Gerland (Lyon 7e), la Ville continue de déployer sa politique vis-à-vis de la prostitution. Se voulant moins répressive, elle se matérialise notamment, selon nos informations, par le vote de l’octroi d’une subvention à l’association Cabiria au prochain conseil municipal. Si les arrêtés municipaux sont toujours en place, la grande chasse aux prostituées des camionnettes du temps de Gérard Collomb semble se calmer. Analyse.
Il y a encore peu, c’est le type d’information qui aurait mobilisé immédiatement les forces de l’ordre. Depuis début novembre, une pétition contre la présence de prostituées à côté de la plaine des jeux à Gerland (Lyon 7e) tourne sur les réseaux. Ayant rassemblé plus de 3 000 signatures, elle a de nouveau mis la focale médiatique sur les prostituées exerçant en camionnette, rue Jean-Bouin.
Préservatifs usagés, problèmes de drogues… Les parents de jeunes sportifs de la plaine des jeux et les présidents des clubs s’inquiètent de la présence des camionnettes et font valoir des intrusions sur les terrains de sport la nuit.
Sous Gérard Collomb, la question aurait été réglée rapidement. L’ancien maire de Lyon était particulièrement répressif vis-à-vis des prostituées. À travers des arrêtés municipaux, dès le début de son premier mandat, il les avait chassées du centre-ville puis de Perrache. Installées à Gerland dans des camionnettes, ces femmes subissaient des interventions régulières des polices nationale et municipale. Sommées de quitter la ville, les prostituées voyaient leur camionnette verbalisée voire enlevée par la fourrière.
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Journaliste lyonnais fan de l’Ouest, je suis à Rue89Lyon depuis 2020. Aujourd’hui associé et directeur de publication, je couvre les questions sociales mais aussi écologiques (pollutions industrielles, scandale des perfluorés). Le travail, c’est la santé, à condition que le droit soit respecté. Un œil politique sur le Rhône. Pour me laisser une info, c’est ici plemerle@rue89lyon.fr.
En octobre 2022, Naïm, figure de quartier à Vaulx-en-Velin, témoignait auprès de Rue89Lyon de violences policières lors d’un contrôle de police en 2020. C’est pourtant lui qui s’est retrouvé devant la justice le 14 octobre dernier, accusé d’outrage, rébellion et menaces de mort envers cinq policiers. Le verdict est tombé ce vendredi.
Associatif engagé à Vaulx-en-Velin et figure engagée dans le rapprochement police-population, Naïm avait dû se défendre devant le tribunal judiciaire de Lyon. Le jeune Vaudais de 25 ans était accusé d’outrage, rébellion et menaces de mort par cinq policiers de Vaulx-en-Velin, lors d’un contrôle de police qui remonte au 6 janvier 2020.
Naïm, lui, dénonçait des violences policières mais sa plainte a été classée sans suite en octobre 2022. Pourtant, l’enquête des policiers, à charge contre lui, présentait des incohérences. Une ligne de défense que ses avocats avaient tenue lors du procès, le 14 octobre dernier, pour tenter d’obtenir sa relaxe.
Ce vendredi 25 novembre, le jeune Vaudais a finalement été condamné à une amende de 600 euros pour rébellion et menaces de mort, mais relaxé des faits d’outrage.
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Les professionnels du secteur social ont choisi ce mardi 29 novembre pour défendre leurs métiers, dans le cadre d’une journée de mobilisation nationale. À Lyon, une manifestation aura lieu dans le 3e arrondissement, à l’appel de l’intersyndicale du Rhône.
À l’issue des 9e « Rencontres nationales du travail social en lutte » qui se sont tenues les 8 et 9 octobre dernier en région parisienne, des collectifs rassemblant des professionnels et étudiants de toute la France ont appelé à une large mobilisation le 29 novembre. À Lyon, l’intersyndicale du Rhône, qui rassemble la CGT, Sud Santé Sociaux et la CGT, a décidé de se joindre au mouvement.
L’intersyndicale du social était présente le 29 septembre 2022 lors de la manifestation contre l’inflation à Lyon.Photo : OM/Rue89Lyon
1700 euros bruts pour un éducateur de la fonction territoriale
Les professionnels du social dénoncent le manque de moyens alloués par le gouvernement au secteur social et médico-social, que ce soit dans la protection de l’enfance, le secteur du handicap, l’insertion, ou encore la formation des travailleurs sociaux.
Ils et elles demandent, entre autres, une embauche massive de personnel supplémentaire dans tous ces secteurs, l’extension de la prime Ségur à tous, et une revalorisation de leurs salaires de l’ordre de 600 euros bruts au minimum. Pour exemple, un assistant socio-éducatif (éducateur spécialisé, assistant social…) de la fonction publique territoriale touche actuellement 1700 euros bruts par mois.
Une manifestation des professionnels du social devant l’Hôtel de la Métropole de Lyon
Ce mardi, une manifestation partira à 11h30 de l’Hôtel de la Métropole de Lyon, rue du Lac, pour rejoindre la place Guichard, dans le 3e arrondissement. S’ensuivra une assemblée générale à la Bourse du travail.
Les professionnels du social appellent à une large mobilisation ce mardi, incluant les étudiants en formation et même toute la population :
« L’action sociale, le médico social et la santé sont l’affaire de toutes et tous ! »
Ce jeudi 24 novembre, la présidente du tribunal correctionnel est allée au delà des réquisitions du procureur dans l’affaire Arthur Naciri. Dans ce dossier emblématique des violences policières à Lyon, elle a condamné les deux agents ayant frappé le jeune homme, en décembre 2019, à douze mois de prison avec sursis. L’avocat des deux policiers a annoncé vouloir faire appel.
Presque trois ans après les faits, difficile de savoir s’il faut se réjouir, ou non. Ce jeudi 24 novembre, Arthur Naciri ne sait pas quel visage afficher à la sortie de la salle d’audience du tribunal correctionnel de Lyon.
« C’est pas encore fait, mais ça rend heureux, reconnaît-il devant les journalistes. La justice a pris en compte nos demandes. Elle a montré que les policiers ne sont pas au-dessus des lois. »
Après bien des doutes, la présidente a finalement donné raison à la partie civile. Elle a reconnu les deux policiers de la brigade anti-criminalité (BAC) de Lyon, Jérémy M et Sylvain P, coupables de faits de violences volontaires ayant entrainé une ITT supérieure à huit jours, sur la personne d’Arthur Naciri. Avec comme circonstance aggravante leur fonction de policiers, personnes dépositaires de l’autorité publique.
Moins attendu, le tribunal correctionnel de Lyon a estimé qu’il s’agissait d’une scène unique de violences. Un élément qui a poussé la juge à condamner les deux agents à douze mois de prison avec sursis. En ce sens, la présidente est allée plus loin que le parquet. Lors de l’audience du 22 septembre, le procureur de la République avait requis dix mois de prison avec sursis.
Elle a également condamné les policiers à verser 10 000 et 9 646 euros à Arthur Naciri, pour les dommages corporels et moraux causés par leurs violences. Ce chiffre pourrait être plus important, après de nouvelles expertises sur l’état de santé du jeune homme.
À Lyon, un jugement longtemps attendu pour une affaire de violences policières symbolique
Ce premier délibéré était attendu de longue date. Renvoyé et reporté à quatre reprises, le procès se faisait attendre depuis le 10 décembre 2019. Ce jour-là, Arthur Naciri, 23 ans au moment des faits, avait été victime d’un matraquage de la part de plusieurs policiers, en marge d’une manifestation contre la réforme des retraites. Bilan : une bouche ensanglantée et neuf dents brisées.
Grâce aux photos révélées par Rue89Lyon et via des vidéos tournées ce jour-là, une enquête avait pu être menée.
Lors des manifestations contre la loi de sécurité globale, l’affaire était devenue un symbole. Elle avait montré qu’il était possible d’ouvrir des enquêtes sur des policiers, lorsque ceux-ci ont été filmés. Aujourd’hui, elle montre qu’il est aussi possible de les condamner.
« C’est bien la preuve qu’on a besoin de ces images », appuie Arthur.
Arthur Naciri, quelques minutes après avoir été passé à tabac par des CRS place Bellecour. Crédit : Bastien Doudaine.
Violences policières sur Arthur Naciri : un appel et des questions
Des questions restent en suspens. En elle-même, cette condamnation n’entraine pas une suspension des agents. Bien qu’ils ne soient plus sur le terrain, ils exercent toujours au sein de la police. Jérémy M est brigadier-chef et Sylvain P est devenu formateur.
Quelles décisions prendra leur hiérarchie ? Lors du procès, le 22 septembre, les deux agents avaient expliqué avoir reçu un blâme, non appliqué alors. Il leur était reproché de ne pas avoir fait remonter les blessures d’Arthur Naciri à leur hiérarchie.
Autre point d’interrogation : seuls deux policiers ont comparu devant la justice, sur les six présents au moment des faits.
Un élément que compte bien rappeler Laurent-Franck Liénard. Dans une défense inattendue, l’avocat des policiers avait misé sur le fait qu’il était impossible d’identifier le fonctionnaire ayant brisé les dents d’Arthur. Il avait alors demandé la relaxe de ses clients, évoquant une brebis galeuse qui refuserait de se dénoncer. Sa stratégie a échoué.
« Il fallait les mettre tous devant la barre, et pas seulement ces deux agents », grogne-t-il.
Pour Laurent-Franck Liénard, cette décision « n’a pas de sens ». Il a annoncé dès la sortie du tribunal sa volonté de faire appel. L’affaire n’est donc pas terminée. Rendez-vous prochainement au palais de justice des 24 colonnes.
Journaliste lyonnais fan de l’Ouest, je suis à Rue89Lyon depuis 2020. Aujourd’hui associé et directeur de publication, je couvre les questions sociales mais aussi écologiques (pollutions industrielles, scandale des perfluorés). Le travail, c’est la santé, à condition que le droit soit respecté. Un œil politique sur le Rhône. Pour me laisser une info, c’est ici plemerle@rue89lyon.fr.
Depuis avril 2021, des demandeurs d’asile et des réfugiés s’installent sous des tentes sur la place de Milan, près de la gare Part-Dieu à Lyon. Les associations dénombrent aujourd’hui près de 85 tentes et lancent un cri d’alarme pour que ces personnes soient relogées. En creux, cette situation révèle un changement de politique de la Métropole et de la Ville de Lyon, qui ne chassent plus les tentes et les personnes sans-abri.
Il pleut des cordes ce mercredi après-midi de novembre, sur la place de Milan. Quelques hommes se pressent sous les arches qui bordent ce lieu, où leurs tentes sont installées. Alors que l’on fait le tour de cette place, un homme assis dans une chaise de camping nous tend un parapluie.
« C’est la première fois de ma vie que je vis dehors », témoigne Oumar (le prénom a été changé) venu de Guinée-Conakry, et déjà passé par l’Allemagne et l’Espagne. « J’ai demandé l’asile, mais jusqu’à présent on ne m’a pas donné de logement », précise-t-il. Pourtant, son statut devrait lui permettre d’accéder à un hébergement en Cada (Centre d’accueil des demandeurs d’asile), sur décision de l’Office français de l’immigration et de l’intégration (l’OFII).
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Trois événements sont organisés à Lyon contre les violences sexistes et sexuelles à l’encontre des femmes. Deux mobilisations auront lieu vendredi 25 novembre et une manifestation le samedi 26 novembre.
Les associations se mobilisent de nouveau contre les violences faites aux femmes cette fin de semaine, les 25 et 26 novembre à Lyon. Depuis le 1er janvier 2022, 121 femmes ont déjà été assassinées par leur conjoint ou ex-conjoint en France, d’après le dernier décompte de l’association NousToutes le 22 novembre. Un chiffre qui aurait pu être évité. Selon Noustoutes, 65 % des femmes assassinées avaient pris contact avec la justice.
Deux événements ce vendredi à Lyon pour dénoncer « l’inaction de la justice »
Pour en mettre en lumière cette « inaction de la justice », des militantes du Planning familial du Rhône commenceront cette journée de mobilisation du vendredi 25 novembre par un happening sur la place de la Comédie.
Le lieu n’a pas été choisi au hasard : d’un côté, le commissariat du 1er arrondissement de Lyon ; de l’autre, l’Hôtel de ville.
En début de soirée, le comité local du collectif féministe #Noustoutes organisera un « die In » (un moment où les personnes sont allongées sur le sol), sur les marches du palais de justice des 24 colonnes (Lyon 5e).
L’image parle d’elle même. Là aussi, l’objectif est de dénoncer les défaillances de l’Etat et du système judiciaire dans la prise en charge des affaires de violences dans le couple, débouchant parfois sur des féminicides.
Cortège du collectif des droits des femmes 69 lors de la manifestation du 8 mars 2022 à Lyon.Photo : Facebook Collectif droits des femmes 69
À Lyon, un large appel pour une mobilisation contre les violences faites aux femmes ce samedi
Après ces actes symboliques, une mobilisation plus large est prévue dans la journée de samedi 26 novembre. Filactions, Impact, #Noustoutes Rhône, le Planning familial 69, Femmes Solidaires, Collectif Me Too Lyon, etc. Une dizaine de collectifs et d’associations, associés à des syndicats (FSU 69, UD CGT 69) et des partis politiques (NPA, Ensemble, PCF du Rhône, PS du Rhône, EELV Lyon, PG 69) appellent au rassemblement pour lutter contre ces violences.
Sexisme au quotidien, viol, atteinte au droit à l’avortement, harcèlement sexuel… Les formes de ces violences peuvent être variées. Le mot d’ordre, par contre, est le même pour tous : « Lutter ensemble contre toutes les violences sexistes et sexuelles partout dans le monde. »
Le rendez-vous est donné à 14 h, place Bellecour. Il sera suivi de prises de parole avant un départ de la manifestation à 15 h. Pour marquer cet événement, les manifestants sont invités à venir habiller en violet.
Une quarantaine de footballeuses de Lyon et sympathisantes des associations Débuteuses et Lyonnasses ont organisé un match de foot place des Terreaux, ce mardi 22 novembre au soir, en même temps que celui qui opposait la France à l’Australie. Un moyen pour elles de dénoncer les atteintes aux droits humains lors de la coupe du monde de foot au Qatar.
« Je pense c’est bien de marquer en gros ‘Coupe de la corruption’ », s’exclame une footballeuse des Débuteuses, tandis qu’une Lyonnasse s’applique à dessiner des gouttes de sang dégoulinant d’une autre pancarte, sur laquelle on peut lire « Fifa tue ».
Dans les caves de l’Alternatibar (Lyon 1er), les footballeuses sont pour la plupart déjà en tenue. Elles ne prêtent pas attention aux vapeurs de peinture, saturant l’atmosphère, penchées sur leurs pancartes. Sonia, présidente des Lyonnasses, commente :
« Nous souhaitons marquer notre désaccord profond avec cette vision du football. »
Anissa, présidente côté Débuteuses, renchérit :
« On essaye de nous dire que le football n’est pas un objet politique, on est là pour rappeler que si. »
À Lyon, les Lyonasses et Débuteuses ont préparé les pancartes pour le match de foot contre la coupe du monde au Qatar.Photo : LS/Rue89Lyon
Contre la coupe du monde au Qatar : le football militant s’organise à Lyon
Les deux associations souhaitent apostropher les Lyonnais en montrant qu’il existe un autre football que celui de cette coupe du monde. « On porte des valeurs de sororité, de partage, de justice sociale », énumère une joueuse entre deux pancartes. Une autre de poursuivre :
« Le football ça peut être autre chose que du sang sur les mains et du fric dans les poches. »
Homophobie, sexisme, travail forcé entraînant la mort, désastre environnemental… Les accusations contre cette coupe du monde sont nombreuses. C’est pour ces raisons qu’elles s’y opposent.
Créées presque simultanément en 2018, les Débuteuses et les Lyonnasses ont pourtant vu le jour sans se concerter. Chaque association est partie du constat qu’il manque d’espaces « safe » pour jouer au foot. Par cela, elles entendent des lieux où les joueuses femmes ne sont pas considérées comme des footballeuses de seconde zone, et où la lesbophobie et la transphobie n’ont pas leur place.
« On est ouvertes à tous et toutes, sauf les hommes cisgenres [en opposition à transgenres]. Quelque soit ton niveau », précise Anissa.
« On remet aussi en question la culture des clubs de football »
Aujourd’hui, chaque association de football loisir compte une cinquantaine de joueuses régulières. Les Débuteuses s’entraînent au stade de Gerland (Lyon 7e) tandis que les Lyonnasses se retrouvent au stade Marc-Vivien Foé (Lyon 3e), ainsi qu’au stade René-Baillieu (Lyon 4e). Des créneaux acquis parfois difficilement auprès des mairies d’arrondissement, qui auraient préféré qu’elles s’intègrent dans un club déjà existant :
« Le problème c’est qu’on remet aussi en question la culture des clubs de football ; où les équipes féminines ne sont jamais prioritaires et où le coaching est parfois misogyne et autoritaire », précise Sonia.
À Lyon, Anissa donne les consignes avant de partir pour le match de foot organisé contre la coupe du monde au Qatar.Photo : LS/Rue89Lyon
Aux Débuteuses et aux Lyonnasses, la tâche de coacher incombe souvent à une personne, cependant il n’existe pas de hiérarchie entre les joueuses. Autre différence majeure avec les clubs : pas de groupes de niveau ou de sélection en début d’année.
« Beaucoup de nos joueuses débutantes n’osaient pas s’essayer au football parce qu’elles se pensaient trop nulles, ou qu’il était trop tard pour apprendre », ajoute Sonia.
« On doit gueuler pour se faire respecter »
Des écarts de niveau qui ne posent aucun problème aux joueuses plus expérimentées, comme Sarah, 26 ans, qui a joué en semi professionnel. « Aux Débuteuses, j’ai créé des liens très fort, alors qu’avant c’était vraiment la compèt’ », indique-t-elle.
Pour d’autres, c’est aussi l’occasion de prendre une revanche sur leurs jeunes années dans le foot, émaillées de comportements sexistes. Elles sont nombreuses à avoir passé la majeure partie de leurs « années club » en mixte, à l’image d’Eva. Elle raconte :
« J’étais du côté de Grenoble, on était seulement deux filles dans l’équipe. Les premières années ça allait, mais à partir de l’adolescence les mecs sont devenus insupportables. Ils ne me passaient plus la balle, ne supportaient pas que je marque. »
Un mépris auquel les footballeuses ne coupent toujours pas, malgré leurs efforts pour se distancier des joueurs masculins :
« Aux Débuteuses, notre créneau est le mardi de 17h45 à 19h45. Les mecs d’avant ont du mal à nous laisser la place, et ceux d’après commencent souvent à s’entraîner alors que nous n’avons pas fini. On doit gueuler pour se faire respecter. »
À Lyon, le match de foot contre la coupe du monde au Qatar s’est déroulé dans l’obscurité place des Terreaux.Photo : LS/Rue89Lyon
À Lyon : « Le football participe à bafouer tous les droits humains au Qatar »
« Gueuler pour se faire respecter », des habitudes prises par les militantes féministes qui se sont approprié la place des Terreaux sans difficulté après la séance de création de pancartes. À 20 heures tapantes, elles étaient une quarantaine devant la fontaine Bartholdi, et une petite quinzaine d’entre elles ont enfilé leurs chasubles. Leur grand adversaire de la soirée aura finalement été l’obscurité, les empêchant de jouer tout à fait sereinement.
« J’étais démarquée ! », rouspète l’une. « Mais je ne te vois pas bien », rétorque l’incriminée. « Moi c’est la balle que je ne vois pas trop », lâche une autre, provoquant l’hilarité générale.
Sur la touche, des joueuses « flemmardes » comme s’en revendique gaiement Eva, mais aussi des footballeuses blessées. Mathilde a 26 ans, elle s’est « fait les ligaments croisés » il y a quelques mois. Le choc a eu lieu à Paris lors d’un match contre les Dégommeuses, l’équipe qui a inspiré les deux associations lyonnaises.
« J’ai un test de force demain. J’espère que ça va aller », commente-t-elle.
En dépit de sa blessure, il aurait été impensable pour la joueuse de Lyon de ne pas venir protester contre la coupe du monde au Qatar tant l’hypocrisie de l’événement la hérisse :
« J’aime profondément le football, et je ne suis pas d’accord pour qu’il participe à bafouer tous les droits humains. »
Des vécus de discrimination dans les clubs de football classiques
Les yeux rivés sur le match, elle déclare que la compétition en haut niveau lui manque. Elle compte rester aux Débuteuses mais songe aussi à se réinscrire dans un club de la Fédération française de football (FFF) après sa guérison :
« C’est pourtant là que j’ai subi le plus de lesbophobie, dès mes douze ans. »
Elle soupire avant de conclure :
« Ce serait bien si nos actions pouvaient avoir un petit impact sur les hauts niveaux de compétition. Qu’on éduque à la lutte contre les discriminations par exemple. Après tout, c’est le foot militant qui m’a rendue féministe. »
À Lyon, les Lyonasses et Débuteuses ont joué un match de foot contre la coupe du monde au Qatar place des Terreaux.Photo : LS/Rue89Lyon
Les locataires de Grand Lyon Habitat organisent un rassemblement ce mardi 29 novembre devant la mairie du 8e. Ils demandent le soutien du maire dans leur combat contre les couteuses régularisations de charges que leur réclame le bailleur social.
Depuis début novembre, de nombreux locataires de Grand Lyon Habitat ont reçu de la part du bailleur social des courriers leur réclamant plusieurs centaines d’euros. Il s’agirait de régularisation de charges, sans autre explication. Une première, d’après les habitants, qui ne comprennent ni la démarche, ni la différence des sommes réclamées : 100, 200 voire 500 euros pour certains. Les locataires du 8e arrondissement de Lyon, où Grand Lyon Habitat détient de nombreux immeubles, appellent à un rassemblement ce mardi 29 novembre à 18h devant la mairie du 8e pour protester contre cette « hausse vertigineuse » de leurs charges locatives.
Cette résidence de Grand Lyon Habitat compte 46 bâtiments, pour un total de 1548 logements. Elle date de 1933.Photo : OM/Rue89Lyon
Une « hausse vertigineuse » des charges réclamées par Grand Lyon Habitat
Sur le quartier des Etats-Unis, ils affirment être 9000 à avoir reçu le fameux courrier. Le 2 novembre déjà, plusieurs dizaines d’entre eux se sont massés devant le local de leur bailleur, à quelques pas de la place du 8 mai 1945, pour lui demander des explications. Sans succès, malgré une réunion publique improvisée dans les locaux de l’agence. La semaine suivante, à l’occasion d’un nouveau rassemblement sous le marché couvert, les locataires des Etats-Unis ont été rejoints par ceux du quartier Mermoz.
Malgré la pluie et l’indisponibilité des habitants au travail, une trentaine de locataires des États-Unis et Mermoz Sud se sont réunis place du marché pour mettre en place des actions. Prochaines étapes : la contestation massive des charges et la manifestation au siège social GLH pic.twitter.com/GWApCqYOJU
Tous les locataires de Grand Lyon Habitat sont concernés, expliquent aujourd’hui les habitants mobilisés dans un communiqué :
« Cette hausse vertigineuse et inédite affecte plusieurs milliers d’autres locataires des quartiers populaires du 8è arrondissement, dont ceux de Mermoz-Sud, Langlet Santy, Californie, Bachut et la totalité des locataires de Grand Lyon Habitat. Nous avons déjà connu en Juin 2022 une augmentation des provisions de charges pour les indexer au niveau de l’inflation. Cette hausse est également incompréhensible et injuste pour les plus précaires. »
« Nous devrons choisir entre manger correctement ou payer nos charges locatives »
Au-delà des sommes qui leur sont aujourd’hui réclamées, les locataires ont pu se rendre compte qu’ils étaient confrontés aux mêmes problèmes de chauffage, de mauvaise isolation, de plomberie défaillante, d’insalubrité, de nuisibles… Et au même silence radio du côté de Grand Lyon Habitat.
« En somme, nous payons des loyers élevés, des charges injustes et injustifiées et, en retour, nous n’avons rien ou presque rien en échange : ni propreté, ni chauffage, ni respect, ni considération, ni humanité. […] À l’approche de l’hiver, dans un contexte de forte inflation couplée à une crise énergétique, nous peinons déjà à nous chauffer et nous devrons choisir entre manger correctement ou payer nos charges locatives. »
Avec ce rassemblement du 29 novembre, les locataires en colère souhaitent interpeller le maire du 8e arrondissement, Olivier Berzane (EELV). Ils espèrent pouvoir compter sur le soutien de l’édile pour demander à Grand Lyon Habitat un moratoire sur les charges pour tous les locataires, un gel des loyers, un entretien décent des immeubles et le remboursement des charges injustifiées de l’année précédente. D’après nos informations, des locataires du 6e arrondissement de Lyon devraient à leur tour rejoindre le mouvement.
Concert d’un prodige local du folk, as du beatbox en mode symphonique, festival numérique à l’usage des enfants, exposition de portraits d’un peintre lyonnais… Il y a tout ça dans la sélection de sorties à Lyon de la rédaction. N’hésitez pas à ajouter vos suggestions en commentaire.
Du blues et du folk
Il y en a eu, ces dernières années, des révélations lyonnaises en matière de musique. Mais la plus fracassante, celle qui a mis la plus grosse claque à tout le monde, c’est Theo Charaf. Peut-être parce qu’on n’avait pas vu venir ce musicien élevé au punk à la Croix-Rousse, notamment au sein des Beaten Brats. Il s’est emparé d’une guitare acoustique pour livrer un blues-folk terriblement habité.
Quelques concerts puis un album éponyme ont suffi à Theo pour conquérir la planète folk et l’imposer comme un artiste déjà majeur. Au sortir d’une tournée bien garnie, le jeune lyonnais propose un dernier concert dans l’écrin incomparable de la Chapelle de la Trinité. Un choix raccord, car ses concerts ont toujours un peu des airs de messe.
Theo Charaf, à la Chapelle de la Trinité le 23 novembre
Du beat et du symphonique
Un beatboxer et un orchestre symphonique, tiens donc… C’est le programme pour le moins original proposé par l’Auditorium. D’autant plus original qu’il convoque un prodige, l’Australien Tom Thum, considéré comme la meilleure boîte à rythme humaine du monde, capable de « battre la mesure » mais aussi d’imiter une invraisemblable kyrielle d’instruments. Ici, son talent va à la rencontre de vrais instruments avec le concours du compositeur Gordon Hamilton, qui dirigera également les musiciens de l’Orchestre national de Lyon (ONL) pour l’occasion. Un événement qui se prolongera via un Afterwork de l’Auditorium et deux concerts. Il n’y aura donc pas d’excuses pour rater ça.
Combien de parents se retrouvent en difficulté face aux activités en ligne de leurs enfants ? Tous, sans doute. Pour cette raison, l’association lyonnaise Fréquence Écoles a conçu il y a 9 ans Super Demain, le festival du numérique et des enfants. L’idée : aider les parents à accompagner les enfants dans les mondes numériques.
On y retrouvera ainsi trois espaces dédiés aux jeux de motricité fine, d’apprentissage et de mémoire, des ateliers autour de la data, du jeu vidéo, de la recherche d’info et même des émotions des enfants. Surtout, le festival s’intéresse cette année aux enjeux du corps face à l’outil numérique (à travers, pour ne citer que lui, un Docteur Maboul géant muni de bras robots). Sans oublier des concours très ludiques : quizz, concours de danse Tik Tok, etc. Rien, donc, malgré le sérieux de la chose, pour faire taire la joie des enfants. Super Demain s’adresse à tous ceux âgés de 2 à 12 ans.
« Magazine gay mais pas que » approchant doucement de sa centième édition, Hétéroclite a décidé, puisque la culture est son créneau, de lancer son festival. Soit deux jours de rencontres autour du livre LGBTQIA + et féministe qui invite notamment l’Italie (enfin des auteurs italiens) à la fête. L’idée est de faire circuler des idées progressistes sur les problèmes couramment traités par le magazine.
Le tout se fera au cours, notamment, de série de rencontres et de débats portant sur les imaginaires gays, les succès littéraires féministes, les nouvelles formes de mobilisation, etc. En plus de cela, il y aura aussi un atelier d’écriture, une projection ciné et la participation de librairies lyonnaises, de maisons d’éditions et d’associations LGBTQIA+.
Festival Hétéroclite. Wendy Delorme. Photo : Arsène Marquis
Des visages et des figures
Ce n’est pas pour ses portraits que le peintre lyonnais Patrice Giorda est le plus connu. À tort, sans doute, au vue de l’exposition proposée à la Fondation Renaud. Ce sont pas moins de 150 œuvres qui sont ici proposées.
L’origine de l’expo n’est pas banale. Au départ, une entreprise qui commande au peintre des portraits au fusain de ses salariés. C’est cette série qui est ici présentée. Mais pas que. On y retrouve de nombreux autoportraits mais aussi des nus, des reprises de toiles du mythique portraitiste Vélasquez, encore des nus…